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DECLARATION DES DÉLÉGUÉS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DU GRAND NORD FACE A LA SITUATION SOCIO – SECURITAIRE DE L’HEURE

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DECLARATION DES DÉLÉGUÉS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DU GRAND NORD FACE A LA SITUATION SOCIO –

SECURITAIRE DE L’HEURE

Les Coordinations de la société civile des Territoires de Beni et de Lubero et ville de BENI, ainsi que le Groupe d’Associations de Défenses de Droits de l’Homme et de Paix (GADHOP) réunis en séance de concertation extraordinaire à BUTEMBO en date du 09 Novembre 2009 aux fins d’examiner et analyser le contexte sécuritaire du moment a produit une déclaration dont voici la teneur.

I. PROBLEMES SECURITAIRES RELEVES A. EN TERRITOIRE DE LUBERO

Le Sud du territoire de Lubero traverse une insécurité grandissante caractérisée notamment par :

1. Les incendies en répétition : Celles-ci sont notamment l’œuvre des FDLR ainsi que des éléments FARDC (CNDP) qui se livrent à cœur joie à des tracasseries de tout genre. Après des incendies successifs à KANYABAYONGA, MIRIKI, LUOFU, BULOTWA, elles se vivent en ces jours dans les localités de MUHANGI, KASUGHO, KANYATSI…ou l’on dénombre plus de 350 maisons incendiées dans l’intervalle de deux semaines.

2. Les tueries : au bout de deux mois passés une vingtaines des cas des tueries ont été reportés à la Coordination de la société Civile Territoire de Lubero.

Ces cas ont été commis pour la plupart par des militaires FARDC (CNDP), des FDLR et des May-May/ PARECO dans les localités de VUSEKERA, LUBANGO, MBUAVINYWA, MUHANGI et dans la cité de LUBERO.

3. Des viols collectifs : Ces actes accompagnent généralement les opérations d’incendie de maisons. Ils sont commis aussi bien par les FDLR que par les militaires FARDC (CNDP). Les victimes, généralement des femmes, sont soit surprises dans leurs habitations ou dans les champs de refuge. Ce fléau contribue énormément à la propagation des maladies sexuellement transmissibles, à l’instar du VIH-SIDA et crée des déséquilibres sociaux au sein de plusieurs familles qui se sont disloquées.

4. Des plans de retour des réfugiés : Ces plans entretenus par le HCR, le PNUD… semblent concrétiser le projet d’occupation du territoire national par des étrangers au regard des stratégies qui cherchent à torpiller les recommandations contenues dans la résolution relative au retour de réfugiés telles que convenue à la conférence sur la paix, la sécurité et le Développement du Nord et du Sud Kivu, tenue à Goma du 06 au 23 janvier 2008. La crainte ressentie ici c’est que le HCR cherche à ramener lesdits

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réfugiés sans associer dans le contrôle de leur identification les chefs coutumiers, les acteurs de la Société Civile et les élus du peuple.

5. Indiscipline des militaires: Elle résulte du fait de l’impunité entretenue par l’auditorat militaire dont les inspecteurs se sont écartés de leurs missions pour briller dans les arrestations arbitraires des civiles. Les cas les plus alarmants sont signalés à KANYABAYONGA et KIRUMBA ou pour des conflits fonciers, des civiles passent des dizaines des jours dans des cachots de l’Auditorat militaire. Pendant ce temps, les autres éléments FARDC des unités T2 et DEMIAP comme à la manière de ceux de l’auditorat, se livrent à des pratiques similaires.

6. Des organisations Humanitaires : Nombreuses sont celles qui seront loin d’assurer le bien être des sinistrés. Partant de leur recrutement qui ne tient guère sur les ressources à vies humaines locales, pour l’exécution de leurs programmes, en passant par leur planification, on comprend que la plupart ne savent même pas ce qu’elles font et ne sont ni pour le bien de la population.

Elles sont également accusées de flouer les organisations locales et garder inaccessibles leur contrat avec le gouvernement (national et provincial).

B. EN VILLE DE BUTEMBO

L’insécurité ayant élu domicile dans cette ville se caractérise par des assassinats perpétrés par des miliaires, des meurtres aboutissant parfois à des mutilations des organes génitaux.

A coté de divers cas d’assassinats reportés ça et là, il faut également ajouter les extorsions, des cambriolages réguliers pendant qu’une patrouille s’opère par les FARDC et la police.

Est, ce qui est curieux les bandits de grands chemins opérant avec les armes biens qu’ils peuvent être appréhendés sont toujours libérés aussitôt par l’Auditorat militaire que la population accuse de les entretenir dans la ville, sur les axes BUTEMBO-BENI, BUTEMBO-KASINDI en passant par KARURUMA.

La vente de chanvre, la contre façon dont les acteurs seraient au service de l’auditorat militaire sont des grands maux qui contribuent à grande échelle à l’insécurisation de la zone.

C. POUR LE TERRITOIRE ET VILLE DE BENI

En dépit des multiples dénonciations faites aussi bien par la population que les organisations de la société Civile, la recrudescence de l’insécurité se vit au quotidien en ville et territoire de BENI. Elle s’illustre pratiquement par :

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1° Des pillages répétitifs

Depuis le début de l’année 2009 jusqu’à ce jour l’axe routier BENI-KASINDI est devenu le chemin de la croix à la suite des pillages à répétition orchestrés par des éléments FARDC sous la complicité de certains déserteurs militaires ainsi que des civils inciviques.

Les derniers cas en date remontent de la nuit du 26 au 27 Octobre, nuit au cours de laquelle douze véhicules ont été successivement pillés ciblés par les

« coupeurs de route » qui ont déshabillé les passagers, passant certains d’entre eux à tabas avant de dépouiller jusqu’à leur dernier sou, environs 250.000$ ont été pillés rien que cette nuit.

L’autre cas est celui vécue ce dimanche matin, où deux voitures ont été interceptées par un homme en arme qui a su emporté argent et portables à tous les passants sans être inquiété.

Une passagère à bord de la voiture immatriculée NK 7453BB a été pillée de ses 20.000$ par cet homme en treillis FARDC. A côté de ces pillages signalés quotidiennement sur la route KASINDI, le tronçon routier MBAU-KAMANGO traverse à son tour une réalité quasi-similaire. Les fameux coupeurs de route sont loin de s’éloigner de la localité de TOTOLITO où ils opèrent à chaque fois que beau leur semble. Ce qui fâche, nombreux pillages sont accompagnés des viols collectifs pour le cas des coupeurs de route et des meurtres pour les cas d’incursion dans des villes.

2° Des enlèvements par les ADF-NALU

Ce sont les collectivités de BENI-MBAU, RWENZORI ainsi que de WATALINGA qui souffrent de l’activisme des ADF-NALU qui brillent par des Kidnapping.

Des personnes enlevées parmi lesquelles des agents de l’ICCN, de Policiers, des civils dont des enfants. Ce qui est effrayant, c’est que nombreux enlèvements seraient suivis d’exécutions sommaires. Curieusement tous les enlèvements n’ont jamais fait objet d’enquêtes.

3° Des cambriolages et extorsions

Ils sont perpétrés par des éléments tant de l’armée régulière que des Policiers.

Les cas illustratifs en sont légions en cité d’OICHA (chef lieu du Territoire de BENI), dans les localités de MAMOVE, MULUBYA, SAMBOKO (en Secteur de BENI-MBAU) ainsi que dans la ville de Beni. Ces actes pour la ville et cité d’Oicha se commettent en même temps qu’une patrouille militaire et policière s’effectue. Les personnes auteurs de ces actes de banditisme, à l’instar de capitaine MUBALAMA/DMIAP, du militaire LOKWA ESIMBI/6E Brigade ou du policier Muhamed MOKOSA Alias DIBABA (Unité CMI) maîtrisé en flagrance par le civil n’ont jamais fait objet de quelconque jugement pour servir d’exemple aux autres indisciplinés.

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A Beni par exemple, les hommes armés qui ont visité le Cambiste KASTRO vers 19h45’ de Samedi Novembre, courant pour lui extorquer ses 1300$ courent toujours sans être inquiétés.

4° Des Assassinats et Meurtres

Toujours causés par des hommes en uniforme militaire, ces cas sont très récurrents en ville de BENI et certaines cités et localités du Territoire de BENI. De Janvier à ces jours, plus de 60 cas sont enregistrés en ville et Territoire de BENI, hormis des cas non documentés.

Parmi ceux qui sont encore récents, rappelons l’assassinat du chef de Poste de MABALAKO, Mr BADOS du Lieutenant MASALE et deux civils le 06 Octobre courant par le militaire ABOUBAKAR du T2, 8e Région Militaire ayant opéré la même nuit paraît au vu des autorités militaires comme un crime ordinaire. L’unique criminel jusqu’à l’instant échappe à la bonne vigilance des FARDC.

5° Des Menaces aux Défenseurs des Droits Humains

Ces menaces sont déblatérées par des officiers de la 8e Région à l’instar du Porte parole de l’opération KIMYA II, le Major KALARAMA VIANEY qui avait d’ailleurs pris de bonnes minutes pour menacer le Président de la Société Civile du Territoire de BENI au cours de l’Emission « Armée et Peuple » des FARDC présentée sur la RTNC (Radio Télévision Nationale du Congo)/Antenne de GOMA, sous prétexte que celui-ci mène une campagne de dénigrement contre les FARDC par ses dénonciations intempestives. Jusqu’à ces jours, ces menaces prennent au fur et à mesure d’autres ampleurs plus inquiétantes, relayées par d’autres personnes cachant leurs identités. Ce cas et bien d’autres doivent être pris au sérieux.

6° Du Braconnage et de la Pêche illicite

Ces actes sont bien l’œuvre des militaires FARDC qui ne se réservent même pas à vendre leurs butins à plein jour. Dans les collectivités de WATALINGA et RWENZORI, les éléments de la deuxième brigade dont certains qui se sont d’ailleurs soustraits de leur unité en mutation ont abattu des nombreuses espèces animales.

Au lac Edouard, les unités marines des FARDC se sont illustrées par la pêche illicite et la fraude sur la voie lacustre.

7° L’activisme des miliciens locaux

A l’Ouest du territoire de BENI, particulièrement dans les localités de VURONDO, MASHUA, KYAMBEHO, MASHOLO et MBILINGA, une administration parallèle est instaurée par les Mai-Mai PARECO réfractaires au brassage et à l’intégration au sein des FARDC. Là ils perçoivent les taxes et vivent sur le dos de la population. Cette présence prive la population de jouir de l’autorité de l’Etat dans la Zone.

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II. RECOMMANDATIONS GENERALES A. AU GOUVERNEMENT PROVINCIAL

1. Diligenter des enquêtes crédibles afin de s’imprégner des dégâts collatéraux à l’insécurité, leurs auteurs ainsi que leurs victimes afin d’en dégager les responsabilités et en assurer réparation.

2. Opérer un remaniement au sein des commandements de la Police, des FARDC, de l’Auditorat Militaire au sein des territoires et affecter des nouvelles unités FARDC dans la Zone (non ex-CNDP) et ayant été préalablement brassées.

3. Démilitariser les villes, cités, centres et agglomérations, caserner les militaires et contrôler la circulation des armes légères.

4. Mener un Monitoring sur les exactions commises par les éléments FARDC, FDLR, ADF-NALU et MAI-MAI/PARECO et restaurer l’autorité de l’Etat en Province.

5. Assurer la protection des Défenseurs des Droits Humains en instruisant officiellement pour la cause les services techniques et l’armée.

6. Contrôler l’action des Organisations Internationales humanitaires, les auditer et réviser leurs plans.

B. A L’ASSEMBLEE PROVINCIALE

1. Interpeller le Ministre Provincial de l’Intérieur, le Commandant 8e Région, l’Inspecteur Provincial de la Police, par rapport à l’insécurité dans le secteur de BENI-Lubero et obtenir la mutation de tous les Commandants ou Inspecteurs en charge des Villes et Territoires de Beni-Lubero de la PNC, FARDC, qui s’illustrent par l’inefficacité et ôter de l’intérieur les Unités Tracassières : 6e Brigade, T2, DEMIAP,…

2. Instituer une Commission Parlementaire pouvant enquêter sur les cas d’insécurité (pillages, incendies, assassinats, cambriolages, enlèvements,…) pour en établir les responsabilités.

3. Evaluer l’action de la MONUC en province, celle des ONGI, les Agences du système des Nations Unies pour en ressortir des recommandations visant à l’efficience et l’efficacité.

4. Plaider en faveur du casernement et prise en charge des militaires, ainsi que de la démilitarisation des Villes, Cités et Agglomérations de BENI-LUBERO.

5. Voter un édit portant sur la protection des Défenseurs des Droits Humains en Province.

6. Plaider en faveur d’un dialogue Inter Rwandais pour limiter les dégâts liés aux opérations de traque des FDLR et d’une accélération des négociations entre ADF-NALU et gouvernement Ougandais.

7. Initier une Commission Parlementaire pouvant écouter les dirigeants de May- May PARECO de LAFONTAINE pour tenter de privilégier la Paix avant autres dispositions.

8. Interpeller après enquêtes les autorités militaires dont les éléments sont impliqués dans les violations des Droits Humains, le Braconnage, la Fraude et la Pêche illicite sur le lac Edouard.

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C. A LA MONUC

1. Sortir de son immobilisme manifestement observé dans le secteur de BENI- LUBERO et veiller à l’application stricte de son mandat

2. Suspendre son appui à toutes les Unités FARDC non brassées qui insécurisent davantage les civils

3. Combattre au côté des FARDC et cesser de les utiliser comme boucliers, prétextant apporter soutien logistique ou alimentaire.

4. Plaider auprès des Nations Unies en faveur d’un dialogue Inter-Rwandais, aussi que de la liberté dans les négociations ADF-NALU/Gouvernement Ougandais.

5. Songer à préparer l’après MONUC en appuyant la formation et la réforme des FARDC et de la Police.

D. A OCHA ET AUTRES PARTENAIRES HUMANITAIRES

1. S’imprégner des actions des Humanitaires sur Terrain et des priorités des bénéficiaires.

2. Enquêter les abus constatés dans les recrutements des agents, dans l’exécution des projets et associer les coordinations de la société civile dans l’évaluation des actions des humanitaires et des audits réguliers pour plus de transparence dans la gestion des ONG-H.

3. S’impliquer dans les efforts de stabilisation et sécurisation de la zone ; la plus grande priorité étant à se jour la paix et la sécurité.

4. Associer les organisations locales dans l’exécution des projets.

5. Disponibiliser aux coordinations de la société civile les programmes et protocole d’action conclus avec le gouvernement afin que celles-ci face suivi des engagements convenus.

6. Découragé les humanitaire sans plan ni programme et ceux dont les actions sont désavouées par les bénéficiaires à sortir de la zone au lieu de constituer pléthores intitules.

7. Sanctionner les détournements toujours décriés dans nombreuses distributions de l’assistance humanitaire.

8. Encourager les recrutements locaux pour certain postes de responsabilité que de faire rien que de sentinelle distributeur ou manœuvres pour décourager la méfiance.

AU HCR

1. Associer les chefs coutumiers ; les acteurs de la société civile .Les élus du peuple dans la planification de retour de réfugiés pour n’est pas consacrer une nouvelle occupation étrangère du territoire Congolais.

2. Veiller au respect de la résolution de la conférence de Amani de GOMA dans l’exécution du projet de retour de réfugiés.

3. Eviter la précipitation qui friserait la complicité d’évasion du pays à travers un retour désordonné des réfugiés.

4. Respecter la souveraineté du Congo et agir en toute responsabilité.

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