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Il n’y a plus decondamnés à morten Républiquedu Congo

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N° 2721 du Vendredi 24 Août 2007 - 55

ème

Année - Siège Social: Bd Lyautey - Brazzaville - B.P. 2080 CONGO: 500 F CFA - FRANCE: 1,5 Euro -Tel: (242) 678.76.94 / 582.27.60 / 666.39.69 - E-mail: lasemaineafricaine@yahoo.fr

BI-HEBDOMADAIRE D'INFORMATION ET D'ACTION SOCIALE PARAISSANT AU CONGO-BRAZZAVILLE

55 55 55 55 55

èmeèmeèmeèmeème

Année Année Année Année Année

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CpourToi

Justice

Il n’y a plus de

condamnés à mort en République

du Congo

Archidiocèse de Brazzaville

L’abbé Marcel Miayoukou rappelé à Dieu

Circonscription de Sembé (département de la Sangha)

Deuxième tour des élections législatives

2007: la victoire volée de Dambert

René Ndouane

(P.6) Paysage politique nationale

Claude-Abraham Milandou annonce la création et la sortie du Forum des jeunes de la majorité présidentielle

Claude-Abraham Milandou. (P.3)

Ministère des postes et télécommunications

Un séminaire pour la formulation du Plan

intégral de réforme et de développement

postal pour le Congo

(P.10)

Vie des artistes

Rapha Boundzeki et Jacquito wa

Mpungu ressuscitent leur union

(P.13)

Circonscription unique de Nkayi (département de la Bouenza)

Jacques Mouanda- Mpassi introduit une requête à la cour

constitutionnelle

(P.3)

(P.2) L’abbé

Marcel Miayoukou

(P.9)

Dans un décret, le président Sassou Nguesso

a procédé à la remise des peines. (P.3)

(2)

LA SEMAINE AFRICAINE N° 2721 du Vendredi 24 Août 2007- PAGE 2

MTN

MTN MTN

MTN MTN

(3)

N N N

N NA A A ATION A TION TION TION TIONAL AL AL AL AL

D

epuis qu’il a été nom- mé à la tête du Minis- tère de la justice et des droits humains, Aimé Emma- nuel Yoka s’est distingué par des actions volontaristes. Il entend, aujourd’hui, concilier la justice au respect des droits de l’homme. Quand on sait que le respect des droits de l’homme est devenu le thermomètre par lequel on mesure le niveau de démo- cratisation des régimes au pouvoir dans les pays du Tiers monde, on peut com- prendre l’importance de son engagement. Point n’est be- soin de rappeler, aujourd’hui, que la communauté interna- tionale est devenue très sen- sible aux questions qui tou- chent aux droits de l’homme.

Les gouvernements qui ne respectent pas les droits de l’homme sont considérés comme des moutons noirs sur la scène internationale.

Dans son souci d’œuvrer au respect des libertés de ses concitoyens, le président De- nis Sassou Nguesso avait eu l’heureuse idée d’adjoindre le domaine des droits de l’hom- me au Ministère de la justice.

Même si la Constitution pré- voit l’institutionnalisation d’une commission nationale des droits de l’homme. L’en-

jeu étant de mettre le respect des droits de l’homme au cœur même de l’action du gouver- nement. L’ambition politique était, donc, clairement affichée.

Malheureusement, dans la pra- tique, les pesanteurs ont per- sisté contre l’émergence de cette nouvelle politique gou- vernementale. L’arrivée d’Aimé Emmanuel Yoka à la tête du Ministère de la justice a changé la donne. Tout d’abord, avec le conseil supérieur de la magistrature, institution qui commence à prendre de l’en- vol, avec pour objectif général de mettre fin à l’ère de l’impu- nité au niveau de la magistra- ture. Et, aujourd’hui, avec la volonté d’arrimer les droits de l’homme à l’exercice de la jus- tice.

C’est ainsi que, constatant le surpeuplement des deux prin- cipales maisons carcérales du pays, notamment la Maison d’arrêt centrale de Brazzaville et la Maison d’arrêt de Pointe- Noire, il a initié un décret pré- sidentiel de remise des pei- nes. «La maison d’arrêt centra- le de Brazzaville compte 318 détenus dont 212 provisoire- ment et 106 condamnés; la Mai- son d’arrêt de Pointe-Noire a un effectif de 137 personnes détenues dont 71 détenues pro- visoirement et 66 condamnées.

Justice

Il n’y a plus de condamnés

à mort en République du Congo

A l’initiative du garde des sceaux, ministre de la jus- tice et des droits humains, Aimé Emmanuel Yoka, le président de la République, Denis Sassou Nguesso, a pris un décret portant remise des peines aux dé- tenus des maisons d’arrêt de Pointe-Noire et de Brazzaville. Les peines capitales ont été commuées en travaux forcés à perpétuité. Cette importante dé- cision, la première du genre du septennat de «La Nouvelle Espérance», illustre la volonté de celui a qui a pris en mains les destinées du Ministère de la justice et des droits humains, de concilier la justice au respect des droits de l’homme.

Cette situation entraîne, na- turellement, l’apparition des problèmes de logistique et d’intendance de plus en plus difficiles à résoudre, des pro- blèmes liés à l’exécution des détentions préventives et des peines privatives de liberté.

Elle soulève, aussi, la ques- tion de la resocialisation fu- ture des détenus», explique- t-il dans la note de motiva- tion du décret portant remi- se des peines.

En effet, le surpeuplement des maisons carcérales, la lenteur de la justice occa- sionnant un pourcentage élevé de détenus sans juge- ment, etc, constituent des motifs qui conduisent les or- ganisations de défense des droits de l’homme à décrier le non respect des droits de l’homme par le gouverne- ment congolais.

La décision la plus importan- te de ce décret de remise des peines demeure l’effa- cement des peines capitales.

Bien sûr, le Congo n’a pas

encore aboli la peine de mort, mais, à travers ce décret, le pays a fait un pas décisif sur le chemin de la suppression de la peine capitale. Il y avait 19 condamnés dans le cou- loir de la mort des maisons d’arrêt de Pointe-Noire et de Brazzaville. Leur peine a été commuée en travaux forcés à perpétuité. Aimé Emma- nuel Yoka a rappelé que «le Congo a signé la convention pour l’abolition de la peine de mort. Cette abolition n’est pas encore effective dans l’or- donnancement juridique congolais, du fait de la non notification, par le Congo, de cette convention». Notre pays n’a pas d’autre choix que de se conformer à cette tendan- ce générale dans le monde qui est à la suppression de la peine capitale. Chargé de la mise en pratique du décret de remise des peines, le Mi- nistère de la justice et des droits humains a déjà mis en place une commission, dans ce sens.

Au regard de tout cela, il y a lieu d’espérer que le gouver- nement s’engage à œuvrer réellement à l’harmonisation de la justice avec l’impératif du respect des droits de l’homme. Pourvu que les pe- santeurs qui caractérisent si souvent la politique au Con- go n’arrêtent pas ce proces- sus dont l’effet heureux sera de redorer l’image du pays dans le domaine du respect des droits de l’homme.

Joël NSONI

(Le décret de remise des pei- nes a été publié dans notre précédente édition, en page 6)

Me Aimé Emmanuel Yoka

J

acques Mouanda-Mpas- si soutient que les «ré- sultats du vote à Nkayi ont bel et bien été manipulés, donc falsifiés» pour les re- tourner en sa défaveur. C’est ainsi qu’il a introduit une re- quête à la cour constitution- nelle, jeudi 23 août dernier. Le candidat de l’U.pa.d.s à Nkayi évoque deux principales rai- sons pour contester les ré- sultats publiés par le gouver- nement. «Premièrement, les bulletins reçus par la Conel locale, à Nkayi, étaient au nombre de 10.000, par candi- dat. Ce qui ramène à 10.000 votants. Or, les résultats to- taux communiqués à Brazza- ville indiquent 11.581 voix.

Emile Mabondzot aurait reçu 7.033 voix contre 4.548 à Jac-

ques Mouanda-Mpassi. Ce qui fait que le nombre total des voix obtenues par les deux candi- dats est largement au-dessus du corps électoral, donc des bul- letins reçus. Or, beaucoup de bulletins étaient restés dans certains bureaux de vote. Com- ment expliquer le chiffre total de 11.581 voix obtenues par les deux candidats?»

Deuxièmement, Jacques Mouanda-Mpassi, député sor- tant, s’interroge pourquoi au premier tour, il est arrivé en première position avec 40,33%, contre 29,44% à son adversai- re, et qu’au deuxième tour, ce dernier passe à 73% et que lui tombe à 39,27%. Pour lui, cet écart crédite la thèse de la tri- cherie. Selon lui, dans certains bureaux de vote, les chiffres

ont été gonflés. Les résul- tats écrits au tableau ont été d’ailleurs conservés. Un huis- sier de justice, Maître Ma- bondzo Mouyabi, commis par le candidat de l’U.pa.d.s est passé les constater.

D’après son constat, ces ré- sultats ne correspondent pas à ceux communiqués par la Conel Nkayi. Selon les documents établis après le constat de l’huissier, Jac- ques Mouanda-Mpassi avait, au départ, 194 et Emile Ma- bondzot 94. Mais, les résul- tats, aujourd’hui, donnent au

premier 111 et 972 au second.

Une autre preuve de triche- rie signalée serait celle or- chestrée par les militaires qui auraient voté, massive- ment, avec des cartes d’élec- teur et des pièces d’identité fausses.

Dans le camp du candidat Mouanda-Mpassi, on évoque, également, l’institution d’un bureau de vote pirate dé- nommé «Pierre Mabika 3 bis», dans l’arrondissement 1 Mouananto, et d’un quartier qui n’a jamais existé aupara- vant. C’est ainsi que le candi- dat de l’U.pa.d.s souligne trois niveaux de problème à savoir: l’impact de cette si- tuation au sein de l’opinion nationale; l’examen que doit en faire la cour constitution- nelle, instance habilitée à ré- gler les contentieux électo- raux de ce type et, enfin, la responsabilité de ceux qui ont manipulé les résultats.

Une bonne partie de la popu- lation de Nkayi est mécon- tente de ce qui est arrivé à leur député. Elle attend la décision de la cour constitu- tionnelle. Les populations favorables au candidat de l’U.pa.d.s «disent ne pas vou- loir ou admettre qu’on leur vole leur victoire», elles par- lent d’un hold-up électoral.

Mais, l’on craint pourtant des

Circonscription unique de Nkayi (département de la Bouenza)

Jacques Mouanda-Mpassi introduit une requête à la cour constitutionnelle

Contestant les résultats publiés par le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisa- tion, François Ibovi, le candidat de l’U.pa.d.s (Union panafricaine pour la démocratie sociale), dans la circonscription de Nkayi, Jacques Mouanda-Mpassi, a introduit une requête à la cour constitutionnelle, en vue de la révision des résultats du deuxième tour dans sa circonscription. Député de Nkayi dans la législature qui s’achève, Jacques Mouanda- Mpassi affirme que selon les procès-verbaux des bureaux de vote, sa victoire lors du deuxième tour des élections législatives ne fait l’ombre d’aucun doute.

débordements ou des ten- sions à Nkayi. Surtout, quand certaines langues se délient sur la séquestration du dépu- té de l’U.pa.d.s, interdit de tout mouvement, après le dérou- lement du vote.

Le moins que l’on puisse dire est que, le cas Mouanda- Mpassi n’est pas unique, au regard d’autres candidats qui estiment avoir été victimes de décisions injustes, com- me Dambert René Ndouane, Gabriel Oba Apounou, Gabriel Entcha-Ebia, Paul Tchignoum- ba, Gabriel Bokilo, Nicéphore

Fylla Saint-Eudes de la majo- rité présidentielle, Emmanuel Boungouanza, Adam Joseph Boussou Diangou et bien d’autres, de l’opposition. Il faut souhaiter que la vérité puisse être rétablie, de façon équitable, afin que soit don- née encore une chance à la démocratie congolaise, dans toutes les circonscriptions où la légalité a fait place à la frau- de.

Aristide Ghislain NGOUMA Jacques Mouanda-Mpassi

Elu député du P.c.t (Parti congolais du travail), dès le premier tour des élections législatives, dans la troisième circonscrip- tion de Loandjili, à Pointe-Noire, Claude-Abraham Milandou a donné une conférence de presse, jeudi 23 août 2007, à l’hôtel Le Méridien, à Brazzaville. L’objectif était d’annoncer la création et la sortie officielle à Pointe-Noire, du F.j.m.p (Forum des jeunes de la majorité présidentielle), afin de for- mer un front commun pour la réélection du président de la République, en 2009.

Cette plate-forme rassemble les jeunes qui ont accepté d’œuvrer pour le compte du président de la République.

«C’est vrai que le marché politique avant 2009, sera saturé de beaucoup d’associations, de partis et de mouvements de soutien, en faveur du président Denis Sassou Nguesso. Nous en sommes conscients. Ce forum va se distinguer, pour sa part, en faisant émerger un nouveau dispositif autour du président, sans brutaliser les échéances, sans aller vite. Mais, lentement et sûrement, avec une nouvelle charge sémanti- que, nous établirons le lien entre la réalité quotidienne des citoyens et les grands enjeux que nous impose notre épo- que», a-t-il précisé.

Pour le conférencier, la jeunesse rassemblée autour de ce forum doit incarner un vécu. «On créant ce forum, nous avons pris le risque d’augmenter le nombre de nos ennemis, de nos rivaux», reconnaît Claude-Abraham Milandou qui, par ailleurs, a estimé que c’est une nécessité, pour eux, qui, depuis un bout de temps, ont accepté de travailler pour le président de la République.

Le Forum pour les jeunes de la majorité présidentielle est, donc, un cadre qui va rassembler les jeunes acquis à la cause du président de la République. «Il ne s’agit pas, pour nous, de nous confondre avec les autres mouvements de soutien qui crient qu’ils soutiennent l’action du président, mais dans les faits, il n’y a rien qui puisse expliquer ce soutien. Des affirmations gratuites, sans doute, pour faire beau, alors que dans la pratique, ils se distancient même des valeurs incar- nées par le président de la République», a-t-il expliqué.

A cet effet, Claude-Abraham Milandou a dit que ce forum va engager les discussions avec toutes ses forces de telle sorte que les méthodes et les façons de faire puissent être modi- fiées dans l’intérêt de leur valeur commune. «En créant ce forum, les jeunes s’affichent pour mener un combat et qu’il n’y a pas d’intérêts personnels. Les ambitions personnelles n’existent pas chez nous. Elles n’ont pas de place. Nous sommes là, pour défendre les valeurs incarnées par le prési- dent de la République, de travailler pour son compte, en rassemblant la jeunesse éparpillée, à travers les différents départements par des méthodes d’actions que le comité exé- cutif du forum va définir. Il est question, pour nous, d’agir par le biais des manifestations culturelles, des conférences-dé- bats et de presse», a-t-il souligné.

Justifiant le choix de Pointe-Noire, pour acquérir la cérémo- nie de sortie officielle de ce forum, Claude-Abraham Milandou a, tout simplement, indiqué que c’est parce que cette ville abrite le siège de ce forum. «Il n’y a pas de raisons subjecti- ves. L’action du forum sera menée sur toute l’étendue du territoire national. Nous irons pour parler du président, de la Nouvelle Espérance, afin de rassembler les jeunes autour du président de la République», a-t-il conclu.

Dans un appel lu par André Fortuné Louzitou, député de Londéla-Kaye, les jeunes membres du forum de la majorité présidentielle ont décidé d’unir leurs forces, pour soutenir le président Denis Sassou Nguesso, lors des présidentielles de 2009. Aussi, ont-ils pris le ferme engagement de défendre le projet de société la Nouvelle Espérance, dans tous les dépar- tements du Congo. Enfin, ils ont appelé l’ensemble des jeu- nes qui croient en Denis Sassou Nguesso de se joindre à eux, pour une communauté d’idées et d’actions, afin de ga- rantir la réélection, dès le premier tour, du président de la République, en 2009.

Cyr Armel YABBAT-NGO

Paysage politique nationale

Claude-Abraham Milandou

annonce la création et la

sortie du forum des jeunes

de la majorité présidentielle

(4)

Coup d’oeil en biais Coup d’oeil en biais Coup d’oeil en biais Coup d’oeil en biais

Coup d’oeil en biais N N N N NA A A A ATION TION TION TIONAL TION AL AL AL AL

L

ors de l’émission «Espa- ce gouvernement» de Télé-Congo, le 30 no- vembre 2006, André Okombi Salissa, alors ministre des transports et de l’aviation ci- vile, avait indiqué que «le Con- go n’a jamais reçu de la Co- milog un milliard deux cents millions de francs Cfa. Ce qui revient à dire que le protoco- le du 19 juillet 2003 est nul et sans effet. Nous comprenons, maintenant, pourquoi, de re- tour de Libreville jusqu’à ce jour, ni les victimes ni les

agents de Comilog ne sont in- demnisés. Il est grand temps que l’Association de défense des victimes de Mvoungouti et les agents Comilog s’adres- sent à qui de droit, pour la résolution de leur conten- tieux».

Mais, n’ayant pas les moyens de s’organiser pour s’adres- ser à qui de droit, les agents licenciés de la Comilog et les victimes de Mboungouti ne peuvent que compter que sur le gouvernement congolais, pour obtenir gain de cause.

Droits des travailleurs congolais licenciés de la Comilog

Où est passé l’argent de la

Comilog destiné à indemniser les travailleurs congolais licenciés?

L’affaire de la Comilog (Compagnie minière de l’Ogooué) a rebondi devant le conseil des Prud’hommes de Paris, qui a été saisi par un an- cien cadre salarié de cette société, représentant les travailleurs licenciés, après le retrait de cette société du Congo. Contraint de mettre la main à la poche, pour payer les droits des 953 travailleurs licenciés, dont près de la moitié sont déjà morts, la Comilog a révélé, par ses avocats, qu’elle a déjà émis un chèque d’un milliard deux cents millions de francs Cfa à l’endroit du trésor public congo- lais, pour les droits des travailleurs congolais li- cenciés. Or, à Brazzaville, le gouvernement a tou- jours nié avoir reçu de l’argent de la Comilog, après la signature, en juillet 2003, d’un protocole d’ac- cord entre la République Gabonaise, la Compagnie minière de l’Ogooué et la République du Congo, pour le règlement définitif du contentieux relatif à la cessation des activités de la Comilog, en Répu- blique du Congo.

Leur attente est demeurée vaine. Pour les agents licen- ciés, leur espoir pourrait ve- nir de Paris où un cadre licen- cié a saisi le conseil des Prud’hommes. Surprise par cette procédure, la société gabonaise a demandé à ses avocats d’obtenir le report de la procédure, en attendant d’organiser leur défense. En- tre temps, la Comilog a fait savoir à la partie adverse qu’elle a déjà procédé au ver- sement d’un chèque d’un mil- liard deux cents millions de francs Cfa à l’ordre du Trésor public congolais, pour solder tous les droits de ses anciens salariés du Congo. Ce verse- ment aurait été accompagné d’une lettre de Marcel Abeka, administrateur directeur gé- néral de Comilog, à Moanda, lettre adressée au premier ministre congolais, Isidore Mvouba, en date du 10 juin 2005. «Ce paiement est effec- tué, en exécution des engage- ments souscrits par notre so- ciété à l’article 2 du protoco- le d’accord, signé le 20 juillet 2003 entre la République Ga- bonaise, la Compagnie miniè- re de l’Ogooué et la Républi- que du Congo, pour le règle- ment définitif du contentieux relatif à la cessation des acti- vités de la Comilog, en Répu- blique du Congo. Ce montant représente les droits des tra-

vailleurs licenciés, toutes causes de préjudices confon- dues. Le présent règlement met fin, définitivement, et de manière irrévocable à tous contentieux antérieurs ou pos- térieurs à la cessation des ac- tivités de Comilog au Congo, conformément aux disposi- tions de l’article 8 du proto- cole d’accord susvisé», souli- gne l’administrateur général de la Comilog, dans cette let- tre.

Selon les avocats de la Comi- log, le chèque de la B.g.fi-Bank, libellé au nom du Trésor pu- blic congolais pour un mon- tant d’un milliard deux cents millions de francs de Cfa, a été touché par des respon- sables congolais, au guichet de l’agence de Brazzaville. Où est, donc, parti cet argent que le gouvernement congolais n’a pas vu et que les tra- vailleurs licenciés n’ont pas aussi touché? C’est le mys- tère que le conseil des prud’hommes de Paris va tenter de percer. Autrement, la Comilog sera emmenée à mettre de nouveau la main dans la poche. Mais, la socié- té gabonaise renvoie la balle au gouvernement congolais à qui elle avait transmis un chè- que de la B.g.fi-Bank.

Affaire à suivre…

Joël NSONI

I l est une vérité de Lapalisse que les officiers généraux ne sont pas, tous, classés à la même enseigne. Il y en a qui sont en fonction et qui jouis- sent des avantages et hon- neurs liés à leurs rangs. Mais, pour éviter trop d’écart, le pré- sident de la République, Denis Sassou Nguesso, avait pris un décret qui répartit les officiers généraux en trois catégories:

la première section (ceux qui sont en fonction); la deuxième section (ceux qui sont en ré- serve de la République et qui ont donc cessé toute fonction, mais qui peuvent être rappelés par le gouvernement, pour rai- son d’Etat) et ceux qui sont à la retraite et qui sont inscrits à la C.r.f (Caisse de retraite des fonctionnaires).

Le problème se pose au niveau des officiers généraux de la deuxième section, c’est-à-dire ceux qui sont en réserve de la République. Jusque-là, ils ne jouissent pas toujours des

avantages que leur accorde le décret présidentiel n° 2004-2.

Pourtant, une commission avait été mise en place, pour propo- ser les éléments des arrêtés devant rendre applicable ce décret. Mais, il semblerait que le Ministère de l’économie, des finances et du budget rechigne à signer ces arrêtés. Pacifique Issoïbeka, le ministre des finan- ces, comme son prédécesseur Roger Rigobert Andély, crain- drait de grever le budget de l’Etat, en signant les arrêtés devant accorder les avantages du décret n°2004-2 aux offi- ciers généraux de la deuxième section. Des avantages qui ne sont pourtant pas prodigieux, comparé au train de vie des ap- paratchiks du pouvoir. L’article 10 de cet arrêté stipule: «Le traitement de l’officier général, en deuxième section, est traité et mandaté dans les mêmes conditions que la solde des mi- litaires en activité», tandis que l’article 11 dit que «les frais de

loyer de la résidence de l’offi- cier général, admis en deuxième section, sont à la charge de l’Etat congolais. Le taux de loyer unique applicable à tous les généraux est fixé par arrêté ministériel, en début d’année budgétaire».

Or, ce décret présidentiel n’a pas d’effet rétroactif. L’article 14 le précise: «Le présent dé- cret, qui annule toutes les dis- positions antérieures contrai- res, est applicable à tous les généraux sans donner droit à aucun effet financier rétroac- tif…». Le décret rend respon- sables le ministre chargé de la défense nationale, le ministre de la sécurité et de la police et le ministre de l’économie, des finances et du budget, de l’ap- plication de son application.

La non application de ce dé- cret est vécue par les officiers de la deuxième section comme une injustice inexplicable, à l’heure où certaines institu- tions de la République ont ré- visé à la hausse la rémunéra- tion de leurs membres. Les of- ficiers de cette catégorie ne

F.a.c (Forces armées congolaises)

Grincement de dents chez les officiers généraux de

la deuxième section

Il y a un malaise chez les officiers généraux en ré- serve de la République. Et pour cause, voilà près de quatre ans que le gouvernement refuse de leur accorder les avantages liés à leurs grades, comme le prévoit le «décret n°2004-2 du 22 février 2004 portant prérogatives des officiers généraux». Las d’attendre et de constater qu’ils ont été oubliés sur le bord du chemin, ces officiers généraux, clas- sés dans la deuxième section, donc en réserve de la République, grincent des dents et commencent à exprimer leur mécontentement.

seraient d’ailleurs pas plus d’une douzaine. Ils ne com- prennent pas pourquoi le mi- nistre des finances ne veut pas mettre en application un décret signé par le président de la République.

Officier général le plus haut gradé des Forces armées con- golaises, le président Denis Sassou Nguesso, lui-même, fait partie de la deuxième section;

tout comme le général de divi- sion Benoît Moundélé-Ngollo.

Mais, comme ils sont en fonc- tion, eux, au moins, ont les avantages liés à leurs grades.

Leurs camarades de promotion en sont privés, par manque d’arrêté. Le général de brigade Bouissa Matoko est mort, sans avoir touché les avantages liés à son grade. D’où le méconten- tement des officiers généraux de la deuxième section qui es- timent que cette manière de faire ne traduit rien d’autre qu’une manière de les brimer.

Le gouvernement devrait, peut- être, considérer ce décret.

Brice Armand MALEKAT

Consultez le site internet du bihebdomadaire La Semaine Africaine, à l’adresse suivante:

www.lasemaineafricaine.com

Lorsque Bernard Kolélas évite de serrer la main à Michel Mampouya

La classe politique congolaise est peuplée de ces acteurs qui cultivent l’inimitié et même la haine. Le décès de l’ancien premier ministre, André Milongo, était, pourtant, l’occasion, pour eux, de témoigner qu’au-delà des idées politiques qui les divisent, ils restent des frères partageant une communauté de vie. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Voici les faits: ancien ministre et président du P.s.v.r (Parti pour la sauvegarde des valeurs républicaines), Michel Mampouya des- cend de sa voiture, en compagnie de l’ancien ministre André Hombessa, devant le portail de la résidence de feu Milongo, à Mafouta, en ban- lieue Sud de Brazzaville, pour assister aux funérailles. Au même moment, le président Bernard Kolélas sort de la résidence et, se trouvant nez à nez avec eux, il s’arrête, salue et embrasse André Hombessa, pendant que Michel Mampouya, debout à côté, regarde, sans bouger. Et puis «Yâ Bekol» s’en est allé, ignorant superbement, son ancien «petit». De même, Bernard Tchibambelela n’a pas eu un regard pour son ancien secrétaire général adjoint. Heureusement, tout le monde n’est pas pareil, Michel Mampouya a dû se réconforter en serrant les mains chaleureusement tendues de Landry Kolélas et Prosper Diatoulou, le coordonnateur du M.c.d.d.i. Cela n’est pas sans rappeler le geste du vieux David Ganao, le sage des Plateaux, qui s’est retiré de la politique. A Djambala, il avait refusé de serrer la main à Pierre Ernest Abandzounou, son ancien «petit» qui a créé son propre parti. Comme quoi, les pères-fondateurs ont du mal à se sur- passer devant leurs anciens collaborateurs qui ont décidé de voler de leurs propres ailes, en politique. Mais, à quoi servirait-il de continuer à cultiver la haine?

Drôle d’imagination pour punir les prévenus!

Il y a des scènes qui donnent à réfléchir. Pour punir deux personnes arrêtées, on ne sait pour quel délit, les agents d’un poste de police de Pointe-Noire, la capitale économique du pays, ont eu une bien drôle idée. En effet, ils ont déshabillé, complètement, en public, les deux prévenus, avant de les jeter dans une cellule où étaient placés, en garde à vue, d’autres personnes. Un agent de service les tenait bien en respect. Un prêtre, voulant intervenir, a été repoussé, sans ména- gement, parce qu’il se serait mêlé de ce qui ne le regardait pas. Les passants et les autres prévenus ont manifesté, plutôt, leur indignation à cet acte obscène qu’on les invitait à regarder. La pudeur publique n’existe-elle plus?

Les agents de la Sotelco exigent le paiement de trois mois de salaires…

La Sotelco (Société des télécommunications du Congo) est, de nou- veau, plongée dans une crise sociale. Les agents de cette entreprise, dont l’Etat est l’actionnaire unique, sont montés au créneau. Ils récla- ment le versement de trois mois de salaires sur les quatre qu’on leur doit. Ils ont fait entendre leur voix, lors d’une assemblée générale tenue, mardi 21 août 2007, à Brazzaville, et ils ont fixé au 1

er

septem- bre 2007, la date limite de paiement des salaires revendiqués. Mais, ils n’ont dit mot sur ce qu’ils ferraient, au cas où l’administrateur général ne diligente pas leur exigence. Au cours de cette assemblée géné- rale, le collectif des trois syndicats de la Sotelco a mis les difficultés que rencontrerait l’entreprise sur le dos de l’Etat, qui n’aurait jamais versé, depuis 2003, une subvention d’exploitation à l’entreprise. Ce n’est pas l’avis des travailleurs qui, eux, accusent l’administration générale de mauvaise gestion, alors que l’entreprise serait florissante. Il y a du feu dans l’air!

…et leurs collègues de Radio-Congo dénoncent l’occupation de leur patrimoine

La concession de Radio-Congo, en plein centre-ville de Brazzaville, susciterait toujours la convoitise des apparatchiks du pouvoir. Les agents de la chaîne nationale de radiodiffusion en sont convaincus, si bien qu’ils n’ont pas tardé à dénoncer ce phénomène, une fois de plus, au cours de leurs journaux parlés du jeudi 23 mars 2007. Une autre partie de leur domaine a été occupée, sans autorisation, par une illustre personnalité, affirment-ils. Ce dernier s’apprête à y cons- truire sa villa. Le présentateur du journal de 13h00 a même lâché que

«le présumé occupant anarchique aurait la faveur de la présidence de la République». Ce n’est pas nouveau. Une haute personnalité de l’Etat s’était déjà servie, dans la concession de Radio-Congo, en y édifiant une villa. L’Etat n’a pas bronché du tout. Pourquoi d’autres ne l’imiteraient-ils pas? Et, ils seraient prêts à en faire autant. A cette allure, le patrimoine de Radio-Congo pourrait se réduire comme peau de chagrin. Surtout lorsqu’elle sera délocalisée au centre de Nkombo, au Nord de Brazzaville. D’où le tollé des travailleurs. Depuis un certain temps, le patrimoine de l’Etat, maisons et espaces verts, est occupé, anarchiquement, sans que ce même Etat crie haro. Où est donc passé le ministre Lamyr Nguelé, pour défendre le domaine public?

Pool: les ex-combattants ninjas continuent de semer la terreur

Il faut se demander si les ex-combattants ninjas se sont, vraiment, repentis. En effet, ils continuent de semer la désolation dans certaines zones du département du Pool. Il y a deux semaines, une écurie d’ex-combattants ninjas, dirigée par un certain «Matsay», s’est ren- due coupable d’un triple assassinat sur une femme et deux hommes du troisième âge, à Kibouendé, une localité située sur le C.f.c.o (Che- min de fer Congo océan). Ces bandits prétextent que l’une des victi- mes est à l’origine de la mort de sa nièce et les autres ses complices.

Leur barbarie a mis en émoi le village. Les trois victimes ont été tuées,

à l’aide d’une arme de guerre. Leurs corps ont été, ensuite, brûlés et

abandonnés, à la merci des chiens. Interdiction était faite de leur

donner une sépulture. Cette barbarie devrait interpeller les pouvoirs

publics, pour éradiquer cette forme de justice populaire. Le Congo

n’est pas, quand même, un non Etat!

(5)

N N N

N NA A A ATION A TION TION TION TIONAL AL AL AL AL

*Monsieur le président de la Section congolaise de l’U.p.f, depuis quelques semaines, les lecteurs de votre magazine,

«Vision Pour Demain» atten- dent, en vain, le prochain nu- méro de cette publication, que se passe-t-il?

**Avant toute chose, merci à

«La Semaine Africaine», pour l’occasion qu’elle m’offre de m’adresser aux lecteurs.

Pour répondre à votre ques- tion, je dirais, simplement, que le magazine «Vision Pour Demain» échappe, par son concept éditorial, aux con- traintes liées à l’événemen- tiel. Il parait à son rythme, environ quatre fois par an.

Après le numéro consacré à la conférence nationale, paru en début d’année, une nou- velle livraison de «Vision Pour Demain» sera disponible, dans quelques jours, sur le marché; peu de temps après, une deuxième suivra. La vul- garisation des documents essentiels de la vie institu- tionnelle et sociale du Congo

est notre créneau et notre credo.

*En ce qui concerne l’évé- nementiel, le Congo vient, justement, de boucler les élections législatives 2007, quelle est votre opinion sur ces récents scrutins?

**Je ne veux pas apporter l’eau à la mer. Je cours le risque de n’être pas origi- nal, tant il est vrai que tout a été dit sur ces élections largement contestées dans leur organisation et contestables dans leurs ré- sultats. J’ai pris, active- ment, part à la campagne électorale pour les législa- tives 2007, dans la premiè- re circonscription de Poto- Poto, où mon jeune frère, Nick Fylla Saint-Eudes, se présentait pour briguer un nouveau mandat de dépu- té. Il a été débarqué, de manière éhontée, en dépit de sa double victoire, aux scrutins du 24 juin et du 15 juillet, d’après les résultats

sortis des urnes. Les représen- tants des différents candidats, dans les bureaux de vote, dis- posent des procès-verbaux éta- blis à la fin du dépouillement.

Ce qu’on a fait à mon jeune frè- re, c’est l’expression, au grand jour, de la misère de la démo- cratie et, pire, de la démocratie de la misère au Congo. Au de- meurant, les résultats tripa- touillés, qui ont donné à Poto- Poto 1, un député -une impos- ture-, ne peuvent, nullement, remettre en cause, à mon avis,

«le contrat de confiance» entre Nick Fylla Saint-Eudes et les ha- bitants de Poto-poto. «Nourri dans le sérail, comme dirait Ra- cine, j’en connais les détours».

*D’après vous, pourquoi n’a-t-on pas voulu le proclamer élu?

Mfumu Fylla Saint-Eudes, président de la Section congolaise de l’U.p.f

«Faire de la politique, la vraie, est bien un sacerdoce»

Directeur éditorialiste du magazine «Vision Pour Demain» et président de la Section congolaise de l’U.p.f (Union internationale de la presse fran- cophone), Mfumu Fylla Saint-Eudes rompt le si- lence pour aborder, entre autres, quelques ques- tions d’actualité politique, notamment les élec- tions législatives qui viennent de se dérouler au Congo, et il éclaire la lanterne de l’opinion publi- que sur la position de Nicéphore A. Thomas Fylla Saint-Eudes, son frère-cadet, député de la pre- mière circonscription de Poto-Poto (Brazzaville) qui a manqué sa réélection aux dernières élec- tions.

**Par ces résultats truqués et publiés, on a voulu crucifier Nick Fylla Saint-Eudes et lui faire payer, indûment, les ra- tages de l’opération expro- priation à Poto-Poto, pour la- quelle il a servi, pour je ne sais quelle raison, de bouc- émissaire. On a tendance à oublier que cette opération a été menée sans pédagogie et sans tenir compte des réali- tés sociologiques, voire an- thropologiques de ce quar- tier. Être de Poto-Poto est un état d’esprit caractérisé par un attachement charnel, vis- céral à sa terre. Il faut en tenir compte, pour ne pas se four- voyer. A ce sujet, Bernard Grasset disait: «La solution du bon sens est la dernière à la- quelle songent les spécialis- tes». Copie à revoir, indubita- blement.

En outre, l’amitié supposée ou réelle de Nick Fylla Saint- Eudes avec un chef d’Etat étranger, porte, semble-t-il, ombrage à certaines person- nes aux affaires, mais sans carnet d’adresses et essen- tiellement préoccupées à pré- server les bénéfices de leur présence auprès du chef de l’Etat, en dépit de leurs cala- miteuses performances.

D’ailleurs, Alphonse Allais af- firmait, non sans raison, que

«la soif de l’or –auri sacra fa- mes– est devenue tellement impérieuse au jour d’aujourd’hui que beaucoup de gens n’hésitent pas, pour se procurer des sommes, à employer le meurtre, la félo- nie, parfois même l’indélica-

tesse». Pourquoi une relation avec un chef d’Etat serait-elle, donc, suspecte et donnerait- elle lieu à toutes les conjec- tures (souvent fantaisistes)?

«J’en passe, et des meilleurs», selon le mot de Victor Hugo. Le talent et l’ex- cellence ont été tellement dé- préciés qu’il vaut mieux avoir l’échine agile «pour faire une certaine carrière». Ce qui ex- plique que la tricherie soit institutionnalisée dans ce pays. On pourrait penser l’in- dignité congénitale au Congo.

*Pour poursuivre sur Nick Fyl- la Saint-Eudes, quel est son avenir politique?

**A mon avis, il y a un après- législatives: le travail. La dé- putation n’est pas, loin s’en faut, une fin en soi; sauf pour ceux qui ont (ou qui aspirent à le devenir), pour profession:

homme politique. Nick Fylla Saint-Eudes est un cadre aux compétences professionnel- les incontestables et unani- mement reconnues. Il pour- suivra son sacerdoce, car fai- re de la politique, la vraie, est bien un sacerdoce. En sa qua- lité de chef d’un parti, le P.r.l, le Parti républicain et libéral, implanté sur toute l’étendue de la République du Congo, un devoir d’élégance l’oblige, comme il l’a toujours fait, avec loyauté et constance, à appor- ter son soutien au chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, dans la perspective des élec- tions présidentielles de 2009, contrairement aux affabula- tions et pitreries des conver-

sations de bistrot. Toutes ces simagrées, voire ces lâche- tés ne tendent à rien de moins qu’à diaboliser Nick Fylla Saint-Eudes aux yeux d’une certaine opinion. En tout cas, et c’est dommage, nous assistons, désormais, impuissants, au primat de la dérision et de l’avilissement de l’intelligence.

Nick Fylla Saint-Eudes n’a nul- lement, ni l’intention de sa- border son parti, ni de lancer une «O.p.a» sur une quelcon- que formation politique, moins encore, de se présen- ter aux élections présidentiel- les, comme je l’ai dit plus haut.

Au Congo, il est, simplement, difficile d’être iconoclaste.

*Pour changer de registre, parlons des prochaines assi- ses de l’Union de la presse francophone, où et quand?

**Dans un premier temps, les assises de 2007 étaient pré- vues au Maroc. Mais, depuis quelques semaines, la piste ivoirienne se précise. Les journalistes francophones se retrouveront, certainement, fin novembre, à Abidjan. Ab- sente à Bucarest, en 2006, la Section congolaise de l’U.p.f sera bien, cette année, en Côte d’Ivoire.

Compte tenu des retombées, en termes de visibilité pour le pays, j’espère que nos do- nateurs institutionnels met- tront tout en œuvre pour as- surer la participation de la section congolaise aux assi- ses d’Abidjan 2007.

*Le mot de la fin?

** «Quand je cesserai de m’in- digner, j’aurai commencé ma vieillesse». J’emprunte cette phrase à André Gide. Et, mer- ci à La Semaine Africaine.

Propos recueillis par Joachim MBANZA Mfumu Fylla Saint-Eudes

A

l’occasion de la célébra- tion du 47ème anniver- saire de l’accession du Congo à la souveraineté na- tionale, l’Observatoire congo- lais des droits de l’homme (O.c.d.h) exprime sa vive pré- occupation au regard de la confiscation de la démocratie et de l’Etat de droit, se carac- térisant par les élections tru- quées, les détenus politi- ques, la paupérisation des ci- toyens, la corruption et l’im- punité généralisées.

En effet, en prononçant une allocution de circonstance, en lieu et place d’un discours sur l’état de la nation, comme à l’accoutumée, le chef de l’Etat congolais vient de manquer l’occasion de rendre compte de la situation générale du pays au peuple congolais, seul détenteur de la souve-

raineté nationale, au sortir de la tenue des élections législatives.

L’organisation chaotique, les dysfonctionnements et les insuffisances relevés lors du premier tour des lé- gislatives de manière una- nime par tous les observa- teurs électoraux, ont refait surface au second tour, en dépit de l’engagement des autorités congolaises pour une meilleure organisation du 2ème tour de ce scru- tin.

Comme au premier tour, cette désorganisation vo- lontaire s’est caractérisée par l’ouverture tardive des bureaux de vote, le retard dans la livraison du maté- riel électoral, la manipula- tion des listes électorales, l’usage de faux documents

administratifs. A cela se sont ajoutés l’ouverture des bureaux de vote clandestins et le con- voyage des électeurs d’une cir- conscription électorale à une autre, pour le vote multiple.

Cette répétition du chaos est la manifestation du refus par les autorités congolaises de tirer les leçons de l’échec du premier tour. Au contraire, celles – ci se sont déployées pour manipuler le scrutin et truquer les résul- tats ; face à une opposition poli- tique instrumentalisée, com- plaisante et sans réelle volonté de prendre ses responsabilités

pour contribuer à la consoli- dation de la démocratie.

L’O.c.d.h reste scandalisé par le cafouillage politico-juridi- que orchestré par le minis- tre de l’administration du ter- ritoire et de la décentralisa- tion qui, le 12 août 2007, s’est mué en juge électoral, en in- validant les résultats de la cir- conscription de Mabombo (département de la Bouenza), sans laisser à la cour consti- tutionnelle le droit d’user de ses prérogatives.

Ces élections constituent une véritable reculade de la démocratie et un rendez- vous manqué, en vue de la consolidation de la démocra- tie en République du Congo.

Par ailleurs, au moment où 70% de la population congo- laise croupit dans la misère, le président de la République rate une occasion pour se prononcer non seulement sur la corruption généralisée qui mine l’administration pu- blique, mais aussi sur les dif- férents scandales financiers et autres démêlés judiciaires largement médiatisés, liés notamment à la gestion et à la commercialisation du pé- trole congolais; mettant en cause les responsables de la Société nationale des pétro- les du Congo (S.n.p.c) et cer- tains membres de sa famille.

Il en est de même de la dé- tention injustifiée et sans ju- gement des personnes civi-

les et militaires à la direction centrale des renseigne- ments militaires, depuis mars 2004 et à la prison de Brazza- ville, depuis le début de l’an- née 2005.

A ce propos, l’O.c.d.h rappel- le que le lieutenant-colonel Mpassi Serge André, le capi- taine Dibondo Bartel, le lieu- tenant Mizingou Louis-Marie, l’adjudant-chef Miyalou Al- phonse et le capitaine Pandi- Ngouari Bertin, arrêtés entre janvier et mars 2005, sont tou- jours détenus à la prison de Brazzaville, sans jugement, au détriment de tous les instru- ments pertinents en matière des droits de l’homme libre- ment ratifiés par le Congo.

C’est, également, le cas de trois ressortissants de la Ré- publique Démocratique du Congo, en situation de déten- tion prolongée depuis 2004 à la direction centrale des ren- seignements militaires. Il s’agit du major magistrat Ger- main Ndabamenya Atikilome, du major aumônier kimban- guiste Médard Mabwaka Eg- bonde et du capitaine policier Bosch Ndala Umba. Ceci dit, il

O.c.d.h (Observatoire congolais des droits de l’homme)

Le Congo a célébré sa fête nationale, sur fond d’élections truquées, de détenus politiques,

de pauvreté et de corruption

Le 14 août 2007, à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance nationale, l’O.c.d.h (Ob- servatoire congolais des droits de l’homme) a publié un communiqué de presse dans lequel il a réagi au message à la nation du président de la République. Intitulé: «Sur fond d’élections tru- quées, de détenus politiques, de pauvreté et de corruption: le Congo célèbre sa fête nationale», ce communiqué de presse revient sur l’organi- sation des élections législatives et rappelle qu’au Congo, il y a des personnes détenues, sans ju- gement, pendant une longue durée. Nous pu- blions, ci-après, l’intégralité de ce communiqué de presse.

est difficile de comprendre ce qui se passe au Congo, alors que le chef de l’Etat con- golais, durant son mandat à la tête de l’Union africaine en 2006-2007, a prôné et exhorté les Etats africains au respect des valeurs démocratiques et des droits de l’homme. Au regard de ce qui précède, l’O.c.d.h recommande au pré- sident de la République:

- de mettre en place de ma- nière consensuelle, une structure permanente et in- dépendante d’organisation des élections. Cette structu- re doit être composée des représentants du gouverne- ment, des partis politiques et de la société civile, aux diffé- rents niveaux national et dé- partemental;

- d’organiser le recensement spécial de la population, en vue d’en extraire un corps électoral fiable;

- de diligenter le processus de mise en œuvre de la loi votée par le parlement en juin 2007, instituant un observatoi- re national de lutte contre la corruption, et lui accorder une réelle indépendance d’action;

- d’ordonner la libération im- médiate et sans conditions de tous les prisonniers politi- ques, détenus sans juge- ment, depuis plusieurs an- nées;

- de respecter, en toutes cir- constances, les engage- ments internationaux du Con- go relatifs aux droits de l’homme.

La Semaine Africaine paraît deux fois par semaine: les

mardis et les vendredis

Roger Bouka Owoko,

directeur exécutif de l’O.c.d.h

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N N N

N NA A A ATION A TION TION TION TIONAL AL AL AL AL

S elon le candidat Dambert René Ndouane, qui a in- troduit un recours à la Cour Constitutionnelle, le Ministre de l’adminis- tration du territoire et de la décentralisation, M.

François Ibovi, s’est fondé sur le manuscrit fourni par le sous-préfet de Sembé, M. Fidèle Epoyo, patron de la Conel locale, pour ac- créditer des résultats vi- siblement tronqués, fal- sifiés et truffés d’erreurs inadmissibles dans la science des élections, voire en démocratie et surtout dans un pays comme le Congo qui mi-

Circonscription de Sembé (département de la Sangha)

Deuxième tour des élections législatives 2007:

la victoire volée de Dambert René Ndouane

Au regard des résultats issus du deuxième tour des élections législatives de 2007, dans la cir- conscription de Sembé, le candidat du P.C.T, Dambert René Ndouane, est déclaré vainqueur de son adversaire indépendant Norbert Nzaba.

Cette victoire est d’autant plus confirmée que le rapport synthèse du Premier Vice-Président de la Conel Sangha, Edgard Parfait Pascal Mouassiposso Ngali, vient battre en brèche les résultats «officiels» publiés par le Ministère de l’administration du territoire, dans le départe- ment de la Sangha, qui proclame le perdant Nor- bert Nzaba, comme le vainqueur du scrutin du 5 août 2007, dans cette circonscription.

lite, âprement, pour la paix.

Cette paix, du reste inextri- cable à tout progrès, tout développement. Pourquoi, une telle pratique? S’agit- il d’une défaite arrangée, planifiée? S’emploie-t-elle pour couper l’élan politi- que d’un leader? On peut s’interroger.

La raison étant une puis- sance, la vérité l’opposant de l’erreur, nous publions in extenso, tous les docu- ments qui font, inutilement l’objet de contentieux élec- toral dans la circonscrip- tion de Sembé, afin que chaque lecteur se fasse une opinion exacte du de- gré de manipulation élec- torale qui a prévalu lors de

la publication des résultats par le patron de l’adminis- tration du territoire, en charge des élections.

Par ailleurs, et devant cette éléphantesque bavure, on

pourrait se demander quelle serait la procédure idoine en usage dans la publication des résultats.

J.C. OSSENGUE

Le récapitulatif des résultats des différents bureaux de vote de la circonscription élec- torale de Sembé dressé par la Conel San- gha

Les extraits du rapport synthèse dressé par le 1er vice-président de la Conel Sangha.

Le papier volant que le sous-préfet de Sembé a utilisé pour transcrire les faux résultats de Sembé occasionnant la défaite de Dambert René Ndouane.

Dambert René Ndouane.

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