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SITUATION DE VIOLATION DES DROITS DE L’HOMME EN TERRITOIRE DE FIZI.
CAS DE FIZI/CENTRE Du 1er au 4 janvier 2011
JANVIER 2011
INCIDENTS DE FIZI, du Samedi 1er au Mardi 04 janvier 2011 I. INTRODUCTION
Les attaques des civils par les militaires d’Amani leo sont monnaie courante au chef-lieu du Territoire de Fizi. Les mobiles de ces attaques étant malveillamment intentionnels, cependant les causes ne sont pas d’ordre sécuritaire ni encore moins d’ordre social.
Pour n’en citer qu’un, en Novembre 2010, un militaire du nom de Eric MUKOSA a fusillé Mr. MESSO MTUNDA ETUNGANO à bout portant occasionnant sa mort, après 2 jours d’hospitalisation a l’Hôpital General de référence de Fizi.
Cet incident a été documenté et reporté par SEDI, les copies duquel ont été distribués aux différentes instances gouvernementales, institutions de la société civile et organismes internationaux pour réitérer leur soutien en vue de permettre au gouvernement d’établir un état de droit.
D’autre part, eu égard à la dénonciation de ces violations et abus, les agents de SEDI reçoivent des menaces verbales et téléphoniques, vivent en perpétuelle insécurité surtout dans le cadre de descentes de terrain à Fizi principalement.
Le présent Rapport tient à faire un état de lieux de l’escalade des violences qui se sont faites au courant d’une semaine à Fizi (du Samedi 1 -Mardi 4 janvier 2011)
II. Rapport de faits
● Samedi, 01 Janvier 2011, à 15 h: C’est la journée du Nouvel An 2011. Le village est en effervescence .Tout commence par un conflit d’intérêt. Monsieur FAIZI KABIONA (29 ans), revendeur des cartes d’appel est debout dans sa cabine.
Aussitôt, surgissent deux filles pour acheter des cartes d’appel. Après cette transaction, lesdites filles quittent la cabine et lui demandent de leur payer des Bonbons, Ce que le sieur exécute .Dès que ces deux filles sortent de cette publiphone, deux militaires arrivent auprès du « publiphoniste » .Le premier c’est le Lieutenant KIFARU Kigingi, Commandant en second du 431e BN basé à Fizi et
Le s civils stationnant aux environs sont venus à la rescousse. Ils se sont saisi du bourreau, l’ont immobilisé et l’ont lapidé jusqu’à ce qu’il a trouvé la mort. L’autre militaire, KIFARU a pris la fuite et relater de ce fait aux autres militaires cet incident.
Aux environs de 16 heures, les hommes d’armes ayant été saisi de la mort de leur collègue ont voulu régler les comptes et sont allés au domicile de la victime (Quartier Kitongo) pour aller exterminer les membres de sa famille. N’y ayant trouvé personne, ils s’en sont pris aux voisins, poignardant les hommes et les pillant, et torturant les femmes et les violant.
Aux environs de 17 heures, ils ont débuté un pillage systématique des boutiques en bordure de la route (en commençant du Quartier Sous-Hôpital 1 à Misufi).
Bilan : 18 boutiques pillées à fond.
Peu après, aux environs de 19 h, les militaires , incontrôlés ont commencé à
« boucler » les maisons ; opération qui s’est déroulée systématiquement de 19 h à 1 h du matin du jour suivant dans les quartiers périphériques de Sous-Hôpital 1 ,Sous-Hôpital 2 , Cité Kitongo, Misufi et Mahombwa.
Lors de ces atrocités, les armes utilisées les crosses de fusil, les poignards, les bâillonnâtes et le viol. Cette horde militaire a pillé systématiquement chaque victime avant de la torturer. Bilan provisoire : 24 hommes grièvement blessés, 21 femmes violées et 1 enfant scalpé au cuir chevelu.
Néanmoins, cet effectif n’est pas exhaustif parce que d’autres victimes reçoivent des traitements ambulatoires pendant qu’un nombre impressionnant de femmes gardent encore l’anonymat par honte d’être stigmatisées.
● Mardi, 04 janvier 2011, à 18 h : Les soldats font irruption dans la maison du policier KISINDJA, sise Quartier Centre Commercial. Ne l’ayant pas trouvé sur place- car travaillant à Mukera (localité distante de 22 kms de Fizi) ; extorquent 30 000 FC auprès de sa femme. Par après, ils la violent. Lors de cette escouade, un enfant male de 9 ans, ayant vu ses atrocités commises envers sa mère a voulu crier pour alerter les voisins ; les militaires l’ont poignardé au muscle des jumeaux. La mère et l’enfant ont été transféré à l’Hôpital Général de Référence de Fizi où ils ont été jusqu’ à la rédaction de ce rapport.
III. Focalisation des faits
Liste et détails sur les victimes
No. Noms et Postnoms Age Sexe Domicile Types d’agression
1. FAIZI Kabiona 29 M Cité
Kitongo
Torture corporelle ; balles sur la main et la cote droite
2. MARIA Njalabatù 62 F S/Hôpital 1 Poignardée à la face et au
bas de l’œil, et au bras droit (Cas critique)
3. MUSIMBWA Kayumba 34 M Misufi Baillonné et poignardé au
bas de l’œil
4. DUNIA Batende 26 M Mahombwa Poignardé ; dos de la
5. ZUENA Bingibinwa( avec son fils Masango(3 ans)
44 F S/Hôpital 1 Poignardée et violée par 5 militaires
6. ECIMBA Ngelelo 65 M Misufi Poignardé à l’épaule
gauche et dos de la main
7. CUBWA Etongo 23 M Misufi Poignardé à la tempe
droite
8. MAONEO Omari 41 M Misufi Poignardé à l’aisselle et
tempe droite
9. TAYARI Fataki 30 M Misufi Poignardé bas épaule droite et bas œil de tempe droite
10. BERNARD Mialano 24 M S/Hôpital 2 Poignard au coude droit et
bassin droit
11. NEBO Mboka 20 M S/Hôpital 2 Coup de crosse coude
gauche et jambe gauche
12. MSAMBYA Ekengya 34 M Misufi Poignard à la face du
visage
13. VIANNEY Mitendeci 44 M S/Hôpital 1 Ecorché par un poignard au bras droit
14. MANGAZA Nangyùci 75 F S/Hôpital 1 Coup de crosse entre
colonne vertébrale et épaule
15. TANTINE Faila 25 F S/Hôpital 1 Violée, Extorsion 5 pièces
d’habit+radio+batterie
16. LUMONA M’mende 36 M S/Hôpital 1 Coup de crosse
endommageant les joues
17. AMBA Gilbert 61 M S/Tribune Baillonnée sur la latérale
dorsale droite
IV. Conclusions et Recommandations
SEDI exhorte le gouvernement a prendre des mesures pour lutter contre la torture et les mauvais traitements de la population, en ordonnant aussi rapidement que possible l’ouverture d’enquêtes impartiales et efficaces sur les allégations de torture et en traduisant en justice les tortionnaires.
D’autres mesures préconisées par SEDI pour lutter contre ces pratiques et protéger les victimes figurent ci-après :
- Le versement d’une indemnité aux victimes de torture,
- La prise en charge médicale des victimes de torture et l’aide a leur réadaptation.
- La mise en place d’une formation relative aux droits humains pour le personnel chargé de l’application des lois.
Ainsi donc, comme les populations sont victimes de crimes violents ou d’autres atteintes a leurs droits fondamentaux, les souffrances des victimes, des rescapés exigent compassion et justice. Nous prions a ce que le gouvernement prenne toutes les précautions nécessaires en matières des droits humains, afin d’obtenir justice pour les victimes de ce crime épouvantable.