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LA CITE AFRICAINE N° 1243 DU 15 NOV 2016

Le Viseur

(suite en page 15)

25ÈME ANNÉE - N° 1243 DU 15 NOV 2016 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B-Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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Comme quoi, c’est bien facile de pondre, à partir de New York, des résolutions comminatoires ou de faire des déclarations péremp- toires, mais une fois au contact des réalités du terrain, l’on se mon- tre moins assuré et moins assurant. Au terme d’une mission jugée

‘’déterminante’’ en RDC, les 15 ambassadeurs du Conseil de sécu- rité des Nations Unies viennent de s’en faire une raison.

On le sait, ce Conseil de sécurité est l’auteur de la fameuse résolution 2277, adoptée le 30 mars 2016. En son point 7, la 2277

«demande au gouvernement de la République démocratique du Congo et à ses partenaires nationaux de créer des conditions pro- pices à la tenue des élections présidentielle et législatives prévues en novembre 2016, conformément à la Constitution». Dans son point 8, la 2277 «exhorte le gouvernement et toutes les autres parties concernées à créer les conditions nécessaires pour que soient as-

Affaire de souveraineté

Gouvernement d’Union nationale

Avec quels ministres demain ?

Le Kongo Central profond dénonce le plan de déstabilisation des institutions provinciales

Gouvernement d’Union nationale

MP - Rassemblement : Ultimes tractations avant la nomination

du Premier Ministre

J. Kabila devant le

Congrès ce matin

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NATION

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1243 DU 15 NOV 2016

LA CITE AFRICAINE

Le second round des discussions en- tre la majorité élargie à ses alliés s’ouvre ce mercredi 16 novembre sous la coordi- nation de la CENCO qui a reçu mandat de Joseph Kabila de consulter le Rassemble- ment et différentes forces vives de la na- tion dans un seul objectif de trouver une issue heureuse du processus électoral auquel l’actuel locataire du Palais de la nation ne se représentera pas. Deux ten- dances seront autour d’une même table à l’immeuble Reine Beatrice, situé sur l’ave- nue des huileries, lieu qui abritera les as- sises. Au total douze délégués seront con- viés à la manif, six de la MP élargie à ses nouveaux alliés et six délégués du Ras- semblement.

Ces assises dureront trois jours ap- prend-t-on des sources fiables. Le but de ces discussions sera d’harmonisé les points des divergences qui opposent la MP et le Rassemblement, a affirmé un cadre du Rassemblement à La CITAF, au cours d’un point de presse que cette plateforme

de l’opposition a donné aux chevaliers de la plume te du micro. Dans son adresse d’hier, lundi 14 novembre, le Rassemble- ment appelle à la mobilisation populaire le 19 novembre à la place Triomphal pour dit-il «délivrer à Monsieur Kabila un second et dernier carton jaune avant le carton rouge que le peuple lui réserve en guise d’adieu le 19 décembre».

Le Rassemblement refuse catégorique- ment d’adhérer à l’Accord politique du 18 octobre d’après le même communiqué. A la place, il veut un nouveau dialogue plus inclusif, toujours sous le leadership de l’église catholique. La plateforme dirigée par le tandem Tshisekedi-Katumbi de- mande au président Kabila de ne pas pro- voquer le peuple avec ses velléités de révi- ser la constitution. Allusion aux propos rapportés par le diplomate britannique Stephen Hickey, membre de la délégation du conseil de sécurité de l’ONU qui a ren- contré le chef de l’État.

Ya MAKIESE

Majorité-Rassemblement  autour d’une table ce mercredi 16 novembre à Reine Beatrice de la Paix

Selon Yoshifumu Okamura, ambassa- deur du Japon au Conseil de sécurité des Nations-Unies, le président Joseph Kabila est disposé à recevoir l’opposant Étienne Tshisekedi. Il attend son appel à tout mo- ment. Déclaration faite à l’issue de la visite de 15 membres du Conseil de sécurité en RDC. Lors d un entretien avec une déléga- tion du conseil de sécurité de l ONU en visite à Kinshasa, le président Kabila a exprimé son vœux de vouloir recevoir le président de l udps et du conseil des sages du rassem- blement pour parler de la crise congolaise.

« Nous avons rencontré le Président Kabila ce Samedi… Je lui ai conseillé d’avoir

des entretiens directs avec le chef de l’oppo- sition M. Étienne Tshisekedi en vue de pro- mouvoir le dialogue national», a déclaré le diplomate nippon.

«En guise de réponse, le président Kabila a dit qu’il est prêt à recevoir un appel téléphonique de M. Tshisekedi à tout mo- ment», a poursuivi le diplomate japonais.

La balle est dans le camp du président du Rassemblement et de l’UDPS.

Cependant, on est bien en droit de s’in- terroger de quoi les deux personnalités vont discuter tant leurs points de vue sur la sortie de crise sont diamétralement opposés.

Ya MAKIESE

Eve Bazaïba, secrétaire exécutive du MLC, est reste ferme face au président Kabila.

Reçue ce samedi 12 novembre par la délé- gation du conseil de sécurité de l’ONU, en compagnie de Jacques Lungwana, Eve Bazaïba a dit à ses hôtes de marque que la constitution doit être respectée. Pour elle, les élections doivent se dérouler au plus tard en avril 2017. Soit un glissement de 4 mois.

C’est Stephen Hickey, membre de la déléga- tion de l’ONU et conseiller politique du Royaume-Uni qu’il a dit dans un tweet peu après la rencontre. Le MLC se distingue du

Rassemblement qui prône un régime spé- cial et des élections au plus tard en décem- bre 2017. Kabila pour sa part s’en tient à l’Accord politique de la Cité de l’OUA qui pré- voit la présidentielle en avril 2018. Fidèle à lui-même, le Raïs est resté évasif sur son avenir politique en refusant de dire au con- seil de sécurité s’il ne se représentera pas.

Il a même jeté un trouble lorsqu’il a affirmé que la constitution est révisable. Sacré Kabila qui continue à jouer avec les nerfs de la com- munauté nationale et internationale.

Ya MAKIESE

Au sortir de l’audience avec le pré- sident de la République, Vital Kamerhe, pressenti nouveau premier ministre, a appelé toutes les forces sociales au rassemblement et à privilégier la paix.

« La voie de la paix a été choisie. La main vers le Rassemblement reste ten- due. La porte est ouverte » a déclaré le président de l’UNC

au sortir de l’audience avec le président Kabila.

Le co-modérateur de l’Opposition au Dia- logue a dit aussi que le président de la Répu- blique a informé l’Op- position de l’application de l’Accord politique du 18 octobre. Kabila a dit également à la délégation de l’Oppo- sition pro-dialogue qu’il a accepté la démission de Matata Ponyo. Et a annoncé dans la fou- lée la nomination immi-

nente d’un nouveau chef du gouver- nement conformément à l’Accord poli- tique de la Cité de l’UA. L’ancien prési- dent de l’Assemblée nationale a dé- claré que l’Accord politique du 18 oc- tobre préserve la paix et l’intérêt supé- rieur de la nation. « Nous allons co- gérer ensemble pour organiser des élections», a fait savoir Kamerhe. Il est revenu sur l’échec du rapprochement entre le Rassemblement et les signa- taires de l’Accord politique du 18 octo-

bre. Le Rassemblement n’est pas venu adhérer à l’Accord mais il y a toujours une ouverture soutient Vital Kamerhe.

«Ils ne comprennent pas que malgré l’implication de la CIRGL, la CENCO et du Conseil de sécurité de l’ONU, 3 grosses organisations, nos amis sont restés sur leur position», déplore le

président de l’UNC. Après donc avoir reçu le premier ministre sortant Augus- tin Matata Ponyo, la délégation de l’Op- position conduite par Vital Kamerhe, le président Kabila va recevoir la société civile et la CENCO.

Un agenda présidentiel hyper chargé car demain c’est devant le Con- grès qu’il devra prononcer un discours très attendu.

Ya MAKIESE Vital Kamerhe, l’un des candidats Premier ministre

Selon le diplomate nippon Okamura

Kabila disposé à rencontrer Tshisekedi

Eve Bazaïba au conseil de Sécurité de l’ONU: pour des élections en

avril 2017 au plus tard

Au sortir d’une audience chez Kabila

Kamerhe appelle à

l’unité nationale

autour de la paix

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NATION

Page 3 LA CITE AFRICAINE N° 1243 DU 14 NOV 2016

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

L’actualité politique en Rdc a pris un coup d’accélérateur le week-end dernier alors que la dé- légation des Ambassadeurs des pays membres du Conseil de sé- curité séjournait encore au pays.

Hier lundi dans la matinée, limou- sines et 4x4 se succédaient au perron du Palais de la Nation où les attendait le Président Joseph Kabila. Parmi les premiers à être reçu, Augustin Matata Ponyo, le Premier ministre sortant, venu présenter sa démission et celle de son Gouvernement, pour per- mettre au Chef de l’Etat de pou- voir nommer un nouveau Premier ministre issu de l’opposition, dans l’esprit du récent accord politique signé le 18 septembre dernier entre la majorité présidentielle et une partie de l’opposition.

A peine parti, le Premier mi- nistre désormais démissionnaire a aussitôt été remplacé par les leaders de l’opposition au dialo- gue venus regroupés et en ordre de bataille, en savoir plus sur l’agenda du Chef de l’Etat sur la prise de fonction de l’un d’entre eux sur le fauteuil désormais va- cant de la Primature. Ils sont apparemment sortis heureux de leur rencontre, à voir les mines épanouies qu’ils arboraient tous à la sortie de l’audience, leur chef de délégation Vital Kamerhe, par ailleurs pressenti Premier minis-

tre, ayant déclaré que la nomina- tion du futur locataire de l’Hôtel du Gouvernement était

« imminent », d’après les assu- rances que venait de leur donner le Chef de l’Etat en personne.

En début d’après-midi, ce sont les Evêques de la Cenco,

accompagnés cette fois-ci, une fois n’est pas coutume, des lea- ders de la Société civile qui pre- naient à l’abordage les bureaux du Chef de l’Etat. La Cenco, der- nièrement investie par Joseph Kabila d’une mission des bons offices auprès de la partie de l’op- position regroupée au sein du

« Rassemblement », devait ren- dre compte à, son mandant sur son travail. Un rapport devenu

d’autant urgent que quelques jours avant, le Président de la Républi- que se serait engagé devant les membres du Conseil de sécurité en séjour à Kinshasa, de rendre effective et dans les délais, l’ac- cord politique conclu avec une partie de l’opposition. Il se racon-

tait hier soir dans les salons de la ville que durant la rencontre d’hier, les Prélats congolais ont demandé au Chef de l’Etat un délai supplémentaire pour con- vaincre le « Rassemblement » à se joindre à l’esprit de l’accord politique, affirmant qu’ils se trouvaient « à un doigt » d’attein- dre leur objectif.

Selon diverses sources, la démarche des Evêques visait à

dissuader le Président Joseph Kabila à surseoir à sa promesse de nommer un Premier ministre le lundi 14 octobre comme il s’y était engagé, pour donner une ul- time chance à la démarche de la Cenco. Pour ce faire, les Evêques congolais préconisaient plutôt la

nomination dans un premier temps d’un simple Formateur, chargé notamment de l’identifica- tion de la nouvelle majorité au sein du Parlement et de conduire les consultations préliminaires avant la nomination du Premier minis- tre proprement dit. Cette manière de procéder devrait avoir l’avan- tage de permettre à Joseph Kabila de laisser la porte ouverte à d’éventuelles adhésions de der-

Des membres de la MP… … et du Rassemblement en pleines tractations avant la nomination du Premier ministre nière minute des acteurs du

« Rassemblement ».

Jusque tard dans la soirée, il était difficile de savoir si les Pré- lats congolais avaient pu faire pré- valoir leur point de vue au Chef de l’Etat pour différer la nomination directe d’un Premier ministre,

avant son discours à la nation ce mardi devant le Parlement réuni en congrès. Selon diverses sour- ces, des tractations politiques de l’ombre se sont poursuivies jus- que tard dans la nuit, pour tenter de ramener vers l’accord politique certains récalcitrants du Rassem- blement, avant que le vin du Gou- vernement d’Union nationale ne soit définitivement tiré.

LOLO LUASU B.

Gouvernement d’Union nationale

MP - Rassemblement : Ultimes tractations avant la nomination du Premier Ministre

Le député national Henry Tho- mas Lokondo a appelé dimanche les acteurs de la classe politique congolaise à accorder plus de temps à la médiation conduite par les évêques catholiques évoluant au sein de la CENCO entre ceux ayant participé au dialogue et la frange de l’opposition ayant boy- cotté le dialogue tenu à la Cité de l’ex OUA. Cette médiation est né- cessaire pour réussir la gouvernance du pays après le 19 décembre, a-t-il déclaré à Radio Okapi. Cette date marque la fin du second et dernier mandat de l’ac- tuel président congolais, selon la Constitution. La commission élec- torale a demandé et obtenu de la Cour constitutionnelle le report de l’élection présidentielle. Le Ras- semblement de l’opposition, une coalition d’opposants, réclame le départ du président Kabila le 19 décembre. La majorité et une frange de l’opposition qui ont pris part au dialogue ont convenu d’or- ganiser la présidentielle en avril 2018.

Pour Henry Thomas Lokondo, le récent passage du Conseil de sécurité de l’ONU en RDC a fait bouger les lignes. « Avec leur pas- sage, ils ont été en contact avec tout le monde. J’ai la conviction que chacun pourra mettre un peu d’eau dans son vin pour qu’à la fin du mois de décembre, qu’il n’y ait pas de problème. Surtout si tout le monde

est impliqué dans la gestion de la transition », a-t-il fait observer.

Le député national souhaite que la formation du gouvernement de transition intervienne après que la CENCO aura finalisé ses con- sultations, prévenant que «tant que les revendications des membres du Rassemblement ne seront pas prises en compte, ils vont dévelop- per d’autres mécanismes pour mettre à mal le processus ».

«Le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé au pré- sident Kabila de confirmer qu’il ne se présentera pas à l’élection. Il a dit que la Constitution était claire sur le troisième mandat mais elle (Ndlr, la Constitution) pourrait être amendée», indique dans un message posté sur Twitter le Conseiller politique à la

Maison du Royaume-Uni auprès de l’ONU, M. Stephen Hickey qui a pris part aux discussions entre le Chef de l’Etat congolais et la délégation des Nations Unies.

Le porte-parole du gouverne- ment congolais, M. Lambert Mende, indique de son côté que M. Kabila a rappelé dans des ter- mes «percutants et simples…

qu’il est un homme qui n’a jamais violé un engagement et souhai- terait que les membres du Con- seil de sécurité des Nations Unies aient plus un esprit ouverts avant de se prononcer sur la question congolaise… et considèrent ce qui convient aux Congolais».

Selon M. Mende, cité par la Voix de l’Amérique (VOA), le pré- sident Kabila a souhaité que

«cette 13ème visite du Conseil de sécurité soit la dernière. Dès il y a vraiment un problème, ils peu- vent visiter», a rapporté Mende dans un entretien téléphonique avec le Site d’Information Atualité.CD.

Le président Kabila a rappelé aux membres du Conseil de sé- curité que Patrice Emery Lu- mumba, le premier Premier mi- nistre congolais démocratique- ment élu, était enlevé à Kinshasa en 1960 en présence d’une mis- sion des Nations Unies et a été tué plus tard à Lubumbashi. Il y a donc un problème, a soulevé M.

Kabila, selon le porte-parole du gouvernement.

Le diplomate anglais, Stephen Hickey, révèle, de son côté dans un autre tweet que le Chef de l’Etat congolais s’est étonné de l’intérêt du Conseil de sécurité des Nations Unies sur les viola- tions de la Constitution en RDC alors que beaucoup d’autres vio- lations sont perpétrées dans la région.

«Nous avons rappelé que la RDC est à un moment charnière de son histoire, une transition pacifique doit conduire à des élec- tions apaisées», a déclaré à la presse l’ambassadeur de France auprès des Nations Unies, Fran- çois Delattre, à l’issue de l’entre-

tien de plus d’une heure et demie que les 15 membres du Conseil de sécurité ont eu avec M. Kabila.

M. Delattre a également lancé un appel à la responsabilité de tous les acteurs politiques con- golais: «Il revient aux forces vives de maintenir le pays sur le che- min de la paix», a-t-il dit.

Vendredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) avait appelé cette délégation à dénoncer «la répression politique» en RDC

«pour éviter une crise de large envergure».

La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réé- lection du président Kabila en 2011 au terme d’un scrutin con- testé. La crise a été aggravée par

Lokondo plaide pour plus de temps à accorder à la médiation de la CENCO

le report à avril 2018 de la prési- dentielle qui devait se tenir avant la fin 2016.

Ce renvoi a été décidé en oc- tobre dernier par la majorité pré- sidentielle et une frange minori- taire de l’opposition. La majeure partie de l’opposition a rejeté cet accord issu d’un «dialogue natio- nal» et plaide pour la tenue du scrutin en 2017.

Le président Kabila a invité la délégation à «écouter les Congo- lais et à les aider à trouver une solution telle que les Congolais le conçoivent», «parce que la si- tuation est très complexe», a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende.

Jay F. KUMWAF

J. Kabila évoque une possible modification de la Constitution

Poliment congédiés

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NATION

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1243 DU 15 NOV 2016

LA CITE AFRICAINE

Comme annoncé la semaine dernière par Alexis T hambwe Mwamba, Co-modérateur du Dia- logue pour le compte de la Majo- rité présidentielle, voici qu’effec- tivement l’actualité s’accélère au pays de Kabila. Hier lundi, l’on annonçait en fin de matinée que le Premier ministre Augustin Matata Ponyo venait de déposer sa démission, entrainant du coup celle de son gouvernement. Dé- sormais, la voie était formellement ouverte pour la nomination d’un nouveau Premier ministre issu de l’Opposition signataire de l’Ac- cord politique né du Dialogue de la Cité Africaine. L’on apprenait par ailleurs que le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, allait s’exprimer ce mardi devant les deux chambres du Parlement réu- nies en Congrès, pour délivrer un message à la nation congolaise.

Dès lors, les supputations al- laient bon train concernant le con- tenu du discours du chef de l’Etat et la composition du futur gouver- nement. Demeuré silencieux de- puis la clôture du dialogue de la Cité de l’Union Africaine, et ne s’exprimant que par ses lieute- nants, Joseph Kabila devrait donc ce mardi dire au peuple dans quelle mesure il s’engage à met- tre en œuvre les termes de l’ac- cord conclu entre la Majorité pré- sidentielle, une frange minoritaire de l’Opposition, et une bonne partie de la société civile. Il devra également donner le sentiment que lui inspire la posture prise par le Rassemblement tshisekediste, le MLC de Jean Pierre Bemba et son Front pour le respect de la constitution ainsi qu’une partie de la société civile qui se sont mis en marge du dialogue de la Cité africaine, appelant à une autre forme de dialogue plus consen- suelle. D’aucuns imaginent éga- lement que c’est l’occasion la plus idoine pour le chef de l’Etat de livrer une déclaration solen- nelle qu’il ne briguera pas un troi- sième mandat et que donc la constitution actuellement en vi- gueur ne sera pas tripatouillée mais sera respectée intégrale- ment.

S’agissant de la nomination du Premier ministre, on le sait, les commentaires mettaient en compétition plusieurs noms. On citait donc Léon Kengo wa Dondo, dont on souligne l’im- mense expérience des affaires de l’Etat , ayant été procureur géné-

ral de la République, ambassa- deur en Belgique, président de la cour des comptes, ministre des Affaires étrangères, trois fois Pre- mier ministre, et actuellement président du Sénat. C’est un homme de réseaux possédant un carnet d’adresses des plus envia- bles. Autre candidat qui était cité:

Azarias Rubewa, pasteur de son état, mais aussi ancien chef re- belle du RCD/Goma et ancien vice président de la République en charge de la Commission Po- litique et Défense sous le régime 1+4. Grande intelligence, homme de dialogue, Ruberwa a surtout laissé l’image d’un grand commis de l’Etat pétri de vertus humaines et d’une éthique de pouvoir abso- lument remarquable. Florentin Mokonda Bonza, leader de l’Op- position, était lui également parmi les primaturables cités. L’on met- tait à son crédit son expérience des affaires d’Etat au plus haut niveau de la sphère du pouvoir, en tant qu’ancien directeur de cabi- net du Maréchal Mobutu Sese Seko, et plusieurs fois ministre du gouvernement de la Républi- que. Le nom le plus cité restait celui de Vital Kamerhe, un homme qui connait parfaitement le jeu politique en RDC de même que les joueurs, qu’ils soient de la Majorité, de ‘Opposition ou de la Société civile. Ancien du Front des jeunes mobutistes, passé ensuite à l’opposition à l’Aigle de Kawele, il était parmi ces jeunes qui animaient le débat politique sur les chaines de télévision et sur la place de Kinshasa, en pour- fendant le régime dictatorial de Mobutu, jusqu’à que Mzee Lau- rent Désiré Kabila et l’AFDL vien- nent mettre fin à la récréation.

Découvert par Mzee dans ses talents de beau et bon parleur et d’homme de dossiers, il sera l’un des négociateurs de l’accord de cessez-le-feu de Lusaka qui ouvrit ensuite au Dialogue Intercongolais de Sun City dont il fut l’un des protagonistes pour le compte de Joseph Kabila. C’est donc sans surprise que l’on re- trouvera ce fils du Sud Kivu, d’abord comme un grand minis- tre de l’Information près de ses administrés, ensuite comme se- crétaire général du PPRD pour conduire la campagne présiden- tielle de Joseph Kabila en 2006.

Polyglotte, parlant toutes les 4 langues nationales, kikongo,

lingala, swahili et tshiluba, il se vit surnommé par les musiciens

‘’le pacificateur’’, pour son rôle dans la réunification du pays après les rébellions de la période 1998-2002. Ayant mené son camp jusqu’à la victore, ile n fut récompensé en se voyant pro- pulsé au perchoir de l’Assemblée nationale en tant que président, devenant du coup la deuxième personnalité du pays, après le chef de l‘Etat, Joseph Kabila Kabange. L’avenir semblait tout écrit pour lui afin de devenir le dauphin du président de la Répu- blique, jusqu’au jour où une prise de position contrariante sur la gestion des mouvements des for- ces négatives à l’Est le mit en porte à faux avec le chef de l’Etat.

Ce fut alors la descente aux en- fers. Il sera éjecté de son poste de président de l’Assemblée na- tionale comme un malpropre et ostracisé comme un pestiféré par ses anciens compagnons, trop heureux de neutraliser cet homme qui déplaçait tant de vent avec lui. Au lieu de rester confiné dans l’anonymat du proscrit, Kamerhe va entamer la reconver- sion dans une carrière bruyante d’opposant, s’escrimant à bruler ce que hier il avait adoré.

Aujourd’hui, le voilà qui réappa- raît aux premières loges. Pour avoir été l’artisan principal ayant permis à Edem Kodjo et à la Majorité présidentielle de sortir le dialogue de l’impasse où il était, et s’étant vu reconnaitre par ses pairs de l’opposition présents au dialogue de la Cité de l’UA comme leur chef de file, Vital Kamerhe était le candidat tout désigné pour prendre le poste de Premier ministre que l’accord du 18 octobre cédait à l’Opposition.

D’autant que cet homme a d’ores et déjà acquis une solide assise nationale. Lors des élections pré- sidentielles de 2011, il était arrivé troisième, après Joseph Kabila et Etienne Tshisekedi, ce dernier le devançant d’un écart pas si énorme. De plus, au terme des législatives de 2011, à l’Assem- blée nationale, son parti l’UNC a constitué une force qui compte, après le PPRD, l’UDPS, le MSR, l’AFDC, et le MLC.

Aux dernières nouvelles, on cite également le nom de Delly Sessanga de l’Envol parmi les candidats primaturables.

Avec quels ministres gouverner ? Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord politique du 18 octobre, Joseph Kabila a conféré hier dans son bureau du Palais de la Nation, avec les membres du Bureau politique de la Majo- rité. Puis, il a reçu Vital Kamerhe et ses compagnons de l’Opposi- tion. Ensuite il devait recevoir des leaders de la Société civile ainsi que le facilitateur Edem Kodjo.

Le Premier ministre connu, il faudra penser à la constitution du gouvernement. L’on parle d’un gouvernement avec 4 Vice-Pre- miers ministres dont deux issus

de la Majorité, un de l’Opposition et un autre de la Société civile.

Le chef de l’Etat veut, dit-on, un

’’gouvernement fortement du genre’’, avec presque autant d’hommes que de femmes. Mme Maguy Kiala, leader bien connu de la société civile qui a beaucoup plaidé pour la tenue du dialogue, ancien rapporteur adjoint du Dia- logue, est pressentie pour occu- per un poste important au sein de ce gouvernement. Pourquoi pas une vice-primature, dit-on. Dans le cadre du genre, il ne serait pas exclu que certaines femmes con- nues refassent leur retour au gou- vernement .L’on parle notamment de Geneviève Inagosi et de Jeannine Mabunda. Madeleine Kalala, chef de la délégation de la Société civile est également donnée pour ministre du nouveau cabinet. Sont d’ores et déjà affi- chés vice-primaturables : Alexis T hambwe Muamba pour le compte de la Majorité, et Jean Lucien Bussa pour celui de l’Op- position. T hambwe Muamba passe pour être l’une des éminen- ces grises du pouvoir Kabila. Tan- dis que Jean Lucien est l’éternel complice de Vital Kamerhe. Dans leurs calculs les ayant conduit s au dialogue, il était entendu, se- lon certaines langues pendues, que si Kamerhe devenait Premier ministre, son compère prendrait un poste de vice-Premier. Mais que si le Rassemblement tshisekediste devait, pour les im- pératifs de l’inclusivité, occuper la Primature, Vital prendrait bien une vice-Primature de première impor- tance qui ferait de lui en réalité la personnalité la plus en vue du gouvernement, en sa qualité de géniteur de l’accord du 18 octo- bre. Le Premier ministre qui se- rait venu du Rassemblement ser- vant simplement de faire valoir.

L’entrée de l’Opposition radicale au gouvernement ne relève pas d’une hypothèse saugrenue. Des noms ont été cités et continuent de l’être. Notamment celui d’Eve Bazaïba du MLC pour un poste de vice-Premier ministre ; mais aussi ceux de Chistophe Lutundula et d’Olivier Kamitatu notamment.

Au sein de ce gouvernement, l’équilibre et la représentativité des provinces devraient être ga- rantis. L’on croit savoir que cha- que province devra avoir au moins un ministre ou un vice-ministre.

Des noms sont avancés. Par exemple pour le Kongo Central, l’on évoque une possible entrée au gouvernement de Dr Matusila, et de Clément Nzau, un jeune turc remarquable de qualités. Bruno Mavungu, transfuge de l’UDPS, ancien secrétaire général de la formation de Tshisekedi , qui vient de créer son propre parti, est presque assuré de compter au nombre des nouveaux ministres.

Muni d’un diplôme de licence, homme de conviction, Bruno Mavungu est de ceux qui ont joué un rôle important pour encoura- ger Edem Kodjo à poursuivre sa mission de conduire les Congo-

lais au dialogue. En revanche, dit- on, des troubadours comme Sieur Miantezolo de Bundu dia Mayala n’ont aucune chance de figurer dans ce gouvernement de verté- brés. Non seulement son cursus académique poserait problème, avec des enseignements univer- sitaires reçus en cours du soir, mais aussi, disent ses détrac- teurs, l’homme, telle la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, ne justifie pas d’une car- rure d’homme d’Etat. L’on sait que Ne Mwanda Nsemi a plaidé pour l’octroi de la Primature à un ressortissant de l’Ouest pour des raisons d’équilibre, vu que le chef de l’Etat est de l’Est. Sans doute pensait-il à lui-même pour occu- per le poste. Mais son parti e devrait vraisemblablement se con- tenter que d’un poste de vice mi- nistre.

Des avis venant des Matadiens font observer par ailleurs que leur ancien gouverneur Mbatshi Batshia qui rêvait d’un poste de vice-Premier ministre et qui est cité dans les tentatives de désta- bilisation des institutions provin- ciales du Kongo Central peut mettre une croix sur ses ambi- tions. A la Majorité présidentielle, l’on n’a pas oublié que cet homme n’a pas eu la poigne voulue pour gérer le Kongo Central, de sorte qu’il n’avait pas pu maitriser le dossier de Bundu dia Kongo ayant conduit aux graves débor- dements sanglants que l’on sait.

Les services de la présidence qui n’ont pas la mémoire courte et qui travaillent par fichiers individuels n’ont pas perdu de vue que ce gouverneur dirigeait le Kongo Cen- tral en 2011, qu’il y était le prési- dent interfédéral du PPRD, mais que cette province fut celle où le chef de l’Etat enregistra son plus faible score aux présidentiel- les. Au Kongo Central, l’on s’in- terroge encore sur cette alliance avec le diable qui voit ce cadre PPRD s’acoquiner avec des gens qui n’ont à la bouche que l’injure et l’insulte envers le chef de l’Etat. Tout cela fait que le dos- sier de cet homme est bien sale et ne suscite aucun intérêt dans le cadre des stratégies de la MP.

En tous les cas, pour le pro- chain gouvernement, la Majorité présidentielle veut aligner des va- leurs sûres et non des poids morts qui ne rapportent rien à l‘autorité orale. Pour l’Ituri, l’on parle de ministrables comme les Hon. Gaston Musemena et Ray- mond Tchenya. Pour le reste, des ministres comme Fridolin Kasweshi des ITPR et Numbi de la Santé devraient revenir au gou- vernement sans que cela n’étonne personne. De même le PALU, al- lié stratégique de la MP, ne de- vrait pas avoir à se faire du souci sur sa présence au gouvernement d’union nationale.

Mais l’on sait qu’il y aura des pleurs et de grincements de dents. Car beaucoup sont appe- lés, mais peu sont élus, disent les écritures.

CITAF Le calendrier politique s’em-

balle. Le président de la Républi- que Joseph Kabila va s’exprimer demain mardi 15 novembre de- vant le Congrès. C’est le prési- dent de l’Assemblée nationale Aubin Minaku qui l’a annoncé.

Kabila viendra sans doute vendre l’Accord politique du 18 octobre.

Il ne s’est jamais exprimé publi- quement sur le sujet à part le fait dire qu’il l’appliquerait intégrale- ment.

Profitera-t-il de cette tribune pour désamorcer la grave crise politique que traverse la RDC?

Wait and see.

Ya MAKIESE

J. Kabila devant le Congrès ce matin

Gouvernement d’Union nationale

Avec quels ministres demain ?

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TRIBUNE

Page 5 LA CITE AFRICAINE N° 1243 DU 15 NOV 2016

LA CITE AFRICAINE

En RDC, en général, et à Kinshasa, la capitale, en particu- lier, le phénomène appelé communément enfants de la rue est réellement un phénomène au vrai sens sociologique du terme. Il trouble et offense la conscience des observateurs pointilleux tant nationaux qu’étrangers. Ces enfants, « per- sonnes humaines » du type spé- cial, sont connus sous le nom bizarre de shégués, nom devenu aujourd’hui célèbre et qui a fait son irruption dans le lexique de l’argot franco-congolo-kinois.

Pendant que gouvernements, pa- rents, Eglises (grandes comme petites), pendant que sectes, groupes et assemblées de prière, prêchent l’amour et l’accomplis- sement de l’homme, ces enfants, devenus orphelins du destin dans leur façon d’être, in- terpellent la sourde oreille et l’œil opaque de tous ceux qui doivent s’occuper de l’éducation de la société et de l’avènement d’une société citoyenne. Tous, nous camouflons mal notre honte de- vant ces orphelins de l’apoca- lypse, ces naufragés du destin que nous fabriquons quo- tidiennement nous-mêmes.

D’une manière coupable, nous cachons mal notre indifférence, distraction et silence complice.

Qui est ce Shégué ? En géné- ral, c’est un enfant, un pubère ou un adolescent jeté dans la rue par le fait de la crise multiforme qui dysfonctionne la société congo- laise. Crise mal gérée, en parti- culier, par ceux-là mêmes qui doivent s’occuper de la gouvernance de la cité congo- laise, et, dans cette confusion, par les parents, les Eglises, l’Ecole, la Radio et Télévision.

C’est une catégorie d’enfants spé- ciaux tenus à distance par des adultes car, se présentant comme des êtres phénoménaux

et dédaignables, sans façon ni allure. Parmi eux, on trouve, en général, des phaseurs. Ces pe- tits enfants, membres d’une co- horte à la tenue et au comporte- ment drôle, bizarre, se rappro- chant des êtres en loques.

On y trouve également des voleurs professionnels qualifiées qui se caractérisent par leur corps développé, des cheveux en brousse, les yeux tout rouges dus aux insomnies et à la prise supposément bienfaisante des herbes chanvreuses qu’ils nom- ment généralement « lopipi, kaya, matiti ya lola, kamuna, mbuma, milinga, etc. »

On trouve aussi

les wayambards, ceux qui déam- bulent à travers les rues de Kins- hasa, cherchant quoi se mettre sous la dent. Ce sont aussi des moineaux, ces petits enfants innocents, aux yeux candides et très dévoués, qu’on rencontre dans les campus universitaires et les grandes écoles de Kinshasa.

Avec ces derniers, les étudiants bombent leurs torses d’avoir « leur moineau ». Si, jadis, ces homo- nymes des petits oiseaux répon- dant en ce nom fouillaient les poubelles campussardes mal éparpillées sur l’étendue du site universitaire, aujourd’hui, les en- fants moineaux rendent des ser-

vices aux étudiants

universitaires qui se découvrent soudainement « petits patrons ».

On voit ces malheureux enfants puiser de l’eau pour les universi- taires, laver leurs habits, effectuer des navettes dans les différents petits marchés du coin… moyen- nant une « prime » qui se traduit en un peu de bouffe, quelques miettes d’argent, une vieille che- mise, un pantalon ou une culotte, pagne, babouches voire sous-vê- tements.

Mais il y a des Shégués pro- fessionnels, adultes, ceux-là ;

des véritables leaders organisa- teurs des « clans shégués » qu’on retrouve stockés à travers les places publiques de la capi- tale que nous appelons « cités- sites ». Bien organisés, ces lieux sont comparables à la cité des abeilles : la ruche. Chaque clan spécial Shégué est structuré se- lon le modèle autoritaire, des plus âgés aux plus jeunes. Le chef de clan, le « grand yaya », le

« prezo », le « maestro », craint et très respecté, ordonne aux tout petits d’accomplir des mé- tiers divers : vol des képis, télé- phones portables, argent, chaî- nettes, transport des marchandi- ses au marché, tout ce butin est ramené auprès des aînés qui en assurent la vente. Et si le voleur n’est pas efficace, il est qualifié de paresseux non vaillant, c’est- à-dire un « yam », « ya mbala »,

« kerk », « tshindo », « ngwe »,

« solowas… »

Pour se maintenir en forme, les gourous du clan de cette ca- tégorie spéciale des shégués s’adonnent aux séances des arts martiaux, on les voit courir en sens inverse le long des artères de la capitale en chantant, lan- çant des slogans pour soutenir leur endurance. Les maniements des armes blanches constituent une technique spéciale pour eux car ils doivent se défendre. L’ob- servation de cette catégorie shégués devient intéressante quand, la nuit tombante, on les voit autour du gourou, partager le butin de la journée. Les jeunes filles de ce clan n’étant pas en reste, font office de femmes (el- les préparent, vont au marché, tout en restant shéguées). Elles exercent, en plus, les fonctions de maîtresse des plus âgés qui se la distribuent diversement, tour à tour. Plus, ces filles dont l’âge varie entre 9 et 17-18 ans sont tendues fléchées comme appât

par le leader du clan, vers les sentinelles des grandes usines et magasins pour satisfaire la libido, les appétits sexuels de ces der- niers.

Les shéguées sont aussi ces jeunes filles qu’on trouve postées nuitamment à des endroits obs- cures, le long des grandes artè- res de la capitale (Boulevard Lu- mumba, de l’Echangeur à Ndolo ; Boulevard du 30 juin du Petit Pont à la Gare Centrale ; tout le long de la Route des Poids-Lourds ; sur l’avenue des Huileries, à par- tir de l’INRB jusqu’au Boulevard du 30 juin. Ce sont des shéguées professionnelles du sexe en at- tente des clients, des messieurs aux voitures de luxe ou semi- luxueuses, aux appétits sexuels inassouvis.

Depuis la fin de la guerre dite

« de libération », bars, « nganda » et grandes places de la capitale font l’expérience d’un nouveau type spécial de shégués. Ces in- fortunés en uniforme, abandonnés à leur triste sort, devenus men- diants malgré eux, exhibant à qui veut les entendre leur handicap dû à la guerre accomplie vaillam- ment sous le drapeau congolais.

D’autres Shégués sont les enfants exclus de leurs familles après avoir été taxés de sorciers par des parents inconscients et qui ont fui leurs responsabilités.

Toutes ces catégories décri- tes ci-haut peuvent êtres trouvés, en dehors de la prome- nade de plaisir à travers la capi- tale, dans des « nids » que nous avons recensés : Grand Marché de Kinshasa, Gare Centrale, Beach Ngobila, Place Le Châ- teau, Rond-point Mandela, Place Le Royal, Magasins Kintambo, marché Delvaux, UPN, marché de l’UPN, Campus de Kinshasa, Rond-point Ngaba, Lemba Termi- nus, Super Lemba, Bar Shamukwale à Matete, Bar Chez

Seba Quartier I N’Djili, Marché de la Liberté et ses environs, en face de l’aéroport international de N’Djili, Route de Matadi sur le tronçon Mur de la Régideso jus- qu’à Gramalic. Que dire de la Cité Matonge considérée comme le temple du « Shéguisme cita- din » ? Ici on rencontre des Shégués à la Grande Place des Artistes et ses environs, de l’ave- nue du Stade au Rond-point Kimpwanza en longeant l’avenue Victoire et ses petites boutiques des Nigérians en forme de

« Ligablo » qui défigure la beauté de toute une ville. Qui peut oublier le fameux « Couloir Madiakoko » tant convoité par les adeptes de la musique bouillonne ? Que dire des « nganda » comme « Chez Papa Sankar », « Chez Traoré Baba », au coin du « Boulevard Madiakoko » et avenue du Stade où les Shégués plus jeunes ex- hibent leurs mains toujours ten- dues pour quémander les restes des morceaux de viandes laissés par les clients. Dans ces lieux, les Shégués se retrouvent, s’iden- tifient et constituent leur person- nalité atypique.

Après ce tableau du paysage apocalyptique de la capitale con- golaise, notre Observatoire des Mentalités Eugemonia se de- mande s’il faut rendre hommage et faire éloge aux Shégués à l’instar de certains artistes musi- ciens congolais qui, sous forme de slogans, crient au cours de leurs chansons « Shégués Oyé ! » « Shégués chance eloko pamba ! »... et à l’instar de cer- tains membres du gouvernement qui n’hésitent pas de recevoir les Shégués en diverses occasions comme pour dire : « le gouverne- ment fait du social ».

Professeur Kambayi Bwatshia Jean

Aussi longtemps que dure la nuit, le jour finit par apparaître. C’est le cas de le dire pour quatre Se- crétaires Généraux de l’administra- tion publique qui étaient suspen- dus mais qui viennent d’être réha- bilités par le gouvernement congo- lais.

Il s’agit de :

1. Kasulu Seya Makonga à l’Envi- ronnement ;

2. Mabulema Masamba Adolphe à l’Urbanisme et Habitat ; 3. Bafalanga Atosa Thérèse à l’Aménagement du territoire ; 4. Ali Ramazani aux Affaires Fon- cières.

Pour en savoir davantage, La Citaf a approché M. Barthélemy Okito Oleka, secrétaire Général aux Sports et Loisirs et président de l’Association des Secrétaires Gé- néraux actifs de la République Dé- mocratique du Congo.

D’entrée de jeu, M. Okito s’est exprimé en ses termes : « Je suis très content. Je remercie le Chef de l’Etat. Et je remercie le 1er ministre bien que démission- naire et le ministre de la Fonction Publique Prof Pascal Isumbisho Mwapu, parce que sur les 20 Se- crétaires Généraux suspendus, ils ont examiné les différents cas et

ils ont réhabilité 4 secrétaires Gé- néraux. Je vous informe que nous avons le Secrétaire Général à l’Agri- culture qui est réhabilité, mais per- muté avec le Secrétaire Général Tondo des Affaires Foncières, le secrétaire Général à l’Aménage- ment du Territoire Bafalanga, le Secrétaire Général à l’Environne- ment Kasulu et Mabulema qui sont réhabilités. Ce dernier l’était déjà avec son jugement ».

Donc, poursuit M. Okito, sur les 20, il en reste 16 qui sont suspen- dus.

Et le Sg Okito d’ajouter : « Nous croyions qu’avec la recommanda-

tion du Sénat, au fur et à mesure, on va voir les quelques Secrétai- res Généraux qui étaient suspen- dus irrégulièrement, être réhabili- tés. Nous attendons la suite. En tant que président de cette asso- ciation, je remercie très sincère- ment le chef de l’Etat parce que l’Ar- rêté du ministre est du 29 octobre 2016 et l’instruction du 1er ministre est du 26 octobre. Il est donc clair que le Gouvernement a travaillé ponctuellement et le S.G Kasulu a été réhabilité le 3 novembre 2016.

Actuellement, il doit regagner son bureau pour travailler parce qu’au niveau de l’administration publi-

que, soit on est en activité, soit en détachement ou en inactivité. Bref, il n’y a personne qui peut interpré- ter les textes autrement ».

Le Sg Okito a conclu en ces ter- mes : « J’ai ici devant moi la lettre du 1er ministre ensuite l’Arrêté du ministre et la notification », a-t-il dit, avant de faire remarquer qu’il fau- dra noter aussi que l’ancien S.G Nsampanga du Budget a été réha- bilité au grade et fonction de Direc- teur. Ce qui donne un total de 5 Secrétaires généraux qui ont été réhabilités.

BOYENA

Les Shégués : Ces

«orphelins du destin»

* Phénomène d’une société pauvre et misérable 

Fonction Publique

4 Secrétaires Généraux de l’Administration

réhabilités par le Gouvernement

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ECONOMIE

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1243 DU 15 NOV 2016

LA CITE AFRICAINE

Ce mois de novembre est consacré à l’agriculture. C’est dans ce cadre que la représenta- tion de la Banque mondiale en République démocratique du Congo a organisé le vendredi 11 novembre 2016, dans la com- mune de Gombe, une journée des média. Cette rencontre qui est la cinquième rencontre thématique du genre, vise à faire connaître à la population ce qui se fait dans ce secteur précis avec le soutien de la Banque mondiale.

Au cours de cette journée, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC et la République du Congo, Ahma- dou Moustapha Ndiaye, les coor- donnateurs Alfred Kibangula pour le Projet d’appui à la réhabilita- tion et la relance du secteur de l’agriculture (PARRSA), et Alain Lungungu pour le Projet de déve- loppement des pôles de crois- sance à l’ouest (PDPC) et Ahma- dou Bâ superviseur de ces 2 pro- jets au Bureau de la Banque mon- diale ont éclairé les hommes de média sur l’appui de la Banque

aux deux projets susmentionnés.

Aux dires de M. Moustapha Ndiaye « le mois de l’agriculture vient à la suite des manifesta- tions similaires organisées autour des thématiques relatives à l’en- vironnement, la gouvernance et les infrastructures. En effet, l’agri- culture et un secteur économique important pour la RDC, secteur dans lequel la Banque mondiale s’est de plus en plus investie au cours de ces dernières années.». Cependant, il a stigma- tisé le fait que quand bien même la RDC dispose des millions d’hectares des terres arables, 10

% seulement de ces terres sont mises en valeur, et le rendement des cultures est le plus bas au monde et le pays importe annuel- lement des vivres pour l’équivalent de 2 milliards de dollars.

Face à cette situation préoc- cupante, le gouvernement congo- lais avait décidé d’inverser la ten- dance en impulsant avec le sou- tien de la Banque mondiale diffé- rentes stratégies appuyées par les partenaires techniques et fi-

nanciers (PTF). Au nombre de celles-ci, il sied de citer la straté- gie agricole et développement ru- ral adoptée en 2010 ; l’adoption de la loi agricole en vigueur de- puis décembre 2011, l’adoption en 2013 du Programme national d’in- vestissement agricole (PNIA) et en 2016, l’augmentation significa- tive de l’allocation budgétaire au secteur agricole qui est passée à 8 % du budget total de l’Etat, contre moins de 3 % les années précédentes. Aujourd’hui le mon- tant cumulé de la Banque dans le secteur de l’agriculture s’élève à 455 millions USD soit 15 % de l’engagement total de la Banque mondiale en RDC.

Etat des lieux des projets PARRSA et DPPC Lors de cette journée, le coor- donnateur du projet PARRSA, Alfred Kibangula, est intervenu pour porter à la connaissance des journalistes les activités réalisées dans la province de l’ex Equateur par sa structure. Il a également

rappelé la mission dudit projet dont le démarrage date de 2011.

Le PARRSA vise l’amélioration de la production agricole et animale, l’amélioration des infrastructures de commercialisation et le renfor- cement des capacités des minis- tères de l’Agriculture, Pêche et Elevage et du Développement ru- ral.

Quant à M. Alain Lungungu, le N° 1 du Projet de développe- ment des pôles de croissance à l’ouest (PDPC), il a éclairé la lan- terne des journalistes sur la struc- turation de son projet qui com- prend trois composantes dont la première concerne le volet agri- cole, la deuxième relative au dé- veloppement de la zone spéciale de Maluku et enfin, la troisième liée au développement proactif des affaires gérée en collabora- tion avec l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI).

Dotée d’un montant de 46 mil- lions de dollars américains, la première composante vise à ac- croître les revenus agricoles avec

à la clé l’appui aux structures ayant en charge les activités

semencières (INERA,

SENASEM…,), créer un marché, une industrie de transformation avec trois plateformes et trois usines à Kimpese, Lukula et Tshela au Kongo central et enfin, réhabiliter 542 km de pistes rura- les et la construction d’une ligne électrique.

Ces différentes interventions ont suscité plusieurs interroga- tions de la part des journalistes qui ont voulu en savoir un peu plus sur l’appui de la Banque mondiale au secteur agricole, la diversifica- tion des activités, le risque que fait courir la production angolaise aux industries locales, les études transfrontalières, l’opacité dans l’octroi de certaines marchés, la question du foncier, la ZES,…..Pour ce mois de novem- bre, des activités vont être orga- nisées pour une visibilité plus accrue de l’engagement de la Banque mondiale dans le secteur de l’agriculture.

Muke wa Muke

L’accession de l’Angola à la souveraineté nationale et interna- tionale est à son 41ème anniver- saire depuis le 11 novembre 2016.

Le consul général d’Angola à Matadi, Joao Soares Bartelemeo, n’a pas voulu sabler seul le cham- pagne de cette fête nationale de son pays. Il a, comme le veut les us et coutumes africains, asso- cié plusieurs personnalités de tous les horizons notamment le gouverneur de la province du Kongo Central, Jacques Mbadu Nsitu, le président de l’assemblée provinciale, l’honorable Léonard Nsimba Nzungila et l’évêque de Matadi, Mgr Daniel Nlandu Mayi.

Cette soirée d’anniversaire qui avait pour cadre la grande salle de conférence du consulat géné- ral d’Angola a permis au consul de prendre la parole et de sou- haiter la bienvenue à toutes les personnalités tout en mettant un accent particulier sur les bonnes relations entretenues entre la Rdc et l’Angola.. Mention spéciale au gouverneur du Kongo Central qui a bien voulu répondre à cette invi- tation, ce pour exprimer l’excel- lence des relations qui existent si heureusement entre les deux pays, la Rdc et l’Angola, par le biais de leurs chefs de l’Etat res- pectifs, Joseph Kabila Kabange

et José Eduardo Dos Santos.

De son côté, Jacques Mbadu Nsitu, qui dirige le Kongo Central ayant pour frontières communes les provinces angolaises de Ca- binda par la porte de Muanda, de Zaïre par celle Songololo-Luvu et Uíge par Kimpangu, a pris la pa- role devant la communauté ango- laise de Matadi et tous les autres invités à cette journée festive au cours de laquelle le peuple ango- lais se souvient pour la 41ème fois sa sortie de la domination san- guinaire portugaise.

L’occasion a, donc, été pro- pice pour le chef de l’exécutif pro- vincial de rappelé en des mots justes l’histoire qui lie les deux pays depuis les temps immémo- riaux. Il a confirmé que le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange a toujours attaché une grande im- portance à la cohésion pacifique avec tous les pays qui entourent la République Démocratique du Congo. Quant à la République d’Angola, en plus de la diploma- tie, le gouverneur de province du Kongo Central a fait allusion aux relations de fraternité, d’amour…

« Nous sommes obligés de vivre ensemble » a-t-il recommandé.

Il y a lieu de souligner que la présence du gouverneur de pro- vince au sein de la communauté

angolaise de la ville portuaire de Matadi a été marquée par un ca- deau-souvenir lui remis en guise de ce partage de cette fête natio- nale angolaise. La province du Kongo Central, point n’est besoin de le rappeler, héberge depuis les époques coloniales belge et por- tugais des ressortissants ango- lais ayant évolué dans plusieurs domaines. Certains d’entre eux avaient également donné mains fortes à l’Abako, Alliance des bakongo, dans sa lutte pour l’in- dépendance. Le peuple angolais habitant le Kongo Central, pour ne citer que cet exemple parmi tant d’autres, a dû partager des moments de joie et de malheurs avec ses sœurs et frères de la République Démocratique du Congo. Certes, le Congo-Kins- hasa a été un grand foyer d’édu- cation et de formation dans plu- sieurs domaines socio-économi- ques de plusieurs jeunes ango- lais devenus de grands cadres dans leur pays d’origine. Certains d’entre eux ne l’ont connu que grâce à l’indépendance parce que leurs cordons ombilicaux se trou- vent éparpillés dans les materni- tés congolaises. Somme toute, ils font, tout de même, la fierté de leur ancien pays hôte. La pré- sence de la communauté ango-

laise en Rdc a toujours été faite d’un esprit de fraternité, de convi- vialité, de communion conjugale, de paix et de tranquillité. Dans le lot, il a existé trois catégories d’angolais en Rdc notamment

Mois de l’agriculture à la Banque mondiale

Organisation d’une journée des médias

Kongo Central / Dans le cadre de la fête nationale de l’Angola

Jacques Mbadu Nsitu exalte les bonnes relations entre la Rdc et l’Angola

des immigrés, des réfugiés de guerre et de ceux qui sont nés sur place sans avoir été issus de ces deux groupes.

LuZolo N’Zeka

Les familles ZUMBILA JO- SEPH, KONDE CESAR, KONDE MIMIE ont la pro- fonde douleur d’annon- cer aux membres de familles, f rères, sœurs, amis et con- naissances, la mort de leur sœur, mère, ma- dame MBUMBA MUANZU THE- RESE, mort survenue le mercredi 09/11/2016 à 10 heures du matin.

La levée du corps de la morgue de l’hôpital géné- ral de référence de Kinshasa aura lieu le vendredi 18/11/2016 et sera exposé dans la salle de fête de l’hôtel du midi à Yolo-Kapela dans la commune de Kalamu.

L’enterrement interviendra le samedi 19/11/2016.

Ce communiqué tient lieu de faire-part.

NECROLOGIE

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Page 7 LA CITE AFRICAINE N° 1243 DU 15 NOV 2016

LA CITE AFRICAINE DOCUMENT

Mesdames et Messieurs de la presse,

Le week-end dernier, le Chef de l’Etat, S.E. M. Joseph Kabila Kabange a reçu la délégation des 15 Ambassadeurs représentants permanents de leurs pays respec- tifs au Conseil de Sécurité des Nations-Unies à New York qui ef- fectuaient une visite dans notre pays. Des commentaires en sens divers ont suivi cette rencontre.

Ayant noté des déformations au sujet des échanges qui ont eu lieu en cette circonstance par certains médias et même par quelques uns de Ses interlocuteurs, Monsieur le Président de la République m’a instruit de vous en faire ce jour le compte rendu par souci de trans- parence.

Je mettrai à profit cette Commu- nication, qui sera certainement no- tre dernier entretien en ma qualité de porte-parole du Gouvernement – le Premier Ministre Matata ayant présenté la démission du Gouver- nement ce jour pour que se réalise le calendrier politique de l’Accord politique du Dialogue national - pour expliciter l’esprit et la lettre de l’arrêté ministériel que j’ai pris ré- cemment en application de la loi de 1996 sur la liberté de la presse sur les personnes physiques et morales étrangères exerçant ou souhaitant exercer dans le secteur de l’audiovisuel en République Démocratique du Congo avant de me prêter au jeu des questions et réponses.

I. De la rencontre du Pré- sident avec le Conseil de Sé- curité

S’agissant de la rencontre en- tre Monsieur le Président de la Ré- publique avec les 15 membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, certains supputations ten- daient à y voir le passage des maî- tres d’école venus pour sanction- ner le travail d’un élève ou d’un groupe d’arbitres en mission de correction des dysfonctionnements du système politique Congolais ou encore des avocats commis à la défense de quelques causes par- tisanes. En vérité, il n’en a rien été.

Cette délégation était donc composée des Ambassadeurs Représentants les cinq (05) pays membres permanents à savoir les États-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine, la Grande Bretagne et la France et de leurs dix homologues des pays membres non-perma- nents qui sont actuellement : l’An- gola, l’Égypte, l’Espagne, le Japon, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, l’Ukraine, l’Uruguay, le Sénégal et le Venezuela auxquels 15 s’étaient joints le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC et un de ses ad- joints. Les Ambassadeurs d’Angola et de France qui coprésidaient la délégation ont circonscrit l’objet et le sens de leur mission à Kins- hasa, à savoir : s’imprégner des progrès en matière de stabilisation politique de la RDC compte tenu de l’importance de notre pays pour l’Afrique et le monde et conforter les acquis réels engrangés de ma- nière indéniable à cet égard au cours de ces dernières années

Point de presse du Ministre de la Communication et Médias

Lundi 14 novembre 2016

(Lire suite en page 8) sous l’autorité du Président Joseph

Kabila, acquis qui semblaient me- nacés par des convulsions de vio- lence dues à des contradictions au sein de la classe politique congo- laise au moment où le pays se pré- pare pour un nouveau cycle électo- ral. Les deux diplomates ont, au nom de leurs collègues, félicité le Président de la République ainsi que les institutions congolaises pour les efforts consentis afin de consolider l’unité nationale. Ils se sont appesantis sur le dialogue politique national impulsé par le Chef de l’Etat autour du processus électoral qu’ils considèrent comme la manifestation d’un lea- dership éclairé qui mérite le sou- tien de la communauté internatio- nale. Ils ont en outre exprimé leur solidarité avec les victimes des vio- lations massives des droits de l’homme qui continuent à être per- pétrées à l’Est du pays, particuliè- rement dans le Nord Kivu, en sa- luant le rétablissement de la coo- pération entre les forces congolai- ses de défense et de sécurité et la force de la MONUSCO contre les forces négatives dans cette partie du territoire national.

Dans son intervention, le Repré- sentant permanent de la France aux Nations-Unies a aussi évoqué les allégations des restrictions suppo- sées des espaces de liberté, fai- sant allusion à l’existence de pri- sonniers dits politiques et à l’inter- ruption du signal de deux médias audiovisuels, Radio France Inter- nationale et Radio Okapi qui cons- titue une source de préoccupations pour lui.

Les autres membres de la dé- légation du Conseil de Sécurité ont ensuite pris la parole pour de brè- ves communications à l’adresse du Chef de l’Etat au nom de leurs gouvernements respectifs. Il s’en est dégagé d’une part, l’expression unanime par les membres de leur soutien à l’Accord politique issu du Dialogue initié par le Président, leur souci de voir les efforts de rétablis- sement de la cohésion nationale qui en résultent aboutir à des ré- sultats concrets dans la perspec- tive des élections crédibles et apai- sées dans le pays, afin de ne pas laisser place aux violences. La plu- part d’entre eux ont cité en appui de leurs propos l’exemple de la Colombie qui est en train de réus- sir à mettre un terme à une guerre civile vieille de 52 ans grâce au dia- logue. Ils ont aussi félicité le Chef de l’Etat pour sa contribution effi- cace à la lutte contre les violences faites aux femmes dans notre pays.

Certains membres de la délé- gation se sont dits préoccupés de l’insuffisance de précision sur la date précise de la prochaine élec- tion présidentielle et du silence du Chef de l’Etat sur l’éventualité pour Lui de solliciter ou non un troisième mandat consécutif à la tête de la RDC. D’autres ont engagé le Pré- sident à consolider les mesures de confiance en faisant libérer les pri- sonniers politiques et en respec- tant la liberté d’expression par la levée des mesures d’interruption du signal de deux stations de ra- diodiffusion, Okapi et RFI.

En réponse à ces messages

et préoccupations de ses interlo- cuteurs, le Chef de l’Etat a com- mencé par évoquer le caractère immense et complexe des défis auxquels la RDC a à faire face. Il a brossé un rappel historique des interventions des Nations-Unies en RDC depuis l’indépendance, pour dresser un constat selon lequel le fait pour le Conseil de sécurité de revenir pour la 13ème fois consécu- tive dans notre pays avec les mê- mes thématiques de ‘’stabilisa- tion’’ et ‘’démocratie’’ près de six décennies après y avoir dépêché une mission de même nature et presque de même ampleur est de nature à soulever des questionne- ments quant à la pertinence et à l’efficacité de telles missions au regard de ces thématiques. Pour illustrer Son propos, le Président a rappelé qu’en 1960, un Premier Ministre de la démocratiquement élu de la RDC avait été enlevé à Kinshasa, alors Léopoldville, en présence d’un contingent onusien, puis déporté et assassiné à Lubumbashi (Elisabethville) où était pourtant stationné un autre contingent des Nations Unies ; et qu’un Secrétaire Général de l’ONU à la recherche des solutions à la crise en RDC y a trouvé la mort dans des conditions demeurées jusqu’à ce jour non élucidées;

qu’en 2001, un Chef d’Etat en place a été assassiné à Kinshasa deux ans après que les Nations Unies y aient déployé à nouveau un fort contingent pour une mission de maintien de la paix et qu’en 2013, la ville de Goma, chef-lieu de la pro- vince du Nord Kivu, avait été occu- pée par une force négative malgré la présence des troupes onusien- nes, autant de faits qui ne consti- tuent pas l’indication d’une coopé- ration pouvant être considérée comme utile ou positive.

En conséquence, le Président a recommandé à Ses visiteurs de se départir des œillères, d’aban- donner les à-priori dans leurs ana- lyses sur la situation en RDC et de faire preuve d’un sens plus élevé d’ouverture d’esprit afin de« mieux écouter les Congolais pour appren- dre, au lieu de s’amener en don- neurs de leçons car il serait extrê- mement présomptueux de préten- dre connaître les détails d’une si- tuation on ne peut plus complexe à partir des bureaux de New-York ».

Il a demandé à ceux de ces hôtes qui en ont pris l’habitude ces der- niers temps de « s’abstenir de faire des déclarations tapageuses sus- ceptibles de compromettre la réus- site de votre noble mission ».

Abordant la question des re- tards enregistrés par le processus électoral que certains ont tendance à dramatiser, Il a rappelé qu’en 2001, la RDC était dépourvue de certains attributs propres à un pays.

Et que c’est grâce au dialogue qu’Il avait personnellement initié et aux immenses sacrifices consentis par le peuple congolais réunis autour de cette initiative que des élections ont pu être organisées en 2006, un an après la date initiale- ment prévue c’est-à-dire en 2005.

Il a signalé qu’il Lui avait fallu pour cela vaincre les fortes réticences d’une frange de l’opposition, sou-

tenue par certains membres de la communauté internationale. « Ma conviction dans cette controverse, a-t-il indiqué, était que la démocra- tisation de nos institutions ne de- vait pas être considérée comme un cadeau à offrir à un individu ou groupe d’individus, qu’ils soient de la Majorité ou de l’Opposition, mais plutôt comme un droit pour tout le peuple congolais ».

C’est ce qui a constitué le sou- bassement de Sa décision de maintenir l’organisation du scrutin de 2006, boycotté du reste par cer- tains compatriotes. Cinq ans plus tard, en 2011, dès la fin des man- dats du Président de la Républi- que et de l’Assemblée nationale fut organisé le deuxième cycle électo- ral. Avec de nouvelles réticences exprimées avec force par certains partenaires de la communauté in- ternationale qui, à l’époque, ju- geaient que certains compatriotes dans l’opposition n’étaient pas prêts à y participer. « J’ai rejeté leurs arguments et exigé la tenue des élections qui, bien qu’ayant connu une participation plus large de la classe politique, se soldèrent par des conséquences regrettables à cause, entre autres, de la non-réa- lisation des promesses faites par bon nombre de nos partenaires de la Communauté Internationale », a poursuivi le Président.

Et d’expliquer que c’est dans le but d’éviter au pays et au peuple congolais la réédition des désor- dres et des violences subséquen- tes à ce scrutin qu’Il lui est venu l’idée de convoquer voici plus d’un an le dialogue politique national avec un seul point à l’ordre du jour : les élections. Cette initiative sera entravée par la multiplication en- core une fois des réticences des mêmes sources. Pourtant, des négociations en prévision de cet exercice avaient été menées pen- dant 08 mois avec le parti d’oppo- sition radicale UDPS, avec lequel un accord quasi identique à l’Ac- cord politique conclu le 18 octobre à la Cité de l’Union Africaine avec une autre frange de l’opposition avait été signé à Paris.

Le Chef de l’Etat est remonté à 2003 lorsque, après l’Accord de Sun City qui avait mis fin à l’état de belligérance dans le pays, cette opposition radicale refusa de par- ticiper à un Gouvernement d’union nationale où un poste de Vice-Pré- sident de la République lui avait été proposé. Il a fait observer la repro- duction aujourd’hui de ces attitudes de blocage systématique de la part de ceux qui exigent maintenant un nouveau dialogue après l’Accord conclu à la Cité de l’Union africaine.

Il a présenté cette exigence comme un faux-fuyant car malgré tout et prenant appui sur le caractère ouvert de l’Accord Politique qu’Il considère comme une conclusion suffisante en plus d’être une base valable sur laquelle seront cons- truites toutes les solutions aux pro- blèmes électoraux qui se posent aujourd’hui, le Chef de l’Etat a mar- telé qu’il n’appartenait pas au Con- seil de Sécurité des Nations Unies de porter les desiderata d’un quel- conque groupe de Congolais qui ont toute latitude de rejoindre l’Ac-

cord politique en y apportant leurs contributions.

Au sujet de la double interroga- tion sur les dates des élections et d’un éventuel troisième mandat, le Chef de l’Etat S’est dit surpris de constater d’une part que la ques- tion des dates Lui soit adressée alors que c’est une prérogative constitutionnelle de la CENI que la délégation du Conseil de sécurité aurait été bien inspirée de rencon- trer pour avoir un avis d’experts compétents, le Président de la Ré- publique ayant été exclu du proces- sus électoral dans l’ordre juridique congolais. Il a signalé que la CENI a, à Sa connaissance, travaillé à ce sujet avec des experts commis par les Nations Unies, de l’OIF et de certaines ONG américaines spécialisées en la matière avant de proposer des dates aux Parties Prenantes au dialogue politique.

« Il est curieux, a-t-Il ajouté, que c’est au seul Président de la RDC, pays où nul n’a jamais envisagé de modifier la constitution, contraire- ment à plusieurs autres en Afrique, que l’on pose des questions ten- dancieuses sur l’éventualité d’un troisième mandat alors que la constitution dont je n’ai jamais cessé de dire qu’elle sera respectée exclut la possibilité d’un troisième mandat consécutif, ce qui, soit dit en passant, n’enlève en rien le droit qu’a le peuple congo- lais comme tous les autres peuples souverains de modifier sa constitu- tion dans trois, quatre ou cinq ans si telle est sa volonté ».

C’est cette interpellation de bon sens qui a poussé un des ambas- sadeurs à broder sur les réseaux sociaux sur une prétendue an- nonce par le Chef de l’Etat d’une révision de la constitution. Mais pour en revenir à la problématique des dates, le Président a déclaré ensuite qu’au regard de ce qui s’est passé en 2006 et 2011, la ques- tion des dates relevait de détails superficiels, la question essen- tielle étant la possibilité d’organi- ser des élections crédibles et apai- sées.

A une question portant sur Sa vision de la participation de la MONUSCO au processus électo- ral, Il a fait savoir que l’appui de la MONUSCO à la CENI était la bien- venue « à condition que la RDC ne soit pas à nouveau victime des pro- messes sans lendemains comme en 2011 où certains partenaires se sont défilés deux semaines avant le jour J au point que sans l’appui des gouvernements angolais et sud africains, les élections n’auraient pu se tenir ».

A celui de ses interlocuteurs ayant soulevé la question des pri- sonniers politiques, le Chef de l’Etat a demandé de Lui présenter une liste desdits prisonniers afin que soit procédé à un examen utile des décisions éventuelles, sur base des faits et non des alléga- tions car il n’est pas suffisant de se contenter d’évoquer des ‘’pri- sonniers politiques’’ sans les ci- ter. De même il a estimé incorrecte l’attitude de ceux qui campent dans la politisation du concept des droits de l’homme. En effet, s’agissant de

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