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La CEI annonce les résultats provisoires de l’élection présidentielle:Joseph Kabila en tête

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Bulletin d’information de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo

N°141 du 16 novembre 2006

Caravane de sensibilisation sur le VIH/SIDA chez les routiers de la Nationale I Elections en RDC: Des chiffres qui en disent long!

Page 6

Page 8

Page 16 Médaille de mérite pour le deuxième contingent pakistanais de la Bigade du Sud Kivu

Photo Lt-Col. Myriam Asmani/MONUC

La CEI annonce les

résultats provisoires de l’élection présidentielle:

Joseph Kabila en tête

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SOMMAIRE

A la Une: La CEI annonce les résultats provisoires de l’élection présidentielle:

Joseph Kabila en tête (P.3) Actualité:

- Elections en RDC : Des chiffres qui en disent long! (P.8)

- Professeur Elikya Mbokolo: «Le système politique actuel est une voiture expérimentale sophistiquée» (P.10)

- Affaire Thomas Lubanga: De Jiba à la Haye (P.11)

- Contingent malgache: Petit mais avec de grandes responsabilités (P.19) Kinshasa:

- Les Kinois ont retenu leur souffl e ce samedi 11 novembre (P.6)

- Caravane de sensibilisation sur le VIH/SIDA chez les routiers de la Nationale I (P.12)

- La Brigade de l’Ouest de la MONUC fait ses adieux au colonel Hedi Rjaibia (P.18)

Maniema:

- Kindu: Les Volontaires des Nations Unies au secours des maraîchers (P.15)

Katanga:

- Inauguration d’une école des techniques agricoles et vétérinaires à Kongolo (P.14)

Kivu:

- Médaille de mérite pour le deuxième contingent pakistanais de la Brigade du Sud Kivu (P.16)

- Le PAM vole au secours de la population de Runingu (P.20)

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La CEI annonce les résultats provisoires de l’élection présidentielle:

Joseph Kabila en tête

Voici les résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle du 29 octobre 2006

tels qu’annoncés par la Commission electorale

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4 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 141

Réactions de la Communauté internationale

Déclaration du Comité International d’Accompagnement de la Transition

(CIAT)

1. Le CIAT se félicite de l’annonce par la Commission Electorale Indépendante (CEI) des résultats provisoires du second tour de l’élection présidentielle du 29 octobre. Il s’agit d’un autre tournant décisif dans le processus électoral et la marche de la République démocratique du Congo vers la paix, la démocratie et le développement.

2. En ce moment historique, le

CIAT renouvelle ses félicitations au peuple congolais ainsi que son appel au calme et à la sérénité. Toute contestation éventuelle du résultat doit suivre uniquement les voies prescrites par la loi électorale. Le CIAT appelle également l’ensemble des acteurs et forces politiques à œuvrer dans un esprit de paix, de réconciliation et de concorde nationale.

3. Enfi n, le CIAT félicite la CEI et sa direction pour le travail accompli.

Il lui renouvelle son soutien pour la continuation du processus électoral, notamment par l’annonce des résultats des élections provinciales, l’élection

au second degré des membres du Sénat de la République et des gouverneurs de province.

4. Le CIAT est composé des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie), de l’Afrique du Sud, de l’Angola, de la Belgique, du Canada, du Gabon, de la Zambie, de l’Union Africaine (Commission et Présidence), de l’Union Européenne (Commission et Présidence) et de la MONUC.]

Fait à Kinshasa, le 16 novembre 2006

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Déclaration attribuable au Porte- parole du Secrétaire général Le Secrétaire général se félicite de l'annonce aujourd'hui par la Commission électorale indépendante, des résultats provisoires du deuxième tour de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo, qui a eu lieu le 29 octobre 2006. Il se félicite également du message conjoint publié le 7 novembre par le Président Kabila et le Vice-Président Bemba, exhortant leurs partisans à rester calme et à éviter toute violence avant l'annonce des résultats défi nitifs, et à ne pas contester les résultats des scrutins en recourant à la force.

Le Secrétaire général rappelle les déclarations positives faites par les observateurs électoraux internationaux et nationaux concernant l'organisation et la conduite des élections sous l'égide de la Commission Electorale Indépendante. En outre, il note qu'au cours des dernières semaines, la Commission s'est réunie fréquemment avec les représentants des deux candidats à l'élection présidentielle pour prendre en compte leurs préoccupations et examiner en profondeur les allégations d'irrégularités dans le processus électoral. Le Secrétaire général réitère que toute remise en cause des résultats provisoires doit se faire conformément à la loi électorale.

Le Secrétaire général est préoccupé par les violences qui ont eu lieu à Kinshasa le 11 novembre 2006, entraînant la mort de quatre personnes. Il demande à tous les dirigeants politiques et au peuple congolais d'accepter les résultats dans le calme et de façon responsable, et de s'abstenir de tout recours à la violence et d'éviter de faire des déclarations qui pourraient menacer la conclusion des élections nationales dans des conditions pacifi ques.

Le Secrétaire général salue la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), l'EUFOR RD Congo et les autres partenaires pour leur appui aux

forces de sécurité congolaises dans leur mission visant à maintenir le calme et l'ordre, en particulier à Kinshasa.

15 novembre 2006

Déclaration de la MONUC La MONUC a pris note de l'annonce ce 15 novembre par la Commission Électorale Indépendante (CEI) des résultats provisoires du deuxième tour de l'élection présidentielle qui a eu lieu le 29 octobre en République Démocratique du Congo.

La MONUC félicite les Congolais d’avoir voté dans la paix et les invite à demeurer calmes, dans l’attente des résultats défi nitifs.

La MONUC félicite aussi la Commission Electorale Indépendante pour la façon

exemplaire dont elle a organisé et conduit les élections.

La MONUC note qu’au cours des dernières semaines, la CEI a régulièrement rencontré les mandataires des deux candidats pour discuter de leurs préoccupations et a examiné entièrement toutes les allégations d’irrégularités.

Kinshasa, le 15 novembre 2006

Déclaration commune de Javier Solana, Haut Représentant de l'UE

pour la PESC, Louis Michel, Commissaire européen pour le Développement,

Paul Wolfowitz, Président de la Banque Mondiale, et Jean-Marie Guéhenno, Secrétaire Général adjoint des Nations Unies sur la République Démocratique du

Congo

Le Haut Représentant de l'Union Européenne (UE) pour la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC), Javier Solana, M Michel, M

Wolfowitz et M Guéhenno ont fait la déclaration suivante concernant la RDC, en marge d'une réunion qui a eu lieu aujourd'hui à Bruxelles sur le soutien de la Communauté internationale au pays:

"Nous nous sommes réunis aujourd'hui à Bruxelles afi n de discuter des engagements futurs multilatéraux, politiques, économiques et de sécurité en RDC.

Nous souhaitons rappeler que la Commission électorale indépendante est la seule autorité habilitée à annoncer les résultats et nous saluons ses efforts considérables pour garantir la crédibilité et la transparence du processus électoral.

Nous appelons tous les acteurs politiques en RDC, et en particulier les deux candidats aux présidentielles, à s'abstenir de toute provocation pour éviter que soit remis en cause ce vote dans lequel le peuple congolais a placé tant d'espoirs.

Nous avons appelé à l'extension du mandat de la MONUC et à l'élaboration d'une stratégie de sortie basée sur la réalisation effective d'objectifs précis, la réforme du secteur de sécurité étant un des objectifs fondamentaux.

Nous avons convenu de travailler avec les donateurs bilatéraux afi n de mobiliser l'appui pour le nouveau gouvernement et, après consultation avec le gouvernement, nous développerons des mécanismes fl exibles appropriés en vue de poursuivre notre engagement et d'assurer une coordination effective de l'appui au développement du pays."

Bruxelles, le 15 novembre 2006

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6 MONUC BULLETIN N° 141

Les Kinois ont retenu leur souffle ce samedi 11 novembre

Kinshasa était déjà fébrile depuis quelques jours, du moins depuis que la Commission Electorale Indépendante (CEI) a commencé à publier les résultats partiels du deuxième tour de l’élection présidentielle sur son site web. Des commentaires allaient bon train sur les résultats de telle ou telle circonscription au fur et à mesure qu’ils tombaient. Quelques téméraires et notamment certains journaux avaient même déjà commencé à annoncer la victoire de tel ou tel candidat alors que la CEI avait mis en garde tous ceux qui se lanceraient dans un exercice aussi périlleux que porteur de germes de troubles. Chat échaudé ayant peur de l’eau- les événements des 20, 21et 22 août étant encore vivaces dans les esprits- les Kinois ont commencé à prendre des dispositions pour faire face à une telle éventualité. Et le samedi 11 novembre, ce que tout le monde redoutait, sans le nommer, a failli arriver.

Heureusement… l’ordre a été vite rétabli.

Par Sy Koumbo S. Gali

En effet, ce jour, aux environs de 11 heures, des tirs sporadiques ont été entendus à la Gombe (le quartier des Affaires à Kinshasa) non loin du Rond-point Forescom où se trouvent les bureaux du MLC (Mouvement de Libération du Congo de Jean-pierre Bemba). On saura plus tard qu’il s’agissait de tirs de sommation de quelques policiers qui tentaient de disperser des Shegués -enfants sans domicile fi xe- qui manifestaient là. La veille, ces jeunes désœuvrés, avaient manifesté en brûlant des pneus sur l’avenue du 30 juin, bloquant pendant près d’une heure la circulation. Sont- ils revenus à la charge ce samedi 11 novembre pour parachever ce qu’ils avaient commencé ?

En tout cas, malgré l’intervention de la Police, ces jeunes auraient progressé jusqu’au niveau du domicile offi ciel du Vice-président Jean-Pierre Bemba sur l’avenue Lusaka. C’est la bas qu’il y a eu des échanges de tirs, notamment des tirs à l’arme lourde. La réaction de la MONUC et du gouvernement a été immédiate. Le Représentant du Secrétaire Général de l’ONU en RDC, William Lacy Swing a pris tout de suite son bâton de pèlerin pour aller vers chacun des deux candidats avec qui il a engagé des pourparlers. Notamment, il aurait demandé à Bemba d’appeler ses partisans au calme. Entre temps, 12 blindés légers de la MONUC ont été envoyés en renfort dans le secteur,

et un véhicule de l’EUFOR mobilisé pour surveiller la situation (Photo Lt-Col Stephane Lescoffi t/MONUC)

Un vehicule blindé des Casques bleus posté devant la résidence de Jean-Pierre Bemba ...(Photo Lt-Col Stephane Lescoffi t/MONUC)

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notamment aux alentours du domicile de Jean-pierre Bemba où étaient déjà stationnés depuis fi n août d’autres blindés.

L’EUFOR surveille la situation La Force Européenne, EUFOR, mise à la disposition de la MONUC pour de telles éventualités a fait aussitôt décoller ses hélicoptères pour « surveiller la

situation » selon son porte-parole, le Lieutenant-Colonel Thierry Fusalba, lequel s’inquiétait déjà vendredi, lors de la conférence de presse hebdomadaire de l’EUFOR, de la montée de la tension dans la cité ; «une tension, selon lui

« entretenue par la manipulation de la population au moyen de tracts en circulation ». Entre temps, la patrouille mixte (MONUC-Police Nationale Congolaise) commencée depuis

septembre à travers la ville province de Kinshasa a été renforcée.

Le ministre de l’Intérieur de la RDC, le général Denis Kalume Numbi est intervenu sur les ondes de la RTNC (Radio Télévision Nationale Congolaise) pour appeler au calme et rassurer la population. Toutes ces interventions ont permis de contenir très rapidement la situation et aux

Les Casques bleus de la MONUC restent éveillés même la nuit (Photo Myriam Asmani/MONUC)

environs de midi, les tirs ont cessé et tout est redevenu normal à Kinshasa.

Le bilan de ces affrontements est de 4 morts, notamment 3 civils et un militaire des FARDC.

Le CIAT appelle au calme Mais si le calme est revenu à Kinshasa, le CIAT (Comité International d’Accompagnement de la Transition) dans un communiqué publié le mardi 13 novembre « déplore et condamne les incidents armés qui ont causé la mort de plusieurs Congolais à nouveau », avant de préciser que ceux qui appellent à ou provoquent la violence devront rendre compte de leurs actes.

Le CIAT, comme lors des élections du deuxième tour, a réitéré son appel au calme à la population, avant d’inviter celle-ci « à ne pas céder aux provocations, ni aux sirènes des provocateurs. La RDC aspire à la paix et au développement. Tout recours à la violence ne ferait que trahir les espoirs de reconstruction du pays et le ramènerait au chaos dont les populations ont déjà souffert.

Il minerait en outre durablement les perspectives de développement du pays », a conclut le CIAT.

La MONUC, l’EUFOR et les représentants de deux plate-formes politiques se sont concertés en vue de résoudre la situation (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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8 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 141

Pour ces élections post-confl its,

les premières depuis plus de 40 ans, considérées comme libres et démocratiques, la Communauté internationale y a joué un rôle plus qu’important. La Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), une des plus grandes missions des Nations Unies depuis la fi n de la deuxième guerre mondiale, (avec près de 20 000 hommes de troupes et plus de 3000 civils), soutient ce processus dont l’aboutissement va être la mise en place bientôt de toutes les institutions démocratiquement élues (l’Assemblée nationale, déjà fonctionnelle avec 500 députés élus). C’est une mobilisation tant fi nancière que humaine, sans

Elections en RDC : Des chiffres qui en disent long !

Avec une superficie de 2.345.000 Km2 (troisième plus grand pays du continent africain après le Soudan et l’Algérie), plus de 60 millions d’habitants dont près de 7 millions à Kinshasa, la capitale, 9 pays limitrophes, 2 fuseaux horaires, la RD Congo est un sous continent. Le pays, qui a connu plusieurs années de guerre aux conséquences incommensurables (plus de 4 millions de morts et une destruction du tissu social et économique), est en train de renaître de ses cendres.

Par Sy Koumbo S. Gali

précédent, tant des Congolais que de la Communauté internationale, qui permet de conduire ce processus jusqu’à son terme; l’élection et l’installation du nouveau président élu étant le point d’aboutissement de la longue transition politique en RDC.

Pour ces différents scrutins, pas moins de 25 millions d’électeurs se sont faits enrôler le 17 décembre 2005 dont plus de 70% ont voté au premier tour.

« C’est un des plus grands électorats dans le monde…. 5 millions de plus que l’Afrique du Sud », a l’habitude de dire William Lacy Swing, le chef de la MONUC qui a vécu lui-même les élections historiques d’Afrique du

Sud en tant que diplomate. Il a fallu plus de 9.000 centres d’inscription et d’enrôlement, plus de 50.000 bureaux de vote et mobiliser plus de 200.000 agents électoraux pour permettre aux uns et aux autres de voter au premier et au deuxième tour. En terme de logistique, rien que pour le deuxième tour, le transport des Kits électoraux (1200 tonnes métriques) de Johannesburg à Kinshasa, pendant au moins un mois, a nécessité 35 vols de IL-76 et 20 vols de AN-124.

Le transport des Bulletins (1.260 tonnes métriques), toujours depuis Johannesburg, a nécessité 30 vols combinés de AN-124, Boeing 707 et IL-76. Pour acheminer ces matériels

Le materiel electoral débarqué à Ntoto dans le Nord Kivu (Photo Ado Abdou/MONUC)

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vers les 210 centres de formation repartis dans les 11 provinces, il a fallu 600 vols combinés de MI-8, MI-26 et de C130. Et pour atteindre les 50. 055 bureaux de vote, il a fallu 10 jours de mobilisation de tous les moyens de transport : par air, terre, voies fl uviales et à pied.

Sur le plan sécuritaire, toutes les dispositions ont été prises pour que les différents scrutins se déroulent dans les conditions maximales de sécurité. Pour le deuxième tour, 50.000 agents de la Police Nationale Congolaise ont été formés sur la sécurisation du processus électoral et déployés à travers tout le pays à cet effet. Environ 70 pour cent des 20.000 soldats onusiens sont venus renforcer le soutien à la sécurisation électorale. 1500 éléments de la force Européenne, EUFOR, sont mis à la disposition de la MONUC pour renforcer cette sécurité.

En termes de sensibilisation pour le bon déroulement du processus, la CEI a produit 1 million de copies de la loi électorale, 1.500.000 dépliants, 500 000 affi ches, 600 000 autocollants.

2000 membres de la société civile et 500 journalistes ont été formés.

Sur le plan de la communication, on n’a pas fait dans la demi-mesure non plus. La MONUC, à travers le

Bureau du porte-parole/

Relations avec les Medias a délivré depuis janvier 2006 jusqu’à ce jour, pas moins jusqu’à ce jour, pas moins de 732 accréditations aux journalistes, producteurs journalistes, producteurs et cameraman venus de l’extérieur, lesquels ont bénéfi cié de l’assistance de la MONUC sur toute l’étendue du territoire national. Plus de 600 interviews ont été accordées aux medias locaux et internationaux (Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC et son adjoint, Directeurs de Divisions, Porte-parole etc…). 60 points de presse ont été organisés et 52 communiqués de presse publiés.

Les moyens fi nanciers ont été, comme on peut le constater, à la hauteur de l’enjeu. Rien que le recensement a coûté 101 millions de dollars US. Le coût du referendum et des différents scrutins tourne autour de 150 millions de dollars dont 46 millions pour le deuxième tour.

Le jour du vote à Kisangani (Photo Mohamad A.Wahab/MONUC)

Un des 50.000 agents de la PNC formés sur la sécurisation du processus électoral, exhibant son certicat de fi n de formation

(Photo Myriam Asmani/MONUC)

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10 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 141

Professeur Elikya Mbokolo : « Le Système politique actuel est une voiture expérimentale sophistiquée »

Le Professeur Elikya Mbokolo, historien africain de renom vivant en France est natif de la RDC. Il est Directeur d’Etudes à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris Sorbonne. Alors qu’il était ici dans son pays pendant les élections du 29 octobre, nous lui avons demandé de faire une analyse du système politique congolais tel que défini par la Constitution.

Par Sy Koumbo S. Gali

Le Professeur Elikya Mbokolo a utilisé une métaphore pour qualifi er ce système. Car pour lui, il s’agit d’une

« voiture expérimentale sophistiquée » qu’il va falloir attendre pour voir si

« elle va rouler ». En fait, le système politique actuel en expérimentation se base sur le partage de la gestion du pouvoir entre l’exécutif et le parlement.

C’est un régime semi-présidentiel ou semi parlementaire. Mais ce système peut-il bien marcher dans un Congo qui se cherche encore politiquement ? Pour Elikya Mbokolo, il faut faire comme Saint Thomas : Voir avant de croire, car « Dans l’histoire du Congo, ces choses «semi» ont toujours créé des problèmes ». C’est pourquoi dit- il, si on part avec l’hypothèse que Joseph Kabila gagne les élections, le pays aura « une majorité présidentielle qui va s’appuyer sur sa majorité parlementaire ». Mais dans l’hypothèse ou c’est Jean-Pierre Bemba qui est gagnant, « il y aura un président d’une couleur et une majorité parlementaire d’une autre couleur. Là il y aura des problèmes ».

Mais même dans l’hypothèse «Kabila gagnant » devait-il dire, rien n’est évident, car les députés viennent avec un mandat populaire et ne seront pas aptes à dire « oui » tout le temps. Pour lui, c’est le choix du Premier Ministre et le rapport que celui-ci entretiendra avec le Président de la République qui va être déterminant pour la suite des événements. Dans son analyse, il a tenu a relever le fait que le système politico administratif actuel qui n’est pas du fédéralisme mais une grosse

décentralisation, risque de compliquer davantage la donne : «Les régions vont avoir des attributions importantes et la Constitution dit qu’il y a des compétences exclusives, et pour l’Etat et pour les régions ; mais il y a aussi des compétences qui sont partagées. Cela veut dire que là où les compétences sont partagées, il va y avoir des problèmes.

On sait que les députés provinciaux sont élus au suffrage universel et ils vont vouloir gouverner eux aussi ».

Le deuxième problème selon lui est la compréhension que les Congolais se font de cette forme de l’Etat qu’est la décentralisation. « Au Congo, la décentralisation est comprise comme une autonomie qui donnerait une très large gamme de compétences à des régions défi nies en somme comme naturelles. On y considère comme citoyens les originaires. Ce n’est pas

dit dans la Constitution, mais on voit bien que tous les candidats actuels aux provinciales sont tous issus de la région dont ils sont. On risque d’aller vers des formes de nationalisme provincial qui n’est pas du tout bon au moment ou le Congo doit se reconstruire et a besoin, au contraire, de fusionner ses forces». Aussi, à la question de savoir quelle sera la première tache à laquelle il aimerait voir le Président élu s’atteler tout de suite, il n’a pas hésité un seul instant : construire les routes « Je crois en une chose que Stanley disait il y a plus de 140 ans maintenant : sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un centime. Il va falloir intégrer le Congo et il n’y a pas d’autres moyens de l’intégrer que de construire les routes, ce qui va permettre aux paysans de vendre leurs produits dans les villes et qui va permettre aux Congolais de

Le Professeur Elikya Mbokolo (Photo Biliaminou Alao/MONUC)

Point de vue:

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Affaire Thomas Lubanga : De Jiba à la Haye

La Cour Pénale Internationale (CPI) a entamé depuis le 9 novembre 2006 à la Haye aux Pays-Bas, l’audience de « confi rmation des charges » portées à l’encontre de son premier prisonnier, Thomas Lubanga Dyilo.

Par Biliaminou Alao

Né le 29 décembre 1960 à Jiba dans le territoire de Djugu en Ituri, Thomas Lubanga est le Président Fondateur de l’Union des Patriotes Congolais (UPC) et des Forces patriotiques pour la Libération du Congo (FPLC).

Pour rappel, la seconde guerre du Congo a débuté en 1998 et a impliqué les forces du gouvernement de la RDC de Laurent Kabila, soutenues par l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie, opposées à plusieurs mouvements rebelles bénéfi ciant de l’appui de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi. En dépit de la signature des Accords de paix de Lusaka en 1999, suivis par des accords sur le retrait des forces rwandaises et ougandaises du Congo en 2002, les combats en Ituri, province située dans le Nord-Est du pays, se sont intensifi és avec

des forces locales soutenues par des acteurs nationaux et internationaux.

Au premier plan de ces groupes se trouvaient l’UPC, dominée par les Hema, le Front National pour l’Intégration (FNI) par les Lendu, le Parti pour l’Unité et la Sauvegarde de l’Intégrité du Congo (PUSIC) par les Hema du Sud et les Forces Armées du Peuple Congolais (FAPC) à la composition mixte.

Entre 2002 et 2004, ces groupes armés en Ituri ont tenté d’acquérir une certaine reconnaissance sur la scène nationale, leurs chefs espérant décrocher ainsi des postes dans le gouvernement de transition de Kinshasa et dans la nouvelle armée intégrée. Le contrôle des sites

stratégiques permettait aux groupes armés d’obtenir le soutien fi nancier et politique tant convoité des acteurs extérieurs. La compétition pour le contrôle des ressources naturelles, en particulier l’or, a été un facteur majeur dans la prolongation du confl it armé en Ituri, région riche du Congo avec des réserves en or, en diamants, en pétrole et en bois.

En août 2002, la milice UPC, secondée par l’armée ougandaise, a lancé une offensive pour prendre le contrôle de Bunia, la principale ville d’Ituri. Le 31 août 2002, le groupe a attaqué la ville de Songolo avec l’aide de combattants Bira et la ville de Mongbwalu, riche en mines d’or, en novembre 2002.

Suite à cette offensive contre Mongbwalu, les forces de l’UPC ont attaqué un certain nombre de villages environnants, dont Kilo, Kobu, Lipri, Bambu et Mbijo.

L’UPC est accusée du recrutement forcé d’enfants. En novembre 2002, le groupe aurait rassemblé de force, environ 40 enfants de l’Ecole primaire de Mudzi Pela, pour qu’ils se joignent à l’activité militaire. Une opération similaire a été exécutée à Salongo.

Les combattants de tous les groupes armés en Ituri ont également commis des viols et d’autres formes de violence sexuelle. De plus, certains de ces groupes armés se sont livrés à des

Thomas Lubanga, dans la salle d’audience de la Cour Pénale iInternationale de la Haye, aux Pays-Bas

circuler dans un sens et dans un autre ».

Mais pour le professeur Mbokolo, si l’Etat a des obligations vis-à-vis du citoyen, ce dernier a aussi des devoirs vis-à-vis de lui en tant que citoyen.

Car selon lui, c’est par ce système de

vase communiquant que l’Etat pourra se construire progressivement : « Pour ceux d’entre nous qui avons du travail, qui avons des revenus, il va falloir que nous commencions à manifester notre citoyenneté en payant les impôts. Nous

avons trop pris l’habitude de voler l’Etat, nous devons savoir qu’il faut payer les impôts, parce que l’argent de l’Etat vient de là », a-t-il conclut.

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12 MONUC BULLETIN N° 141

Caravane de Sensibilisation sur le VIH/SIDA chez les routiers de la Nationale 1

Une première dans l’histoire de la lutte contre le VIH/SIDA en RDCongo : Une caravane de sensibilisation contre le VIH/SIDA a été organisée sur la Route Nationale 1(Kinshasa-Matadi-Boma) par la Fédération des Ouvriers et Transporteurs Routiers, FORC en sigle. Cette caravane a été rendue possible, grâce à l’appui du PNMLS (Programme National Multisectoriel de Lutte contre le Sida) et le soutien de la MONUC.

Le cri de cœur du gestionnaire de ce projet, le Professeur Mansonsa, explique toute l’importance de cette initiative inédite ; car pour lui « le sida est en train de décimer une bonne partie de la population des chauffeurs routiers ».

Par Armande Gayet et Yeyette Elonga,

Des grosses remorques portant des containers où étaient accrochées des banderoles, sur lesquelles trônaient des rubans

rouges symbole de la lutte contre le Sida (Photo Armande Gayet/MONUC)

Les caravaniers qui avaient pour itinéraire Kinshasa-Matadi-Boma, via la cimenterie de Lukala et la ville de Kimpese, sont partis de la capitale le 3 novembre pour atteindre leur destination fi nale le 5 novembre. A chaque étape, des séances de sensibilisation à l’endroit des routiers et des populations riveraines ont été organisées, avec à la clef, celles de distribution de préservatifs. Sur les fl ancs des véhicules ; des grosses remorques portant des containers où étaient accrochées des banderoles (sur lesquelles trônaient des rubans rouges symbole de la lutte contre le actes de cannibalisme et de mutilation de cadavres.

Le 3 mars 2004, le dossier en RDC a été déféré au Procureur de la CPI, qui a décidé, le 23 juin 2004, d’ouvrir une enquête sur la situation.

Le 17 mars 2006, la CPI a rendu public le mandat d’arrêt contre M. Thomas Lubanga Dyilo, détenu en RDC pour son transfert à la CPI où il a comparu en audience publique pour la première fois le 20 mars 2006.

Il est accusé de crimes de guerre consistant à procéder à l’enrôlement et à la conscription d’enfants de moins de quinze, et de crimes de guerre

consistant à faire participer activement des enfants de moins de quinze ans à des hostilités.

Au plus fort du confl it, on comptait quelque 30.000 enfants soldats associés à l’UPC, certains âgés d’à peine 10 ans, selon l’accusation.

Au cours de cette audience de

«confi rmation des charges», M.

Lubanga est défendu par Me Flamme que l’inculpé a décidé de retenir défi nitivement comme conseil de la Défense, depuis le 13 avril 2006.

A cette audience, la Chambre préliminaire peut confi rmer les charges pour lesquelles elle peut conclure qu’il y a des preuves suffi santes. Dans ce

cas, l’affaire est renvoyée en jugement.

Si la Chambre refuse de confi rmer les charges, le Procureur peut formuler une nouvelle demande de confi rmation des charges sur la base d’éléments de preuve supplémentaires.

Par ailleurs, la Chambre peut également ajourner l’audience et demander au procureur des preuves complémentaires ou de modifi er les charges.

La décision de la Chambre est rendue 60 jours après la fi n des audiences.

La confi rmation des charges ouvrira la voie à un éventuel procès contre Thomas Lubanga.

(13)

Sida), on pouvait lire l’itinéraire de la caravane, le programme, ainsi que divers messages de sensibilisation sur le VIH/SIDA.

Au départ de Kinshasa, le professeur Mansonsa, l’un des organisateurs de cette caravane, s’est dit satisfait que l’initiative ait fi nalement eu lieu, après maints reports. Il explique les motivations d’une telle initiative :

« Cette caravane fait partie d’un ensemble d’autres activités en rapport avec un grand projet sur la lutte contre le sida. Nous avons extrait l’activité caravane pour en faire un réel projet.

Nous avons commencé par le plaidoyer auprès des chefs d’entreprises, des patrons, pour leur demander de s’associer, de s’impliquer totalement dans la réalisation de cette caravane de sensibilisation sur le sida. Parce qu’ils ont des chauffeurs qui peuvent être ignorants de leurs statuts sérologiques.

Et avec les risques d’accidents, il faut qu’ils soient impliqués pour éviter les dégâts et les coûts à assumer ». Il a précisé que l’intérêt à organiser une telle caravane sur la Nationale 1 « est de sensibiliser les routiers, les usagers des routes ainsi que tous ceux qui sont dans les dépendances des routes, notamment dans les bars, les restaurants et autres petits marchés au bord ou tout au long de la route».

Le besoin à sensibiliser particulièrement les membres de cette catégorie socio professionnelle, mentionnent les organisateurs, est lié au fait que : « la route devient un milieu à très haut risque par rapport à la pandémie du sida. Nous avons enregistré cette année près de 20 cas de décès dans le milieu des routiers dont 10 sont à lier au sida.

Dans une catégorie professionnelle comme celle la, lorsque vous avez dix personnes qui meurent du fait du sida dans une année, cela fait beaucoup ».

Même si les organisateurs restent assez sceptiques sur les chiffres : « Ca c’est ce que nous avons enregistré.

Il y a d’autres cas de décès qui sont attribués à la tuberculose, à la malaria, ou à d’autres types de maladies non avouées… Le sida est en

train de décimer une bonne partie de la population des chauffeurs routiers ».

Mais qu’est ce qui explique cette hécatombe ? Pour le professeur, c’est parce que « les chauffeurs routiers, ainsi que les convoyeurs et les mécaniciens qui les accompagnent sont des personnes qui partent pour de longues heures, de longs jours, avec des absences très prolongées de leurs foyers ; ils sont des personnes très stressées ; et le stress créé chez l’individu une certaine dépendance à l’égard d’autres phénomènes tels l’alcool, la drogue, la cigarette… et tout particulièrement le sexe. C’est ainsi que vous trouverez des routiers qui ont des comportements sexuels irresponsables dus essentiellement au stress qu’ils subissent à cause du travail très diffi cile et peu rémunérateur qu’ils exercent ». Puis il précise : « A chaque point d’arrêt, le routier a une femme ou deux femmes et des enfants…

et vous comprendrez qu’il y a tout un réseau sexuel qui est entretenu. Quand un routier vient à un point d’arrêt, il rentre chez une femme, puis il s’en va.

Un autre routier vient, il rentre chez la même femme. Et la même femme peut recevoir trois, quatre, cinq routiers ainsi de suite… et c’est ça le réseau.

Celui qui est arrivé ignore qu’il y a quelqu’un qui l’a précédé. Cette chaîne là peut créer effectivement une chaîne de transmission du sida dans le milieu

des routiers».

Outre cela, dit le professeur, il y a le fait que dans ce milieu « il y a une absence réelle d’information correcte et systématique sur le sida. Il n’y a pas eu de sensibilisation au niveau de cette catégorie socio professionnelle par ceux qui détiennent le pouvoir de gérer le programme de lutte contre le sida».

D’où, selon lui, la nécessité d’amener les chauffeurs routiers à connaître leurs statuts sérologiques pour mieux se prendre en charge.

En effet, selon les résultats de l’enquête sur les comportements sexuels et la séroprévalence publiés en août 2005 par l’Ecole de Santé Publique de la RDCongo, les transporteurs routiers font partie des groupes de la population dont les comportements sexuels sont jugés à haut risque face à la propagation du VIH/SIDA.

C’est fort de toutes ces raisons que la FORC a décidé de lancer cette initiative. Le soutien de la MONUC pour l’organisation cette caravane a constitué en un don de matériel de sensibilisation et un appui en termes de couverture médiatique. Au cas où cette initiative venait à se pérenniser, le souhait du bureau VIH/SIDA est que celle-ci obtienne un véritable soutien de la MONUC.

Le professeur Mansonsa (au milieu), un des organisateurs de cette caravane (Photo MONUC)

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Nord Kantaga : Inauguration d’une Ecole de techniques agricoles et vétérinaires à Kongolo

C’est après la coupure du petit ruban, symbolisant cette inauguration, que la délégation de personnalités venue pour cette cérémonie a pu pénétrer dans les locaux qui doivent être progressivement aménagés. En effet, pour le moment, en dehors du bâtiment, il n’y a encore ni tables blancs ni meubles de bureaux.

L’Institut « Victoire » dont les travaux ont nécessité une bagatelle de 15.000 dollars américains, est une longue bâtisse construite en briques cuites, sur une surface de 65 mètres de long et 6 mètres de large. Elle est dotée de six salles de classes, d’une salle qui va servir de laboratoire et de quatre autres pièces destinées à l’encadrement et à l’administration.

La nature environnante est impressionnante, vu l’espace qui s’étend à perte de vue. Ce qui est normal quand on sait que l’école est à vocation agro-pastorale. Lors de cette cérémonie d’inauguration, l’engouement était manifeste chez plusieurs jeunes élèves qui se succédaient sur la scène pour des saynètes, en anglais, devant notamment l’administrateur du territoire et les responsables de la MONUC/Kalemie.

Pour sa part, l’ambassadeur Ali Amini Moumin chef du bureau de la MONUC/Kalemie, a insisté sur le choix d’un tel projet. « La MONUC cherche à promouvoir la sécurité alimentaire de la population dans les milieux ruraux », a-t-il dit, devant une assistance nombreuse et attentionnée.

L’enthousiasme observé à cette occasion s’explique par l’importance que revêt cette localité de Kongolo communément appelée « le grenier du

Bientôt près de 360 élèves, dont un tiers de fi lles, vont pouvoir emprunter le chemin du nouvel Institut « Victoire », situé sur les terres fertiles du Nord Katanga, légèrement en dehors de la bourgade de Kongolo. Cette nouvelle Ecole agro-vétérinaire dont la construction a été fi nancée par la MONUC/Kalemie, à travers son projet à impact rapide (QIPS) a été inaugurée le 8 novembre dernier, après de longs mois de travaux.

Par Marie-Eve Saint georges

Katanga », parce qu’elle produit du maïs, du riz, et de l’huile de palme.

L’association Coopérative de l’Assemblée Chrétienne de Loimi qui a exécuté les travaux de l’Institut Victoire, a indiqué que pour

l’équipement du laboratoire, les frais scolaires devraient permettre de pourvoir aux besoins. Ce laboratoire faut-il le préciser, servira à étudier de près les mystères de la faune et de la fl ore, dans ce nouveau Centre de Techniques Agricoles et vétérinaires.

Quelques personnalités venues assister à cet événement (Photo Marie-Eve Saint-georges/MONUC)

Une vue de l’assistance à la cérémonie d'inauguration de l'Institut Victoire (Photo Marie-Eve Saint-georges/MONUC)

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Kindu: Les Volontaires des Nations Unies au secours des maraîchers

Au total, 30 houes, 30 pelles, 30 arrosoirs, 2 brouettes, et des semences ont été remises à l’Association des Maraîchers vivant tout le long du fl euve Congo, pour leur permettre de promouvoir le jardinage que les volontaires considèrent comme une activité porteuse de promesses d’avenir dans la région. En effet, par manque de moyens des populations. Cette activité a du mal à démarrer réellement. Les jardiniers travaillent avec des moyens du bord très rustiques, comme des coupe-coupe pour désherber ou des bassines pour arroser.

Des hommes et des femmes récipiendaires ont été mobilisés en association, avec pour objectif de promouvoir l’entraide et la solidarité au sein du groupe, afi n de faire de la zone le long du fl euve une véritable zone maraîchère.

Cette idée originale du Volontaire François Ganaye de la section

Le dimanche 12 novembre 2006 restera certainement gravé dans la mémoire de plus d’un à Kindu, chef-lieu de la Province du Maniema, qui a vu se dérouler une importante cérémonie de don d’outils de jardinage aux maraîchers, par l’ensemble des Volontaires des Nations Unies en poste dans cette ville.

Par Abou Mouhilou Seidou

Les volontaires remettent le don au groupement des jardiniers de Kindu (Photo Abou Mouhilou Seidou/MONUC)

Technologies de l’information a vite fait de germer et de recueillir l’assentiment de tous les autres qui, comme un seul homme, se sont mobilisés autour du projet noble. L’idée s’est concrétisé

dans une ambiance de gaieté et de reconnaissance des bénéfi ciaires envers les Volontaires qui leur ont demandé de faire bon usage des outils. Ils leur ont promis de revenir pour s’assurer de l’évolution des activités, mais aussi d’en faire davantage les prochaines fois.

« C’est pour nous une façon de marquer notre passage au Maniema, et plus précisément à Kindu, afi n d’y revenir un jour et de voir, ou même d’apprendre de loin, que cette activité de jardinage, dont nous lançons les jalons maintenant, a pris un essor considérable. », a affi rmé François Ganaye, à la fi n de la cérémonie.

L’équipe des volontaires des Nations Unies de Kindu (Photo Abou Mouhilou Seidou/MONUC)

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Le Coin des Contingents

Médailles de mérite pour le deuxième contingent pakistanais de la Brigade du Sud Kivu

La cérémonie qui s’est déroulée en présence du Commandant de la Force de la MONUC, le Général Babacar Gaye, a vu la participation de plusieurs autres responsables militaires et civils.

Il s’agit notamment du Commandant de la Division Est de la MONUC, le Général Patrick Cammaert, du chef de bureau de la MONUC Bukavu, M.

Alpha Sow, du gouverneur du Sud Kivu, M. Deogratias Buhamba Hamba et du chef d’Etat Major de la 10ème Région Militaire, le colonel Sylvain Mobanga.

Plusieurs autres membres du personnel, tant civil que militaire de la MONUC, des représentants des Agences du système des Nations Unies et des Organisations non gouvernementales internationales, et ceux des forces vives

Au terme d’un an de service sous le drapeau des Nations Unies au Sud Kivu, le second contingent pakistanais de la Brigade du Sud Kivu s’apprête à quitter la RDC, et à céder progressivement sa place à de nouvelles troupes du Pakistan. Vendredi 10 novembre, à Kavumu, au cours d’une cérémonie haute en couleurs, le Général Maqsood, Commandant de la Brigade du Sud Kivu et ses troupes ont été décorés de la médaille des Nations Unies, pour leurs 12 mois de service au sein de la Force de la MONUC.

Par Sylvie van den Wildenberg

du Sud Kivu étaient présents.

Intervenant à cette occasion, au nom du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, William Swing, le Général Babacar Gaye a félicité le contingent pakistanais pour les importantes réalisations qu’il laisse derrière lui dans cette province.

Il a salué les progrès importants qui ont été accomplis en matière de sécurité au Sud Kivu, ainsi que l’engagement et le grand professionnalisme dont ont fait preuve les éléments de ce contingent, sous la conduite du Général Maqsood, au cours de leur année de service en RDC.

Les efforts infatigables déployés par

la Brigade, pour améliorer la situation sécuritaire de la province et la vigilance sans faille exercée par cette dernière dans la province ont permis aux populations du Sud Kivu de participer massivement aux élections, a-t-il souligné. Il a rappelé également que ce contingent a su gagner les cœurs et les esprits des Sud Kivutiens en entreprenant de nombreux gestes de solidarité en faveur des populations, aux quatre coins de la province.

Dans son allocution, le Général Maqsood, a remercié les responsables de la MONUC pour le soutien sans faille dont il a bénéfi cié au cours de sa mission. Ses remerciements ont été particulièrement adressés au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, au Commandant de la Force de la MONUC et celui de la Division Est, au chef de bureau de la MONUC/

Bukavu et à son équipe, ainsi qu’aux contingents indien, uruguayen, chinois, et sud africain. Il a également remercié les autorités provinciales, en particulier celles des Forces Armées de la République Démocratiques du Congo (FARDC) et de la Police congolaise pour leur collaboration, leur appui et la confi ance qu’ils ont bien voulu placer dans le contingent pakistanais.

Au cours de ses 12 mois de service en RDC, le second contingent pakistanais de la Brigade du Sud Kivu a organisé plusieurs opérations militaires conjointes majeures avec

Le Général Babacar Gaye decorant le General Maqsood, Commandant de la Brigade du Sud Kivu

(Photo Sylvie van den Wildenberg/MONUC)

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les FARDC dans les différentes zones sensibles, toujours en proie à l’insécurité, en raison de la présence de combattants armés étrangers, notamment les hutu rwandais, ainsi que d’autres insurgés et éléments armés congolais incontrôlés. L’une des opérations les plus importantes entreprises en vue de stabiliser la situation sécuritaire dans la province avant les élections, fut l’opération

« South Sentinel/South Sustain », menée au nord de la province, dans un environnement particulièrement hostile de forêt dense, au cours de laquelle, les FARDC appuyés par les Casques bleus ont démantelé plusieurs bastions stratégiques importants de combattants hutu rwandais des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR).

Au cours de l’année écoulée, le contingent a considérablement élargi le champ d’action des Casques bleus dans la province, établissant plusieurs nouvelles bases permanentes (Baraka, Kalehe), et développant le concept des bases mobiles opérationnelles (MOBs).

Ces bases opérationnelles légères sont installées par surprise, dans des délais

Les Casques bleus pakistanais lors de la parade organisée à l’occasion de cette remise des médailles (Photo Sylvie van den Wildenberg/MONUC)

extrêmement courts, là où la sécurité des populations est en péril ; ceci, afi n de décourager toute offensive de groupes armés contre les civils. Ces MOBs (près d’une quinzaine, depuis mars 2006) ont permis une nette amélioration de la situation sécuritaire dans plusieurs zones de la province, et en particulier à Bunyakiri, où les populations étaient

victimes de nombreuses exactions, et d’actes de représailles des combattants hutu armés et d’autres bandits. Les MOBs établies par les Casques bleus à Minembwe, Kamituga et Shabunda ont également permis aux populations de ces zones enclavées et sensibles de participer massivement aux scrutins du 30 juillet et du 29 octobre derniers.

Le Général Babacar Gaye et le Général Maqsood passent en révue les troupes (Photo Sylvie van den Wildenberg/MONUC)

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18 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 141 MONUC BULLETIN N° 1 MONUC BULLETIN N° 141

Le colonel Hedi Rjaibia, commandant

du contingent tunisien de la MONUC, rentre dans son pays après avoir servi à la mission onusienne pendant 14 mois. Il est arrivé à la MONUC le 12 septembre 2005 et avait sous son commandant 20 offi ciers et 220 soldats tunisiens déployés non seulement à Kinshasa, mais aussi à Gemena et Gbadolité.

Le général Modey, commandant de la brigade de l’Ouest de la MONUC, a, au nom du commandant des Forces de la MONUC, remercié le colonel Rjaibia pour le travail abattu au sein de la mission onusienne en RD Congo en cette période cruciale de son histoire. Il s’est félicité du bon climat de collaboration qui a prévalu, notamment avec les autres unités de la brigade de l’Ouest et a rappelé au colonel Hedi Rjaibia et aux autres offi ciers sur le point de quitter la mission, que leur contribution à la MONUC ne sera pas vaine, car ils ont manifesté leur amour au peuple congolais en venant contribuer à la pacifi cation de ce beau et grand pays. Il les a rassurés de la poursuite de l’œuvre qu’ils ont commencée.

Le colonel Hedi, ému de quitter la RDC, dit avoir un double sentiment : Un sentiment de joie, car il va enfi n rejoindre sa famille après plusieurs mois d’absence, mais aussi un sentiment de tristesse ; celui de quitter la MONUC, la brigade de l’Ouest et ce pays au moment où il est en train de tourner une triste page de son histoire. Surtout, dit-il, juste à un moment où « La R.D.Congo attend de connaître son prochain dirigeant, élu démocratiquement, pour une toute première fois depuis plusieurs décennies ». Il a par ailleurs remercié les offi ciers et les soldats des

La Brigade ouest de la MONUC fait ses adieux au colonel Hedi Rjaibia

Le commandant de la brigade de l’Ouest a présenté ses adieux le 09 novembre dernier au colonel Hedi Rjaibia et à trois autres officiers de la Force de la MONUC qui viennent de finir leur mission en RDC. La cérémonie a eu lieu au quartier général du contingent ghanéen de la MONUC, en présence de plusieurs officiers de la MONUC.

différents bataillons de la MONUC et spécialement le général Modey, pour l’aide précieuse qu’ils lui ont apportée pour accomplir sa mission au sein de la MONUC.

Tout en reconnaissant les mérites de la brigade de l’Ouest de la MONUC, le colonel Hedi n’a pas manqué de saluer Par Myriam Abedi

le professionnalisme du personnel de la mission, civil comme militaire, tant national qu’international et a indiqué qu’« ils doivent être prêts à exécuter leur mission, surtout durant cette période sensible, celle de l’annonce des résultats ». « La Western Brigade a un personnel compétent et discipliné pour exécuter cette mission », a- t-il conclu avant de souhaiter bonne chance aux Congolais.

Les offi ciers de la MONUC en partance pour leurs pays ont promis suivre l’évolution de la situation en RDC, même de loin, en priant pour que cette paix pour laquelle ils ont contribué à ramener un tant soit peu, soit durable et bénéfi que pour les Congolais.

Le colonel Hedi Rjaibia, commandant du contingent tunisien de la MONUC

(Photo Myriam Asmani/MONUC)

Le colonel Hedi Rjaibia entouré du commandant de la brigade de l’Ouest de la MONUC (g) et du chef d’Etat major de la Force de

la MONUC (d) (Photo Myriam Asmani/MONUC)

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Déployés à l’Est du pays, plus précisément à Bunia, localité considérée comme l’une des plus sensibles du Congo, ces offi ciers se sont très vite adaptés à leur milieu professionnel, nouant de très bonnes relations avec leurs collègues internationaux, mais aussi avec le milieu policier et judiciaire local.

Seize mois plus tard, en juin 2006, le contingent malgache a été renforcé par l’arrivée de 4 autres offi ciers supérieurs. Il s’agit notamment des commissaires de Police Razakasoa Jacquot, Rakotondrainivonona Macaire, Adriambololona Roger et Rajaspera

Contingent malgache : Petit mais avec de grandes responsabilités

Les premiers officiers de la Police malgache déployés au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en RDC étaient arrivés à Kinshasa le 3 février 2005. Il s’agit du Commissaire principal de Police Andriamapionon Jean Rolland, chef du contingent, et des Commissaires de Police Razafimahaleo Christian et Rasamoelina Harison Césaire.

Par Marie-Aimée Lalao

Alain, faisant du coup augmenter le nombre du contingent des policiers malgaches servant actuellement à la MONUC à 7. Le contingent malgache reste encore moyennement représenté comparativement à d’autres pays d’Afrique tels le Burkina Faso (52 policiers et policières), le Cameroun (48 policiers et policières) et bien d’autres encore.

Madagascar occupe la 11ème place parmi les 22 pays contributeurs au sein de la Police MONUC. Malgré cet effectif limité, les policiers malgaches se sont investis pleinement dans leur mission, et occupent actuellement, certains postes

Malgré cet effectif limité, les policiers malgaches se sont investis pleinement dans leur mission, et occupent actuellement, certains postes clés au sein de la composante Police de la MONUC

(Photo Police Malgache/MONUC)

clés au sein de la composante Police Civile de la Mission. En effet, le Commissaire de Police Rasamoelina Harison Césaire a été nommé Chief of Staff de la Police MONUC en mai 2006, après avoir été chef de Secteur en Ituri pendant six mois, tandis que le commissaire de Police Razafi mahaleo Christian est, depuis juillet 2006, chef du Secteur de la Police MONUC à Goma (Nord Kivu).

Notons que la Police de la MONUC compte actuellement 330 offi ciers de Police, repartis dans 19 secteurs et sous secteurs différents.

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Contact MONUC BULLETIN : Adèle LUKOKI

Sy KOUMBO

Information Publique /MONUC Tel: 00 243 818906836

001 212 963 0103 (extension 6836) E-mail: Lukokiikola@un.org

Kinshasa/République Démocratique du Congo La carence alimentaire a déjà causé la

mort de 19 personnes cette année -7 à Katogota, 4 à Luvungi et 8 à Kamanyola - selon des informations recueillies par Caritas auprès des autorités locales.

L’une des conséquences de cette carence est la naissance de bébés avec un défi cit important de poids.

Le programme mis en place par le PAM en coopération avec plusieurs autres partenaires, notamment le département des Affaires Civiles de la MONUC en ce qui concerne l’évaluation des carences, doit durer 3 mois. Le programme ira jusqu’à janvier 2007.

Cette initiative de Runingu fait suite à celle faite à Katogota le 8 novembre dernier et se poursuivra dans les jours prochains à Lubarika, Sange, Kamanyola et Luvungi dans le nord du Territoire d’Uvira.

Sur une population estimée à 16.000 habitants (3000 familles), le PAM a servi 358 ménages parmi les plus vulnérables, identifi és grâce à la collaboration de l’ONG locale «ACIDI». Ont notamment été identifi és des foyers comportant des

LE PAM vole au secours de la population de Runingu

Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a distribué des vivres le vendredi 10 novembre dernier á la population de Runingu affectée par la sécheresse. Cette région située dans la plaine de la Ruzizi, à une vingtaine de km au nord d’Uvira (Sud Kivu) connaît aussi un autre problème, celui de la mosaïque qui parasite le manioc.

Par Thierry Kranzer et Hugo Valentin

veuves, des vieillards ou des victimes de maladies chroniques, comme le diabète, l’ascite, le VIH/SIDA ou la tuberculose.

Chaque ménage a reçu 30 kg de farine de maïs, 9 kg de haricots, 2.225 litres d’huile et 375 grammes de sel pour un total cumulé de près de 10 tonnes de farine, 800 litres d’huile et 150 kg de sel. La quantité de nourriture distribuée

Des vivres devant être distribués à la population de Runingu (Photo Hugo Valentin/MONUC)

doit suffi re pour 15 jours. Néanmoins, souligne un responsable, «la solidarité africaine devrait conduire beaucoup de ménages à partager ce qu’ils on reçu avec les voisins et la famille la plus éloignée ».

La prochaine distribution alimentaire à Runingu est prévue pour d’ici un mois.

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

L es experts internationaux et partenaires de la Commission Electorale Indépendante ont proposé la mise en place d’un groupe de travail chargé d’examiner la transformation de

La MONUC félicite le peuple congolais en particulier, et les membres élus de l’Assemblée Nationale en général, pour cette oeuvre remarquable. A l’occasion de cette

[r]

« L’Eglise Catholique en accord avec les résultats de la CENI et le bon déroulement du scrutin », paru dans le site www.ambardc.eu (qui serait celui

Ceci, en raison d’une part, des défaillances techniques de ses kits biométriques d’enrôlement des électeurs et d’autre part, en raison de la dissimulation de ses rapports relatifs

• s’appuyer nécessairement sur les résultats des travaux scientifiques pour orienter les actions comme par exemple cela a été le cas de Ap- propriate Technology International ou

Si par exemple, on énonçait des suppositions du genre «...les PFNL peuvent consti- tuer une alternative aux activités de déforestation ou réduire de façon dras- tique le rythme

Annexe 1 – Principaux PFNL commercialisés au Sud-Cameroun 365 Appellation (s) usuelles(s)/populaire(s) piquet pour construction* poisson/silures*+ poissons/tilapias*+ autres