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Kabila face àson destin ! Joseph

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LA CITE AFRICAINE N° 1297 DU 31 OCTOBRE 2017

Le Viseur

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25ÈME ANNÉE - N° 1297 DU 31 OCT 2017 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B-Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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Sur le perron du siège de la CENI, ils n’affichaient pas fière allure, Corneille Nangaa et ses collègues de la centrale électorale. Nos com- missaires étaient visiblement à la peine au sortir de leur entretien, vendredi dernier, avec Nikky Haley, l’envoyée spéciale de Donald Trump.

Penauds, mine déconfite, ils encaissaient tels des coups auxquels ils ne pouvaient réagir, le sermon de l’ambassadrice américaine qui martelait sèchement que les élections en RDC devront se tenir en 2018, que les Etats- Unis et la communauté internationale ne soutien- dront ni ne financeront des élections qui se tiendraient au-delà de cette échéance. Durant la séance de travail qu’ils venaient d’avoir plus tôt, Nangaa et son équipe avaient égrené leur habituel chapelet de con- traintes techniques, logistiques, financières, législatives, qui rendent impossible la tenue des élections présidentielle, législatives avant fin 2019. En pure perte ! Nikky Haley est restée ferme dans sa conviction que ces élections peuvent, et doivent, se tenir en 2018, et a appelé la

Techniquement impossible !

Donald Trump met la pression

Joseph

Kabila face à son destin !

Des constructeurs allemands intéressés au Projet d’érection de la Cité Maman Olive pour les sinistrés des

inondations de décembre 2016 à Boma

Retombées du passage de Nikki Halley à Kinshasa

Nouveau Dialogue politique avant décembre

OSCEP-GOUVERNEMENT

Fière chandelle au DG St- Augustin MUENDAMBALI

Il a réussi la signature d’acte d’engagement éthique

avec le gouvernement Bruno Tshibala

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ACTUALITES LA CITE AFRICAINE

La délégation de l’Union Européenne (UE) en accord avec les chefs de mission des Etats-Unis, de la Suisse et du Canada affirment dans un communiqué publié ce mer- credi 25 octobre qu’ils sont profondément préoccupés par les restrictions à la liberté de réunion imposée par le gou- vernement de la RDC et les autorités locales.

La délégation regrette par- ticulièrement l’arrestation le 22

Il n’aura fallu que d’un week-end pour que le slo- gan « Transition sans Kabila» disparaisse du discours des acteurs poli- tiques de l’opposition con- golaise, pour faire place immédiatement à l’exi- gence des « garanties in- ternationales » pour une tenue effective des élec- tions en 2018, la nouvelle échéance-fétiche de la classe politique congo- laise, fixée unilatéralement par l’Ambassadeur améri- cain auprès des Nations- Unies Nikki Haley, lors de son passage à Kinshasa la semaine dernière.

Durant son séjour de trois jours sur le sol con- golais, l’Envoyée spéciale du Président américain Donald Trump a dit à la classe politique tout ce qu’on attendait pas qu’elle dise, au regard surtout de ses prises de position an- térieures sur la crise poli- tique en République Dé- mocratique du Congo du haut de la tribune de l’Onu, et a plutôt profité de l’oc- casion pour ôter toute illu- sion aux acteurs politiques de l’opposition qui atten- daient d’elle qu’elle dise

sans ambages à Joseph Kabila de faire ses baga- ges et de s’en aller sans faire des histoires, « avant qu’il ne soit trop tard », comme l’avait fait en son temps son illustre prédé- cesseur Bill Richardson à l’encontre de feu Maréchal Mobutu. Au lendemain de la visite de l’émissaire américain à Kinshasa, c’est pratiquement un sen- timent de frustration qui prévaut désormais au sein de l’opposition anti-Kabila.

Là où celle-ci attendait des mots d’ordre commi- natoires à débarrasser le plancher au plus vite, elle n’a reçu qu’un appel gé- néral à toutes les parties prenantes à la crise à

« mettre la main à la pâte ». Et là où elle atten- dait un appui ferme pour les élections en décembre 2017, c’est plutôt un nou- veau « glissement » non contraignant pour 2018 qui lui a été proposé. Bref de quoi en perdre leur latin à des acteurs politiques

« enragés » comme Martin Fayulu et d’autres du même acabit. L’oppo- sition congolaise a tou- jours été prompte à s’en-

flammer sur toute déclara- tion incendiaire contre le régime en place provenant des capitales occidentales et croit dur comme fer que sa quête du pouvoir ne proviendra que d’un ukase de la communauté dite in- ternationale, au nom de la- quelle d’ailleurs, l’envoyée spéciale de Donald Trump a prétendu parler durant son séjour congolais.

Par ailleurs, les acteurs politiques congolais sem- blent toujours ignorer qu’il existe souvent une marge entre les déclarations di- plomatiques même les plus dithyrambiques et les du- res et souvent sécrètes réalités des relations en- tre Etats. Les acteurs de l’opposition avaient pour- tant toutes les raisons de se méfier des retombées du séjour congolais de Nikki Halley. D’abord parce qu’il y a encore quelques semaines, son chef le Président Donald Trump regrettait publique- ment les erreurs commi- ses par son pays et ses alliés européens en faisant des champs de ruines et de désolation des pays ja- dis prospères comme la Li-

bye de Kadhafi ou l’Irak de Saddam Hussein, ce qui oblige aujourd’hui les Etats-Unis à engloutir des milliards de dollars dans des guerres interminables contre le terrorisme. De quoi les dissuader désor- mais à ouvrir de nouveaux fronts ailleurs sur un con- tinent où les américains sont déjà aux prises avec la nébuleuse Boko Haram, les djihadistes en Afrique de l’Ouest ou les Shebab en Somalie.

Ensuite, parce qu’avant d’atterrir à Kinshasa, Nikki Halley a eu la prudence de faire une escale à Addis- Abeba, le siège de l’Union africaine qui, de son côté préconise la plus grande prudence dans l’approche de la crise en Rdc, mais dont les dirigeants, pour cette même raison, ont été récemment traités d’ « aventuriers » par certains ténors de l’oppo- sition congolaise. Pourtant, cette escale éthiopienne démontre à suffisance de la volonté américaine et même occidentale de sous-traiter désormais les crises du continent par l’organisation régionale qui

est sensée mieux en maî- triser les contours. Pour en revenir à la crise politique en Rdc, les adversaires nationaux du régime Kabila ont fini, avec le ré- cent séjour de Nikki Hal- ley dans la capitale con- golaise, leur tour de table des capitales occidenta- les, après de nombreuses virées à Bruxelles, Paris, Washington, New-York et Genève, sans autre résul- tat palpable que des dîners arrosés et des bonnes pa- roles de leurs soutiens.

Ne leur reste plus que la scène nationale comme théâtre d’opération pour faire gagner leurs thèses.

Et désormais, ils auront le choix entre persister sur la voie de la rue qui, jusque- là, n’a pas produit des ré- sultats probants, ou de re- venir à la table de négo- ciations pour un nouveau deal sur le processus électoral avec ce même pouvoir qui décidément, semble tenir droit dans ses bottes, en dépit de tous les vents contraires qui le se- couent dans tous les sens.

LOLO LUASU B.

octobre dernier de nombreux membres de l’opposition à Lubumbashi. Elle appuie l’ap- pel de la MONUSCO à leur li- bération.

Pour ces chefs de mission en RDC, l’interdiction des réu- nions publiques, la perturba- tion d’activités politiques paci- fiques et les arrestations arbi- traires sont incompatibles avec les normes démocrati- ques, en particulier la liberté de réunion et d’expression,

que garantit la constitution con- golaise. Ils recommandent que des élections pacifiques et cré- dibles puissent se tenir en con- formité avec l’accord de la Saint Sylvestre et souhaitent que tous les dirigeants politi- ques et membres de la société civile puissent être libres de tenir des réunions publiques.

« De ce fait, poursuit le communiqué, la délégation demande aux autorités de créer les conditions permettant

Retombées du passage de Nikki Halley à Kinshasa

Nouveau Dialogue

politique avant décembre

de tenir ces réunions dans la paix et la sécurité. Les citoyens congolais doivent se sentir li- bres d’y participer sans crainte de violences, d’arrestations arbitraires ou de représailles

», a-t-elle conclut.

Par ailleurs, ces chefs des délégations rappellent que les chefs des partis d’opposition ont également la responsabi- lité de s’assurer que leurs ac- tivités et leurs partisans res- pectent les normes démocra-

L’UE, la Suisse, les EU et le Canada préoccupés par les restrictions à la

liberté des réunions en RD Congo

tiques et l’Etat de droit.

Ce communiqué a été dif- fusé en rapport avec les inci- dents survenus en marge de la visite mouvementée de Fé- lix Tshisekedi, président du rassemblement à Lubumbashi où il a été brutalisé et empê- ché par les forces de police et de sécurité de tenir meeting pour sensibiliser ses combat- tants aux enjeux politiques de l’heure.

La Citaf

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NATION

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

Nikki Haley, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies avec rang de ministre et envoyée spéciale du président Donald Trump a regagné l’Amérique sa- medi, au terme d’une visite ma- rathon de deux jours en RDC.

Après s’être rendue en début de semaine en Éthiopie et au Soudan du Sud, elle est arrivée mercredi soir à Kinshasa, à bord d’un avion militaire, accompagnée de plus d’une trentaine de person- nes. Elle aura eu un agenda plein qui lui a permis de palper du doigt les réalités de ce vaste pays et d’avoir une photographie précise et exacte des problèmes qui s’y posent. Elle a tout vécu. D’abord jeudi, elle est à Goma, à bord d’un avion militaire, avant de prendre un hélicoptère de la MONUSCO pour Kitchanga, à environ 80 km.

Au pas de charge, elle y mène des discussions avec des respon- sables de la Monusco et visite un camp de déplacés internes.

Elle touche également du doigt la réalité des manifestations poli- tiques liées à la crise qui secoue la RDC du fait de la non tenue en temps voulu des élections.

A Kinshasa, elle rencontrera vendredi, notamment les évêques de la CENCO ayant piloté les négociations directes du Centre interdiocésain sanctionnées par l’accord du 31 décembre. Elle a une séance de travail avec la CENI, chargée de l’organisation des élections. Mais aussi avec les leaders de l’opposition pour en- tendre leurs récriminations. Elle a conféré également avec le pré- sident de l’Assemblée nationale, compte tenu du rôle du parlement dans l’adoption des lois essen- tielles liées à l’organisation des élections. Enfin, elle a discuté deux heures durant en tête à tête avec le président Joseph Kabila, qui cristallise la crise congolaise.

Après ce tour, ce serait bien le diable si cette étoile montante de l’administration américaine devait ne pas avoir cerné les tenants et les aboutissants de la probléma- tique de la crise congolaise.

Un Bill Richardson bis ? Bien avant son arrivée en RDC, Nikki Haley était précédée d’une réputation de diplomate pas du tout tendre avec la RDC, compte tenu de ses sorties peu amènes. « Les casques bleus de l’ONU en RDC sont en train d’aider un gouvernement cor- rompu qui inflige des comporte- ments prédateurs à son propre peuple », avait-elle entre autres lâché.

Opposée à l’entrée de la RDC au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, elle avait brocardé notre pays en des termes très durs : ‘’La Républi- que démocratique du Congo (RDC), un pays notoire pour sa répression politique, sa violence à l’égard des femmes et des en-

fants, ses arrestations et déten- tions arbitraires et ses assassi- nats et disparitions illégales, a été élue comme membre de ce qui est censé être l’instance la plus prééminente au monde en matière de droits de l’homme»… «L’élec- tion d’aujourd’hui est un exemple parmi tant d’autres de la raison pour laquelle le Conseil des droits de l’homme (CDH) manque de crédibilité et doit être réformé pour être préservé. ..»Nous avons besoin d’une voix unifiée de clarté morale avec le cran et l’intégrité nécessaires pour critiquer les États abusifs. Cette élection prouve encore une fois que le Conseil des droits de l’homme, tel qu’il est actuellement constitué, n’est pas cette voix».

Voilà pourquoi, d’aucuns esti- maient que le contact de Nikki Haley avec ce pays dont elle avait une image très négative allait constituer un tournant pour la suite des événements. Dans l’op- position, on caressait le rêve de voir se reproduire le scénario de Bill Richardson, ce médiateur de Bill Clinton, venu en 1997 récla- mer la tête de Mobutu. De même, pensaient ceux-là, l’émissaire de Trump allait venir donner un préa- vis de départ à Joseph Kabila, déjà fin mandat depuis fin 2016, mais qui prolonge son bail sans aucune perspective claire de quit- ter son fauteuil, les élections étant repoussées continuelle- ment.

Dans le camp au pouvoir, l’on ne s’attendait pas à de boulever- sements spectaculaires. Pour Lambert Mende, ministre de la communication et porte-parole du

gouvernement, Nikki

venait « évaluer les besoins réels de la Monusco ». « Je n’ai pas entendu autre chose », a-t-il as- suré.

Selon le ministre congolais des Affaires étrangères, She Okitundu, cette visite allait tour- ner autour des points fixés entre le gouvernement de la RDC et celui des Etats-Unis lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU. «Beaucoup de choses ont été dites sur la RDC. Le prési- dent Donald Trump a dépêché son ambassadeur à l’ONU afin de s’informer à la source».

Les évêques : ‘’Kabila doit s’engager explicite-

ment à quitter son fau- teuil’’

La rencontre de Nikki Haley avec la délégation de l’épiscopat congolais, composée de Mgrs Marcel Utembi et Fridolin Ambongo, respectivement prési- dent et vice-président de la CENCO, a tourné autour du pro- cessus électoral et de l’accord du 31 décembre dans son ensemble.Pour les évêques, la crise persiste du fait que l’accord de la Saint-Sylvestre n’est pas

appliqué de bonne foi et de ma- nière inclusive. Ils ont également souhaité la publication rapide d’un calendrier électoral réaliste et pré- cis.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le secrétaire géné- ral de la Cenco, l’abbé Donatien Nshole, a indiqué qu’outre la « publication rapide d’un calendrier électoral » par la Ceni, « les évê- ques ont appelé à la solidarité effective du gouvernement et du peuple américains » pour «obte- nir des acteurs politiques congo- lais, le respect effectif de la Constitution et l’application inté- grale de l’Accord de la Saint Syl- vestre ».

Les évêques sollicitent égale- ment du gouvernement américain son implication afin de demander au chef de l’Etat Joseph Kabila son engagement explicite à ne plus se représenter comme can- didat aux prochaines élections.

La Conférence épiscopale na- tionale du Congo appelle à la so- lidarité effective pour aider le peu- ple congolais à faire aboutir le processus électoral dans un dé- lai convenable et acceptable par toutes les parties prenantes.Dans ce cadre, la CENCO a demandé à Nikki Haley de « s’impliquer afin que le groupe d’experts désignés à la 72ème Assemblée Générale des Nations Unies, ait un pouvoir opérationnel au sein de la CENI afin de veiller vraiment au grain.

Nikki Haley qui est restée dans le schéma de la résolution 2348 du Conseil de sécurité quant au rôle de la CENCO, assure-t- on, demandé aux évêques de s’impliquer encore dans la recher- che de la solution à la crise. Ce qu’ils ont accepté moyennant les conditions exposées ci-haut.

L’opposition radicale d’une même voix pour

charger Kabila Félix Tshisekedi et Pierre Lumbi du RASSOP, Vital Kamerhe de l’UNC et Alliés et Eve Bazaïba du MLC & Front pour le respect de la constitution ont eux aussi rencontré l’envoyée spé- ciale du président américain. Ces opposants ont déclaré avoir ac- cordé leurs vues et avoir présenté un document commun en ce qui concerne la solution de sortie de crise pour l’avenir de la RDC. Eve Bazaiba, porte-parole circonstan- cielle de la délégation de l’oppo- sition, s’est abstenue d’en dire davantage sur leurs propositions, préférant réserver les détails des entretiens aux contacts directs avec leur base.

L’on sait néanmoins que le Rassemblement, dans un com- muniqué publié le 25 octobre, avait noté qu’il n’est pas possible d’organiser les élections dans le délai avec la composition actuelle du bureau de la CENI, inféodée au camp du pouvoir. « Le Ras- semblement constate que la di-

rection actuelle de la CENI n’a été capable ni de publier un ca- lendrier électoral, ni de confec- tionner à temps utile un fichier électoral pour permettre l’organi- sation rapide des élections. Elle s’est montrée totalement au ser- vice de la Majorité Présidentielle dont elle exécute les instructions pour bloquer le processus élec- toral », indiquait le communiqué signé par Pierre Lumbi, président du Conseil des sages. Par ailleurs, le Rassemblement des forces politiques et sociales ac- quises au changement, a orga- nisé un sit-in devant le quartier général de la Monusco à Goma, en rapport avec l’arrivée de l’am- bassadrice Nikki Haley. A travers ce sit-in, le Rassemblement di- sait vouloir attirer l’attention de Nikki Haley sur le climat politique actuel en RDC, en demandant à la communauté internationale de faire pression pour que « les élec- tions aient lieu dans le délai cons- titutionnel ».

Dans son mémorandum lu jeudi 26 octobre, à l’occasion de l’arrivée à Goma de Nikki Haley, le coordonnateur du Rassemble- ment au Nord-Kivu, jean baptiste Kasekwa a déclaré :

«Nous voulons demander à l’ambassadrice américaine et à travers tout le conseil de sécu- rité des Nations unies, qu’au 31 décembre, que Monsieur Kabila ne soit plus reconnu pour repré- senter la RDC, mais qu’égale- ment quelques sanctions ciblées soient déjà prises contre Kabila lui-même, contre tout son entou- rage».

Pour le Rassemblement, « la communauté internationale à tra- vers la MONUSCO a soutenu suffisamment la RDC pour que la paix revienne. Mais, on se rend compte aujourd’hui, qu’à cause de la volonté de M. Kabila de se maintenir au pouvoir, tous les ef- forts déployés par la communauté internationale sont réduits à néant. Le Nord Kivu, le Katanga, les Kasaï sont en proie aux vio- lences», a déploré Jean Baptiste Kasekwa.

Il a invité aussi le Conseil de sécurité de l’ONU à sanctionner tous ceux qui répriment l’exercice des manifestations publiques, et que les Etats Unis soutiennent toutes les opérations de la MONUSCO, et de la brigade d’in- tervention afin de neutraliser tous les groupes armés de la même manière que cela a été fait con- tre les rebelles du M23.

Pour ces opposants, il faut frapper l’entourage présidentiel au portefeuille : geler les avoirs à l’étranger, mais aussi interdire l’entourage du président de voya- ger. « 17 ans de Kabila, 17 ans de misère et de chômage ! Trop c’est trop ! », scandaient des di- zaines d’opposants qui manifes- taient pacifiquement jeudi devant le quartier général de la Monusco

à Goma.

De leur côté, les militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont interpellé jeudi l’ambassadrice américaine sur la nécessité du départ de Jo- seph Kabila « à la fin de cette année au plus tard, pour laisser place à une transition neutre, di- rigée par des personnalités intè- gres issues de la société civile

». Pour cela, la Lucha demande entre autres au gouvernement américain « d’imposer immédiate- ment des sanctions ciblées con- tre le président Joseph Kabila » et ses proches, et « d’initier et/ou soutenir l’adoption de sanctions similaires au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies ».

La Lucha a mis l’accent éga- lement sur le fait que « le chaos instauré en RDC influe aussi sur la stabilité de toute la région ».

Un argument auquel les USA sont particulièrement sensibles, vu que Donald Trump ne veut plus s’engager à fonds perdus dans des missions de maintien de la paix au monde.

Faire partir Kabila en 2018 par des élections

Après avoir rencontré la CENCO, la CENI et les oppo- sants, la diplomate américaine a eu un tête-à-tête avec le prési- dent Joseph Kabila vendredi en début de soirée.

Pour Léonard She Okitundu, qui n’en a pas fourni toute la quin- tessence, la rencontre a porté sur quatre rubriques : le redimensionnement de la MONUSCO, le processus élec- toral, les questions sécuritaires, et les questions politiques. Fina- lement l’on n’en sait pas beau- coup sur ce qui s’est dit entre Kabila et Haley.

Tout compte fait, il faut se rap- porter aux propos tenus par Nikki Haley elle-même , à l’issue de sa séance de travail avec la CENI, pour saisir la tonalité et la portée du message global de son voyage à Kinshasa.

Voici la substance de la déclaration de l’émissaire de Do- nald Trump, en visite à Kinshasa.

Elle n’a pas mâché ses mots:

«La CENI, c’est de toute évi- dence un organe important pour l’organisation des élections…

Mais, chaque jour qui passe sans élections, il y a quelqu’un qui meurt dans ce pays, chaque jour qui passe sans élections, c’est une femme qui se fait violer, un enfant qui se fait enrôler dans un groupe armé. Tout cela doit ces- ser. Et la seule manière d’y met- tre fin c’est d’organiser des élec- tions pacifiques. Nous avons be- soin d’élections libres, justes, et en 2018. Pas fin 2018, nous en avons besoin avant »… « Nous avons adressé un message clair à la Céni: si les élections ne sont pas tenues en 2018, on ne sou-

Donald Trump met la pression

Joseph Kabila face à son destin !

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NATION LA CITE AFRICAINE

tiendra pas le processus électo- ral. Les Etats-Unis, la commu- nauté internationale ne soutien- dront rien en 2019. ..

«Il est important que nous puissions organiser les élections en 2018. Nous sommes clairs : si les élections ne sont pas orga- nisées en 2018, la RDC ne devra plus compter sur l’appui de la communauté internationale et des Etats-Unis d’Amérique. Il est donc important que les élections se tiennent en 2018. C’est ce que nous avons fait voir à la CENI»...

Ces élections ne seront pos- sibles que si toutes les parties prenantes donnent leur appui au processus électoral, les évêques, et les partis politiques. Mais le président de la République doit aussi dire que les élections doi- vent être organisées en 2018 ».

«Nous n’appuierons pas du tout, de quelque manière que ce soit, un calendrier électoral s’il ne spécifie pas explicitement que les élections se tiendront pas plus tard que 2018».

Ce n’est qu’à ce prix que la situation politique sera apaisée et que le pays évitera l’enrôlement des enfants dans les groupes ar- més et les viols des femmes… Il n’y a pas de démocratie si la voix du peuple n’est pas entendue »…

Le Parlement congolais devra voter le plus rapidement possible les lois en rapport avec les élec- tions pour que celles-ci se tien- nent dans le délai le plus bref qu’il soit, a tenu aussi à dire l’ambas-

sadrice des Etats-Unis aux Na- tions Unies, Nikki Haley, après son entretien avec le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.

A travers cette recommanda- tion, elle dit transmettre les mes- sages des Etats-Unis d’Améri- que, du Conseil de sécurité des Nations unies et de la commu- nauté internationale.

«L’appui des Etats-Unis d’Amérique dépendra des efforts fournis pour que des lois soient votées le plus rapidement possi- ble et que les élections se tien- nent dans le délai», a indiqué Nikki Haley.

Des sources indiquent par ailleurs que pour l’ambassadrice américaine, la priorité, s’il échet, sera à la présidentielle, étant donné que le scrutin présidentiel a pour circonscription le territoire national.

La majorité ne s’avoue pas vaincue A moins de considérer qu’il y a eu des non-dits dans certains aspects du voyage à Kinshasa de Nikki Haley, l’on peut raisonna- blement noter que les Etats-Unis n’épousent pas le schéma brandi par le Rassemblement et certains mouvements citoyens concernant une transition sans Kabila. Pour les USA, Joseph Kabila devra bien quitter le pouvoir, avant fin 2018, mais par les urnes.

Certains radicaux rejettent cette vision et s’en tiennent à la date butoir de fin décembre 2017 pour voir l’actuel président ‘’déga-

ger’’. S’exprimant sur cette ques- tion, Pierre Lumbi, président du Comité des Sages du Rassem- blement, ne rejette pas cette fa- çon de voir les choses, mais exige au préalable des signaux clairs sur le départ de Kabila avant fin 2018, notamment au travers du calendrier électoral.

Côté majorité présidentielle, l’on se montre nettement rassuré.

De sorte que le ministre Mende de la Communication peut à nou- veau donner de la voix, pour dire que la prérogative de fixer la date des élections revient constitution- nellement à la CENI et non pas à une quelconque puissance étran- gère. Et Léonard She Okitundu, le ministre congolais des Affaires étrangères, de renchérir : ‘’le pro- cessus électoral suit désormais son cours. On ne peut pas dé- créter une date pour organiser les élections. On organise les élec- tions en tenant compte de tous les paramètres techniques, logis- tiques et financiers. Et il y a aussi la problématique sécuritaire.

Alors maintenant, si d’après la Céni, toutes ces conditions sont remplies pour l’année prochaine, il n’y a pas de problème. Mais en tous les cas il y a maintenant une prévisibilité claire de la tenue des élections.’’

La balle chez Joseph Kabila

En conclusion de cette visite tant commentée de Nikki Haley à Kinshasa, l’on peut dire que les Etats-Unis savent désormais à quoi s’en tenir. Pour l’instant, (suite de la page 3)

Donald Trump met la pression

Joseph Kabila face à son destin !

c’est la carte diplomatique qui est mise en œuvre pour garantir l’alternancedémocratique en RDC, tout en préservant la paix.

Mais les observateurs considè- rent que, dès l’instant où Donald Trump est amplement informé de l’état de la question, l’on ne peut pas exclure le recours à des mé- thodes plus fortes si le pouvoir de Kinshasa ne s’inscrit pas dans le schéma indiqué par Nikki Haley.

Beaucoup ont relevé l’ab- sence du Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe et du président du CNSA, Joseph Olenghankoy, totalement ignorés dans l’agenda de l’ambassadrice américaine.

Nikki a manifestement fait le choix de ne pas perdre le temps à s’occuper de tous troubadours qui squattent les allées de la po- litique congolaise. Elle a ciblé les protagonistes qui comptent de la crise congolaise dans le camp de la majorité et de la vraie opposi- tion.

Si elle a tenu à voir Joseph Kabila après avoir écouté tout le monde, la chronologie des faits a son importance. C’est que désor- mais, la balle se trouve dans le camp de Joseph Kabila. A pren- dre ou à laisser. C’est sans doute la dernière chance d’une sortie

‘’civilisée’’ de la crise congolaise.

La pression est pour l’instant di- plomatique. Mais, les USA et la communauté internationale ont déjà démontré, par des sanctions ciblées à l’encontre de quelques dignitaires du régime Kabila, qu’ils peuvent procéder par des méthodes ‘’yankees’’.

L. Mas.

Le député national Léon Mubikayi vient d’être élu président du groupe parlementaire Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et alliés, lors d’une réunion extraordinaire tenue la semaine dernière dans la salle des Banquets du Palais du peu- ple dans la commune de Lingwala.

Le nouveau président du groupe parlementaire UDPS et alliés succède ainsi au député Samy Badibanga, qui a eu à as- sumer les fonctions du Premier ministre, issu de l’Accord de l’Union africaine(UA), signé Le 18 octobre 2016 ente la Majorité pré- sidentielle et l’Opposition.

Léon Mubikayi a remporté la victoire face à un autre candidat du groupe parlementaire, Mukuna Dabisi.

«Je place ce mandat sous le (signe) du grand rapprochement

avec la direction nationale du parti UDPS», a confié devant la presse le nouveau président du groupe parlementaire.

Le député national Mubikayi s’est dit déterminé à réactiver les réunions interrompues depuis belle lurette, sous Le mandat du député Samy Badibanga.

«Il faut formaliser certains as- pects liés aux rapprochements avec les membres du bureau na- tional de l’UDPS», a souligné le nouveau président du groupe par- lementaire.

L’ancien Premier ministre Badibanga qui était lui aussi can- didat avait même effectué en per- sonne le déplacement du Palais du peuple, où il tenait à assister à la réunion convoquée pour opé- rer son remplacement à la tête de ce groupe parlementaire.

Compte tenu du climat qui ré- gnait dans la salle des Banquets,

le député Badibanga a jugé bon de vider les lieux.

Désormais, le bureau du groupe parlementaire UDPS et alliés est géré par quatre mem- bres.

Léon Mubikayi : Président Fabien Mutond : Vice–prési- dent

Fabrice Puela : Rapporteur Vasco Mbuyi : Rapporteur adjoint.

L’élection du nouveau bureau du groupe parlementaire UDPS et alliés a poussé quelques jours après l’ancien Premier ministre Badibanga à mettre sur pied en procédure d’urgence une nouvelle plate–forme politique ‘’ Alliance des progressistes’’, composée des anciens membres de son gouvernement qu’il a dirigé de décembre 2016 à mai 2017.

Jay KUMWAF

Groupe parlementaire UDPS et alliés

Le député Mubikayi succède

à Samy Badibanga

Après la Mutuelle de santé des enseignants de l’EPSP (MESP), une deuxième structure du genre vient de voir le jour. Il s’agit de la Mutuelle de santé du personnel des écoles privées agréées et élèves du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et profession- nel (MUSEPA) qui a vu le jour offi- ciellement le mercredi 18 octobre dernier au Lycée Motema Mpiko, en présence du ministre de l’EPSP.

Après le lancement officiel de cette ASBL, les membres de l’As- semblée générale se sont retrou- vés le jeudi 26 octobre, au studio de l’Institut de la Gombe, pour pro- céder à l’élection des animateurs des organes statutaires notam- ment le Président du Conseil d’ad- ministration devant diriger la MUSEPA pendant les trois ans à venir. Sur les 78 membres présents à la réunion sur les 96 que compte cet organe suprême, tous ont voté par acclamation M. Mbaka Ngapembe Boniface. Ce choix est justifié par le fait qu’ayant déjà été Président du Comité de pilotage, il a la vision exacte de ce projet.

Le ministre de l’EPSP, Gaston Musemena, qui a présidé cette cé-

rémonie, a déclaré que cette jour- née restera désormais mémora- ble dans l’histoire de l’enseigne- ment en RDC étant donné qu’elle marque la naissance effective d’une première structure dont la mission est la couverture sanitaire du personnel des écoles privées agréées et des élèves de l’EPSP. Il a recommandé aux responsables du Fonds de promotion de l’édu- cation nationale (FPEN) de rever- ser intégralement et à temps op- portun les fonds perçus en faveur de la MUSEPA pour lui permettre d’avoir son autonomie nécessaire et de remplir correctement sa mis- sion.

De son côté, l’heureux promu n’a pas caché sa reconnaissance face à l’assemblée pour la marque de confiance placée en lui. Dans son mot de circonstance, il a rap- pelé certains fondamentaux de la vie communautaire. Il a soutenu que le leadership c’est l’art d’ac- corder de la valeur aux personnes qui nous sont données parce que, a-t-il indiqué, les gens ont plus de valeur que de l’argent ; parce que les gens ont plus de valeur que des bâtiments ; parce que les gens ont plus de valeur que des ordinateurs ; parce que les gens ont plus de va- leur que des voitures. Selon lui, les gens sont attirés vers des endroits où on leur accorde de la valeur.

Ceux qui apportent les changements dans le monde sont ceux qui ont

des rêves

Il a renchéri son mot en affir- mant que ceux qui apportent les changements dans le monde sont ceux qui ont des rêves. Les rêves puissants ont la capacité de l’em- porter sur des rêves médiocres.

Les rêves qu’ont les gens donnent ce que l’avenir leur réserve, a-t-il martelé.

A ses collègues membres du conseil d’administration, il a rap- pelé qu’un leader met l’accent sur les objectifs plutôt que sur les obs- tacles. Il leur a fait comprendre que leur leadership sera dépassé s’ils ne sont pas prêts à embrasser des nouvelles idées, car le monde est en constante évolution ; avant de souligner que les anciens systè- mes et méthodes ne fonctionnent plus. Selon lui, les besoins chan- gent, les gens aussi changent. Par conséquent, il faut être ouvert aux nouvelles idées.

En substance, il leur a recom- mandé la crédibilité, la solidarité, la positivité, l’assiduité et la produc- tivité, qui sont des qualités devant leur permettre de couronner leur mission qui est d’assurer la cou- verture en soins de santé à leurs membres.

Pour clore son mot, il a révélé la feuille de route devant guider et conduire les activités du conseil d’administration. Il s’agit d’instal- ler et lancer effectivement les acti- vités de la MUSEPA sur des bon- nes bases solides ; planifier la for- mation des cadres de la mutuelle ; faire exécuter l’objet social de la mutuelle qui consiste essentielle- ment à permettre l’accès aux soins de santé de qualité à leurs bénéfi- ciaires ; étendre la MUSEPA le plus tôt possible en provinces, etc…

Muke wa Muke

Création de la Mutuelle de santé du personnel des écoles privées agréées

Mbaka Ngapembe élu à

l’unanimité Président du

Conseil d’administration

(5)

TRIBUNE

LA CITE AFRICAINE

Les propos repris n’engagent que leurs auteurs et n’impliquent pas une adhésion automatique du journal.

Concerne : Lorsqu’un peuple retire sa confiance à ses dirigeants, le changement est impérieux.

On croirait que le temps s’est arrêté en 1992 ou 1993. Le Zaïre en transition politique de l’époque est déliquescent. Sa monnaie en chute libre, son écono- mie en lambeaux, son ar- mée mexicaine, inefficace et volontairement désorga- nisée, sa classe politique dans des querelles constan- tes et le peuple dans une souffrance sans qualificatif.

Un leitmotiv dans la po- pulation : «Tolembi. Boye ti wapi? Akende. Ata ntaba...». Chez le président Mobutu :»Ils ne feront pas sans moi, quoiqu’il arrive».

La Rébellion fomentée par la Communauté internatio- nale est venue solder l’An- cien Régime, ses ratés et sa transition chaotique, sans but ni fin.

C’était en 1997, M. le Président (votre titre au terme de l’accord politique de la St-Sylvestre). Il y a 20 ans. Pourtant, et c’est bien malheureux, on croirait que tout ceci se passe auj ourd’hui en 2017. La seule différence, heureuse- ment, est qu’il n’y a pas en ce moment de rébellions armées soutenues par la Communauté internationale par le truchement de nos États voisins.

Il faut M. le Président, une rupture fondamentale, ur- gente, car l’échec de votre action est patent et le dan- ger imminent. La faillite est

là. Il reste à la prononcer, à (Suite en page 8)

Lettre Ouverte de Gilbert Kiakwama kia Kiziki

Le sens d’un serment, la valeur de la parole donnée, la rupture du Pacte Républicain, la faillite d’une Nation et la puissance d’un peuple

solder les comptes, à pas- ser sous administration pro- visoire avant qu’un repreneur sérieux ne se pré- sente et soit approuvé.

La faillite est économi- que... Elle se manifeste dans l’incapacité de poser en 20 ans, les bases soli- des du renouveau et du dé- veloppement de notre pays, malgré la propagande. Pire encore au vu du bradage des joyaux de notre patri- moine. Résultat : le désor- dre et l’anomie.

La faillite est sociale... 20 ans et aucune base solide pour le système d’éduca- tion congolais. La mortalité infantile, la malnutrition et ses conséquences sur le développement des enfants en bas âge, le chômage, la paupérisation de nos conci- toyens, les conflits sociaux accentués par de mauvai- ses politiques, les lois et les règlements mis au service des puissants,...

La corruption et l’impu- nité. Résultat : le désordre et l’anomie.

La faillite est politique...

La classe politique est dans ses querelles constantes, sans consensus minimum sur les fondamentaux du vi- vre ensemble et du dévelop- pement. Sans ambition commune pour une si grande nation africaine. Le

parlement est un

«rumpparliament» peuplé de godillots, assurant une majorité mécanique, cou- pée de toute réalité. Tout ceci tant et si bien que l’on est forcé de recourir à l’aide des bons pères de l’Eglise catholique, les seuls encore crédibles, pleins de bonne volonté et de sens du devoir.

Ils font des médiations, pré- sident à des réconciliations,

appellent au sursaut,... Mais à vrai dire ils ne peuvent être Responsables à la place des Responsables. Résultat : le désordre et l’anomie.

Enfin, surtout, la faillite est morale... Car le Pacte Républicain est rompu. Le serment présidentiel scellé dans notre constitution a été foulé au pied. Ce serment dit : « Moi…. élu Président de la République Démocra- tique du

Congo, je jure solennel- lement devant Dieu et la nation :

- d’observer et de défen- dre la Constitution et les lois de la République ;

- de maintenir son indé- pendance et l’intégrité de son territoire ;

- de sauvegarder l’unité nationale ;

- de ne me laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine ;

- de consacrer toutes mes forces à la promotion du bien commun et de la paix ;

- de remplir, loyalement et en fidèle serviteur du peu- ple, les hautes fonctions qui me sont confiées»

Ce ne sont que des mots, mais ces mots, peu d’hom- mes dans l’histoire du Congo auront l’honneur et la responsabilité de les pro- noncer. Ils sont le fruit des leçons de notre histoire,

«d’un long passé d’efforts, de sacrifices et de dévoue- ments». Ils sont la matéria- lisation d’un consensus po- litique et la transcription de l’ambition que chaque con- golais a pour la Nation. Ces mots ont été scellés dans la Constitution par le peuple pour le peuple. Ils incarnent la clé de voûte de l’engage-

ment national !

Au terme de ces mots la Nation ne doit pas seule- ment être défendue contre ses ennemis extérieurs, mais elle doit être défendue contre elle-même aussi ! Contre ses démons, ses fai- blesses, ses velléités d’autodestruction.

Cela fait bien longtemps malheureusement que la parole a perdu sa valeur et son poids dans notre pays.

La parole publique, comme la parole privée. Du premier au dernier des citoyens.

Devant les chambres réu- nies en Congrès, à la tri- bune des Nations Unies, à la tribune de l’Union Afri- caine, lors de conférences régionales, devant les pères évêques, dans la presse,...

Combien d’engagements n’ont-ils pas été pris ? Mais en fait les mots servent d’expédients. Ils ne servent plus qu’à se débarrasser d’un inconfort immédiat...

On verra bien plus tard... Ça ira…

Or les mots ont un sens.

La parole a un poids.

Les annonces faites - avec beaucoup de légèreté et d’insouciance - de la non- convocation des élections, du nouveau report sine die des élections, de l’absence de moyens pour organiser les élections au terme de l’Accord de la St-Sylvestre, etc... sont autant de coups de canon qui vont conduire notre Nation dans l’abîme.

Bien sûr beaucoup se ré- pètent qu’il n’y aura rien.

Que les Congolais sont des peureux. Que les congolais sont des distraits. Que les leaders de l’Opposition sont des fainéants désunis inca- pables de faire le travail de terrain nécessaire (ça

prend du temps mais ils y viennent ; la réalité s’impose à tous). Que l’Opposition politique est aphone et sans ressort. Que les mouve- ments citoyens peuvent con- tinuer à pérorer sans im- pact. Que la Saint Sylvestre 2018 se passera comme d’habitude au champagne et petits fours, en compta- bilisant le dernier million engrangé. C’est possible M. le Président. C’est pos- sible. Mais nous les Congo- lais, nous sommes imprévi- sibles !

Ça ne se passera peut- être pas quand tout le monde l’attend, mais il faut se mettre en tête dès à pré- sent que ça se passera.

Vous étiez plus jeune mais jadis le colonisateur et le président Mobutu ont eu le même sentiment d’infaillibi- lité. Forts de leurs armées fidèles, de leur nomenkla- tura et de leurs réseaux ils tenaient les congolais pour quantité négligeable.

M. le Président, ne croyez pas que l’idée d’un mandat présidentiel indé- fini, prolongé illégitimement finira par s’imposer. Cette notion est rétrograde. Elle n’est pas républicaine. Et c’est un véritable poison pour le devenir de la Répu- blique démocratique du Congo. Aucun congolais d’aujourd’hui ou de demain ne saurait se satisfaire d’un tel recul dans la construction de notre Nation.

Dès lors, quel chemin pour le Congo ? Notre

pays a besoin de sortir de

l’incertitude et du flou dans

lequel il est sciemment

maintenu. L’instabilité per-

manente entretenue par un

gouvernement de droit divin

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DOCUMENT LA CITE AFRICAINE

Les Chefs d’Etat et de gouvernement de la Confé- rence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), se sont réunis à Brazzaville, République du Congo, le 19 octobre 2017, sous le thème « Accélérer la mise en œuvre du Pacte en vue d’assurer la Stabi- lité et le Développement dans la Région des Grands Lacs », pour examiner la si- tuation politi que et sécuritaire dans la région, à l’invitation de S.E. João Manuel Gonçalves Lou- renço, Président de la Ré- publique d’Angola et Prési- dent en exercice sortant du Sommet de la CIRGL.

Son Excell ence Denis Sassou Nguesso, Président de la République du Congo, nouveau Président en exercice de la CIRGL et hôte du 7ème Sommet, a souhaité la bienvenue aux Chefs d’Etat et de gouver- nement et aux autres délé- gués en Républi que du Congo. Il a rendu hommage au Président sortant, S.E.

Joã Manuel Gonçalves Lou- renço, Président de la Ré- publique d’Angola, et à S.E José Eduardo Dos Santos, ancien Président de la Ré- publique d’Angola, pour avoir fait preuve d’excel- lent leadership au cours de leur mandat. Le Sommet a rappelé les décisions pri- ses au dernier Sommet Or- dinaire tenu à Luanda, An- gola, le 14 juin 2016, en vue d’examiner la situation po- litique et sécuritaire qui sévit dans la région. Il a pris note des progrès accomplis dans la mise en œuvre du Pacte au cours des douze derniers mois qui ont suivi la fin du dernier Sommet.

Le Sommet a félicité S.E.

João Manuel Gonçalves Lourenço pour sa réélec- tion en tant que Président de la République d’Angola, et S.E. Paul Kagame pour sa réélection en tant que Président de la République du Rwanda ;

Le Sommet a réitéré sa responsabilité première qui est de trouver des solu- tions durables aux défis de paix et de sécurité dans la région, et a réaffirmé son ferme engagement envers le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développe- ment dans la Région des

Communiqué final sanctionnant le 7 ème   Sommet ordinaire des chefs

d’Etat et de gouvernement de la CIRGL

Grands Lacs et ses Proto- coles

; Ayant examiné les re- commandations des réu- nions du Comité Interminis- tériel Régional (CIMR) des 15 et 16 octobre 2017, de celle du Comité des Minis- tres de la Défense du 11 oc- tobre 2017, et de celle des Ministres des Mines du 21 octobre 2016, toutes te- nues à Brazzaville, Républi- que du Congo, le Sommet décide ce qui suit :

Sur la République du Bu- rundi

-Prendre acte de l’amélio- ration de la situation sécuritaire au Burundi et exhorter les pays voisins qui abritent les réfugiés Burundais à faciliter le retour de ceux qui souhaitent regagner leur pays.

Pour ceux qui ne veulent pas rentrer, ils doivent être instal- lés loin de la frontière de ces pays avec le Burundi, en res- pect de la Convention sur les réfugiés (1951).

-Réaffirmer notre soutien au dialogue inter-Burundais dirigé par l’EAC et exhorter les différentes par- ties à conclure les consulta- tions entre parties prenantes et à s’engager à résoudre tou- tes les questions de manière pacifique.

Sur la République du Soudan du Sud

-Condamner fermement les attaques répétées de di- vers groupes armés contre les populations civiles innocentes et sans défense dans le pays, ce qui cause des pertes en vies humaines, des déplace- ments en masse de popula- tions et la destruction de biens

;

- Exprimer notre soutien au Dialogue national en cours ini- tié par le Gouvernement du Soudan du Sud et qui devrait venir en appui à l’Accord sur la Résolution du Conflit eu Sou- dan du Sud (ARCISS) signé en août 2015, et exhorter tous les protagonistes à prendre part au dialogue afin de garantir le re- tour rapide à la paix et la stabi- lité dans le pays ;

-Prendre note des progrès accomplis dans la résolution de la question de la présence d’éléments de SPLA-IO dans l’Est de la RDC, par la coopé- ration tripartite entre les deux pays et l’ONU, et encourager les autres éléments à tirer parti

de l’amnistie et du processus de rapatriement engagés par la République du Soudan du Sud.

Sur la République du Soudan

-Exhorter les États mem- bres de la CIRGL et la com- munauté internationale à con- tinuer à appuyer les efforts de paix et de développement en- trepris par le Gouvernement du Soudan.

-Nous féliciter de la décision du Gouvernement des États- Unis d’Amérique de lever les sanctions économiques impo- sées à la République du Sou- dan, et appeler au retrait du nom du Soudan de la liste des États qui apportent leur sou- tien au terrorisme.

Sur le Mécanisme Con- joint de Suivi et la menace de l’ADF

-Exhorter les Etats mem- bres concernés à s’acquitter de leurs obligations financiè- res dans les meilleurs délais et à déployer le personnel néces- saire pour garantir l’opérationnalisation du Méca- nisme Conjoint de suivi au re- gard de la menace grandis- sante de l’organisation terro- riste ADF.

Sur la Menace terroriste et le Phénomène du mercenariat

-Instruire tous les États membres de la CIRGL de ren- forcer le partage des informa- tions sur les activités des grou- pes terroristes en vue de neu- traliser leurs menaces contre la Région.

-Instruire tous les États membres d’accélérer la mise en œuvre et la transposition du Protocole de Non-agression et de Défense mutuelle dans leurs législations nationales.

Sur la reconstitution du Mécanisme de la Troïka

-Reconstituer la Troïka de la CIRGL comprenant la Ré- publique du Congo comme Président, la République d’An- gola comme Vice-Président, et la République du Soudan comme Rapporteur.

Sur la mise en place de l’Ar- chitecture de paix et de sécu- rité de la CIRGL

-Instruire le Comité des Mi- nistres de la Défense de met- tre en place l’Architecture de paix et de sécurité de la

CIRGL et instruire le Secréta- riat de la Conférence d’élabo- rer et présenter les termes de référence à la prochaine réu- nion du Comité pour adoption.

Sur le Rapport des Minis- tres des Mines de la CIRGL

-Adopter le rapport et les recommandations du Méca- nisme d’autofinancement de l’Initiative régionale sur la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles (IRRN), qui constitue un outil indispen- sable à la réussite de la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs.

-Instruire le Comité régio- nal d’audit de l’IRRN d’accré- diter tous les cabinets d’audit opérant dans les chaînes d’approvisionnement des mi- néraux dans la région des Grands Lacs, et instruire les États membres d’utiliser le mo- dèle MOU de la CIRGL lors- qu’ils signent des accords avec des entités de traçabilité.

-.Instruire le Président du Comité des Ministres des Mi- nes de la région des Grands Lacs de convoquer la cin- quième réunion des Ministres des Mines de la région des Grands Lacs au plus tard le 31 décembre 2017, en concerta- tion avec le Secrétariat.

Sur la lutte contre le chô- mage des jeunes

-Instruire les États mem- bres de mobiliser un finance- ment adéquat pour la mise en œuvre de la Déclaration du Sommet Spécial des Chefs d’État et de gouvernement sur la lutte contre le chômage des jeunes dans la région des Grands Lacs (2014).

-Instruire le Secrétariat de la CIRGL d’établir une banque de données solides pour la collecte et le suivi de l’état du chômage des jeunes dans la région.

- Instruire les États mem- bres d’élaborer dans les meilleurs délais les Plans d’ac- tion nationaux adoptés dans la Déclaration du Sommet Spé- cial des Chefs d’État et de gou- vernement sur la lutte contre le chômage des jeunes dans la région des Grands Lacs (2014).

Sur la question des réfu- giés

-Exhorter les États Mem- bres à emprunter la voie du dialogue afin de relever les défis sécuritaires qui sont à

l’origine de l’instabilité et de l’afflux de réfugiés ;

-Enjoindre le Secrétariat de la Conférence de rédiger un projet de Protocole sur la protection et la gestion des réfugiés et des demandeurs d’asile, présents dans les États Membres de la CIRGL, et de le soumettre au prochain Som- met pour adoption.

Sur l’éradication de l’apatridie dans la région des Grands Lacs

- Instruire les États mem- bres de mettre en œuvre la Déclaration et le Plan d’action régional sur l’éradication de l’apatridie conformément à la recommandation du Comité Interministériel Régional (CIMR).

Sur le Genre et les Fem- mes

- Exhorter les États Mem- bres à appliquer la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et le quota des 30% dans les postes élec- tifs et les instances de prise de décisions, et exhorter les fem- mes à s’impliquer activement dans les processus de paix dans la Région;

-Appeler à la convocation d’une Session spéciale des Mi- nistres du Genre pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la dimension genre du Pacte au cours des 10 dernières années, la Décla- ration de Kampala sur les vio- lences sexuelles et basées sur le Genre et la Résolution 1325 dans les États Membres et en faire rapport au prochain Som- met.

Sur la date et le lieu du prochain Sommet

-Convoquer le prochain Sommet en République du Soudan en décembre 2019 à une date qui reste à fixer. Le Sommet saisit cette occasion pour féliciter les Gouverne- ments et les peuples de la Ré- publique du Rwanda et de la République d’Angola pour la tenue d’élections générales pacifiques, justes et transpa- rentes. Enfin, le Sommet ex- prime sa profonde gratitude au Gouvernement et au peuple de la République du Congo pour l’excellente hospitalité et les commodités offertes à toutes les délégations et qui ont per- mis la réussite du Sommet.

Brazzaville, le 19 octo- bre 2017

(7)

Page 7

LA CITE AFRICAINE CHRONIQUE

Le Président de la République ordonne :

Article 1er : Sont promus et mis à la retraite au grade de Se- crétaire général, les agents et fonctionnaires dont les noms, post-noms et matricules ci- après :

Direction générale des im- pôts (DGI)

1. Dianzodila Mabiza Jacques 2. Ntanda Likunde Richard 3. Madula BebeMadula 4. Mosango Ebisa Loloyi Direction générale des recet- tes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD)

1. Biomona Ntumba

Symphorien

2. Kiasolwa Ndombasi Jadot 3. Ombozi Botsholoketi Lafour-Robert

4. Motimanua Tunguobuo

Eugène

5. Mpinga Mombule Jean-Gré- goire

Institut national de la sta- tistique (INS)

1. Kasongo Mbaya Célestin 2. Kawu Lutumba Freddy 3. Kayiba Mbelu Elisabeth 4. Kazu Kifa Fabien 5. Kimosiko Nasenge Matadi Simon Cicéron

6. Lisungi Funga Osala Moïse 7. Luvengomoka Ndongala Martin

8. Makabu Matenda Timothée 9. Makengo Mambuku Astrid 10. Maleka Mavinga Vincent 11. Masenguwa Kanyinda Justine-Cécile

12. Mpaka Ebumbe A. Félix 13. Ndiba Kayumba Marcel 14. Ngwej Kalombo Jean-Fé- lix Roland

15. Ntambwe Wenda Nico- dème

16. Mpanu Mpabi Remy 17. Wawa Sakini Ofraviya Arsène

Article 2 : Sont promus et mis à la retraite au grade de Di- recteur, les agents et fonctionnai- res dont les noms, post-noms et matricules ci-après :

Direction générale des douanes et accises (DGDA)

1. Fariala Peneka Tamba Direction générale des im- pôts (DGI)

1. Bandia Dikakola Dieudonné 2. Bomboko Biaza Sylvestre 3. Diyavanga Makiona Joseph 4. Kitenge Sumbu Bukasa Jo- seph

5. Lumbidi Nkulu Lugo Jean- Paul René

6. Malungu Meji Bobua Théo- dore

7. Mambuene Mbendi Théo- phile

8. Manungu Ditsia Florentine 9. Minengo Kombe Madiawu Séraphin

10. Meso Mambo Komo Evelyne

11. Ngongo Amisi Kasongo Elohim

12. Ntula Ayin-Nden Direction générale des recet- tes administratives, judiciaires, domaniales et de participation (DGRAD)

1. Khonde Khuku André Jac- ques

Institut national de la sta- tistique (INS)

1. Balunga Nduengoso Larson 2. Bukumbabo Tshimanga Emérance

3. Ibodi Muyanda Mwel Pa- trice

4. Kalonji Luboza Léonard 5. Mombo Di-Bamokina Sé- bastien

6. Mubenga Buabua Henry 7. Ndinga Mbaki Romain 8. Songizi Masala Théophile 9. Tamakuani Kina Célestine Article 3 : Le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique est chargé de l’exécution de la présente ordonnance qui entre en vigueur à la date de sa signature.

Fait à Kinshasa, le 16 octobre 2017.

Joseph Kabila Kabange Bruno Tshibala Nzenzhe,

Premier ministre Pour copie certifiée con- forme à l’original, le 16 octo- bre 2017, le Cabinet du Prési- dent de la République, Néhé- mie Mwilanya Wilonja, Direc- teur de cabinet.

Ordonnance 17/071 du 16 octobre 2017 portant promotion et mise à la retraite des hauts fonctionnaires de la Direction générale des douanes et accises, de la Direction

générale des impôts, de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participation et de l’Institut national de la statistique

DOCUMENT

Dans le cadre de l’Observatoire de l’Exercice des Libertés Publi-

ques (OELPU) de

l’ONG Humanisme et Droits Hu- mains (HDH), IRDH a animé la con- férence sur « la problématique de l’exercice des libertés publiques dans les provinces de la RDC ».

L’assise a souligné la faillite de l’Etat congolais face à son obliga- tion primaire de protéger le citoyen, comme l’une des difficultés majeu- res à l’exercice et la jouissance des libertés publiques. Ainsi, il a été rappelé qu’il est de la responsabi- lité de chaque citoyen d’exiger le respect des droits garantis et que les ONG, Eglises et Partis politi- ques devraient aider à augmenter la pression sur les dirigeants pour qu’ils respectent et fassent respecter les libertés publiques.

A titre de rappel, les « libertés publiques » ont été définies comme toute forme d’indépen- dance d’action garantie et protégée par les pouvoirs publics. Ceux sont entendus comme l’ensemble des lois et organes chargés de l’admi- nistration de l’Etat ou d’une entité territoriale décentralisée. Ainsi, sont considérées comme libertés publi- ques, toutes les libertés fonda- mentales consacrées par la Cons- titution et les lois de la République, et qui constituent le soubassement de la démocratie et l’état de droit

La conférence avait cité en exemple, les libertés d’opinion, d’expression, de conscience, d’as- sociation, de manifestation pacifi- que, de participation politique et d’accès à l’information. Par ailleurs, les organes de l’Etat qui ont l’obli- gation de respecter et faire respec- ter lesdites libertés sont le Parle- ment (et les assemblées provincia- les), le Gouvernement (y compris

les gouvernements provinciaux), les Cours et Tribunaux, ainsi que tous les services et forces de l’or- dre de la République qui en décou- lent, à l’instar de la Police (PNC), l’armée (FARDC) et les renseigne- ments (ANR).

2. De la faillite de l’Etat congo- lais

La faillite de l’Etat se manifeste par le fait que les institutions ne fonctionnent plus sur base de la force des lois qui garantissent les libertés publiques. Par contre, en fonction de la loi du plus fort, les institutions publiques sont confis- quées par des individus qui ont la capacité d’abuser des moyens hu- mains, matériels et financiers de l’Etat, au mépris des lois protégeant l’intérêt commun. Cette situation délétère se traduit notamment par : 2.1.De la difficulté à agencer les lois et les organes de l’Etat.

La première difficulté à l’exer- cice des libertés publiques devient l’incapacité des dirigeants à agen- cer les lois et les organes. Ils font preuve d’une incompétence inconsciente à comprendre que les institutions publiques ne peu- vent être gérées que dans le res- pect des lois qui garantissent à tous et à chacun les libertés fondamen- tales.

A titre illustratif, les Maires des villes et Gouverneurs des provin- ces s’illustrent par des interdictions des manifestations publiques au motif qu’ils ne les ont pas autorisé.

Alors que la Constitution prône le régime d’information en cette ma- tière. Est-ce de l’ignorance de la li- mite des pouvoirs ? L’article 26 de la Constitution dispose que « la li- berté de manifestation est garan-

tie. Toute manifestation sur les voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer par écrit l’autorité administrative com- pétente ».

2.2. De l’attitude nocive des dirigeants.

La deuxième difficulté, c’est le comportement conscient, mais cynique des dirigeants agissant contre l’éthique des organes de l’Etat qu’ils gèrent. Par mauvaise foi, ils désarticulent l’appareil de l’Etat, dans le but d’en tirer indû- ment profit, au détriment du bien- être commun.

A titre d’exemple, le Président de la Commission Electorale Na- tionale Indépendante (CENI) ignore ou subtilise la contrainte temporelle de la loi électorale, vidant ainsi le sens des élections en les transfor- mant en des simples mirages qui ne seront jamais atteints. Ou, des membres du Gouvernement qui abusent de la Police et des servi- ces de renseignements, aux fin de procéder aux arrestations arbitrai- res et détentions illégales de ceux qui expriment leurs opinions politi- ques.

2.3. De l’agressivité des diri- geants contre les citoyens.

La troisième difficulté, c’est l’at- taque systématique contre des in- dividus qui croient dans des valeurs démocratiques et tentent d’exercer ou jouir des libertés publiques ainsi garanties.

La brutalité policière est la spé- cialité l’ANR et la PNC qui sèment la terreur. Il est devenu courant d’en- tendre des gens dire, même en fa- mille, il ne faut pas critiquer les membres du régime au pouvoir qui volent les biens de l’Etat, car le té-

léphone est sous écoute. L’opinion semble indifférente aux révélations des grands scandales, à l’instar des Panama Paper’s gate ou Pas- seport gate. Mais, la réalité est que la peur habite de la même façon, le simple citoyen et l’élite intellec- tuelle.

3. Recommandations : de la ri- gueur dans l’action citoyenne

Au regard d’une telle descrip- tion des dirigeants, des ONG et des églises devraient renouveler la mobilisation citoyenne pour des valeurs morales.

3.1. Face à l’ignorance des droits et libertés.

L’IRDH a rappelé que les diri- geants de la société civile et des partis politiques ont la responsa- bilité de former et informer de ma- nière continue la population de ses droits et libertés fondamentaux.

Il est facile de parler de la viola- tion des droits d’accès aux soins de santé dans les villages, car les villageois souffrent effectivement du manque de centres hospitaliers. La violation du droit d’accès a l’édu- cation, car effectivement l’Etat ne construit plus d’école et l’enseigne- ment est devenu un commerce. La violation du droit d’accès à la jus- tice, car des OPJ aux magistrats, tous exigent le paiement cash le dépôt d’une plainte ou l’obtention d’un jugement. Le droit à être pro- téger par la Police nationale, car il y a des coins ou les milices égor- gent et pillent au quotidien.

3.2. Face à la désorganisation de la société civile et des partis politiques.

Pour une telle campagne, les ONG doivent veiller à ce que des organisations fantômes ne conti- nuent à démotiver la population

meurtrie, en agissant pour leurs intérêts égoïstes, au détriment de la démocratie et l’état de droit. Pre- nant des exemples des corpora- tions, il revient que seuls les pro- fessionnels (avocats, médecins, pharmaciens ou professeurs) ja- loux et fiers de leurs métiers veillent à ce que des truands, charlatans ni autres vendeurs d’illusion ne prostituent leur profession.

Sur cette lancée, la conférence a encouragé les organisations in- ternationales à ne pas créer ou in- citer des ONG fictives, payées dans le seul but de combler des listes de participants aux séminaires chèrement financés par des parte- naires financiers.

Aux partis politiques, l’IRDH a recommandé de lutter contre le phénomène de « transhumance » ou de la « fluidité » qui permet aux politiciens de naviguer, sans ver- gogne, dans tous les courants po- litiques, à la recherche des oppor- tunités de se faire recruter pour un poste.

3.3. Face à la résignation de la population.

La population ne peut se sentir concernée que si elle voit se mani- fester dans des personnes qui la mobilisent, le sens des valeurs morales qui tendent les libertés que les lois et instruments interna- tionaux garantissent.

La présentation de l’IRDH a conclu que les ONG et autres grou- pes de pression ont le devoir de tenir un discours qui correspond avec les attentes morales de la population. C’est de cette façon qu’elles réussiront une nouvelle mobilisation citoyenne contre des dirigeants véreux.

IRDH

«RDC : Faillite de l’Etat comme obstacle

majeur à l’exercice des libertés publiques»

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

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