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Le Sous-secrétaire général des Nations Unies, Ibrahim Gambari pour un gouvernement inclusif en RDC

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Bulletin d’information de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo

N°139 du 17 octobre 2006

La MONUC offre des bourses d’études à 60 élèves de Kinshasa Les confessions religieuses et la société civile interpellent les acteurs politiques et la population

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Le Sous-secrétaire général des Nations Unies, Ibrahim Gambari pour un

gouvernement inclusif en RDC

Violences sexuelles au Kasaï Oriental: Nécessité de protéger les victimes et

ceux qui luttent contre ce fléau

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SOMMAIRE

A la Une: Le Sous-secrétaire général des Nations Unies, Ibrahim Gambari pour un gouvernement inclusif en RDC (P.3)

Actualité:

Kinshasa:

- Joachim Chissano: «Il faut cultiver la culture de la paix» (P.5)

- Les confessions religieuses interpellent les acteurs politiques et la population (P.7)

- Le rapport des droits de l’Homme de la MONUC épingle les FARDC et la PNC (P.8)

- La MONUC offre des bourses d’études à 60 élèves de Kinshasa (P.9)

Kasaï Oriental:

- Violences sexuelles au Kasaï Oriental: Nécessité de protéger les victimes et ceux qui luttent contre ce fl éau (P.10)

Equateur:

- Radio Lendisa, partenaire de la Radio Okapi à Bwamanda (P.12)

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3 MONUC BULLETIN N° 139

Ibrahim Gambari favorable à un gouvernement inclusif en RDC

Lors de la conférence de presse qu’il a donnée la veille de son départ, Ibrahim Gambari s’est dit satisfait de cette visite qui lui a permis non seulement de constater de visu le déroulement des préparatifs pour le deuxième tour des élections présidentielle et provinciales, mais de réaliser un vœu que lui imposent ses responsabilités : celui de venir physiquement soutenir ce processus :

«Mes responsabilités en tant que Sous- secrétaire général pour les Affaires politiques des Nations Unies font de moi le point focal de l’assistance électorale des Nations Unies pour toutes les élections au niveau mondial (…), j’aurai aimé venir plus tôt, mais cela n’a pas été possible en raison de mon calendrier trop chargé et de mes autres responsabilités. Je suis content d’être venu maintenant… ».

Après un séjour de 4 jours en RDC, au cours duquel il a rencontré la plupart des acteurs politiques et ceux impliqués dans le processus électoral, le Sous-secrétaire général pour les Affaires politiques des Nations Unies, Ibrahim Gambari, a quitté la RDC le 16 octobre 2006 avec un sentiment de satisfaction et de devoir accompli.

Par Sy Koumbo et Alain Likota

Le Sous-secrétaire général des Nations Unies lors du point de presse bouclant sa visite en RDC (Photo Myriam Asmani/MONUC)

Ibrahim Gambari en séance de travail à la MONUC/Mbandaka (Photo Michel Bayanga/MONUC)

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Ibrahim Gambari a souligné avoir eu des discussions très fructueuses avec les deux candidats au deuxième tour et le message qu’il leur a fait passer est celui d’engagement et de responsabilité :

« Ce sont les premières élections démocratiques depuis quatre décennies.

Par conséquent, il est de la responsabilité des candidats d’assurer que les espoirs et les attentes du peuple congolais ne soient pas déçus ». M. Gambari a dit surtout avoir insisté sur le fait que les élections ne se tiennent pas juste parce qu’il faut avoir des élections, mais que le

« but est d’apporter la paix, la stabilité et le développement au peuple congolais»

Et, c’est pourquoi a-t-il souligné, « en tant qu’africain et en ma qualité de haut représentant des Nations Unies, je peux dire que la meilleure façon de garantir la paix est d’avoir un processus global inclusif ».

Pour le Sous-secrétaire général pour les Affaires politiques, les pays émergeant d’un confl it, et pour la consolidation du processus de paix, devraient trouver une solution pour impliquer le perdant dans le processus politique, mais a t-il précisé : « Cette décision devra être prise par le nouveau gouvernement pour l’intérêt du pays et du peuple tout entier ».

Visite au centre de formation des chefs de centres de vote à Mbandaka (Photo Michel Bayanga/MONUC)

En séance de travail avec le comité provincial de sécurité Equateur (Photo Michel Bayanga/MONUC)

En dehors de Kinshasa, M. Gambari s’était rendu à Mbandaka dans la province de l’Equateur, où il a rencontré le personnel de la MONUC et les chefs des centres de vote en pleine session de formation et à qui il a apporté son soutien. Lors de sa rencontre avec les représentants des partis politiques et ceux de la société civile, il a affi rmé que la MONUC avait tiré les leçons des événements de fi n août et que des mesures sécuritaires allaient

être renforcées avec le soutien de l’EUFOR. En outre, il a appelé les uns et les autres à la tolérance politique, gage de réussite de ce processus :

« le processus électoral est un pas important pour le retour de la paix, la stabilité et le développement, pour lesquels les Nations Unies et la Communauté internationale veulent soutenir la RDC après les élections», a-t-il conclu.

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MONUC BULLETIN N° 139 555 MONUC BULLETIN N° 139 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 139

Monsieur le Président, vous avez

souligné l’optimisme du Comité, notamment par rapport au souhait et à l’ engagement de la population pour la paix, mais ce n’est pas un fait nouveau, puisque la population s’est engagée pour la paix en allant voter massivement pendant le premier tour ; mais cela n’a pas empêché les violences que nous avons connu du 20 au 22 août. Quelles sont donc les garanties sérieuses que vous

avez obtenu des deux ex-belligérents, candidats aux deuxième tour, pour qu’ils ne contestent pas les résultats des élections par la violence ?

Joachim Chissano : Ce sentiment de la population pour la paix est manifeste.

Celle-ci a pris l’engagement, l’option de s’écarter de la violence. C’est une grande contribution. Et puis, la nouvelle attitude des acteurs politiques qui ont créé des coalitions au delà de

certaines considerations de depart, montre que les gens ont tire les leçons des événements de fi n août. D’autre part, la Communauté internationale veille au grain, et les acteurs politiques tiennent compte de cela. Il y a de quoi faire confi ance à tout le monde. On ne peut pas dire qu’il n’y a que nous qui voulons la paix au Congo. Je crois que ceux qui veulent le pouvoir pour le pouvoir, savent que cela est mal pensé, parce qu’ils vont avoir beaucoup de diffi cultes, car la communauté internationale, la population les regardent.

On voudrait savoir M. Le président, pourquoi vous n’avez rencontré que certains candidats à la presidentielle et pas d’autres.

J.C : Chaque fois que nous venons, nous prenons le soin de rencontrer tout le monde. Notre principe en tout cas est de voir tous les acteurs, et nous rencontrons surtout ceux qui sont disponibles, en fonction de notre programme et du temps dont nous disposons. Il est vrai que nous insistons pour rencontrer plusieurs fois certains. Cela, lorsque nous estimons que c’est nécessaire de le faire, pour amener certains à adopter une certaine attitude. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous avons rencontré plusieurs fois les membres de l’espace présidentiel, parce que ce sont eux qui prennent les décisions et qui sont en charge de la gestion du processus. Et n’oubliez pas aussi que parmi eux il y

Joachim Chissano : « Il faut développer la culture de la paix »

Le président du Comité International des Sages, le mozambicain Joaquim Chissano qui était à Kinshasa fin septembre, a reçu la presse le 4 octobre dernier dans les locaux de la MONUC, pour l’entretenir des conclusions des discussions qu’il a eu avec les acteurs de la vie politique nationale et ceux engagés dans l’accompagnement du processus de paix en RDC. M. Chissano qui a annoncé l’arrivée dans ce panel d’un nouveau membre, le portant ainsi à 4, s’est dit plein d’espoir quant à la suite des événements. Car des entretiens qu’il a eu, il sort optimiste, parce que tous ses interlocuteurs, dont le Président Kabila et le Vice-président Bemba sont résolument engagés pour la restauration de la paix en RDC. C’est du moins ce qui ressort de la déclaration que le président Chissano a faite avant de se prêter aux questions des journalistes.

Propos recueillis par Sy Koumbo S. Gali

Le president du Comite International des sages, le mozambicain Joaquim Chissano (Photo Kevin Jordan/MONUC)

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Joachim Chissano accueilli au quartier général de la MONUC à Kinshasa (Photo Kevin Jordan/MONUC)

a trois ex-belligérents. Nous tenons à insister auprès d’eux pour qu’ils soient cooperatifs, tout comme nous leur prodiguons des conseils pour les aider à résoudre les problèmes qui peuvent survenir et des points qui nécessitent d’être corrigés. Nous faisons de même pour les institutions de la transition et d’autres. Cette fois-ci par exemple, nous n’avons pas pu rencontrer les églises. Nous allons donc continuer à faire ce travail, parce que cela concourt à la paix dans ce pays.

Le processus reste toujours fragile, malgré votre optimisme et tout peut toujours arriver ; comment le Comité entend-il apporter concrètement et de la façon la plus effi cace possible son soutien au peuple congolais, puisque vous n’êtes pas en permanence à Kinshasa ?

J.C : Nous ne pouvons pas être tout le temps à Kinshasa parce que nous avons, chacun de nous, d’autres obligations et engagements. Mais, nous planifi ons notre présence à Kinshasa selon le calendrier des uns et des autres. La première fois nous avons tenu à être tous ensemble, cette fois-ci ça n’a pas été possible. Mais, maintenant nous avons décidé que nous reviendrons, chacun selon ses possibilités.

Toutefois, nous allons maintenir le

contact, les moyens de communication, comme nous l’avons toujours fait jusque là. Nous avons des contacts permanents avec les acteurs politiques, avec la Communauté internationale, notamment, la MONUC, l’EUFOR et nous exercons toujours notre infl uence sur le processus.

Quels sont les conseils qu’un ancien chef d’Etat experimenté comme vous, surtout chef d’un pays comme le Mozambique qui a connu pendant longtemps les affres de la guerre, peut donner aux acteurs politiques congolais pour aider à un atterissage en douceur de la transition ?

J.C : Ce que nous avons fait pour que nous arrivions à la paix au Mozambique et pour que la paix dure depuis 14 ans, même s’il faut reconnaître qu’il y a encore des armes non contrôlées dans ce pays, est simple : Nous avons avons payé le prix grâce à la tolérance, à la patience des uns et des autres et l’envie de réconciliation. Nous travaillons toujours sur la réconciliation, parce que nous pensons que le processus de paix n’est jamais un processus achevé en un jour. Je peux vous dire que aujourd’hui c’est une grande fête au Mozambique, parce que c’est le 4 octobre, le jour où nous avons signé les accords de paix en 1992 à Rome en Italie et

depuis, nous avons connu la paix, et la démocratisation du pays avance pas à pas, et avec, le développement. Ce qui nous place parmi les pays qui sont considérés comme exemplaires dans la conduite des affaires économiques.

Mais tout cela est basé sur la tolérance, un esprit de réconciliation, de pardon et la volonté de créer une unité nationale.

Evidemment, nous avons un petit pays par rapport au Congo, et nous avons plusieurs ethnies. Ici, au Congo vous parlez deux ou trois langues, même si je sais qu’il y en a d’autres. Et si un parle une de ces langues, les autres le comprennent, c’est une chance ; ce qui n’est pas le cas au Mozambique. Mais nous avons pu sauvegarder l’unité nationale. Nous sommes une mosaïque de langues et de d’ethnies, mais c’est notre fi erté. Nous voyons cela comme des fl eurs dans notre jardin, car ce sont les couleurs des différentes plantes qui font la beauté d’un jardin. Le conseil à donner, c’ est qu’il faut développer la culture de la paix, parce que la paix, ça se cultive.

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7 MONUC BULLETIN N° 139 MONUC BULLETIN N° 139 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 139

Ces acteurs tout aussi importants de

la démocratie que sont les confessions religieuses et la société civile ont demandé en premier lieu aux deux candidats au deuxième tour d’avoir un comportement exemplaire pendant la période électorale, notamment en adoptant un langage respectueux des valeurs démocratiques. Ils leur ont demandé de se rappeler qu’ils luttent d’abord pour un Congo uni, libre et respecté de tous et c’est pour cela qu’ils doivent respecter la volonté du peuple « telle que ce sera exprimé par le verdict des urnes ».

Au vainqueur des élections, il lui est demandé d’être rassembleur du peuple congolais et de respecter le rôle de l’opposition dans une démocratie, et au perdant, d’accepter de jouer avec dignité son rôle dans l’opposition

politique dans un système démocratique.

A l’ensemble des acteurs de la vie politique congolaise, l’engagement des religieux et de la société civile, leur rappelle la nécessité d’être à l’écoute des besoins de la population congolaise dans la mise en œuvre de leurs projets de société, de marquer une renaissance de la bonne gouvernance dans la gestion de la chose publique…

Invitant le peuple à se rendre massivement aux urnes pour se choisir en toute responsabilité des dirigeants légitimes, les confessions religieuses et la société civile lui demandent de préserver à tout prix le climat de paix et de non violence et de suivre avec attention la mise en œuvre des programmes ou projets de société après les élections.

Les confessions religieuses et la société

civile se sont engagées en outre à mettre en place un cadre de concertation et d’intervention de l’ensemble des organisations de la société civile qui favorisera l’interaction entre elles et toutes les parties prenantes tant du monde associatif, du secteur privé, étatique que de la Communauté internationale.

A travers l’intervention de son directeur de la division des Affaires politiques, Sharouh Sharif, la MONUC a salué l’engagement des confessions religieuses et de la société civile à travers les objectifs qu’ils se sont fi xés dans la Déclaration adoptée à Kinshasa le mercredi 11 octobre. « La MONUC déclare d’ores et déjà, qu’elle apportera son soutien, dans les limites de son mandat, en collaboration avec les autres partenaires internationaux, au renforcement des capacités des confessions religieuses et de la société civile dans la réalisation desdits objectifs. », a déclaré Sharouh Sharif.

L’atelier de réfl exion sur la consolidation de la paix pendant les périodes électorale et post- électorale, s’est déroulé en présence du président de la Commission Electorale Indépendante (CEI) et a vu la participation active des membres de la société civile confessionnelle et non confessionnelle, de certains parlementaires, des membres de la MONUC et d’autres partenaires de la Communauté internationale.

Les confessions religieuses et la société civile interpellent les acteurs politiques et la population

Dans une déclaration sanctionnant les travaux d’un atelier d’une journée sur la consolidation de la paix en période électorale et post-électorale organisé le 11 octobre dernier au siège de la MONUC à Kinshasa, Mgr Pierre Marini Bodho, président national de l’Eglise du Christ au Congo, a annoncé l’engagement des confessions religieuses et de la société civile par rapport au processus électoral.

Il s’agit d’interpeller les uns et les autres sur les risques de dérapage et d’instrumentalisation de la population à des fins autres que l’instauration de la démocratie.

Par Jean- René Bompolonga

Les représentants des confessions religieuses ont demandé aux deux candidats de respecter la volonté du peuple « telle que ce sera

exprimé par le verdict des urnes » (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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Concernant l’arrestation de 800 personnes par la PNC à Kinshasa, le rapport note que 181 enfants, communément appelés «Shégués» en ont fait partie. Ils ont été arrêtés par la police au cours d’une rafl e opérée tôt dans la matinée du 21 septembre.

Et jusqu’à la date du 29 septembre, parmi les personnes arrêtées, 250 adultes étaient encore en détention à l’Inspection Provinciale de la Police Kinshasa (IPKIN).

Toujours selon le rapport, parmi les principaux incidents enregistrés durant le mois de septembre, fi gurent l’incendie de 40 maisons et l’arrestation le 14 du mois, près de Bontuku à Mbandaka, de trois civils par une trentaine d’éléments de la Police Militaire des FARDC de la 3ème région militaire, sur instructions de leur commandant. Appartenant tous à une même famille, ces civils ont été arrêtés au motif qu’ils se sont opposés à la destruction de leurs maisons. Ils ont affi rmé avoir été régulièrement soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants.

Pour ce qui est des violations liées aux élections, la DDH a signalé plusieurs cas d’enlevements à Kinshasa et ses environs. Dans la capitale, un membre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a été enlevé par un groupe d’hommes armés, tandis que le 28 août, quatre membres d’une même famille, ont subi le même sort dans les environs de Ngaliema, à Kinshasa, de la part des soldats de la

Le Rapport de droits de l’Homme de la MONUC épingle les FARDC et la PNC

La division des droits de l’Homme de la MONUC (DDH) a publié son rapport sur les droits de l’Homme pour le mois de septembre 2006. Selon ce rapport, pendant cette période, plus de 800 personnes ont été arrêtées par la Police Nationale Congolaise (PNC) à Kinshasa, et de nouveaux cas de violations des droits de l’Homme à travers la RDC, commises par les services de sécurité, y compris la Garde républicaine, ont été rapportés. Le même rapport indique qu’environ quarante maisons ont été brûlées et trois civils arrêtés par les FARDC à Mbandaka. Tandis qu’à Mbuji Mayi et au Nord Kivu de nombreux cas de viols sont imputés à la Police Nationale Congolaise.

Par Adèle Lukoki

Garde républicaine. Ces personnes auraient été conduites manu militari au Palais de Marbre où elles avaient été déshabillées et battues.

D’autre part, des candidats indépendants ou appartenant à des formations politiques, ont, soit reçu des menaces de la part de certaines personnalités, soit été arrêtées et ont subi des traitements cruels, inhumains et dégradants.

Dans la nuit du 9 au 10 septembre, le rapport révèle que deux femmes auraient été violées et un homme enlevé et torturé à Kinshasa par sept agents de la Garde républicaine. Les trois victimes auraient été enlevées et transportés en voiture par ce groupe de militaires, aux alentours de 23 heures.

Toujours en rapport avec les élections, le rapport indique que des soldats armés des FARDC, auraient extorqué le 3 septembre des cartes d’électeurs à au moins 15 civils à Bugobe, dans le territoire de Kabare, au nord de Bukavu.

Et à la fi n de ce même mois, des soldats des FARDC auraient retiré des cartes d’électeurs à des habitants des villages de Cirogole, Mwendo et Bushale (à 24 km au nord-ouest de Bukavu), sous prétexte que ceux-ci voulaient connaître le nombre des personnes enrôlées. Ces cartes ont été par la suite restituées à leurs propriétaires.

En conclusion, la DDH fait remarquer que les soldats des FARDC continuent d’être les principaux violateurs des droits de l’Homme dans les deux Kivu, en Ituri et au Katanga. De

La DDH fait remarquer que les FARDC continuent d’être les principaux violateurs des droits de l’Homme

(Photo d’archives MONUC)

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même la majorité des violations des droits de l’Homme commises par la PNC durant ce mois, constituent des violences sexuelles envers des femmes et des fi lles, notamment en Equateur, au Kasaï Oriental et au Nord Kivu.

A Demba, territoire situé à 60 km au nord de Kananga, une autorité administrative du territoire a été impliquée dans un cas de violation des droits de l’Homme.

L’administrateur aurait violé une jeune

fi lle de 13 ans.

Toutefois, en dépit de ces violations, le rapport souligne que des efforts sont menés en faveur de la lutte contre l’impunité. Il a cité en exemple, la condamnation le 11 septembre dernier du sergent Kipande Kasokota des FARDC, à 20 ans de servitude pénale principale, par le tribunal militaire de Kalemie dans la province du Katanga, pour des faits de viol,

agression et tentative de meurtre sur une mineure. En sus, il a été condamné à payer la somme de US $5000 à titre de dommages intérêts et 10000 FC de frais de justice. Le condamné sera écarté des effectifs des FARDC.

***L’intégralité du Rapport est disponible sur le site www.monuc.org

Les élèves bénéfi ciaires de ces bourses sont des lauréats du concours d’orthographe organisé en juin 2006 par le Centre Interdisciplinaire pour l’Encadrement des Jeunes (CIEJ), en collaboration avec la MONUC. Réalisé dans le cadre de la Journée internationale des Casques bleus et de celle de l’Enfant Africain, ce concours avait pour thème

les messages du Secrétaire général de l’ONU aux enfants du monde. « Le but poursuivi par la MONUC à travers ce concours était, a dit Crispin Nlanda de la Division de l’Information publique, de faire connaître aux élèves les objectifs des Nations Unies dans le monde, et même en Rd Congo. » Suivant les frais scolaires de chacune

La MONUC offre des bourses d’études à 60 élèves de Kinshasa

La Mission des Nations Unies en RDCongo a offert des bourses d’études à 60 élèves de Kinshasa. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDCongo, William Lacy Swing, a, personnellement, présidé la cérémonie de remise de ces bourses aux parents de ces élèves, le samedi 7 octobre à la bibliothèque de l’Alliance franco- congolaise dans la commune de la Gombe.

Par Jean-René Bompolonga

William Swing entouré de quelques bénéfi ciaires des bourses (Christophe Boulierac/MONUC)

des écoles des lauréats, ces bourses varient entre 100 Usd et 700 Usd.

Prenant la parole à cette occasion et parlant des enfants, William Lacy Swing a indiqué qu’ « ils sont en fait le motif ultime du travail des Nations Unies en général et de la MONUC en particulier. C’est pour eux que nous travaillons. C’est pour leur assurer un avenir meilleur, dans un monde paisible, que des milliers de personnes ont quitté leurs pays d’origine pour œuvrer à créer dans ce beau et grand pays, cœur de l’Afrique, les conditions qui leur permettent de vivre dignement, de s’épanouir comme êtres humains. » S’adressant aux parents et préfets d’écoles, William Swing les a invité

« à faire de ces jeunes des enfants qui aiment la paix, qui acceptent la contradiction et comprennent la différence. Pour garantir la paix demain, il faut qu’aujourd’hui, nous puissions éduquer les enfants aux valeurs de la paix. Comme le dit bien la devise de l’UNESCO, c’est dans les cœurs des hommes et des femmes que naissent les guerres, c’est dans les cœurs des enfants qu’il faut élever les

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armes de la paix. »

Pour conclure son message, le Représentant spécial a déclaré que sa joie sera parfaite lorsque dans les années à venir, des enfants congolais pourront être des messagers et des artisans de la paix dans d’autres pays du monde. « Ayant vécu au plus haut point les méfaits de la guerre, a-t-il ajouté, l’esprit des Congolais a maintenant rejeté la guerre et de partout à travers

le pays, c’est la paix qu’on demande.

Faisons donc de ces enfants des instruments et artisans de la paix. » Auparavant, au nom des parents d’élèves bénéfi ciaires des bourses, M. Mukeba Buina Bule a exprimé la profonde gratitude des parents à la MONUC et au CIEJ. « On croyait que la MONUC était là seulement pour nous aider à avoir la paix, mais nous constatons qu’elle a un rôle qui va au-

delà et qui vise l’homme tout entier. » Il a terminé son mot en soulignant que c’était un motif de fi erté de voir quelqu’un vous apporter des frais scolaires, même pour une année.

Au nom des élèves, la demoiselle Wadi Muroha de l’Institut Notre Dame de Fatima, a remercié la MONUC et le CIEJ pour ces bourses qui vont aider leurs parents à s’en sortir cette année, car ils sont confrontés à plusieurs problèmes.

Les FARDC et les policiers lors d’une séance de sensibilisation contre les violences sexuelles dans le Kasaï Oriental

(Photo Saidou Abdou/MONUC)

Violences sexuelles au Kasaï Oriental : Nécessité de protéger les victimes et ceux qui luttent contre ce fléau

Les violations sexuelles sont de plus en plus fréquentes au Kasaï Oriental. Autrefois inconnues dans cette province, ces pratiques dégradantes deviennent monnaie courante et préoccupent plus d’un. Ce sont les femmes qui en sont les victimes. Ce constat ressort d’un atelier de formation sur la prise en charge judiciaire des victimes de violences sexuelles organisé à Mbuji Mayi du 29 au 30 septembre 2006.

Cette rencontre a été organisée par l’antenne de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) et l’ONG Avocats des Droits de l’Homme (ADH). La MONUC/Kasaï Oriental y a été représentée par la section des droits de l’Homme et celle de l’Information publique.

Par Saidou Abdou

En remontant aux origines des violences sexuelles, les spécialistes estiment que les premiers cas ont été enregistrés à Mbuji Mayi après les évènements du 30 juin 2005, période durant laquelle beaucoup d’hommes en uniforme ont été déployés au Kasaï Oriental. « Auparavant, on connaissait peu de cas, ce phénomène était presque inexistant ici », a dit Vitalie Lubuma, Chef d’antenne de l’UNFPA/Kasaï Oriental.

Aujourd’hui, les violences sexuelles sont courantes dans la province quand bien même il est très diffi cile d’avoir des données fi ables à ce sujet. Ainsi, entre novembre et décembre 2005, la section des droits de l’Homme de la MONUC/Kasaï Oriental a enregistré 8 cas de viols. Les auteurs sont tous des policiers ou des militaires. « Ces chiffres sont très insignifi ants, ils ne représentent rien au regard de

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l’ampleur du phénomène », reconnaît

Fulgence Zenneth, chef de la section des droits de l’Homme de la MONUC/

Kasaï Oriental.

Ces actes ont été dénoncés suite aux plaintes des victimes dont très peu dénoncent leurs bourreaux par crainte d’être stigmatisées : au Kasaï Oriental, la plupart des femmes violées sont renvoyées par leurs époux, honnies par la société. En plus, les coutumes exigent que l’homme soit dédommagé par sa femme ou par sa belle famille.

Quelquefois, il n’entend plus vivre avec une femme violée, considérée comme « impure ou souillée ».

Le cas le plus déplorable et le plus ingrat a été celui d’un homme arrêté la nuit à Mbuji Mayi l’année dernière en compagnie de sa femme. En échange de sa vie, les militaires ont exigé des rapports sexuels avec son épouse sous ses yeux. Alors que cette dernière a refusé, son mari l’a suppliée. Elle a fi ni par céder pour préserver la vie de son mari. Mais une fois arrivés au domicile conjugal, le mari a demandé le divorce et l’a obtenu. La pauvre femme a été ainsi trahie et rejetée par la société, en commençant par ses proches parents.

En effet, au Kasaï Oriental, les hommes ont plus droit à la parole que les femmes. Pour la plupart, elles ne sont écoutées que pour la forme, autrement dit, leurs versions des faits ne sont pas prises en compte. Plus

grave, dès qu’on soupçonne la femme, ou que le mari veut rompre avec elle, le viol se transforme en adultère dont la femme est toujours désignée comme responsable. Par contre les actes d’infi délité d’un homme sont toujours tolérés par la société kasaïenne.

Aussi, « les tabous, les arrangements à l’amiable favorisent l’impunité », affi rme Thérèse Tshisaka, présidente de la Synergie provinciale de lutte contre les violences sexuelles au Kasaï Oriental. Autant d’obstacles qui rendent diffi cile, sinon impossible la prise en charge judiciaire des victimes, dès lors qu’on fait face à un silence coupable.

Ce mutisme est encore mieux entretenu

En formant les hommes en uniforme, les organisateurs de cet atelier visent à protéger les victimes et ceux qui luttent contre

les violences sexuelles (Photo Saidou Abdou/MONUC)

Les participants à la campagne contre les violences sexuelles dans les Universités (Photo Saidou Abdou/MONUC)

lorsque ces actes sont commis au sein de la famille par ses propres membres contre d’autres, tel le cas d’un père qui viole ses fi lles, des frères qui violent leurs sœurs, etc. On tait ces actes immoraux. On n’ose pas en parler jusqu’au jour où, par malheur, les auteurs se font découvrir au grand jour.

Telle une grand–mère qui entretenait des rapports intimes avec son petit- fi ls sous prétexte qu’elle lui apprenait comment avoir des rapports sexuels.

Pour briser ce silence, il importe d’abord de garantir la sécurité physique des victimes, de leurs parents et des acteurs pouvant aider à la dénonciation des violences sexuelles.

« Ici, toute dénonciation d’un membre de la communauté par un autre est considérée comme une trahison, une atteinte à la solidarité », explique Charles Mukendi de la section des droits de l’Homme de la MONUC / Kasaï Oriental. D’où, la nécessité absolue de cette sécurité.

Les autres acteurs à protéger contre ces actes ignobles sont notamment les journalistes, les policiers et professionnels de la justice (magistrats). Dans la mesure où les médias dénoncent ces cas, la police enquête et la justice condamne. Ils ont donc aussi besoin de protection étant exposés aux représailles des auteurs qui, pour la plupart sont armés.

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Simple, mais bien équipé, le studio de la Radio Lendisa est logé dans l’enceinte paisibles et sereines de la Mission catholique de Bwamanda, localité située à 75 km de Gemena, chef-lieu du district du Sud-Ubangi dans la province de l’Equateur. La gestion de cette radio communautaire, établie en 1980 par des missionnaires capucins belges, a été reprise par des prêtres congolais. Depuis 1998, elle est placée sous la responsabilité de l’Abbé Christophe Yongo.

Le bon fonctionnement de la Radio Lendisa est assuré par une équipe de sept personnes - des journalistes, des techniciens et un animateur, tandis que la gestion technique de la radio est confi ée à l’école technique conventionnée Tambwisa, une institution affi liée à la Mission catholique de Bwamanda.

Pourtant, malgré ses origines capucines et sa direction catholique, les employés de la Radio Lendisa ne sont pas des religieux. Et comme le précise l’Abbé Christophe, son programme est varié et ne se limite pas aux émissions religieuses.

La Radio Lendisa revêt une importance capitale pour la population de Bwamanda : non seulement elle est la seule radio captée sur FM dans ce coin de la province – la réception de Radio Okapi est limitée à un rayon de 20 km avant Gemena, celle de Radio Liberté Gemena a un rayon encore plus limité –, mais en plus, cette radio s’adresse véritablement à la population en produisant des émissions qui touchent leurs vies quotidiennes.

Le partenariat entre Radio Okapi et Radio Lendisa existe depuis fi n avril de cette année. « En mars 2006,

Radio Lendisa, partenaire de la Radio Okapi à Bwamanda

La Radio Okapi, fruit du partenariat entre la MONUC et la Fondation Hirondelle, entretient un réseau de radios communautaires partenaires sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo.

Visite chez Radio Lendisa, une de ces radios partenaires située au nord de l’Equateur.

Par Gabriela Steinemann

Le studio de la Radio Lendisa, partenaire de la Radio Okapi (Photo Gabriela Steinemann/MONUC)

La Radio Lendisa est logée dans l’enceinte paisible et sereine de la Mission catholique de Bwamanda

(Photo Gabriela Steinemann/MONUC)

l’ONG française GRET a organisé à Mbandaka une formation destinée à des journalistes de toutes les radios de l’Equateur dont nous avons également pu bénéfi cier. C’est à ce moment-là que nous avons entendu parler pour la

première fois du système de partenariat avec la Radio Okapi », se rappelle l’Abbé Christophe. « Pourtant, au début nous étions hésitants – personne ici ne connaissait Okapi. Mais puisque nous cherchions à entrer en

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13 MONUC BULLETIN N° 139 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 139

collaboration avec une radio sans

coloration politique, c’est la neutralité de la Radio Okapi qui nous a fi nalement convaincue. »

Tout aussi important, le partenariat avec Okapi a apporté des changements signifi catifs dans la manière de travailler de l’équipe Lendisa, comme en témoigne son directeur : « Auparavant, le contact avec Kinshasa n’était pas facile – le réseau cellulaire vient juste d’être mis en place ici à Bwamanda.

Nous n’étions pas au courant de ce qui se passait ailleurs, mais depuis que nous recevons et rediffusons les émissions d’Okapi, nous sommes bien informés sur le monde politique actuel, tant national qu’international. »

C’est pour évaluer les différents partenariats qu’une équipe de deux responsables de la Radio Okapi est en train de visiter toutes les radios partenaires en RDC. Après avoir sillonné le Bandundu, le Bas-Congo et le Kasaï Occidental, Cédrine Beney et Ben Kabamba sont arrivés, le lundi 9 octobre, à Bwamanda dans l’Equateur.

Interrogée sur le contenu concret des partenariats, Cédrine Beney explique :

« Les radios partenaires ont le libre choix de nos émissions. Okapi assume la responsabilité entière pour ce qui est retransmis, à condition que les programmes soient relayés dans leur intégralité, c’est-à-dire non entrecoupés ou commentés par les journalistes de la radio partenaire. »

En raison des limites à elle imposées par le fait que les deux générateurs de la Mission sont arrêtés de 11h00 à 18h30, Radio Lendisa fonctionne uniquement le matin et le soir.

Le programme national de Radio Okapi, capté à travers l’antenne parabolique

DSTV (fournie par cette dernière), est rediffusé à partir du studio de la Radio Lendisa. Ce sont plus précisément les émissions produites entre 09h00 et 10h00, ainsi que le «Dialogue entre Congolais» de 19h15 à 20h00, que les auditeurs de Bwamanda ont le plaisir de suivre. La visite des responsables Okapi a d’ailleurs motivé l’Abbé Christophe à prolonger la rediffusion de manière à inclure le journal en Lingala de Radio Okapi à 07h30.

Dans tous les cas, la Radio Lendisa souhaite poursuivre sinon développer davantage le partenariat avec la Radio Okapi. Outre le bénéfi ce qu’il apporte aux journalistes en termes d’information et d’expertise, ce partenariat est aussi très bien accueilli par les auditeurs de Bwamanda. « Nous avons reçu un écho très favorable de la part de la population, non seulement au début du partenariat, mais

également pendant la période pré- électorale et en particulier à la suite du premier tour. »

Cela dit, il ne faut pas négliger le fait que le partenariat que la Radio Okapi entretient avec les radios communautaires profi te également à la « radio de la paix » : Là où elle ne dispose pas de correspondants, les radios partenaires prennent le relais en lui fournissant des informations locales. Sur les 20 radios partenaires avec lesquelles la Radio Okapi collabore à présent, la Radio Lendisa est la seule dans toute la province de l’Equateur. « Nous cherchons à augmenter le nombre de nos radios partenaires », explique Ben Kabamba. « Le renforcement de notre collaboration avec les radios communautaires se déroule dans le cadre de la pérennisation de la Radio Okapi. »

La grille des programmes de la Radio Lendisa contient quelques émissions de la Radio Okapi qu’elle rediffus à partir de son

studio (Photo Gabriela Steinemann/MONUC )

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Contact MONUC BULLETIN : Adèle LUKOKI

Graphiste : Jesus Nzambi Sublime Information Publique /MONUC

Tel: 00 243 818906836

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Kinshasa/République Démocratique du Congo

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