• No results found

Aan Aernout Vosmaer, 28 januari

Den Haag, Nationaal Archief, Collectie Vosmaer, 66 / 3

2de Brief dinsdag tegens den avond den 28e ontfange s’Hage 28 jan. 1777 N˚. 3 Wel Eedle Heer

Verzoeke te weeten hoe het staat met het overschot van den ourang outang en met het inpakken van dien. UWE gelieve alles het geen van het gem. dier ovrig is, het vel, hoo, lichaam, ingewanden, niets uitgezondert, te doen versorgen of aan het Hotel van Rusland, of ten mijnent, om geexamineert te worden voor en aleer het zelve verzonden word aan den Heere Professor Camper, die daar van het gebruik zal maken het geene Z.D.H. en de de geleerde waereld verlangt. B ij aldien het gerugt waar mogt zijn dat eenige deelen van dit bijzonder voorwerp reeds begraven mogten zijn, zo gelieve UWE de goedheijt te hebben van dezelve zo spoedig doenlijk te doen ontgraven en bij het ovrige te voegen, ten einde zo veel mogelijk voor de wetenschappen een stuk te bewaaren waar aan voor haar zo veel gelegen legt. Blijve met de vereischte agting, Wel Edle Heer, UWEs dienstwillige en gehoorzaeme dienaer

Hemsterhuis

P.S. Ik schrijve deze op ordre en moet rapport doen van het antwoord. Indien UWE wil dat ik het een en ander doe halen, zo gelieve mij de tijt te doen weten, vermits de zaak spoed vereischt. | {Omme} den Heer A. Vosmaer, directeur van het Cabinet der Natuurl ijke Zeldzaamheden van Z.D.H.

Brief 12.82 – Aan Lysis, Pierre Gédéon Dentan, 6 februari 1777

Münster, Universitäts- und Landesbibliothek, Sprickmann Nachlass, Kapsel 24, nr. 39.

La Haye, jeudi le 6 de fevr. 1777 Mon cher Lysis. Avant-hier je vous avois ecrit une longue lettre, lorsqu’un billet de Diotime m’empêcha non seulement de l’achever, mais la rendit inutile pour le lendemain, puisque pour une grande partie elle rouloit sur ses

inquietudes de n’avoir pas reçu de vos nouvelles depuis dimanche.

Ce matin j’ai reçu la vôtre avec infinement du plaisir en y voiant que mon ami se porte bien.

Je vous supplie de rendre mes devoirs très humbles à Mad. Fagel. J’aurai soin du portrait de feu son epoux. Je le ferai copier autant que possible sous mes jeux, car je me glorifie de l’avoir mieux connu: infinement mieux, et de plus près, que qui que ce soit au monde. Mes sentiments vîfs pour cet ami que j’ai adoré corrigeront peut être les traits insipides d’un art qui ne voit que l’exterieur. Que n’avez vous connus, mais bien connu cet homme vraiment rîche.

Pour ce qui regarde votre M.S. que vous m’avez | confié, je compte que j’aurai apres demain un bon copiste qui pourra travailler chez moi, car sans vos ordres il ne sortira pas de ma maison. J’en ai lu très peu, mais ce que j’en ai vu me donne l’idée de l’auteur que feu Mr. De Rhoon m’en avoit donnée, et qui etoit peu conforme à celle que son discours et son exterieur m’avoient forcé de m’en former.

L’histoire de l’ourang outang m’a fait de la peine pour l’amour des sciences, pour celui de Diotime et pour celui de Camper. Pour Vosmaer, je ne l’ai envasigé un seul moment, autre, qu’il ne l’a paru toujours depuis que je le connois. Il est bête, il a de la bonhommie et de la bienfaisance, mais lorsque ces bonnes qualités

se trouvent par hazard de ont, vis à vis de sa vanité, son orgueuil et sa parfaite ignorance, il n’est que bête, sôt et mechant.

Je demande pardon au genie de ma Diotime de ce que je fais un saut depuis cet animal jusqu’à elle. Mais du moins cela vous prouve que je sçai sauter. Depuis votre billet qui fait epoque pour moi vous jugez | bien que j’ai vu mon adorable Diotime le plus souvent que possible. Elle se porte bien. Avant hier elle etoit plus gaîe, plus forte, plus riche que de coutume. L’apres diné elle disserta contre le Prince pendant une heure et demie d’un façon qui auroit fait honneur à la

Diotime du vrai Socrate. Elle auroit meritée une auditoire de tout ce qu’il y a de plus distingué et de plus eclairé dans le monde, mais elle n’a depensé son eloquence que pour le Prince, la Babel et moi. Le soir j’y ai soupé avec l’appetit

pour l’amour de ma Diotime. Hier elle a regalé le Prince, Babel et moi de la

lecture de l’Amitié de Montagne. J’ai vu pourtant alors que dans le premier il y a quelque etôffe et qu’au vrai ce n’est que gâtté. Si vous me demandez si c’est raccommodable je l’ignore.

Je travaille actuellement à la queue du Symposium de Platon qui doit être achevé dimanche. C’est l’impossibilité de reussir qui me console dans ce penible travail.

Adieu mon cher Lysis, je vais tantôt passer un moment chez ma Diotime. Je debuterai par un mensonge en lui disant que je vous ai fait ses compliments. Adieu numero deux de tout ce que j’aime. Pensez à Diotime et à moi et n’aiez rien de mieux à faire.

Socrate

#

Brief 12.83 – Aan Lysis, Pierre Gédéon Dentan, zonder datum

Münster, Universitäts- und Landesbibliothek, Sprickmann Nachlass, Kapsel 24, nr. 40.

Mon cher Lysis

Voici une lettre de Diotime, vos gands precieux et la benediction de Socrate. Adieu.

Je reste au logis pendant toute la journée. |

[Couvert:] Pour Monsieur Dentan, chez madame Fagel

Brief 12.84 – Aan Lysis, Pierre Gédéon Dentan, zonder datum

Münster, Universitäts- und Landesbibliothek, Sprickmann Nachlass, Kapsel 24, nr. 41.

Il me seroit impossible, mon cher Lysis, de diner aujourd’hui chez le Prince. Il m’a joué hier trop grossierement. Je dis ceci à vous seul. Je me suis excusé en prenant mon pauvre bras pour pretexte qui à la verité n’est pas bien. Je dine chez moi, et je reste chez moi toute la journée. Si vous avez une heure à perdre aujourd’hui venez me voir l’apres diné. Diotime ma Diotime vient de sortir de chez moi, elle se porte parfaitement bien. Je n’avois pas besoin de sa presence pour me rappeller le bonheur d’avant hier, dont l’idée ne sortira jamais de mon imagination; mais j’en avois besoin pour me rappeller que le Prince est son mari,

et que je dois le considerer comme têl.

Adieu mon très cher Lysis, je vous attend si cela se peut. Socrate #❧

Brief 12.85 – Aan Lysis, Pierre Gédéon Dentan, zonder datum

Münster, Universitäts- und Landesbibliothek, Sprickmann Nachlass, Kapsel 24, nr. 42.

Mon cher Lysis. Aujourd’hui je dine chez Diotime. S’il fait beau ce soir je la menerai chez moi pour les affaires du ciel, et le plus tôt qu’il me sera possible. Venez chez moi en tout cas puisque vous avez du temps. S’il ne fait pas tres beau, ou s’il fait du vent, je n’exposerai pas Diotime au oid du soir. Elle a besoin de se menager pendant cette saison. En tout cas moi je serai au logis à sept heures ou avant sept heures et demie.

Lysis, que Dieu vous benisse et vous conserve.

Socrate |

[Couvert:] Pour Monsieur Dentan, chez Mad. Fagel

Brief 12.86 – Aan Lysis, Pierre Gédéon Dentan, zonder datum

Münster, Universitäts- und Landesbibliothek, Sprickmann Nachlass, Kapsel 24, nr. 43.

Mon tres chèr Lysis, si autres choses que mon devoir, et mon attraction vers la chère Diotime se presentoient à ma consçience pure, comme causes de ce que je ne vous ai vu depuis si long temps, je me haïrai moi même, car je vous aime du fond de mon coeur.

Je vous attend demain pour sur avec vos enfans et votre femme s’il le faut, quoi que ce dernier article est un peu fort.

Vous sçavez sans doute qu’apparenment le triangle sera quarré, ou plus tôt une figure à trois angles internes et un externe. Je vous promet que cette figure me paroitra aussi charmante à moi qu’elle le paroitra à vous. #

Adieu mon très cher Lysis, comptez sur l’amitié vraie et eternelle de votre Socrate. |

[Couvert:] Pour Monsieur Dentan, chez Mr. le Greffier Fagel, à la campagne.

Brief 12.87 – Aan Lysis, Pierre Gédéon Dentan, zonder datum

Münster, Universitäts- und Landesbibliothek, Sprickmann Nachlass, Kapsel 24, nr. 44.

Je vous renvoie, mon cher, sous actions de grâçes le livre de Mr. de Sejour, joint au livre de Gregory et à la Cometographie de Struijk. Il conteint tout l’essentiel dont on a besoin pour la theorie des comètes. J’excepte pourtant le petit in 4to de Clairault sur celle de 175⒐ Je n’ai plus besoin de ce livre parceque je le ferai venir, et je le ferai venir puisqu’il y parle de deux ou trois comètes avec lesquelles j’ai eu l’honeur d’être liés intimement.

Hier j’ai passé chez la Diotime sacrée. Elle se portoit mieux que la veille à ce qu’elle m’a dit. Le Corps y etoit jusqu’à sept heures. Nous n’avons parle de rien comme vous jugez. οὐ γάρ ἄκρας καρδίας ἔψαυσέ µου. La calamnie est pour rire, mais la fausseté dit un peu plus. Enfin tout ce qui me chagrine c’est l’associaton avec ∆ιοτιµε.

Demain je vous verrai mais si je dine | avec vous. C’est incertain pour des raisons qui vous paroitroient petites, et que je vous dirai pourtant, car devans l’ami on doit être tel qu’on est et toute idée de petitesse ou de grandeur s’evanouit la, de même, que devant l’Etre infiniment grand.

Adieu Lysis, souvenez de votre Socrate juré.

Je vais tantot peut-etre une heure chez ∆ιοτιµε et peut-etre pour plus.

Brief 12.88 – Aan Lysis, Pierre Gédéon Dentan, zonder datum

Münster, Universitäts- und Landesbibliothek, Sprickmann Nachlass, Kapsel 24, nr. 45.

Mon très cher Lysis. J’ai trouvé Diotime se portant parfaitemant bien, un peu de rhûme excepté, au milieu de la Grece, parfaitement contente, gaîe, et contente même d’avoir passé une nuit un peu extraordinaire. L’orage est fini, sans quoi j’aurois passé certainement la nuit à sa maison, je ne l’ai quitté à neuf heures qu’à cause qu’elle avoit sommeil et qu’elle alloit se coucher. Elle vous fait milles amitiés et vous attend pour seur demain. Vous la trouverez aiche et brillante, mais empechez la de se promener au clair de la lune s’il fait trop oid.

Adieu Lysis, aimez moi, je vous en prie au nom de la Diotime que nous adorons.

Socrate

#

Brief 12.89 – Aan Christianus Carolus Henricus van der Aa, 23 mei