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Franc congolais : la campagne de sensibilisation tarde à porter ses fruits

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Sommaire

La vente de petites coupures de franc congolais soulage les transporteurs ...P. 2

Rock Bokabela Bodo : «Nous convions la population à protéger le franc congolais» : ...P. 2

Honoré Mulangu : «La Banque centrale envisage d’injecter bientôt des pièces de monnaie sur le marché» ..... P. 3

Ces billets offerts à poings fermés dans les églises de Kinshasa..... P. 4

JDC Journal-école n°49 - du 29 novembre au 05 décembre 2010

Douze ans après le lancement du franc congolais sur le marché, le constat est amer. Adulée hier, portée à bras-le-corps par les ar- tistes musiciens qui lui ont con- sacré toute une chanson, la mon- naie nationale a perdu son aura, sa splendeur. Pire, elle est désormais négligée, dévaluée, déchiquetée…

Consternée, la Banque centrale du Congo a lancé, il y a quelques mois, une campagne de sensibi- lisation très médiatisée. Mais, les fruits tardent à venir.

E

n ce moment où la monnaie na- tionale totalise douze ans, on a constaté avec regret qu’elle est aujourd’hui mal traitée, mal conser- vée et mal manipulée, à telle ensei- gne que certains billets s’usent plus vite que prévu. Certains d’ailleurs les qualifient ironiquement de ‘‘blessés de guerre’’». Conseiller en communi- cation du Gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Honoré Mulangu s’indigne de voir le franc congolais martyrisé (Lire interview en page 3).

«Pourtant, déplore-t-il, pour rem- placer ces billets de banque usés et déchiquetés, le gouvernement doit, en principe, beaucoup dépenser. Au lieu donc de dépenser beaucoup d’argent pour l’impression de nou- velles coupures en vue du remplace- ment de celles devenues impropres à la consommation, nous avons jugé utile d’initier, dans un premier temps, une campagne de sensibilisation de la population pour la bonne conserva- tion des billets de banque».

Les artistes à l’œuvre

Depuis quelques mois en effet, les téléspectateurs congolais assistent à cette campagne fortement médiatisée où l’on voit diffuser à longueur des

journées, des saynètes - dans toutes les langues locales – des comédiens populaires et une chanson mobilisa- trice de deux vedettes musicales en vogue : Jean Goubald et Fally Ipupa.

«Pesa ngai valeur na ngai», cette chanson fredonnée par ces deux stars est pratiquement devenue omnipré- sente sur toutes les chaînes de radio et de télévision émettant à Kinshasa.

Elle exhorte la population à bien pro- téger les billets de francs congolais et surtout à mieux les conserver.

Un public insensible

Loin du centre-ville et d’autres quartiers huppés de la capitale, ce message citoyen tarde toutefois à atteindre certaines couches de la po- pulation moins exposées aux médias.

Dans les communes composant le District de la Tshangu où se sont ren- dus les reporters du «Journal du ci- toyen», des personnes abordées ont avoué n’avoir jamais suivi la moindre bribe de ce message et continuent

donc à mener leur vie comme aupara- vant. D’autres, plus au fait de l’actua- lité, se montrent plutôt insensibles.

Pousse-pousseur dans la commu- ne de Kimbanseke, Kodo traîne son lourd chariot chargé de marchandi- ses, tenant ses billets de 100 Fc en- trelacés entre les doigts. Poussière et sueur ne le gênent pas du tout, tant que sa monnaie ne le quitte pas d’une semelle. Il ne s’est pas donné la pei- ne d’acheter un porte-monnaie pour mieux conserver ses ressources.

Kodo reconnaît pourtant avoir déjà suivi à deux reprises le clip de Jean Goubald et Fally Ipupa à la télévision.

«Les conditions de notre travail ne nous permettent pas de protéger cor- rectement la monnaie», avoue-t-il.

Sur une dizaine des tireurs de cha- riot interrogés, il est le seul à être au courant de la campagne amorcée par la Banque centrale. Ses collègues re- jettent la faute à leurs clients qui leur remettent souvent des billets en mau- vais état.

Douze ans après son lancement sur le marché, le franc congolais est négligé, dévalué, déchiqueté,.. (Photo JDC)

Transport en commun : les devises étrangères mieux conservées que le franc congolais

E

n République démocratique du Congo, la population a du mal à bien conserver la monnaie loca- le. Elle donne plus d’importance à la monnaie étrangère. En manipu- lant au quotidien les billets de franc congolais, certaines personnes les mouillent, les froissent et les déchi- rent. Ces cas sont fréquents dans les milieux des conducteurs de Kins- hasa.

A 7 heures du matin, sur l’avenue By Pass, l’affluence des piétons est considérable. Pressés de se rendre à l’école ou au service, les Kinois de tout âge se bousculent à la portière des taxis et taxis-bus.

A l’arrêt Matadi-Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula, les pas- sagers sont contraints de brandir des billets de francs congolais avant d’être admis à bord des véhicules de transport en commun. Pour ne pas se faire voler l’argent de transport, ils confinent les billets dans leurs poings. Ces billets sont souvent mouillés ou se déchirent facilement.

Agrippé à la portière d’un bus qui dessert le tronçon Mama Mobutu –

monnaie locale. Mais quand je per- çois le franc congolais, il arrive que, par négligence, ces billets se retrou- vent éparpillés dans mes petites po- ches. Mais bien souvent, je garde les petites coupures de francs dans la boîte à gants de ma voiture».

De l’argent enfoui dans la petite culotte

Aux aguets, Jean T. est chargeur dans la commune de Kinshasa. Aux trousses des taxis et taxi-bus, il n’hé- site pas à se fâcher quand les con- ducteurs, receveurs et passagers ne lui remettent pas des sous qu’il con- serve d’une manière particulière.

«Je n’ai jamais vu une personne punie pour avoir mouillé, froissé, dé- chiré ou écrit sur l’argent, lâche-t-il.

Ce que je perçois au parking, je le garde dans la poche de ma petite culotte en dessous de ma tenue de travail. Lorsque le volume d’argent devient important, je le place soi- gneusement dans mon petit porte- monnaie».

Nancy INDIKI Tiré du JDC Journal-école n°36

Franc congolais : la campagne de sensibilisation tarde à porter ses fruits

Meunier à Masina, Kalala – c’est son pseudo – assure avoir suivi la campagne sur la conservation de la monnaie, mais il a de la peine à di- gérer le message. «Je suis de temps en temps cette campagne à la télé, mais sincèrement je ne pratique pas sévèrement les techniques qu’on nous recommande», avoue ce Kinois de 36 ans, plus préoccupé à contrô- ler ses poches où farine de maïs et billets de francs congolais font bon ménage.

Soudain, il se retourne pour nous dire qu’il en a ras-le-bol avec ces nombreuses mesures que les autori- tés prennent avant de les laisser el- les-mêmes en désuétude.

«Depuis longtemps, je garde tou- jours correctement mon argent. Mais cette campagne a apporté un plus», déclare pour sa part Papy M., meunier dans la commune de Kimbanseke.

Esquissant un sourire de satisfaction, il nous fait savoir que ses clients se présentent ces derniers temps avec des billets en bon état.

Les contraintes du métier Plus branchés sur les médias, les barmen suivent attentivement la campagne, mais ils tardent encore à veiller sur la conservation de leur monnaie. Au four et au moulin, Alex B., 27 ans, vend la boisson aux nom- breux clients de la terrasse où il œu- vre à Super Lemba. On le voit en tout moment servir les consommateurs et compter l’argent avec ses mains tota- lement mouillées.

«Nous avons ce souci de bien protéger notre monnaie, mais les conditions de notre travail ne nous permettent pas de le faire», nous ex- plique-t-il d’un air désolé.

«Mes clients viennent souvent au moment où j’ai la glace en main, je ne peux donc pas les laisser par- tir pour aller m’essuyer, sinon je rate l’argent. Pour nous aider à mieux pro- téger le franc congolais, nos patrons devraient organiser deux services : un pour la réception de la monnaie et un autre pour la distribution de la boisson».

Pour une campagne permanente Si les hommes ont encore du mal à mieux conserver leurs billets, les femmes ne sont pas épargnées. Au marché central de Kinshasa, Mme Elodie, vendeuse des lingeries, garde souvent ses recettes dans un nœud au bout du pagne qu’elle serre bien à la taille. «J’agis ainsi pour ne pas attirer l’attention de petits voleurs», nous souffle-t-elle.

Face à toutes ces réalités, la Ban- que centrale ne veut pas s’arrêter à si bon chemin. «Nous venons à peine de commencer notre campagne de proximité que nous voulons perma- nente, de telle manière qu’il n’y ait pas rupture, assure Honoré Mulangu.

Déjà, les échos qui nous parviennent montrent à suffisance que les gens sont sensibles à cette campagne parce que certains n’acceptent plus des billets froissés, déchirés, usés.

Ils exigent à leurs clients d’aller vite les échanger».

Alphonse BOBUYA, Maguy KITITWA, Christelle MPOP et Judith BONEBE Rond-point Ngaba, Antoine M., rece-

veur, manipule des tas de billets de banque entre ses mains à longueur des journées. Attentif aux billets verts, il fait peu de cas de francs con- golais quand il les conserve.

«Je n’ai pas l’habitude de classer la monnaie locale pendant mes heu- res de service, avoue-t-il. Je préfère plier entre mes doigts les billets de francs congolais pour me faciliter les échanges. Ca me permet d’avoir toujours à ma portée de petites cou- pures que je peux glisser rapidement aux policiers de roulage et aux char- geurs».

Recours au porte-feuille Accroché au volant de sa voiture, Alphonse P. est vigilant lorsqu’un client lui remet des devises étrangè- res pendant la course. «Nous avons, avoue-t-il, la facilité de conserver dans de bonnes conditions la mon- naie étrangère. Je prends toujours le soin de la conserver dans un por- tefeuille pour la garder confortable- ment, parce qu’on nous fait croire qu’elle a plus de valeur que notre

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JDC Journal-école n°49 - du 29 novembre au 05 décembre 2010

Journal du Citoyen A l’affiche

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Reportage

si apporté quelque chose parce qu’un artiste est un créateur. Donc, dans ces canevas à remplir, notre imagination, notre sens de créativité et d’improvi- sation étaient plus qu’importants pour donner un contenu acceptable à la saynète.

Quelle a été la part de la Banque centrale dans cette campagne ?

Les artistes n’ont pas été contactés directement par la Banque centrale. Ce sont plutôt les responsables de l’Agen- ce RG qui ont traité directement avec elle. Mais, quelque part, il y a un regret, car nous aurions bien voulu travailler avec la Banque centrale pour éviter une sorte de discours indirect. Tout ce que nous savons, c’est que la Banque a voulu sensibiliser la population sur la bonne conservation et le bon usage de la monnaie nationale.

Quel feed-back avez-vous du pu- blic?

Des réactions positives. Témoin de la mauvaise manipulation du franc congolais, nous n’avons pas hésité d’apporter notre soutien à ce projet qui a porté ses fruits. Voici une anecdote:

«Nous avions croisé une dame avec la laquelle nous étions en conversation quand soudain arriva sa fille pour lui demander 3000 Fc (près de 3,3 $ Us).

La dame avait hésité de sortir l’argent parce qu’elle l’avait gardé solidement noué au coin de son pagne. Elle traita ainsi sa fille de commère pour être ve- nue lui demander de l’argent en pré- sence de ‘‘Monsieur Fc’’. Elle a même insinué que nous allions la dénoncer à la télévision». Bref, les gens ont com- pris qu’il faut protéger notre monnaie, comme nous le prônons d’ailleurs avec beaucoup de sérieux. Ils voudraient désormais conserver le franc congo- lais comme ils le font avec beaucoup de soins à l’égard du dollar américain et d’autres devises étrangères.

Propos recueillis par Aïssatou MBOMBO et Yves KALIKAT

l

Rock Bokabela Bodo : «Nous convions la population à protéger le franc congolais»

Artiste comédien de renommée, formé à l’Institut national des arts (INA), Rock Bokabela Bodo a partici- pé à la campagne de sensibilisation pour la bonne conservation de la monnaie nationale. Son action entre en droite ligne de l’objectif visé par l’autorité monétaire nationale: ame- ner la population congolaise à chan- ger véritablement de mentalité en veillant désormais au bon usage et à la protection du franc congolais.

Comment avez-vous été sélectionné pour cette campagne ?

Nous avons été sélectionnés par une Agence conseil en communication connu sous le nom de RG, chargée de piloter le projet de sensibilisation à la bonne conservation du franc congo- lais. L’idée était de recruter les artistes qui constituent pratiquement la crème artistique du Congo en général et de Kinshasa en particulier. Considéré comme l’un des meilleurs éléments du théâtre congolais, j’ai captivé l’attention de l’Agence chargée de la réalisation du projet. Elle a jugé bon de travailler avec moi et bien d’autres artistes ci- blés.

Aviez-vous personnellement le sou- ci de sensibiliser la population sur le bon usage du franc congolais ?

En tant qu’artiste, nous avons tou- jours eu ce souci, car un artiste doit être utile à sa communauté. Nous ne sommes pas là seulement pour amu- ser la galerie, mais aussi et surtout pour participer au développement de notre société. Nous le faisons à travers des sujets susceptibles d’influencer qualitativement le processus du chan- gement social, en commençant par fa- voriser le changement des mentalités.

Ce projet a coïncidé avec notre préoc- cupation permanente de sensibiliser la population à nos réalités sociales.

C’est ainsi que, pour la première fois,

nous sommes intervenu pendant les élections de 2006.

Quels étaient les autres artistes re- tenus pour ce projet ?

Les défunts Sans Souci, Luv Lu- vangadio et Visa, les vieux Masumu et Kwedi, Papa Koffi l’international, Mamans Shako et Bipendu, Elombe, Kadiombo, Mundweri ainsi que les jeu- nes Saï-Saï et Esobe. Bref, tous ceux qui avaient le vent en poupe en 2008, quand le projet avait été élaboré. C’est donc un vieux projet.

Depuis quand cette campagne a réellement démarré ?

Le scénario s’est déroulé il y a deux ans passés. Vous pouvez le constater par la présence des artistes qui nous ont déjà quittés, tels que Sans Souci, Visa et le vieux Luvangadio dont nous saluons la mémoire. Donc, le tournage a eu lieu en 2008, mais le lancement n’a commencé qu’en cette année, au mois de septembre.

«Nous ne sommes pas là seulement pour amuser la galerie, mais aussi et surtout pour participer au développement de notre société». (Photo JDC)

Dans combien de saynètes avez- vous pris part ?

Nous n’avons participé qu’à une seule saynète où nous avons joué le rôle de conducteur de taxi-bus. L’artis- te Saï-Saï, sous le nom de Fibo, était notre convoyeur (receveur, NDLR).

Ce scénario visait plus les convoyeurs parce qu’ils ont l’habitude de manipuler les billets de banque avec mépris, no- tamment le franc congolais auquel ils n’accordent aucune valeur. Les artistes Masumu et Mundweri ainsi que d’autres figurants à bord du véhicule ont joué le rôle des passagers qui prodiguaient des conseils à notre convoyeur. C’était pour nous une occasion de sensibili- ser cette catégorie de personnes à la bonne manipulation de notre monnaie.

La même saynète interpelle également les vendeurs d’eau en sachet dont le rôle était incarné par l’artiste Tito.

De qui sont venues ces idées ? Les scénarios étaient conçus par l’Agence RG. Mais, les artistes ont aus-

La vente de petites coupures soulage les transporteurs

Sur les grandes artères de Kins- hasa, ils rôdent, sacs en bandou- lière, liasses de petites coupures de francs congolais en main. Très sollicités par les chauffeurs des taxis, les revendeurs de la monnaie nationale sont aujourd’hui dans le collimateur des forces de l’ordre.

Traqués, pourchassés, ils revien- nent toujours au galop.

P

ratiqué essentiellement par des jeunes, à travers différentes com- munes de la capitale, le commerce de petites coupures des francs congolais a la peau dure. Interdit, ce nouveau genre de cambisme est loin de dispa- raître. Il répond certes à un besoin : celui d’approvisionner régulièrement les conducteurs de transport en com- mun en petites coupures pour leurs clients.

Sur le Boulevard du 30 juin, ils accourent au moindre embouteillage pour proposer leur service aux chauf- feurs des taxis en quête de petites coupures pour leurs clients pressés et nerveux. Souvent, ces vendeurs proposent à 1000 FC (11$) une liasse de 900 Fc (10 $) en coupures de 50 FC ou de 100 FC que le chauffeur se procure moyenant deux billets de 500 Fc.

«Les petites monnaies d’échange se font de plus en plus rares sur le marché au point de nous pousser à les racheter auprès de revendeurs au

prix qu’ils nous proposent», nous ex- plique un taximan. Saisissant la balle au bond, ces marchands ambulants prennent d’assaut les principales ar- tères de Kinshasa où la circulation est intense.

La traque des marchands ambulants

Eveillés par la campagne que mène présentement la Banque Centrale du Congo (BCC) sur la protection des francs congolais, les agents de l’or- dre, en tenue ou en civil, traquent dé-

sormais ces «cambistes ambulants».

Nombreux d’entre eux, œuvrant sur le Boulevard du 30 Juin ou au Pont Kasa-Vubu, se plaignent de voir leurs

«marchandises» confisquées. Elles équivalent parfois à des montants oscillant entre 30.000 Fc (33,3 $) et 50.000 Fc (55,5 $).

D’autres encore, travaillant sur la place de la Victoire, dans la commune de Kalamu, ont été arrêtés par des policiers circulant à bord des camion- nettes. Pour se tirer de griffes des agents de l’ordre, ils ont dû payer des

amendes. Malgré cela, ils reviennent toujours sur leurs pas pour perpétuer leur commerce.

Source d’approvisionnement Interrogés sur leur source d’ap- provisionnement en petites coupu- res, ces jeunes commerçants de la monnaie s’abstiennent de divulguer le secret. Cependant, quelques uns rencontrés à Bandalungwa Kimbondo et à Kintambo, affirment que l’argent qu’ils bradent, provient des activités diverses. Notamment de vendeuses des pains, de tenanciers des cham- bres froides, voire de banques.

Selon une indiscrétion, un agent d’une banque locale leur facilite ré- gulièrement la tâche en leur vendant, moyennant commission, des bottes de petites coupures équivalant à 50.000 Fc, Ils arrivent ainsi à gagner 5.000 Fc (5,5 $) en écoulant une botte.

Ces marchands ambulants fusti- gent l’attitude de ceux qui les traquent.

Ils s’étonnent du fait que personne ne réagit contre les cambistes qui pullu- lent dans certains sites comme «Le Château» (centre-ville), ou sur Kanda- kanda (commune de Kalamu) ou en- core au «Couloir» où on expose des

«briques» d’argent sur des étalages au vu et au su de tous. Ils aimeraient que la mesure portant protection de la monnaie nationale soit contraignante pour tout le monde.

Hubert MWIPATAYI Liasses des billets en main, les «marchands» de petites coupures de francs congolais

rôdent sur les artères de la ville à la recherche des demandeurs. (Photo JDC)

(3)

Journal du Citoyen

Libre expression

JDC Journal-école n°49 - du 13 au 19 décembre 2010

Micro baladeur

A coeur ouvert

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Comment conservez-vous le franc congolais ?

«Je conserve bien les billets de banque entre mes doigts»

Je protège bien mon argent. Si peu qu’il soit, je le valorise. Je con-

serve de la même manière, autant le franc congolais que les devises étrangères. Tous les billets me per- mettent de réaliser mes achats. Pen- dant mes heures de travail, il m’arrive de conserver mes billets pliés entre les doigts 

«Je garde soigneusement l’argent dans mon sac»

Je garde soigneusement mon argent dans mon sac. Je n’en ai d’ailleurs pas assez. Que ce soit le franc congolais ou la monnaie étran- gère, un billet de banque a toujours de la valeur. Je regrette toutefois la mauvaise conservation du franc con- golais par nos compatriotes 

«C’est dans mon porte-monnaie que je garde souvent l’argent»

Je n’aime pas voir les billets de banque déchirés, qu’il s’agisse du franc congolais ou des devises étran- gères. Vous verrez d’ailleurs mes billets toujours propres parce que c’est dans mon porte-monnaie que je conserve souvent mon argent 

«Je garde ma monnaie dans ma valise.»

Je ne plie pas l’argent. Une fois que je reçois mon salaire, je le mets dans mon sac. Les billets sont allon- gés. A la maison, je garde ma mon- naie dans une pochette de ma valise.

Quand je vois mon enfant plier l’ar- gent, je le gronde 

«Je roule mes francs dans un noeud de mon pagne»

Je garde mon argent en faisant un nœud à mon pagne. A la maison, je place les billets bien rangés sous le matelas. Je n’aime pas voir ma fille jouer avec ce peu d’argent que je ga- gne, du reste, difficilement  Propos recueillis par Sérieux Sindani Kavanga Guy Makitu, 29 ans,

peintre, Kimbaseke

Annette Maswa, 25 ans, maraîchère, Bibwa/Nsele

Alain Mutango, 31 ans, vendeur ambulant, Masina La monnaie est l’un des attributs de la souveraineté nationale. Elle doit, à ce titre, être bien protégée et conservée. Ce qui n’est pas toujours le cas en RDC où circulent de plus en plus des billets de franc congo- lais rapiécés ou collés. Interpellés par la campagne de sensibilisation déclenchée par la Banque Centrale du Congo, les Kinois réagissent.

Justement, quelles sont les ban- ques recommandées pour échan- ger ces billets usés ?

Toutes les banques commerciales peuvent échanger les bonnes coupures contre les mauvaises à leurs guichets respectifs. Il n’y en a aucune qui a été choisie ou écartée. Quant à la Banque centrale, elle les échange chaque mar- di et chaque jeudi de la semaine à ses guichets. L’objectif visé est d’arriver à ne plus avoir en circulation des billets usés et déchiquetés. Avec cette opé- ration d’échange, il n’y en aura donc plus. Ainsi, avec le temps, les fonction- naires congolais ne seront plus payés avec des billets déchirés.

Comment jugez-vous alors le travail de ces jeunes qui vendent les peti- tes coupures de franc congolais le long de grandes artères de la capi- tale ?

C’est un autre problème, et c’est bien dommage. J’estime que c’est une façon de dénigrer la monnaie nationa- le, parce qu’ils échangent, par exem- ple, deux billets de 500Fc contre des petites coupures équivalant à 900 Fc.

Si ces jeunes gens sont traqués par des agents de l’ordre, ce n’est pas une injonction de la Banque centrale qui, d’ailleurs, n’a aucune autorité sur ces agents. Le problème est qu’au niveau de la Banque, nous sommes en train de réfléchir sur la manière de mettre suffisamment de petites et de grandes coupures à la disposition des citoyens.

On en a besoin dans l’échange. Mais, la Banque réfléchit également pour émettre, dans un avenir proche, des pièces de monnaie en vue de faciliter l’échange.

Propos recueillis par Tania MENDA et Yves KALIKAT

l

Honoré Mulangu : «La Banque centrale envisage d’injecter bientôt des pièces de monnaie sur le marché»

Que faire pour mieux conserver les billets de franc congolais ? Con- seiller en communication du Gou- verneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Honoré Mulangu, ré- pond à cette question sans amba- ges. Diplômé en relations publiques de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communi- cation (IFASIC), il juge l’occasion propice pour expliquer le bien-fon- dé de la campagne en cours sur la conservation de la monnaie natio- nale.

Qu’est-ce qui a motivé la Banque centrale à amorcer la campagne sur la conservation de la monnaie ?

En ce moment où la monnaie na- tionale totalise douze ans, on a cons- taté avec regret qu’elle est aujourd’hui mal traitée, mal conservée et mal ma- nipulée, à telle enseigne que certains billets s’usent plus vite que prévu, au point que certains les qualifient ironi- quement de «blessés de guerre». Or, pour remplacer ces billets de banque usés et déchiquetés, le gouvernement doit, en principe, beaucoup dépenser.

Au lieu de dépenser beaucoup d’ar- gent pour l’impression de nouvelles coupures en vue du remplacement de celles devenues impropres à la consommation, nous avons jugé utile d’initier, dans un premier temps, une campagne de sensibilisation de la po- pulation pour la bonne conservation des billets de banque.

Quels sont les artistes qui ont été sélectionnés pour animer cette campagne ?

Nous avons travaillé aussi bien avec des musiciens que des comé- diens recrutés à travers le pays. Sur le plan musical, nous avons préféré tra- vailler avec Jean Goubald qui a chanté avec Fally Ipupa. A travers la chanson

«Pesa ngai valeur na ngai», ces mu- siciens rappellent comment le franc congolais était apprécié lorsqu’il venait d’être imprimé en 1998, avant de mon- trer comment, en ce moment, la mon- naie nationale est maltraitée et même foulée aux pieds. Les conseils que pro- diguent Jean Goubald et Fally Ipupa à la population mettent un accent par- ticulier sur la manière dont les billets doivent être traités et conservés. Côté théâtre, nous avons recouru aux prin- cipaux comédiens classiques du pays.

A travers leurs spots radiotélévisés, ils montrent à suffisance des situations dans lesquelles le franc congolais est souvent maltraité et prodiguent des conseils pratiques à la population, leur interdisant notamment de garder l’argent dans des soutiens-gorge, des chaussettes, des matelas… bref, dans des endroits où les billets de banque peuvent facilement se détruire. Ces comédiens recommandent alors aux usagers de bien conserver l’argent dans des porte-monnaies, des coffres- forts, des sacs propres ou encore dans ce que les Kinois appellent «moucha- chinos» (petits sacs qu’on noue autour de reins, NDLR).

Sur base de quels critères ces artis- tes ont-ils été choisis ?

Il n’y a pas eu des critères propre- ment dits. Nous avons opté pour les comédiens les plus prisés par la po-

Honoré Mulangu prône un bon usage du franc congolais. (Photo JDC) pulation et qu’on retrouve dans la plu- part de chaînes de télévision. Ils sont tous tellement bons qu’on a eu du mal à les sélectionner. On a donc recruté les meilleurs dans l’ensemble. Nous l’avons fait non seulement à Kinshasa, mais nous sommes allés aussi à l’in- térieur du pays, notamment à Lubum- bashi (Katanga), à Mbuji-Mayi (Kasaï Oriental), à Matadi (Bas-Congo)…

Quelle est la durée que la Banque ré- serve à cette campagne en cours?

Nous venons à peine de la com- mencer. Nous tenons à en faire une campagne permanente, de telle ma- nière qu’il n’y ait pas rupture. Nous voulons aussi qu’elle soit une campa- gne de proximité. Déjà, les échos qui nous parviennent montrent à suffisan- ce que les gens sont sensibles à cette campagne parce que certains n’accep- tent plus des billets froissés, déchirés, usés. Ils exigent à leurs clients d’aller vite les échanger...

si apporté quelque chose parce qu’un artiste est un créateur. Donc, dans ces canevas à remplir, notre imagination, notre sens de créativité et d’improvi- sation étaient plus qu’importants pour donner un contenu acceptable à la saynète.

Quelle a été la part de la Banque centrale dans cette campagne ?

Les artistes n’ont pas été contactés directement par la Banque centrale. Ce sont plutôt les responsables de l’Agen- ce RG qui ont traité directement avec elle. Mais, quelque part, il y a un regret, car nous aurions bien voulu travailler avec la Banque centrale pour éviter une sorte de discours indirect. Tout ce que nous savons, c’est que la Banque a voulu sensibiliser la population sur la bonne conservation et le bon usage de la monnaie nationale.

Quel feed-back avez-vous du pu- blic?

Des réactions positives. Témoin de la mauvaise manipulation du franc congolais, nous n’avons pas hésité d’apporter notre soutien à ce projet qui a porté ses fruits. Voici une anecdote:

«Nous avions croisé une dame avec la laquelle nous étions en conversation quand soudain arriva sa fille pour lui demander 3000 Fc (près de 3,3 $ Us).

La dame avait hésité de sortir l’argent parce qu’elle l’avait gardé solidement noué au coin de son pagne. Elle traita ainsi sa fille de commère pour être ve- nue lui demander de l’argent en pré- sence de ‘‘Monsieur Fc’’. Elle a même insinué que nous allions la dénoncer à la télévision». Bref, les gens ont com- pris qu’il faut protéger notre monnaie, comme nous le prônons d’ailleurs avec beaucoup de sérieux. Ils voudraient désormais conserver le franc congo- lais comme ils le font avec beaucoup de soins à l’égard du dollar américain et d’autres devises étrangères.

Propos recueillis par Aïssatou MBOMBO et Yves KALIKAT

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Christophe Molembu , 37 ans, enseignant, Lemba

Vero Kenkani, 24 ans, étudiante ISP/Gombe

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JDC Journal-école n°49 - du 29 novembre au 05 décembre 2010

Journal du Citoyen

Congo profond

Congo profond

Pigistes (provinces) Correspondants d’InterCongo média

Dessin Patou BOMENGA Lay-out et mise en page

ASIMBA BATHY Diffusion Jean KIALA Hebdomadaire indépendant

d’éducation civique Avenue Colonel Ebeya n°101

Kinshasa/Gombe e-mail : journalducitoyen@yahoo.fr

Tél. (00243) 815991860 (00243) 991671541 http://www.jdconline.net

 Réalisé avec l’appui du programme interbailleurs Médias pour la démocratie».,

en partenariat avec l’Institut Panos Paris et l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communica-

tion (IFASIC)

Le «JDC» est envoyé en provinces avec l’appui logistique de la MONUSCO

Directeur de rédaction Yves KALIKAT Secrétaire de rédaction

Achille EKELE Gestion et Comptabilité

Placide BALEWEYA Délégué de l’IFASIC Georges WAWA MOZANIMU

Rédaction (Kinshasa) Alphonse BOBUYA (IFASIC) Hubert MWIPATAYI (IFASIC)

Richard MUKENDI (IFASIC) Judith MOSAU (IFASIC) Christelle MPOP (IFASIC) Crispin MWADI (IFASIC) Aïssatou MBOMBO (IFASIC)

Maguy KITITWA (IFASIC) Tania MENDA (IFASIC) Sérieux SINDANI (IFASIC) La monnaie nationale est de

plus en plus mal conservée en République Démocratique du Congo. Dans la rue comme sur la place publique, les billets de franc congolais sont considérés avec une certaine légèreté, contraire- ment aux devises étrangères. Ces types de scènes sont fréquents dans les milieux des artistes con- golais, et particulièrement dans le monde de la musique.

A

Kinshasa comme en provinces, il est courant de voir, lors d’un concert de musique ou d’une ma- nifestation publique, des fanatiques assiéger le podium pour couvrir leurs idoles des billets de banque.

Bien souvent, ils les lui collent sur le front en sueur ou les lui glissent froissés dans les poches, dans les blouses, autour des reins… D’autres laissent même «couler» de la mon- naie sur leur vedette au point que les billets de banque s’accumulent à ses pieds.

Et généralement, les chanteurs, danseurs, animateurs, instrumen- tistes… qui se distinguent par leurs prestations sur la scène, considèrent différemment les devises étrangè- res et la monnaie locale. Lorsqu’ils reçoivent des billets de banque en

guise d’encouragement, ils font rapi- dement le tri. IIs s’emparent vite des devises étrangères qu’ils glissent soigneusement dans leurs poches, laissant souvent choir sur le podium les billets de franc congolais, et parti- culièrement les petites coupures.

Ranger les devises, laisser choir la monnaie locale

Les artistes musiciens congolais évitent, par cette pratique, de dé- grader la monnaie étrangère, et bien souvent le dollar qui perd sa valeur une fois déchiré, contrairement au franc congolais, consommable quel que soit son état.

On voit même certains d’entre eux froisser la monnaie nationale ou marcher dessus, quitte à leurs col- laborateurs de venir ramasser les billets éparpillés. Au cas contraire, ces artistes les ramassent eux-mê- mes et les enfouissent en désordre dans leurs poches, au risque de les salir, de les mouiller ou de les déchi- rer.

Euphorie des fêtards

La même scène est perceptible lors des fêtes. Les mariés, les di- plômés, les récipiendaires ou bien d’autres personnes en honneur sont souvent inondés des billets de ban-

Eglises : ces billets offerts à poings fermés

Les églises brassent une mas- se importante d’argent en RDC.

Lors des messes, des cultes ou d’autres rencontres, les fidèles ont l’occasion de manipuler des billets de banque, surtout lors des offrandes. Les croyants ado- rent et louent Dieu les bras le- vés, mais ferment carrément les poings pour offrir.

I

l a plu toute la nuit de samedi à dimanche. Le matin, des flaques d’eau trainent partout à Masina, une des communes populeuses de Kins- hasa. Le tronçon non asphalté qui mène à mon église est boueux et bondé de gens.

La moto qui me sert de moyen de transport file à toute allure. Je suis déjà indisposé par les bruits stri- dents d’interminables klaxons et du vrombissement étourdissant du mo- teur de ce taxi-moto.

Les billets trempés du motocycliste

Le quart d’heure mis pour arri- ver au lieu de culte me paraît inter- minable. En guise de la différence remboursée sur le prix de la course,

le motocycliste me tend trois billets de franc congolais tout trempés. Je proteste. «Vous voyez qu’il a plu et que je suis moi-même tout trempé ; c’est normal que l’argent soit aussi trempé», réplique innocemment ce

motocycliste qui, d’un geste machi- nal, vide toutes ses poches.

Tous les billets de banque en sa possession sont trempés et d’autres se déchirent même au moindre mou- vement. «Vous feriez mieux de les

envelopper dans un sachet pour les protéger en cas de pluie», lui sug- gère un autre client.

Des billets de banque chiffonnés dans la corbeille A l’église, le culte dominical a déjà commencé. Les fidèles sont emportés par la danse. Les mains levées vers le ciel, ils chantent des cantiques et des louanges à tue- tête, sous le rythme d’un orchestre de circonstance habitué à agrémen- ter les réunions de prière. «Chan- tons et célébrons les louanges du Seigneur», clame le modérateur du culte, conviant l’assemblée à danser davantage.

Le branle-bas est à son com- ble au moment des offrandes. Les chrétiens se montrent très sensibles à l’invitation du modérateur qui les prie de se montrer généreux en vue de perpétuer l’oeuvre du Seigneur.

Banc par banc, rangée par rangée, les membres de la communauté chrétienne se lancent tous joyeux dans la file. Poings hermétiquement fermés, billets de francs congolais serrés dans la poignée de main, chacun avance en dansant pour dé- poser son offrande au fond d’un pa- nier posé sur un trépied à l’estrade.

«Pourquoi offrez-vous à notre Dieu de l’argent à poing fermé ?», lance le modérateur d’un ton indi- gné. «Est-ce cela la discrétion dont a parlé le Christ ?», crie-t-il accroché à son micro. Visiblement soucieux de récolter de bons billets de ban- que, il invite les fidèles à tenir leurs billets de franc congolais de manière à ne pas les froisser ou les déchirer.

«L’offrande à poing fermé froisse et altère notre monnaie», insiste cet homme de Dieu.

Richard MUKENDI que lorsqu’ils ouvrent le bal. Ils sont

talonnés par d’autres invités qui, eux aussi, reçoivent des sommes d’ar- gent pour avoir bien exhibé certains pas de danse. Ici également, le tri des billets de banque est automati- que : la devise est vite enfouie dans le vêtement, tandis que le franc con- golais traîne parfois longtemps sur le sol.Les «Bayudas du Congo», grou- pe folklorique très prisé par les Ka- saïens, livraient l’année dernière des spectacles publiques tous les ven- dredis sur l’ex-avenue des Huileries, dans la commune de Lingwala, aux environts du Stade des Martyrs.

Promoteurs du «mutuashi», cé- lèbre danse luba, ils étaient réguliè- rement assiégés des fanatiques qui les comblaient des sous, versés en désordre. Eux aussi n’hésitaient pas à froisser l’argent qu’on leur tendait, hormis bien entendu le billet vert.

Une fois le concert terminé, ils con- sacraient du temps pour classer les billets récoltés.

Appliquer des sanctions Abordé par le «Journal du ci- toyen», Kadiyoyo, l’un des leaders du groupe, explique pourquoi gé- néralement les artistes gardent ja- lousement la monnaie étrangère et négligent le franc congolais : «Dans les pays étrangers, les citoyens res- pectent leur monnaie, ce qui n’est pas le cas chez nous où les billets circulent dans n’importe quel état.

Nous remarquons une certaine né- gligence chez nous, les Congolais.

Nous déplorons surtout l’impunité dans le chef de nos autorités».

«Pour lutter contre la mauvaise conservation de la monnaie locale, estiment les artistes du Grand Ka- saï, il faudrait que nos dirigeants prennent les choses en mains : qu’ils sanctionnent les contrefacteurs de notre monnaie».

Yvette MBUYI et Yves KALIKAT Tiré du JDC Journal-école n°36

Portrait

Le franc congolais sous les pieds des danseurs

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