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DÉFENSE Quel rôle pour l’Alliance atlantique face à l’inflation des attaques informatiques contre l’Otan et ses pays membres ?

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10 Le Soir Jeudi 6 juin 2013

10 LEMONDE

X

i Jinping va devoir s’expli- quer à Palm Springs, près de Los Angeles. La Maison- Blanche a prévenu : le président américain aura avec son homo- logue chinois des « discussions franches et directes » sur les cybe- rattaques, lors de leur première rencontre au sommet, prévue ce week-end en Californie. Le nou- veau secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, avait le week-end dernier affirmé à Sin- gapour en présence de militaires chinois qu’« une partie » des at- taques informatiques lancées contre les Etats-Unis « semble liée à l’armée et au gouvernement chinois ».

Le Washington Post avait révé- lé quelques jours plus tôt que des pirates informatiques chinois avaient réussi à accéder à des plans d’armes US sophistiquées, dont les missiles antimissiles Pa-

triot et le futur chasseur F-35.

Pékin se défend évidemment de ces accusations. Mais l’inquié- tude persiste. Chuck Hagel l’a re- dit ce mercredi à Bruxelles, à l’Otan, à l’occasion de sa pre- mière réunion avec ses homo-

logues de l’Alliance atlantique.

« Nous devons nous adapter aux nouvelles menaces comme les cy- berattaques. Nous avons tous convenu que l’Otan devait faire davantage, pour défendre les ré- seaux informatiques de l’Alliance et se préparer à défendre les Etats membres contre des attaques ».

Une attaque toutes les 3 heures

Les ministres de la Défense de l’Otan ont pour la première fois eu une « discussion stratégique » sur la cyberdéfense, au cours de leur rencontre mardi et mercre- di. L’Alliance mettra un terme en décembre de l’an prochain à sa plus longue – et coûteuse – opé- ration de combat, menée aux confins de son aire d’interven- tion historique : l’Afghanistan.

Et, comme toute organisation privée d’une part de son activité,

elle se cherche peut-être de nou- velles vocations, pour « justifier » sa persistance…

Mais, en l’espèce – les cyberat- taques –, le souci est réel : en 2012, a indiqué le secrétaire gé- néral Anders Fogh Rasmussen, l’Otan a dû faire face à « plus de 2.500 cas d’activité cyber anor- male ou de tentatives d’intru- sion », soit « une toutes les trois heures, jour et nuit, chaque jour de l’année ». De façon générale, les attaques deviennent « plus fréquentes, plus complexes, et plus dangereuses », souligne-t-il.

Les ministres ont donc décidé que les capacités de défense de l’ensemble des réseaux propres de l’Alliance seront pleinement opérationnelles pour l’automne prochain. Des moyens de réac- tion rapide sont également ren- forcés. Les Alliés ont cependant remis à octobre la résolution

d’une autre question, qui ne fait pas encore l’unanimité : quel rôle pour l’Otan si l’un de ses Etats membres appelle à l’aide pour protéger ses réseaux nationaux d’une attaque ? Ses réseaux mili- taires mais aussi privés ? L’Al- liance doit-elle investir pour dé- velopper de telles capacités ? Responsabilité nationale ? Ou engagement collectif ?

Le nerf de la guerre

La question reste à trancher et l’argent, comme bien souvent, est le nerf de la guerre. « L’Otan n’a pas nécessairement le monopole ni le rôle de leader » dans ce do- maine, relevait la semaine der- nière un haut responsable de l’Al- liance. Pas question non plus de dupliquer les initiatives en ma- tière de cybercriminalité déve- loppées par l’Union européenne, avec laquelle il faut « dialoguer,

comme avec le secteur privé ».

L’an dernier, un budget de 58 millions d’euros avait déjà été consacré par l’Otan à une « capa- cité de réaction aux incidents in- formatiques ». Ces préoccupa- tions, relevait récemment l’insti- tut réputé d’études stratégiques Sipri (Stockholm), sont en tout cas de « bonnes nouvelles pour les fabricants d’armes tradition- nels et les entreprises de services militaires. BAE Systems, EADS, Finmeccanica, General Dyna- mics, Raytheon et Thales se sont tous étendus dans le marché de la cybersécurité au cours des der- nières années, soulignait l’étude, pour profiter de sa croissance ra- pide au moment où les Etats ef- fectuent ou menacent d’effectuer des coupes budgétaires sur cer- tains marchés clés de l’arme- ment ».

PHILIPPE REGNIER

L’Otan cherche sa place dans les cyberguerres

DÉFENSE Quel rôle pour l’Alliance atlantique face à l’inflation des attaques informatiques contre l’Otan et ses pays membres ?

Chuck Hagel à Bruxelles : « Faire plus pour défendre les réseaux informatiques. » © AFP.

C

’était l’un des acquis de la Commission Rwanda, dont les recommanda- tions avaient été adoptées en 1997 : le massacre de dix Casques bleus au Rwanda (1994) mon- trait qu’il était prudent de s’abs- tenir de déployer des troupes dans un territoire où le soldat belge pouvait être perçu comme un avatar post-colonialiste. Le simple fait de ne pas être perçu comme un élément de pure paci- fication faisait peser sur la troupe un danger inacceptable.

Mais le monde a tourné, les an- ciennes colonies ont gagné en maturité. Dans le même temps, l’armée belge a engrangé vingt années d’expériences en opéra- tions diverses à l’étranger, très majoritairement internationales, et les gouvernements qui se sont succédé ont acquis une culture militaire inimaginable au début des années nonante.

En conséquence, dès 2004, le Sénat a recommandé de ne plus tenir compte de ce tabou géogra- phique, tout en ouvrant de nou- velles pistes de collaboration

avec les ex-colonies : il devenait intéressant de former les armées locales, notamment par le biais de partenariats militaires de haute qualité. C’est ce qui fut réa- lisé dans l’Est du Congo, avec la formation des 321e, 322e, et 323e unités congolaises de réac- tion rapide. Par ailleurs, si elle se refusait toujours à engager ses propres hommes dans le combat, la Belgique ne s’interdisait plus de se déployer en appui logis- tique d’une opération ONU : c’est le cas dans le cadre de la Monusco.

Bien que logique, le résultat global est désormais illisible : la Belgique tente aujourd’hui de convaincre la communauté in- ternationale de s’intéresser aux conflits congolais, tout en s’inter- disant d’y intervenir elle-même militairement… Mais, cerise sur le gâteau, au nom du partenariat militaire belgo-congolais, l’ar- mée belge forme tout de même

les troupes d’élite qui sont en première ligne dans ces conflits.

Où est la cohérence de ces dispo- sitions ?

Encouragé en février par un ministre des Affaires étrangères qui n’était pas rebuté par la réou- verture du débat, le député Georges Dallemagne (CDH) note « le manque de crédibilité de la Belgique dans une région don-

née où la Belgique s’interdirait a priori d’apporter ses capacités militaires ». Il présente ce jeudi à la Chambre une résolution vi- sant à ne plus « poser d’exclusive de principe quant à la zone géo- graphique d’une éventuelle par- ticipation à une opération mili- taire à l’étranger ». Bref, à cer- taines conditions de vigilance, enterrons la recommandation héritée de la commission Rwan- da.« Qu’on arrête de tourner en rond, note Dallemagne. Nous de- vons clarifier notre politique et aller de l’avant. Il vaut mieux dé- sormais réaliser des analyses au cas par cas, être concret et pra- tique, sans tabou. » Le député re- lève que le propre président du Sénat congolais, Kengo Wa Don- do, souhaite l’intervention belge au Congo. Pourquoi se l’inter- dire ? – dans un cadre internatio- nal, il va de soi.

ALAIN LALLEMAND

Combattants belges au Congo ?

DÉFENSE La résolution Dallemagne veut briser le tabou né du Rwanda

Depuis 1997, la Bel- gique s’interdit de com- battre dans ses an- ciennes colonies.

Pour sa crédibilité, notamment au Congo, la Belgique doit-elle aban- donner ce principe ?

A partir de 2004, l’armée belge a repris des missions de formation militaire en République Démocratique du Congo.© JACQUES COLLE/ BELGA.

ENTRETIEN

Le Parlement va débattre de la levée de la recommandation interdisant à nos forces armées de s’engager dans nos ex-colo- nies. Qu’en pensez-vous ? Il est plus que temps de mener un tel débat et, puisque vous me demandez mon avis, je pense qu’il faut lever une telle interdiction. Souvenons-nous que cette résolution avait été adoptée à un moment précis, à l’issue des travaux de la Com- mission Rwanda et que l’opi- nion d’alors avait été trauma- tisée par la mort des dix Casques bleus. Mais près de deux décennies plus tard, les temps ont changé. Certes, il faut rester prudents, ne pas en- gager nos troupes à la légère.

Mais elles pourraient, outre les missions de formation qu’elles assument déjà, être affectées à des missions humanitaires, des tâches de protection etc.

La Belgique plaide pour que la communauté internationale s’engage dans l’Afrique des Grands Lacs tout en refusant elle-même de s’impliquer mili- tairement. N’est-ce pas un peu facile ?

C’est évident, on pousse les autres et on refuse d’y aller soi- même ! C’est trop simple… Lors de la dernière crise à l’Est du Congo, la Belgique, certes, a agi sur le plan diplomatique, mais je pense qu’elle aurait pu faire plus encore, des missions hu- manitaires, des tâches de maintien de la paix. A force d’être absente sur le terrain lo- cal, la Belgique risque d’être absente aussi lors des grands débats politiques… Et pour- tant, son expertise en Afrique centrale continue à être recon- nue… Mais pour que cela conti- nue, il faut y aller, il faut s’en- gager. En particulier du point de vue militaire, si on n’est pas présent sur le terrain, l’exper-

tise disparaît…

Si l’interdiction est levée, cela signifie-t-il que la douloureuse

« page Rwanda » sera enfin tournée ?

Ce n’est pas si simple, la Bel- gique garde tout de même, par rapport à ce pays, une respon- sabilité particulière du fait d’être l’ancienne puissance co- loniale. Cependant, lors du gé- nocide, la Belgique a, me semble-t-il, été moins « respon- sable » que d’autres. Ce qui s’est passé n’avait rien à voir avec le colonialisme, qui n’était qu’une cause bien lointaine de la tra- gédie… La responsabilité de la Belgique n’est pas directe, à l’inverse de la France. Il est vrai qu’à Bruxelles, dans les premiers jours au moins, on a sous estimé ce qui se passait. Le gouvernement de l’époque n’est pas assez intervenu durant les trois mois du génocide, il au- rait pu faire beaucoup plus.

Cependant, il ne faut pas céder à des arguments simplistes et mettre trop l’accent sur la res- ponsabilité belge dans cette tra- gédie que fut le génocide des Tutsis du Rwanda…

Propos recueillis par COLETTE BRAECKMAN

Louis Michel : « Si on n’est pas présent, l’expertise disparaît »

« Il est plus que temps de mener un tel débat. »© D. RODENBACH

LESBRÈVES

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, diplomate de haut vol, un temps pres- sentie pour prendre la succes- sion de Hillary Clinton à la tête de la diplomatie améri- caine, a été nommée par le président Barack Obama, mercredi, comme sa nouvelle conseillère pour la sécurité nationale. Elle remplacera en juillet l'actuel conseiller du président, Tom Donilon. Elle sera elle-même remplacée à l'ONU par Samantha Power, ancienne conseillère d'Obama et spécialiste des droits de l’Homme. (afp)

Susan Rice à la sécurité

TURQUIE

Les syndicats mobilisent Des dizaines de milliers de personnes ont grossi mercredi, à l’appel de deux syndicats, les rangs des manifestants qui ré- clament depuis six jours la dé- mission du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont le gouvernement s’est défendu de diriger une « démocratie de seconde zone ». La Confédéra- tion des syndicats du secteur public (KESK) et la Confédéra- tion syndicale des ouvriers ré- volutionnaires (DISK), toutes deux marquées à gauche, ont en effet organisé des défilés dans plusieurs grandes villes du pays. (afp)

TUNISIE

Procès des Femen reporté Un tribunal de Tunis a décidé mercredi de reporter au 12 juin la prochaine audience du pro- cès des trois activistes euro- péennes du mouvement Fe- men qui restent en prison. Le juge a renvoyé le procès afin de pouvoir trancher à cette date sur la demande de plu- sieurs associations islamistes qui veulent se constituer partie civile. Les trois jeunes femmes avaient manifesté seins nus le 29 mai à Tunis, en soutien à une activiste tunisienne de Fe- men, Amina Sbouï. (afp)

PAKISTAN

Sharif s’attaque aux drones Nawaz Sharif est devenu pour la troisième fois, un record, Premier ministre du Pakistan, s’engageant aussitôt à tout faire pour sortir son pays de la crise économique et réclamant la fin des tirs de drones améri- cains dans le Nord-Ouest.

« Nous respectons la souverai- neté des autres, et ils devraient aux aussi respecter la nôtre et notre indépendance. Cette cam- pagne doit finir », a-t-il notam- ment expliqué. (afp)

« Qu’on arrête de tourner en rond. Nous devons clarifier notre politique et aller de l’avant » GEORGES DALLEMAGNE

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Referenties

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