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Rechercher la problématique des ressources naturelles dans la République Démocratique du Congo

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Rechercher la problématique des ressources naturelles dans la

République Démocratique du Congo

Syllabus sur les méthodologies de recherche et le cadre juridique

Jan Cappelle & Raf Custers

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Editorial

Recherche et rédaction: Jan Cappelle & Raf Custers Mise en page: Anne Hullebroeck

Anvers, 28 janvier 2009

Photo de couverture: Atelier Lubumbashi, 20-24 octobre 2008 (Photo: IPIS)

Co-financé par:

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Contents

Introduction 4

Méthodologie de recherche basée sur l’action

( ‘Action based research’) 5

Partie I : La Recherche 5

1. Une approche différente de la recherche 5

1.2. Questions de recherche 7

1.3. Planification 7

Partie II : Rédaction du rapport 20

2. Primauté du factuel 20

Partie III : Sources 24

Les devoirs de la République Démocratique du Congo dans le

contexte des activités des entreprises 28

Introduction 28

Chapitre I : Les devoirs relatifs à la protection de la vie et de la sécurité de l’homme, les droits économiques, sociaux et

culturels, et les droits civils et politiques 29 Chapitre II : Les devoirs relatifs aux crimes internationaux 34 Chapitre III : Les devoirs de reconnaître et de protéger le droit

de toutes les communautés autochtones 39

Chapitre IV : Les devoirs relatifs aux droits du travail 40 Chapitre V : La sphère d’influence des entreprises 43 Chapitre VI : La charte africaine des droits de l’homme et

des peuples 44

Chapitre VII : Les devoirs internationaux de la République Démocratique du Congo relatifs à la conservation des milieux

d’importance et des espèces sauvages 44

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Introduction

Ce syllabus a été rédigé dans le cadre du projet ‘Renforcement de capacité d’ONG congolaises qui travaillent autour les ressources naturelles : méthodologies de recherche et rédaction de dossiers de haute qualité servant de base aux activités de campagne et de lobbying’. Ce projet est éxécuté par l’ONG belge International Peace Information Service (IPIS) et a pour objectif spécifique que les ONG congolaises ciblées utilisent l’instrumentation d’IPIS pour établir des articles et rapports de haute qualité. Les ONG ciblées sont les partenaires de plusieurs organisations de la société civile dans le nord, à savoir 11.11.11, Diakonia, Nederlands Instituut voor Zuidelijk Afrika (NIZA) et la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC), qui ont co-financé le projet avec la Ville d’Anvers. Les ONG congolaises participantes au projet sont Nouvelle Dynamique Sociale (NDS), Association Africaine de Defense des Droits de l’Homme (ASADHO), Innovation et Formation pour le Développement et la Paix (IFDP), Réseau Ressources Naturelles (RRN), Ocean, le Centre National d’Appui au Développement et à la Participation Populaire (CENADEP), CSC Congo et la Ligue Congolaise contre la Corruption (Licoco).

Le projet consiste en un trajet de neuf mois qui devrait aboutir à une professionalisation des ONG ciblées dans le domaine de la recherche. IPIS estime que, pour que la voix constructive et critique des ONG soit écoutée dans et au dehors du pays, il faut qu’elle prenne la forme de dossiers bien élaborés, mélangeant une rigeur scientifique au feeling du lobbyiste, qui permettent de faire la pression nécessaire sur les acteurs politiques et économiques concernés. Or, cela demande une certaine expertise liée aux méthodologies de recherche et de rédaction de dossiers qui dénoncent des cas de corruption, de mauvaise gérance et de violations de la loi.

Ce syllabus est la base théorique sur laquelle le trajet éducatif est fondée. Les auteurs l’ont présenté lors de l’atelier initial du projet qui a pris place à Lumumbashi du 20 jusqu’au 24 octobre 2008. Pendant les phases successives, chaque ONG participante élaborera une étude de cas sur une problématique liée à l’exploitation des ressources naturelles dans la région de son siège. Ce travail est concipié comme un exercice qui permettra aux participants d’appliquer la théorie du syllabus à la pratique de la recherche. Pratique qui, correspondant à la structure en deux parties du syllabus, se déroulera de façon structurée et bien réfléchie, conforme aux plus hautes normes de la recherche, et avec une grande sensibilité pour le cadre légal qui entoure le secteur des ressources naturelles en RDC.

Didier Verbruggen Directeur IPIS

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Méthodologie de recherche basée sur l’action ( ‘Action based research’)

Partie I : La Recherche

1. Une approche différente de la recherche

Lorsque des organisations engagées dans un mouvement pour la justice sociale et pour l’environnement entament une recherche, elles le font dans le but de lancer et soutenir l’action. Pour ces organisations, une recherche dans le vide n’a pas de sens. Si nos recherches et nos actions sont étroitement liées, nous faisons des recherches en fonction de l’action, nous réfléchissons sur nos actions, ces réflexions aboutissent sur un nouveau cycle de recherches. Ainsi de suite. C’est ce qu’on appelle la recherche critique basée sur l’action.

Cette approche consistant à mener une recherche critique basée sur l’action a d’importantes implications : Pourquoi faisons-nous nos recherches, comment les effectuons-nous et qu’est-ce qui, à nos yeux, représente une recherche de qualité ?

1.1. La recherche : pourquoi ?

La recherche critique d’action prétend promouvoir l’émancipation et la justice sociale. Nous l’entreprenons pour rendre le monde plus équitable.

Cela implique que la connaissance que nous tirons de nos recherches est une connaissance pour la communauté, c’est-à-dire pas une connaissance uniquement destinée aux experts. C’est donc une connaissance qui rend service à tous, pas à quelques-uns. C’est une recherche qui rend la communauté plus forte, pas une connaissance pour rendre plus forte une organisation extérieure quelconque.

Lorsque nous faisons nos recherches d’action, nous gardons en permanence à l’esprit pourquoi nous avons entrepris cette recherche et pour qui nous la faisons. Nous réfléchissons soigneusement au sujet de notre investigation, à notre méthode, à nos sources et à nos partenaires. Nous réfléchissons également au destinataire : la ou les personnes à qui nous remettrons les résultats de nos investigations. Il est également important de bien voir notre rôle et notre pouvoir dans la recherche et de ne pas en abuser.

Recherche dans un monde idéal

(Dans un monde idéal, il n’y a plus rien à rechercher :-)

Dans un monde idéal, nous disposons de toutes les sources et technologies nécessaires dans un contexte de transparence maximale.

Les bibliothèques et les archives

Les sources se trouvent dans des bibliothèques et des archives accessibles. Nous pouvons consulter des encyclopédies. Les services publics déposent les documents officiels dans les archives où nous pouvons les consulter. Remarque : certains fonds d’archives doivent d’abord atteindre un certain âge (exemple: 50 ans pour certains dossiers des Affaires étrangères).

Application

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Où se trouvent les conventions avec les compagnies minières ? Où peut-on trouver les concessions minières, forestières ?

L’État représente des intérêts et a des choses à cacher. Parfois, on ajoute des clauses secrètes à des contrats. Exemple : la ville d’Idiofa, dans la province du Bandundu, compte plusieurs instituts supérieurs d’enseignement mais n’a AUCUNE bibliothèque, AUCUN cybercafé.

Internet

De plus en plus de documents sont digitalisés et conservés dans des archives électroniques. Pour les localiser et les consulter, il faut pouvoir se connecter. Dans des cybercafés, des bibliothèques (scolaires, universitaires), au bureau, à la maison. Il existe divers niveaux d’accessibilité : pour l’administration, pour le public.

La consultation est faisable dans un environnement « confortable » : dans des endroits publics (bibliothèques) ou des Hot Spots, on fournit le WIFI (wireless access), parfois contre paiement. Mais des mesures de protection sont appliquées contre le piratage (vol de données) ou contre d’éventuelles attaques cyber (e.a. pour fausser des données), etc.

Transparence

Encore faudrait-il que les acteurs publient et mettent à disposition du grand public tout ce qu’ils font et qu’ils se livrent à une gestion accessible au public.

Secteur public

Commençons par – en principe – nous-mêmes : le secteur public, dans lequel nous sommes actionnaires (en tant que contribuables) et qui doit nous rendre service. Est-ce que le secteur public rend public tout ce qu’il fait ? Souvent des ministres ne répondent pas à des questions et se cachent derrière le secret d’État.

De plus, les États se retrouvent dans des alliances au niveau supranational et doivent respecter des engagements internationaux qui ne sont pas (toujours) soumis à l’approbation publique. Ceci est le cas, par exemple, pour des engagements militaires (interventions).

Secteur privé

La question devient encore plus pénible pour le secteur privé, qui prend une place importante dans la vie quotidienne mais qui préfère gérer ses affaires en dehors de la curiosité des tiers (des concurrents, des clients et consommateurs), afin d’« optimaliser les résultats ». Des entreprises privées installent par exemple leur siège dans un paradis fiscal, pour soustraire des bénéfices à la fiscalité.

Opinion publique

L’opinion publique exige de recevoir des informations sur ce que font les autorités publiques et le secteur privé. Tout d’abord via ses mandataires, à tous les niveaux : parlement, province, commune, délégation de l’Union européenne, etc. Puis, via des groupes de pression. Nous faisons des progrès. Des lois de publicité de gestion sont votées, des procédures pour fournir des documents sont élaborées (exemple : le Freedom Of Information Act aux États-Unis). Nous avons le droit d’exiger des clarifications.

Mais : nos correspondants (publics ou privés) vont-ils nous informer? C’est bien sûr une autre paire de manches.

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1.2. Questions de recherche

Toute investigation commence par une question ou un problème.

Un des éléments les plus importants (et les plus difficiles) de toute recherche est de poser la BONNE QUESTION. QU’EST-CE QUE JE DOIS CHERCHER ?

La question doit aboutir à des réponses. Il est donc préférable de restreindre le sujet de la recherche : La question initiale ne doit pas être trop large ou trop générale, sinon la recherche risque de partir dans tous les sens et de ne pas aboutir sur des résultats précis et succincts.

Il vaut mieux partir d’une question restreinte qui mène à une réponse que de se retrouver avec une question générale mais sans réponse.

DéLIMITEZ donc au départ l’envergure de votre question en définissant l’endroit, le moment (temps), les acteurs et les conditions de votre investigation.

Quelques exemples :

Le CAS A - Des villageois tombent malades après avoir bu de l’eau de la rivière.

ß

Pourquoi ? L’eau est-elle polluée ?

Le CAS B - Dans une entreprise, les ouvriers travaillent 60 et même 70 heures ß

par semaine. Est-ce que cela est autorisé par la loi nationale, par des règlements internationaux ?

Le CAS C - Une entreprise exploite notre forêt. Est-ce que tout est en ordre sur le plan ß

de la concession ?

Souvent, vous menez des investigations pour les besoins d’une communauté ou à la demande d’une communauté. Dans cette configuration, il est important de prendre le temps de bien définir le sujet de la recherche et de se mettre d’accord sur l’objectif et la question initiale de la recherche.

Mettez-vous ensemble et échangez vos points de vue sur vos attentes, vos moyens, vos apports, vos expertises par rapport à l’investigation.

Consultez le plus possible de personnes extérieures qui pourront vous inspirer pour mieux définir la Question de Recherche.

Parfois, le « commanditaire » (la communauté) et l’investigateur définissent la collaboration en la rédigeant en Termes de Références (TdR). Ces Termes de Références deviennent alors un document à caractère plus officiel, un contrat qui stipule le sujet de la recherche, la forme sous laquelle le rapport final doit être livré et les échéances dans le temps.

Six questions

Un outil pratique pour définir un sujet, un fait divers est constitué par les Cinq W.

Il s’agit d’un outil en anglais. Les anglophones définissent facilement un sujet en posant ces questions : Who ? When ? What ? Where ? Why ?

En français, cela donne : Qui ? Quand ? Quoi ? Où ? Comment ? Nous pouvons ajouter une sixième question : Quel a été l’effet ?

1.3. Planification

La recherche est une démarche, constituée d’une chaîne d’activités diverses et exercées sous certaines contraintes de temps. La recherche basée sur l’action est entreprise en fonction d’une

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action qui, à son tour, peut mener à une nouvelle recherche.

Pour que ce processus porte ses fruits, nous élaborons un plan de travail dans lequel nous voyons qui va faire quoi, quand et avec quels moyens. Les différents stades correspondent à différents délais et laps de temps. Pour des recherches collectives, nous devons respecter des délais d’équipes et des délais extérieurs. L’élaboration du plan de travail peut aussi se faire de façon inversée, en commençant par la date prévue pour la publication du rapport et en escomptant ensuite le temps disponible pour les différents stades de recherche et de rédaction.

Plan de recherche : un modèle Etapes à franchir Stade 1 :

Plan de recherche

Décider : Où mettons-nous l’accent ?

Elaborer les questions de recherche

Comment réaliser la recherche ? Qui fera la recherche ? Une personne ? Un

team ? Avec des partenaires externes ?

Quelles données sont nécessaires pour répondre à la Question de Recherche ?

Où ces données peuvent-elles être trouvées ?

Comment utiliser ces sources ?

Elaborer des outils, comme, par ex., un questionnaire ?

Comment tester les outils ?

Comment analyser les données ? Nous faudrait-il une analyse de statistiques ?

Faisabilité ? Stade 2 :

Collecte de données

Recherche de bureau

Recherche de terrain

Archivage et organisation des données

Débriefing Stade 3 :

Analyse et interprétation

Analyse quantitative Laboratoire ?

Analyse qualitative

Mettre en relation les données et la Question de Recherche

Analyse des constats

Conclusions

Identifier limites, problèmes de la recherche et pistes pour une nouvelle

recherche

Formuler des suggestions pour une nouvelle recherche

Stade 4 :

Rédaction du rapport

Premier schéma de contenu

Premier brouillon

Lecture et correction du premier brouillon

Deuxième brouillon

Protection (droits d’auteurs), contre un éventuel piratage

« Peer-to-peer review » : des collègues extérieurs lisent le brouillon et font des

suggestions Stade 5 :

Publication

Stratégie : conférence de presse ?

Mise en page > imprimerie, pdf

Choisir le moment

Choisir le canal (les canaux)

Stade 6 : Action

Stade 7 :

Suivi du rapport

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1.4. Données (data) et sources de données

Les données sont les informations que nous récoltons lors de notre recherche. Une partie des données consiste en informations non connues, nouvelles ; une partie est connue et peut être déjà utilisée ou exploitée au préalable.

Ci-dessous, nous examinons de plus près COMMENT RÉCOLTER DES DONNÉES nouvelles et connues.

Mais, d’abord, nous examinons les SOURCES DE DONNÉES, c’est-à-dire les « endroits » (publications, personnes…) où nous pouvons trouver des informations et des renseignements.

Nous pouvons utiliser et exploiter une pléthore de sources d’informations. Mais quelles sources choisir dans la pratique, voilà ce qui dépend de notre question de départ.

Exemple :

Dans le CAS A de la rivière polluée, l’investigateur devra chercher en amont du village.

Pour connaître l’origine d’une éventuelle pollution, il devra interroger des habitants et des scientifiques. Il devra vérifier dans la presse s’il y a eu des incidents dans une usine localisée en amont, etc.

Dans le CAS B des heures supplémentaires, l’investigateur devra lire la législation. Il/

Elle devra chercher le Règlement du Travail (publié ou tacite) de l’usine, interroger les ouvriers en question et leurs représentants (syndicalistes) dans l’entreprise et interroger les fonctionnaires de l’Inspection du travail.

Dans le CAS C de l’exploitation forestière, l’investigation devra se concentrer sur le processus d’octroi des concessions et sur les acteurs impliqués dans ce processus.

Avant tout : INTERROGEZ VOUS-MÊME.

Pour savoir et décider quelles sources nous examinerons, nous nous posons la question: Qu’est- ce que je sais déjà sur mon sujet ?

Cela paraît tellement évident. Mais ce maillon est souvent oublié tout au début d’une investigation.

Pourtant, la règle est que nous savons plus que nous ne le croyons.

Les questions à poser sont donc : Qu’est-ce que je sais déjà de mon sujet ? Quelles sources connais-je ? Quel est le collègue chercheur qui peut m’orienter ? Quel parent travaille chez quelle institution qui est probablement impliquée ? Qui connais-je au ministère (des Mines, des Ressources naturelles, du Travail, etc.) ? Dans l’entreprise ? Etc.

Cette auto-interrogation peut évidemment aussi se dérouler au sein de nos organisations. Pour cela, nous nous mettons ensemble pendant un quart d’heure et faisons sortir toutes les idées (peu importe qu’elles soient pertinentes ou non pertinentes) qui touchent de loin ou de près à notre sujet.

Les anglophones parlent alors de Brain Storming Session. Parfois, les idées sont récoltées sur des bouts de papier ou des autocollants (Post-It).

Déjà, dans cette première phase de l’investigation, nous devons être soucieux de reconnaître nos propres a priori. Il se peut que nous supposons savoir un fait, que, pour nous, ce fait est taillé dans de la pierre, mais que nous nous trompons, ou que nos préjugés nous trompent. À tout moment, il est donc important de permettre des corrections (et des autocorrections) de toute sorte.

Une autre chose importante à garder à l’esprit : les sources ont une influence sur les résultats de nos investigations. Pour reprendre le cas de l’exploitation forestière, les résultats seront différents si nous interrogeons uniquement les communautés touchées par cette exploitation, ou si nous interrogeons une panoplie de sources telles que l’entreprise, l’administration de l’environnement,

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le cadastre, le politicien local.

Idem pour le cas des conditions de travail dans l’entreprise. Qui interroger ? Uniquement la direction ? Uniquement les syndicalistes ? Uniquement les ouvriers jeunes, les âgés, les épouses ????

Comment éventuellement sélectionner des personnes à interroger dans un groupe ?

Dépendant des sources ou des combinaisons des sources consultées, le résultat variera considérablement.

Une liste de sources est reprise à la fin de ce texte.

1.5. Méthodes de recherche et techniques de collecte de données

Encyclopédie

Dans la MÉTHODE CLASSIQUE, toute recherche commence par un dépouillement systématique des encyclopédies. Ceci suppose une consultation des ouvrages généraux dans une bibliothèque (papier) ou sur la Toile (World Wide Web).

Quelques observations s’imposent :

Les encyclopédies et les bibliothèques, qu’elles soient matérielles (sur papier) ou virtuelles ß

(sur Internet) ne sont pas partout à la disposition de tout le monde. L’Afrique en particulier reste dramatiquement dépourvue d’accès à ces outils.

Pour le type de recherches que nous menons, les ouvrages généraux et encyclopédiques ß

ne vont pas nous apporter beaucoup. Pour cela, nos questions de recherches sont trop spécifiques et nouvelles. Souvent, nous faisons des investigations de pointe dont les résultats trouveront peut-être des retombées dans les encyclopédies. Que cela puisse servir comme consolation.

Le plus souvent, dans la recherche, un travail de bureau se combine avec un travail de terrain. Le type d’informations récoltées lors de ces deux phases et ses qualités sont néanmoins différents.

Recherche de bureau (Desk research)

Certains manuels de recherche prônent que, lors de la recherche de bureau, nous ne touchions qu’à des sources secondaires. Or, ceci n’est pas correct. Déjà, dans cette phase, nous entrons en contact avec des sources de type divers, primaires aussi bien que secondaires.

Sources primaires et secondaires

Les SOURCES PRIMAIRES sont les sources d’informations qui ont un lien direct avec l’événement que nous recherchons. C’est-à-dire: les personnes prenant part dans ou subissant cet événement et les documents concernant ce événement.

Exemple CAS A : une victime de la pollution de la rivière, un rapport sur la pollution ß

établi par les services de santé de la province, des déclarations officielles.

Les SOURCES SECONDAIRES, par contre, sont des personnes ou des documents basés déjà sur des sources primaires.

Exemple CAS A : le voisin de la victime, un article de presse qui cite le rapport de la ß

province.

La RECHERCHE DE BUREAU nous donne une idée de la faisabilité de notre projet de recherche.

Notre recherche n’est peut-être pas originale, il existe peut-être déjà un rapport qui résume ce que nous comptons faire. Dans ce cas, nous prenons en considération le fait de laisser tomber la recherche.

Ou bien nous nous rendons compte de la rareté, de la carence même de sources sur notre sujet,

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ce qui devra nous inciter à bien élaborer un plan de travail.

Pendant la recherche de bureau, nous comptons utiliser les moyens techniques que le progrès technologique met désormais à notre disposition. Il s’agit de l’ordinateur, des connections par Internet avec le World Wide Web, du courrier électronique, du téléphone, etc.

Le téléphone et l’e-mail (courriel) nous permettent d’entrer en contact avec des SOURCES PRIMAIRES. Profitons-en pour fixer des rendez-vous et rencontrer physiquement ces personnes.

Un entretien physique va révéler beaucoup plus de données qu’un entretien par téléphone ou une correspondance électronique. Un entretien physique permet de mieux juger si cette source est fiable. Un entretien crée aussi une occasion pour que la source primaire nous remette des documents (des sources primaires en papier).

Mais il est vrai, la recherche de bureau (sur Internet) va surtout nous pointer vers des données secondaires, c’est-à-dire des informations racontées par d’autres « chercheurs ».

Dans ce stade, nous trouverons e.a. :

des comptes rendus ou des rapports sur des recherches faites par des tiers, ß

des rapports d’organisations. Par exemple: des rapports annuels d’entreprises, des ß

communiqués de presse,

des articles de quotidiens de presse, ß

des publications officielles, de gouvernements, d’organisations multilatérales (par ex. les ß

Nations unies),

des documents techniques, des études, ß

des documents législatifs (lois, projets ou propositions de loi, règlements…) ou de politique ß

(brouillons, texte de travail…)

Nous découvrirons également les différents acteurs et nous pourrons les mettre en schéma ß

(en anglais, on parle de mapping), comme si nous dessinions une carte avec les différents intervenants et les liens entre eux.

Cela nous permettra d’établir une stratégie : comment approcher les acteurs ?

Exemple CAS A : Une prétendue organisation non gouvernementale travaille pour le compte ß

de l’entreprise d’où est issue la pollution de la rivière.

Exemple CAS B : Un chercheur a révélé que l’entreprise exploite de la même façon ses ß

travailleurs dans une usine en Indonésie. Ce chercheur peut devenir un allié. Nos alliés privilégiés sont tout de même les travailleurs indonésiens.

Recherche de terrain (Field research)

D’habitude, ce stade est le deuxième et suit les préparations au bureau. Nous descendons maintenant sur le terrain pour collecter davantage de données.

DEUX APPROCHES se distinguent: la RECHERCHE QUANTITATIVE et la RECHERCHE QUALITATIVE.

La recherche quantitative a pour objectif de mesurer l’ampleur d’un événement ou d’un phénomène et mène à des données chiffrées.

Exemple CAS A : Si nous voulons savoir combien de personnes sont tombées malades ß

après avoir bu l’eau de la rivière, nous nous adressons à l’hôpital, aux postes de santé et au personnel médical (médecins, infirmier(e)s) du village pour recenser avec la plus grande exactitude possible le nombre de personnes touchées.

La recherche qualitative a pour objectif de décrire une situation et d’expliquer pourquoi et comment cette situation s’est produite. Cette approche est aussi appropriée pour estimer ce que des personnes concernées pensent à propos de cette situation.

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Les deux approches, quantitative et qualitative, sont utilisées ensembles. Même des sujets qui – à première vue – ne se prêtent pas à une approche quantitative, peuvent avoir un aspect mesurable.

Techniques de collecte de données

En fonction du type de recherche que nous choisissons, nous pouvons opter pour différentes techniques de collecte de données. Il est évident que plusieurs techniques peuvent être utilisées simultanément pour aboutir à des réponses solides à la Question de Recherche.

Lorsque nous optons pour une technique ou une autre, nous prenons en compte ces considérations :

quel problème recherchons-nous ? ß

à quelle question cherchons-nous une réponse ? ß

quel type de données nous faudrait-il ? ß

de quels moyens disposons-nous. Temps, budget, ressources et capacités humaines ? ß

Tout comme les sources, les méthodes et les techniques de recherche peuvent affecter les résultats finaux de notre travail. Il est donc important de se pencher sérieusement sur cet aspect.

Nous voulons qu’on nous prenne au sérieux ? Alors, SOYONS SÉRIEUX DANS NOS MÉTHODES.

Exemples :

Nos TROIS CAS cités plus haut se prêtent aussi bien à la recherche de bureau qu’à des investigations sur le terrain.

Mais : les résultats seront différents selon les méthodes et SELON LA FAÇON d’appliquer ces méthodes.

CAS A – pollution d’une rivière.

Si nous demandons à l’entreprise si son usine est à l’origine de la pollution, il est ß

presque certain que nous recevrons une réponse négative.

Si, par contre, nous analysons d’abord l’eau de la rivière, nous trouverons peut-être des ß

éléments incontestables qui nous mènent directement à l’usine, comme des résidus de produits chimiques ou des restants de procédés industriels.

CAS B – heures supplémentaires.

Le management ne pourra nier le fait qu’il ne respecte pas la loi sur la durée du travail ß

si nous collectons d’abord un échantillon représentatif d’horaires de travailleurs.

Or, il est clair que les travailleurs attendent de nous la plus grande discrétion. Ils ne ß

vont pas se confier à nous en la présence du directeur ou d’un superviseur.

Voici quelques techniques communément utilisées pour récolter des données, avec leurs avantages et désavantages :

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Méthode Utilisation Pour / Contre Questionnaires Une liste de questions

Soumise à un

ou plusieurs

« respondents » Le « respondent »

remplit le questionnaire seul

Nous sommes

présents lorsque le

« respondent » remplit le questionnaire et l’aidons à le faire

Nous soumettons le

questionnaire à un groupe d’individus Nous l’envoyons par la

poste, par e-mail…

Avantages

Tous les « respondents » répondent à une liste de

questions identiques

Facile de comparer les réponses

Permet de joindre en peu de temps beaucoup de

personnes géographiquement dispersées Permet de mesurer la volonté de répondre

[oui/non/explications]

Désavantages

Impossible de savoir si les « respondents » ont

rempli le questionnaire eux-mêmes

Comment joindre des personnes illettrées ?

Comment surmonter le problème de langue ?

Les questionnaires envoyés par la poste restent

souvent sans réponse Interviews Interrogation d’une

personne, face à face ou par téléphone (et même par e-mail)

Interview structurée ou

non structurée

Structurée : suivant une

liste de questions établie au préalable et suivant une stratégie (ouverte ou tenue secrète)

Non ou semi-structurée :

autour d’un thème ou quelques questions et en improvisant tout au long de l’entretien

Avantages

Le contact direct avec l’interrogé permet de

compléter des données et des détails

Permet de vérifier la crédibilité de la source et la

véracité de ses informations

Permet de confronter des « accusés » avec des

preuves

Le « Langage du corps » (

Body Language) peut

trahir des ambiguïtés Désavantages

Faire des interviews est une vraie compétence

qu’on apprend et améliore avec les expériences Consommateur d’énergie et de temps, avant,

pendant et après l’interview

Dans une approche participative, bien former et

préparer les membres de la communauté impliquée Observation Voir ce qui se passe

Observation ouverte

Observation couverte :

les observés ne se rendent pas compte de votre présence

Avantages

Peut donner des résultats riches et valables

Peut donner de la crédibilité à vos recherches

Vous devez montrer des preuves solides, en

utilisant des appareils d’enregistrement (images, son)

Désavantages

Grande consommatrice en énergie et en temps

Difficile de mesurer le rendement

Notes du terrain parfois difficile à analyser

Difficile de démontrer la véracité de vos

observations

Utiliser des appareils d’enregistrement suppose

une maîtrise technique

Observation ouverte peut affecter le comportement

des observés

Risque de poursuites

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Méthode Utilisation Pour / Contre Groupes

« focus »

Interview avec un groupe Entre 8 et 10 personnes,

pas plus

Vous animez une

conversation en focalisant sur un thème Tout le monde écoute

Avantage

Très efficace parce que beaucoup de données en

peu de temps

Les uns corrigent ou complètent les autres

Désavantages

Quelques questions seulement, puisque tout le

mode doit avoir la parole

Suppose la compétence de bien animer et guider

un groupe

Éviter qu’un leader domine les autres

Faire parler les personnes timides n’est pas évident

Difficile de bien prendre des notes

Différents types de questionnaires existent. Parfois, les personnes interrogées doivent choisir entre OUI et NON, parfois elles doivent indiquer une évaluation sur une échelle de 1 à 5, etc.

1.6. Des faits incontestables

A la limite, notre ambition est de produire un rapport incontestable qui reste debout, même devant les avocats les plus ardus et rusés. En d’autres mots : un rapport qui « tient ensemble ». Beaucoup de personnes vont lire nos propos. Certains seront mis en cause par nos conclusions, certains se sentiront attaqués. D’autres seront interpellés à agir. De part et d’autre, notre rapport doit convaincre : pour les accusés qu’une plainte en justice n’aboutira pas, pour les responsables et les autorités qu’une action devient urgente.

1.7. Double contrôle (triangulation)

Nous pouvons nous rassurer de ce que nos faits sont exacts, via le double contrôle. Cela veut dire que l’information fournie par une source est confirmée par au moins une deuxième source et, de préférence, par plusieurs autres sources. Ces sources doivent être indépendantes les unes des autres. Si ces sources se situent dans le même milieu ou groupe, le risque est évident que ce milieu ou ce groupe nous « fabrique » de fausses preuves. En plus, plus une source est proche d’un événement, plus elle est fiable.

Ce double contrôle (en anglais : check and double check ou triangulation) se fait de manière systématique. Une personne nous raconte quelque chose ? Nous vérifions cette information auprès d’une autre personne ! Nous devons incorporer cette technique jusqu’à ce qu’elle devienne un automatisme.

Si nous n’arrivons pas à trouver une ou des confirmations, nous donnons l’information pour le compte de la source en question tout en mentionnant que l’information n’a pas été confirmée par un tiers.

Les informations seront davantage convaincantes si elles sont confirmées par plusieurs sources de types différents, c’est-à-dire par des personnes mais aussi par des rapports officiels, des analyses de labo, des communiqués ou des recherches existantes.

Un problème : parfois, un chercheur tourne littéralement en rond parce que toutes les sources prennent leur information dans une même source de base. Des présomptions dans une publication quelconque peuvent ainsi devenir des vérités dans des publications dérivées. Seulement, cela n’a rien à voir avec des preuves convaincantes. Méfiez-vous donc de ce type d’« on-dit ».

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1.8. Recherche individuelle ou recherche collective

Une question importante est de savoir si nous faisons une recherche individuelle ou bien si nous préférons une recherche collective, c’est-à-dire si nous allons inviter d’autres personnes ou groupes – par exemple, les membres d’une communauté – à réaliser la recherche avec nous.

Le grand avantage est qu’en général, on trouve les vrais experts dans les communautés : les experts du vécu quotidien qui peuvent mettre le feu aux pieds des responsables, sur base de leurs expériences quotidiennes.

Lorsque nous optons pour une recherche collective, nous avons également la responsabilité de former les communautés aux méthodes de recherche pour les rendre plus fortes, convaincues et convaincantes.

Exemple :

Dans le CAS A – pollution de la rivière – une observation des pratiques de l’usine ß

s’impose. Chercheurs et habitants peuvent se partager ce travail. Envisager de prendre des échantillons, c’est-à-dire organiser une formation sur la façon de prendre des échantillons au préalable.

Dans le CAS B – 60-70 h de travail par semaine – impliquer le syndicat pour obtenir ß

informations de l’entreprise et organiser des rencontres avec le personnel.

Dans le CAS C – la forêt – les habitants se mettent en réseau de correspondants pour ß

signaler les coupes d’arbres ou les transports de grumes.

Dans une approche dite participative, les gens qui sont le sujet d’une recherche, deviennent des participants dans la recherche. Cela a de nombreux avantages. Les participants orientent les investigations, s’expriment sur les méthodes et techniques à appliquer et analysent les données, ce qui évitera de travailler à côté de leurs besoins et préoccupations primordiales.

Des techniques spécifiques aident à augmenter l’engagement des communautés dans une recherche participative. Nous parlons dans ce cas de techniques de recherche participatives.

Ces techniques peuvent aussi être utilisées dans une recherche non participative. Il s’agit le plus souvent de techniques qualitatives. Quelques exemples :

Mise en carte / Modelage

Nous fabriquons la géographie de la zone à rechercher. Cela se fait de manière participative.

Nous utilisons les moyens du bord : des cartes existantes ou des photos par satellite si nous en trouvons; des bouts de ficelle, des pierres, des branches et d’autres matières premières qui peuvent symboliser des endroits, rivières, industries, champs, routes, églises, etc. Ce modèle devient notre carte stratégique.

Marche de coupe

Une promenade systématique à travers la zone de recherche, pour observer, discuter, écouter et remarquer les points de repère.

Mise en diagramme

Les participants préparent des diagrammes qui donnent une représentation visuelle de phénomènes physiques (par ex. les saisons), d’événements, etc.

Par exemple, les membres âgés de la communauté établissent une chronologie : fondation du village, fondation de l’usine, incidents avec et à l’usine.

Par exemple, les responsables font un diagramme Venn (avec des cercles de différents formats) sur les différentes autorités et pouvoirs, dont le format des cercles montre

(16)

l’étendue des pouvoirs correspondants.

Classement et score

Pour connaître des différences ou des inégalités, les participants font des listes de foyers, d’individus selon les âges, propriétés, le sexe (religion, ethnie…) et/ou les critères ou qualités jugés importants.

Témoignages personnels

Les participants racontent leur vie. Cela montre de manière très personnelle comment des personnes ont été touchées par certains événements.

Théâtre, jeux, jeux de rôles

Les participants élaborent des pièces de théâtre, des sketches, des scénarios qui représentent des situations rencontrées par eux. Par ex. : comment le directeur de l’exploitation forestière se comporte vis-à-vis des habitants. Souvent, de telles représentations font émerger des détails significatifs et sensibles sur des relations.

Enregistrements

En images (vidéos, photos) de sujets qui ont une signification particulière pour les membres de la communauté. Il s’agit de collecter des preuves incontestables. La force de ce matériel va s’accroître lorsque nous nous engageons dans une dialogue avec les auteurs de ces documents sur leurs motivations : pourquoi ont-ils/elles filmé ou photographié ceci ou cela ? Les propos des auteurs peuvent être enregistrés et ajoutés aux images. Ce type de collaboration suppose de nouveau des ateliers pour familiariser les membres de la communauté avec les appareils.

1.9. Organiser ses notes

Une recherche d’une certaine durée peut facilement produire des dizaines, voire des centaines de données différentes. Il est important de bien organiser les notes sur tout ce que nous observons, entendons et lisons, sinon nous allons nous perdre dans la multitude d’éléments que nous avons récoltés et nous ne serons pas en mesure de transformer les données en informations solides.

Prendre des notes

ß demande une rigueur, pour ne pas dire une discipline dans son travail.

Nos notes se prêteront plus facilement à l’analyse si elles sont uniformes et complètes.

Chaque interview que nous faisons, chaque article ou livre que nous lisons, chaque ß

observation que nous entreprenons représente un élément. Et, pour chaque élément, nous faisons une fiche.

Nous déterminons nous-même le format des fiches mais, une fois que ce choix est fait, ß

nous essayons de ne plus nous en écarter.

Pour des événements, nous notons d’office la date (jour, mois, année, éventuellement ß

heure) et l’endroit où il se passe.

Pour des personnes, nous prenons soin de bien noter l’orthographe du nom et du prénom ß

des personnes. Pour éviter les fautes, nous pouvons demander à la personne concernée de les écrire elle-même. Nous notons soigneusement les autres données, comme le numéro de téléphone ou l’adresse.

Lors de notre lecture, nous remplissons des fiches pour chaque article ou livre qui passe ß

par nos mains. Nous notons le nom de l’auteur, le titre, lieu et date d’édition, l’organisme d’édition et le numéro de la page.

Soyons le plus spécifique et complet que possible ß

Si l’auteur n’est pas connu, nous le mentionnons tout en indiquant l’organisation à laquelle ß

appartient la publication. Nous travaillons de la même façon pour des dates ou éditeurs inconnus.

La Toile (World Web Web) est un énorme vivier où nous puisons facilement des informations, ß

en sautant d’un lien vers un autre. Le risque de perdre le fil des connections entre les textes

(17)

et les sites Internet n’est pas à sous-estimer.

Pour chaque pièce unique tirée de la Toile, nous reprenons donc l’URL, c’est-à-dire l’adresse ß

unique de cette pièce (qui commence par http://…….). Cela permet de retrouver sans peine cette pièce sur la Toile.

Puisque les données sur la Toile changent et que des articles où des données sont parfois ß

retirés ou modifiés, nous notons également la date à laquelle nous avons consulté un site web.

Dans notre rapport, nous reprenons des extraits, des citations, des chiffres tirés de nos ß

notes.

Chaque fois, nous ajoutons les références, c’est-à-dire les spécificités d’une donnée qui ß

sont consignées sur nos fiches.

En reproduisant ces références, nous soutenons nos propos et nous offrons la possibilité ß

de vérifier nos propos à tous ceux qui vont nous lire.

Voici plusieurs façons de référer à des données.

Source Description de la référence Exemple

Article de presse

N° de la note en bas de page, auteur(s), titre, nom du quotidien ou du magazine de presse, date, éventuellement numéro et/ou volume, page n°…

J. Felix, Corporate governance – the challenge of diversity, Akzo Nobel News

& Views, 7 November 1997, pp. 4-9.

Article dans un quotidien

N° de note en bas de page, auteur(s), titre, nom du quotidien, date, page n°…

T. Martens, L’anniversaire de 1.

Jeanjean, Le Monde, 15 Mars 1985, p. 14.

Article d’un quotidien électronique

N° de note en bas de page, auteur(s), titre, nom du quotidien, Date de publication, <Weblink> (date de consultation du site web).

G. Trefois, Danzer se défend, 2.

Jeune Afrique, 24 décembre 2004, http://www.jeuneafrique.com, consulté le 28 décembre 2004.

Livre ou rapport

N° de note en bas de page, auteur(s), titre, lieu d’édition, éditeur, date, page n°…

J. Brigand, Les compagnies 3.

transnationales en zone de conflit, Luxembourg, Les Livres Blancs, Septembre 2003, pp. 45-51.

Livre ou rapport électronique

N° de note en bas de page, auteur(s), titre, <Weblink>, date de consultation, page n°…

Rapport annuel 2007, Pharma 4.

Quantum, mai 2008, http://www.

PharmaQuantum.com 12 juillet 2008.

Interview

N° de note en bas de page, personne interviewée (ou anonyme), fonction, compagnie/organisation, lieu de l’interview, date, interviewé par….

Patrick Lefèvre, Directeur du 5.

Service du Personnel, Pharma Quantum, Ypres, 22 février 2005, interview par l’auteur.

Interview par téléphone

N° de note en bas de page, personne interviewée (ou anonyme), fonction, compagnie/organisation, lieu de

l’interview, date, interviewé par téléphone par…

Patrick Lefèvre, Directeur du 6.

Service du Personnel, Pharma Quantum, Ypres, 22 février 2005, interview par l’auteur.

E-mail

N° de note en bas de page, envoyé par, fonction, compagnie/organisation, date de l’envoi, sujet.

S. Gilbert, représentant du 7.

personnel, Aventis Pasteur, e-mail du 21 Juin 2004, Notre rendez- vous.

Résolution, règlement ou document officiel

N° de note en bas de page, titre, organisation, type et n° du document, date (d’adoption ou de publication), page.

Résolution sur les certifications 8.

sous le mécanisme de Kimberley, Union européenne, Conseil industrie (EC) n°. 2368/2002, 20 décembre 2002.

Source

secondaire ou indirecte

N° de note en bas de page, nom de la source, citation, cité dans nom du quotidien, date, lieu, page...

N. Sarkozy, Nous allons intervenir, 9.

cité dans Le Monde, 15 mars 2008, p. 17.

(18)

Pour des enregistrements vidéo et audio, un archivage rigoureux est à conseiller aussi.

ß

Chaque cassette et chaque boîtier de cassette doivent porter un label avec des détails sur le contenu :date et endroit de l’interview, personne interviewée, intervieweur, etc. Sans ces informations, nous allons nous perdre dans nos cassettes.

Pour organiser ses notes

ß , chaque chercheur doit créer un système qui permet de rapidement retrouver des informations lorsque nous en aurons besoin.

L’organisation peut être thématique, chronologique, géographique, etc.

ß

Dans ce cas, nous mettons dans une même farde les fiches concernant un même thème ß

ou nous organisons les fardes par date ou par endroit.

Une recherche par ordinateur suppose que nous organisons toutes nos informations ß

électroniques dans des fardes. Ici, une uniformité s’impose pour les dates. Par ex. : année/

mois/jour 2008/10/02 ou bien 081002. Autre possibilité: jour/mois/année 02/10/08 ou bien 02102008. L’essentiel est que nous nous en sortions et que nos fiches soient transmissibles à et compréhensibles pour des collègues ou pour les membres de la communauté qui font la recherche avec nous.

1.10. Analyse des données

Lors de l’analyse des données, nous cherchons le sens dans la foule d’éléments que nous avons récoltés. Sans une telle analyse, les données sont comme un tas de grains de sable qui ne tiennent pas ensemble. L’analyse nous permet de découvrir des logiques, des schémas ou des contradictions dans la multitude de données.

Le résultat d’une analyse quantitative se présente le plus souvent sous forme de statistique.

Par contre, le résultat d’une analyse qualitative se présente sous une forme narrative, nous élaborons un récit tout en comparant et en combinant des données. Nous dirigeons également les conclusions, c’est-à-dire vers les réponses à la Question de Recherche.

Il n’existe pas de règles universelles (ou rigides) pour le type de travail que nous entreprenons lors de cette phase. Beaucoup de choses dépendront de nos sensibilités, intuitions et expériences.

Selon la littérature, l’analyse qualitative de données peut se faire en trois étapes : Première étape : Trier les données

Nous allons d’abord reprendre en main toutes les fiches pour voir ce qui est important et ce qui l’est moins ou pas du tout. Ainsi, nous établissons des catégories. Nous nous rafraîchissons aussi la mémoire, tout en tenant en tête la Question de Recherche.

Deuxième étape : Arranger les données

Nous faisons sortir des passages ou citations importants de nos notes en les marquant par exemple avec un feutre fluo. Nous pouvons éventuellement copier nos notes pour ensuite les découper et les coller selon des thématiques. N’oublions pas de toujours soigneusement copier des références.

En même temps, nous prenons des notes additionnelles qui nous aideront lors de la rédaction de notre rapport final. Ces notes additionnelles peuvent aussi consister en schémas, diagrammes etc., tant qu’elles nous aident à comprendre le sens de nos recherches.

Troisième étape : Tirer des conclusions

Lorsque les données nous parlent, écoutons-les pour bien comprendre ce qu’elles nous disent et pour voir si elles nous fournissent une réponse sur la Question de Recherche.

Écartons toute équivoque, laissons de côté nos préjugés. Si les données ne correspondent pas à nos attentes ou à nos présuppositions, le moment est venu de faire la part des choses et d’accepter les conclusions qui s’imposent. Qui a raison : les faits ou les présomptions ?

(19)

Il est bien probable que certaines questions ne se résolvent pas de façon univoque, que des contradictions persistent. Rien de grave, cela est dans la nature des choses. À nous de présenter les termes des contradictions à nos lecteurs.

Ces questions peuvent aider à comprendre les données :

Quel modèle (quel patron) se dessine à partir des données et par rapport à des sujets ß

ou des thèmes spécifiques ? Est-ce que ces modèles aident à résoudre la Question de Recherche ?

Existe-t-il des exceptions ? Si oui, pourquoi ? ß

Quels récits, quels fils conducteurs émergent des ces réponses ? Comment aident-ils à ß

résoudre la Question de Recherche ?

Est-ce que ces patrons ou fils conducteurs nous obligent à faire davantage de recherches ? ß

Devons-nous modifier la Question de Recherche ?

Ces patrons confirment-ils les conclusions d’autres études sur le même sujet ? Dans le cas ß

contraire, pourquoi y a-t-il des différences ? Exemple :

CAS A, pollution de rivière – Des analyses quantitatives et qualitatives peuvent être appliquées.

Nous pouvons collecter des échantillons de l’eau à différents moment de la journée ß

et de la semaine et à différents endroits (proches ou éloignés de l’usine). Or, nous pouvons analyser combien d’échantillons contiennent une quantité d’une certaine substance. Ces quantités dépassent-elles les normes ?

Lorsque nous constatons que l’eau est plus polluée pendant la nuit, un patron apparaît.

ß

Une hypothèse est que l’usine verse ses eaux polluées dans la rivière lorsque les villageois prennent leur repos. Pour vérifier l’hypothèse, plus d’observations et plus d’interviews sont obligatoires.

CAS B, heures supplémentaires – Combien d’ouvriers déclarent-ils formellement qu’ils travaillent entre 60 et 70 heures par semaine ? Une petite minorité ? La large majorité ? Quels pourcentages ? Toutes les catégories des ouvriers, ou quelques catégories seulement ? Les observations confirment-elles les déclarations ?

Résumé

Une recherche de qualité exige une certaine discipline dans un certain nombre de ß

domaines :

La Question de Recherche : la bonne question ? bien délimitée ? formulée clairement ? ß

Les réponses sont solides, bien argumentées et basées sur des faits incontestables. Les ß

visions ou opinions du chercheur n’influencent pas les conclusions. Toutes les données pertinentes ont été utilisées, de même que celles qui ne correspondent pas à l’opinion du chercheur.

Les faits ont été contrôlés et confirmés par d’autres sources indépendantes.

ß

Les notes de recherche sont complètes, bien classées, accessibles et consultables. Un ß

tiers peut s’y retrouver.

Les limites, difficultés et erreurs de la recherche sont révélées sans gêne.

ß

(20)

Partie II : Rédaction du rapport

Nous allons maintenant rédiger notre rapport. La rédaction du rapport est une phase essentielle de toute recherche. Sans rapport, nos conclusions restent notre propriété privée. Par contre, le rapport met nos conclusions à la disposition des personnes qui sont directement concernées ou intéressées et appelle tous les impliqués à agir. Le rapport décrit également les méthodes suivies, les difficultés que nous avons rencontrées lors de nos investigations et la façon dont ces difficultés ont affecté nos conclusions.

2. Primauté du factuel

La règle principale pour tout reportage : imaginez pour qui vous écrivez ce rapport. Pour les villageois ? Pour la commune ? Pour des scientifiques d’un labo universitaire ? Pour les autorités nationales ou internationales ? Le ton et le vocabulaire du rapport peuvent être différents selon votre public.

Dans notre approche de la recherche – où la recherche doit mener à des changements et de nettes améliorations – le rapport doit avoir un impact mesurable. Soit les conclusions sont reprises dans la presse, soit un « accusé » se voit obligé de prendre des mesures, soit une autorité ouvre un dossier, soit des mandataires interpellent un ministre…. Notre approche de recherche nous oblige, de notre côté, de retourner vers « nos mandataires », c’est-à-dire les communautés victime d’un problème ou en détresse. C’est la confrontation finale qui montrera si nos recherches ont abouti à des réponses valables et solides.

Un bon rapport, peu importe le public, doit contenir les éléments suivants :

Une introduction : l’introduction explique qui a mené l’investigation et pourquoi.

ß

La Question de Recherche : l’objectif de l’investigation.

ß

La méthode : comment la recherche a été menée et quelles en sont les limites.

ß

Les sources : où avons-nous cherché, quelles sources avons-nous utilisées et consultées ß

et pourquoi. Nous racontons aussi en toute honnêteté les difficultés rencontrées.

Les conclusions : un récit bien structuré, avec nos analyses des données, nos argumentations ß

et nos questions nouvelles pour une recherche continue.

Les recommandations : qui doit faire quoi pour changer une situation problématique ? Les ß

recommandations sont fondées par nos découvertes et nos constatations.

Les annexes : fac-similés de documents originaux, listes explicatives.

ß

Débriefing

Le débriefing facilite le rapportage. Il permet de mettre de l‘ordre dans votre perception des données et de discerner UN FIL ROUGE dans votre sujet. Il est donc à conseiller d’insérer plusieurs moments de débriefings dans votre recherche.

Surtout après une descente sur le terrain et avant de se mettre à l’écriture, un débriefing sera très utile.

Remarquez qu’un débriefing n’a rien d’extraordinaire, nous débriefons tout le temps : lorsque quelqu’un nous demande comment nous allons ou ce que nous faisons, au café, à la cuisine, dans la cantine du club de foot, etc.

Au fait, un débriefing est un compte rendu simple d’un événement.

Dans le cadre d’une recherche systématique, nous envisageons des débriefings critiques devant un ou plusieurs collègues qui nous interrogent pour tester la validité de nos

(21)

données et de nos raisonnements. C’est-à-dire : sans connaître les finesses de notre recherche, ils sont tout de même bien placés pour nous griller, pour nous mettre le feu aux pieds.

Le débriefing sert donc à bien discerner : le POINT CENTRAL

ß

les FORCES, FAIBLESSES de votre RAISONNEMENT ß

les ARGUMENTATIONS ß

la construction du corpus de votre rapport ß

un consensus provisoire des recommandations ß

2.1. Le récit : les faits dominent

Dans le rapport final, chaque assertion factuelle doit être soutenue par une référence, soit à une source secondaire (un article de presse ou tiré d’Internet), soit à une source primaire (documents originaux, interviews). Les références peuvent être reproduites de plusieurs manières : soit dans une note en bas de la page, soit dans une liste de notes à la fin de chaque chapitre ou à la fin du rapport. Parfois, une référence succincte est reprise dans le texte et expliquée dans la liste de littérature à la fin du rapport.

Par exemple : « En 2007, le produit brut du Mali était de…. (Banque Mondiale 2008a)” [Banque Mondiale 2008a signifiant : Rapport mondial du Développement 2008, Washington, juillet 2008, p.

23].

Il n’est pas nécessaire de révéler l’identité complète des personnes interviewées. Cela dépend de l’accord conclus avec elles : Préfèrent-elles l’anonymat ou pas ? Un principe général concernant la question de l’anonymat : Essayez d’éviter que vos témoins préfèrent rester anonymes. Un rapport sera plus convaincant lorsque vos témoins vous permettent de les citer nominalement.

Cela ne peut absolument pas signifier que nous mettrons en danger nos sources. Nous ne pratiquons pas la TACTIQUE DE LA TERRE BRÛLÉE. Au contraire, nous sommes parfaitement conscients du fait qu’après notre recherche, nos sources doivent mener leur vie comme avant et que d’autres chercheurs pourront refaire notre recherche. Cela implique que nous envisageons toute mesure pour garantir la sécurité et l’inviolabilité de nos témoins.

Dans notre récit, nous séparons scrupuleusement le FACTUEL et l’OPINION. Les faits dominent, les opinions peuvent mettre les faits en perspective. Il est de la nature des opinions qu’elles sont disputables ou discutables. Pour les faits, nous devons exclure toute possibilité de les disputer.

Plus que les faits sont certifiés, plus que notre rapport gagnera de l’autorité.

Pour discerner une recherche de haute qualité, des critères existent, bien qu’ils soient largement subjectifs.

Premier critère : la FIABILITÉ

Cela veut dire que, si un autre chercheur fait la même recherche, suivant la même méthode et en ayant accès aux mêmes sources, il devra tirer les mêmes conclusions.

Deuxième critère : la VALIDITÉ

C’est-à-dire que les données sont correctes et donnent une réponse à la Question de Recherche.

Troisième critère : l’OBJECTIVITÉ

Le chercheur ne fait pas prévaloir des positions ou des opinions personnelles. Il ne permet pas que des opinions quelconques influencent la recherche et les conclusions, il évite aussi d’influencer lui-même les conclusions.

(22)

Evidemment, l’idéal n’est pas de ce monde : Pouvons-nous rester entièrement objectifs et à l’abri de toute influence ? Pour aller plus loin : Est-il souhaitable que nous restons totalement objectifs, lorsque nous soutenons une cause juste ? Ne confondons pas les choses : un engagement n’est pas une excuse pour tromper les faits, bien au contraire.

Cette discussion a tout de même emmené des théoriciens à formuler d’autres critères de recherche.

Ils préfèrent parler de crédibilité, de transférabilité, de dépendabilité et de confirmabilité.

CREDIBILITÉ : les conclusions de la recherche sont crédibles du point de vue de celui qui participe à la recherche.

TRANSFÉRABILITÉ : les conclusions se prêtent à être généralisées ou relocalisées dans d’autres contextes.

DÉPENDABILITÉ : le chercheur est obligé de prendre en compte le contexte, qui change tout le temps.

CONFIRMABILITÉ : à quel degré les faits peuvent-ils être confirmés ou corroborés par d’autres sources ?

2.2. Éthique de la recherche

Les chercheurs ont des obligations et des responsabilités bien définies vis-à-vis des personnes avec qui ils travaillent lors de l’investigation. Ils devraient les avoir en tête dans chaque stade de la recherche.

À tous ceux avec qui nous travaillons, nous expliquons d’office le but de la recherche, ce 1.

que nous espérons obtenir et comment la recherche se déroulera. Après la recherche, nous présentons les résultats à ces mêmes personnes.

Nos recherches auront un impact sur les personnes avec qui nous travaillons. Ces personnes 2.

peuvent être vulnérables. Elles risquent de perdre leur emploi ou d’avoir des ennuis avec des autorités. À nous donc de réduire au maximum l’impact négatif. Nous fixons donc des rendez- vous dans des endroits discrets. Le même règle vaut pour l’autre camp : Lorsque nous accusons quelqu’un, nous sommes sûrs de nos propos. Attention avec les fausses promesses : Ne faites pas de promesses que vous ne pouvez pas tenir, ne créez pas des attentes en dehors de vos compétences.

N’abusez pas de votre pouvoir pour obtenir des informations, pas même inconsciemment. Nous 3.

aurons à faire avec des personnes fragilisées, mal formées, vivant dans des circonstances faibles. Elles se plieront peut-être à nos attentes, mais vont le regretter par après. Au chercheur de créer un rapport d’égal à égal et de bien informer toute personne qui travaille avec nous de ses droits et des risques qu’elle encourt.

Nous révélons des identités de nos sources uniquement si elles nous donnent explicitement 4.

l’autorisation de le faire. Parfois, nous devons prendre envisager de faire un contrat sur papier, qui stipule les conditions d’une collaboration.

Attention_1 : l’anonymat est justifié pour des personnes qui fournissent des informations valables.

Des sources anonymes qui racontent n’importe quoi n’ont aucune valeur et minent au contraire la force de nos propos.

Attention_2 : soyons intelligents en dissimulant les traces qui peuvent mettre en danger un témoin anonyme. Exemple : Lorsque ce témoin est la seule femme dans un groupe, il vaut mieux faire croire que nous avons interviewé un homme.

(23)

Contenu d’un rapport - Modèle

Un rapport type contient les chapitres suivants : L’introduction

Avec le sujet, le contexte et la motivation (Pourquoi avons-nous entrepris la recherche ?). En plus, nous y expliquons brièvement les difficultés et la conclusion centrale et nous remercions ceux qui nous ont aidés.

Le résumé (Executive Summary)

Avec le résultat de la recherche, la méthode appliquée, quelques recommandations.

Le résumé invite à lire, sans pour autant se perdre dans le sensationnalisme.

À NOTER : Souvent, le résumé et les recommandations sont produits avant

l’introduction.

La méthode

Pas à pas avec les points forts, mais aussi les faiblesses et les obstacles rencontrés.

Nous expliquons éventuellement des particularités, comme, par exemple, l’obligation dans le chef de certains témoins de recourir à l’anonymat pour les protéger.

Les résultats

Donc le récit ou le corpus dans lequel les faits sont présentés par ordre systématique ou chronologique. Des photos peuvent servir de preuve ou d’illustration.

Les conclusions

Les recommandations

Pour des sujets complexes dans lesquels de nombreux acteurs sont présents et impliqués, nous énumérons les actions désirables. Il s’agit donc de hiérarchiser. Ces acteurs se partageront les responsabilités et doivent entamer des actions selon leur puissances. Ils deviennent des leviers pour atteindre nos objectifs. Faut-il adresser des recommandations aux collègues ? Ne pas se tromper de cible.

Les recommandations mènent à l’action.

Les recommandations sont mesurables et nous permettent d’évaluer l’impact de notre rapport.

Bibliographie

Avec, tout d’abord, une liste des sources primaires (papier et autre) et la liste de littérature.

Annexes

Des statistiques, documents en fac-similé, graphiques, liste d’abréviations, illustrations.

(24)

Partie III : Sources

Faire des recherches est extrêmement passionnant, nos sujets n’ayant pas de limites et s’étendant davantage chaque jour. Dans les domaines des ressources naturelles, énormément d’acteurs de tailles très différentes provoquent des évolutions constantes qui touchent aux sujets qui nous intriguent. Cette donnée a comme conséquence que nos études ne se terminent jamais et qu’au contraire, à tout moment, des questions nouvelles se posent ou nous sont posées.

Cette troisième partie compte créer un peu de clarté dans la multitude de sources disponibles globalement. Malheureusement, l’inégalité Nord-Sud se manifeste aussi au niveau de la recherche et de la technologie et elle a comme conséquence que des sources qui sont facilement joignables (par Internet) dans le Nord, ne le sont souvent pas dans le Sud. Cela représente un grand handicap dont la « communauté des chercheurs » doit être profondément consciente.

Avec cette liste, nous n’avons nullement une ambition d’exhaustivité. Elle est d’ailleurs axée sur les industries extractives et les ressources naturelles renouvelables (forêt, eau, agriculture, biodiversité) y sont absentes ou fortement sous-représentées. Notre intention en dressant cette liste est uniquement d’indiquer des pistes intéressantes de recherche qui sont parfois peu exploitées.

Que cette liste de sources puisse nous servir d’inspiration.

Sociétés

Website de la société

Google est devenu LE point de départ pour trouver des sites web de sociétés privées (www.

google.com). Souvent l’url sera: www.NomDeLaSociété.com.

Sous-traitance

Lorsque nous faisons des études de sociétés transnationales, la sous-traitance – très commune de nos jours – nous rend la recherche difficile. Pour des raisons multiples (e.a. pour économiser sur les coûts et augmenter les bénéfices), les transnationales (ou multinationales) font exécuter des projets par des filiales ou des sociétés engagées comme sous-traitants. Les organigrammes de certains projets se lisent donc comme des tableaux complexes de commanditaires et exécutants, de propriétaires et filiales, de sociétés écrans et de bénéficiaires cachés. Dans ce type de dossiers, nous avons intérêt à rechercher chaque lien imaginable.

Rapport annuel e.a.

Les sociétés privées sont soumises à des obligations de publication de résultats, surtout lorsque ces sociétés ont une cotation en Bourse. Elles deviennent donc davantage transparentes. Des informations additionnelles sont déposées auprès des autorités boursières dans les pays où les sociétés ont une cotation, c’est-à-dire les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, mais aussi dans des « paradis fiscaux » comme les Bahamas.

Dépôts de comptes http://www.sec.gov/edgar.shtml USA http://sedar.com/sedar/default_fr.htm Canada Impact environnemental et social

Les sociétés sont aussi obligées de rendre publiques des études sur les impacts environnementaux et sociaux de leurs projets. La Banque mondiale a une page de référence:

http://www.worldbank.org/safeguards

Une source (pour laquelle une inscription est nécessaire) http://www.enviroreporting.com Banques, consultants

Un bon nombre de banques et de consultants font des études sur des sociétés, des secteurs et des évolutions.

Acquisitions et fusions Pricewaterhousecoopers http://www.pwc.com

(25)

Les marchés Marketresearch http://www.marketresearch.com/

BRIC’s Goldman Sachs http://www2.goldmansachs.com/ideas/brics/index.

Crédit Suisse htmlPayant !!!

Secteurs économiques Syndicats d’étude

Pour les matières premières : cuivre, platine, titane…

Lobbies

Nucléaire World Nuclear Association http://www.world-nuclear.org/

Diamant World Diamond Council http://www.worlddiamondcouncil.com/

Pétrole International Energy Agency http://www.iea.org/

Fédérations d’entreprises, de secteurs

Afrique NEPAD http://www.nepad.org/2005/fr/home.php

Diamant Kimberley Certification http://www.kimberleyprocess.com/

Mines Chamber of Mines Zambia http://www.zacci.org.zm/m_sec_cofmines.php

Mines Small Scale Mining http://www.casmsite.org/

Allemagne BDI http://www.bdi-online.de/en/Startseite_engl.htm

France MEDEF http://www.medefinternational.fr/

Union européenne EuroBusiness (avant :

UNICE) http://www.businesseurope.eu/Content/Default.asp Cartels

Pétrole OPEC http://www.opec.org

Commodities Common Fund Commodites http://www.common-fund.org/

Gestion

Transparence Industries extractives http://eitransparency.org/

Autorités nationales Ministères

Mines RDCongo http://www.miningcongo.cd/index.htm

Finances (partenariats) RDCongo http://www.minfinrdc.cd/contrats_partenariat2.htm Parastatales : cadastre, douane, Banque Nationale…

Services : SAESCAM

Provinces

Autorités internationales

Affaires étrangères, ambassades, coopération

USA Ambassade à Kinshasa http://kinshasa.usembassy.gov/

Grande-Bretagne Chatham House, analyse http://ec.europa.eu/europeaid/index_en.htm Belgique Kinshasa Économique http://www.beltrade-congo.be/

Union européenne Europeaid http://ec.europa.eu/europeaid/index_en.htm Forums « bilatéraux »

Chine-Afrique Forum Coop Sino-Afric http://www.focac.org/fra/

Inde-Afrique Sommet avril 2008 http://mea.gov.in/indiaafricasummit/

Japon-Afrique Tokyo Conference 08 http://www.mofa.go.jp/region/Africa/ticad/ticad4/

index.html

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

11 V ERSCHAVE , François-Xavier, La Françafrique – Le plus long scandale de la République, op.. l’évacuation d’un orphelinat a été observé. Scotchés au Hutu Power, ils

C’est cependant avec plus d’inquiétude que les juristes liront l’alinéa 2 de l’article 13: « Le Président de la République pourra, par décret, modifier le

et Bourreaux des populations exsangues de la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la R.D.Congo dans la gestion des Institutions politiques et

Le Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo, RENADHOC en sigle, après avoir passé aux peignes fins l’action du

Les activités d’exploitation des hydrocarbures et la législation sur l’environnement En tant que signataire de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel

Le RENADHOC prie par ailleurs le Président de la République à rétablir dans ses droits la Chaîne de télévision CONGO MEDIA CHANNEL ainsi que sa Directrice Générale

Plus grave encore, consciente de l’impunité qui s’est érigée en règle d’or en République Démocratique du Congo, les éléments de la Police Nationale Congolaise,

Le Président de l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo par sa Décision N° 006/CAB/P/AN/EB/2011 du 03 août 2011 portant convocation