INDIgNéES, DES FEMMES CONgOLAISES DE LA DIASPORA Et bELgES D’ORIgINE CONgOLAISE DéNONCENt LE LAxISME INtERNAtIONAL FACE à LA gUERRE DE PRéDAtION EN RDC
Le mercredi 28 novembre, à leur demande, une cinquantaine de femmes congolaises et d’origine congolaise ont été reçues par le ministre des affaires étrangères Didier Reynders.
Après avoir exposé leur analyse des guerres de pillage récurrentes à l’Est de la RDC, qui ont fait du corps des femmes un champ de bataille et butin de guerre, elles ont remis à M.
Reynders un mémorandum. Elles recommandent que le régime rwandais soit explicitement cité comme le fomenteur du M23 avec la complicité de l’Ouganda et que soient prises à son égard des sanctions résolument plus efficaces et dissuasives.
Le ministre a commencé par rappeler sa profonde préoccupation face à la dégradation de la situation au Nord Kivu et sa détermination à agir pour trouver une issue à cette crise en remettant systématiquement à l’agenda et de l’Union européenne et des Nations-Unies la problématique de la guerre en RDC.
à cette fin, il demande l’arrêt des violences, le retour à la table des négociations ainsi que le renforcement sur place de la MONUSCO, la plus importante force jamais déployée par les Nations-Unies, en lui adjoignant une unité supplémentaire de 2000 hommes ayant pour mission claire d’anéantir les rebellions et autres milices qui écument la région Est de la RDC.
En outre il œuvre pour que les pays de la région et l’Union africaine jouent un rôle plus actif dans la résolution de cette crise structurelle.
Quant aux sanctions, il se contente de demander une sanction ferme des rebelles du M23, il demande au Conseil de Sécurité de se prononcer à la commission des sanctions suite au rapport final des experts des Nations-Unies.
Il a rappelé l’impérative nécessité d’agir au niveau des institutions fédératrices aux fins d’un réel impact, et non pays par pays individuellement.
Il a exprimé son vif souhait de revoir ces femmes non plus vêtus en noir car en deuil, mais autrement, dans une embellie pour parler du futur de la RDC.
Pour ce faire, a-t-il martelé, il faut éviter les erreurs du passé et s’attaquer vraiment aux causes profondes de la crise lesquelles selon lui consistent en trois facteurs essentiels : les refugiés, les richesses naturelles gisant à cheval sur les frontières, l’intangibilité des frontières.
Concrètement il s’agit de :
- régler le problème de la présence des réfugiés hutus en RDC en organisant leur retour dans leur patrie ;
- mettre en place des mécanismes transparents et opposables à tous d’exploitation des ressources minières transfrontalières ;
- protéger les frontières.
Pour finir, il a insisté sur le fait que la force neutre appelée à surveiller les frontières ne peut en aucun cas contenir des troupes rwandaises ni ougandaises et qu’il ya urgence à installer à la tête des FARDC une effective ligne de commandement.
Hélène MADINDA
Une voie vers la paix dans la justice au Kivu
Depuis bientôt 20 ans, l’Est de la RDC est en proie à des conflits armées qui opposent les FARDC aux « rebelles », soldats dissidents commandés par des généraux tutsis et dont le M23 est un avatar.
Le Kivu est au cœur de trafics intenses des minerais stratégiques dont le coltan, qui font la fortune de certains généraux parmi lesquels les dirigeants du M23 et des multinationales qui profitent du chaos pour se servir à vils prix, et, Kigali est devenu la plaque tournante ce criminel pillage.
Le régime de Kagame avec l'appui de l'Ouganda, a fait des rebelles tutsis son bras armé au Congo. Il y poursuit un dessein de contrôle du Kivu pour financer le développement de son pays notamment par la prédation et étendre son territoire afin de résoudre son
problème démographique.
Les crimes et les exactions commis aujourd'hui par le M23 et hier par le CNDP, sont de la responsabilité du régime de Kagame et de ses mentors. Il nous faut donc en tirer toutes les conséquences.
Sur le plan diplomatique, toutes les solutions d’un rapprochement par le dialogue entre le gouvernement de Kigali et celui de Kinshasa ont échoué. Par ailleurs, la Conférence Internationale de la Région des grands Lacs a montré ses limites, incapable de mettre en évidence les responsabilités du régime rwandais.
Sur le plan militaire, la MONUSCO, la plus grande force jamais déployée dans l'histoire des missions de maintien de la Paix n'a pas empêché la récurrence et la recrudescence des conflits dans les Kivu jusqu'à la prise de goma.
De ce qui précède et en dépit des dénégations, il s'avère que le régime rwandais constitue un obstacle à la paix et un danger permanent pour l’intégrité du Congo.
MEMORANDUM DES FEMMES CONgOLAISES
DE LA DIASPORA Et bELgES D’ORIgINE CONgOLAISE
Par conséquent, notamment en matière de sanctions, nous exigeons de la Communauté internationale:
• La condamnation explicite et ferme du soutien du gouvernement Rwandais avec l’appui de l’Ouganda aux rebelles du M23 et ce, sur base des rapports des Nations-unies et de l'évolution de la situation sur la terrain.
• Le retrait immédiat et sans conditions du M23 de toutes les positions qu’il occupe depuis le mois d’avril.
• La poursuite, devant les juridictions internationales, du régime rwandais et de tous les acteurs impliqués dans les massacres des populations civiles et les graves violations des droits humains perpétrés à l'Est du Congo
• L'imposition de l'embargo sur l'importation des armes par le gouvernement rwandais
• L'interdiction du recel et de l'exportation par le Rwanda des minerais pillés au Congo
• La requalification du mandat de la MONUSCO en force d'intervention.
Signataires:
gisèle MANDAILA, Députée bruxelloise, ghislaine MOLAI, Conseillère CPAS à
Schaerbeek, Mie-Jeanne NYANgA LUMbULA, ancienne Conseillère communale à St Josse, Joelle MbEKA, ancienne conseillère communale à Watermael boitsfort, Isabelle KIbASSA-MALIbA tSHISEKEDI, conseillère provinciale, pour le Collectif des Femmes Congolaises pour la Paix et la Justice : Lydie bASILA, pour La Ligue des Femmes Kasaiennes : Hélène MADINDA, pour le Nouveau Regard asbl : Marcelline LUKALA, L'Association des femmes PENDE, Le Carrefour des Jeunes Africains, pour FIREFEC général asbl: Nicole EMANY, pour ARDAPS asbl : Ernestine MULA, Louise NgANDU, politologue, Présidente d’honneur de l’UFA, Laetitia KALIMbIRERO, pour CEREAC asbl : Marie-Madeleine MUIKA
