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Tombes mérovingiennes à Comblain-Fairon

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(1)

TOMBES MÉROVINGIENNES

A

COMBLAIN-F AIR ON

(2)

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--.,.,.,.. -I .... ,~ ... u.-. ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr. H. Roosens

Etudes et rapports édités par le Service national des Fouilles,

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen,

Jubelpark 1 1040 Brussel

D/1971/0405/1

(3)

-ARCHAEOLOGIA

BELGICA

125

J.

ALENUS-LECERF

TO

M

BES MÉROVINGIENNES

À

COMBLAIN-FAIRON

BRUXELLES 1971 lNSTITUU'f

(4)

INTRODUCTION

Cadre (fig. 1)

La commune de Comblain-Fairon est située dans la partie méridionale de la province de Liège 1

. Son territoire groupe actuellement les deux villages de Fairon et de Comblain-la-Tour, respectivement installés sur les rives gauche et droite de l'Ourthe. La localité de Fairon, qui a livré le cimetière mérovingien, s'inscrit au nord d'une large boude formée par la rivière. Trois cours d' eau de faible importance convergent vers Fairon, qu'ils traversent avant de se jeter, l'un après l'autre, dans l'Ourthe. Ce sont, venant du ouest, les deux ruisseaux parallèles du Blockay et de Mont-les-Prés et, du nord-est, un ru sans dénomination officielle. Le paysage de la région accuse un

Fig. 1. - Topographie et localisation de quelques sites archéologiques (1-4).

(5)

6 INTRODUCTION

relief accidenté. De toutes parts, l'horizon est barré de collines, dont l'altitude culmine jusqu'à cent quarante mètres au dessus du niveau de la vallée de l'Ourthe. CeHe-ci sinue, en direction de 1' est, entre les flancs très abrupts des roehers tandis que vers 1' ouest, un étroit vaHon profondément encaissé s' élève rapidement vers le plateau condruzien. Le sous-sol de Fairon est caractéristi-que d'une région transitoire, située entre les zones schisteuse de la Famenne et gréso-calcareuse du Condroz. La partie basse de la commune est eauverte d'un liman aHuvionnaire. Avec l'altitude, apparaissent des bancs de schiste famennien inférieur et quelques affleurements de psammite et de calcaire frasnien 1

. Les premiers accupent 1' essentiel du territoire de la commune; les deux autres se répartissent respectivement sur ses limites occidentale et méridionale.

A une époque récente, la commune de Fairon fut officieHement désignée sous le vocable de Comblain-Fairon 2

• L'étymologie du nom Comblain reste controversée, mais A. Thiry pense avec raison que ce terme pourrait désigner les cambes qui caractérisent précisément la topographie locale. Le mot Fairon semble a priori suggérer quelque activité métaHurgique ancienne. Mais rien jusqu'ici ne confirme cette hypothèse. Aucune trace ni vestige d' ex-ploitation du fer ne sont connus sur le territoire de la commune. Par aiHeurs, divers documents écrits anciens témoignent de la vocation essentieHement agricole de la population 3.

Les origines de Fairon sont obscures mais son histoire est intimement liée à ceHe de l'abbaye de Stavelot-Malmédy. Dans le courant du

VIIe

siècle, diverses donations royales mérovingiennes conférèrent à 1' abbé Remacle de Stavelot une vaste région du nord de 1' Ardenne. Ces legs successifs sont notamment consignés dans les diplornes de Sigebert ( 650) et de Childéric (670). Le nom de Feronio, qui figure sur un diplome de Carloman (747), fut autrefois identifié avec Fairon; toutefois cette apinion n' est plus guère admise 4

• En fait, les premières mentions de la localité de Fairon ne sont pas antérieures au

XIIe

siècle. Le plus ancien écrit, actueHemen1 connu, est un dénombrement de 1130-1131, consacré à 1' inventaire de quelques domaines abbatiaux de l'Ourthe moyenne. Il précise notamment que Fairon comptait,

1 D'après la Carte géologique de Belgique, 1/40.000•, planchette Hamoir-Ferrière n° 58. 2 THIRY, Aywaille, II, pp. 340-342 et 394, note 2. L'auteur souligne !'absence de base toponomique de cette articulation. I! précise que quatre localités voisines portent ce même vocable. Ce sant, successivement d'aval en amant de l'Ourthe, Comblain-au-Pont, situé au confluent de l'Ourthe et de l'Amblève, Comblain-la-Tour (déformation moderne de Comblain-à-la- Tour) et son hameau Comblinay, enfin Comblain-Fairon. GYSSELING, To-ponymisch Woordenboek, v. Comblain, Comblinay retrace les grapbies successives du nom. 3 THIRY, Aywaille, II, p. 378. DETAILLE, Fairon, 1952, p. 82.

(6)

INTRODUCTION 7 à cette époque, sept manses 1

. Deux textes concernant la paroisse de Fairon s'inscrivent dans le courant du XIIIe siècle. Le premier de ces documents remonte à 1241 2

• L'autre citation est datée de 1299 et concerne un décret de l'abbé stavelotain Gilles de Falcompierre, qui pronorree l'abolition de la main morte pour les habitants des paroisses de Xhignesse, Comblain et Fairon 3.

La fondation de la paroisse Saint-Martin de Fairon pose un problème complexe et qui reste controversé car plusieurs thèses s'affrontent au sujet de la filiation de son église. L' opinion la plus généralement admise est celle d'une filiation, par voie directe ou indirecte, à 1' église de Xhignesse. On sait que celle-ci est traditionnellement considérée comme la paroisse-mère de cette région 4. Un texte stipule qu'avant 1241 Xhignesse avait perdu les deux localités voisines de Fairon et Comblain-au-Pont 5

, dont les paroisses sont l'une et l'autre dédiées à Saint-Martin. La thèse d'une filiation indirecte à Xhignesse fut la plus communément défendue. Certains auteurs, s'appuyant sur un texte du xne siècle, estiment qu'un premier démembrement, effectué à cette époque, aurait com;titué, parmi d'autres, la paroisse de Comblain-au-Pont. A son tour, celle-ci aurait, au cours du XIIIe siècle, donné naissance à l'église de Fairon 6. Une autre théorie inverse les faits et considère que l'église de Fairon, filiale directe de Xhignesse, aurait eu ultérieurement une sous-filiale à Comblain-au-Pont 7

. Enfin une troisième hypothèse fait de l'église

1 HALKIN et RoLAND, Chartes, I, p. 303 (cité par YERNAUX, Logne, p. 38).

2 GurLLEAUME, Xhignesse, p. 17 (repris par YERNAUX, Logne, p. 38 et THIRY, Aywaille, II, p. 365). DETAILLE (Comblain-au-Pont, p. 39) conteste l'existence de cette mention. 3 HALKIN et RoLAND, Chartes, II, p. 97 (cité par YERNAUX, Logne, p. 44 et THIRY, Aywaille, II, p. 377).

4 L'ancienneté de la fandation de Xhignesse, d'abord attribuée au VIJie siècle (GuiL-LEAUME, Xhignesse, p. 17), est dorénavant très nuancée par le fait qu'aucune mention écrite n'en établit la présence avant le xie siècle (THIRY, A)waille, II, pp. 134-136).

5 HALKIN et RoLAND, Chartes, II, p. 97 (cité par THIRY, A_ywaille, II, p. 377).

6 GuiLLEAUME (Xhignesse, p. 17) et YERNAUX (Logne, p. 81) adoptent cette opinion. Ils citent l'Inventaire de Wibald, dressé en 1130-1131, qui précise que l'église de Comblain-au-Pont et les autres mentionnées dans Ie document ont toujours été à la collation .de Stavelot (HaLKIN et RoLAND, Chartes, I, p. 305). Dans ce texte, Fairon ne figure pas. Pour les auteurs, ce document établit clone l'antériorité de l'église de Comblain-au-Pont vis à vis de cellede Fairon et iljustifie par conséquent l'idée d'une filiation. Bien entendu, au-cune preuve formelle n'existe.

7 L'Abbé M. MüLLER, Curé de Fairon (1858-1880), émit cette idée dans son registre paroissial. Soulignons immédiatement que Ie silence de 1' A. Müller, concernant les sourees de cette affirmation, ne permet pas de considérer valablement Ie document. THIRY (Aywaille, II, p. 387) n'écarte cependant pas l'hypothèse d'une filiation directe à Xhignesse, compte tenu du fait que le vieil oratoire roman de Comblain-au-Pont, érigé au cceur de la localité, est dédié à saint Quirin, tandis que l'église Saint-Martin de Comblain-au-Pont fut bätie au XVIIe siècle seulement sur le promontoire qui domine Ie village.

(7)

8 INTRODUCTION

de Fairon une filiale directe de la paroisse de Comblain-au-Pont, dans laquelle quelques auteurs voient une fandation directe de l'abbaye de Stavelot 1. F au te d' éléments probants, tels qu' en fourniraient sans do u te quelque fouille archéologique, 1' origine de 1' église romane Saint-Martin de Fairon 2 reste confuse.

Territorialement, Fairon constitua une Seigneurie attachée au Comté de Logne, qui lui-même dépendait de l'abbaye de Stavelot-Malmédy. Le fief était administré par un mayeur héréditaire. Du point de vue paroissial, Fairon relevait du Concile d'Ouffet et de l'Evêché de Liège. Jusqu'à la fin de !'An-cien Régime, les destinées de Fairon restèrent étroitement associées à celles du Pays de Stavelot.

Les trouvailles archéologiques recensées à ce jour sur Ie territoire de la commune sont peu nombreuses. Deux stations moustérienne et néolithique et quelques trouvailles isolées d'un outillage en pierre polie témoignent d'une accupation du site dès le paléolithique moyen 3. Une seule de ces trouvailles est localisée : il s'agit du gîte néolithique du bois de Houpe-le-Loup (fig. 1, 1). L'époque gallo-romaine est représentée par deux documents. Un très ancien chemin au vocable significatif de << Tige de Dinaut >> longe la partie septen-trionale haute de la localité (fig. 1, 2). Ce tronçon, qui est encore partiellement visible, s'identifie au diverticule romain Dinant-Cologne 4. Une urne ciné-raire gallo-romaine provenant de Fairon est conservée au Musée

archéolo-1 BRASSINE (Comblain-au-Pont, p. 24) et DETAILLE (Comblain-au-Pont), défendent cette thèse.

J.

BRASSINE établit Ie premier l'ancienneté de la fendation de la paroisse de Comblain-au-Pont. Un dénombrement des redevances payées à !'abbé de Stavelot, daté de 1130-1131, cite l'église de Comblain-au-Pont parmi celles que !'abbé Poppon avait déjà à sa collation (HALKIN et RoLAND, Chartes, II, pp. 307-308). L'abbé Poppon présida aux destinées de l'abbaye des années 1020 à 1040. Ce texte implique clone l'existence de l'église de Cambiain-au-Pont dès Ie tout début du XI• siècle et, par conséquent, la contemporanéité très pro-babie des églises de Xhignesse et de Comblain-au-Pont.

Des nombreux arguments invoqués par E. DETAILLE, à l'appui de cette opinion, nous retenons l'importance économique et territoriale de Comblain-au-Pont. L'auteur insiste sur Ie fait que la localité représentait, au début du XII• siècle, Ie domaine abbatial Ie plus considérable de l'Ourthe moyenne. En outre, l'indépendance politique de Comblain-au-Pont, vis à vis de Xhignesse, est attestée par Ie fait que l'une et l'autre de ces deux localités deviendront ultérieurement les chefs-lieux des troisième et premier Quartiers du Comté de Logne.

2 De I' aspect initia! de l'édifice roman, il ne subsiste aujourd'hui presque plus rien. L'église fut rebätie en caractère ogival à la fin du XIX• siècle et seule la tour fut conservée dans ses parties essentielles. THIRY, Aywaille, II, p. 388.

3 KNAPEN-LESCRENIER, Répertoire Liège, I, v. Comblain-Fairon.

4 DETAILLE, Geromont, pp. 25-26. MERTENS, Routes romaines, pp. 23-24, 16, situe l'itinéraire général de cette chaussée.

(8)

INTRODUCTION 9

gique liégeois 1. Deux nécropoles anciennes à inhumation sant connues dans le village. Le cimetière mérovingien 2

, objet de cette notice, est situé sur la colline <<es Thiers >>, à la périphérie septentrionale de !'habitat (fig. 1, 3). Quelques tombes sans mobilier 3 ont été repérées au lieu dit << Pré al Basse >> dans le domaine du chateau de Sparmant (fig. 1, 4). Elles participent vrai-semblablement à une nécropole d'age postérieur à l'ère mérovingienne.

Le site de la nécropole (fig. 1)

Le choix du gîte est traditionnel. Le cimetière s' étendait sur un versant exposé au sud-est. On remarquera cependant que les tombes occupaient la partie relativement basse et escarpée de la colline. Les sépultures connues s'inscrivent aux altitudes de cent trente à cent trente-cinq mètres et elles dominent de quelque vingt à vingt-cinq mètres le niveau de la vallée de l'Ourthe. Au delà, en direction du nord, le terrain culmine rapidement à cent septante mètres; ensuite il se prolonge en un long plateau qui s' élève en pen te douce jusqu'à plus de deux cent quarante mètres. Les points d'eau ne man-quent pas aux alentours de la nécropole. Le site est encadré, au sud, par l'Ourthe; à 1' est, par un ruisselet interruittent et à 1' ouest par les deux ruis-seaux qui alimentèrent longterups le moulin du Blockay et les deux moulins de Fairon.

1 DEFIZE, Répertoire Liège, II, v. Comblain-Fairon. Nous adressans nos remercîments au Persennel du Musée de Liège, qui mit très aimablement à notre disposition Ie matériel. L'urne gallo-romaine de Cambiain-Fairon (Inventaire n° I, 18, 2b) est caractérisée par une étroite base plate, une panse pyriforme et une lèvre soulignée d'un godron anguleux et creurée d'un large sillon intérieur (hauteur : 21,5 cm; diamètres : panse 21,5 cm, lèvre 15,5 cm). Un couvercle à large bouton et bord non épaissi accompagne le récipient (hau-teur : 4,3 cm). La pateest de eauleur rougeatre et assez bien cuite. Levase contient eneare une poignée d'ossèments brûlés, un fragment d'anneau en fer (diamètre approximatif : 5 cm) ainsi qu'un petit jeton ( ?) de terre cuite, en forme de disque allongé. Ce type d'urne s'assimile aux formes GosE 545, Niederbieber 89, Arentsburg 203-205, Hees, PI. VII, n° 3 et il est généralement daté de la moitié du second siècle et plus tard. Le couvercle, qui présente des analogies avec les formes GosE 555, Niederbieber 120a et Arentsburg 254, se classe vers le début du second siècle. La présence d'une urne cinéraire gallo-romaine à Comblain-Fairon y détermine l'existence très probable d'une nécropole eneare inédite. Lors du dép6t au Musée, Pinventeur ne précisa rien de la localisation de sa découvert;e. Certains renseignements (DETAILLE, Fairon, 1952, p. 82) laissent cependant présumer que le gîte se trouve en plein centre de !'habitat actuel.

2 L'existence de la nécropole fut signalée par THIRY, Aywaille, II, p. 344 et RoosENS, Begraafplaatsen, p. 60 (cités par DEFIZE, Répertoire Liège, II, v. Comblain-Fairon).

3 DoMBRET (Sparmont, p. 94) relate cette découverte effectuée en 1955, à !'occasion du creusement d'une tranchée destinée à la pose de conduites d'eau alimentaire. Quelques fosses (dont le nombre exact n'est pas connu) furent bouleversées. Elles étaient eauvertes de dalles et avaient Ie fond partiellement encadré de pierres. Les squelettes étaient orientés, avec la tête face au levant. Aucune trace de matériel ne fut observée. Cette trouvaille ne fut suivie d'aucune feuille et l'importance de ce cimetière reste indéterminée.

(9)

10 INTRODUCTION Circonstances des découvertes (figg. 2 et 3) (1 )

L'invention du cimetière mérovingien de Fairon fut le résultat d'une succession de trouvailles, fortuites pour la plu part, qui s' échelonnent sur une cinquantaine d'années 2

. Des premières sépultures, accidentellement mises au jour, il ne reste que quelques souvenirs. Vers les années 1920, Monsieur F. Petit décidait d'aménager l'accès des dépendances de sa maison, sise

rue du Thiers sur la parcelle du cadastre 444 s (figg. 2, A et 3, A). Ses travaux dégagèrent trois ou quatre tombes 3. Quelques témoins constatèrent que les fosses contenaient un squelette orienté et généralement encadré de pierres de calcaire; mais 1' on n' enregistra aucune trace d' un éventuel mobilier funé-raire. Les tombes furent ensuite détruites, sans autre forme de procès. La présence d'une nécropole mérovingienne au Thiers de Fairon se précisa en

1934, lors de la pose de conduites d' eau alimentaire 4 Durant les mois de juillet à octobre de cette année, deux tranchées furent successivement creusées

sur la colline : d'abord dans sa partie orientale, ou les travaux traversaient les parcelles 447/3 et 445 v3 du cadastre (fig. 2, B); ensuite au nord, ou la rue du Thiers fut éventrée sur toute sa longueur. Dans la première de ces deux zones, sept tombes avec mobilier ( 1 à 7) furent reconnues 5. Dans la seconde,

1 Sur les plans de la nécropole, reproduits aux figures 2 et 3, les zones A et B, ponctuées,

déterminent approximativement les surfaces ou se situent les découvertes antérieures à l'intervention du Service national des Fouilles en 1967. Il ne nous a pas été possible de situer, dans la zone B, les tombes 1 à 7. Les emplacements des autres sépultures (a-b-c et 8 à 17) furent enregistrés, mais dans la plupart des cas on ne sait rien des dimensions et orientation précises des fosses. Nous représentons clone conventionnellement ces tombes par des cercles. Les autres zones, hachurées, représentent les surfaces systématique-ment explorées en 1967.

otre documentation relative aux tombes découvertes avant 1967 est due aux renseigne-ments fournis par Messieurs L. Dombret, Instituteur en Chef à Fairon et E. Detaille, Conservateur du Musée de Comblain-au-Pont. En amateurs éclairés, ces deux chercheurs s'intéressèrent vivement aux trouvailles successives de Fairon et l'un et l'autre établirent un précieux dossier qui fut mis à notre disposition avec la plus parfaite amabilité. A tous deux, nous adressans l'expression de notre vive gratitude pour l'accueil réservé à nos recherches.

3 DoMBRET, Tombesfranques, p. 2. DETAILLE, Fairon, 1964, pp. 2-4. Le nombre des tombes n'étant pas bien fixé, nous retenons seulement ici les trois sépultures (a-b-c) dont !'em-placement est encore partiellement visible.

4 DoMBRET, Tombes .franques, pp. 1-4. DETAILLE, Fairon, 1964, pp. 4-10.

5 Les sépultures 1 et 2 furent rencontrées lors du creusement de la première tranchée.

Aussitót alerté, Mr. L. Dombret intervint avec diligence auprès de la Commune et en obtint l'autorisation de prospeeter les environs immédiats. Il y reeonnut cinq autres tombes. A l'exception des fosses 1 et 4, vidées clandestinement par des particuliers, toutes les autres furent l'objet d'une exploration systématique, conduite par Mr. Dombret, assisté de Mr. Bodson, ouvrier communal mis à sa disposition pour quelques jours.

(10)

0 L = = ... ~ ·~~~ '• •' ~ ... 20m I INTRODUCTION 11 Liège-<>

route Provinciale .,_ Hamoir

Fig. 2. - Cadastre du site de la nécropole mérovingienne, avec localisation des parties explorées.

quatre sépultures (8 à 11) furent identifiées à proximité des découvertes de 1920 (figg. 2, A et 3, A) .

En 1936, une large portion du fianc de la colline du Thiers fut enlevée. Ces tra va u x étaient destinés à la construction d' un tronçon de la route

pro-vinciale Liège-Hamoir et ils modifièrent considérablement le site.

L'in-tervention des engins mécaniques favorisa 1' exécution très rapide des terrasse-ments et cette circonstance explique, dans une certaine mesure, 1' absence

totale de renseignements relatant quelque destruction. 11 semble clone qu'à

cette occasion une partie importante du cimetière mérovingien disparut sans

témoin. ·

En 1961, une douzième tombe fut fortuitement découverte par des en-fants dans un jardin situé sur la parcelle cadastrale 447/3 (figg. 2, Bet 3, B).

On ne sait rien d'un éventuel mobilier funéraire 1.

(11)

12 INTRODUCTION

Au cours de 1' été 1963, cinq autres tombes furent dégagées 1. Les

sépul-tures 13 et 14 A-B furent reconnues à !'occasion de l'aménagement d'une propriété récemment construite sur cette même parcelle 447/3. La tombe 13, d'abord rencontrée, ne fut l'objet d'aucune attention spéciale. Mais l'inventeur était alerté et, lorsqu'un peu plus tard, il ouvrit la grande fosse 14 A-B, il apporta plus de soin à son exploration. A la suite de ces nouvelles trouvailles le Conservateur du Musée de Comblain-au-Pont entreprit quelques recherches, aux abords du lieu des premières découvertes. Les tombes 15, 16 et 17, malheureusement déjà visitées, furent enregistrées (fig. 3 A).

En septembre 196 7, le Service national des F ouilles entamait à son tour quelques sondages 2

• Diverses raisons motivaient cette opération. La distri-bution des tombes, réparties en deux groupes sur une surface longue de nonante mètres, impliquait la présence d'une nécropole d'une certaine étendue. Par ailleurs, le matériel, quoique pauvre, avait été recueilli en contexte fermé et il était clone eneare utilisable. Ce fut toutefois !'annonce d'un projet d'im-plantation d' épicéas sur les quelques terrains encore libres qui décida de l'urgence d'un controle immédiat. Six tranchées furent réparties rue du Thiers, selon les disponibilités des jardins et propriétés privées 3. Les tran-chées C et D (fig. 2) furent ouvertes sur un terrain récemment aménagé en terrasse. L' épaisseur croissante du remblai nous obligea à interrompre les travaux. Comme les précédentes, les tranchées E et F (fig. 2) révélèrent un sous-sol schisteux absolument intact. Les sondages opérés aux emplacements G et H (fig. 2) - ou des ossements et tessons avaient été signalés - , mirent au jour des dépotoirs modernes. Enfin la tranchée J livra trois sépultures (18 à 20, figg. 2, Jet 3, J), abritées dans un sol dont la surface paraissait avoir subi de nombreux et importants remaniements.

1 DETAILLE, Fairon, 1964, pp. 11-18.

2 ALENUS-LECERF, Fairon, 1967, pp. 79-80. DoMBRET, Fairon, p. 87.

3 Nous adressans nos vifs remercîments à Messieurs les Bourgmestre et Représentants du

Collège communal de Comblain-Fairon, ainsi qu'à Madame Charles-Petit et Messieurs Cl. Demblon, L. Henry, G. Melchior et F. Simonis pour les autorisations de fouilles qu'ils nous ont très aimablement accordées, à titre gracieux. L'aide efficace de Mr. L. Dom-bret, qui s'offrit à nous servir d'intermédiaire, nous fut particulièrement précieuse. Qu'il veuille bien trouver ici Ie témoignage de notre reconnaissance pour les multiples démarches qu'il dut effectuer.

(12)

INTRODUCTION 13

0

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- - - -==:J

Fig. 3. - Plans des tombes.

Sm - I

(13)

INVENTAIRE DES TOMBES

ToMBE a. (fig. 3, A).

Petite fosse 1 accidentellement bouleversée en 1920. Approximativement orientée. Le fond était encadré par des pierres de calcaire. Elle contenait un

squelette d' enfant. Aucun autre renseignement n' est connu.

ToMBE b. (fig. 3, A)

F os se accidentellement bouleversée en 1920. Approximativement orientée.

Le fond était encadré de quelques dalles de grès et pierres bleues,

sommaire-ment agencées. Aucun autre renseignesommaire-ment n' est connu.

ToMBE c. (fig. 3, A)

Fosse accidentellement bouleversée en 1920. Orientation : est-est-nord, ouest-ouest-sud 2

. Le fond était encadré de quelques pierres de grès. Aucun

autre renseignement n' est connu.

ToMBE 1 3 .

Fosse coupéeau chevet par les travaux de 1934. Une dallede grès, posée

de chant, formait cloison entre le pied de la tombe 1 et le chevet de la tombe 3. Le squelette, approximativement orienté, faisait face au levant.

Mobilier funéraire masculin 4 .

1. Scramasaxe (longueur lame : 40 cm; largeur : 4 cm). Manque. Situation : contre la jambe gauche.

2. Fragment de lame decouteau (longueur : 4 cm; largeur : 0, 7 cm). Manque.

Situation : accompagnait le scramasaxe.

3. Silex brun 5 .

Situation : indéterminée.

1 Lors du controle opéré en 1963 par Ie Conservateur du Musée de Comblain-au-Pont,

Ie fond de cette fosse mesurait encore soixante-deux centimètres de longueur et quarante-deux centimètres de largeur.

2 Controle effectué en 1967, par Ie Service national des Fouilles, sur les contours de la fosse,

encore partiellement accessibles.

3 L'emplacement précis des tombes 1 à 7, localisées dans la zone B (fig. 3), n'a pas pu être déterminé.

4 Cette tombe fut vidée par un particulier avant 1' ouverture des fouilles de 1934. Le mo -bilier funéraire, sans doute dispersé, est porté manquant. Nous devons au manuscrit de E. Detaille l'inventaire et les renseignements qui suivent.

5 Cette pièce fut recueillie ultérieurement dans les déblais de la fosse et elle est conservée au Musée de Comblain-au-Pont. Nous n'avons pas eu !'occasion de l'examiner.

(14)

'

~

INVENTAIRE DES TOMBES 15

ToMBE 2.

Fosse coupéeau pied par les travaux de 1934. Une épaisse dallede grès couvrait le chevet de la sépulture. Le squelette, approximativement orienté,

faisait face au levant. Sa taille, très réduite, fut évaluée à un mètre environ.

Mobilier funéraire féminin (fig. 4, A).

1. Petit vase en terre cuite incomplet (hauteur actuelle : 9 cm). Type bi-conique à fond plat et panse élancée. Le col manque. Pàte finement com-posée et bien cuite. Noyau beige foncé, couverte noire et lustrée. Sans décor.

Situation : au pied de la tombe.

2. Bracelet ouvert en bronze (axes intérieurs : 5,5 et 6,5 cm). Les extrémités, élargies et terminées de façon abrupte, sont sommairement ornées de quelques incisions transversales et inégalement réparties. Le bijou paraît usé. Section circulaire.

Situation : au poignet droit.

3. Bague en bronze (diamètre intérieur : 1,8 cm). L'anneau est élargi pour former un chàton plat et ovale. Sa surface est actuellement usée, mais à

1' époque de la découverte, quelques traits non identifiables y furent

observés.

Situation : à la main gauche.

ToMBE 3.

F osse juxtaposée par son pied au chevet de la tombe 1 ; les deux sépultures

étant dans le prolongement axial et longitudinall'une de l'autre. Le squelette,

approximativement orienté, faisait face au levant. Mobilier funéraire masculin (fig. 4, B).

1. Scramasaxe incomplet (longueur actuelle : 45 cm). Lame massive, dont une seule face porte une gorge longitudinale, creusée près du dos. La pointe est mutilée. La soie, très large à la base, est sectionnée.

Situation : au flanc gauche du défunt, la soie à hauteur de la hanche et la pointe vers les pieds.

2. Quelques petits fragments de fer indéterminés. Manquent 1 .

Situation : accompagnaient le scramasaxe.

1 Le matériet archéologique recueilli en 1934 par Mr. L. Dombret fut longtemps conservé

à l'école communale de Fairon et i! connut même, durant ce temps, quelques expositions scolaires itinérantes. En 1964, son inventeur Ie déposa, à titre définitif, à la Maison

commu-nale, sise à Comblain-la-Tour. Ces divers voyages se firent sans trop de dornmages puisque quelques menus objets seulement manquent à l'inventaire illustré du carnet des fouilles de 1934.

(15)

16 INVENT AIRE DES TOMBES

ToMBE 4.

Le fond de la fosse était encadré par de nombreuses pierres de calcaire. Le squelette, non orienté, faisait approximativement face au sud.

Mobilier funéraire masculin (fig. 4, C).

1. Scramasaxe (longueur : 42,8 cm). Lame creusée sur ses deux faces par une gorge longitudinale. La pointe asymétrique est caractérisée par la courbure prononcée du dos. Soie longue et fine.

Situation : au pied droit.

2. Boude de ceinturon en fer incomplète. Anneau ovale (axes: 6,5 X 3,3 cm). L' ardillon manque.

Situation : accompagnait le scramasaxe.

3. Couteau fragmenté (longueur : 12 cm). Manque.

Situation : accompagnait le scramasaxe.

4. Objet en fer fragmenté (longueur : 12 cm; largeur : 2,2 cm). Manque. D'après la relation du carnet des fouilles, il pourrait s'agit d'un fer de lance. Situation : à gauche du cräne.

5. Perle d'ambre fragmentée (longueur actuelle : 2,1 cm). Pyriforme, avec section triangulaire.

Situation : à gauche du cräne.

ToMBE 5.

Le fond était encadré de pierres de calcaire. Fosse approximativement orientée. Le chevet n'est pas connu, aucune trace du squelette n'ayant été retrouvée.

Sans mobilier funéraire.

ToMBE 6.

F osse approximativement orientée. Le chevet n' est pas connu, aucune trace du squelette n'ayant été retrouvée.

Mobilier funéraire indéterminable.

1. Ardillon en fer (longueur : 3,4 cm). Manque.

Situation : au pied.

2. Qudques petits fragments de fer indéterminés. Manquent.

(16)

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A

Fig. 4. - Mobiliers funéraires des tombes fouillées en 1934.

(17)

18 INVENTAIRE DES TOMBES

ToMBE 71.

Le fond de la fosse était encadré de p1erres de calcaire. Le squelette,

approximativement orienté, faisait face au levant.

Mobilier funéraire masculin.

1. Scramasaxe. Manque.

Situation : au fl.anc gauche du défunt.

2. Vase en terre cuite. Manque. Type biconique, de eauleur brun-noiràtre.

Situation : entre le cràne et le chevet de la tombe.

ToMBE 8. (fig. 2, A).

Fosse bouleversée par les travaux de 1934. Une dalle de grès tapissait

le chevet; une autre, posée horizontalement, couvrait le cràne. Le squelette,

non orienté, faisait approximativement face au sud.

Mobilier funéraire masculin (fig. 4, D).

1. Scramasaxe incomplet (longueur actuelle : 40 cm). Longue lame. La pointe

et 1' extrémité de la soie manquent.

Situation inconnue.

2. Ardillon en fer fragmenté (longueur actuelle 3, 8 cm). Manque.

Situation inconnue.

ToMBES 9, 10, 11 (fig. 3, A).

F osses bouleversées par les travaux de 1934. Approximativement axées

nord-sud. Le chevet n'est pas connu, aucune trace du squelette n'ayant été

retrouvée.

Sans mobilier funéraire.

ToMBE 12 (fig. 3).

F os se accidentellement bouleversée en 1961. Approximativement orientée.

Le fond était encadré de petites pierres de calcaire. Aucun autre rense

igne-ment n'est connu.

ToMBE 13 (fig. 3).

Fosse accidentellement bouleversée en 1963. Le fond était encadré de

petites pierres de calcaire. Le squelette, approximativement orienté, faisait

face au levant.

1 Comme la tombe 1, cette sépulture fut clandestinement vidée par un particulier et son

mobilier funéraire est également perdu. Les renseignements concernant cette trouvaille

(18)

INVENT AIRE DES TOMBES 19

Mobilier funéraire indéterminable.

1. Quelques objets en fer non identifiés. Manquent. Situation : approximativement à gauche du corps.

ToMBE 14 A-B (fig. 3).

Vaste fosse reetangulaire (longueur : 2,30 m; largeur : 1,67 m). Le fond

était encadré de petites pierres de calcaire, mêlées à quelques bloes de grès. Ce fond apparut composé de deux compartiments, respectivement creusés

dans le schiste à une profandeur de 43 cm pour l'inhumation masculine A,

située au nord et de 60 cm pour l'inhumation féminine B. Les deux squelettes,

approximativement orientés, étaient couchés parallèlement, face au levant

et les bras allongés contre le corps. Mobilier funéraire masculin A (fig. 5).

1. Scramasaxe fragmenté (longueur actuelle : 44, 1 cm). Lame massive. La pointe asymétrique est caractérisée par la courbure prononcée du dos. La soie, très large, reste enrobée sur ses deux faces de fragments de bois dont 1' espèce n' est plus identifiable.

Situation : à l'extérieur du fémur droit, la pointe vers le pied.

2. Fer de flèche (longueur : 9,9 cm). Flamme ovale, douille ouverte, eneare garnie de restes de bois non identifiable.

Situation : à 1' extérieur du scramasaxe et à hauteur du bassin, la pointe dirigée vers le chevet.

3. Garniture de ceinturon en fer damasquiné d'argent, comprenant :

une plaque-boude (longueur totale : 11,3 cm). L'anneau de la boude

(axes : 6,3 X 3,5 cm) est constitué d'un are ovale, fermé par une traverse droite et cylindrique. L'ardillon manque, hormis une petite partie du crochet, visible au revers. La plaque, triangulaire avec terminaison arron-die, est élargie par trois ressauts semi-circulaires, munis de bossettes-rivets

en fer. La base de la plaque est prolongée par une languette métallique dédoublée et repliée sur elle-même au revers, selon le dispositif traditionnel, destiné à assurer la mobilité des éléments. Le décor damasquiné de cette

plaque-boude est exdusivement géométrique. Sur l'anneau, des groupes de quatre barres transversales sont symétriquement répartis. La plaque

est ornée d'un champ central rectangulaire, enfermant un motif de tresse à quatre brins ponctués et d'un encadrement, composé de zones diverse-ment agencées ou dominent les frises d' échelle.

une cantre-plaque assortie. Dimensions et décor sont analogues. Une frise de zigzag souligue en outre la base de la plaque.

une plaque dorsale également appareillée. Décor similaire.

(19)

20 INVENTAIRE DES TOMBES

4. Couteau incomplet (longueur actuelle : 10,6 cm). Pointe symétrique. La soie est sectionnée.

Situation : à hauteur de la ceinture, au coté droit.

5. Gobelet en terre cuite très fragmenté (hauteur approximative : 11 cm; diamètre de la lèvre : 9 cm). Base à fond plat, panse sphérique, bord à

lèvre déversée. Pate très finement composée et bien cuite. Noyau blanc enduit sur les faces intérieure et extérieure d'une pellicule rougeatre, elle-même masquée sous une seconde eauverte noire, mate et rugueuse. Situation : angle norcl-est de la fosse; à 1' extérieur du pied ga uche. 6. Plaque-boude de chaussure en fer damasquiné d'argent, très fragmentée.

L'anneau de la boude est constitué d'un are ovale (axes : 4 X 2,5 cm), fermé par une traverse rétrécie. L'ardillon manque, sauf un fragment du crochet, encore visible au revers. De la plaque, il ne subsiste que quelques fragments ténus des languettes de fixation, enroulées autour de la traverse. Un décor damasquiné ornait initialement cette pièce; quelques traits barrant transversalement 1' are de la boude restent seuls encore visibles. Situation inconnue.

Par ses dimensions et son décor, eet exemplaire fragmenté s'assimile exacte-ment à la plaque-boude de la parure de chaussures du mobilier féminin B. Cette garniture B étant complète en ce qui concerne les plaques-boudes, nous attribuons le fragment de plaque-boude, dont il est ici question, au mobilier A.

7. Elément de harnachement en fer composé d'un anneau circulaire (dia-mètre environ : 3 cm) sur lequel coulissaient origineHement trois terminai-sans de lanière, dont deux exemplaires seulement sont conservés. Ces terminaisons sont constituées de plaquettes triangulaires à pourtour sinueux (3,6 X 1,9 cm), dotées de trois petites bossettes-rivets, également en fer. Une étroite languette métallique prolonge la base de chaque plaque et se replie sur le revers, en réservant un anneau.

Situation inconnue.

Cet objet fut recueilli ultérieurement dans les déblais de la tombe. Les accessoires de harnachement sant, à de très rarissimes exceptions près 1, taujours relevés dans des mobiliers d'homme. Compte tenu de cette géné-ralité, nous attribuons notre élément de harnachement au mobilier mas-culinA.

1 Dans la tombe 48 de la nécropole voisine de Hamoir sur Ourthe (en cours de fouille),

nous avons eu I' occasion de relever un mors de cheval accompagnant une inhumation féminine bien caractérisée par la présence d'une fibule de bronze et d'un collier de perles.

(20)

INVENTAIRE DES TOMBES 21 1 113

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22 INVENTAIRE DES TOMBES

Mobilier funéraire féminin B (fig. 6).

1. Bracelet ouvert en bronze (axes intérieurs : 6,8 X 6,2 cm) 1. Situaiion : à l'avant-bras gauche.

2. Garniture de ceinturon en fer damasquiné d'argent, très fragmentée. Les

troi~ éléments conservés concernent la boude et la plaque dorsale. L' anneau

de la boude était origineHement composé d'un are ovale, fermé par une traverse droite et cylindrique. L' ardillon n' est plus représenté que par un reste de tige enroulé autour de la traverse. De la plaque dorsale, il ne subsiste qu'un segment, eneare muni d'une bossette de fer, très amenuisée. Quelques traces ténues d'un décor damasquiné apparaissent sur la boude. Situation inconnue.

3. Couteau fragmenté, dont il ne subsiste qu'un moreeau de lame (lon-gueur actuelle : 3, 7 cm).

Situation inconnue.

4. Vase en terre cuite fragmenté (hauteur approximative : 11,2 cm). Type biconique supporté par une base annulaire, pan~e fortement carénée, col court évasé, terminé par une lèvre biseautée. Päte très finement composée et bien cuite. Noyau rose; eauverte noire, mate et rugueuse.

Situation : angle sud-est de la fosse; à 1' extérieur du pied droit.

5. Pairede garnitures de chaussures en fer damasquiné d'argent, comprenant: les deux plaques-boudes et cantre-plaques a.ssorties. Les anneaux des boudes, dont un seul exemplaire est conservé, sant ovales (axes : 3,1 X 2,4 cm) et munis d'ardillons scutiformes, fragmentés. Les plaques sant trian-gulaires ( 4,1 X 2,2 cm) et élargies par trois ressauts semi-circulaires, ini-tialement dotés de bossettes-rivets en fer, dont il reste peu de choses. Une languette perforée prolonge la base des plaques et s'enroule autour de l'anneau de la boude. Le décor damasquiné est exdusivement linéaire. L' anneau porte des groupements de barres transversales, symétriquement répartis. L'ardillon est orné d'un quadrillage. Les plaques présentent un champ central triangulaire, lui-même divisé en trois registres, ornés de compositions diversement élaborées ou alternent lignes droites et motifs curvilinéaires. L' eneadrement est constitué, à la base du triangle, par une frise d' escaliers et un rappel du motif central ; sur les langs cótés, par une frisede nids d'abeilles; enfin au sommet de la plaque, un motif rayonnant souligne la bossette terminale.

Situation inconnue.

1 La pièce originale est perdue et Ie Musée de Comblain-au-Pont n'en possède qu'un

moulage. Le matériet archéologique de cette tombe fut gracieusement cédé au Musée par son inventeur, Mr. P. Fastré de Fairon.

(22)

INVENTAIRE DES TOMBES

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Fig. 6. - Mobilier funéraire de la tombe 14 B.

(23)

24 INVENTAIRE DES TOMBES

Ces fragments furent récoltés ultérieurement dans les déblais de la tombe. Les dimensions et décor de ces éléments s'assimilent exactement aux

caractéristiques de la parure complète de ceinturon du mobilier

mascu-lin A. En conséquence, nous identifions les restes, dont il est ici question,

à une seconde garniture de ceinturon, provenant du mobilier féminin B.

Quelques fragments divers, également recueillis dans les déblais de la fosse, restent sans provenanee identifiable.

a. Passe-lanière en fer damasquiné d'argent (longueur : 5,3 cm). Type reetangulaire à extrémité arrondie. Le décor damasquiné est

exclusive-ment linéaire. 11 se campose d' échelles, nids d' abeilles et escaliers

en-cadrant un champ central rectangulaire, dont le motif rectilinéaire n' est plus décelable.

Cette pièce devait initialement compléter l'une des garnitures damas-quinées des mobiliers A ou B.

b. Fragment d'une plaque quadrangulaire en fer (3,4 X 2,2 cm). La

surface, très amenuisée, laisse à peine deviner l'une des bossettes-rivets

angulaires.

ToMBEs 15, 16 (fig. 3, A).

Ces deux sépultures étaient en prolongement longitudinall'une de l'autre. Dimensions respectives: 1,80 X 0,80 m. Directions approximatives: nord-sud. Les chevets ne sont pas connus, aucune trace du squelette n'ayant été relevée. Sans mobilier funéraire.

N.B. Le remblai de ces deux fosses indiquait un pillage récent.

ToMBE 17 1 (fig. 3, A)

Fosse ovale (axes : 1, 76 X 0, 75 m). Le fond était encadré de quelques pierres de calcaire, mêlées à de nombreux éléments de grès. Le squelette,

approximativement orienté, faisait face au levant. Sans mobilier funéraire.

ToMBE 18 (fig. 3, }).

Fosse trapézoïdale (longueur: 1,96 m; largeurs: 0,94 et 0,60 m).

Pro-fandeur 2

: 0,52 m. Les longs cotés du fond de la fosse étaient tapissés de

1 Les dimensions et orientation de cette fosse, eneere accessible, furent contrólés en 1967

par Ie Service national des Fouilles. Deux clous fragmentés furent recueillis dans Ie remblai.

2 Les profondeurs des tombes 18 à 20 (recherches 1967 du Service national des Fouilles)

sont évaluées à partir du niveau du schiste en place. Nous avons arbitrairement choisi cette surface pour base de nos mesures parce qu'un remblai moderne de quelque cinquante

(24)

INVENTAIRE DES TOMBES

25

quatre petites dalles de grès, dresGées de chant et d'un bloc de calcaire. D'autres moellans de calcaire se trouvaient dispersés dans le remblai. Orientation de la sépulture : sud-ouest, nord-est. Le chevet reste indéterminé, le squelette

ayant disparu. Quelques esquilles osseuses, collées sur certaines pierres en

confi.rment cependant la présence initiale. Mobilier funéraire indéterminable (fig. 7).

1. Tige en fer fragmentée (longueur actuelle : 9, 7 cm). Une extrémité se

termine en biseau, l'autre est brisée. Section circulaire.

Situation : à proximité du long cóté est de la fosse et à quelque vingt-deux

centimètres au dessus du niveau du fond.

2. Tige en fer fragmentée aux deux extrémités (longueur actuelle : 5,9 cm). Section rectangulaire.

Situation : accompagnait le n° 1.

3. Objet en fonte grise 1. Cette pièce, de forme inusitée, se campose d'une

plaque ovale à profil arqué et d'une courte plaquette reetangulaire de

section triangulaire (longueur totale : 6,9 cm). Au revers, ces deux parties

se prolongent l'une l'autre, sans interruption. Dans la forme ovale, se

dessine un très sommaire négatif d'un anneau de boude de ceinturon et

toute cette zone offre les caractéristiques d'une coulée mal venue, dont les irrégularités n'auraient pas été rectifiées par un polissage. Les autres

surfaces sont relativement lisses.

Situation : à proximité de la paroi ouest de la fosse et à quelque douze centimètres du niveau du fond.

1 Nous remerçions vivement Madame D. THOMAS, Attaché au Laboratoire de l'Institut

royal du Patrimoine artistique, qui a bien voulu se charger de !'examen métallographique

de eet objet. Le rapport de son étude est classé dans les archives de l'Institut sous le n° :

2L/24/221245/DT/RL/MDDI, 1927. Nousen résumons l'essentiel dans les quelques lignes

qui suivent.

Un échantillon, prélevé à la pièce, a été monté en coupe MC/V/64 en section transversale,

à partir de laquelle cinq microphotographies ont été exécutées.

La structure observée se reconnait sur les échantillons de fontes grises, coulées en coquille,

de 1' Atlas métallographicus Hanemann und Schrader Band I I.

Lieferung 1 tafel 4 nr 32 % C = 3,02 Si = 2,25 P = 0,28

1 5 36 3,14 2,82 0,44

5 34 244 3,42 2,52 0, 97

7 56 418 3,67 0,81 0,47

8 62 452 3,65 0, 70 1,46

Il ne s'agit pas d'une fonte reeuite puisque les dendrites de cristallisation primaire sant

visibles dans les régions graphitiques. L' examen de la structure démontre qu' il s' agit

d'une fonte grise à teneur en carbone supérieure à 3

%

;

elle contient probablement

beau-coup de silicium qui est un élément graphitisant et de phosphore qui produit l'eutectique

(25)

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26 INVENTAIRE DES TOMBES

4. Tige en fer fragmentée et tordue. Les deux extrémités sant brisées (lon-gueur actuelle : 4,2 cm). Section rectangulaire.

Situation : vers le milieu de la fosse et sur le fond.

5. Cinq petits fragments de plaquette de fer indéterminables. Non représentés (longueurs : de 2 à 3,5 cm).

Situation : éparpillés vers le milieu de la fosse et sur le fond.

N.B. Divers indices, tels la disparition du squelette, la composition réduite et disparate du mobilier funéraire et la situation de certains des objets dans le remblai, laissent supposer que cette sépulture fut pillée.

ToMBE 19 (fig. 3, J).

Fosse trapézoïdale (longueur : 2,25 m; largeurs : 0,84 et 0,54 m). Profandeur : 10 à 25 cm 1

. La taille de cette sépulture était particulièrement sommaire. Quelques bloes de grès et de calcaire tapissaient l'un des petits c6tés du fond de la fosse. Orientation : est-ouest. Le chevet n' est pas connu, aucune trace du squelette n'ayant été retrouvée.

Mobilier funéraire masculin (fig. 8, A).

1. Petit scramasaxe incaroplet (longueur actuelle : 29 cm). Lame courte et massive. La pointe, asymétrique, est caractérisée par la courbure pro-noncée du dos. La soie est sectionnée; sa base reste enrobée de bois d'érable 2

.

Situation : vers le milieu de la fosse, oblique et pointé vers la petite paroi orientale.

ToMBE 20 (fig. 3,

J).

F os se rectangulaire, obliquement juxtaposée à la tombe 19 (longueur : 2, 08 m; largeur : 0, 90 m). Profandeur : 22 cm. Quelques bloes de grès et de calcaire étaient disséminés au pourtour du fond de la fosse. Axe : nord-ouest, sud-est. Le chevet reste indéterminé, aucune trace du squelette n'ayant été retrouvée.

Mobilier funéraire indéterminable (fig. 8, B).

1. Tige tronconique en fer, sectionnée aux deux extrémités (longueur actuelle: 15 cm). Section quadrangulaire.

Situation : dans la partie occidentale de la tombe.

1 La surface du terrain qui abri te les tombes 19 et 20 fut l' objet de divers remaniements

et i! n'est pas exclu que ces deux tombes aient à un certain moment subi un arasement.

Cette hypothèse justifierait en tout cas la très faible profondeur des fosses, l'absence des

squelettes ainsi que l'inventaire réduit des mobiliers funéraires.

2 Identification assurée par Ie Laboratoire de l'Institut royal du Patrimoine artistique, dont

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INVENTAIRE DES TOMBES 27

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28 INVENTAIRE DES TOMBES

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INVENTAIRE DES TOMBES 29

2. Plaque-boude en fer fragmentée. Anneau ovale (axes : 5,5 X 3,6 cm); ardillon-tige. La plaque, sectionn~e. ne bisse rîen deviner de sa forme initiale. Elle se prolonge par une languette perforée et enroulée autour de l'anneau.

Situation : dans la partie orientale de la tombe.

3. Deux tiges en fer fragmentées aux extrémités (longueurs respectives 4 cm). Sections circulaires.

(29)

EXAMEN TYPOLOGIQUE DU MA TÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE

Arm es

L'armement recueilli à Fairon se limite à un lot de sept scramasaxes et

un fer de flèche 1 .

Les scramasaxes représentent l'essentiel du matériel archéologique ré-colté dans la nécropole. Sept des onze inhumations avec mobilier funéraire

connu 2 en étaient pourvues (t. 1, 3, 4, 7, 8, 14 A, 19). Les exemplaires des

tombes 1 et 7 manquent; les cinq autres nous sont parvenus. Malgré une

corrosion plus ou moins avancée, tous ces scramasaxes restent typologique-ment identifiables. Les types sont traditionnels. Quelques gorges

longitudi-nales sont incisées sur les larnes des exemplaires des tombes 3, 4 et 8.

Le scramasaxe de la tombe 8 est dépourvu de ses extrémités; mais !'allure

générale de sa lame - longue, étroite et relativement épaisse - l'assimile

aux Langsax du

vrre

siècle 3.

Les scramasaxes des tombes 3, 4, 14 A et 19 sont tous d'allure massive.

Toutefois, leurs proportions respectives les dassent selon deux catégories

ou l'on reconnaît, d'une part, le petit scramasaxe épais mais léger (t. 4, 19) et,

d'autre part, le grand scramasaxe lourd et particulièrement massif (t. 3, 14 A).

Trois d' entre eux, mieux conservés, présentent la même pointe caractéristique,

constituée par le dos arqué et le tranchant presque droit (t. 4, 14 A, 19). Ces

quatre exemplaires s'identifient à la série des Breitsax du VUe siècle 4.

Un fer de flèche accompagnait le scramasaxe de la tombe 14 A. Il est

déterminé par une douille ouverte et une flamme ovale. Ces caractères ne sont

pas subordonnés à une phase bien définie de la période mérovingienne.

1 Le carnet des fouilles de 1934 signale encore la présence probable d'un fragment de fer de lance, provenant du chevet de la tombe 4. Cet objet ne nous est pas parvenu et, à défaut d'illustration, son identifi.cation reste douteuse.

2 Douze des vingt tombes reconnues à Fairon ont livré un mobilier funéraire. Il s'agit des tombes 1, 2, 3, 4, 6, 7, 8, 13, 14 A-B, 18, 19, 20. Nous éliminons la tombe 13, dont Ie matériet ne fut ni identifi.é, ni recueilli. Pour les onze autres mobiliers funéraires, la com-position initiale de chacune des donations n'est pas toujours bien assurée car les

circons-tances des découvertes appelleut quelques réserves. Les tombes 1, 7, 14 A-B furent vidées

par des particuliers et il est vraisemblable qu'un certain nombre d'éléments échappèrent

à leur attention. Les autres sépultures furent l'objet d'une feuille systématique; néanmoins

on retiendra que les tombes 6 et 18 étaient incomplètes par suite d'un pillage, tandis que les tombes 19 et 20 - très peu profendes - semblaient avoir été accidentellement spoliées

d'une partie de leur contenu.

3

BöHNER, Altertümer I, pp. 138-144, II, PIL 26-27.

(30)

EXAMEN TYPOLOGIQUE DU MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE 31 Objets de parure

Trois éléments en bronze, une bague (t. 2) et deux braceiets (t. 2, 14 B)

constituent les seuls objets typiquement féminins du matériel de Fairon.

La bague participe aux exemplaires les plus simples. Elle est constituée d'un anneau dont un élargissement forme Ie eM.ton plat et ovale. Ce dernier était initialement orné de quelques traits incisés, déjà indéterminables à l'épo-que de la fouille et qui sont actuellement effacés. Ces bagues sont tardives et attribuées au vue siècle 1

.

Les deux braceiets sont du même type ouvert, avec terminaisons abruptes,

ornées de quelques incisions rectilinéaires. L' exemplaire de la tombe 2 est seul connu. Son décor témoigne d'une recherche ornementale très sommaire. Ces braceiets ouverts furent utilisés aux VIe et vue siècles 2.

Une grosse perle d'ambre isolée fut découverte dans la tombe mascu-line 4. Cet exemplaire fut évidemment utilisé à titre d'amulette et il ne peut

être considéré comme un élément de parure. Des trouvailles de ce genre sont bien connues 3. L'amulette de Fairon présente un volume pyriforme ou

une taille sommaire dessine trois facettes irrégulières. Cet exemplaire est sans valeur chronologique.

Vaisselle

Quatre vases en terre cuite ont seulement été reconnus dans les onze sépultures avec mobilier de Fairon. Deux vases biconiques accompagnaient

les tombes 2 et 7 et Ie premier de ces exemplaires nous est seul parvenu. Les deux autres vases, qui dotaient les deux inhumations de la sépulture 14

ne sont pas d' époque mérovingienne.

La poterie biconique de la tombe 2 est caractérisée par de petites dimen-sions et une allure relativement élancée. Les deux parties de la panse sont d' égale hauteur. Le façonnage est très sommaire et aucun décor ni gorge incisée n'apparaît sur l'épaule fragmentée. Ce type de vase est connu à partir

de la fin du VIe siècle 4Toutefois les dimensions restreintes de cette poterie

et sa facture négligée 1' orientent vers Ie plein VIIe siècle.

1 BöHNER, Altertümer I, p. 119, II, Pl. 22, n° 7.

2 Ibid., I, pp. 116-117, II, Pl. 21, n° 1.

3 Dans le matériel beige, par exemple, les tombes 27 de Folx-les-Caves (ALENUS,

Folx-les-Caves, fig. 23) et 2 de Hollogne-aux-Pierres (ALENUS-LECERF et DRADON, Hollogne-aux-Pierres, fig. 5). témoignent de dépóts analogues.

(31)

32 EXAMEN TYPOLOGIQUE DU MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE

Le go belet sphérique t. 14 A et le vase biconique t. 14 B témoignent d' une

facture très soignée 1 et leurs formes sant caractéristiques du répertoire

gallo-romain. Ils furent réutilisés dans le courant du

vue

siède et, lors de l'inhumation, avaient été déposés intacts dans la tombe. De tels cas de

rem-plois d' ob jets romains sant bien connus dans les nécropoles mérovingiennes 2

Accessoires de buffleterie : ceintures et autres

Ces objets sant très inégalement représentés à Fairon. La tombe 14 A-B

contenait de riches ensembles de parures de ceinturon et de chaussures en fer damasquiné d'argent (fig. 9) ainsi qu'un élément de harnachement. Quatre autres sépultures seulement (t. 4, 6, 8, 20) ont livré quelques fragments de boude de ceinturon en fer.

La garniture de ceinturon damasquinée, recueillie sur l'inhumation masculine de la tombe 14 A, comprend la plaque-boude et les cantre-plaque

et plaque dorsale. La boude ovale était initialement munie d'un arclilion

scutiforme. Les deux plaques triangulaires à terminaison arrondie sant

inter-rompues, au pourtour, par trois excroissances munies de bossettes. La damas-quinure est exdusivement géométrique. Elle comprend un décor marginal

- composé d' échelles, hachures, escaliers et dents de scie - enfermant un

motif central, constitué d'une tresse à quatre brins ponctués, arrondie et

fermée. Toute cette ornementation est essentiellement filiforme, à 1' exception

du ruban, qui souligne traditionnellement le motif tressé. Les damasquinures avec décor central géométrique, encadré de motifs également géométriques,

sant parmi les plus communément répandues. Dans le matériel belge, les

garnitures de ceinture de la tombe 36 de Hamoir 3 et d'une tombe de Nimy 4

constituent des exemplaires très praehes de celle de Fairon, tant pour la

typo-logie du support que pour celle du décor. Une ornementation similaire couvre

également une garniture de ceinturon à plaques terminées en forme de queue

d'aronde de la tombe 130 de Beerlegem 5

1 La matière de ces deux vases est analogue à celle de nombreux tessons recueillis sur Ie

site de la villa romaine de Raideux, sise à Comblain-au-Pont et distante d'environ 4 km (vol d'oiseau) de la nécropole de Fairon. Ce renseignement nous a été transmis par Mr. E. Detaille, qui y effectua, pour Ie compte du Musée de Comblain-au-Pont, quelques

recherches en 1948-1949.

2 G. Faider-Feytmans souligne notamment la présence répétée du remploi d'objets

ro-mains dans les nécropoles du Hainaut: Ciply, Trivières, Haine-Saint-Paul (cfr. Archéologie,

1945, p. 374).

3 Matériel eneare inédit, les fouilles de la nécropole étant en cours. Les cimetières

mérovingiens de Hamoir et de Fairon voisinent à une distance deun kilomètre et demi (vol d' oiseau) sur les rives droite et ga uche de l'Ourthe.

4 TRENTESEAU, Damasquinure, fig. 8 ab. 5 RoosENS, Beerlegem, pp. 22-23, fig. Sa.

(32)

EXAMEN TYPOLOGIQUE DU MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE 33

Fig. 9. - Damasquinures. Garniture de ceinturon t. 14 A. Parures de chaussures t. 14 B. Passe-lanière t. 14 a.

(33)

34 EXAMEN TYPOLOGIQUE DU MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE

La garniture de ceinturon damasquinée t. 14 B n' est connue que par les fragments d'une plaque indéterminable et d'une boude ovale, encore

marquée de quelques traces de damasquinure. Ces éléments laissent supposer

qu'il s'agissait d'une garniture sans doute similaire à celle de l'inhumation voisine 14 A.

La paire de garnitures de chaussures damasquinées, qui accompagnait l'inhumation féminine 14 B, se compose encore des deux plaques-boudes et

de leur contre-plaque assortie. Les boudes ovales étaient dotées d'ardillons

scutiformes. Les plaques sont triangulaires, avec pourtour interrompu par des excroissances latérales et terminale. Le décor reste exdusivement géo-métrique et presque entièrement filiforme. L'agencement du motif central,

organisé sur la disposition triangulaire de deux demi-anneaux pointillés,

s'avère peu w;uel. Aucun exemplaire analogue ne figure dans le répertoire des damasquinures de Belgique 1

.

De la parure de chaussures damasquinée t. 14 A, il ne subsiste qu'un

anneau de boude encore orné. Comme pour la garniture de ceinturon, il est

permis de supposer que les deux inhumations avaient été dotées d' exemplaires analogues.

Le passe-lanière damasquiné t. 14 a appartient sans aucun doute à l'une des deux parures des mobiliers A ou B. Son décor est également géométrique

et filiforme. L' ornementation marginale, composée de nids d' abeilles, escaliers et échelles, rappelle les éléments de la garniture de chaussures 14 B. Par contre, les quelques traces encore identifiables du motif central paraissent sans analogie. Ce fait n' est cependant pas exceptionnel car nombre d' ensembles damasquinés recueillis dans les tombes paraissent avoir été constitués au

départ de pièces non assorties.

La damasquinure représente un conducteur chronologique, tradition-nellement localisé au VIIe siède. Le matériel belge publié ne permet pas

en-core de préciser mieux cette date. On ne sait rien du contexte funéraire de la tombe de Nimy, précédemment mentionnée et celui de la tombe 130 de Beerlegem est chronologiquement nul. Les tombes 36 de Hamoir et 14 A-B de Fairon présentent la même association de garnitures de ceinturon avec damasquinures géométriques et du Breitsax. Un petit pot biconique très élancé confirme la chronologie tardive (VIIe siède) de la tombe de Hamoir. Aucun élément du matériel funéraire de la tombe 14A-B de Fairon n'apporte quelque précision nouvelle.

Quatre boudes de ceinture en fer, plus ou moins fragmentées, sont

en-core inventoriées à Fairon. Le fragment d'anneau ovale (t. 4), les deux

(34)

EXAMEN TYPOLOGIQUE DU MATÉRIEL ARCHÉOLOGIQUE 35

dillons (t. 5 et 8) et la boude ovale avec plaque sectionnée (t. 20) ne sont plus

typologiquement identifiables et restent s:J.ns chronologie.

Parmi les accessoires de buffleterie, nous rangeons également le

passe-courroies de harnais, t. 14 A. Cet objet est composé d'un anneau de fer autour

duquel s'articulaient trois terminaisons de lanières, représentées ici par des

plaquettes triangulaires, dotées de petits rivets. La pièce est assez endommagée et ne laisse rien deviner d'un éventuel décor initial. Les mobiliers funéraires

accompagnés d' éléments de harnachement sont rares en Belgique 1 et les

passe-courroies de hamais n'y figurent pas couramment. Dans la nécropole

de Niederstotzingen, la tombe 6 2 offre un <::xemplaire damasquiné, très

analogue à celui de Fairon.

Ustensiles

Les trois couteaux provenant des tombes 4, 14 A, 14 B sont en mauvais

état. Le délabrement des exemplaires (t. 4, 14 B) n'autorise plus aucune

identification. La lame intacte d u co u tea u t. 14 A n' est pas caractéristique

d'une période bien précise de l'époque mérovingienne 3.

L' instrument en fonte grise, qui figure dans 1' inventaire de la tombe 18,

constitue sans aucun doute 1' élément le plus important du matériel

archéolo-gique recueilli à Fairon. Son caractère est exceptionnel et sa présence pose

maints problèmes. Tout d'abord concernant son authenticité. Le rapport de

1' examen métallographique auquel fut soumis 1' ob jet 4 insiste sur le fait que

la fonte grise, qui le compose, n'apparaît pas avant le XVIIe siècle. Les théories

actuellement admises déterminent en effet l'impossibilité technique de 1'

éla-boration de ce matériau à l'époque qui nous occupe. Des conclusions du

rapport, il ressort que 1' instrument en fonte n' est pas mérovingien. Les

circonstances de sa découverte nous conduisent cependant à un avis contraire.

Il est certes regrettable que la .tombe 18 ne nous soit pas parvenue intacte.

Divers faits témoignaient, lors de la fouille, d'un pillage apparemment ancien

de cette sépulture : absence du squelette, mobilier dérangé et de composition

particulièrement disparate. Néanmoins, la situation de !'instrument de fonte,

recueilli à proximité du fond de la tombe et en tout cas à une profandeur bien

suffisante, ainsi que la présence d'un contexte funéraire, pauvre mais

signifi-1 La tombe 12 de la nécropole d' Arlon reste la mieux dotée avec son ensemble d' ornements

de harnachement damasquinés et un mors de cheval (cfr. RooSENS et ALENUS-LECERF,

Arlon, figg. 37-38). Plus généralement, les sépultures de <<cavaliers>> se limitent à un seul

accessoire. Telles sant, par exemple, les tombes 5 de Limerlé (BouRGEOIS, Limerlé, fig.

8 bis) avec un éperon et 48 de Hamoir (matériel en cours d'étude) avec un mors de cheval.

2 PAULSEN, Niederstotzingen, Pl. 90, n° 13.

3 BöHNER, Altertümer I, p. 214, II, Pl. 60, n° 1.

Referenties

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