LICOF
LIGUE CONTRE LA CORRUPTION ET LA FRAUDE
Partenaire officiel de la Commission de l’Ethique et de la Lutte contre la Corruption (CELC) et de L’Observatoire du Code de l’Ethique Professionnelle (OCEP)
République Démocratique du Congo
51, avenue Mwepu, Bâtiment Mulongo, 1er étage, C/Lubumbashi
Tél. 0995322058, 0995894339, 0995339248 Site : www.licof.org / Courriel : licofrdc@ yahoo.fr, info@licof.org
_________________________________________________________________________________________
COMMUNIQUE DE PRESSE No 135/LICOF/2012
LA SURENCHERE DE LA COMPAGNIE CAA DEFIE L’AUTORITE PUBLIQUE !
L’opinion se souviendra que le crash du régulier de la compagnie d’aviation HEWA BORA de Juillet dernier a endeuillé la nation congolaise en emportant plusieurs vies humaines. De Ce carnage, deux conséquences majeures en découlent: la liquidation de l’entreprise
susmentionnée et le monopole gagné par la Compagnie Africaine d’Aviation (CAA), autrefois talonnée par son éternelle rivale.
La CAA, opère régulièrement en République Démocratique du Congo depuis plusieurs années. Cependant, le monopole gagné par cette compagnie est désormais exploité en mal.
Une réservation du billet dûment faite par une Agence accréditée ne garantit guère le voyage, le client devient du n’importe quoi, traité de n’importe quelle manière, l’éthique et la
législation congolaise bafouées et foulées aux pieds… Ce sont là les quelques faits saillants et la liste n’est pas exhaustive.
Mais là où le bas blesse c’est lorsque cette compagnie majore de manière arbitraire le coût du billet, toutes destinations confondues. Aussitôt HEWA BORA cancellée, CAA fait monter les enchères. Un allé simple Lubumbashi – Kinshasa, passe de 265 $ à 290 $, quelques jours après à 320$, quelques mois plus tard à 365 $ et à ce jour tombe à 280$. Plus de 40%
de majoration dans l’espace de 7 mois. En fixant comme elle entend ces prix sous le regard impuissant de l’autorité, la CAA défie outre mesure le pouvoir public et agit comme si nous vivions dans une jungle où tout semble permis.
La population qui passe pour la première victime, assiste impuissante face à cette anarchie entretenue et à l’enrichissement sans cause de l’entrepreneur. Elle est prise en tenaille
car sans alternative, face à ce monopole aérien, à la quasi-inexistence du réseau routier et au disfonctionnement du réseau ferré.
Si la loi de l’offre et de la demande semble justifier cette attitude, la LICOF se demande : Jusqu’où une entreprise qui a le monopole d’un secteur déterminé peut-elle aller au nom de la maximisation du profit ? Où est passé l’autorité de tutelle qui est sensée protéger la pauvre population ? A qui profite cette majoration ; à l’entrepreneur, à l’autorité de tutelle ou au peuple congolais ?
Au delà de ces préoccupations, reconnaissons que la surenchère de la CAA asphyxie financièrement les usagers de cette compagnie et par ricochet le secteur aérien. L’urgence donc s’impose pour désarmer et décourager les saboteurs de l’économie nationale, de la
consolidation de la paix et de la reconstruction.
A cet effet, la LICOF recommande :
- Au président de la République, garant de la nation : de s’impliquer totalement en vue de décrisper le climat des affaires dans le secteur de transport aérien. Comme sous d’autres cieux, seule la concurrence peut délivrer ce secteur...
- Au Gouvernement congolais : de se déployer pour ressusciter ou créer les services publiques de manière à concurrencer les privés, et spécialement une flotte aérienne de l’Etat est requise à l’instar de la défunte Air Zaïre ;
- Au Ministre de transport : De cesser la complaisance et d’interpeller l’operateur économique CAA afin qu’il se conforme à la législation congolaise en vigueur à la matière ;
- Au Responsable de l’aviation civile : De gérer la flotte civile aérienne de manière à garantir l’image de la République. Les compagnies doivent œuvrer conformément à la loi, aux normes et dispositions qui régissent l’aviation civile. Une concurrence loyale doit être de fait.
- A la population : D’être vigilante et de ne pas se soumettre aveuglement aux caprices de la compagnie CAA quelle que soit la conjoncture socio-économique que traverse le pays. De condamner tout comportement arbitraire et véreux de cette dernière qui ne vise que la maximisation du profit sans se soucier du bien être des citoyens.
- A la compagnie CAA : d’avoir un minimum de considération à l’égard du peuple congolais et de cesser avec l’arbitraire en rapport avec la majoration des tarifs.
Fait à Lubumbashi, le 26/03/2012 La LICOF