LA GUERRE A L’EST DE LA RDC : QUI TIRE LES FICELLES ?

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LA GUERRE A L’EST DE LA RDC : QUI TIRE LES FICELLES ?

Tout au long de la campagne électorale et malgré nos nombreux avertissements, la communauté internationale a réussi à faire croire au peuple congolais que les élections dites démocratiques allaient permettre la pacification de la République démocratique du Congo. Malheureusement, un an après ces élections, la situation sécuritaire à l’Est du pays s’est tellement détériorée qu’elle menace aujourd’hui l’unité même du pays. Et depuis le déclenchement des hostilités que nous avions clairement signalés des mois à l’avance, nous avons préféré garder le silence pour permettre à chaque congolais d’observer les faits et d’en tirer les conclusions qui s’imposent.

Mais à cette phase de la crise à l’Est de notre pays, nous nous sommes décidés de faire une fois de plus la lumière sur les enjeux profonds de cet imbroglio médiatique et politique délibérément crée par les forces d’occupation pour brouiller les esprits et précipiter la réalisation de leur plan d’occupation et de balkanisation de notre pays.

Cette mise au point vise à attirer l’attention du peuple congolais, à ce niveau de notre lutte de libération, vers les véritables et principaux acteurs qui alimentent et manipulent cette crise, mais qui se cachent derrière une stratégie à la fois sournoise et machiavélique que les esprits non initiés ont du mal à discerner.

A première vue, si l’on se réfère aux déclarations publiques qui font partie des scénarii destinés à la consommation du public congolais, on serait vite tenté de croire que d’un côté Joseph Kabila est réellement opposé au «rebelle» Laurent Nkundabatware, et que les

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deux «antagonistes» recourent de commun accord à l’arbitrage de leur grand-frère Paul Kagamé pour les aider à ramener la paix entre eux.

Tel est le tableau fictif que ces trois hommes veulent livrer à l’opinion nationale et internationale. C’est ce tableau là que Mr Charles Murigande, ministre rwandais des affaires étrangères est venu faire gober à son homologue congolais et à travers lui, au peuple congolais tout entier lorsqu’il a déclaré à la presse kinoise que « l’affaire Nkundabatware et la guerre à l’Est de la RDC constituent une affaire congolo congolaise ». C’est ce scénario-là qu’il a réussi à véhiculer à travers son message arrogant et provocateur pour le peuple congolais, mais sans que personne ne relève la supercherie !

C’est dans ce sens aussi qu’il faut interpréter les propos de Nkundabatware dans son interview à « Congo indépendant » lorsqu’il s’acharne sur le gouvernement congolais qui, selon lui, « constitue la première menace qui plane sur les Tutsi », et qu’il tient pour seul responsable du soutien aux forces négatives qui constituent l’objectif principal de son combat à l’Est de la RDC. Remarquez comment les deux déclarations de Murigande et de Nkundabatware se complètent pour soutenir la thèse ô combien cynique d’un conflit interne à l’Est de la RDC, exclusivement congolais, et où le Rwanda n’aurait absolument rien à faire, sinon offrir ses bons offices aux

«belligérants» congolais!

Mais la réalité est toute autre. Car les trois principaux acteurs de la guerre qui sévit actuellement à l’Est de notre pays s’appellent Joseph Kabila, Laurent Nkundabatware et Paul Kagamé. Ce triumvirat a conçu et prévu dans les détails la manipulation du plan d’occupation et de morcellement de la RDC. Et pour ce faire, ces trois acteurs se sont répartis chacun un double rôle qu’ils jouent simultanément ou concomitamment en public et en coulisses. Ainsi

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par exemple, lorsque Joseph Kabila apporte en coulisses son soutien aux forces négatives rwandaises opérant dans l’Est du Congo, tout en prenant soin d’en livrer la preuve à son faux ennemi Nkundabatware, il offre en réalité à ce dernier sur un plateau d’argent un argumentaire pour justifier sa pseudo rébellion au nom du sacro-saint principe de protection des Banyamulenge, dont l’existence même serait menacée par les génocidaires hutus rwandais opérant sur le sol congolais, avec le soutien des autorités congolaises. Ainsi, lorsque dans son interview à «Congoindépendant» Nkundabatware parle de « preuve de munitions… interceptées sur la route Rutshuru-Ishasha », il ne précise pas qu’il s’agit là d’une interception préméditée et organisée à l’avance. Il omet exprès de signaler que ses services sont préalablement informés par Joseph Kabila à Kinshasa de l’itinéraire ainsi que de l’horaire d’envoi d’équipements destinés au FDLR.

Et en stigmatisant ainsi la complicité entre le gouvernement congolais et les forces négatives rwandaises, Nkundabatware offre en même temps aux forces de la MONUC un prétexte de neutralité pour ne pas soutenir les FARDC dans leur guerre contre les forces rebelles du CNDP.

Face à cette mise en scène politico-médiatique, le peuple congolais a le droit et l’obligation de connaître la réalité et les dessous des cartes de cette guerre qui vient de reprendre avec violence à l’Est, et qui menace plus que jamais l’intégrité du territoire national.

Des informations et des renseignements vérifiés que nous livrons ci-dessous, et qui proviennent des sources officielles de l’armée opérant sur le champ des opérations ainsi que des différentes sources locales crédibles, démontrent à suffisance le niveau très avancé de la menace qui pèse sur l’existence de notre pays en tant qu’Etat :

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1. Dès le déclenchement des hostilités par Nkundabatware, plusieurs centaines de militaires congolais de souche et tutsi rwandais d’origine, « mixés » dans l’armée du CNDP, ont refusé de se battre contre les forces gouvernementales des FARDC. Ils ont été systématiquement mis aux arrêts par Nkundabatware.

Plus de 150 ont réussi à déserter et à rejoindre les rangs des troupes loyalistes des FARDC. Et pour compenser cette vague de défections enregistrées, Kagamé a dépêché deux bataillons de l’armée rwandaise commandés par le colonel Padiri (Mwanyamulenge). Ces troupes ont fait leur entrée sur le territoire congolais au niveau de Tchengerero et de Jomba le 28/8/2007.

2. Un jour après, soit le 29/8/2007, une brigade de l’armée rwandaise, placée sous le commandement du Colonel Sultani Makanga, est partie de Bunagana à destination de Runyonyi pour renforcer les éléments du CNDP qui avaient reçu pour mission d’investir le Centre d’instruction de RUMANGABO qui abrite la 9^ème brigade des FARDC commandée par le colonel Smith.

3. Le jour suivant, soit le 30/8/2007, une forte concentration des éléments de l’armée ougandaise fut signalée à la localité ougandaise de BUTOGOTO en face de MUNYANGA dans le territoire de RUTSHURU, toujours sous prétexte de prévenir les incursions des forces négatives des FDLR sur leur territoire, ces troupes ougandaises ont investi la localité congolaise de MUNYANGA, pendant qu'au même moment d’autres troupes ougandaises investissaient MUKWANZI en territoire congolais de BUNIA.

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4. Le double rôle hypocrite de joseph Kabila a été mis à nu au travers de la confusion qui apparut au niveau du commandement des FARDC lors de leur dernière offensive lancée contre les forces négatives du FDLR. En effet, en donnant l’ordre à l’Etat Major Général des FARDC de lancer l’offensive, Joseph Kabila comptait sur le dispositif habituel de sabotage qui consiste à détourner lors de leur livraison, l’équipement et le matériel de guerre aux mains de l’ennemi qui est chaque fois prévenu de l’opération. Mais cette fois, les patriotes au sein des FARDC ont surpris la manœuvre et déjoué le plan de Kabila. L’offensive a été fulgurante contre les troupes rwandaises du CNDP de Nkundabatware qui ont été forcé de quitter Sake en débandade.

Mais dès que les forces du CNDP de Nkundabatware ont perdu la ville de Sake, les forces de la MONUC se sont précipitées pour s’interposer et imposer un cessez-le-feu, coupant net l’élan des troupes patriotique des FARDC, les empêchant ainsi de poursuivre leur avancée pour repousser les troupes d’occupation vers le Rwanda d’où elles étaient venues ! Jusque vendredi 07/09 au matin, les forces de l’ONU occupaient encore le centre de Sake pour faire respecter le cessez-le-feu imposé aux FARDC ! Or jamais les troupes de la MONUC ne se sont interposées quand la guerre évoluait en faveur de Nkundabatware. Elles ont préféré garder la neutralité en ce moment-là.

5. Mais en réagissant comme elle l’a fait, l’ONU vient de passer à une phase significative de sa politique en RDC : elle vient

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officiellement de loger sous la même enseigne les «rebelles» de Nkundabatware et le gouvernement de la République, pourtant issu des élections dites démocratiques qu’elle a manipulées elle- même de bout en bout ! Et détail important, l’ONU s’est vue emboîter le pas dans cette attitude par les Etats-Unis d’Amérique. Rien d’étonnant ! Seulement, cette position de l’ONU et des Etats-Unis d’Amérique a pour conséquence de renforcer la thèse d’un conflit congolo-congolais déjà défendue par Murigande et Nkundabatware. La guerre de l’Est est dorénavant présentée, non comme étant la prolongation des guerres d’occupation, mais comme un conflit interne des congolais orienté contre la communauté minoritaire des

«rwandophones» et le tout, sur fond du spectre d’un génocide imminent. Et pourtant, personne n’est gêné par la publication du journal The Guardian qui contredit avec flagrance la position de la MONUC en RDC. Le journal anglais a écrit: «L’ONU accuse le Rwanda de fournir des armes au chef rebelle au Congo». Si l’ONU reconnaît que le Rwanda fournit des armes à Nkundabatware, elle ne peut plus considérer en même temps la guerre de l’Est comme étant une affaire purement interne de la RDC.

6. Par ailleurs, la ville de Sake est vidée de sa population d’environs 30 000 âmes composées essentiellement de congolais d’origine. Mr John Holmes, coordonnateur de secours d’urgence de l’ONU a confirmé cette situation dans sa déclaration publique déplorant les conditions de vie des 30000 congolais qui ont fui la guerre vers Goma. Cependant, des rumeurs persistantes parlent déjà d’un éventuel remplacement des populations congolaises par celles venues du Rwanda pour occuper le vide créé par le départ massif des autochtones ! C’est un scénario récurent à

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l’Est de notre pays qui a pour but de favoriser l’infiltration massive des populations rwandaises.

CONCLUSIONS A. La duplicité de la MONUC

Dans la situation d’insécurité qui prévaut à l’Est de notre pays, les congolais ne doivent jamais perdre de vue le rôle ambiguë de l’ONU et son attitude partisane qui ne sont plus à démontrer. Depuis l’agression de notre pays en 1996, l’ONU se comporte vis-à-vis de l’agresseur Kagamé comme un allié compatissant et repentant à cause des «erreurs» commises dans le déroulement du génocide au Rwanda en 1994. Et le bilan global de la MONUC à cet effet est très éloquent :

- Plus d’une fois, les véhicules, le matériel ainsi que les infrastructures de la MONUC ont été utilisés par les agresseurs de la RDC ;

- Devant des millions de morts congolais sauvagement massacrés, devant des viols, des mutilations, des humiliations et des violences de toutes sortes commis sous leurs yeux, les troupes et les représentants de l’ONU dans la région ont affiché une indifférence qui a outré plus d’un congolais !

- Plus grave, certains membres de la MONUC ont commis à leur tour des viols sur des femmes congolaises ainsi que des abus sexuels de tout genre sur des jeune filles et des mineurs congolaises ;

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- Et pour tout clôturer, il y a à peine un mois, l’ONU vient de diligenter une enquête qui a confirmé que des membres de la MONUC échangeaient régulièrement des armes avec les forces négatives des milices rwandaises et ougandaises opérant à l’Est de la RDC et ce, contre les matières précieuses !

B. Paul Kagamé, Joseph Kabila et Laurent Nkundabatware : des pyromanes et des pompiers !

Lorsque joseph Kabila ordonne l’attaque et puis le retrait des brigades mixées des zones opérationnelles du territoire de Rutshuru, lorsqu’il déclare la guerre à Nkundabatware et lui envoie discrètement des munitions et des armes à travers des embuscades organisées d’avance, lorsqu’il décide de déclencher l’offensive contre les forces «mixées» de CNDP et soutient en même temps les FDRL, et ouvre dans la foulée une « négociation » avec … Nkundabatware à Kigali, Joseph Kabila est simplement en train de jouer sa partition à travers les rôles multiples que les trois acteurs se sont repartis.

Toute cette mise en scène n’est qu’un prélude à une étape finale de leur plan que les trois hommes ont soigneusement élaboré et fixé lors de leurs nombreuses rencontres secrètes et publiques à Kigali : Il s’agit d’imposer au peuple congolais une négociation

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politique sur le KIVU en tant qu’entité autonome habitée par les fameuses « minorités congolaises d’origine rwandaises » !

Mais avant d’en arriver là, le Rwanda, par l’entremise de Nkundabatware entend renforcer sa présence militaire sur toute l’étendue du territoire convoité. Cette phase-là est en passe de se concrétiser grâce à cette dernière guerre menée et manipulée de main de maître par les trois prestidigitateurs qui se sont admirablement repartis les scénarii pour mieux embrouiller la communauté internationale et endormir le peuple congolais. Ces trois dirigeants politiques et militaires rwandais, le 1^er basé à Kigali, le second à l’Est dans le Kivu et le 3^ème placé à la tête des institutions à Kinshasa, tirent les ficelles de cette crise récurrente à l’Est de la RDC dans le but de réaliser leur sinistre dessein.

C’est sous cet angle qu’il faut comprendre cette autre déclaration de Nkundabatware à « Congo indépendant » lorsqu’il tente de justifier sa fameuse opération de «mixage» : « A Kigali, il était surtout question de la conclusion d’un cessez-le-feu et de trouver des mécanismes de son renforcement. D’où le mixage.

Après le mixage, nous allions passer aux négociations politiques.

Celles-ci n’ont jamais eu lieu. » (C’est nous qui soulignons)

Autrement dit, Nkundabatware refuse le brassage et mène cette guerre avec l’appui du Rwanda pour imposer aux congolais des négociations politiques devant conduire aux accords politiques dont il se refuse dans la phase actuelle à en révéler le contenu.

Seules les trois personnes connaissent le contenu de ces

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négociations et de ces accords ! C’est pourquoi lorsque Nkundabatware déclare que « le brassage ne peut avoir lieu qu’à l’issu d’un accord politique », il prévient en fait la communauté internationale de l’étape finale qui consistera à négocier l’intégrité de notre territoire pour avoir la paix !

L’APARECO qui a longtemps crié dans le désert avant, pendant et après le processus électoral pour dénoncer le piège grossier de la mascarade électorale dont les parrains prétendaient pouvoir par ce biais ramener miraculeusement la paix tant à l’Est que dans le reste du territoire national, l’APARECO disais-je, en appelle donc à la vigilance de tous les congolais pour ne pas se laisser distraire par les gesticulations des pyromanes qui tentent de jouer aux pompiers quand ça les arrange et ce, pour mieux les endormir à cette phase importante de notre combat de libération.

Paris, le 10 septembre 2007.

LA GUERRE A L’EST DE LA RDC : QUI TIRE LES FICELLES ?

LA GUERRE A L’EST DE LA RDC : QUI TIRE LES FICELLES ?

Honoré NGBANDA NZAMBO KO ATUMBA,

Président National de l’APARECO.