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LA CITE AFRICAINE N° 1288 DU 22 AOUT 2017

Le Viseur

(suite en page 15)

26ÈME ANNÉE - N° 1288 DU 22 AOUT 2017 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Immeuble Golf View B - 5ème niveau - Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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Le contraste est vraiment saisissant dans le traitement fait par la communauté internationale au régime de Paul Kagame du Rwanda en comparaison avec celui de Joseph Kabila du Congo Démocrati- que ! Le week-end dernier l’on a vu, à Kigali, un Paul Kagame très entouré et très courtisé, lors de son investiture comme président du Rwanda, réélu sur le score soviétique de près de 99% de voix.

Pas moins de 19 chefs d’Etat africains, ont tenu à aller personnel- lement féliciter le nouveau président reconduit dans ses fonctions, dans le confort d’une constitution révisée sur mesure, pour un énième bail qui pourrait le mener jusqu’en 2030 ou au-delà, s’il le voulait. Or, pour fêter sa réélection, il y a six ans, Joseph Kabila s’était retrouvé seul, n’ayant répondu à son invitation que le non moins controversé Robert Mugabe du Zimbabwe. Et aujourd’hui, le président congolais fait face à une bronca internationale, car il lui est fait, à tort ou à raison, le procès de ne pas vouloir lâcher le

Le vrai dialogue !

Pour mieux se rapprocher de sa clientèle,

FINCA RDC lance FINCA MOBILE

La plainte de Luzolo risque de se retourner contre lui

Des mandataires des Entreprises cités contre-attaquent au Parquet Général La VSV dénonce des « poursuites

arbitraires » contre des

défenseurs des droits humains

Route Seke-Banza - Kinzau-Vuete

Inauguration imminente du pont Mangola

MP-Rassemblement

La bataille politique s’exporte à Londres,

Paris et Bruxelles!

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NATION

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1288 DU 22 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

La Plainte de Luzolo Bambi Lesa déposée au Bureau du PGR en est voie d’être étouffée, ap- prend-on de sources crédibles au Parquet Général de la Républi- que. Les Entreprises et person- nalités citées dans les 14 dos- siers de Luzolo suggèrent de

comparaitre avec le Spécial du Chef de l’Etat comme dénoncia- teur. Ces Entreprises et adminis- trateurs des Entreprises accu- sées par Luzolo pour coulage des recettes publiques, disent avoir des preuves probantes démon- trant que Luzolo les a accusés injustement dans sa plainte alors qu’ils bénéficient de la présomp- tion d’innocence, n’étant pas encore condamnés. Selon certai- nes indiscrétions auParquet Gé- néral de la République, Luzolo a

instruit le PG d’arrêter immédia- tement les administrateurs et Entreprises citées sur instruction du chef de l’Etat. Démarche que n’approuve pas Flory Kabange Numbi. Selon lui, les administra- teurs et Entreprises citées doi- vent être auditionnés par des ju- ges. Raison pour la- quelle, Flory Kabange Numbi a instruit des magis- trats du Parquet Gé- néral de la Républi- que de tabler sur la Plainte de Luzolo.

Comprenez qu’un bras de fer s’installe entre le PGR et Luzolo Bambi qui dit à qui veut l’entendre qu’il a agi avec l’aval du Président de la République Joseph Kabila. Selon tou- jours nos sources, quelques ad- ministrateurs des Entreprises ci- tés dans la plainte de Luzolo en vacance dont la CITAF tait les noms ont précipitamment regagné Kinshasa afin d’être confrontés avec Luzolo. Qu’ils accusent d’avoir terni leur crédibilité dans l’opinion. «Luzolo n’est pas ma- gistrat. Il est conseiller spécial du chef de l’Etat contre la fraude.

Alors comment peut-il instruire le PGR qu’on nous arrête sans ap- porter nos moyens de preuves.

Sur toute la ligne, la Plainte de Luzolo est un règlement des comptes. Et nous allons prouver cela devant les juges avec des preuves que nous détenons.

C’est la raison pour laquelle, nous voulons comparaitre avec lui comme dénonciateur», a fait re-

marquer un cadre d’une Entre- prise qui a requis l’anonymat. Des entreprises et personnalités ci- tées dans la deuxième Plainte de Luzolo font déjà des courbettes auprès des magistrats pour ten- ter d’étouffer la Plainte de Luzolo.

Celle-ci risque de ne pas faire long chemin, connaissant la jus- tice rd-congolaise. Comme pour dire, la deuxième plainte de Luzolo au PGR risque de ne pas aboutir. Par contre lui, Luzolo, tient à tout prix que les person- nes citées et Entreprises soient

mises aux arrêts. Ce que refusent ceux-ci et ils veulent ipso facto en découdre avec Luzolo. La Plainte de Luzolo peut-elle se re- tourner contre lui à l’allure où vont les choses au Parquet Général de la République ? Pourtant le Président de la République, se- lon des informations cré- dibles, souhaite que les mandataires et Entrepri- ses cités répondent de leurs actes. Au PGR de gérer cette affaire avec plus d’équité car, c’est sa carrière qui est en jeu. Tout peut basculer contre lui, s’il n’ouvrait pas l’œil et le bon dans cette affaire, surtout que Luzolo dit avoir déposé sa Plainte avec la béné- diction de Joseph Kabila, soucieux de mettre fin à la corruption.

Plus de 437 millions Usd ont été détournés, somme qui constitue plus

de 10 pourcents du Bud- get

Au fait, après étude de la plainte, Congo Positif, le parti politique Congo Positif révèle que la somme de 437 millions Usd soit 700 milliards de CDF est la somme qui ressort des 14 dos-

La « fuite » du courrier de Luzolo Bambi, conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, le blanchi- ment des capitaux et le finance-

ment du terrorisme, continue à faire des vagues.

Ce courrier « urgent » et « confidentiel » a été envoyé au pro- cureur général de la République, Flory Kabange Numbi, avec co- pie au président de la République,

Joseph Kabila, au Premier minis- tre Tshibala, et au ministre de la Justice Thambwe Mwamba, en- tre autres.

Dans ce courrier, Bambi an- nonce que ses services ont ouvert

des dossiers contre « des hauts fonctionnaires de l’Etat, des man- dataires publics, des hommes d’affaires nationaux et étrangers, des responsables de banques commerciales ainsi que de la Banque centrale », pour « mal-

Les enseignants du primaire et du secondaire du secteur privé qui côtoient au quotidien leurs collègues du secteur public se rendent compte de nombreux bienfaits de leur mutuelle de santé dénommée « Mutuelle de santé des enseignants du pri- maire et du secondaire (MESP).

Pour ce, ils ont décidé de mettre en place une telle structure dont les avantages sont très nombreux par ces temps de basse conjonc- ture où la solidarité s’avère plus que précieuse pour faire face aux soins de santé de certaines ma- ladies dont les soins coûtent ex- cessivement chers.

Ne disposant d’aucune exper- tise et expérience en la matière, les enseignants qui prestent dans les écoles privées se sont réso- lus de s’adresser aux responsa- bles de la MESP pour un appui en vue de la mise en place effec- tive de leur projet. Des réunions subséquentes ont été organisées antérieurement pour des ré- flexions approfondies avant le lancement effectif de cette mu- tuelle de santé des enseignants et des élèves du secteur privé agréé (MUSEPA). C’est le lundi 21 août que la quatrième et der- nière rencontre de leurs échan- ges a eu lieu au siège de la MESP

dans la commune de Gombe.

A l’occasion de ce face à face, les documents produits par les commissions préalablement constituées ont été adoptés par la plénière qui a regroupé plu- sieurs enseignants et promoteurs des écoles privées, des syndicats des enseignants et des partenai- res dont l’Association des parents et élèves des écoles privées agréées.

A l’issue de cette assemblée, les participants se sont accordés pour la mise en place d’un comité de pilotage qui sera composé des délégués des composantes ci- haut citées. Ce comité est chargé entre autre de déposer au ministre de l’Enseignement pri- maire, secondaire et profession- nel (EPSP) les documents finaux adoptés pour son aval.

Face à cette sollicitation, les responsables de la MESP ne devaient qu’encourager les ensei- gnants du secteur privé à aller de l’avant pour l’aboutissement heu- reux de leur projet. Ils se sont montrés disponibles pour les ac- compagner dans cette sublime aventure, allant jusqu’à leur pro- mettre des corrections par rap- port à ce qui s’est passé avec la MESP.

Muke wa Muke versations financières, détourne-

ments des deniers publics, cor- ruption, fraude fiscale et douanière

» qui ont fait perdre plusieurs mil- lions de dollars au Trésor public congolais.

Parmi les 14 dossiers pointés, La Libre Belgique cite notam- ment des responsables d’entre- prises privées de : BCDC, Rawbank, Standard Bank, Engen, Cobil, Socimex, Congo Futur et Zénith (marché de construction de sept passerelles sur le Boule- vard Lumumba).

Du côté des entreprises pu- bliques, la même source cite : le DG de la RVA Abdalah Bilenge, le directeur financier de la RVA Mwamba Sabiti, l’ex-DG de l’Ogefrem Anatole Kikwa, débar- qué il y a moins d’un mois.

A ceux qui doutent de la suite qui sera réservée effectivement à cette démarche de Luzolo Bambi, lequel avait déjà initié une opération du genre sans succès en 2015, le PGR vient de donner un signal. L’on apprenait le week- end dernier en effet que l’ex DG Anatole Kikwa a d’ores et déjà fait l’objet d’une invitation à compa- raître au Parquet général de la République. Affaire à suivre !

Y.M.

Vue du bâtiment de l’Ogefrem, dont l’ancien Dg est accusé par le rapport de Luzolo Bambi

Dénonciation de Luzolo Bambi

Le PGR Flory Kabange Numbi passe à l’action

Impressionnés par les bienfaits de la MESP

Les enseignants du secteur privé projettent la création

d’une mutuelle de santé

La plainte de Luzolo risque de se retourner contre lui

Des mandataires des Entreprises cités contre-attaquent au Parquet Général

siers dénoncés par le Conseiller Spécial du Chef de l’Etat. Ladite somme constitue plus de 10 pourcents du budget actuel de l’Etat, a fait remarquer Nkishi, au cours d’un entretien accordé à son bureau situé sur l’avenue Croix- Rouge dans la commune de Kins- hasa. Sur ce, Congo Positif sug- gère au PGR et au Gouvernement le retrait des droits civils et politi- ques aux personnes impliquées de près ou de loin dans ces opéra- tions scandaleuses au cas où, après enquêtes, les faits s’avèrent établis. Si le PGR et le Gouverne- ment tentaient d’étouffer l’affaire, Congo Positif suggère, via son conseil, de porter cette affaire aux instances de justice internationale dans le cas où la justice congo- laise se montrait nonchalante dans le traitement de ce dossier.

A la question de savoir si le PGR pouvait mettre aux arrêts les per- sonnes et entreprises citées dans la plainte de Luzolo, Nkishi pré- cise que la plainte du conseiller spécial du Chef de l’Etat, déposé au PGR, l’a été avec l’aval et la bénédiction du Président de la Ré- publique. Comme pour dire que c’est Kabila qui a déposé la plainte chez le PGR et non Luzolo Bambi qui n’est qu’un exécutant des or- dres.

YA MAKIESE Luzolo Bambi, Conseiller spécial du Chef

de l’Etat en matière de bonne gouvernance

Flory Kabange Numbi, Procureur général de la république

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NATION

Page 3 LA CITE AFRICAINE N° 1288 DU 22 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

Une forte délégation de l’op- position conduite par Félix Tshisekedi et le Secrétaire gé- néral de l’Udps J ean-Marc Kabund séjourne depuis di- manche 13 aout en Europe, plus précisément à Bruxelles et à Paris. Cette délégation qui comprend d’autres acteurs du Rassemblement de l’opposi- tion et des journalistes, devrait se rendre aussi aux Etats-Unis pour défendre la cause de l’opposition et faire accentuer les pressions internationales contre le régime du Président Joseph Kabila. Les actions de l’opposition, jusque-là canton- nées sur le terrain interne, semblent désormais se tourner vers l’extérieur, essentielle- ment sur le plan diplomatique qui lui avait réussi pendant un certain moment, du temps dé- sormais révolu du conclave de Genval.

C’est à Paris, précisément au siège de la Confédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) qu’a été signé la semaine dernière le « Ma- nifeste du Citoyen Congolais » par une myriade des organi- sations de la Société civile con- golaises, parmi lesquelles la Cenco et le tout nouveau mou- vement « Débout les congo-

lais », crée quelques jours avant dans la capitale britan- nique Londres, par l’homme d’affaires congolais Sindika Dokolo. Les nouveaux adhé- rents au « Manifeste de la So- ciété c ivile prônent entre autres, des actions de terrain pour un départ forcé du Prési- dent Joseph Kabila, et l’instau- ration d’une transition « sans Kabila » après le 31 décembre 2017.

Mais sur ce plan aussi, les acteurs de l’opposition ris- quent de trouver du répondant de la part du pouvoir en place à Kinshasa. La majorité au pouvoir a, ces derniers mois, largement démontré sa capa- cité de résister aux coups de boutoir venant tant de l’inté- rieur que de la communauté internationale. Après son indé- niable succès diplomatique à Genève dans le dossier de l’enquête indépendante sur les massacres dans les Kasaï, Kinshasa a amorcé ses pro- pres enquêtes sur ces événe- ments et a initié des procès y relatifs dont le déroulement ne semblent pas susciter jusqu’ici de vives polémiques comme d’habitude.

Le régime a su aussi con- tenir les passions soulevées

par la découverte des fausses communes dans la même ré- gion, au point que la lumière sur les éventuels auteurs de ces crimes, attendra encore quelques mois, le temps à la commission mixte Rdc-Onu ter- mine ses investigations.

Comme une cerise sur le gâ- teau, Kinshasa est parvenu tant bien que mal à rétablir un semblant de calme et de sta- bilité dans les provinces affec- tées par le phénomène Kamwina Nsapu, au point que depuis quelques semaines, on y enregistre des retour spon- tanés des populations qui avaient fui les violences en se réfugiant ailleurs dans le pays ou en Angola, ce qui a eu pour conséquence de désamorcer en partie les critiques des Ong et de certaines puissances étrangères qui se focalisaient depuis des mois sur ce drame humanitaire.

Kinshasa a aussi le temps de faire la preuve de sa capa- cité à contenir les troubles po- litiques et insurrectionnels avec le minimum des dégâts hu- mains, comme l’ont démontré tout récemment ses forces de sécurité dans la répression des incidents du 7 aout der- nier à Kinshasa avec la secte

Bundu dia Kongo et les ban- des qui attaquaient les milieux carcéraux de la capitale. On ne le dit peut-être pas assez, mais pour l’opinion internatio- nale, ce sont des paramètres qui sont pris sérieusement en compte. Et sur le plan diplo- matique, la majorité n’est pas restée bras croisés non plus.

En quelques mois, Kinshasa est parvenu à verrouiller pra- tiquement l’ensemble de la communauté africaine, princi- palement ses voisins immé- diats qui l’encouragent dans sa démarche, au point d’étouffer la voix de ses opposants.

Et en dehors du continent, le régime Kabila est parvenu à renouer le fil de contact avec certaines capitales européen- nes, qui semblait rompu à la suite des dernières sanctions de l’Union européenne contre certains dignitaires du régime.

Après la rencontre il y a deux mois du président Kabila avec le Conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron à Lubum- bashi, les observateurs ont noté un réel resserrement des liens entre Paris et Kinshasa, qui se traduit notamment par une nette intensification de la coopération dans le secteur militaire entre les deux pays,

et par le rétablissement tout récent du signal de la Radio française RFI, après près de seize mois d’interruption. Il faut noter ici que malgré ses me- naces initiales de faire jouer la réciprocité après les sanctions de l’UE contre des dignitaires congolais, Kinshasa s’est abs- tenu jusqu’ici à traduire ses menaces en pratique, signe que quelque part, la diploma- tie souterraine a continué à agir sans désemparer.

Petit à petit, le régime de Kinshasa semble convaincre de plus en plus de monde à sa thèse que vaut mieux des élections tardives et apaisées, plutôt que des élections dans les délais convenus par la classe politique, mais porteu- ses de germes de convulsions.

A Paris, à Bruxelles ou ailleurs, les acteurs de l’opposition par- tis en pèlerinage le dimanche 13 aout dernier, trouveront certes des oreilles attentives auprès de leurs interlocuteurs, mais cela ne suffira certaine- ment pas à emporter l’intime conviction de ces derniers, surtout qu’entretemps, les lea- ders de cette opposition ne montrent pas, du moins jus- qu’ici, des signes évidents de cohésion.

LOLO LUASU B.

MP-Rassemblement

La bataille politique s’exporte à Londres, Paris et Bruxelles!

Dans un de ses communi- qués les plus récents, l’associa- tion de défense des droits hu- mains «La Voix des Sans Voix», se dit «vivement choquée» par la détention arbitraire de cinq défen- seurs des droits de l’Homme et militants pro-démocratie sur ordre des autorités politico-administra- tives de Lubumbashi (Haut-Ka- tanga). C’est le cas notamment de l’avocat Timothée Mbuya et des militants de la Lutte pour le Changement (Lucha).

Ci-après le texte intégral du communiqué de la VSV:

RDCONGO : La VSV exige la cessation immédiate des poursuites judiciaires arbi- traires contre les défenseurs

des droits de l’Homme et militants pro-démocratie à

Lubumbashi La Voix des Sans Voix pour

les Droits l’Homme (VSV) de- meure vivement choquée par la détention arbitraire de cinq (5) Défenseurs des Droits de l’Homme (DDH) et militants pro- démocratie sur ordre des autori- tés politico-administratives de la ville de Lubumbashi dans la pro- vince du Haut-Katanga en Répu- blique Démocratique du Congo(RDC). Il s’agit de DDH et militants pro-démocratie ci-après : Me Timothée Mbuya de (Justicia ASBL); M. Jean-Pierre Tshibitshiabu (journaliste de la

Radio–Télévision de

Kasumbalesa et membre de la Société Civile); M. Jean Mulenda (étudiant et militant du mouve- ment citoyen Lutte pour le Chan- gement (LUCHA) ; M. Patrick Mbuya Kwesha (ONG AJC- BOMOKO) et M. Omba Omari (travailleur de la compagnie Hyper-Psaros).

En effet, l’interpellation des DDH et militants pro-démocratie précités a eu lieu lors de la ré- pression brutale et violente de la marche pacifique organisée le 31 juillet 2017 par le Collectif d’Ac- tions de la Société Civile (CASC), plate-forme regroupant les ONGs et les mouvements citoyens. La marche pacifique avait pour ob- jectif d’exiger la publication par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) du calen- drier électoral en tenant compte du timing convenu dans l’Accord de la Saint Sylvestre signé le 31 décembre 2016.

Cependant, il sied de noter que ladite manifestation avait eu lieu le même jour dans plusieurs villes de la RDC dont notamment : les villes de Kinshasa, Goma (Nord-Kivu), Bukavu (Sud-Kivu), Uvira (Sud-Kivu), Lubumbashi (Haut-Katanga), etc.

Dans la plupart des villes où les DDH et militants pro-démocra- tie ont voulu marcher, la manifes- tation pacifique a été violemment réprimée par la police. Toutefois, certains manifestants interpellés à cette occasion ont été relâchés dans la journée.

A contrario, il est injuste et d’ailleurs inacceptable que les manifestants ayant été interpel- lés à Lubumbashi soient mainte- nus en détention à la Prison Cen- trale de Kassapa où ils sont cu- rieusement poursuivis de « trou- bles à l’ordre public » alors que pour le même fait, les autres com- patriotes ont recouvré la liberté dans la journée.

Aussi, la VSV demande-t-elle aux autorités congolaises d’or- donner toutes affaires cessantes la main levée de la détention des DDH et militants pro-démocratie, décrispation du contexte socio-

politique oblige !

En définitive, tout en fusti- geant le règne persistant de l’ar- bitraire et de l’intolérance politi- que dans le chef de certaines autorités politico-administratives du Haut-Katanga, la VSV de- mande au Président de la Répu- blique, magistrat suprême de s’impliquer personnellement pour:

- la libération pure et simple de toutes les victimes et leur in- demnisation pour les préjudices subis ;

- la cessation de la répression brutale et violente de toute mani- festation pacifique sous prétexte de manque d’autorisation ;

- le respect des libertés pu- bliques conformément aux pres- crits de la Constitution et ceux des instruments régionaux et in- ternationaux ratifiés par la RD Congo en la matière’’.

JFK

La VSV dénonce des « poursuites arbitraires » contre des défenseurs

des droits humains

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DOCUMENT

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1288 DU 22 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

IRDH a pris part à la réunion de Chantilly, organisée par l’Ins- titut pour la Démocratie, la Gouvernance, la Paix et le Déve- loppement en Afrique (IGDPA), d’une quarantaine d’acteurs con- golais des mouvements citoyens, ONG des droits humains, Medias, Diaspora et de la Conférence Episcopale Nationale Congolaise (CENCO) qui ont adopté le « Ma- nifeste du Citoyen Congolais ESILI ».

La réunion dite

de « mobilisation citoyenne pour le retour à l’ordre consti- tutionnel en RDC » avait pour principal objectif de « mobiliser les organisations et personnalités congolaises » du pays et de la Diaspora, qui ne sont pas mem- bres des partis politiques, mais engagées dans la recherche des voies et moyens pacifiques de sortie de la crise politique que tra- verse la RDC.

IRDH, spécialisé dans la re- cherche sur les Droits humains, a analysé la motivation de la « So- ciété civile », à la lumière de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH). De prime abord, il a rappelé que la société civile est « l’ensemble des orga- nisations humaines à base so- ciale dont l’objet n’est pas de conquérir le pouvoir, mais d’assu- rer la promotion et la protection des intérêts de la population ».

Ensuite, il affirme que par la mo- bilisation citoyenne, la société civile poursuit la reconnaissance et l’application effective de l’idéal commun des droits civils et poli- tiques. Comme le déclare la

DUDH : « La reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inalié- nables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. La mécon- naissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été pro- clamé comme la plus haute as- piration de l’Homme ».

Ci-après, in extenso le MANIFESTE DU CITOYEN CONGOLAIS « ESILI » :

NOUS, citoyens Congolais, représentants des organisations de la société civile, des mou- vements citoyens et personna- lités indépendantes épris de paix :

Réunis du 15 au 17 août 2017 à Paris, France, et faisant suite à la déclaration « Le Pays va très mal. Debout, Congolais ! Dé- cembre 2017 approche », du 23 juin 2017, de nos Evêques, qui nous interpelle au sursaut patrio- tique ;

Constatant la faillite générali- sée de l’Etat et la grave détério- ration des conditions de vie de notre peuple, résultant de la mau- vaise gouvernance d’un groupe d’individus, ayant volontairement refusé d’organiser les élections ; Rappelant que sous l’égide de la CENCO, et afin d’éviter de plonger le pays dans un chaos

certain, les forces politiques et sociales ont conclu, le 31 décem- bre 2016, un Accord politique Glo- bal et Inclusif ;

Dès lors que le peuple exigeait l’alternance dans les délais cons- titutionnels, et malgré son refus de tout autre arrangement con- traire à son droit légitime, l’Ac- cord du 31 décembre 2016 a été toléré pour autant qu’un nouveau Président soit élu avant le 31 dé- cembre 2017 ;

En dépit du prolongement de mandat issu de l’arrangement politique, le Président sortant a foulé aux pieds cet Accord, défié le peuple congolais et renié le serment fait devant Dieu et la Nation de respecter la Constitu- tion ;

La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), instrumentalisée à son service, a surpris le peuple en affirmant pu- bliquement son incapacité d’orga- niser les élections en 2017 con- trairement à l’Accord et au cadre constitutionnel ;

Ainsi, sont créées des zones d’insécurité et suscitées des tra- gédies meurtrières à travers le pays, notamment dans les pro- vinces des Kivu, du Kongo cen- tral, des Kasaï, Ituri et Ville-pro- vince de Kinshasa dans le but de décréter indûment l’état d’urgence et retarder l’organisation des élec- tions prévues par la Constitution ; Sous le régime en place, la terreur est devenue un mode de gouvernance qui empêche le peu- ple congolais de revendiquer ses droits ; les cours et tribunaux sont soumis et instrumentalisés ; les

exécutions extra-judiciaires se multiplient ; les fosses commu- nes se remplissent à travers le pays ; l’accès aux médias et aux réseaux sociaux est restreint ; et la nouvelle économie numérique est mise en danger ;

Il s’en suit une répression systématique et violente de toute expression des libertés et droits fondamentaux à l’encontre des activistes des droits humains, des journalistes, des membres des mouvements citoyens, et des membres des partis politiques de l’opposition ;

Il en résulte que monsieur Jo- seph Kabila s’impose à la tête de l’Etat par la violence des armes et la corruption financière dans le but d’asseoir durablement son régime de prédation, de paupéri- sation et de pillage des ressour- ces du pays à son bénéfice per- sonnel, celui de sa famille, de ses courtisans et de ses alliés étran- gers tant en Afrique qu’à travers le monde.

En conséquence, Nous, citoyens Congolais :

Nous fondant sur le quatrième paragraphe du préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) qui dispose que : « Il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte con- tre la tyrannie et l’oppression ».

i. Déclarons que le Président Joseph Kabila, dont le dernier mandat constitutionnel a expiré le 19 décembre 2016, exerce le pouvoir en violation manifeste de

la Constitution de la République Démocratique du Congo, et est passible de l’infraction de haute trahison conformément à son ar- ticle 165 alinéa premier ;

ii. Appelons le peuple congo- lais à user de son devoir sacré de faire échec, avec des moyens pacifiques et non-violents, à la tentative du Président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du 31 décembre 2017 en application de l’article 64 de la Constitution ;

iii. Exigeons le départ de Mon- sieur Joseph KABILA KABANGE et une transition citoyenne dont les animateurs seront désignés à la suite d’une concertation na- tionale ayant mission principale d’organiser des élections crédi- bles, transparentes, ouvertes et libres et qui n’en seront pas can- didats ;

iv. Cette transition sera pro- pice à doter la RD Congo, notre pays, d’un nouveau système de gouvernance, basé sur une jus- tice indépendante, des services de sécurité protégeant les ci- toyens, assurant l’exercice effec- tif des libertés constitutionnelles, garantissant une gestion transpa- rente et équitable de toutes les ressources nationales, des insti- tutions fortes et démocratiques mettant les intérêts des citoyens Congolais au centre de tout pro- jet politique ;

v. Exigeons la libération immé- diate et sans condition des pri- sonniers politiques et d’opinion ainsi que la réouverture des médias fermées ;

vi. Interpellons nos compatrio- tes de la police, de l’armée et des services de sécurité à respecter leurs missions républicaines de protection des citoyens et de la nation, au lieu de servir d’instru- ment de répression ;

vii. Appelons tous les Congo- lais, confessions religieuses, étu- diants, jeunes, femmes, mouve- ments citoyens, syndicalistes, médecins, enseignants, profes- seurs, fonctionnaires, artistes, partis politiques ainsi que les con- golais de la diaspora à adhérer massivement au présent Mani- feste ;

viii. Engageons toute Congo- laise, tout Congolais à prendre part active à la grande campagne d’actions pacifiques et non violen- tes devant mener au retour de l’or- dre démocratique constitution- nel ;

ix. Appelons la Communauté Internationale à accompagner le peuple congolais dans sa quête légitime de la liberté et de la dé- mocratie.

Débout Congolais, Levons- Nous et Marchons, Esili !

Fait à Paris, le 18 août 2017 Nous ne cesserons de le clai-

ronner jusqu’à ce que le vrai peu- ple congolais aimant véritable- ment son pays arrive à faire la différence entre ceux qui militent pour la confirmation de la souve- raineté de la RDC et les autres vandales qui détruisent les œuvres bienfaitrices.

Cette guéguerre immature est en rapport avec la fiction politique qui a gagné plus d’un Congolais égoïste et orgueilleux à outrance, voulant obtenir, par des moyens mêmes obscurs, l’impérium par les soins des néocolonialistes euro-américains.

Qu’on en se leurre pas des intentions des anciens colonisa- teurs de la RDC en particulier et des pays africains en général, oui après le partage du continent en 1885, le temps est venu pour la révision du nouveau partage des

territoires africains. Ce qui justi- fierait ce morcellement selon la volonté néocolonialiste, rien que pour la reconquête des immen- ses richesses que regorge l’Afri- que, 24.000 milliards de dollars américains rien que pour le pays convoité, la RDC.

Le temps est venu pour les RDCongolais de saisir la confor- mité réelle de leur indépendance et de leur souveraineté, afin de parachever les résolutions du dia- logue démarré à la Cité de l’Union africaine, poursuivi par celui du Centre interdiocésain sous la coordination des évêques mem- bres de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) qui n’ont pas achevé leur mission de bons offices, malgré la mise en application de quelques pres- crits de l’arrangement particulier.

A ce niveau, l’on se souvien-

dra que mieux vaux un bel arran- gement qu’un mauvais procès.

C’est-à-dire, vaut mieux aimer les résolutions du dialogue même si elles ne sont pas appliquées à la perfection que réconforter les an- ciens colonisateurs qui cherchent à faire mains basses sur les ri- chesses des Congolais, ensei- gnant plutôt comment faire parler la rue avec comme conséquen- ces malheureuses : mort d’hom- mes, pillages et destructions méchantes.

Ainsi, rappelons-nous à l’es- prit, ces sœurs et frères plongés dans un nationalisme morbide qui est un jeu stérile du raisonnement qui, coupé de ses racines effecti- ves, tourne à vide dans l’abstrac- tion et des révélations imaginai- res.

Oui, les impérialistes de la néo-colonisation sont spécialisés

dans la fiction morbide pour pié- ger et détourner ceux qui ont la double nationalité, des intellec- tuels égoïstes et orgueilleux, des traitres qui acceptent amener le désastre chez eux au nom de la démocratie préfabriquée qu’on ne retrouve même pas en France ni aux Etats-Unis.

C’est également exiger aux tenants de l’impérium RDcongolais, de savoir rationali- ser, déterminer et organiser sui- vant les calculs ou des raisonne- ments fondés sur la seule raison d’Etat, s’attaquer à l’inflation, fa- ciliter la lutte contre la corruption pour un baroud d’honneur.

Bref luttons tous contre les impérialistes de la néo-colonisa- tion tout en resserrant nos rangs.

Haro à la fiction politique.

E.MNS Correspondant particulier

OPINION

L’intellect brumé par la fiction politique

MANIFESTE DU CITOYEN

CONGOLAIS «  ESILI  »

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ECONOMIE

Page 5 LA CITE AFRICAINE N° 1288 DU 22 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

Le pont jeté sur la rivière Mangola sur la route Seke- Banza - Kinzau-Vuete à environ 2 kilomètres de cette dernière lo- calité devrait être très prochaine- ment inauguré et réadmis à la cir- culation routière, renseignent des sources dans la région où cette perspective remplit de joie toute la région et spécialement les opé- rateurs économiques qui utilisent cette voie pour accéder non seu- lement vers le chef-lieu du terri- toire mais aussi et surtout vers l’hinterland profond vers Mbavu et Nsumbi d’où proviennent actuel- lement une bonne partie de la pro- duction agricole qui alimente les marchés de Matadi..

Selon nos sources sur place, après trois mois de dur labeur, le gros du travail peut être consi- déré comme pratiquement ter- miné. Le béton a eu le temps nécessaire pour sécher. Il ne reste plus que de petits détails comme la peinture, etc…

Une première réhabilita- tion par MBATSHI Ce pont avait déjà été réhabi- lité sous le mandat du gouver- neur Mbatshi Batshia pour ne parler que de la plus récente in- tervention. Ce qui montre toute l’importance de cet ouvrage dans

le réseau routier du territoire. Et normalement, il avait encore ser- vir pendant de longue années.

La détérioration s’était décla- rée plus tôt que prévu et à ce moment la population et tous les usagers après avoir constaté que c’est la qualité des travaux qui en était la cause s’étaient tournés vers le gouvernement central et Foner sans évidemment oublier les autorités provinciales et tous les élus nationaux et provinciaux.

Article Quinze Le bilan de tous ces appels à l’aide fut plutôt décevant. Mani- festement, Seke-Banza ne pèse pas beaucoup dans les priorités des uns et des autres. Disons aussi pour ne pas trop accabler ni les uns ni les autres qu’il est impossible de donner satisfaction à toutes les demandes de se- cours. Par ces temps de disette, la seule volonté ne peut suffire pour tout résoudre.Les élus ont parfois réussi à faire inscrire Mangola dans le budget sans ja- mais obtenir ne fût-ce qu’un dé- but des travaux !

C’est ainsi imputant tout cela au manque réel des moyens, les élus de Seke-Banza se sont ren- contrés au mois de mai dernier à Matadi afin de rechercher ensem-

ble une formule pratique pour sor- tir de cette impasse.

Pour réhabiliter un pont comme Mangola, si les services de l’Etat n’ont pas l’argent néces- saire pour le moment étant donné la mauvaise conjoncture, il faut

que cet argent vienne de quelque part, en guise de solidarité. C’est ainsi que les participants à cette réunion de Matadi ont décidé de lancer des cotisations ouvertes à tous afin de financer ces travaux.

Merci aux communautés locales

Aussitôt dit, aussitôt fait. L’ar- gent récolté fur remis entre les mains d’un ingénieur honnête et

expérimenté. Le gouvernement provincial accorda le permis des travaux programmé pour la sai- son sèche et les communautés locales de Kitshienge et de Mumba Nkzazi furent mobilisées pour prêter main forte au projet

qui démarra aussitôt après que le chef des travaux ait eu l’ingé- nieuse idée de créer une dévia- tion de plus de un kilomètre en brousse pour ne pas interrompre complètement la circulation.

Chantier Snel Tout le monde tient à souligner que le succès de ce petit projet n’aurait jamais été obtenu sans une association franche et sans

arrière-pensée entre gouvernants, élus et communautés locales qui seront sans nul doute remerciées le jour de l’inauguration pour leur pleine disponibilité.

L’inauguration du pont devrait aussi être mise à profit pour en- courager les « ntu mitangu » de Seke-Banza de renouveler leur engagement et leur solidarité pour relancer d’autres chantiers qui dorment dans leur territoire et spécialement Inga et l’extension du réseau électrique de la Snel à Kinzau-Mvuete et à Seke-Banza Centre pour commencer pour al- ler ensuite vers la périphérie à Seke Lolo, Lukamba Mbeko et Boko, etc…

Grâce à un plaidoyer de deux ans mené notamment par Hon Massumbu auprès de la DG et de la DP à Matadi, Kinzau a pu bénéficier d’un transformateur supplémentaire. Celui-ci a été implanté dernièrement dans le quartier Mbenza Thubi devant une foule de gens enthousiastes pro- venant surtout de la nouvelle cité.

Il reste à renforcer le réseau à Kuakua et ISDR.Quant à Seke- Banza centre, il est souhaitable que la Snel lui ajoute un deuxième transfo, principalement pour ali- menter la nouvelle cité qui se dé- veloppe à un rythme accéléré vers Kisengo. Question d’encourager les bonnes initiatives locales.

Luc MABIALA Honorable Masumbu, l’un des initiateurs du projet

Route Seke-Banza - Kinzau-Vuete

Inauguration imminente du pont Mangola

Moins de 100 jours après sa nomination à la tête de la Société congolaise des transports et des ports (SCTP), le professeur Da- niel Mukoko Samba découvre déjà les défis qu’il devra affronter

et relever durant son mandat : personnel pléthorique dont une dizaine de milliers de pensionnés à charge de l’entreprise ; une con- vention collective datant de l’épo- que du parti-Etat ; un chiffre d’af- faires en déliquescence à cause notamment d’un outil de produc- tion obsolète certes mais surtout de la survivance d’un certain nom- bre d’habitudes coup de massue capables à elles seules de faire échouer toutes les tentatives de redressement d’où qu’elles vien-

nent.

Dans la grande maison, on ne s’en étonne même plus. Tout est bien ordonnancé. Tout est sur or- dinateur comme le DG est en train de le découvrir dans sa pre-

mière épreuve de feu en traversant ce qu’on pourrait appeler une marre de crocodiles ou une forêt de sorciers capables de faire des miracles ou de réussir des coups fumants interdits aux âmes sen- sibles.

Selon ce qui se raconte dans les couloirs du grand bâtiment blanc, le directeur général vient de découvrir et peut-être de dé- jouer un de ces coups fumants qui aurait eu pour conséquence de délester la trésorerie de l’en-

treprise d’au moins 650.000 dol- lars alors que l’on peine encore à réunir à payer les salaires et à préparer la rentrée scolaire.

Ce montant est couché sur une note de crédit établi par la direction des chemins de fer en faveur d’un fournisseur opérant coté gare centrale et qui aussitôt entré en sa possession s’est pré- senté avec son précieux billet après d’un importateur, client de la Sctp, dans l’intention de se faire payer, via, escompte. Quitte à lui de défalquer ce montant des créances de la SCTP. Pratique couramment utilisé dans le com- merce mais décriée au sein de la SCTP pour avoir été truffée de fraude…..

D’autant que l’opération aurait été concoctée à la va-vite dès que la nomination de Mukoko a été connue. Question de le placer devant le fait accompli et d’éviter un éventuel audit.

Peine perdue, apparemment, car cet audit aura bien lieu et l’im- portateur a reçu l’ordre de ne pas payer ce billet en question. On apprend aussi que des poursui- tes pourraient être ordonnées contre le directeur des chemins et le dernier directeur général in- térimaire de la SCTP.

CITAF

Cent trois ONG œuvrant dans le secteur de la gouvernance des ressources naturelles dénoncent le manque de transparence dans la réalisation du projet Grand Inga, dans la province du Kongo Central. Dans un document, ces organisations de la société civile expriment leurs préoccupations suite «aux obstacles liés à l’ac- cès à l’information publique et à la gestion opaque du projet de construction du barrage hydroé- lectrique Inga III».

«L’annonce du projet de cons- truction du barrage hydroélectri- que Grand Inga avait suscité beau- coup d’espoir et d’intérêts auprès de la population congolaise, qui espérait voir ce projet répondre au déficit énergétique et être une opportunité pour le développe- ment et l’industrialisation du Congo notamment. Le manque de transparence dans ce dossier a conduit la Banque Mondiale, qui avait pourtant décaissé un pre- mier montant pour sa réalisation, à se retirer», regrettent les signa- taires.

D’après les ONG, aucun mé- canisme officiel d’accès à l’infor-

mation publique concernant Inga III n’est disponible à ce jour. El- les se posent alors la question de savoir si Inga III « est une op- portunité pour le pays ou pour les individus ».

Les signataires rappellent que la mise en œuvre de ce projet af- fectera négativement les droits des populations riveraines d’Inga vivant dans les villages Kilengo, Lundu, Lubwaku, Camps Kins- hasa et Nvuzi 3 et dénoncent l’ab- sence d’un plan de délocalisation et de réinsertion de ces popula- tions.

Ces ONG révèlent qu’elles ont adressé des demandes d’infor- mations aux différentes autorités du pays et autres responsables du secteur à ce sujet, des de- mandes qui sont restées sans réponses, à l’exception de l’ac- cusé de réception de la SNEL.

Les signataires de ce docu- ment demandent qu’une enquête parlementaire soit diligentée pour faire toute la lumière dans ce dos- sier. Ils plaident aussi pour l’adop- tion de la loi portant accès à l’in- formation.

RO/CITAF Le professeur Daniel Mukoko Samba, Dg de la SCTP

SCTP Première épreuve de feu pour Mukoko Samba dans

la mare des crocodiles

Electricité

103 ONG dénoncent le manque de transparence

dans le projet Grand

Inga en RDC

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ECONOMIE

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1288 DU 22 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE

Au cours d’une conférence de presse organisée ce sa- medi 19 août 2017, le Ministre des Finances de la République Démocratique du Congo a laissé transparaître son opti- misme quant à la capacité pour la RDC de recourir au méca- nisme de « crédit rapide » prévu par le Fonds Monétaire International (FMI). Une bonne nouvelle, à terme, pour le peu- ple congolais !

Estimant que les rapports entre le Fonds monétaire in- ternational (FMI) et son gou- vernement sont « très bons », le Ministre Henri Yav Mulang a notamment déclaré : « Les relations sont très bonnes avec les institutions financières internationales. Les contacts sont réguliers. Après la lettre de Madame Christine Lagarde, il y a une mission du FMI qui est venue en RDC, en mars dernier. Nous avons tra- vaillé ensemble. Cette mission avait souligné le fait que notre pays était secoué par la baisse des cours des matières pre- mières. Et que cette situation avait notamment comme con- séquence la crise que nous vivons actuellement. La mis- sion nous a également félici- tés pour les efforts entrepris ».

C’est cette analyse parta- gée sur le caractère conjonc- turel des difficultés économi- ques rencontrés par la Répu-

blique Démocratique du Congo qui permet au Ministre d’être optimiste sur l’obtention d’un soutien temporaire des institutions monétaires interna- tionales : « Nous sommes con- venus que notre pays en tant

que membre de la commu- nauté financière mondiale pou- vait accéder à des ressources dans le cadre de la facilité de crédit rapide. Les négociations sont en cours ».

Lutter efficacement contre la dévaluation du

Franc congolais D’après le ministre, une nouvelle mission du Fonds mo- nétaire international (FMI) de- vrait arriver à Kinshasa à l’automne. Le gouvernement

congolais prend actuellement toute la mesure du méconten- tement créé dans la population par la dévaluation rampante du Franc Congolais par rapport au dollar américain, qui en- traîne une inflation sur tous les

produits importés dans cette monnaie.

C’est la raison pour laquelle les discussions engagées par Henri Yav Mulang avec le FMI sont tout particulièrement dé- cisives : elles pourraient per- mettre à l’Etat congolais de lut- ter plus efficacement contre la dépréciation de la monnaie nationale, donc de rassurer sa population sur la capacité de développement économique du pays et les retombées qu’elle pourrait en attendre en termes de pouvoir d’achat.

Afrik.com/CITAF

L’opération vise à apurer des dettes anciennes, dans un con- texte de stress macroéconomi- que pour le Gabon qui a récem- ment dû consentir un plan de sau-

vetage du FMI.

Le Gabon se donne un peu d’air. Le 7 août, le pays d’Afrique centrale est parvenu à lever 200 millions de dollars sur les mar- chés financiers internationaux, selon une information de Reuters.

Une opération qui intervient à la faveur de la réouverture de la der- nière obligation qu’il avait émise en juin 2015. Ce sont 200 mil- lions de dollars qui ont été émis à nouveau, s’ajoutant aux 500 millions du 9 juin 2015 dont l’échéance de remboursement est fixée en 2025.

L’objectif pour Libreville est de soulager son endettement qui a doublé (33 % du PIB en 2014, 64 % en 2016) dans un contexte de croissance en berne (+ 4,4 %

en 2014, + 2,1 % en 2016 selon le FMI), obligeant le pays à souscrire pour la première fois un plan de sauvetage auprès du Fonds monétaire international.

Les 200 millions de dollars vien- nent ainsi honorer un reliquat de paiement dû au titre de la première obligation émise par le Gabon en 2007, a expliqué le ministre de l’Économie, Régis Immongault,

samedi 19 août au

quotidien L’Union.

Lors de cette dernière sortie sur les marchés financiers inter- nationaux, le gouvernement gabo- nais s’est vu proposer jusqu’à 600 millions de dollars, soit le triple du montant souhaité. Sur les marchés internationaux, globale- ment, le Gabon a levé jusqu’à 3 milliards de dollars en eurobonds(obligations interna- tionales), à travers trois opéra- tions en 2007, 2013 et 2015.

JAE/CITAF Le ministre de l’Économie du Gabon,

Régis Immongault

Un glissement des terres pro- voqué par une forte pluie vient de causer la mort de quelque 200 personnes et plusieurs dégâts matériels dans le camp de pêche de Tara au bord du lac Albert, selon un bilan revu, livré par le vice-gouverneur de l’Ituri, Pacifi- que Keta, cité par les médias.

Le coordonnateur de l’ONG locale Coalition associative pour la protection et la défense des droits de l’homme (COARDHO), Faustin Atilenge, a rapporté à Radio Okapi qu’une forte pluie s’était abattue sur la région de- puis tôt ce matin-là.

Le camp de pêche de Tara, situé aux pieds des Monts bleus au bord du lac Albert n’a pas

échappé à cette pluie. Les gens qui s’y trouvaient se sont abrités dans une quarantaine de cases de fortune.

Ces habitants, a poursuivi Me Faustin Atilenge, ont été surpris par un torrent de terres et de gros- ses pierres qui a couvert hom- mes, animaux, maisons d’habi- tation et tout ce qui s’y trouvait.

Ce type de glissements des terres sont fréquents dans cette zone, où des villages sont érigés au bord du lac Albert et aux pieds de la chaine des montagnes.

L’année dernière, un autre cas similaire avait causé les mêmes dégâts à Mahagi-Port.

JFK

Ituri

2000 morts dans un éboulement des

terres au bord du lac Albert

L’information, rapportée par les médias internationaux, fait froid dans le dos : Près de 7,7 millions de personnes sont désormais menacées de famine en Républi- que démocratique du Congo, soit 30% de plus que l’an dernier, no- tamment en raison des conflits, à en croire la FAO, l’agence des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

«Les souffrances liées à la faim sont en hausse en raison de l’escalade des conflits, de sa per- sistance dans le temps et des déplacements de population dans le centre et l’est de la RDC, prin- cipalement dans les régions du Kasaï et du Tanganyika, où les actes de violences se sont géné- ralisés», explique la FAO dans un communiqué.

Dans le Kasaï, région du cen- tre du pays, «quelque 2,8 millions de personnes sont en grave insé-

curité alimentaire», note pour sa part le Bureau de coordination des affaires humanitaire de l’ONU en RDC (Ocha), dans un commu- niqué publié à Kinshasa.

«La Coopération Suisse a an- noncé un financement de 1,3 mil- lions de dollars pour l’assistance humanitaire» dans le Kasaï, en proie à des troubles depuis près d’une année, ajoute l’Ocha.

L’année passée, «près de 1,4 million de personnes ont été for- cées de quitter leurs maisons», précise la FAO, qui mentionne également les invasions de che- nilles légionnaires et les épidé- mies de choléra et de rougeole, parmi les facteurs d’aggravation de la situation humanitaire du pays.

Plus d’une personne sur dix vivants en zone rurale souffre ainsi de la famine, indique la FAO:

«Dans les régions touchées par

les conflits, les agriculteurs ont vu leurs villages et terrains se faire piller. Ils n’ont pas pu planter lors des deux dernières campagnes et les marchés alimentaires ont du mal à combler leurs besoins alimentaires», déclare dans ce communiqué Alexis Bonte, repré- sentant par intérim de la FAO en RDC.

«Les conflits et les invasions de chenilles légionnaires, qui ont détruit plus d’un quart des cultu- res du territoire national, ont eu un effet catastrophique pour les communautés rurales. La situa- tion est appelée à empirer si une aide urgente n’est pas apportée en temps opportun», ajoute –t-on.

Dans l’ensemble du pays, «la malnutrition chronique affecte 43% des enfants âgés de moins de cinq ans, soit plus de 7 mil- lions d’enfants», indique la FAO.

Kumwaf

Près de 7,7 millions de personnes menacées de famine en RDC !

« Crédit rapide » du FMI

L’optimisme raisonnable d’Henri Yav Mulang

Le Gabon lève 200 millions de dollars

sur les marchés

internationaux

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Page 7 LA CITE AFRICAINE N° 1288 DU 22 AOUT 2017

LA CITE AFRICAINE DOSSIER

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu en milieu de semaine dernière, à New York, une réunion spéciale de haut niveau pour discuter de la situation en République Démocratique du Congo. Au cœur des échan- ges : la question de la mort des deux experts de l’ONU, la Suédo-chilienne Zaïda Catalan et l’Américain Michael Sharp, tués en mars dernier dans la province du Kasaï alors qu’ils enquêtaient sur les violences dans la région.

Cette réunion du Conseil de sécurité, rap- porte-t-on, a été placée sous le signe de l’émotion puisque les parents de Michael Sharp ainsi que la mère et la sœur de Zaida Catalan étaient présents dans la salle. Ils ont écouté très attentivement les conclusions de deux rapports onusiens sur ce double assassinat. L’un rédigé par le groupe des experts auquel appartenaient Zaida et Michael et le second produit par des enquê- teurs de l’ONU.

Cinq mois après le meurtre, ces rapports n’apportent aucune réponse claire sur les responsabilités. Les familles des victimes réclament depuis des mois la mise en place d’une enquête internationale indépendante avec plus de moyens. Plusieurs autres mem- bres du Conseil ont appuyé l’idée d’une en- quête internationale ou d’un mécanisme de suivi, y compris la Suède et les États-Unis, qui enquêtent déjà sur place auprès des auto- rités congolaises. Les Etats-Unis, la France et la Suède ont demandé au secrétaire gé- néral de mettre en place une telle enquête.

Toutefois, le vice-Premier ministre en charge des Affaires Etrangères, She Okitundu, qui avait fait le déplacement à New York à la tête d’une importante déléga- tion congolaise, a, au nom de gouvernement de la RDC, immédiatement opposé une fin de non-recevoir à toute enquête indépen- dante. ‘’Une enquête menée en RDC a per- mis d’identifier seize suspects, neuf sont aux arrêts», a fait valoir le chef de la diplomatie congolaise, qui a promis que ‘’les auteurs de ces crimes seront sévèrement sanctionnés», en précisant que le Congo avait accepté une coopération avec les autorités suédoises comme celle déjà en cours avec la police fédérale américaine (FBI).

She Okitundu a assuré que les autorités congolaises collaboraient déjà avec les mé- canismes de l’ONU mis sur pied et avec les instances des pays d’origine des deux victi- mes, et s’opposeraient à toute enquête in- dépendante. Il a reçu l’appui de la Fédéra- tion de Russie, qui a estimé que Kinshasa faisait déjà preuve d’un niveau élevé de coo- pération dans le cadre de l’enquête avec les Gouvernements de la Suède et des États- Unis, pays dont les victimes étaient ressortissantes. Les familles sont reparties sans aucune assurance que le meurtre de leurs enfants soit un jour puni.

Deux enquêtes de l’ONU, aucune avancée!

L’ONU dispose de deux rapports sur le sujet. Le rapport du Groupe d’experts des Nations Unies auquel appartenaient les deux victimes soutient que l’assassinat de Zaida Catalán et Michael Sharp a été «prémédité».

Dans son rapport, le groupe d’experts note que les circonstances de ce double assas- sinat ne sont pas encore élucidées à ce jour.

Ces experts disent ne pas exclure l’implica- tion de différents acteurs (favorables ou non au gouvernement), les factions Kamuina Nsapu, d’autres groupes armés et les mem- bres des services de sécurité de l’Etat.

« Michael Sharp et Zaida Catalan ont été exé- cutés par un groupe hétéroclite d’individus dont l’identité n’avait toujours pas été établie au moment de l’établissement du présent rapport, mais qui pourrait impliquer des for- ces de sécurité congolaises’’, peut-on lire.

Pour les enquêteurs, l’assassinat de ces deux experts de l’ONU constitue une attaque

Assassinat de deux experts de l’ONU : une énigme non élucidée

contre le Conseil de sécurité et une violation grave du droit international humanitaire.

Par ailleurs, le groupe d’experts fait sa- voir qu’au moment de l’élaboration de son rapport, la justice militaire congolaise avait arrêté des suspects en rapport avec la mort de Zaida Catalan et Michael Sharp. Les ex- perts onusiens indiquent cependant «qu’en dépit des éléments de preuve disponibles, certains autres suspects clefs n’ont pas en- core été arrêtés».

«En mai 2017, le groupe s’est entretenu avec un officier supérieur de police qui dé- nonçait le manque de coopération des servi- ces de sécurité de l’Etat participant aux en- quêtes», lit-on plus loin dans le rapport qui ajoute : «En outre, la diffusion répétée par le gouvernement congolais d’une vidéo du meurtre des deux experts pourrait nuire au bon déroulement des enquêtes pénales en cours.» M. Guterres avait aussi produit les conclusions de l’enquête administrative me- née par l’ONU. Celles-ci estiment « très pro- bable » que la milice locale des Kamuina Nsapu soit responsable des deux meurtres, mais précis ent que « l’absence de preuves n’empêche pas la possibilité que d’autres personnes soient impliquées ».

Beaucoup de doutes, mais l’enquête piétine

Les deux rapports s’accordent sur un point : le double assassinat a été commis vers 16h (heure locale) le 12 mars 2017. La veille, les deux experts avaient rencontré un petit groupe de représentants de la milice des Kamuina Nsapu. C’est suite à ce ren- dez-vous, estiment les enquêteurs de l’ONU, que Michael Sharp et Zaida Catalan avaient décidé de se rendre dans la localité de Bukonde afin de documenter les charniers récemment découverts.

Les deux jeunes experts circulaient dis- crètement en moto, accompagnés de quatre Congolais : un traducteur et trois chauffeurs.

A moins de 10 km de leur destination finale, la localité de Bunkonde, leur groupe subit des tirs. L’un des chauffeurs est blessé. Les deux experts seront tués quelques instants plus tard près du village de Moyo-Musuila dans des conditions particulièrement sordi- des. Mme Catalan, 36 ans, est décapitée. M.

Sharp, 34 ans, est tué par balles. Les deux corps ont ensuite été enterrés avant d’être découverts le 27 mars.

Le double assassinat avait été filmé avec un téléphone portable et la vidéo a été pré- sentée à la presse par les autorités congo- laises. On y voit une dizaine d’individus por- tant un bandeau rouge sur la tête, comme les miliciens Kamuina Nsapu. Mais d’an- ciens experts proches de Michael Sharp et de Zaïda Catalan ont rapidement mis en doute la version officielle. L’analyse de la vi- déo montre que la plupart des hommes mélangent le tshiluba, le français et le lingala, des langues méprisées par la milice des Kamuina Nsapu.

Avant ce 12 mars tragique, aucun expert onusien n’avait jamais été assassiné. Leur meurtre constitue « une attaque contre le Conseil de sécurité et, par conséquent, une violation grave du droit international humani- taire », note le groupe des experts. Mais M.

Guterres se montre étonnamment prudent, dans un contexte de tension accrue entre Kinshasa et l’ONU pour la tenue des élec- tions avant la fin de l’année.

Cinq mois après les faits, les circonstan- ces de l’assassinat de deux experts de l’ONU, la Suédo-Chilienne Zaïda Catalan et l’Américain Michael Sharp, en République démocratique du Congo (RDC), restent tou- jours « non élucidées ».

Human Rights Watch redoute Kins- hasa     

Human note que les deux rapports ont

des tonalités très différentes. Là où le groupe des experts décrit cet assassinat sous la forme d’un guet-apens, prémédité , et évo- que comme coupable un groupe hétéroclite d’individus qui aurait pu compter des élé- ments des forces de sécurité, pour sa part, le rapport du comité d’enquête indépendant de l’ONU reste en revanche excessivement prudent et présente des conclusions qui vont dans le sens des autorités congolaises.

De son côté, Human Rights Watch a ex- primé toutes ses réserves sur la sincérité du gouvernement de la RDC. «Le Conseil de sécurité et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, doivent assumer la responsabilité d’établir la vérité sur la mort de deux experts. Les conclusions du comité d’enquête n’étant pas concluantes, il in- combe désormais à M. Guterres d’agir. Puis- que les forces de sécurité congolaises sont peut-être responsables des assassinats, on ne peut se fier au gouvernement congolais pour trouver les tueurs. M. Guterres devrait mettre en place une enquête des Nations unies pour faire toute la lumière et aider les autorités américaines et suédoises dans leurs efforts pour constituer des dossiers contre les responsables de ce crime odieux», a déclaré dans un communiqué Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch.

Antonio Guterres promet de «tout faire» pour que les assassins de deux experts onusiens soient punis

Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres promet de «tout faire» pour que les assassins de Zaida Catalán et Michael Sharp, soient identifiés et punis. Il s’exprimait au cours d’une conférence de presse à New York. «C’est mon intention de tout faire, dans le contact avec le gouverne- ment de la RDC et avec le Conseil de sécu- rité pour que les criminels soient punis. Je suis prêt à discuter avec les uns et les autres pour permettre que cette redevabilité soit garantie. Après les consultations que je ferai avec la RDC et les membres du Conseil sé- curité, je présenterai des propositions adé- quates», promet Antonio Guterres.

Selon lui, les deux experts sont des victi- mes innocentes et n’ont rien fait qui puisse leur coûter la vie. «C’est clair dans ce rapport que les deux experts sont des victimes inno- centes. Ils n’ont rien fait qui puisse contri- buer à ce crime intolérable», note le secré- taire général des Nations unies.

Washington veut «une enquête complète» de l’ONU Les Etats-Unis affirment toujours vouloir

«une enquête complète» de l’ONU sur le meurtre en mars des deux experts de l’insti- tution. «Les meurtres des experts de l’ONU - Michael et Zaida qui ont risqué leur vie pour aider celle d’autres- ne peut s’achever dans une procédure bureaucratique», a souligné dans un communiqué l’ambassadrice amé- ricaine à l’ONU, Nikki Haley. «Nous conti- nuons d’avoir besoin d’une enquête com- plète sous l’autorité du secrétaire général sur les évènements liés à leur mort et une mise en responsabilité des auteurs».

A l’instar des Etats-Unis, plusieurs mem- bres du Conseil de sécurité, dont la Suède et la France, ont réclamé de «faire toute la vérité» sur le double meurtre et d’avoir «plus d’investigations», et demandé à la RDC de coopérer «pleinement avec l’équipe d’ex- perts internationaux».

She Okitundu à l’ONU : «Les élec- tions auront lieu en RDC conformé-

ment au calendrier électoral qui sera publié par la CENI» Par ailleurs, sur la situation dans le pays, Mme Haley a menacé Kinshasa de nouvel- les sanctions onusiennes «si des progrès

ne sont pas faits en matière de paix et de stabilité pour le peuple congolais».

Le vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Leonard She Okitundu a affirmé devant le Conseil de sécurité des Nations Unies à New-York que les élections en RDC seront organisées selon le calen- drier qui sera publié par la CENI.

«Ma délégation tient à rassurer à votre Conseil que les élections auront bel et bien lieu en RDC conformément au calendrier électoral qui sera publié par la CENI. Il va de soi qu’en conformité avec l’accord du 31 dé- cembre 2016, la CENI, le CNSA et le gou- vernement évalueront très bientôt ensemble l’évolution des préparatifs pour apprécier la période exacte de la tenue des trois élections programmées, à savoir la présidentielle, les législatives nationales et les législatives pro- vinciales», promet Léonard She Okitundu. Il a en outre affirmé qu’aussitôt que le proces- sus d’enrôlement sera achevé, «le gouver- nement demandera, à la prochaine session parlementaire, l’inscription en urgence de l’examen sur la révision de la loi électorale et celle sur la répartition des sièges».

Le chef de la diplomatie congolaise a estimé que l’accord du 31 décembre est déjà mis en application. «A la faveur de l’accord du 31 décembre, un gouvernement d’union nationale dirigée par l’opposition est déjà à pied d’œuvre. Les dissensions internes au sein des certains partis politiques de l’oppo- sition, inhérentes à tout processus politique, n’enlèvent en rien au gouvernement sa léga- lité issue de l’investiture par le Parlement national. Par ailleurs, la mise en place ré- cente des membres du Conseil national de suivi de l’accord et l’adoption imminente de la loi sur l’organisation et le fonctionnement de cet organe vont permettre au processus déjà enclenché de poursuivre sa marche pour l’organisation des élections», argumente le vice-Premier ministre en charge des Affai- res étrangères.

La France veut un calendrier Bien avant l’intervention de She Okitundu, la représentante permanente adjointe de la France aux Nations Unies, Anne Guégen, a estimé urgente la publication d’un calendrier électoral pour la RD Congo. Elle appelle de ce fait au respect de l’accord du 31 décem- bre : « Cet accord, qui est le cadre agréé par toutes les parties congolaises pour la tran- sition en vue de la tenue des élections, de- meure la seule feuille de route crédible pour permettre la sortie de la crise que connait le pays. Il est urgent de mettre en œuvre l’ac- cord en toute bonne foi et dans son intégra- lité. Il appartient aux autorités congolaises de prendre dans les meilleurs délais, toutes les mesures nécessaires afin que soient organisées, comme convenu dans l’accord, les élections crédibles et inclusives, au plus tard en décembre 2017. Il est en particulier urgent que soit publié le calendrier électo- ral », recommande Anne Guégen.

La Représentante permanente adjointe de la France aux Nations Unies appelle aussi à l’implication des acteurs politiques congo- lais pour mettre fin aux violences en RDC.

« La mort tragique de Zaida et de Michael nous rappelle la responsabilité que nous devons exercer collectivement, pour faire ces- ser les violences en RDC. Un nombre exor- bitant des civils y ont déjà perdu la vie. Face à ces risques intolérables, nous appelons tous les acteurs politiques congolais à la respon- sabilité et à une action déterminée pour res- pecter les engagements pris en décembre dernier. Il en va de la stabilité du pays et de ses habitants, mais également de la région tout entière », conseille Anne Guégen.

Une compilation de Jay Kumwaf

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