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Ban Ki-Moon rend hommage au courage et à la détermination du peuple congolais

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Bulletin d’information de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo

N°149 du 31 janvier 2007

Une première en RDC: Des policiers congolais bientôt sous le drapeau des Nations Unies Elections indirectes: 18 gouverneurs et vice-

gouverneurs sur les 22 sont élus

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Page 11 La réforme des FARDC: Un processus laborieux qui

prend corps progressivement

Photo Myriam Asmani/MONUC

Ban Ki-Moon rend hommage au courage et à la détermination

du peuple congolais

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SOMMAIRE

A la Une :

Ban Ki-Moon rend hommage au courage et à la détermination du peuple congolais --- 3

Elections indirectes: 18 gouverneurs et vice-gouverneurs sur les 22 sont élus --- 8 La réforme des FARDC: Un processus laborieux qui prend corps progressivement--- 11 Kinshasa:

Une première en RDC: Des policiers congolais bientôt sous le drapeau des Nations Unies --- 9 Kivu:

La sécurité gagne du terrain au Sud-Kivu --- 10 Equateur :

Le HCR à pied d’oeuvre pour le retour des rapatriés et des déplacés

--- 17

Katanga :

L’UNICEF vole au secours des sinistrés des inondations au centre et au Nord Katanga --- 16 Kasaï Occidental:

Kananga: La MONUC décide de barrer la route à l’exploitation et aux abus sexuels --- 14 Bas Congo :

Visite de la délégation de la Banque Mondiale à Matadi --- 15 Portrait:

Serge Kasanga: «Prendre les images, c’est ce que je sais faire dans ma vie» --- 19

Actualité

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Par Myriam Abedi, Adèle Lukoki et Sy Koumbo S.

Gali

Ban Ki-Moon rend hommage au courage et à la détermination du peuple congolais

Au cours de cette visite marathon, M.

Ban Ki-Moon qui était notamment accompagné de son épouse, s’est entretenu avec les autorités politiques congolaises, notamment les députés de la République devant lesquels il a prononcé un discours, le Premier ministre Antoine Gizenga, et les leaders de l’opposition dont Jean-Pierre Bemba Gombo de l’Union pour la Nation (UN). Après Kinshasa, première étape de sa visite en RDC, M. Ban Ki-Moon, s’est rendu à Kisangani chef-lieu de la Province Orientale où il a rencontré le Président de la République, Joseph Kabila qui l’y attendait.

Le Premier ministre, Antoine Gizenga a été la première personnalité de la République que le Secrétaire général de

En choisissant pour sa première visite officielle en Afrique la République Démocratique du Congo où il a séjourné du 26 au 28 janvier, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, avait un double objectif : ‘’constater par lui-même les progrès remarquables que ce pays a réalisé en tenant les premières élections démocratiques et multipartites en 40 ans…et envoyer un message symbolique, non seulement au peuple congolais mais aussi aux peuples du monde entier afin que renaisse l’espoir après des années de guerre et de conflits ethniques ».

l’ONU a rencontrée dans ses bureaux situés dans la commune de la Gombe.

Les deux hommes se sont entretenus pendant près de 40 minutes avant de se séparer après une chaleureuse poignée de mains. A sa sortie du bureau du

Premier ministre Ban Ki-Moon s’est adressé à la presse. Pour lui, s’il a choisi la RDC pour sa première visite offi cielle en Afrique c’est parce qu’il tenait à « féliciter le peuple congolais et les autorités congolaises pour le

Au cours de sa visite en RDC, Ban Ki-Moon s’est entretenu avec le Président de la République, Joseph Kabila et le Premier Ministre, Antoine Gizenga (Photo Myriam Asmani/MONUC)

le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon (Photo MyriamAsmani)

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4 MONUC BULLETIN N° 149 MONUC BULLETIN N° 149 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 149

progrès remarquable que ce pays a

réalisé en tenant les premières élections démocratiques et transparentes depuis 40 ans ». Il a encouragé le gouvernement et le peuple congolais à poursuivre leurs efforts en vue de consolider la paix, avant d’ajouter qu’il continuera à travailler avec les dirigeants politiques du Congo pour le progrès, la prospérité et la consolidation de la paix.

Ban Ki-Moon ovationné par les députés

Ban Ki-Moon n’a pas trahi sa réputation d’homme ponctuel, car à 9h45 comme prévu, il était déjà sur le perron du Palais du Peuple, deuxième étape de son programme, en compagnie de son épouse. C’est Vital Kamhere, le nouveau président de l’Assemblée

nationale qui l’a accueilli, avant de le conduire dans son bureau où le Secrétaire général des Nations Unies s’est entretenu quelques minutes avec les membres du bureau de la Chambre basse du Parlement. A son entrée dans l’hémicycle quelques minutes plus tard Ban Ki-Moon a été longuement ovationné avant de prendre place pour l’ouverture de la séance, qui a débuté par l’hymne national congolais, suivi de l’allocution de bienvenue de Vital Kamhere, devant les 365 députés qui étaient présents.

Le Président de l’Assemblée nationale qui a tout d’abord félicité le Secrétaire général des Nations Unies pour son élection à la tête de l’Organisation a ensuite tenu à exprimer la fi erté des Congolais et de leurs représentants

pour leur avoir fait l’honneur de choisir de se rendre en RDC à peine 27 jours après son entrée en fonction. Ce choix, a dit Vital Kamhere «nous interpelle au plus haut point car il démontre encore une fois, la place que doit occuper le Congo dans le concert des nations… ».

En rappelant le parcours de Ki-Moon, Vital Kamhere a souligné qu’il est non seulement « un homme de paix, un ami de l’Afrique mais aussi un diplomate chevronné ».

C’est pourquoi, il a précisé qu’il est convaincu que les Nations Unies continueront de s’impliquer dans la résolution des confl its qui déchirent encore l’Afrique. Dans son allocution, Vital Kamerhe a également exprimé toute sa gratitude et celle du peuple congolais envers les Nations Unies « pour leur accompagnement engagé et actif dans le laborieux et délicat processus de pacifi cation et de démocratisation de notre pays… », avant de rendre un hommage particulier au chef de la MONUC, William Lacy Swing et à ses collaborateurs tant civils que militaires «qui défendent avec courage et sans répit la bannière de l’organisation mondiale et ne cessent d’apporter secours ainsi qu’espoir aux populations congolaises ». Mais, a dit Vital Kamerhe, malgré ces avancées, le peuple congolais n’a pas le droit de dormir sur ses lauriers car les «immenses sacrifi ces consentis et la construction de notre avenir nous interpellent constamment. Le chemin à parcourir reste encore long

Ban Ki-Moon et son épouse accueillis par le président de l’Assemblée nationale (Photo Marie Frenchon/MONUC)

Ban Ki-Moon et sa délégation devant les 365 membres de l’Assemblée nationale congolaise (Photos Marie Frenchon/MONUC)

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La presse nationale et internationale au cours de la conférence de presse organisée au Grand Hôtel Kinshasa

(Photo Myriam Asmani/MONUC)

et jonché de défi s... ». C’est pourquoi a-t-il ajouté, bien que les Congolais soient conscients de la responsabilité première qui leur incombe pour le futur du Congo, ils demandent que les partenaires extérieurs continuent à accompagner le pays dans ses efforts en vue de «consolider la paix et la démocratie…».

Un contrat de bonne gouvernance En réponse, Ban Ki-Moon a exprimé, en son nom et au nom de l’Organisation des Nations Unies, ses félicitations les plus sincères aux députés pour leur

« élection historique à l’Assemblée Nationale de la RDCongo » et a dit combien il était heureux de prendre la parole devant eux en cette période historique du pays.

Le Secrétaire général de l’ONU a ensuite expliqué les raisons qui lui ont fait porter son choix sur le Congo comme premier pays africain à visiter après son élection à la tête de l’organisation mondiale : « je tenais à rendre directement et personnellement hommage au courage et à la détermination remarquables du peuple congolais. Grâce à la bravoure et à la maturité de sa population, et avec l’aide de l’ONU et de la Communauté internationale, en particulier des pays africains, le pays accomplit des

progrès énormes depuis 7 ans. Hier déchiré par la guerre, il est en passe aujourd’hui de devenir une démocratie nouvelle ». Ban Ki-Moon a souligné qu’aujourd’hui la RDC est une véritable source d’espoir pour l’Afrique, même si tout le monde sait que les défi s qui restent sont énormes car a-t-il dit, « il faut améliorer les soins de santé, garantir l’accès à l’éducation, assurer les services de base, remettre en l’état l’infrastructure et fournir tout le pays en eau potable ». Un peu comme pour répondre au président Kamerhe, Ban Ki-Moon a souligné que, même si le Congo doit bénéfi cier du soutien de la communauté internationale, c’est d’abord entre les mains des Congolais que « réside la clef d’un avenir meilleur en RDC. C’est pourquoi je vous invite à passer un contrat avec vous-mêmes et avec le peuple que vous représentez, ainsi qu’avec tous vos partenaires internationaux. Il s’agirait en quelque sorte d’un contrat de bonne gouvernance, car le rétablissement de l’autorité de l’Etat et l’enracinement de la primauté du droit dans tout le pays sont indispensables à la consolidation de la paix et de la démocratie ».

Construire une véritable opposition Dans son allocution, le Secrétaire général de l’ONU a en outre insisté

sur la nécessité de laisser l’opposition politique s’exprimer librement, car la démocratie, pour être saine et fl orissante, a besoin d’une « véritable opposition politique ». Ses derniers mots les plus signifi catifs ont porté sur la justice et la sécurité, sans lesquels aucun développement, ni aucune démocratie ne sont possibles. En conclusion, il a réaffi rmé la volonté des Nations Unies de poursuivre des consultations étroites avec les autorités nationales pour identifi er et régler les problèmes prioritaires auxquels se heurte le pays. Ce soutien, Ban Ki- Moon l’a, une nouvelle fois réitéré, au cours de la conférence de presse qu’il a animée au Salon Lubumbashi du Grand Hôtel de Kinshasa.

Continuer à soutenir les efforts du peuple congolais

Dans sa note préliminaire, le Secrétaire général de l’ONU s’est dit engagé à faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir la période post-électorale qui reste fragile. Il a insisté sur le fait

« que le peuple doit poursuivre ses efforts pour consolider le processus diplomatique, démocratique et politique en vue de réaliser la stabilité, la paix et aussi la prospérité… ».

En tant que Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon a promis qu’il continuerait, en coordination étroite avec les autres membres de la communauté internationale et avec le gouvernement congolais, à aider les Congolais dans leurs efforts.

Répondant aux questions de la presse, notamment par rapport à la poursuite de l’assistance humanitaire en faveur de la RDC, le Secrétaire général a assuré que

« les Nations Unies et la Communauté Internationale continueront à assister la RDC ».

Faisant part de sa fi erté quant la contribution de l’ONU et de la communauté internationale au processus de paix en RDC, le numéro un de l’ONU a aussi relevé « l’importance d’un dialogue constructif

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6 MONUC BULLETIN N° 149

le Secrétaire Général entouré de son adjoint chargé du Département des Opérations de maintien de la paix, de son Représentant spécial pour la RDC, du Commandant de la Force de la MONUC (G) et du chef d’Etat major (D)

et des Casques bleus de la MONUC lors de la rencontre avec les Casques bleus à la Brigade de l’Ouest (Photo Myriam Asmani/MONUC)

entre le gouvernement et les partis de l’opposition, et entre les ethnies parce que c’est nécessaire pour l’avenir et pour la paix. Je vous assure que les Nations Unies continueront leurs efforts dans ce sens ».

Invite à prendre la parole à son tour par Ban Ki-Moon, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé du Département des Opérations de Maintien de la Paix, Jean-Marie Guéhenno a rappelé que la MONUC fera tout ce qui est en son pouvoir pour que les ressources naturelles, qui ont trop souvent alimenté la violence et les confl its et qui ont contribué à maintenir l’insécurité notamment à l’Est du pays, puissent ne plus être illégalement exploitées par les milices.

« Ces ressources, mieux canalisées peuvent permettre à l’Etat d’asseoir progressivement son autorité », a-t-il souligné. « Si les revenus au niveau de la douane, des impôts, sont mieux collectés, ils peuvent aider à mieux payer les forces de sécurité qui sont un élément de protection de la population et à ce moment, la MONUC pourra graduellement réduire sa présence afi n qu’au fur et à mesure l’Etat puisse déployer son autorité », a encore estimé Jean-Marie Guehenno.

Dans cet effort, a-t-il ajouté, « la

MONUC peut être aidée par les organisations internationales, en partenariat avec les autorités congolaises pour que le ministère des Finances et les différentes administrations deviennent de plus en plus effi caces tant dans la collecte des revenus que dans la défense publique

».

Abondant dans le même sens, M. Ban Ki-Moon a encouragé le gouvernement et les leaders politiques à s’engager dans un processus politique inclusif et de bonne gouvernance pour éradiquer la corruption et permettre à l’armée et à la police nationales de pouvoir

exercer leur autorité dans le maintien de la stabilité sociale et politique : « La bonne gouvernance et la démocratie sont importantes dans la mesure où elles créent les conditions favorables, à même d’encourager la Communauté internationale à apporter son aide à la RDC ».

Ban Ki-Moon a conclu en appelant les autorités congolaises à « essayer d’assurer l’éducation, et l’intégration de la femme dans la vie politique, économique et sociale du pays ».

Ban Ki-Moon encourage le personnel de la MONUC et le met

en garde contre les abus sexuels Pendant son séjour à Kinshasa, le numéro un de l’ONU, Ban Ki-Moon a rencontré l’ensemble du personnel de la MONUC, civil et militaire.

Après les avoir félicités pour tout le travail abattu en RDCongo dont les résultats sont aujourd’hui palpables, M.Ki-Moon a toutefois rappelé que

«nous ne pouvons pas encore dormir sur nos lauriers car il reste encore un grand chemin à parcourir… les institutions du gouvernement doivent être établies et renforcées, afi n d’avoir une société civile effective et effi cace pour protéger la vie des personnes et leurs intérêts. Les priorités de la nouvelle administration sont énormes, à savoir sauvegarder la paix, assurer un cadre juridique et l’ordre, établir

Accueil chaleureux des Casques bleus de la Brigade de l’Ouest (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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Ban Ki-Moon et son épouse visitent l’Hôpital de Kalembelembe

Lors de leur visite à Kinshasa, le Secrétaire Général des Nations Unies et son épouse, se sont rendus à l’Hôpital pédiatrique de Kalembelembe dans la commune de Lingwala. Ban Ki-Moon a choisi spécialement de visiter cet hôpital parce que c’est le seul à pouvoir apporter des soins adéquats aux enfants malades du Sida. Là, Ban Ki-Moon a touché du doigt les souffrances de ces enfants malades qui ont besoin non seulement de soins mais aussi d’une prise en charge sociale.

Le Secrétaire général et surtout son épouse très émue devant la sérénité de ces petits êtres affectés par le virus, ont pris le temps de visiter toutes les unités essentielles, notamment celles des soins intensifs et de réanimation ainsi que la salle de chirurgie pédiatrique. Des explications détaillées leur ont été données sur le fonctionnement de

ces unités. Le médecin qui guidait la visite, a remercié la MONUC, la Croix- Rouge de Belgique et du Luxembourg qui sont les principaux donateurs de cet hôpital, mais n’en a pas moins insisté sur le manque de moyens matériels, notamment au niveau de la salle de chirurgie pédiatrique dont la

construction vient à peine d’être achevée. Elle a demandé aussi que des ARV (Anti Retro-Viraux) soient mis à la disposition de l’hôpital en quantités suffi santes et à des prix réduits. Le Secrétaire général a dit avoir pris bonne note de toutes ces doléances.

Réunion avec le presonnel de la MONUC à Kinshasa (Photo Myriam Asmani/MONUC)

Le Secrétaire Général des Nations Unies et son épouse suivant les explications du médecin

(Photo Myriam Asmani/MONUC)

une bonne gouvernance, apporter une assistance humanitaire et accélérer la reconstruction et le développement», a-t-il souligné, avant d’indiquer que la MONUC devra assister la RDC à relever ces défi s. Et pour ce faire a-t-il précisé «les discussions sur le nouveau mandat se poursuivent au Conseil de Sécurité. Comme j’ai eu à le souligner en décembre dernier, j’ai demandé la continuation d’une mission intégrée des Nations Unies en RDC pour au moins 2 ou 3ans et bientôt le Conseil de Sécurité se prononcera à ce sujet », a-t-il conclu.

Parlant de la tolérance zéro, Ban Kimoon a félicité les efforts que fournit le personnel de maintien de la paix en RDC, mais il a déploré tout de même les actes d’exploitation et d’abus sexuels qui ont terni la réputation des missions de maintien de la paix. Ces exploitations et abus sexuels ont créé des diffi cultés

pour l’Organisation et ont eu une répercussion négative sur le bon travail fait par la MONUC et par les autres missions. Ban Ki-Moon a ainsi mis en garde les membres du personnel des

Nations Unies qui seront impliqués ou accusés de violence et d’abus sexuels dans une quelconque mission de la paix ; ceux-ci devront répondre

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8 MONUC BULLETIN N° 149 MONUC BULLETIN N° 149 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 149

Par Fabrice Badibanga Wakalé

Elections indirectes: 18 gouverneurs et vice-gouverneurs sur les 22 sont élus

La Commission Electorale Indépendante (CEI) vient une fois de plus de remporter un pari en organisant l’élection des dirigeants de l’Exécutif provincial dans 9 des 11 provinces de la République Démocratique du Congo. Au total, 18 candidats ont été élus aux postes de gouverneurs et Vice gouverneurs à l’issue du scrutin organisé le 27 janvier au niveau des Assemblées provinciales. Le président de la CEI, l’Abbé Apollinaire Malu Malu a procédé à la publication des résultats provisoires le 28 janvier dernier.

L’élection des gouverneurs et vice gouverneurs s’est déroulée d’une manière générale dans le calme sur l’ensemble du territoire à l’exception des provinces du Kasaï Occidental et Kasaï Oriental où le vote a été reporté au 10 février sur décision de la CEI, a indiqué Apollinaire Malu Malu.

Au regard des résultats provisoires publiés par la Commission Electorale Indépendante, l’Alliance de la Majorité Présidentielle qui soutient le Président Joseph Kabila a remporté 8 postes contre un seul obtenu par le Mouvement de Libération du Congo de Jean-Pierre Bemba dans l’Equateur.

Bien plus, la ville de Kinshasa où l’Union pour la Nation, regroupement politique formé autour du leader du MLC, fondait beaucoup d’espoirs, d’autant plus qu’elle y contrôle la majorité à l’Assemblée provinciale, lui a échappé. Les six voix des alliés de l’UN ont manqué aux candidats de

cette plate-forme pour remporter le gouvernorat de la capitale.

L’Union pour la Nation ne s’impose pas non plus dans la province du Bas- Congo où deux indépendants proches de l’Alliance de la Majorité Présidentielle ont remporté les élections à une voix près.

En perdant les deux provinces ayant un poids politique et fi nancier sur l’échiquier national, l’opposition sort affaiblie de ces élections. Ceci est d’autant plus vrai que le gouvernorat de la capitale aurait permis une plus grande visibilité à son leadership.

Rappelons qu’au total, 72 candidats étaient en lice pour 18 postes à pourvoir dans les 9 provinces. La CEI ayant retenu comme mode de scrutin, le suffrage universel indirect et le scrutin majoritaire à deux tours sur base des listes présentées par les partis, regroupements politiques et

les indépendants, chaque candidat gouverneur était aligné avec un candidat vice gouverneur.

Et lorsqu’aucune liste ne parvient pas à obtenir la majorité absolue des voix au premier tour, la loi électorale prevoit un second tour de scrutin dans les trois jours. Et en cas d’égalité des voix, la liste dont le candidat gouverneur est le plus âgé l’emporter.

A l’instar des sénatoriales, l’élection des responsables de l’exécutif provincial a été précédée par une session extraordinaire de l’Assemblée provinciale convoquée dans le but de constater le quorum requis par la loi électorale avant la tenue de l’élection.

Après l’établissement des procès verbaux suivis de leur lecture par les rapporteurs des différentes Assemblées provinciales, les présidents des bureaux de vote ont convoqué leur corps électoral respectif composé essentiellement des grands électeurs, tous députés provinciaux.

L’enjeu étant de taille, les opérations électorales du 27 janvier n’ont pu démarrer qu’après la vérifi cation du matériel électoral par les présidents des bureaux de vote en présence des témoins des candidats, des observateurs et des journalistes accrédités par la CEI.

Selon le procès verbal de délibération établi par le bureau de la CEI, aucune réclamation ni contestation n’ont été enregistrées en rapport avec le déroulement du scrutin sur l’ensemble du pays.

L’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs dans 9 des 11 provinces de la RDC (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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Les candidats élus sont : Bandundu :

Gouverneur : Ndambu Wolang Richard ; vice-gouverneur : Mboso Muteba-Dialunda Vicky de l’Alliance de la majorité présidentielle

Bas-Congo :

Gouverneur : Mbatshi Batshia Simon ; vice-gouverneur : Nkusu Kunsu-Bikawa Déo Gratias des indépendants.

Equateur :

Gouverneur : Makila Sumanda José ; vice-gouverneur : Baende Etafe Eliko Jean-Claude de Mouvement de

Libération du Congo Province Orientale :

Gouverneur : Austai Asenga Médard ; vice-gouverneur : Bangakya Angaze Joseph de l’Alliance de la majorité présidentielle

Nord-Kivu :

Gouverneur : Paluku Kahongya Julien ; vice-gouverneur : Lutaichirwa Mulwahale Feller des indépendants.

Sud-Kivu :

Gouverneur : Cibalonza Byaterana Celestin ; vice-gouverneur : Mumate Nyamatomwa Léon de l’Alliance de la majorité présidentielle

Maniema :

Gouverneur : Manara Linga Didier ; Gouverneur : Manara Linga Didier ; Gouverneur : Manara Linga Didier ; vice-gouverneur : Masudi Mendes Pierre de l’Alliance de la majorité présidentielle.

Katanga :

Gouverneur : Katumbi Chapwe Moïse, vice-gouverneur : Yav Tshibal Guibert Paul de l’Alliance pour la majorité présidentielle, Kinshasa :

Gouverneur : Kimbuta Yango André ; vice-gouverneur : Bafi ba Zomba Clément

Par Myriam Abedi

Une première en RDC : Des policiers congolais bientôt sous le drapeau des Nations Unies

La Police MONUC a commencé depuis le 23 janvier, un processus de sélection de 10 candidats de la Police Nationale Congolaise (PNC) pour une mission des Nations Unies. Les 10 candidats qui seront sélectionnés parmi les 43 qui sont sur la liste seront déployés comme forces de maintien de la paix dans une ou plusieurs missions de maintien de la paix. C’est une première pour la RDC d’envoyer un contingent de sa police participer à une mission de maintien de la paix des Nations Unies.

Le processus qui a pris fi n le 29 janvier a duré trois jours et a consisté à évaluer le niveau des candidats. Il s’est fait en trois sessions. La première consistait à tester le niveau de connaissance générale des candidats, ensuite leur capacité de tir et enfi n celle de conduire. A la fi n de ce test, les 10 candidats retenus seront déployés en fonction des besoins du Département des Opérations du maintien de la paix dans les prochains mois. Les candidats qui concourent doivent remplir certains critères pour êtres sélectionnés. Ils doivent avoir entre 30 et 50 ans, avec un minimum d’expérience professionnelle de huit ans y compris trois ans dans la Police Judiciaire, le maintien de l’ordre, la sécurité publique ou l’administration.

L’affectation, le travail et la durée

10 candidats seulement parmi ceux qui sont testés seront retenus et déployés là où il le faut dans

les prochains mois(Photo Ado Abdou/MONUC)

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10 MONUC BULLETIN N° 149 MONUC BULLETIN N° 149 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 149

du mandat doivent être déterminés

par le Département des opérations de maintien de la paix à New York.

La commissaire Henriette Kitoko, directrice chargée des relations publiques et presse de la PNC, est l’une des 7 femmes présélectionnées parmi les 44 candidats. Elle s’est dite satisfaite de pouvoir participer à ce test de sélection. « Je serais contente de participer à une mission de maintien de la paix pour partager mon expérience, et aussi l’expérience de mon pays avec les autres qui sont passés aussi par la

guerre comme nous », a- t-elle déclaré.

Rappelons que la Police de la MONUC a vu le jour le 15 juin 2001 en application de la Résolution 1355 du Conseil de Sécurité de l’ONU et du paragraphe 98 du Rapport Spécial du Secrétaire général, du 8 juin 2001. Ses premiers éléments ont été déployés dans la capitale le 28 octobre 2001. En fonction des différentes résolutions et rapports successifs du Secrétaire général, la Police MONUC a vu ses effectifs et ses missions évoluer.

La Police MONUC a travaillé en étroite collaboration avec la Police Nationale Congolaise qui a bénéfi cié de son expertise. Appelée auparavant

« CIVPOL en anglais qui veut dire Police Civile en français », la Police MONUC a eu à dispenser, en collaboration avec les partenaires de la Communauté internationale (Union Européenne, Angola, Afrique du Sud, l’Agence Japonaise de Coopération Internationale) des sessions de formations et de recyclage de la PNC.

La sécurité gagne du terrain au Sud-kivu

Au Sud-kivu, la paix et la sécurité ne sont plus un rêve mais une réalité dont la population commence progressivement à jouir grâce aux efforts incessants de la MONUC, des Forces Armées de le République Démocratique du Congo (FARDC), de la Police Nationale Congo (PNC), et surtout de la population qui aspire à vivre paisiblement. En ville, les éléments nuisibles sont en train d’être appréhendés et punis. A l’intérieur de la province, les récalcitrants au brassage et à la réintégration dans l’armée sont en train de revenir à la raison en se rendant d’eux-mêmes aux centres de brassage sans poser de préalables.

Enfin, les abus et violences attribués aux groupes armés étrangers sont également en diminution.

Par Bernard Kalume

Deux éléments des FARDC dans un poste de service (Photo Bernard Kalume/MONUC)

Les causes profondes de l’insécurité généralisée au Sud-Kivu sont en train d’être déracinées jour après jour, par la logique populaire d’un Congo nouveau où règne la paix, d’un Congo dirigé par des responsables librement élus par le peuple.

Durant les périodes de guerre, la population a été muselée, ses droits bafoués sans savoir à quel saint se vouer. Beaucoup de femmes ont été violées, bien des gens ont perdu leurs vies et beaucoup de familles se sont retrouvées appauvries ou, pire encore, en errance.

Les manipulations à des fi ns politiciennes ont semé pendant longtemps la haine dans les esprits des gens, monté certaines communautés contre d’autres, entraîné le recrutement au sein des groupes armés, créé une psychose qui désespérait le peuple de retrouver un jour le calme, le sourire et

la sérénité.

Les bandes armées étrangères n’avaient aucune retenue dans leurs actes de vandalisme et leurs atrocités, car l’armée

nationale manquait de motivation et le désordre était généralisé. La MONUC, malgré son dévouement, son effi cacité et sa détermination, ne

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pouvait être partout en même temps dans cette province pays au relief de forêts et de montagnes truffées de cachettes aux accès diffi ciles.

L’impunité avait droit de cité car avait raison celui qui brandissait une arme pour son compte personnel ou celui de son chef. Les malfaiteurs arrêtés étaient relâchés le lendemain à la stupéfaction et au désespoir des victimes.

Aujourd’hui, la guerre est bel et bien fi nie et partout au Sud Kivu, l’espoir et l’assurance des jours meilleurs reprennent le dessus.

La liberté d’expression est une notion comprise et vécue par toute la population jusqu’au petit vendeur ambulant d’arachides. Les medias goûtent à l’indépendance et à la liberté de ton. Tout le monde peut dire tout haut ce qu’il pensait tout bas en prenant le soin d’éviter des propos haineux, diffamatoires ou d’incitation à la violence.

Les enjeux électoraux, seule route réhabilitée pour la conquête du pouvoir étant révolus, les politiciens véreux ne trouvent plus d’alibis pour envoyer les enfants manifester dans les rues et se faire enrôler par des groupes armés ou encore pour entretenir la psychose au sein de la population à travers des rumeurs diaboliques lancées à des fi ns politiciennes ou qui ne visent que des intérêts privés.

A Bukavu, aucun jour ne passe sans que les patrouilles des FARDC et de la PNC, avec l’assistance de la MONUC, n’arrêtent des malfrats qui opèrent dans la ville. En moins de trois mois, plus d’une trentaine de ces semeurs d’insécurité, parmi lesquels on retrouve les éléments du fameux groupe de l’armée rouge et des militaires FARDC, ont été mis aux arrêts et jugés publiquement, car la population désespérée de se voir réhabilitée dans ses droits commençait à se faire justice elle même. Une pratique qui,au lieu d’améliorer la situation, a failli replonger la province dans des règlements de comptes interminables et le chaos.

Beaucoup d’armes, enterrées ou en circulation, ont été localisées et saisies

grâce à l’intervention de la population qui commence à avoir confi ance en l’armée et en la police nationales avec lesquelles elle commence à collaborer étroitement. Le groupe du colonel Mabolongo alias «106» qui violait sans tenir compte de l’âge des victimes, pillait villages et marchandises des commerçants, endeuillait Bunyakiri et Kalonge chaque jour, n’existe plus au grand soulagement de la population locale.

Les fractions armées qui ne voulaient pas entendre parler du brassage sortent de la brousse sans conditions, car leurs chefs ont compris que celui qui ne veut pas embarquer maintenant dans le train

« Congo Nouveau » en branle, risque de se faire oublier. C’est ainsi que de Mwenga à Kamituga, les éléments récalcitrants du colonel Alunda ont accepté le brassage ; dans la plaine de la Ruzizi, les hommes du colonel Abdul, en majorité des kadogo, se sont rendus au centre de la CONADER à Luberizi ; le groupe de 47, dans les hauts plateaux de Fizi, n’attend que les dispositions des démobilisateurs et les ordres précis de la 10ème région militaire pour emboîter le pas aux autres sans conditions. Même le major Ntumwa alias Marocain qui faisait la pluie et le beau temps à Shabunda et qui ne voulait pas entendre parler du processus de la CONADER s’est fi nalement rendu avec ses hommes ce 22 janvier 2007 à la région militaire pour désormais faire partie de l’armée nationale réunifi ée. Le général Tchikwej ne cache pas sa satisfaction : « Ils sont déjà 1500 éléments au centre de brassage de Luberizi. Nous n’épargnerons aucun effort pour convaincre ceux qui hésitent encore à rejoindre le processus. Nous sommes vraiment optimistes quant à l’éradication de l’insécurité que toutes ces personnes en armes causaient dans la région.»

Il a raison, car dans ce domaine de restauration de la sécurité au Sud- kivu, un pas de géant vient d’être accompli. Même si beaucoup reste encore à faire pour que la population ait des garanties solides d’une sécurité

véritable et durable.

En effet, il est urgent que la Conader et les autres instances chargées de la démobilisation et du brassage respectent et honorent leurs engagements vis-à-vis des démobilisés afi n d’éviter des débordements.

Dans l’agenda des priorités du gouvernement dont on attend la proclamation et la mise en place incessamment doit fi gurer le paiement régulier des soldes, afi n que les militaires aient la motivation de défendre valablement la patrie tout en respectant les biens de la population civile qu’ils sont censés protéger.

Une restructuration de l’armée est impérative. Une formation des éléments de cette armée brassée et réintégrée s’impose pour que les militaires soient à la hauteur de leur tâche tout en respectant la déontologie d’une armée vraiment au service de son peuple.

Une justice équitable doit être mise sur pieds non seulement pour que le juste ait raison et le fautif châtié, mais encore et surtout pour décourager les malfaiteurs qui auraient encore à l’esprit des idées malsaines et des projets macabres.

Le problème de la prolifération des armes légères reste entier et nécessite le concours de tous : le gouvernement, l’armée, la police nationale, la population congolaise. L’ONU, en plus de veiller sur le maintien de la paix, sur le strict respect des droits de l’Homme, l’application des lois constitutionnelles et la fourniture de l’assistance au développement, devra jouer le rôle crucial d’assister les efforts locaux dans la lutte contre la prolifération des armes et dans la dissuasion des pays voisins du Congo qui s’adonnent à ce trafi c avec certains anciens seigneurs de guerre congolais et les responsables des groupes armés étrangers se trouvant sur le territoire de la RDC.

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La réforme des FARDC : Un processus laborieux qui prend corps progressivement

Dans un rapport publié le 18 janvier dernier, Amnesty International s’inquiétait de la menace qui pourrait peser sur la stabilité de la République Démocratique du Congo « en cas d’échec de la réforme de l’armée ». Amnesty fonde son assertion sur le fait que le processus de formation d’une nouvelle armée se déroule «dans un contexte marqué par la persistance de graves atteintes aux droits fondamentaux (…) et l’inefficacité de l’encadrement des soldats». Mais qu’est ce qu’il en est exactement de la réforme de cette armée ?

Par Sy Koumbo En 1990, la RDC va connaitre une crise sociale, économique et politique aigue ayant entraîné subséquemment une crise militaire avec la création de multitudes de rebellions ou groupes armés qui, s’ils se battaient contre le pouvoir central, avaient souvent des intérêts diamétralement opposés. Cette situation va davantage se compliquer à partir de 1997 avec l’implantation sur le territoire de la RDC, des forces étrangères (rwandaises, ougandaises, burundaises, zimbabwéennes, namibiennes, angolaises, tchadiennes) venues soutenir soit le pouvoir en place, des groupes armés ou des rebellions congolaises. A cette époque, un homme politique congolais résumait la situation en ces termes « La guerre dans notre pays est complexe ; pour simplifi er disons qu’il y a eu quatre guerres : celle que des mouvements rebelles nationaux mènent entre eux ou contre le gouvernement, celle que des milices nationales mènent contre les forces étrangères, celle que des armées gouvernementales étrangères mènent pour appuyer leurs alliés ou défendre leurs intérêts économiques et enfi n celle que des groupes armés étrangers qui ont choisi d’établir leurs bases arrières dans ce pays mènent contre leurs gouvernements ».

En effet, c’est dans ce contexte armé confl ictuel, dont la complexifi cation était patente qu’interviendra la signature de l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka en Zambie (juillet 1999) qui,

entre autres, prévoit un dialogue inter congolais. L’Accord de Lusaka avait identifi é neuf groupes armés étrangers en RDC qu’il fallait démanteler, désarmer et rapatrier vers leurs pays d’origine. C’est ici qu’interviendra le processus DDRRR (Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinstallation et Réinsertion). La MONUC est chargée de désarmer, démobiliser et rapatrier ces groupes armés étrangers, tandis que l’aspect réinsertion et réinstallation, sera laissé aux pays d’accueil, qui devaient bien entendu bénéfi cier de l’appui des bailleurs de fonds.

D’autres sous accords seront signés, consistant à faire partir les troupes étrangères du sol congolais. Il s’agit de l’accord de Luanda (Angola) en juin

2002 qui fera partir les Ougandais et leurs alliés du territoire congolais et l’accord de Pretoria (Afrique du sud) en juillet 2002 qui fi t de même pour les Rwandais et leurs acolytes.

En décembre 2002 enfi n, le dialogue inter congolais de Sun City put aboutir à la signature de l’Accord Global et Inclusif de Pretoria, fruit d’un travail inlassable et acharné de la communauté internationale et de la volonté manifeste des congolais d’aller de l’avant dans la recherche de la paix.

Aussi, dans son Mémorandum II, l’Accord global et inclusif prévoit- il la création d’une armée nationale, intégrant les éléments issus des différents mouvements rebelles

Dossier:

Des éléments FARDC sur le terrain, l’unicité de l’armée passe aussi par une tenue unique

(Photo Sylvie van den Wildenberg/MONUC)

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au sein de ce qui étaient alors les Forces Armées Congolaises (FAC).

Pour ce faire, l’accord avait prévu la nomination des commandants de régions militaires, l’adoption de la loi sur la Défense, la création d’une Structure Militaire d’Intégration (SMI) et d’une Commission Nationale de Démobilisation et de Réinsertion (CONADER) devant travailler de concert, et enfi n la création d’un Plan National d’Intégration de l’Armée qui donne la vision globale de la réforme de cette armée. Toutes ces structures seront progressivement mises en place, car si effectivement l’objectif de l’accord global inclusif est de réunir, pacifi er, reconstruire et restaurer l’intégrité du territoire, il insiste sur la formation d’une nouvelle armée nationale restructurée et intégrée.

La structuration se met en place En novembre 2004, le gouvernement fait effectivement adopter une loi (loi Numéro 04/023 du 12 novembre 2004) portant organisation générale de la défense et des forces armées qui dénomme en son article 40, la nouvelle armée de la RDC, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Cette loi crée aussi les autres démembrements de cette nouvelle armée en construction.

Sur le plan théorique, les FARDC existent donc, mais qu’en est-il de l’aspect pratique ? Surtout comment intégrer tous ces groupes hétéroclites, et hiérarchiser cette armée sur la base des structures de défense mises en place par la loi du 12 novembre 2004 ? Ce processus d’intégration dans l’armée étant assujetti au Programme National de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (PNDDR), dans un premier temps interviendra la CONADER. Il s’agit ici d’identifi er les ex combattants congolais, afi n de les prendre en compte dans le processus DDR, qui consiste, sur la base du volontariat de réintégrer ceux qui le souhaitent dans la vie civile en les accompagnant avec des moyens substantiels. La CONADER qui travaille en amont, dans le cadre du tronc commun, remet les volontaires

à l’intégration dans l’armée à la SMI qui se charge de les recycler et de les brasser.

Ainsi, sur un effectif estimé au départ à 330.000 personnes, 182 468 combattants ont pu bénéfi cier du programme DDR depuis le début de la transition jusqu’à ce jour, 35.748 d’entre eux ont pu revenir à l’armée et sont intégrés dans le processus de brassage et de recyclage.

Conséquemment, entre 100.000 et 120.000 armes ont pu être récupérées.

35.748 ex combattants brassés et recyclés

Le processus de brassage qui s’est fait en plusieurs étapes sur 6 sites différents appelés Centres de Brassage et Recyclage (CBR), notamment à Nyaleke (Nord Kivu), Luberizi (Sud Kivu), Rimangabo (Nord Kivu), Lukusa (Province Orientale), Kamina (Katanga) et Kitona (Bas Congo) a abouti progressivement à la création de 14 brigades intégrées, l’objectif du départ étant d’arriver à 18 brigades.

Mieux, certaines de ces brigades ont pu être déployées à l’intérieur du pays et sont aujourd’hui relativement opérationnelles. Néanmoins, de graves problèmes persistent encore ; car si tous les volontaires au métier des armes ne sont pas encore brassés (ce qui constitue un problème sur lequel Amnesty International attire l’attention des gouvernants) tout comme certains groupes armés continuent de résister et refusent d’entrer dans le processus, les brigades intégrées ne sont toujours pas équipées, ni bien entraînées, et la discipline et la cohésion ne sont pas encore leurs maîtres mots.

Début 2006, le rapport de mission d’un groupe d’experts venu de New York, relevait «l’indiscipline grave régnant parmi ces brigades et les violations systématiques des droits de l’Homme dont ils sont l’objet », même s’ils reconnaissent que des progrès énormes ont été réalisés. Le porte-parole militaire de la MONUC, le lieutenant- colonel Didier Rancher, s’exprimant récemment à propos du comportement

reprochable des FARDC disait ceci :

« Il faut que les soldes soient payées tous les mois et que la partie logistique soit assurée (…) parce qu’un soldat bien nourri, payé, entraîné et équipé et qui est de fait considéré n’aura pas l’envie d’entrer dans une maison pour demander de l’argent ou des vivres… ».

Le commandant de la Force de la MONUC, le général sénégalais Babacar Gaye ne dit pas autre chose : «Les FARDC fi gurent aujourd’hui parmi les plus grands auteurs de violations des droits de l’Homme…mais la différence avec les groupes armés c’est qu’ils n’agissent pas sur ordre. L’indiscipline, les violences sont les faits d’individus.

Des soldats pas nourris, mal payés, sans uniformes, c’est une armée diffi cile à commander », a-t-il dit avant de souligner que « le problème est celui de la réforme de l’armée qui nécessite un minimum de moyens fi nanciers… ».

Le nouveau mandat prend en compte l’aspect formation Le Président de la République lui- même est parfaitement conscient de la situation et lors de son discours d’investiture le 6 décembre 2006, il a clairement indiqué que « L’armée et la police seront au centre de l’action gouvernementale ». En attendant, la communauté internationale fait ce qui est en son pouvoir pour faire avancer les choses. L’EUSEC (Mission de Conseil et d’Assistance de l’Union Européenne en matière de reforme du secteur de Sécurité en RDC) qui aide à la réforme de l’administration des FARDC, notamment en essayant de séparer la chaîne de commandement de la chaîne de paiement, a déjà mis en place un système de gestion moderne, basé sur l’informatique dont le fondement est la maîtrise des effectifs. En principe depuis janvier 2007 devait commencer le recensement des différentes unités de l’armée, notamment par la 7e brigade intégrée basée à Maluku, dans sa phase expérimentale. C’est à partir de ce moment seulement qu’une carte d’identité non falsifi able sera remise à

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chaque soldat.

Le général Pierre Michel Joana, le chef de l’EUSEC interrogé récemment à ce sujet a souligné : «ce travail que nous faisons nous permettra de nous assurer que les gens sont bien gérés au point de vue ressources humaines et soient payés régulièrement. Le deuxième objectif est d’augmenter les salaires des soldats. Quand on a commencé, les soldats touchaient 10 dollars par mois, maintenant grâce à la maîtrise des effectifs et aux efforts qui ont été faits par les uns et les autres, on a pu payer 25 dollars par mois aux soldats les moins gradés. Quand on parviendra à bien répertorier les gens et surtout à terminer l’intégration de l’Armée, il y aura moins de monde à payer et on pourra encore augmenter les salaires ».

Bonne perspective donc, mais il reste l’aspect formation.

A cet effet, la cellule militaire de la MONUC en charge de la Réforme du Secteur de Sécurité, connue sous son acronyme en anglais SSR, y travaille fortement. Elle est notamment en train de développer un programme d’entraînement de toutes les brigades

brassées. Ce programme, s’il est mis en place, devrait servir à élever le niveau opérationnel et éthique de ces unités brassées afi n de leur permettre d’assurer correctement leur rôle de sécurisation du pays. Ce projet, qui attend d’être approuvé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans le cadre du nouveau mandat de la MONUC va démarrer en principe en avril 2007. Mais en attendant, un projet expérimental d’entraînement de deux bataillons de 1.000 hommes (un à Rwanpara en Ituri et un autre à Luberezi dans le Sud Kivu) a déjà

démarré. Il prend fi n en février.

Comme on peut le constater, si des efforts considérables sont faits ces dernières années dans le cadre de cette reforme de l’armée, le chantier reste encore vaste. Il revient aux autorités nouvellement élues, avec le soutien de la communauté intrenationale bien sûr, de prendre le taureau par les cornes, de manière à faire aboutir cette réforme, car il y va de la réussite de la nouvelle démocratie congolaise dont tout le monde a salué l’avènement.

Séance d’entraînemet des FARDC dirigée par les Casques bleus Pakistanais à Bunia (Photo Sergent Nurul/MONUC)

Kananga : La MONUC décide de barrer la route à l’exploitation et aux abus sexuels

La problématique de l’exploitation et des abus sexuels reste toujours d’actualité. Le 24 janvier dernier, le chef de bureau de la MONUC/Kananga ad intérim, David Foncho a réuni son personnel pour s’entretenir avec lui de la question.

Par Jean Mbayo Rentré de Kisangani où il a activement participé à un forum sur cette problématique, David Foncho a jugé utile de partager avec l’ensemble du personnel de MONUC/Kananga tous les contours de la question liée à l’exploitation et aux abus sexuels.

Il a axé son propos sur le fait qu’il existe un code de bonne conduite du personnel des Nations Unies aussi bien national qu’international. Ce code énumère un certain nombre de comportements

David Foncho s’entretient avec l’ensemble du personnel (Photo Jean Mbayo/MONUC)

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répréhensibles comme les relations coupables avec des personnes mineures, la fréquentation de maisons closes ou autres lieux déclarés interdits, l’usage d’une position hiérarchique supérieure pour obtenir des faveurs sexuelles etc…

Pour David Foncho, il est impérieux de s’interdire scrupuleusement ces comportements licencieux car il y va de l’image et de l’effi cacité des Nations Unies. Il ajoutera du reste, que le code de bonne conduite s’adresse aussi aux fonctionnaires oeuvrant au sein des diverses agences du système onusien. Il portera à la connaissance de l’assistance qu’il existe un tribunal administratif ayant compétence pour connaître ce

genre de cas tout en déplorant la lourdeur et la lenteur de la procédure devant conduire à cette juridiction.

En ce qui concerne les membres des différents contingents, la particularité est qu’ils n’ont pas de contrat avec les Nations Unies ; ce qui fait que la seule sanction en cas de mauvaise conduite reste le rapatriement, vers le pays d’origine qui sera chargé de juger et sanctionner le coupable.

Le chef de bureau a.i. a également insisté sur l’obligation de dénoncer tout comportement pouvant être considéré comme exploitation ou abus sexuel afi n de sauvegarder l’image de l’institution. Même les rumeurs ne sont pas à négliger car certaines

d’entre elles s’installent et créent un climat malsain au sein du personnel.

A la question d’un participant sur la standardisation de l’âge de la majorité, David Foncho a répondu que cela ne devrait poser aucun problème étant entendu que la quasi totalité des Etats membres des Nations Unies ont ratifi é les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits des enfants.

La rencontre s’est terminée dans la bonne humeur et la détermination de Kananga de faire de son mieux pour œuvrer dans le sens de l’observance du code de bonne conduite qui, du reste, devra être signé par les membres du personnel qui ne l’ont pas encore fait.

Visite de la délégation de la Banque Mondiale à Matadi

Par Bilamekaso Tchagbele Une délégation de la Banque Mondiale est arrivée à Matadi, chef-lieu de la province du Bas Congo le 25 janvier dernier. Conduite par Mme Robin Cleveland, conseillère du président de la Banque Mondiale, la délégation a été accueillie à son arrivée à l’aéroport de Matadi par le chef du bureau de la MONUC, Mme Marie Savadogo ainsi que par le gouverneur de la province M. Jacques Mbadu Nsitu, accompagnés de leurs proches collaborateurs. Au cours de son séjour à Matadi, outre les entretiens avec le chef du bureau de la MONUC et les autorités provinciales, la délégation de la Banque Mondiale a visité quelques infrastructures socio économiques, notamment le port de Matadi et le pont Maréchal, fi nancés par cette dernière.

En ce qui concerne les entretiens, ils ont essentiellement porté sur la situation sécuritaire et les potentialités économiques de la province du Bas Congo. Quand on sait que les leviers de la relance économique en République Démocratique du Congo sont, entre

autres, l’énergie et les moyens de communication, que la province du Bas Congo est la seule ouverture du pays sur l’océan et qu’elle abrite l’une des plus grandes centrales hydroélectriques du monde, on comprend tout l’intérêt que représente cette province pour de futurs investissements.

Avant Matadi, la délégation de la

Banque Mondiale s’était rendue à Kisangani dans la province Orientale.

Cette visite précède la venue prochaine en RDC du président de la Banque Mondiale, M. Paul Wolfowitz en vue de l’identifi cation de programmes de partenariat pour la relance économique et sociale en RDC.

Le chef du bureau de la MONUC, les autorités provinciales, et la délégation de la Banque Mondiale lors de la visite

du pont Maréchal (Photo Bilamekaso Tchagbele/MONUC)

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épidémies. L’UNICEF fait savoir aussi

que des dispositions sont en cours pour secourir également les populations du Nord Katanga où il est signalé d’autres cas d’inondations. 324 familles seraient sinistrées à Kongolo, 619 ménages à Kabalo et 50 familles à Ankoro.

Les évaluations se poursuivent et ces chiffres pourraient encore augmenter.

Pour rappel, la montée des eaux et les pluies abondantes ont entraîné l’effondrement de milliers de maisons, particulièrement celles construites aux abords des lacs et du fl euve et partant, la destruction des biens de familles (mobiliers et biens ménagers), ainsi que des cultures. Les conséquences immédiates sont : le déplacement des familles, le surpeuplement des

familles d’accueil, la fermeture de quelques écoles transformées en abris, les maladies dûes aux mauvaises conditions d’hébergement dont le risque de choléra, ou la malnutrition.

Pour faire face à une probable épidémie de choléra dans les zones de santé de Bukama et Kabondo, l’UNICEF a appuyé Médecins Sans Frontières (MSF)/Belgique avec 5.000 litres de Ringer lactate, 5.000 sachets de Sel de Réhydratation Orale (SRO), 300 kg de chlore, 20 plaques de latrines, ainsi que du savon pour lutter contre cette maladie à propos de laquelle on signale 198 cas enregistrés dans les 2ème et 3ème semaines de janvier.

L’UNICEF vole au secours des sinistrés des inondations au centre et au Nord Katanga

Environ 6.000 familles vivant dans les territoires de Bukama, Malemba Nkulu, victimes des inondations dûes aux fortes pluies des mois de décembre 2006 et janvier 2007 ont reçu de l’aide du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (l’UNICEF).

L’assistance apportée par l’UNICEF à ces populations, à travers l’ONG, Catholic Relief Service (CRS), comprenait 5.923 kits composés de bâches individuelles, de couvertures, d’ustensiles de cuisine, de jerricans et de savons. Ce don était destiné aux populations sinistrées de Malemba Nkulu (1.689 familles), Bukama (2.041 familles), aux villages de Mulongo (1.559 familles) et de Kinkonja (636 familles). Selon le bureau de l’UNICEF/Lubumbashi, l’ONG CRS est l’institution retenue pour suivre et répondre aux besoins en non vivres face aux situations d’urgence dues aux catastrophes naturelles ou aux Par Adèle Lukoki

Les sinistrés de Bukama tentent de sauver ici quelques biens (Photo OCHA)

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Équateur : Le HCR à pied d’œuvre pour le retour des rapatriés et des déplacés

140 déplacés congolais en provenance de Lukolela sont arrivés le 23 janvier dernier à Mbandaka, chef- lieu de la province de l’Equateur. Ce retour a été facilité grâce à l’assistance du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés.

Par Alain Likota C’est avec des chants de joie que les déplacés ont regagné leurs anciennes villes. Munis de leurs gilets de sauvetage et à bord des baleinières affrétées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), ils ont accosté ce jour au port de Iyonda, à 15 km de Mbandaka.

Pour ce seul mois de janvier, ce sont au total trois convois qui ont ramené pour les deux premiers, 260 et 273 personnes rapatriées de la région d’Impfondo au Congo-Brazzaville.

Différentes structures partenaires au HCR sont associées à cette opération de rapatriement et de réinsertion des déplacés et rapatriés.

Accueil des déplacés et des rapatriés Au port d’Iyonda, la Croix-Rouge a été présente où elle a assuré les premiers soins aux déplacés ou rapatriés selon le cas. A la Croix-Rouge se sont jointes les ONG Actions et Interventions pour le Développement et l’Encadrement Social (AIDES) pour aider les vulnérables. Les manutentionnaires de la GTZ, la coopération allemande, ont transporté les bagages des déplacés et rapatriés jusqu’aux bus et camions affrétés à cet effet. L’ONG Actions pour la Solidarité et le Développement (ASODEV), qui s’occupe du volet médical, était également présente.

Après les formalités d’identifi cation rapide par le HCR et la Direction Générale des Migrations (DGM), et en présence des observateurs militaires (MILOB) de la MONUC, les déplacés ou les rapatriés ont été conduits au Centre de Transit situé à environ 4 kilomètres du port de Iyonda.

L’ASODEV qui tient un dispensaire dans ce centre a procédé à la

Une séance de sensibilisation des Réfugiés sur la nutrition, le VIH/SIDA, et le danger des mines dans leurs zones de retour

(Photo Samantha Buonvino/MONUC)

vaccination de tous les enfants contre la poliomyélite et la rougeole. Les femmes enceintes ont été également vaccinées contre le tétanos. Alors qu’un repas chaud leur a été distribué, la MONUC leur a fourni 5.000 litres d’eau potable avec le soutien des sections des Affaires Civiles et de l’Information Publique.

Les réfugiés ont passé une nuit dans ce centre d’une capacité d’accueil de 350 personnes.

Sensibilisation

Au centre de transit, avant la distribution des kits de réinsertion, les déplacés et rapatriés ont participé à des séances de sensibilisation sur la nutrition, le VIH/SIDA, et le danger des mines dans leurs zones de retour : «Notre sensibilisation porte sur trois thèmes : le paludisme, l’alimentation équilibrée et le VIH/SIDA », a déclaré le Dr.

Popaul Beya Kazadi, médecin chef du

Projet ASODEV/Rapatriement. « Ces gens avaient pris la fuite au moment des confl its, et maintenant ils rentrent dans des territoires qui pourraient être minés… Le projet dans lequel nous sommes engagés est un projet de sensibilisation et d’éducation…

Nous leur donnons des informations pour qu’ils puissent être en mesure d’identifi er des dangers et rentrer en sécurité chez eux », a affi rmé Anna Kilkenny, Community Liaison Manager de Mines Advisory Group.

Distribution

Après la sensibilisation est venue l’étape de distribution des kits de réinsertion pour les réfugiés par la GTZ. Ces kits sont constitués des produits consommables et non consommables. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) fournit des vivres composés essentiellement

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Le PAM a fourni les kits de produits non consommables (Photo Samantha Buonvino/MONUC)

les déplacés ont regagné leurs anciennes villes à bord des baleinières affrétées par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (Photo Samantha Buonvino/MONUC)

de semoule, d’huile végétale, de sel, de petits pois. L’autre kit de produits non consommables est constitué de bâches, d’ustensiles de cuisine, un jerrycan, une moustiquaire imprégnée, une machette, une pioche, une bêche, des fi celles, un seau et d’autres matériels de construction. Ces matériels, outre les intrants agricoles, sont fournis par le Fonds des Nations Unies pour l’Alimentaion et l’Agriculture (FAO).

Les kits sont distribués selon la taille de chaque famille.

Le suivi de tous ces déplacés et rapatriés se poursuivra plusieurs mois après leur retour dans leurs milieux d’origine.

« Cette assistance qui est matérielle sera suivie de l’assistance dans le domaine médical, de la scolarisation des enfants, dans le domaine juridique et judiciaire » a déclaré Samuel Mbuyi, assistant service communautaire du HCR/Equateur. «Car certains d’entre eux, à leur retour, trouvent leurs maisons vendues ou occupées par des inconnus », a-t-il expliqué.

8.000 rapatriés sont attendus cette

année à Mbandaka, 25.000 pour toute la province de l’Equateur. Toutefois, ces chiffres pourraient être largement

dépassés à cause de l’espoir et de la confi ance que le retour de la paix en RDC a suscité.

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Portrait:

Serge Kasanga : « Prendre les images, c’est ce que je sais faire dans ma vie »

Par Myriam Abedi Kasanga Somba Manya Serge Auguy est cameraman photographe au bureau de l’Information Publique de la MONUC. Il a été recruté le 08 mars 2001, date inoubliable puisqu’elle commémore la Journée Internationale de la Femme. Coïncidence heureuse?

Serge Kasanga n’est pas féministe mais respecte les femmes. Il explique : « je crois vous avoir dit que j’ai été engagé le 08 mars, cette date a tout son sens dans mes rapports avec mes collègues femmes… ».

Engagé comme cameraman

photographe, il a été transféré trois ans plus tard, en 2004, à la Division chargée de la Démobilisation Désarmement, Rapatriement, Réinsertion et Réintégration (DDRRRR) des groupes armés étrangers implantés pendant la guerre sur le territoire de la RDC. Sa mission était d’assurer la sensibilisation d’ex-combattants étrangers, candidats à la démobilisation à travers des reportages en images en vue de leur réinsertion dans leur pays d’origine (le Rwanda ou l’Ouganda). Serge Kasanga va réintégrer la Division de l’Information publique un an plus tard. Aujourd’hui, il est cameraman photographe à l’Unité Vidéo, qui est une des branches de l’Information Publique.

« Mon travail consiste à réaliser des reportages fi lmés sur les activités de la mission sur base desquels l’on peut réaliser des documentaires. Je réalise aussi les reportages dans le cadre de notre émission ONU Reportage, diffusée sur les chaînes de télévisions locales », a souligné Serge Kasanga avant de décrire sa journée de travail qui commence comme pour tout reporter par la consultation de ses messages

pour s’informer des reportages en vue.

« Mais l’improvisation est une règle pour tout reporter, il suffi t que mon superviseur m’informe d’un reportage pour me voir sauter sur l’occasion », a-t-il souligné. « Autrement, je passe le clair de mon temps à archiver les reportages disponibles en cassettes ou encore des reportages en provenance des secteurs », a-t-il ajouté.

Est-il souvent débordé par le boulot ?

« Je ne pense pas à cela pour la simple raison qu’à l’Unité Photo vidéo, la complémentarité demeure la règle d’or du travail. Donc, nous travaillons avec l’esprit d’équipe », explique ce preneur de vue qui affi rme aimer son travail, sinon il se demande comment il se serait retrouvé dans cette grande mission onusienne.

Parlant des diffi cultés, Serge Kasanga indique qu’« elles ne manquent pas dans tout travail humain. Mais tout ce qu’il faut faire, c’est de savoir

comment les contourner afi n de bien s’appliquer ».

Pour les collègues, Serge est un vrai maniaque du travail : « J’ai pu apprécier le travail de Serge sur le terrain et pour moi il n' y a qu’un mot pour le décrire : le dévouement.

Combien de fois je l’ai vu dans des situations diffi ciles et délicates, se débrouiller pour avoir une prise de vue nécessaire ou un son important et cela avec professionnalisme et toujours le sourire aux lèvres. En plus il improvise très bien devant la camera ! », a déclaré Oscar Mercado.

Pour sa part, Christophe Boulierac souligne que «Serge aime l'action.

Il aime fi lmer les manifestations et ne craint pas les cailloux, parfois les balles qui volent ou siffl ent autour de lui. Il aime rapporter les images que personne n'a pu ou su fi lmer et sourit de bonheur lorsqu'elles sont diffusées par les médias internationaux. Serge

Serge Kasanga en train de fi lmer une des ativités de la monuc (Photo Marie Frenchon/MONUC)

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n'est pas un fonctionnaire dans l'âme,

il préfère le terrain au bureau, le soleil à la montre, le vent à la climatisation.

Vous l'avez peut-être croisé à Kinshasa, caméra à l'épaule, en route vers l'événement. Et si vous ne l'avez pas croisé, ce n'est pas grave, demandez- lui, car plus que tout, Serge adore

raconter les histoires».

Son vœu pour la MONUC est que « les Nations Unies puissent aider au retour de la paix et de la stabilité en RDC à travers l’instauration d’une démocratie fonctionnelle et distributive ; fonctionnelle, parce qu’il faudra que la MONUC aide les institutions établies

à pratiquer la culture démocratique dans la gestion des affaires de l’Etat ; distributive, dans la mesure où, il faudra que la MONUC aide les institutions à introduire la bonne gouvernance qui puisse permettre une justice distributive dans la gestion de la chose publique ».

Contact MONUC BULLETIN : Adèle LUKOKI

Sy KOUMBO

Information Publique /MONUC Tel: 00 243 818906836

001 212 963 0103 (extension 6836) E-mail: Lukokiikola@un.org

Kinshasa/République Démocratique du Congo

Referenties

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