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Bruxelles, le 16 novembre 2006
Communiqué Communiqué Communiqué Communiqué
Dialogue des Peuples a appris avec satisfaction et soulagement que le processus de transitions et d’élections au Congo avait enfin touché son terme, avec la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle. Les contestations dont il est fait état ne portant que sur un nombre de votes insuffisant pour inverser les résultats, on peut d’ores et déjà tenir ce résultat pour acquis.
DP remarque également que l’ONU, et diverses Puissances font fièrement état de l’argent et des moyens investis dans ledit processus par le Communauté Internationale.
DP constate aussi qu’à l’issue de l’ensemble du processus de transition, le pouvoir, au Congo, aura sensiblement le même visage qu’en 2003 lorsque ce processus a été entamé. Les souffrances supportées par les Congolais durant trois ans de gouvernement inefficace, absurde et paralytique, comme le « 1+4 » ne pouvait que l’être, débouchent donc sur un « retour à la case départ ».
DP juge nécessaire de rappeler à cette occasion que le Congo a été délivré du régime Mobutu, dépourvu de toute légalité ou légitimité, par un mouvement populaire commencé en 1996 dans l’Est du Congo et dirigé par Laurent Kabila. Le gouvernement mis en place par celui-ci avait donc la légitimité incontestable qu’a tout libérateur.
Malgré cela, la « Communauté Internationale » qui s’était montrée fort patiente devant les crimes et les pillages de la dictature, ne voulut pas lui accorder la reconnaissance, le soutien et l’appui qu’il aurait été non pas généreux, mais simplement décent de lui apporter. Au contraire, on abreuva les libérateurs d’avanies et d’ergotages sur leur légitimité, là où on n’avait été que sourires pour le tyran. Et, lorsque le gouvernement légitime de la RDC se trouva attaqué par l’Ouganda et le Rwanda, qui n’auraient jamais agi sans l’accord de Washington et que les assaillants provoquèrent au Congo de pseudo « soulèvements » qui leur étaient favorables, la
« Communauté Internationale » se réfugia dans l’absurde et lâche attitude d’équidistance.
Celle-ci consistait à mettre sur le même pied d’une part le gouvernement légitime de Kinshasa et ses alliés d’Angola et du Zimbabwe venus à son secours, et d’autre part les agresseurs rwandais et ougandais supplétifs congolais à leur solde. Et, sans doute pour faciliter le « dialogue inter congolais », Laurent Kabila fut assassiné. Les instances issues du mouvement qui avait libéré le Congo désignèrent alors Joseph Kabila Kabange pour lui succéder.
Les accords qui ont été imposés au Congo ont été basés sur cette scandaleuse équidistance qui revenait à associer au pouvoir des traîtres et des collaborateurs, miraculeusement transformés en
honorables organisations politiques. Leur présence à des postes de responsabilité ne pouvait que prolonger les pillages et les violences, et ne pouvait qu’inspirer des émules, comme cela s’est d’ailleurs produit. Pourquoi Nkundabatware aurait-il déposé les armes, quand il voyait d’autres seigneurs de la guerre récompensés par des postes de ministres ou de vice-présidents ?
La Transition et le processus électoral étaient donc choses coûteuses et inutiles. Le CIAT,
l’ONU, l’UE et d’autres y ont englouti beaucoup d’argent. C’est leur affaire. Les Congolais l’ont payé de nombreuses morts inutiles, de la prolongation d’indicibles souffrances et d’une
dégradation encore accrue de leur misérable niveau de vie. Et cela est grave.
DP juge nécessaire de rappeler qu’il avait émis ce même avis dès les négociations de Sun City, qu’il avait prédit ce drame humain et que, en partie à son initiative, la conférence des ONG belges des 16 et 17 mars 2003 avait formellement condamné l’équidistance. Cette condamnation resta lettre morte. Et nous ne sommes pas particulièrement heureux d’avoir eu raison, puisque cela n’a pas servi à soulager les souffrances du peuple congolais.
DP a pris acte, en son temps, de ce que les accords ouvrant la Transition comportaient aussi un engagement de la Communauté Internationale, et en particulier de la Belgique. C’en serait fini des perpétuelles remises en question de la légitimité du gouvernement congolais. LA RDC serait traitée désormais comme doit l’être un état avec lequel nous avons des liens anciens d’amitié et de coopération. Autrement dit, elle bénéficierait désormais d’une aide et d’un soutien sans failles.
« Dialogue des Peuples » et, nous voulons l’espérer, les autres organisations belges soucieuses du Tiers-monde, ne manqueront pas d’être à ce sujet particulièrement vigilants. Pour que le Congo puisse revivre.
Pour Dialogue des Peuples Le Président
Guy De Boeck