• No results found

La RDC bat l’île Maurice à domicileAvec sept points, la sélection congolaise conforte sa deuxième place du groupe5devant le Cameroun. Le Sénégal est premier avec dix points.

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Share "La RDC bat l’île Maurice à domicileAvec sept points, la sélection congolaise conforte sa deuxième place du groupe5devant le Cameroun. Le Sénégal est premier avec dix points."

Copied!
2
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

RDC - KINSHASA

8

8왘왘I Les Dépêches de Brazzaville n°1258 - Mardi 7 juin 2011 Les Dépêches de Brazzaville : Votre pré-

sence au procès de Chebeya est-elle for- tuite ou cache-t-elle quelque projet de film?

Thierry Michel : Ça ne cache rien du tout, je suis au Congo depuis plus de vingt ans, je pense avoir filmé tous les grands moments de l’histoire de ce pays, de ses dirigeants, de son économie et de ses tra- ditions. C’est vrai qu’au départ, c’était par hasard. J’étais venu pour filmer les fêtes du cinquantenaire. Et mon arrivée a coïncidé avec le deuil et l’enterrement de Floribert Chebeya. J’ai à ce moment-là réalisé des séquences parmi tant d’autres autour des festivités du cinquantenaire. J’ai été très tou- ché par la profonde tristesse et le sentiment d’injustice des deux familles de Floribert Chebeya et de son chauffeur, Fidèle Bazana. J’ai alors récolté leurs témoigna- ges et ai un peu senti en moi cette respon- sabilité d’être témoin de l’évènement. De la souffrance de ces familles et du devoir de justice de l’État congolais pour établir la vérité non seulement juridique mais aussi celle des faits relatifs à l’assassinat du premier cité et à la disparition du second. J’ai des projets. Actuellement, je réalise d’autres tournages en République démocratique du Congo mais je voulais aller plus loin quand j’ai appris l’organisation de ce pro- cès. Je me suis dit que c’était extrêmement intéressant de voir comment un jeune État démocratique pouvait résoudre aujourd’- hui une question comme celle d’assassi- nat dans laquelle des personnalités de l’é- tat-major de la police étaient impliquées. Je voulais suivre ce procès aux allures d’ une expérience essentielle, importante et signi- ficative à l’idée que la justice militaire devait en éclaircir les circonstances.

LDB : Votre intérêt sur cette affaire relève de la simple curiosité ou pensez-vous y avoir décelé un autre tournant de l’histoire du Congo ?

T. M. : Absolument pas de la curiosité, j’ai développé ce sujet vu le caractère excep- tionnel du procès. La communauté inter- nationale et surtout les ONG avaient sou- haité une commission d’enquête internationale mais le Congo a décidé de gérer lui-même ses affaires intérieures pour établir la vérité judiciaire. Et je me suis impli- qué dans ce procès. Outre son déroule- ment, je m’intéresse aussi aux familles éplo- rées. Le départ en exil des femmes des victimes et leurs implications, notamment la douleur de séparation d’avec ses amis, sa famille, ses proches ; partir enfin avec de jeunes enfants pour un pays lointain. Je me suis attaché à la fois à l’aspect humain et judiciaire, parce qu’il se passe en RDC un procès de longue durée dans une cour militaire tenue au respect absolu des droits de la défense et de la partie civile. Pour moi, ce n’est pas une parodie de justice et beau- coup de choses se sont dites lors de ce pro- cès. Je suis à l’écoute des uns et des au- tres, j’ai interviewé des avocats de la défense comme ceux de la partie civile. Je suis un observateur du déroulement judiciaire de cette affaire tout à fait exemplaire même si les familles font le constat d’un énorme défi- cit de justice. Elles s’étaient constituées par- tie civile pour l’un des supposés comman- ditaires ou protagonistes de l’affaire Chebeya, le général Numbi, absent à la barre des potentiels accusés, des présu- més coupables. Je comprends bien les reproches des familles à l’endroit de la jus- tice congolaise puisque la constitution de leur partie civile, comme leurs plaintes, n’a pas été prise en compte. Mais pour le reste, je trouve que ce procès est, quelque part, une leçon de démocratie. Je suis très sur- pris de son ampleur et du temps qui lui est donné, de la liberté de parole des interve- nants, du respect des droits des parties par la cour militaire dans un jeune pays du tiers- monde résolu d’aller vers la démocratie. Il

s’est passé là quelque chose d’intéressant qui pourrait avoir un impact positif en dehors de la République démocratique du Congo.

Beaucoup de leçons seront tirés sur ces évènements même si l’issue du procès n’est pas encore connue. Évidemment le verdict sera déterminant dans cette affaire.

LDB : À ce stade pensez-vous que le procès se déroule comme il se doit ?

T. M. : Je pense que la procédure organi- sée au tribunal était correcte. Je ne saurais préjuger de l’avis des juges mais je pense que la défense autant que la partie civile n’ont pas eu de reproches à faire au tribu- nal du moins jusqu’à la tentative du prési- dent de faire requalifier les assassinats en homicide involontaire, d’où le sérieux ma- lentendu observé entre les parties et le départ du collectif des avocats de la partie civile en cette fin de procès. Autre bémol de cette expérience assez positive pour le pays, de nombreux protagonistes se sont présentés au tribunal à titre de « rensei- gnant » contrairement à d’autres pays où ils seraient pris pour des témoins. Je ne suis pas juriste, je ne sais pas quelle est la valeur exacte de ce concept mais toujours est-il que cela leur évite de prêter serment et leur permet de ne pas dire la vérité sans aucun risque. J’ai suivi d’autres procès, d’autres procédures judiciaires, et je n’ai aucun sou- venir d’avoir vu des témoins dans un tribu-

nal sans prêter serment de dire la vérité toute la vérité, rien que la vérité. Je ne m’ex- plique pas pourquoi attribuer le statut de renseignant et pas simplement de témoin comme c’est le cas partout dans le monde pour un acteur-clé de cette affaire comme John Numbi. Cela pose évidemment la ques- tion d’une justice à deux vitesses.

LDB : Serait-ce là une zone d’ombre ? T. M. :Je me le demande aussi et cela mérite d’être explicité. En tout cas, c’est une zone d’ombre. Même si je ne suis ni avocat ni juriste, je suis un observateur impartial appelé à être le plus objectif possible pour essayer de comprendre et de voir comment l’État congolais et la justice congolaise ten- tent d’établir la vérité des faits.

Cette vérité n’est pas facile à établir dans un procès où les assassins ont fait disparaître le corps d’une des victimes. N’oublions pas l’histoire. Des corps autrefois disparus ont marqué l’histoire du Congo, ce n’est pas la première fois. Lumumba peu après l’indé- pendance, Mulele quelque temps plus tard à l’époque de Mobutu en sont des exem- ples. Fidèle Bazana s’inscrit dans cette tra- gique tradition. Et l’on se demande toujours comment un corps peut-il bien disparaître?

Tout le monde se pose cette question en se disant bien qu’il doit y avoir nécessairement plusieurs acteurs de cette mise en scène macabre. Ils savent où se trouve le corps.

Est-il enterré quelque part ? A-t-il disparu d’une autre manière ? En tout cas, ils le savent bien. Et cela montre une de nom- breuses lacunes et l’absence de volonté de l’instruction chargée de mener les investi- gations, une manière manifeste d’étouffer la vérité et de cacher les preuves, comme l’a révélé le procès.

LDB : Plusieurs personnes ont évoqué la frustration de la veuve Bazana déterminée à en savoir plus sur le sort de son mari dès

lors que le procès est focalisé sur Chebeya.

Qu’en dites-vous ?

T. M. : C’est une vérité. Je comprends bien le désarroi d’une famille qui, jusqu’ici, n’a pas pu faire le deuil d’un père ou d’un mari.

Toutes les cérémonies assez impression- nantes n’ont pas été organisées à l’occa- sion de l’enterrement de Floribert Chebeya.

Toute la communauté internationale, de nombreux ambassadeurs et ministres du gouvernement congolais avaient participé au deuil, les pharisiens comme les vérita- bles compatissants. Mais le chauffeur appa- raît comme l’oublié de l’histoire. La dispa- rition de son corps semble lui ôter le droit à une sépulture, à un enterrement. C’est juste le deuil qui lui a été réservé en guise d’hom- mage. En fait, il est très peu cité au tribunal.

Je comprends très bien que sa famille puisse trouver cela injuste, parce qu’un être humain reste un être humain, qu’il soit patron ou chauffeur surtout que c’était éga- lement un membre de la famille Chebeya, un militant de la VSV. C’est bien normal que la famille éprouve ce sentiment. Je serais à leur place, j’éprouverais le même pince- ment au cœur face à cette injustice. Il faut rester très attentif car l’avenir nous renseignera sur la vérité. Comme ce fut le cas avec Lumumba et Mulele. On saura si Chebeya a été exécuté ou tor- turé avant d’être tué. Pour l’instant, il est difficile de connaître la vérité pour n’a- voir pas été sur les lieux. La mort de Che- beya peut être une bavure mais la torture a été préméditée. Le sujet est vraiment sen- sible et au cœur du débat. Mais toujours est-il que le chauffeur aura été sans aucun doute assassiné avec préméditation. C’est un assassinat camouflé. Le jugement por- tera sur l’assassinat et la disparition, puisque les autorités ont délivré un acte de décès après avoir ainsi reconnu que ce chauffeur était bel et bien mort. (À suivre)

Propos recueillis par Nioni Masela

INTERVIEW

Thierry Michel : « Le procès Chebeya est, quelque part, une leçon de démocratie »

Le réalisateur belge a assisté à plusieurs audiences de l’affaire. En exclusivité, il a accordé une interview aux Dépêches de Brazzaville dans laquelle il évoque les raisons de sa présence régulière au Centre pénitencier et de rééducation de Kinshasa, l’ex-prison de Makala.

Thierry Michel en tournage

Les Léopards senior football de la RDC ont conforté leur deuxième place du cinquième groupe des éli- minatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) prévue au Gabon et en Guinée-Équatoriale en 2012.

Au terme de la quatrième journée, les poulains du sélectionneur Robert Nouzaret se sont imposés, le 5 juin, à Port-Louis, face aux Dodos de l’Île Maurice par deux buts à un.

Le technicien français et son adjoint, Otis N’Goma, ont pourtant dû faire face à des absences importantes. Le nouveau capitaine, Youssouf Mulumbu de West Brom- wich Albion (Angleterre) avait signalé sa blessure en toute dernière minute ; Andrea Mbuyi Mutombo de Saint- Trond (Belgique) n’a pas encore pris l’ultime décision d’en- dosser le maillot de la sélection congolaise et, enfin, Mboyo Ilumbe Pélé de La Gantoise (Belgique) n’a pas non plus répondu à la convocation du staff technique.

Face à l’île Maurice conduite par le sectionneur Patel, Robert Nouzaret a titularisé Robert Kidiaba dans les buts.

Éric Nkulukuta, Joël Kimuaki, Pamphile Mihayo Kazembe et Landry Mulemo ont formé la défense des Léopards. Bedi Mbenza, Ilongo Ngasanya Saddam et

Matumona Zola Rumm ont été les trois milieux de terrain chargés d’animer le jeu. Le trio d’attaque a été constitué d’Alain Kaluyitukadioko, d’Yves Diba Ilunga et de Patou Kabangu.

La partie était assez délicate pour les Congolais dans le premier quart d’heure de jeu, avec le penalty concédé à la 10eminute et transformé par l’attaquant Kevin Bru des Dodos. Mais, à la 18eminute, Yves Diba a remis les pendules à l’heure pour les siens, avant le deuxième but de la victoire des Congolais à moins de cinq minutes de la fin de la première période, sur une somptueuse frappe de plus de 25 mètres de l’inévitable Patou Kabangu Mulota du TP Mazembe.

Les Léopards de la RDC comptent désormais sept points après quatre matchs. Grâce au match nul de zéro but partout imposé aux Camerounais, le 4 juin, au stade Hamadou Hayidjo de Yaoundé, le Sénégal renforce son option de se qualifier directement en phase finale de la CAN 2012. Au cours de ce match, Samuel Eto’o a man- qué un penalty à la dernière minute du temps régle- mentaire. Le Sénégal totalise dix points.

Élie-Pierre

ÉLIMINATOIRES CAN 2012

La RDC bat l’île Maurice à domicile

Avec sept points, la sélection congolaise conforte sa deuxième place du groupe 5 devant le Cameroun. Le Sénégal est premier avec dix points.

Le Racing Club de Kinshasa (RCK) tient à arracher une place africaine au terme de la 16eédition du championnat national. Les joueurs du coach Gau- thier Muzangi dit Maboke et son adjoint Kiki Maken- gele affronteront, le 12 juin, au stade des Martyrs de Kinshasa, les Corbeaux du TP Mazembe, récem- ment disqualifiés en Ligue des champions d’A- frique. La rencontre entrera dans le cadre de la 6e journée du tour final de cette édition 2011 du championnat national.

Sponsor du club de Kinshasa, la Rawbank n’a pas lésiné sur les moyens mis à la disposition du club pour atteindre ses objectifs. L’institution bancaire a réservé, apprend-on, une enveloppe spéciale de motivation des joueurs afin de les amener à infliger une première défaite à Mazembe au cours de la compétition. Et RCK semble prêt à relever ce défi au regard de ses presta- tions au championnat de l’Entente provinciale de foot- ball de Kinshasa. En effet, les protégés du président Antoine Kiala occupent actuellement la deuxième place au classement avec trente-neuf points derrière

l’AS V.Club, mais devant Les Stars de Kinshasa, FC MK, AS Dragons, etc. L’année passée, le club avait terminé en deuxième position du championnat d’é- lite de la capitale, raison pour laquelle il participe au championnat national.

RCK a certes connu un début difficile au tour final de la compétition avec une défaite face à V.Club (1-4), au Daring Club Motema Pembe (0-2) et le forfait face à Élima (0-3). Mais, le buteur Jerry Kambu wa Kambu et ses coéquipiers Lundoloki, Iris Sembo, Kamoko Tshatsho, Mike Lutumba, Rudy Makwekwe, Popol Musikieme, Dieu Maziamu, le gardien de but Landu Makiese, Baudric Kiala, Aristote Nsakala, etc., ont fait preuve d’abnégation pour revenir dans la course ; ils ont réussi à glaner six points en deux matchs. La ren- contre du 12 juin contre Mazembe sera donc déter- minante pour la suite de la compétition. Le président Antoine Kiala, le staff technique et les joueurs en sont conscients et comptent sur l’appui sans faille de la Rawbank, le sponsor principal du club.

É.-P.

AVEC LA RAWBANK

RCK veut surprendre Mazembe

Le club bénéficie d’un soutien particulier de son sponsor dans le but d’infliger

une première défaite à l’équipe de Moïse Katumbi, en championnat national.

(2)

RDC - KINSHASA

8

8왘왘I Les Dépêches de Brazzaville n°1259 - Mercredi 8 juin 2011 Les Dépêches de Brazzaville : Vu le

déroulement de l’affaire, pensez-vous réaliser un film à épisodes ou plutôt un long métrage ?

Thierry Michel : Je ne sais pas encore.

Je fais mon travail de journaliste axé sur la récolte des informations, des témoignages en filmant les séances de ce procès. L’abondance de la ma- tière me permettra de faire un bon documentaire qui sera l’objet de ré- flexions profondes sur les mécanis- mes de la justice et des droits de l’- homme dans tous ces pays d’Afrique.

L’expérience ne concernera pas seu- lement la RDC mais toutes ces na- tions où les démocraties sont nais- santes, balbutiantes. Le film pourra faire avancer les choses et être utilisé de par le monde comme un docu- ment historique et un outil pédago- gique. Les autorités politiques, la jus- tice congolaise, les ONG et la société civile y trouveront leur compte. Ce sera un outil de réflexion et de sensi- bilisation important pour tous les ac- teurs de cette tragédie.

LDB : Vous venez d’amorcer le projet du film sur le procès Chebeya alors que vous travailliez sur une toute au- tre réalisation sur le cinquantenaire.

Qu’en est-il ?

T. M.: J’archive l’histoire de la RDC depuis vingt ans maintenant. J’ai, d’ailleurs, récemment sorti un coffret intitulé Mémoires du Congo-Zaïre, fragments inédits. Il raconte l’his- toire du pays à partir de Stanley jus- qu’à la récente guerre de la Gombe entre les milices de Bemba et les for- ces de l’armée gouvernementale. J’y fais un bilan de l’histoire, de la géo- graphie, de l’économie, des traditions et de bien d’autres domaines. Ici, j’ai à nouveau archivé beaucoup de cho- ses. Je l’ai fait sur le cinquantenaire.

Je continue à filmer la renaissance du Katanga, parce que c’est une pro- vince où s’opère une révolution in- dustrielle. Elle sort petit à petit de l’ornière du sous-développement pour devenir une région phare dans le monde. Je filme et aborde aussi d’autres thématiques. Je vais être at- tentif aux faits actuellement en cours avant les élections. Même si je ne sui- vrais pas le parcours de différents ac- teurs politiques congolais, sans ent- rer, d’ailleurs, dans les querelles politiciennes. Ce n’est pas ma démar- che ; la mienne est plus humaniste. Je préfère rester un chroniqueur à la fois de la vie quotidienne et de l’évo- lution du pays. Je suis en définitive sur plusieurs projets parallèles en Ré- publique démocratique du Congo. Je vais vraisemblablement sortir un nouveau film qui sera la continuité de mes chroniques katangaises et bien sûr, de cette chronique judicaire de l’affaire Chebeya.

LDB : Pourquoi vous focalisez-vous ainsi sur la RDC ? Le pays a-t-il un at- trait particulier?

T. M. : Le hasard de l’histoire en justi- fie le choix, parce que j’ai aussi fait des films dans d’autres pays. Je suis passionné par les événements ac- tuels en Iran, j’ai filmé d’autres pays d’Afrique, en Amérique latine, en Russie. Je suis cinéaste et reporter de par le monde. Mais c’est vrai que j’ai fait une rencontre avec ce pays pour lequel je n’avais cependant aucune attache familiale. Ma famille n’a ja- mais été colon et n’est jamais venue en Afrique.Elle n’a, d’ailleurs, presque jamais voyagé en dehors des frontières de la petite Belgique. Donc ma démarche n’a rien à avoir avec une tradition familiale ou une histoire personnelle. C’est une rencontre de

type documentariste, profession- nelle, d’un journaliste avec ce pays au début des années 1990. Je suis arrivé à l’un des moments-clés de son his- toire, c’était l’émergence de la société civile, de la conférence nationale. L’i- solement du pouvoir du président Mobutu par son peuple en révolte et par la communauté internationale,

était grand. On lui reprochait une dic- tature qui durait trop longtemps et n’avait pas effectué des réformes né- cessaires, comme on le voit dans tous les pays arabes aujourd’hui. J’ai été témoin des émeutes, des pillages, du chaos, de la violence, de l’espoir du changement et de la chute du Maré- chal Mobutu. À partir de ce moment- là, je me suis spécialisé. S’il y a bien un pays où je me suis spécialisé plus que les autres, c’est le Congo mais cela aurait pu être le Brésil ou l’Iran.

Il est vrai que ç’a été une rencontre à la fois affective et professionnelle, journalistique et cinématographique.

J’ai noué des liens avec beaucoup de monde. Beaucoup d’acteurs poli- tiques d’aujourd’hui, autrefois oppo-

sants à Mobutu, sont des amis.

LDB: C’est donc le film sur le feu pré- sident Mobutu qui vous a mis sur cette lanceé?

T.M. : En effet,après avoir fait Mo- butu: Roi du Zaïre, un film sur l’his- toire, je me suis aperçu que si j’avais abordé le récit de ce pays, c’est parce qu’il était immense, aux dimensions continentales, avec une diversité de cultures, de paysages, de provinces et de traditions. J’ai alors voulu le dé- couvrir en profondeur. Je l’ai fait par le fleuve au cours d’un long voyage de six mois où j’ai remonté ses 4 371 kilomètres, de Moanda à l’embou- chure du fleuve sur l’océan Atlan- tique jusqu’à la source, à Kilela Ba- landa, à la frontière zambienne. C’est un film que les Congolais ont sans doute apprécié. Après cela, j’ai voulu montrer un aspect lié à l’après-guerre et à l’après-élection. C’était la renais- sance de l’économie d’une province et j’ai réalisé Katanga Business. Pour ce faire, j’ai filmé les principaux ac- teurs, les grands patrons au cœur du Katanga d’aujourd’hui, venus des quatre coins du monde, de la Chine comme du Canada, de la Belgique et de l’Afrique du Sud. Je suis mainte- nant tellement passionné par l’his- toire congolaise qu’il n’y a pas un jour où je ne vais pas sur Internet, de la Belgique, comme très récemment d’Algérie, du Vietnam, du Sénégal ou du Tchad, pour relever les dernières nouvelles de l’actualité congolaise.

Parce que c’est un pays qui sort de trois siècles d’esclavagisme, cin- quante ans de colonisation et de quelques décennies de dictature. Et, aujourd’hui, est en train d’essayer de renaître et je trouve cela magnifique.

J’ai envie de l’accompagner alors qu’il cherche un redéfinir un nouveau pro- jet d’avenir et une nouvelle identité.

LDB : Pensez-vous que par un effet de contagion, le vent du changement de l’Afrique du nord pourrait s’étendre à l’Afrique subsaharienne comme une traînée de poudre ?

T. M. : Je pense qu’il y en a déjà eu. Le Congo ne vient pas de l’immobilisme de l’Égypte, de la Tunisie ou de la Libye pendant des décennies. Ce n’est pas le cas du Congo dont l’his- toire est tumultueuse. La contesta- tion a commencé en 1991 lors de la conférence nationale. Un grand tra- vail a été réalisé et, il ne faut pas le nier, le pays a déjà fait le bilan des an- nées de plomb. À travers cette confé- rence nationale beaucoup de choses ont été dévoilées, révélées. Après des guerres malheureuses ont replongé le pays dans la tragédie et le désarroi.

Ensuite apparut le souffle de la paix et des nouvelles élections. Le pays est en gestation, il n’est pas dans l’immobilisme. Une nouvelle généra- tion de politiciens a pris les rennes du pouvoir sans beaucoup d’expé- riences. La démocratie ne vient pas en un tour de main, il ne suffit pas de claquer des doigts pour l’avoir puis- qu’il n’y a pas de tradition, ni d’ex- périence. Les premières élections démocratiques reposaient sur des promesses. Aujourd’hui les élus sont des hommes et des femmes affublés de promesses. Mais à l’occasion des prochaines élections, le choix se fera en fonction des actes non plus sur la base de simples promesses. Il est clair et urgent que le pays ait des élections à différents niveaux du pouvoir. La gestion démocratique va au-delà de la responsabilité du sommet, du gouver- nement ou du Parlement. C’est aussi celle de chaque cité, chaque ville et chaque province.

Propos recueillis par Nioni Masela

INTERVIEW

Thierry Michel : « Le procès Chebeya est, quelque part, une leçon de démocratie »

(Suite et fin)

L’affiche du prochain film de Thierry Michel.

Comparable à celle d’une star, l’entrée de l’hôte du jour avait été accueillie par de vives acclama- tions. Juste après l’intervention de son orchestre, Aimé Nkanu s’attelait d’emblée à modérer les ardeurs de l’assistance. L’am- biance surchauffée au rythme de quelques figures de danse sous l’animation d’Amina Gospel cé- dait la place à des instants plus calmes de prière lors de l’inter- prétation d’Esprit-Saint. Quatre chants plus tard, la première par- tie du répertoire s’achevait sur les notes de Kumama, le cin- quième et dernier de la série.

L’exhortation du maître de céré- monie Roger Baka avait servi à faire le pont avec la seconde ap-

parition des chantres.

La seconde entrée des choristes et d’Aimé Nkanu apportait une atmosphère plus chaleureuse.

Histoire d’Amour, le titre épo- nyme de l’album célébré lançait un nouvel enchaînement de chansons aux rythmes plus sac- cadés que les airs précédents.

Les cris et danses ont redoublé d’intensité avec Unkuatshishe et Na kobanga te. Enchaînés avec maestria, les trois titres des qua- tre favoris de l’opus ont été repris en chœur par l’ensemble de la salle. Une nouvelle intervention de Roger Baka ralentissait cette exaltation. À la suite des chant- res, le maître de cérémonie a pro- cédé à une vente spéciale de sup-

ports audio et vidéo d’Histoire d’Amour. Vendus à 100 dollars américains la pièce, les premiers exemplaires ont été cédés à ce prix en vue de « soutenir l’œuvre évangélisatrice » de leur auteur et de son orchestre. Puis interve- nait la remise du « prix du droit à la musique chrétienne » de la Fondation pour l’Afrique à aimé Nkanu. Il lui a été décerné en rai- son de son « apport dans la mu- sique chrétienne et de ses avan- cées particulières dans ce domaine », a-t-on souligné.

La troisième et dernière partie du répertoire relancée avec Merci avait plus mis en vedette le chœur et les individualités fémi- nines d’Amina Gospel. Ainsi, in-

différemment, tous les titres exé- cutés dont Na mikabi et Aksanti saana ont permis que ce show chrétien prenne fin dans une am- biance bon enfant. Le public tenu en haleine pendant près de cinq heures avait pleinement participé à la fête. Au fur et à mesure que le concert se déroulait, le salon Congo accueillait du monde. Loin de désemplir, alors qu’il n’y avait plus aucune place assise disponi- ble, le public n’arrêtait pas d’af- fluer. Couvert dans sa première partie par les play-back succes- sifs de Nyna Katalayi, Georges et Annie Nsinga, le spectacle musi- cal du 5 juin avait tout d’une im- portante célébration.

N. M.

CONCERT HISTOIRE D’AMOUR

Un grand moment de célébration et de louange

Le public venu nombreux au salon Congo du Grand Hôtel, le 5 juin, avait vibré au rythme des chansons du dernier album d’Aimé Nkanu et de l’Amina gospel.

La remise du prix du droit à la musique chrétienne à Aimé Nkanu

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

Suite aux renforts de moyens assurés par le volet régional du Plan d’accompagnement et du Plan Marshall, le nombre de formations de demandeurs d’emploi devrait augmenter de 11

Mais allez donc dire à un esclave que désormais il n’appartient plus à son maître vous lui donnerez une liberté dont il ne voudra pas, parce que cette liberté, ce

La MONUC s’est associée aux agences du système des Nations Unies, aux ONG et autres structures œuvrant en faveur du respect et de la promotion des droits des enfants

Vivement préoccupé par les manifestations de violence armée qui se produisent à Kinshasa depuis la proclamation des résultats du premier tour du scrutin présidentiel du 30

Il défend en tous cas fermement la « nouvelle politique économique » :“C’est le Roi qui de sa poche soutient l’Etat, contester à l’Etat les produits de ses domaines,

P ARTIE I ANALYSE DU PAYSAGE TEXTUEL LUSHOIS L e système LittéRAiRe FRANÇAis et L’espAce de LA peRFoRmANce sWAhiLi: Les deuX pôLes d’uN pAysAge teXtueL digLossiQue... h istoiRe

raient de leur mieux ce que cinquante écrivains, au fait de notre action coloniale au Congo, ont pensé de l’homme noir, comment ils l’ont goûté, ce qu’ils

Kinshasa, 13/02 (ACP).- Le ministre de la Santé publique, le Dr Félix Kabange Numbi, a procédé lundi au lancement officiel du recrutement du personnel de l’Hôpital du