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1) Un contexte de guerre persistant deux ans après les élections et 9 mois après la signature de l’Acte d’engagement de Goma.

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MEMORANDUM DE LA SOCIETE CIVILE DU SUD-KIVU ADRESE A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO RELATIVEMENT A LA SITUATION

SOCIOPOLITIQUE ET SECURITAIRE INQUIETANTE DANS LES PROVINCES DU NORD-KIVU ET DU SUD-KIVU

1) Un contexte de guerre persistant deux ans après les élections et 9 mois après la signature de l’Acte d’engagement de Goma.

Deux ans après les élections libres, démocratiques et transparentes en RD Congo, la Société Civile et le peuple congolais du Sud Kivu en général vivent toujours le cauchemar de la violence et de l’insécurité grandissante : les meurtres, les viols, les pillages, des cas de justice populaires allant en se multipliant, des guerres refont résurgence,…éloignant ainsi tout espoir de restauration de la paix et des conditions de vie meilleure suscitées pendant et peu après les élections qui ont légitimé les animateurs des institutions de la Républiques à travers une participation massive et responsable au processus électoral des filles et fils de ces deux provinces du Kivu.

Face à la dernière dégradation de la situation sécuritaire dans ces deux provinces avec le regain de la guerre par le CNDP de Laurent Nkunda Batware et la catastrophe humanitaire qui s’en est suivie à la suite notamment de la prise par les rebelles des nombreuses localités y compris le camp militaire de Rumangabo avec comme conséquence la récupération par les assaillants d’un important lot d’armes et des munitions et autres effets militaires, la Société Civile du Sud Kivu pointe encore une fois d’un doigt accusateur d’une part les responsables militaires et politiques au sommet dont la gestion de l’armée relèvent de leur responsabilité et d’autre part, l’engagement très peu visible de plus de 5.000 éléments de la MONUC déployés dans la seule province du Nord Kivu. Il est inacceptable que des éléments étrangers venus à la riscous de Laurent Nkundabatware se soient introduits dans le camp militaire de Rumangabo à l’insu des forces de maintien de la paix en faction dans cette région.

En effet, la tendance à croire que se sont les forces de la MONUC qui doivent défendre notre territoire, oubliant qu’elles se rétractent au lieu d’être aux positions avancées au front

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constitue une distraction dilatoire à l’endroit de notre peuple, nos dirigeants, et de nos militaires.

L’institutionnalisation de la corruption et l’impunité même pour des faits graves relatifs à la sécurité de l’Etat par les agents secrets et officiers au service du Rwanda au sein même des Forces Armées de la République Démocratique du Congo FARDC et services de renseignements est un autre facteur qui fragilise davantage la formation d’une armée républicaine et dissuasive en RD Congo.

La défaillance du Gouvernement congolais s’affirme encore une fois du fait de ne pas toujours être capable d’améliorer sensiblement les conditions de vie des militaires, particulièrement des hommes des troupes et leurs dépendants notamment par le manque de logement approprié, de nourritures, de solde décente,…L’isolement délibéré voir l’humiliation de certains officiers Maï Maï actuellement clochardisés pourtant patriotes vient s’ajouter à ces facteurs qui contribuent à l’affaiblissement de l’armée.

La Société Civile du Sud Kivu ne le dira jamais assez ! On ne peut rien attendre d’un militaire affamé au front et dont le moral est au niveau le plus bas ? Il est évident que les conditions difficiles et inhumaines dans lesquelles vivent les hommes de troupes ainsi que l’incohérence dans le commandement à toutes strates de l’armée sont à la base de la fuite de nos vaillants combattants devant l’avancée de l’ennemie du Peuple Congolais, Laurent NKUNDA BATWARE et ses alliés.

2) Une situation socioéconomique et humanitaire dramatique

Excellence Monsieur le Président de la République,

Au delà de ce facteur déterminant relatif à la gestion de l’armée et à la défaillance de la MONUC dans l’exécution de son mandat de maintien de la paix, la persistance de l’insécurité au Nord Kivu et Sud Kivu est également tributaire des facteurs politiques et socioéconomiques dramatiques.

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De manière générale, la situation socioéconomique misérable dans laquelle croupit la population depuis plusieurs années laisse perplexe la Société Civile du Sud Kivu qui s’interroge à l’heure actuelle sur l’engagement réel du gouvernement à réserver le bénéfice de l’urgence à la mise en route des politiques et programmes devant contribuer significativement à l’amélioration des conditions de vie des populations dans cette partie du pays.

En effet, le non payement d’un salaire décent et régulier aux enseignants, au personnel soignant et autres agents et fonctionnaires de l’état conformément à l’article 36 de notre constitution pousse les uns à des grèves blanches et prolongées dans les formations médicales avec ce que cela a comme conséquence néfaste sur la vie des populations et les autres, notamment les gestionnaires des écoles à obliger aux parents de payer le barème de MBUDI que l’état lui-même est incapable d’assurer. Cela est aussi à la base du dysfonctionnement de l’administration et de la justice, secteurs pourtant stratégiques pour un Etat de droits, ruinés depuis belle lurette par la corruption à la base entre autre de l’impunité érigée en système de gestion.

Particulièrement dans le secteur de l’enseignement, la Société Civile du Sud Kivu dénonce l’incapacité du gouvernement à tous les niveaux à faire respecter la loi étant entendu que tout le monde sait pertinemment bien que la prime payée aux enseignants depuis maintenant 17 ans est a été frappée d’interdiction sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo.

Le nombre de plus en plus croissant des populations forcées au déplacement aujourd’hui estimé à plus d’un million cinq cent mille âmes chassées par la guerre sur les terres de leurs ancêtres et abandonnées à leur triste sort. La situation humanitaire se détériore dans les deux provinces particulièrement dans les territoires de Kelehe, Rutchuru, Masisi et Lubero, pour ne citer que ceux-là. Des villages se sont vidés de leurs habitants, des personnes se sont déplacées parfois vers des endroits inconnus loin de toute assistance humanitaire et d’autres sont pris en étau entre les groupes armés belligérants.

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Cette situation est la base d’un malaise social aigu au sein de la population et suscite d’énormes tensions sociales susceptibles de conduire à un soulèvement populaire difficile à contenir. Sur le plan politique, ces tensions si elles perdurent, risquent de prédisposer la population à la récupération de n’importe quel aventurier politique ; ce qui remettrait en cause la légitimité des institutions et des dirigeants issus des dernières élections.

C’est pourquoi, dans la foulée, la Société Civile du Sud Kivu dénonce la chosification du fonctionnaire, de l’enseignant, du soldat, du magistrat et de l’infirmier congolais actuellement incapable de contribuer à la reconstruction du pays du fait des politiques sociales et salariales avilissantes.

3) Des tergiversations dans la mise en œuvre du communiqué conjoint de Nairobi

Excellence, Monsieur le Président de la République,

Les tergiversations observées dans le processus de la mise en œuvre de l’Accord de Nairobi, qui du reste devaient débarrasser de la RD Congo des Interahamwe demeure un prétexte d’invasion de l’armée Rwandaise sur notre territoire.

S’agissant cet Accord entre le Rwanda et la RD Congo sur le rapatriement des réfugiés rwandais, la Société Civile du Sud Kivu constate non sans amertume que le Gouvernement Congolais s’est laissé dangereusement piégé.

En effet, il est impensable que la RD Congo avec son armée en réforme, en pleine reconstruction au terme d’un conflit armé dans lequel ont pris part un amalgame des groupes armés a pu accepter à Nairobi qu’elle était prête à traquer, désarmer et renvoyer les Interahamwe chez eux.

Le lien qui existe entre les Interahamwe et le Rwanda dans l’exploitation des minerais en RD Congo est connu de tous ; le Rwanda étant devenu au grand dame de la Communauté Internationale un exportateur des matières précieuses qui n’existent pas dans son sous sol.

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Nul n’ignore non plus les actes de crimes de guerres, de crime contre l’humanité et nombreux actes d’humiliation que les Interahamwe font subir à la population congolaise hôte qui les a accueilli après l’opération Turquoise en 1994.

Les actuelles attaques de Nkunda ne sont qu’un moyen de pérenniser le terrorisme d’Etat pour couvrir le vol et le pillage des ressources naturelles de la RD Congo. Les différents rapports de l’ONU et des experts en témoignent éloquemment.

Pour mettre fin à la ruée vers l’or congolais par le gouvernement rwandais à la solde des multinationales véreux, la Société Civile du Sud Kivu part d’un certain nombre de principes qui lui amène à dénoncer l’Accord de Nairobi.

Les sociétés civilisées ne peuvent jamais falsifier l’histoire. Que l’opinion tant nationale qu’internationale n’oublie jamais que le génocide, cet acte cruel et honteux en plein vingtième siècle et qui a été dénoncée entre autre par la RD Congo, a été perpétré sur le sol rwandais et entre Rwandais.

Que cette opinion n’oublie jamais aussi que les Interahamwe sont arrivés en RD Congo après le génocide sous une opération internationale dénommée Turquoise.

Eu égard à la gravité de la situation et vu l’urgence, la Société Civile du Sud Kivu formule encore une fois de plus les recommandations suivantes :

Par rapport à la guerre qui sévit actuellement dans la région

- Traduire en justice tous les officiers militaires et autorités politiques coupables de la haute trahison, auteurs du détournement de la solde des militaires et agents secrets du Rwanda qui mettent en danger les vaillants combattants congolais au front ;

- Ne plus confier la conduite des opérations militaires aux fronts aux officiers traîtres qui vendent la mèche et continuent à collaborer avec leurs alliés rwandais, tout en envisageant dans un bref délai une permutation systématique raisonnée et fouillée de tous les officiers militaires se trouvant au Nord Kivu

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et au Sud Kivu ainsi que les autorités en charge de la sécurité, notamment celles ayant montré leurs limites ;

- Que les militaires et leurs dépendants soient efficacement encadrés et que le Gouvernement leur paye une solde convenable pouvant les encourager à bien défendre la nation.

Pour se faire, le gouvernement devra envisager en priorité l’encasernement des militaires pour leur encadrement adéquat ; - Que le Gouvernement fasse pression sur la Communauté Internationale à travers une diplomatie agissante afin que la MONUC puisse appliquer le chapitre 7 et que celle-ci protège effectivement les civiles avant et non après la guerre. A ce propos, la Société Civile du Sud Kivu affirme haut et fort devant la nation et la communauté internationale qu’une mission de maintien de la paix est dénuée de tout sens s’il faillit à protéger les populations civiles contre les pires exactions et si elle ne peut contraindre les velléités de guerre au bénéfice de la paix, la sécurité et stabilité ;

- Que le gouvernement et la Communauté Internationale mettent à la disposition de Monsieur l’Abbé Coordonnateur du Programme Amani tous les moyens nécessaires afin que toutes les structures du programme soient opérationnelles à tous les niveaux y compris les Observatoires qui constituent l’encrage du programme au sein des organisations de la Société Civile et que le processus de désengagement des groupes armés soit poursuivi avec compétence et efficacité. A ce propos, la Société Civile du Sud Kivu encourage l’engagement réel, sincère et désintéressé de Monsieur l’Abbé Coordonnateur pour toutes les avancées significatives en date dans la mise en œuvre du Programme ;

La Société Civile du Sud Kivu reste convaincue que l’accélération du Programme Amani et l’implantation de ses structures opérationnelles au niveau de la base facilitera le bon déroulement du désengagement des groupes armés ; ce qui placera Laurent NKUNDA BATWARE et ses alliés dans une situation d’isolement et de faiblesse politique même au niveau internationale ;

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- Que le gouvernement ouvre la formation de manière programmée de toute la jeunesse aux services militaires conformément à l’article 63 de la constitution congolaise ;

- Que le Gouvernement congolais développe des stratégies susceptibles de contrecarrer le trafic des armes et munitions aujourd’hui intensifié à travers l’exploitation illégale des minerais de sang. A ce propos, la Société Civile du Sud Kivu exige que des mesures adéquates et sans équivoques empêchant l’accès des militaires dans les carrés miniers soient urgemment prises et d’infliger des sanctions exemplaires aux récalcitrants.

Par rapport à la situation socioéconomique et humanitaire actuelle

- Que les textes et accords conclus entre syndicalistes et gouvernement dans le cadre de la suppression de la prise en charge des enseignants par les parents soient d’application. La Société Civile du Sud Kivu demande que des mesures adéquates soient prises à l’endroit des gestionnaires des écoles qui se mettraient à narguer l’Etat congolais en transgressant les lois du pays par l’exigence et l’augmentation sans raison de la prime, que les enseignants n’hésitent nullement pas de qualifier de « crime » au regard des conséquences désastreuses que système engendre.

- Que le Parlement de la République attache une attention particulière à l’analyse du budget 2009 de manière à ce que la priorité soit accordée aux secteurs sociaux et politiques directs susceptibles d’alléger la misère de la population : santé, enseignement, habitat social et électricité, routes, sécurité afin que la population congolaise perçoive le bénéfice et l’impact de la démocratie participative et des élections sur la vie des citoyens.

Par rapport au Communiqué conjoint de Nairobi

- La Société Civile du Sud Kivu exige la révision des clauses des Accords de Nairobi qui donnent au Gouvernement congolais la charge de rapatrier les Interahamwe ainsi que celles qui offrent l’éligibilité de certains éléments hutus rwandais à la nationalité congolaise. La charge de rapatriement des Interahamwe

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incombe à la communauté internationale qui les a amené en RD Congo sous une opération Turquoise bis.

- Conséquemment à cette dénonciation, la Société Civile du Sud Kivu demande au gouvernement congolais et toute la population congolaise d’amener la Communauté Internationale à assumer ses responsabilités relativement au retour des Interahamwe chez au Rwanda et de cessez à cet effet de rejeter cette affaire au seul gouvernement congolais favorisant ainsi la violence sous son œil complaisant.

- La RD Congo devra préparer la facture de son hospitalité pour toutes les peines et les dégâts commis par les réfugiés rwandais aussi bien sur le plan humain, environnemental que économique avec le pillage des ressources naturelles en l’occurrence le bois, les animaux protégés et qui relèvent du patrimoine mondiale et national ainsi que des minerais.

Action urgente de la Société Civile du Sud Kivu

En attendant que les différentes institutions de la République s’acquittent de leurs obligations constitutionnelles et que la Communauté Internationale s’engage encore avec plus de visibilité dans le processus de pacification, de sécurisation, de stabilisation et de reconstruction, la Société Civile du Sud Kivu décrète une opération dénommée CINQ CENT SEPTANTE FRANCS CONGOLAIS PAR MENAGE POUR LES FARDC.

Cette opération à laquelle la Société Civile du Sud Kivu demande une participation massive sera doublée d’une CAMPAGNE DE COLLECTE DES VIVRES ET NON VIVRES POUR ASSISTER LES FAMILLES DES FARDC DU NORD ET DU SUD KIVU.

Une commission ad hoc de la Société Civile du Sud Kivu est mise en place pour étudier les modalités pratiques afin que ces initiatives bénéficient de l’adhésion de tous les congolais et de toute personne éprise de paix afin de participer aux efforts de soutien de nos vaillants combattants et d’empêcher la balkanisation du pays.

Une grande manifestation pacifique est prévue à Bukavu, le 29 octobre 2008 pour lancer toutes ces initiatives. Cette date marque le 12ème anniversaire de la prise de la ville de Bukavu par l’AFDL en 1996 et les tueries perpétrées contre les notabilités de Bukavu, en l’occurrence Son Excellence Monseigneur Christophe MUNZIHIRWA.

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Fait à Bukavu, le 14 octobre 2008 Pour la Société Civile du Sud Kivu

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