Les dissidences au sein des
FARDC suite à l’affaire BOSCO au Sud-Kivu
Ce rapport donne un aperçu des événements au Sud Kivu suite à la dissidence du Général ex-
CNDP Bosco Ntaganda le mois d’avril 2012, ce qui a conduit à des nombreuses défections des
éléments FARDC
8 mai 2012
CIRESKI Bulletin Extraordinaire/ 090/CRSK/Dir./2012
A. Introduction
L’Est de la RDC a connu despériodes très subversives ponctuées par des escalades, des violations des droitsde l’homme et de DIH ; étant donné que tous les mouvements d’insurrections trouvent leurs naissances dans cette partie du territoirecongolais, la situation des troubles a continué à s’observer jusqu’à ces jours.
C’est depuis 2008 qu’un accord de paix a été conclu à GOMA au Nord‐Kivu entre d’une part ; la plupart de mouvements armés au Kivu et de l’autre part le pouvoir congolais. Ces accords ont abouti non seulement à un cessé‐le feu mais également à l’intégration des éléments issus des ex‐mouvements militaires dans la force régulière. C’est ainsi qu’on verra le déploiement des toutes ces troupes dans toutes les provinces frontalières de l’Est et a partir de 2009, le lancement des opérations Kimia II, puis Amani Leo.
Signalons que depuis sa signature, les groupes armés réclament que les clauses de ces accords ne sont pas complètement mises en œuvre. En dehors des clauses des accords, d’autres attitudes inquiétantes continuaient à s’observer dans le chef des éléments issus des ex‐mouvements, notamment : la désobéissance en vers d’autres officiers qui n’étaient pas avec eux dans le maquis1 . Cette situation se concrétisera par le climat de méfiance qui régnait au sein des Fardc qui, aux yeux d’un nouveau venu croira se retrouver devant une armée républicaine alors qu’en réalité il n’en était pas question.
Pendant ce temps, les accords signés continuent à produire des effets très néfastes étant donné que le gouvernement les avait signés en étant dans une position de faiblesse, ce qui amené à l’octroi des meilleurs fonctions et autres postes de commandement essentiellement aux officiers de certains de ces mouvement; cette situation a engendré la reconnaissance des grades que se sont donnés les officiers de ces mouvements rebelles sans que soient prises en compte les capacités et compétences.
A bien voir les choses, ce sont les éléments de CNDP qui étaient en 1ère position suivis de gens du PARECO avant de parler tout récemment des membres de l’ex mouvement FRF des Hauts Plateaux d’Uvira et Minembwe. Les autres éléments des FARDC qui étaient dans des brigades brassées venaient en toute dernières positions et c’est d’ailleurs le nœud qui caractérisait le grand mécontentement dans le chef des certains leaders MaiMai2 qui ne veulent pas entendre parler des KIMYA II et AMANI LEO considérées par eux
1 Tous les officiers qui étaient avant le mixage de 2009 dans les Fardc n’étaient pas écoutés par les hommes issus de l’ex‐CNDP, le général MASUNZU alors commandant de la 10ème Région militaire et toute son équipe n’avait aucun mot à dire sur ces officiers issus de ce mouvement, qui étaient sous les nouvelles structures opérationnelles de Kimia II/Amani Leo
2 La cause principale de maquis de YAKUTUMBA (dans le Fizi), BALEKE et FUJO (dans l’Uvira), NAKILIBA MATEBURA dans le Mwenga, selon les chef rebelles eux‐mêmes, c’est leur inquiétude en rapport avec les méfiances et la discrimination dont les (ex) Mai Mai ont été victimes au sein de l’armée
comme un mouvementd’occupation de leurs territoires et une menace pour leur influence, leurs intérêts, leur sécurité personnelle3 et ceux de la population.
Fort de tout ce qui précède, le Général BOSCO NTAGANDA était devenu le nouvel homme fort du CNDP en dépit de sa position juridique, étant donné qu’il était sous mandat d’arrêt décerné par la CPI. Or, des pressions et toute autre action de plaidoyer pour son extradition étaient jusque‐là vaines d’autant plus que le Gouvernement prônait d’abord la consolidation de la paix. Les élections jumelées (présidentielles et législatives) frauduleuses du Novembre 2011 semblent avoir changé ce contexte : J.KABILA, fortement critiqué par les différents organismes d’observation des élections4 et voulant récupérer sa crédibilité au sein de concert des nations (sur le plan international), s’est dit favorable pour arrêter le général incriminé afin de le traduire en justice.Selon nos sources contactées, l’ordre d’arrêter NTAGANDA serait donné aux autorités de la 8ème région militaire et celles de la coordination des opérations Amani Leo de GOMA depuis mars 2012, mais la toute première tentative n’aura lieu que vers xla fin de ce mois soit le 21 mars 2012, où les éléments des FARDC unité PM(Police Militaire) ont raté de justesse de mettre la main sur le général BOSCO au niveau du gouvernorat de la province du Nord‐Kivu.
Après cette tentative, le général recherché, ayant su cette démarche, a convoqué une réunion, 3 jours plus tard à GOMA, à laquelle tous les officiers de son ex‐mouvement ont pris part. Il convient de signaler que les officiers de l’ex‐
PARECO, anciens ennemis du CNDP, mais depuis leur intégration dans les FARDC en coalition hésitante, y étaient présents aussi. Or, les résolutions adoptées à l’issue de ces assises n’ont pas enchanté toutes les parties5, car certains officiers n’ont pas accepté de résister l’arrestation de Bosco à tout prix, préférant ainsi de préserver leurs confiances au commandant suprême de l’armée. Par exemple les colonels KABUNDI Innocent du 8ème secteur dans l’axe MWENGA au Sud‐Kivu et MICHO Claude du 107ème régiment n’ont pas accepté cette aventure qu’ils ont qualifiée d’une déviation. C’est ce qui aurait amené les militaires du 103ème Régiment à attenter à la vie du colonel KIFARU lors qu’il rentrait de GOMA au niveau d’un village KAMBARA tout proche de NYABIBWE.
D’après des sources militaires, pendant cette réunion, des rayons d’action ont été confiés aux différents officiers qui semblent être les plus fidèles au général Bosco et aptes pour sensibiliser et mobiliser des troupes afin de mieux coordonner leurs différentes actions:
3 Un exemple des menaces contre des officiers ex‐Mai Mai sont les multiples tentatives d’arrêter certains d’entre eux qui se trouvaient à Uvira, cas typique du Colonel NYERERE BUNANA en avril 2011 et le Colonel BALEKE en juin 2011
4L’Union Européenne, le Centre Carter, l’église catholique, et autres ONGDH tant nationales qu’internationales ont critiqué presque toutes les phases et dimensions du scrutin : l’organisation précipitée, la tenue et déroulement du scrutin, la manière dont s’est passée la compilation dans les différents CLCR (centre local de compilation des résultats), etc.
5 Le cas le plus éloquent c’est lui du colonel KIFARU NYIRAGIYE du 111èmeRgt., le colonel MICHO CLAUDE, le colonel KABUNDI au secteur de MWENGA‐SHABUNDA.
Axes de mobilisation des troupespour la défection au Sud‐Kivu6 :
‐ AXE UVIRA‐FIZI était confié au colonel BERNARD BYAMUNGU (ex‐CNDP) dit « Tiger One », commandant 9ème secteur à Uvira que secondera le colonel Edmond SADAM (ex‐
PARECO), commandant 10ème secteuràFizi
‐ AXE BUKAVU‐MWENGA et SHABUNDA était l’apanage du colonel SULTANI MAKENGA et ses acolytes
‐ AXE KALEHE‐BUNYAKIRI était confié au colonel BIYOYO qui lâchera prise par la suite
1. Des signes précurseurs
La désobéissance de ces officiers ex‐CNDP et ex‐PARECO n’est pas venue comme une surprise. Même avant la tentative d’arrestation de Bosco, il y a eu des tensions liées au fait que ces factions avaient un commandement parallèle. Par exemple, le commandant des OPS AMANI LEO au Sud Kivu, le colonel DELPHIN KAHIMBI apparaissait comme un simple figurant dans la chaine de commandement, comme tout était revenu au col.
MAKENGA. A Uvira c’était le colonel BERNARD BYAMUNGU qui était en charge et qui avait un commandement parallèle. Par exemple, le lieutenant‐.colonel ERIC NGABO dit ZAIROIS (ex‐
CNDP) du 2ème bataillon au sein du 104ème régiment ne rendez compte ni recevez des ordres qui émanaient de la hiérarchie de son régiment, il répondait seulement aux colonels Byamungu et Makenga. Il en est de même pour la gestion du 10ème secteur qui dépendait intégralement du 9ème Secteur étant donné que pour toute décision il fallait d’abord chercher la permission du Bernard.
Cette nébuleuse a créé une chaine de protection dans leurs zones d’influence, dans la mesure où certains officiers de cette obédience commençaient à se comporter comme des seigneurs de guerres tout en se considérant comme des intouchables ; cette indisciplines s’est manifestée dans toute la province du Sud‐Kivu, surtout à travers des associations des malfaiteursbien organisées, le favoritisme, l’affairisme, l’ingérence dans la justice, le règlement des comptes, l’implication dans le trafic illicite et l’exploitation minière et les violations des droits humains.
Par exemple, au niveau de FIZI des militaires du 105ème régiment basé à Baraka ont commencé à se diviser selon qu’ils étaient de telle ou telle autre obédience. Ce divisionnisme a commencé avec le remplacement du 1er commandant dudit régiment( le colonel OPIA BONDANI) par le colonel SAMUEL NSABIMANA et du colonel DAVID, commandant du 1051èmebataillon,qui a été remplacé par le Col. MUCHO (ex‐CNDP).
Malheureusement, le col. NSABIMANA a opté pour aggraver le divisionnisme, à travers des accusations calomnieuses portées contre les officiers qui étaient dans des brigades intégrées.
Il s’est fait passer pour un intouchable et un homme d’affaire. Par exemple, il s’est lancé dans le
6 C’est de cette façon là que cette cartographie nous a été donnée au niveau du topographe de la 10ème R.M
commerce maritime illicite sur le lac Tanganyika, l’extorsion dans le carré minier de MAKAMA et des menaces contre des ONG à Baraka l’accusant des violations des droits de l’homme à outrance.
2. De la dissidence proprement‐dite
2.1. En Territoire de FIZI
a) A LULIMBA
La confusion a régné au sujet de la division au sein des FARDC depuis le 31 mars 2012 et la population ne savait plus à quel saint se vouer. La nuit du 01 au 02 avril 2012 aux environs de 23H, les éléments FARDC du 112ème régiment que dirige le colonel. SAMY MATUMO ont créé deux camps dont l’un pour des soldats de l’expression Rwandophone et l’autre pour ceux encore fidèles à l’armée régulière. Cette situation a dégénéré jusqu’à un échange des tirs entre ces deux factions entrainant ainsi deux morts du côté des mutins et un du côté FARDC loyalistes. Au lendemain matin les militaires dissidents ont pris la route vers Fizi où ils ont tenté de trouver le colonel NSABIMANA du 105ème régiment avec d’autres qui les attendaient pour faire la route de Nord Kivu via UVIRA où tout était coordonné.
b) A BARAKA
Les militaires de BARAKA se sont eux aussi divisés comme l’ont fait leurs camarades dans la solidarité négative. C’est ainsi qu’au même moment que ça crépitait à LULIMBA la situation sécuritaire se dégradait au niveau de BARAKA où les dissidents voulant s’emparer du dépôt d’armement du 105èmerégiment ont commencé à tirer à l’air dans les après‐midi du 01 avril 2012. Des sources militaires que nous avons jointes, on a appris qu’il s’agirait d’un mécontentement des militaires qui réclameraient leurs soldes qui seraient déjà à BARAKA il y a une semaine. Etant donné que le consigne était donné au chargé de paie de geler cet argent pour faciliter les voyages des dissidents ; Nos conclusions abonderaient dans le sens de dire qu’il s’agissait là d’un plan bien monté depuis la réunion de GOMA. Certains éléments FARDC de la force régulière contactés ont confirmé que les dissidents voulaient en outre s’emparer des armes lourdes qui leur serviront pour affronter toutes les éventualités partout dans leurs chemins vers le Nord‐Kivu.
Pendant ce temps, ces officiers dissidents était en communication étroite avec les colonels Bernard et Saddam, qui selon nos sources, étaient jusque‐là des cerveaux et des moteurs de cette affaire au sud de la province. Ces derniers n’attendaient que l’arrivée sur UVIRA de leurs amis pour enclencher les mêmes troubles au
niveau de cette cité, entretemps déjà sous contrôle de BERNARD et son condisciple EDMOND.
Le coup était planifié sur base du temps assez court, dans la mesure où il fallait que ceux qui venaient de BARAKA devraient arriver à UVIRA le 02 Avril 2012. Mais comme ils voulaient évacuer leurs dépendants et les véhicules qu’ils ont réquisitionnés de force pour récupérer leurs amis de LULIMBA ont tardé de les atteindre à BARAKA à temps. C’est ça le motif qui a fait retarder la vraie opération de dissidence dans la cité d’Uvira.
c) A MBOKO
La défection n’a pas manqué de toucher les militaires du 105eme régiment qui étaient basés dans cette entité, le chef‐lieu du secteur de TANGANYIKA. Toute la journée du dimanche 01 avril 2012 était caractérisée par des tensions entre compagnons de luttes, mais il a fallu entendre le lendemain pour que les choses s’empirent. C’est suite à l’ordre que le colonel KAVUNDJA, commandant second du 1052ème bataillon, a donné aux éléments loyalistes de barrer la route aux dissidents qui provenaient de BARAKA avec NSABIMANA à la tête que des tirs ont été entendues dans cette contrée de FIZI.
Selon nos sources KAVUNDJA a instruit aux FARDC loyalistes de tout faire pour intercepter NSABIMANA qui fuirait avec leurs soldes.Cet état de choses a duré jusqu’à 20h. Furieux du fait que NSABIMANA n’était pas arrivé avec leurs soldes, des soldats à son attente ont commencé à tirer à l’air de 20h jusqu’à 22h, croyant que les dissidents seraient passés par une autre voie vers UVIRA . D’autres sources, par contre, nous ont dit que le colonel KAVUNDJA, pour éviter les pires et limiter les dégâts, a dit aux soldats en colère qu’il avait leurs soldes et il allait leur payer, et c’est ce qui a justifié le crépitement des balles ce lundi 02avril 2012 pour manifester leurs joies. C’est ainsi que toutes les troupes qui étaient positionnées dans les collines de MBOKO sont descendues pour ainsi attendre la toute dernière décision de la hiérarchie en rapport avec l’événement.
Signalons qu’après le passage des dissidents le 04 Avril 2012 les MaiMai YAKUTUMBA commandé le colonel BWASAKALA ont brièvement occupé les localités de MUKWEZI et celle de KABONDOZI. Il convient en outre de signaler que ces hors la loi n’ont pas occupé ces localités pour s’affronter aux dissidents mais plus tôt pour en profiter de l’imbroglio qui s’observait à cette période.
2.2. En territoire d’UVIRA
Comme nous l’avons signalé, le 9ème secteur était le moteur de toute l’évolution de la situation de dissidences dans le sud de la province du Sud‐
Kivu. Voilà pourquoi nous devons conclured’avance que c’est à ce niveau ici que toute la carte se jouait.
a) A LEMERA
Après la circulation de la nouvelle ayant fait état de l’attaque contre la personne du col. KIFARU NYIRAGIYE (ex‐PARECO), commandant du 111ème régiment par des hommesarmés que nos sources attribuent aux FARDC du 103ème , des soldats de l’expression Rwandophone issus du mouvement PARECO ont commencé à s’agiter au motif qu’ils vont se mutiner pour aller venger le leur et quitter le rang de l’armée. C’est après des actions tendant à les maitriser, alors qu’ils commençaient déjà à se diriger vers les hauts plateaux de LEMERA, que ces soldats sont revenus à la raison et la situation s’est rétablie.
b) DANS LA CITE D’UVIRA et SES ENVIRONS
Le colonel Bernard, après avoir tenté en vain de piller la banque d’Uvira depuis le 02 avril 2012, a résolument fait défection dans la nuit du 03 au 04 avril 2012 aux environs de 3h du matin. Il a trainé derrière lui un grand nombre d’éléments FARDC dont certains, craignant leurs morts, l’ont, malgré eux, suivi avant de prendre conscience et trouver une occasion pour le fuir et rejoindre le rang.7Il sied de noter que lors de sa montée avec ses disciples Bernard a décidé de mettre à feu une bonne cargaison de munitions et armes qui selon les sources, pesaient lourd afin d’alléger la charge pour mieux monter et escalader les collines à la direction desquelles son itinéraire était signalé. Lors de son départ, il a pris la route de MWAMI vers KABINDULA pour ainsi atteindre MUZINDA où était signalée sa 1ère escale avant de poursuivre.
Il est utile de signaler que la nuit du 03 au 04 avril aux environs de 19h, les militaires loyalistes, en toute discrétion, ne sachant plus quoi faire, ont tenté de contacter le colonel MANDE, commandant adjoint (Ops/Rens) du 9ème secteur, pour lui présenter le souci de combattre les dissidents qui sèment une terreur dans leur secteur. Ce dernier leur a présenté l’état de lieu sur le fait qu’il n’y avait plus aucune arme de pointe étant donné que Bernard avait tout amené. Comme personne ne peut pas s’aventurer d’amorces un inégal et dangereux combat, il a conclu par leur dire qu’il est en contact avec la hiérarchie (10ème R.M et AMANI LEO).8
D’après quelques soldats qu’on a contactés à ce sujet, le colonel Bernard gérait ce secteur comme une propriété privée et avait de préférence
7 C’est notamment le cas de capitaine KASEREKA, son chauffeur, le colonel KALAMBAYI (commandant Q.G. 9ème secteur) et ses 4 gardes du corps ainsi le cuisinier de Bernard B. et bien d’autres qui ont décidé de descendre au petit matin de la journée même de leur défection.
8 C’était au cours d’une réunion clandestine tenue dans la clôture voisine au centre hydro‐biologique de recherches “C.R.H.” que le colonel cité tenait ces propos à l’endroit des vaillants FARDC
aux seuls soldats issus de CNDP, ce qui a fait qu’on le craignait jusqu’à la fin de son aventure, étant donné qu’il avait une gâchette facile pourlaisser tuer qui ce soit.
On doit noter que le soir du 03 avril, le colonel Bernard a intimé l’ordre, par le biais des colonels ERIC NGABO dit ZAIROIS du 1041èmebataillon et ALPHONSE, T2 (Officier des Renseignements) du 9èmesecteurinterdisant toute entrée des véhicules militaires qui proviendrait de BUKAVU ou au nord de la cité. C’est dans ce contexte qu’une embuscade a été tendue au niveau de KALA/village d’enfants SOS contre la délégation qui venait de BUKAVU dirigée parles colonels KAHIMBI et MICHEL MAKANIKA, lespionniers qui ont sauvé, de justesse la population d’Uvira. Quittée à BUKAVU dans les après‐midi, cette délégation, avec un grand renfortrécupéré à LUVUNGI comme à SANGE, est arrivée à Uviraà 2h du matin ce 04 avril après avoir échouée des tirs au niveau du pont RUVUZA/ SANGE par des soldats dissidents du capitaine MUGABO de NDUNDA. C’est grâce à un secours venu de KABUNAMBO que ces officiers supérieurs avec le renfort ont continué avec leur mission et ont atteint leur objectif Uvira. Juste à son arrivée, le colonel KAHIMBI a appelé Bernard pour solliciter sa reddition mais en vain. Selon des sources militaires Bernard a répondu à KAHIMBI violement et lui a dit qu’il est prêt pour l’affronter avec sa troupe.
c) DANS L’AXE KIGONGO
La population des localités KABIMBA, KATONGO et KIGONGO en groupement de KALUNGWE/BAVIRA s’est réveillée le 04 avril avec unepsychose dans leurs visages, suite à l’absence quasi‐totale des militaires dans leurs positions habituelles.
Ce nuit à 04h, le commandant de la compagnie en place et tous les éléments se sont dirigés vers les collines qui surplombent ces localités en route vers MUHETA et KITU, où ils attendaient l’arrivée des dissidents de BARAKA pour les rejoindre. Deux heures après ce constat, les habitants ont aussi aperçu deux camions (Toyota et Fuso) et deux jeeps des FARDC au niveau du pont RUZOZI/ KABIMBA. Il s’agissait là de la délégation tant attendue des dissidents qui provenaientde BARAKA.A mesure que le temps passe les dissidents avec NSABIMANA ont manifesté leurs colères et l’intention de ne pas négocier, ils ont en outre exprimé leurs fermes décisions de combattre les FARDC une fois que KAHIMBI se présenterait en ce lieu. Aussitôt arrivé, le colonel Delphin, ayant appris cette nouvelle, a directement autorisé aux FARDC loyalistes d’ouvrir le feu et c’est comme ça qu’ont commencé des affrontements à ce niveau avec comme bilan : un dissident tué sur le champ de batail et trois dépendants tués, dont une femme et deux enfants, ainsi que trois blessés dont deux paisibles citoyens qui allient au champ.
Face à cette faiblesse, les dissidentsen provenance de FIZI ont été obligés de décrocher et abandonner tout ce qu’ils avaient dans les véhicules (munitions et armes) à l’exception de l’argent détournés. Puis ils ont emprunté l’itinéraire des Hauts Plateaux d’Uvira dans le but de rejoindre Bernard et sa suite après trois jours soit le 07 Avril 2012 au niveau des Hauts Plateaux de MARUNGU/KAHOLOLO.
Il faut noter que d’autres dissidences étaient enregistrées çà et là dans notre rayon d’action, notamment le cas du capitaine MUGABO de la compagnie qui était basée à RUSABAGI à l’est de la cité de SANGE qui, en date du 04 avril,a pris fuite avec quatre de ces éléments. A KILIBA c’est tout un pelletons qui a fait défection pour ainsi rejoindre ZAIROIS et Bernard dans le Moyens Plateaux d’Uvira ce 04 Avril 2012 vers 20h. De la même façon, dans le groupement de BIJOMBO, le major NOEL PIERRE du 111ème régiment de la compagnie basée à MURANVIA a fait défection en date du 04 avril 2012 pour ainsi suivre et respecter le mot d’ordre donné par le col BYAMUNGU. Néanmoins, le S2 BIZIMANA, de la même compagnie, qui est un sujet Munyamulenge, avec d’autres éléments de son obédienceayant contesté de s’aligner aux dissidents a fui vers Uvira de peur qu’il soit tué par ces inciviques.
2.3 En Territoire de WALUNGU
a) A KAMANYOLA
Dans la nuit du 04 au 05 avril 2012 des soldats de l’expression Rwandophone de la compagnie spéciale ont fait défection pour se diriger vers les Moyens Plateaux d’ITARA à MUNANIRA pour ainsi atteindre KASHAMA et rejoindre Bernard et ZAIROIS. Malgré des efforts fournis par la compagnie de LUBARIKA afin d’intercepter ces ennemis de la paix, ils ont réussi à traverser le filet pour ainsi s’aligner aux dissidents de NYANGEZI/KARONGO qui se dirigeaient vers les limites de KAZIBA et MUHUZI.
2.4. En Territoire de MWENGA
Cette fièvre de dissidence n’a pas manqué de contaminer les soldats qui sont déployés dans cette contrée, mais il convient de souligner que peu de cas de tentatives ont été signalés dans le 109ème régiment où les soldats de l’unité du colonel CIVIRI se regardaient en chien de défaillance à KAMITUGA depuis le 04 Avril 2012. Il a fallu l’arrivée du colonel KAHIMBI pour apaiser les tensions qui se faisaient déjà sentir. A LUHINJA, par contre, les soldats qui tentaient de suivre ce mouvement se voyaient sévèrement punis par le colonel MICHO Claude que tout le monde croyait être en faveur de cette déviation faite par ses anciens amis. C’est le cas d’un capitaine qui a été tué vers les limites LUHINJA‐
KAZIBA.
3. Itinéraire suivi par les dissidents
Les dissidents qui ont réussi de fuir les territoires d’Uvira et de FIZI en direction vers le Nord‐Kivu ont emprunté l’itinéraire suivant :
Après leur retrouvaille au niveau des Hauts Plateaux de MARUNGU, le 07avril 2012, ils se sont dirigés vers RURAMBO pour une petite escale à KASHAMA. Le mercredi 12 avril 2012 des éléments du 42ème bataillon de Force de Réaction Rapide sont venusau secours des quelques militaires du 111èmerégiment quiont affrontés les dissidents jusqu’à les amener dans les hauteurs de MUHUZI en direction de KIGOGO, KILIMBWE et KASHINDABA, où par le canal du colonel SADDAM Edmond et le lieutenant‐colonel NSABIMANA Samuel, ils ont bénéficiés de l’hospitalité des chefs des FDLR qui font la loi dans cette contrée de la chefferie de LWINDI. C’est ainsi qu’après avoir été informés, les autorités des FARDC ont initié des opérations de grandes envergures pour terminer leur traque. Mais avant la capture du leader de ce groupe, ils ont fait irruption dans les localités périphériques de BURINYI où les militaires du 107ème régiment les ont pourchasséset repoussés vers KIGOGO. Devant cette traque lancée contre ces dissidents dans les Moyens Plateaux de KASIKA,il leur a été difficile pour échapper. Ils ont tenté de descendre vers MULAMBOZI en direction de KAMITUGA où le bataillon du colonel DAVID les a interceptés et dispersé. C’est à cette occasion que la séparation Eric NGABO dit ZAIROIS et NSABIMANA d’un côté et SADDAM et BYAMUNGU de l’autre côté a eu lieu, ce qui rendra la tâche difficile à Bernard étant donné qu’il ne maitrisait pas la géographie de la zone.
En date du 17 avril 2012 des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus dans les hauteurs de KIGOGO au niveau de MWENGA‐centre et KASIKA et la panique a guetté la population qui suivait de près l’évolution de la situation. C’est au petit matin du 18 Avril 2012 que notre équipe a croisé au niveau de KALAMA un camion FUSO à bord duquel Bernard, sous menotte, et une soixantaine des soldats dissidents désarmés y ont pris place. Des sources militaires on a appris à ce niveau que EDMOND SADDAM a réussi a échappé au filet des FARDC et il serait retourné encore aux bons soins des FDLR avec ses quatre gardes du corps. C’est qui a justifié un renforcement de fouille systématique dans toutes les barrières de la Route Nationale n°2(BUKAVU‐ MWENGA), en vue de voir si les services de sécurités peuvent mettre la main sur ce fugitif.Il se rendra plus tard.
4. Des conséquences
Cette situation des dissidences a produit des conséquences très néfastes dans la vie de la population. En dépit des morts signalés ci‐haut en terme de bilan des certains accrochages observés ici et là dans les différents passages des dissidents, il faut signaler que les violations des droits de l’homme en général et celles des enfants en particuliers ont été constamment enregistrées :
En Territoire de Fizi
Toutes les deux parties impliquées dans cette crise ont tramp dans les violations des droits de l’homme :
Des attaques contre des humanitaires ; dans la nuit du 03 au 04 avril 2012 les militaires loyalistes ont fait irruption dans les installations des ONGI suivantes : NRC, AMI et MSF‐Hollandà BARAKA. A cette occasion ils ont pillé des biens de valeurs dont téléphones Thuraya, Hand‐set ainsi que des sommes importantes de l’argent. Des extorsions des biens de la population dans des maisons ont été aussi signalées dans la même cité. La structure étatique ayant la protection des réfugiés dans sa mission « CNR » n’a pas été épargnée des comportements des FARDC incontrôlées. Devant cet aspect de chose, les ONGs humanitaires ont été obligées de quitter et fermer leurs bases respectives vers un lieu sécurisé.
C’est aux environs des 13h du 04 avril que on apercevra une colonne assez longue des véhicules des ONGI escortées par la MONUSCO (MSF, NRC, COOPI, TearFund, ZOA et autres), après le UNHCR et GIZ aient quitté le lieu le 02 Avril 2012.
Après avoir eu cette information ayant trait au comportement irresponsable des FARDC, les MaiMai de YAKUTUMBA sous le commandement du colonel ETUNGANO EBUELA ont décidé d’arriver à BARAKA depuis KIKONDE.
Heureusement, ils se sont arrêtés au niveau de KATANGA (12 Km vers Fizi).
En territoire d’Uvira :
Sauf des cas de travaux forcés enregistrés lors de tout passage des dissidents dans les différentes localités dans les Moyens et Hauts Plateaux du territoire susvisé, il sied de soulever le mouvement de population qui s’est déplacée de KABIMBA et KATONGO vers la cité d’UVIRA. Au total 16 ménages se sont déplacé de suite des affrontements survenus dans ce périmètre du groupement de KALUNGWE en chefferie de BAVIRA. Lors que nous les avons approchés ils nous ont déclaré que des militaires loyalistes se sont lancés dans des pillages des boutiques et autres installations. Dans ce même ordre du contexte, il faut aussi noter qu’un dépôt relais de la bière ainsi que tous les petits bistrots disséminés à KATONGO ont été dévalisés par des FARDC après fuite des dissidents venus de BARAKA.
Comme on le sait, la destruction méchante n’a pas manqué d’être signalée. Les dissidents dirigés par Bernard ont, lors de leur montée, mis à feu toutes les cabanes servant de positions pour les FARDC à RUGONGO. Mais avant cela, Bernard a incendié une importante cargaison des munitions et d’armes. Notons également que la jeep
au moyen de laquelle il est quitté Uvira a été piégée9après d’abord’ avoir effacé des annotations « 9ème secteur » qui s’y trouvaient, de sorte qu’au moindre mouvement ça exploserait. C’est grâce à l’information fournie par le chauffeur que cette tentative a été déjouée.
Les situations sécuritaires du 04 et 05 avril 2012 ont paralysé toutes les activités de la cité d’Uvira. Des vendeurs des divers dans le marché KALIMABENGE vers le port ont perdu beaucoupd’articles suite à des mouvements intempestifs de panique qui s’accentuaient à chaque fois que les motards ou toute autre personne commençaient à fuir. Il en est de même pour les vendeurs des matelas dans le quartier commercial de MULONGWE au nord de la cité.Le 05 avril 2012, suite aux coups de feu qui ont retenti au quartier KASENGA, suite aux accrochages survenus entre les Mai Mai de BALEKE et les FARDC qui venaient de BUKAVU pour monter vers KITUNDU afin de barrer la route au colonel Bernard, quatre civiles ont été blessés par ballés dites perdues et cette situation a replongé à nouveau la ville d’Uvira dans sa panique d’hier et toutes les activités étaient paralysées.
D’après nos sources, lors de leur passage de BIJOJO vers RURAMBO des dissidents ont fait transporter leurs effets par des civils. Ils ont pris 17 hommes dont 3 enfants comme transporteurs. Des cas de collectes forcées des vivres ont aussi été signalés à LUBEMBA, KIGARAMA, MUHUZI …
En territoire de WALUNGU et MWENGA
C’est depuis cette défection que sur toute la Route Nationale n°2 (BUKAVU‐ MWENGA)des positions militaires ont été dressées à chaque courbure. On y rencontrait des enfants qui étaient, volontairement ou non, utilisés par des militaires FARDCdu 107èmeet 108ème régiments. Les cas les plus éloquents sont ceux des : CIDASA/KASIKA, KALAMA/ KILUNGUTWE et bien d’autres villages parsemés dans cette route.
En outre, il y a eu des collectes des vivres dans les différents marchés qui se tiennent en des endroits différents près de cette route, c’est le cas du marché de CIDASA,KALAMBI, BUTUZA, MUGOGO et autres.
Signalons par ailleurs que l’axe étant devenu sur militarisé, des usagers de la route n°2 ont subi des manques à gagner dans leurs planifications ordinaires. Des sources des conducteurs pratiquant cette route, il ressort que tout chauffeur doit dépenser une somme de 175.OOO FC pour effectuer un aller et retour aulieu de
9Le colonel Bernard BYAMUNGU a piégé la jeep FARDC par une grenade de 10 tonnes au niveau de volant dans le tableau de bord dans le but de la faire exploser et tuer tout celui qui osera de la prendre ; elle est restée à KABINDULA à peine une semaine car il a fallu attendre des gens pour la déminer
95.OOOF.Cqu’il donnait auparavant aux policiers de roulage de la CNPR, au DEMIAP, à l’ANR et autresservices étatiques; cas flagrant du non‐respect au droit de liberté de circuler.
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Au Gouvernement de la RDC
Le gouvernement de la RDC fera milieu en procédant aux campagnes de sensibilisation et éducation aux militaires nouvellement réintégrés dans l’armée régulière afin de les amener à la raison pour qu’ils se sentent tous soldats des FARDC, tout en tenant compte de l’égalité, de la compétence et de la qualité morale, intellectuelle et physique dans l’octroi de postes de commandement au sein de l’armée
De prendre des mesures adéquates pour éviter que les officiers FARDC s’enrichissent excessivement, comme Bernard BYAMUNGU, puis deviennent des intouchables et créent leurs systèmes d’influence et du commandement parallèle.
A la communauté internationale
De continuer à accompagner le gouvernement congolais dans la réforme du système de la sécurité et de la justice afin d’éradiquer l’impunité, le clientélisme et favoritisme qui gangrènent la gestion de l’armée, de l’ANR et de la police en mettant à leur dispositions des moyens aux initiatives des recherches éclairent mieux la gestion et la fonctionnement des services de sécurité et leurs impacts sur la sécurité de la population.
De renforcer la capacité sous toutes ses formes des organisations de la société civile dans l’étude, analyse et la gestion desconfits.
A la coordination de la société civile
De mener des actions de plaidoyer pour obtenir le relèvement des barrières et le respect de la liberté de circuler reconnu à tout être humain dans l’axe Mwenga‐Bukavu.
De tout mettre en œuvre pour que les acquis de la paix ne soient voués à l’échec suite aux manipulations des certains leaders des communautés (politiciens) qui vivent toujours de la division qu’ils entretiennent au sein des différentes communautés pour s’accrocher à leurs pouvoir alors qu’à bien voir les choses ils ne font rien pour cette communauté qu’ils prennent en otage.
Une Armée Républicaine et Professionnelle qui remplit fidèlement sa mission régalienne reste le pilier et le symbole d’une fierté de la population du pays pour laquelle elle est appelée à
garantir son intégrité
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