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11/12/13/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)

Les funérailles de Nelson Mandela, le premier président noir de l’Afrique du Sud, le début de la traque des rebelles rwandais du FDLR par les troupes de la Monusco, la question de la remise en question des frontières africaines et le spectre de la « balkanisation », l’insécurité à Kinshasa, les relations entre les Chambres et le gouvernement « en affaires courantes sans être démissionnaire » composent le « menu » de la presse congolaise de ce jour.

Mandela

L’Observateur, au sujet des funérailles de Nelson Mandela, titre « Mandela reçoit les hommages du monde entier ».

Une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement du monde dont le président Joseph Kabila et des dizaines de milliers de Sud africains, dont les enfants et petits enfants de Madiba, ont fait le déplacement du stade Soccer city de Soweto pour rendre à celui qui est reconnu comme l’un des plus grands du XXIème siècle, rapporte ce journal. Il commente en outre : « Il n’y a personne comme Madiba. il était unique, l’une des grandes personnalités du 20ème siècle, une référence pour nous », l’une des personnalités les plus remarquables de notre ère »… Les mots me manquent pour faire ressortir les qualificatifs dencet homme qui a passé 27 ans dans les géôles».

« Madiba, l’homme le plus aimé du monde était noir », selon L’Avenir.

« L’Afrique du Sud, devenu pour la circonstance le cœur de monde bat la chamade, dans les préparatifs à rendre un dernier hommage emphatique à Nelson Mandela », sur une semaine allant de ce mardi 10 décembre au stade soccer city à Soweto. C’est bien ce lieu symbolique de la lutte contre l’Apartheid, dans la banlieue de Johannesburg, indique ce journal qui décrit : « Le titannesque stade africain acceuille une centaine de chefs d’Etats actuels ou anciens têtes couronnées, chefs spirituels ou artistes… venus saluer la mémoire du Prix nobel de la paix ; un noir pur et dur. Jusqu’au dimanche 15 décembre, journée bien trouvée pour conduire la dépouille à sa dernière demeure, c’est la fête du deuil, ou le deuil de la fête ». L’Avenir s’interroge toutefois : « Maintenant que Mandela s’en allé, le monde va-t-il sombrer dans les velléités dépassées ou ses dirigeants actuels devraient-ils tout simplement s’inspirer de l’illustre disparu et viser juste du moins cette fois dans le sens du bien être de leurs populations respectives ? ». Sans prôner la réincarnation, la planète a grandement besoin d’un nouveau Mandela, estime notre confrère.

Est

La Tempête des Tropiques titre « Insécurité à l'Est de la RD CONGO: le M23 passe le relais à ADF-NALU ! »

Fuyant le Nord-Kivu après la mise en déroute du M23 par les FARDC, les rebelles ougandais d'ADF-NALU ont choisi de faire la résistance en mettant le cap vers la province Orientale pour continuer à semer la mort et la désolation. Plusieurs sources locales indiquent que les rebelles ougandais ADF-NALU se sont déplacés du territoire de Béni (Nord-Kivu) vers la province Orientale, fuyant les FARDC. La société civile du Nord Kivu s'inquiète de ce mouvement important de ces rebelles qui pourraient compliquer les opérations militaires prévues par les FARDC dans la région. Ce que craint encore la société civile c'est que ces rebelles une fois débarqués dans la province Orientale pourraient faire front commun avec d'autres groupes des milices actives déjà installés sur place. Mais les FARDC sont déterminées à les neutraliser, quel que soit leur délocalisation. Ces ADF/NALU quittent notamment leurs bases de Tshutshugo et Nadui au Nord-est de Béni et se dirigent vers l'ouest, dans le territoire de Mambassa en province Orientale. D'autres rebelles se dirigent par contre à l'Ouest, dans le territoire d'Irumu (province Orientale), selon des sources sur place à Béni. Dans leur déplacement, ces

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rebelles ougandais sont accompagnés de leurs dépendants et tenteraient de rejoindre d'autres groupes des milices actives en Ituri pour se prémunir contre les prochaines opérations militaires que les FARDC préparent dans la région de Béni. Face à cette situation, la coordination de la société civile du Nord-Kivu appelle au lancement immédiat des opérations militaires pour empêcher la dispersion de ces rebelles ougandais dans plusieurs territoires du pays au risque même de perpétuer leur activisme.

Pour le colonel Olivier Hamuli, porte-parole militaire au Nord-Kivu, quelque soit leur délocalisation, " les FARDC vont les pourchasser incessamment ". Aussi appelle-t-il les combattants congolais alliés aux ADF/NALU à se désolidariser de ces derniers. La menace que ces rebelles ougandais fuyant le Nord-Kivu font peser sur la province Orientale est suivie de très près par la MONUSCO. S'exprimant le dimanche 08 décembre 2013 à Bunia, le chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, Mhand Ladjouzi, n'a pas mâché les mots. Il a indiqué en effet que si les groupes armés de ce district ne se rendaient pas dans les meilleurs délais, les FARDC et les Casques bleus de la MONUSCO vont lancer une opération militaire " à l'image de celle du Nord-Kivu ", qui a abouti au démantèlement de la rébellion du M23 début novembre dernier. Sur les ondes de radio okapi qui a répercuté la mise en garde contre les groupes armés Mhand Ladjouizi a renchérit en disant : " On attend donc que toutes les conditions soient réunies pour lancer une opération à l'image de celle du Nord-Kivu".

On peut noter que les FRPI de Cobra Matata sévissent plus particulièrement dans la collectivité de Walendu Bindi dans le territoire d'Irumu. Les Maï Maï simba fidèles à Paul Sadala (Morgan) sont actifs dans le territoire de Mambasa. Quant aux FLPC, elles dictent la loi dans le territoire d'Aru tandis que les miliciens ougandais des ADF-Nalu sèment la terreur au Sud d'Irumu. On peut se rendre compte à quel point la province Orientale est étranglée par les forces négatives.

Le chef de bureau de la MONUSCO a par ailleurs annoncé la relance du programme démobilisation désarmement, et réinsertion des ex-combattants des groupes armés (DDR) de la MONUSCO dans ce district. " L'occasion est donnée aux groupes armés de l'Ituri de se rendre. A notre niveau, il a été décidé que le DDR puisse étendre son domaine de compétence à l'Ituri. Dans le passé, on a considéré que le DDR était terminé.

Maintenant, j'ai l'intention d'établir le plus rapidement possible une unité de DDR en Ituri pour encourager les groupes armés à sa rendre, a-t-il conclu. Le programme DDR était déjà clôturé en Ituri depuis 2006 avec l'intégration notamment des miliciens de groupes armés UPC, FRPI et FNI au sein de l'armée.

Au sujet du début de l’opération de traques des rebelles rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr), L’Objectif titre « Est de la Rdc : le glas sonne pour les Fdlr ».

Les Fardc, appuyées par la Brigade d’intervention de la Monusco, ont lancé lundi 9 décembre, ds opérations de traque contre ces rebelles rwandais dans la localité de Kalembe à quelques centaines de kilomètes au nord de Goma. Ces opérations visent également les groupes armés locaux à l’Est de la Rdc, explique ce journal.

L’Avenir titre « Action musclée : bientôt débute la traque des milices ».

Pour ce dernier, « Depuis la fin des concertions nationales, les choses sont allées très vite et bien dans le sens de la pacification de l’Est de la Rdc, mieux la pacification de tout le territoire congolais partant de la riche province du Kivu. La situation, du reste sous contrôle, constate ce journal, va de plus en plus croissante en faveur de la Rdc de laquelle certains apprentis sorciers n’attendaient rien de bon ».

Le Phare titre « La Monusco répond enfin à Paul Kagame

Au nombre de préalables que barandissait le M 23 avant e laisser tomber les armes et signer l’Accord de Kampala, figurait la neutralisation des rebelles membres des Fdrl, écrit

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ce journal qui rappelle par ailleurs : « c’était à l’époque où ce mouvement rebelle avait le vent en poupe sur le front militaire et menaçait chaque jour de reprendre la ville de Goma ».

En réalité, soutient Le Phare, le cahier des charges concocté par l’ex-colonel Makenga et d’autres cadres politiques et militaires du M 23 était largement inspiré par le maître de Kigali.

Cependant ce journal de relever : «

Les dessous des cartes, dans le dossier des FDLR, c’est leur instrumentalisation par tous ceux qui, en République Démocratique du Congo, en Ouganda et au Rwanda, tiraient profit de la situation de non-Etat dans plusieurs contrées du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema. Redoutés à cause de leur puissance de feu, les rebelles FDLR étaient devenus les maîtres des mines d’or, de diamant, de cassitérite, de coltan et autres minerais de sang qu’ils ramassaient à la pelle et vendaient en contrebande pour leurs approvisionnements réguliers en armes, munitions et effets militaires. Le trafic des minerais de sang a fabriqué, de toutes pièces, depuis 1994, des millionnaires à Kampala, Kinshasa et Kigali. Un business juteux, qui n’a jamais dit son nom, s’est développé sur le dos des FDLR, que personne ne voulait voir quitter l’Est du Congo, où les minerais de sang circulaient dans tous les sens. En décidant de démanteler les FDLR, la Brigade spéciale de la MONUSCO va faire beaucoup de mécontents dans les rangs des personnes physiques et morales (multinationales) qui en avaient fait leur fond de commerce. Si l’opération de traque déclenchée le lundi 09 décembre 2013 est conduite avec succès jusqu’à son terme, cela ferait grincer des dents aux officiels civils et militaires qui les instrumentalisaient en RDC mais surtout en Ouganda et au Rwanda.

La grande interrogation de l’heure est celle de savoir si les parrains des FDLR vont laisser la Brigade spéciale de la MONUSCO les « effacer » de la carte géographique de la RDCongo. Lorsque l’on pense au Rwanda et à l’Ouganda, devenus exportateurs des minerais qui n’ont jamais existé dans leur sous-sol, on n’a du mal à croire qu’ils vont assister, impuissants, à la liquidation de leur fond de commerce. D’aucuns pensent que Paul Kagame et Yoweri Museveni devraient être surveillés à la loupe, pour les empêcher de ressusciter une nouvelle force négative chargée de reprendre la sale besogne accomplie par les FDLR dans l’Est du Congo pendant 19 ans. Il est à espérer que les complicités internes congolaises vont, elles aussi, s’avouer vaincues et laisser cette « force négative » mourir de sa plus belle mort, après avoir été portée à bouts de bras, deux décennies durant, par des forces occultes. Les Congolais ne sont peut-être pas au bout de leurs malheurs, s’il faut croire aux initiatives bizarres qui s’annoncent ça et là au sujet de la remise en question du tracé des frontières héritées de la colonisation et de la cogestion de leurs richesses avec certains Etats voisins des Grands Lacs. Par ailleurs, en optant pour un « Plan Marshall » sélectif, le gouvernement congolais risque de faire le jeu des ennemis de son intégrité territoriale et de son développement, qui ne demandent pas mieux que l’arrimage des provinces de l’Est au Rwanda, à l’Ouganda et Burundi. Au lieu de chercher à provoquer une dangereuse fracture interne, les décideurs congolais devraient plutôt s’atteler à booster l’intégration économique entre provinces du pays.».

Selon Forum des As, qui titre « Les ADF/Nalu fuient Beni vers la Province-Orientale », l’étau se resserre sur les rebelles dans l’Est de la RDC.

S’appuyant sur des informations livrées par Radio Okapi, ce journal affirme que les rebelles ougandais des ADF/Nalu quittent notamment leurs bases de Tshutshugo et Nadui, au nord-est de Beni, pour se diriger vers l’ouest, dans le territoire de Mambassa, en Province Orientale. Pendant que d’autres rebelles se dirigent vers l’ouest, dans le territoire d’Irumu. La Société civile, elle, a peur de voir ces rebelles rejoindre d’autres groupes des milices actives en Ituri, en Province Orientale, pour se prémunir contre les prochaines opérations militaires que les Forces armées de la RDC (FARDC) préparent dans la région de Beni, note Forum des As.

Le Potentiel titre sur ce qu’il considère comme le plan de partition de la RDC à Kampala : « Kinshasa à l’épreuve de son opinion publique ».

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Ce journal estime que le nouveau défi de l’atterrissage des pourparlers de Kampala est de faire avaler la pilule de la partition subtile de la RDC à une opinion publique hostile.

Déterminée à arriver à ses fins, la communauté internationale a ressuscité le programme de redéfinition des frontières africaines, endossé par l’Union africaine en 2007. Ce détour passe par l’organisation d’un dialogue global au sein de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Toutes les stratégies (manipulation, offres, séduction, etc.) sont mises en place pour convaincre l’opinion congolaise d’accepter le plan de balkanisation concocté à Kampala, affirme Le Potentiel. « Connaissant la résistance des Congolais contre le plan de dépeçage du pays, les balkanisateurs de l’ex-colonie belge procèdent désormais par la manipulation en vue d’obtenir l’adhésion des populations, notamment de l’Est. Des projets de développement ronflant accompagnés d’un tapage publicitaire de choc, visent à endormir la population », poursuit ce quotidien. Mais, l’opinion publique, toujours aux aguets, n’attend pas se laisser faire, croit savoir Le Potentiel.

Insécurité

Le Phare titre « Deux jeunes gens abattus au quartier Ma Campagne ».

L’insécurité continue à faire de victimes innocentes dans la ville de Kinshasa, même là où jadis on ne pouvait pas voir pareille scène. Les habitants de l’avenue Haute tension dans le quartier Ma Campagne n’oublieront pas de si tôt la scène macabre qu’ils ont vécue mardi 10 décembre. En effet, l’émotion, la surprise et l’incompréhension étaient totales.

Pour cause, ils se sont réveillés très tôt le matin avec les corps sans vie de deux jeunes- gens âgés d’une trentaine d’années qui baignaient dans leurs sangs. Abattus visiblement la nuit par balle par des éléments incontrôlés qui sèment désolation, mort et terreur dans ce quartier résidentiel, ces deux jeunes, Chico et Youla dit Vieux Mobutu, selon les témoignages des habitants, ont été visiblement tués par balles non loin de la résidence du député national Né Mwanda Nsemi et du sous-commissariat de ce coin de la capitale.

Le malheur de ces deux kinois arrachés à fleur d’âge à leurs familles en attendant que les enquêtes de la police aboutissent, à l’arrêt Sakombi où ils étaient avec d’autres amis. On raconte également que connus de tous, les deux infortunés n’étaient nullement des

«Kuluna » et qu’ils auraient déclaré à leurs bourreaux, dans leur tentative de sauver leur vie, ne pas être des voleurs encore moins des «Kuluna».

Selon d’autres témoignages, depuis peu, ce quartier est devenu un repère d’un groupe d’hommes armés qui y opèrent impunément, rançonnant parfois au grand jour de paisibles citoyens. Voilà pourquoi il est important pendant que se mène l’opération « Likofi », une autre opération soit menée pour sécuriser la population contre des éléments en armes incontrôlés, qui profitent visiblement de la situation pour commettre des crimes crapuleux et exécuter de basses besognes.

Gouvernement / Parlement

Forum des As se tourne vers le parlement à quatre jours de la clôture de la session de septembre 2013 avec cet article : « Crédits provisoires : l’ultimatum de Kengo et Minaku à Matata ».

Les bureaux des deux Chambres ont « sommé » le Premier ministre Augustin Matata de déposer le projet des crédits provisoires au bureau de l’Assemblée nationale, mercredi 11 décembre. Cela ressort de la réunion qui s’est tenue au Palais du peuple mardi 10 décembre, entre les bureaux des deux chambres du Parlement et l’exécutif, représenté par le Premier ministre Matata Ponyo assisté du vice-Premier ministre et ministre en charge du Budget Daniel Mukoko Samba ainsi que du ministre délégué aux Finances, Patrice Kitebi.

Reconnue essentiellement budgétaire, cette session du reste finissante n’a pas permis au Parlement d’examiner le projet de loi des finances pour l’exercice 2014. Simplement parce que le gouvernement congolais ne l’a pas déposé dans le délai imparti. Faute de budget de l’Etat pour l’exercice 2014, le gouvernement est obligé de déposer le projet des crédits provisoires en vue de permettre au Parlement de l’examiner avant la clôture

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de la session en cours. Les parlementaires vont travailler d’arrache-pied pour permettre au président de la République de promulguer le projet de loi portant crédits provisoires le 31 décembre prochain, explique le journal.

(Cet incident n’est qu’une nouvelle perle dans un collier déjà long et relève des conséquences de la situation étrange, voire surréaliste, du gouvernement « en affaires courantes mais pas démissionnaire ». Les « crédits provisoires », parfois dénommes aussi « feuilletons budgétaires » sont en effet par excellence un acte typique d’un gouvernement d’affaires courante. Celui-ci ne pouvant pas innover, on lui attribue par

« tranches » successives un budget identique à celui de l’exercice précédent. Tout le problème, c’est que le gouvernement Matata n’a PAS démissionné ! Ce que l’on semble parfois insinuer c’est que l’on aurait affaire à un gouvernement en attente de remaniement qui de se fait se composerait d’un PM « en exercice » et de ministres qui, eux, seraient réputés être « en affaires courantes ». L’ennui, c’est que s’il y a bien un acte qui concerne TOUT le gouvernement, c’est l’élaboration d’un budget ! L‘on plonge donc encore un peu plus profond dans le surréalisme.

Augustin Matata Ponyo désormais ancien ou ancien et nouveau chef du Gouvernement, voilà le débat qui se déroule actuellement au sein de la famille politique du président de la République, Majorité présidentielle. Le nouveau gouvernement qui se fait attendre, sera-t-il il avec ou sans Matata ? C. Braeckman, constatait, dans un article du

19/11/2013, que Matata est « un Premier Ministre plébiscité par le bas, contesté par le haut… »

Ceux que l’écrivain Yoka appelle les « en bas d’en bas » sont unanimes : « laissez encore un peu de temps au Premier Ministre Matata Mponyo pour qu’il continue à

travailler…Voyez, en 19 mois, tout ce qu’il a réalisé… ». «Mais ceux d’en haut » comptent les jours, attendent avec impatience que le président Kabila sorte de son mutisme et annonce, enfin, la composition du « gouvernement de cohésion nationale », un vaste paquebot sur lequel tous, membres de la majorité présidentielle, opposants ralliés à la bonne cause, quelques membres de la société civile, et bien d’autres encore, espèrent trouver enfin une place au soleil. « Soleil », ici, se lit bien entendu « Entrecôte ».

Dans le premier camp, on se fonde sur le bilan du Premier ministre sortant (maîtrise du cadre macroéconomique, du taux de change, de l’inflation et autres) pour conclure qu’il devrait rempiler. Les artisans de cette thèse se recrutent aussi bien au sein du PPRD que dans la famille politique. Il jouit aussi du soutien qu’on apporte généralement aux

« élèves modèles » du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Donc, outre les deux blocs qui s’affrontent au sein de la Majorité présidentielle, il y a également une composante internationale qui met la main à la pâte. Le rôle suposé de ce lobbyisme international n’est cependant pas clair. On le suppose en général favorable à Matata ; mais certains, comme La Référence + du 20/11/13, lui attribuent des pressions favorables à Kengo. Les partisans du départ de Matata Ponyo soutiennent qu’il n’est pas suffisamment fort politiquement pour faire face aux échéances, surtout pour l’horizon 2016. En fait, indique-t-on dans le second camp, comme technocrate, Augustin Matata ne peut pas se mouiller suffisamment sur le terrain au profit du Raïs. Ce, alors que le pays entre dans une séquence hyper politique. Ensuite, avance-t-on dans ce camp, pour des raisons de cohésion nationale, le Premier ministre devrait provenir de l’Ouest, géopolitique oblige. Ce qui voudrait donc dire, en termes clairs, que le temps serait déjà révolu pour le maintien du Premier ministre Augustin Matata. Voilà donc la bataille qui se déroule actuellement au sein même de la Majorité présidentielle.

A bien examiner les arguments avancés plus haut, il n’est pas difficile de se rendre compte que les raisons avancées POUR le maintien de Matata sont relativement solides, alors que les CONTRE ne ressemblent pas à grand-chose. Rebaptiser le tribalisme en

« géopolitique » n’en fait pas un argument plus valable. Le véritable problème, c’est que les postes dans le nouveau gouvernement ont servi de miroir aux alouettes pour appâter les participants aux Concertations Nationales en vue d’en faire une grande séance

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d’entérinement du coup d’Etat de 2011. Mais il y aura fatalement beaucoup moins d’élus qu’il n’y a eu d’appelés. Et tous les déçus sont des opposants en puissance.

L’expectative, qu entretient l’espoir, permet de ratisser large, de maintenir un consensus apparent. L’on préfère donc qu’elle dure.

La question de la curieuse « réduction aux affaires courantes » du gouvernement Matata Ponyo est apparue pour la première fois de façon évidente dans l’affaire de larévocation du ministre Chelo Lotshima. On peut lire à cet égard l'intéressante analyse d'un juriste congolais cité par Le Congolais : "Un juriste consulté par Congo indépendant bondit littéralement de sa chaise : «Sans vouloir m’avancer sur le fond du dossier, un gouvernement n’est pas chargé d’expédier les affaires courantes simplement parce que le chef de l’Etat l’a décrété. Il y a un préalable : la démission du chef du gouvernement. Je constate que le Premier ministre Matata Ponyo n’a jamais remis sa démission au président de la République. Par conséquent, son équipe reste de plein exercice. Il est par conséquent erroné de considérer que le ministre Shelo Lushima a violé son incompétence ratione temporis». Pour ce juriste, la révocation de ce membre du gouvernement est

«sans fondement» au motif que la faute invoquée n’est pas prouvée…en droit"

http://www.lecongolais.cd/gouvernement-matata-le-ministre-shelo-vire-une-revocation- discutable/

Si d’aventure, un ou des ministres « sortants » ou, mieux, Matata et l’ensemble de son gouvernement contestaient leur « mise en affaires courantes » sur les bases citées plus haut, l’on assisterait à un joli spectacle de surréalisme juridique.

Car, il ne faut pas l’oublier, non seulement ce serait un affrontement Président/

Gouvernement, mais les deux antagonistes n’auraient qu’une légitimité douteuse, l’un comme l’autre étant mis en place après les élections nulles du 28/11/11. Celles-ci ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en

« plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus11. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.

Ce n’est pas en inventant la « démission à deux vitesses » que l’on sortira de là. La RDC risque de quitter la piste en faisant un joli tonneau dans le potopoto… NdlR)

© CongoForum, le mercredi 11 décembre 2013

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1 Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus.

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Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Hormis quelques retards pour les agents pris en charge par CARITAS, la paie du mois d’août est terminée. Pour celle du mois de septembre, les comptes des banques

Son Excellence Monsieur le Premier ministre a présidé, ce lundi 29 août 2016, de 07 heures 00’ à 08 heures 12’ à l’Hôtel du Gouvernement, la trente-sixième réunion

Ont pris part à la concertation, le ministre d'État en charge du Budget, le ministre de l'économie, le ministre des Finances, le ministre du Plan et de la Révolution de la

Les deux ministres, ajoute le Communiqué conjoint, «»ont trouvé un accord sur un texte amendant la convention d’entraide judiciaire franco- marocaine permettant de

Le Réseau PRODDES, soucieux de l’avenir de cette population laissé-pour-compte, condamne avec la plus forte énergie les troubles survenues dans cette partie de la République

Les Députés Nationaux élus du Sud-Kivu, réunis dans un seul et même caucus, viennent de vous lancer, à travers ces quelques mots, le cri de détresse de la population de

Dans son mot de remerciement, le Président de l’Assemblée Provinciale du Maniema a exhorté toute la population à soutenir le programme AMANI, cadre idéal pour

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