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Aux Grands Hommes

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LA CITE AFRICAINE N° 1329 DU 10 AOUT 2018

Le Viseur

(suite en page 15)

25ÈME ANNÉE - N°1329 DU 10 AOUT 2018 -BI-HEBDOMADAIRE -DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B - Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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(Page 5) (Page 11)

(Lire suite en page 16)

Journaliste talentueux devenu un politicien plein d’oppor- tunisme, notre ami TKKM- pour Tryphon Kin Kiey Mulumba, sait prendre date à l’horloge de l’Histoire. Avec des coups portés juste la minute avant que le cours des événements change. En mai 1997, alors que l’AFDL est aux portes de Kinshasa, c’est lui qui porte la voix du gouvernement de tran- sition pour annoncer soi-disant un train de mesures de re- prise en mains du pouvoir , alors qu’au même moment, le pré- sident Mobutu, traqué, prend un vol pour Gbadolite d’où il ne reviendra plus jamais. La sortie de TKKM résonnait en fait comme un chant de cygne. Cette fois encore, c’est lui qui brave et viole la règle commune et dépose en solitaire sa can-

Une victoire pour la démocratie !

Ultimes adieux à Jacques Mbadu Nsitu

Aux Grands Hommes La Nation reconnaissante !

Jacques Mbadu Nsitu di Mavungu est

désormais entré au panthéon des hommes illustres et dignes fils de ce pays. Décédé le 19 juillet dernier à l’Hôpital du Cinquan- tenaire de Kinshasa, il a été porté en terre mardi 6 août, après des hommages sai- sissants rendus à sa personne par le peu- ple congolais tout entier, représenté par ses gouverneurs des provinces. C’est le prési- dent de la République, Joseph Kabila Kabange, en personne, qui a pris la tête du cortège des hommages de la Nation, en allant s’incliner et déposer sa couronne de fleurs devant la dépouille de l’illustre disparu, mardi matin, au Palais du peuple où avait été déposé le corps depuis la veille après-midi.

Sénateurs et députés nationaux, minis- tres nationaux, membres du corps diplo- matique, gouverneurs des provinces, mi- nistres et députés provinciaux ; chefs d’en- treprises ; autorités religieuses et coutu-

mières, amis et connaissances et autres anonymes, ont tenu à rendre l’ultime hom- mage au gouverneur Jacques Mbadu Nsitu dont les témoignages ont été unanimes à saluer, non seulement le dévouement au service de la nation, comme l’attestent les nombreuses réalisations qu’il lègue à la province du Kongo Central au terme de 5 ans de mandat, mais aussi son engage- ment au service de l’homme et du bien.

C’est le lundi que le corps du défunt a été levé de la morgue de l’Hôpital du Cin- quantenaire, en présence d’une impres- sionnante foule d’officiels, parents et amis.

Couleur Blanc lait, couvert du drapeau na- tional qu’il a servi avec passion, le cercueil du gouverneur Mbadu a ensuite été trans- porté au siège du PPRD, pour l’hommage des camarades de son parti. Plusieurs cadres dont le gouverneur André Kimbuta

(Lire en page 3)

Présidentielle 2018

E. Ramazani Shadary :

Le Dauphin « Coup pour Coup »

AVIS D’APPEL D’OFFRES N°89009/SNEL/DG/DAM/

DDM/MEQ/MF

Point de presse du ministre de la Communication et des Médias

Porte-parole du Gouvernement

Sénateur Mabi Mulumba : ‘’ Le Gouverneur Mbadu a fait du Kongo Central une Province pilote parmi

toutes les provinces de la RDC’’

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REQUIESCAT IN PACE LA CITE AFRICAINE

ULTIMES HOMMAGES

(Lire aussi textes en pages 6-7) - Chère Honorable MBADU

MWANGA Yvette et vous tous enfants de l’illustre disparu ici pré- sents;

- Distingués frères et sœurs ; - Mesdames et Messieurs, tous protocoles observés,

Si nous sommes réunis ici aujourd’hui 6 août 2018, c’est pour dire adieu à celui qui fut pour cer- tains d’entre nous, juste une con- naissance, pour d’autres un ami, un parent, un frère, un époux (pour l’Honorable MWANGA MBADU Yvette), un père, un ex Sénateur, un Gouverneur de province, un homme politique, sinon un homme d’Etat: j’ai cité MBADU NSITU Jac- ques, un digne fils de la Province du Kongo Central.

Notre peine est immense à cause de ce décès d’un être si pro- che à plusieurs égards. C’est un moment d’une forte épreuve, d’une forte et légitime émotion, d’une vraie douleur au cœur et à l’âme, ravi- vées de nouveau hélas ! Par la pré- sente cérémonie funéraire, prélude à son enterrement, qui découle des contraintes de l’existence et de l’or- ganisation en société, qui nous contraignent de porter nos morts en terre, selon que nous le dit la Sainte bible : « Tu étais poussière et tu retourneras poussière ».

Et pour moi, celui qui retourne à la poussière aujourd’hui, était un ainé respectable, un père de famille dévoué, un digne Fils du Kongo Central engagé et résolu, un chef de l’exécutif provincial nourrissant et agissant avec passion pour le développement de sa Province, un collaborateur administratif et un homme politique de talent.

Jacques,…. pour l’appeler af- fectueusement-, était un homme affable, un homme de grands dé- fis, un grand stratège, un construc- teur, un homme de réalisations qui laisse beaucoup de projets en chantier. C’était un Baobab, une Bibliothèque qui brûle aujourd’hui, pour parler comme Amadou Hampâté Ba, un célèbre intellec- tuel africain : bref Jacques est une étoile qui s’éteint à l’échelle pro- vinciale et même Nationale.

Paraphrasant la réaction émue du Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Jo- seph KABILA KABANGE, à la nou- velle de son décès, telle qu’expri- mée dans son message de con- doléances en cette douloureuse circonstance, l’illustre disparu était

« un serviteur loyal et engagé de la Nation ».

Oui, c’est pourquoi la Nation, ainsi que l’Assemblée Provinciale Kongo Central, nous lui rendons promptement un hommage mérité pour tous les sacrifices consentis en vue de la matérialisation de la Paix et de la Révolution de la mo- dernité dans la province du Kongo

Eloge funèbre au Gouverneur de la Province du Kongo Central, Jacques MBADU NSITU, prononcé par Léonard

NSIMBA, Président de l’Assemblée Provinciale

Central », dont plusieurs œuvres et ouvrages réalisés pendant son mandat dans la Province du Kongo Central, renverront toujours mieux à la Nation et à la postérité, le té- moignage silencieux, mais pathé- tique de sa passion pour le Kongo Central et la RDC tout entière.

Oui, Jacques MBADU NSITU, Un Serviteur Loyal et engagé de la nation, qui est mort comme on di- rait en jargon militaire, « en service commandé ». Et pour cela, il mé- rite les hommages réitérés de toute la Nation Congolaise, car il est mort non seulement en fonctions comme Gouverneur de Province, mais il est aussi mort à l’occasion de l’exercice de ses Fonctions de Gouverneur de Province ; venu à Kinshasa pour suivre le discours historique du Chef de l’Etat sur l’état de la Nation prononcé ce jeudi 19 Juillet 2018. Sa passion pour le Congo dans les derniers jours de sa vie sur cette terre des hommes, s’est traduite, au-delà de tous les sacrifices qu’il a consentis en vue de la matérialisation de la Paix et de la Révolution de la modernité dans la province du Kongo Central.

Jacques MBADU NSITU a arrosé ses sacrifices d’un bonus, en rou- lant lui-même au volant de sa voi- ture de Boma à Kinshasa.

Sous ce chapitre, il ne serait certainement pas juste de ne pas ajouter à son actif, le bénéfice de ma collaboration personnelle avec lui, comme autorités politiques au sommet de la Province du Kongo Central. Il a su, avec loyauté et fran- chise, collaborer et travailler, avec une passion patriotique dont il a largement hérité de l’initiateur de la Révolution de la modernité, au maintien d’un climat de paix, de convivialité socio-politique, comme gage indéniable de la reconstruc- tion et du développement de la Pro- vince du Kongo Central et de la République Démocratique du Congo tout entière. C’est dans cette optique que nous avons, ensem- ble, reçu pour mot d’ordre, l’appli- cation sans faille, chacun dans l’exercice de ses fonctions au ni- veau de nos Institutions provincia- les respectives du KONGO CEN- TRAL, les instructions sous forme de recommandations permanen- tes du Chef de l’État Joseph KABILA KABANGE, Garant de la Nation , et ce de manière régulière : « la con- solidation de la paix chèrement acquise et la stabilité politique des Institutions provinciales politiques de la province que vous adminis- trez ». Le respect de ces consignes de l’autorité suprême devrait être considéré comme un patrimoine commun », clé de développement de notre province. Nous les avons observées pour l’Assemblée Pro- vinciale du Kongo Central, jusqu’à ce jour.

Grâce à cet esprit de vouloir vi- vre en harmonie, en utilisant les réunions inter-institutionnelles, notamment avec notre Institution l’Assemblée Provinciale du Kongo Central, la Province a bénéficié et réalisé des actions à impact visi- ble et immédiat, dans certains do- maines dont les plus en vue, sont:

- la voirie urbaine de Boma et de Matadi ;

- le bâtiment moderne du Gou- vernorat inauguré par le Raïs ;

- la route N°1 reliant Matadi et Muanda ;

- la reprise des travaux du stade omnisports Lumumba à Matadi, en voie de finition ;

- l’apport des grands investis- sements dans les cimenteries à Songololo, l’usine de fabrication des engrais chimiques à Boma,

- le barrage de Zongo 2, réali- sation du Gouvernement de la Ré- publique et inauguré par le Chef de l’État. La liste ne pas exhaustive.

L’Assemblée Provinciale du Kongo Central a été plébiscitée, meilleure sur la production légis- lative par le PNUD et le Ministère des Relations avec le Parlement, en 2016.

- Chère Honorable MBADU MWANGA Yvette et à vous tous enfants de l’illustre disparu ici pré- sents;

- Distingués frères et sœurs ; - Mesdames et Messieurs, Comment lire ce discours d’en- terrement, ce discours écrit pour un être proche sans que des larmes d’amour et de peine ne nous mon- tent aux yeux ?

Comment lire ce texte d’adieu pour un être cher décédé et pour- tant tellement vivant dans nos cœurs et dans nos souvenirs ?

Tu étais pour nous un modèle de vie… Un exemple à suivre par ta sincérité. Ta mort est pour nous une leçon de vie et une interpellation permanente.

Toutes tes amies et tous tes amis sont là pour toi : tes collabo- rateurs directs et lointains, tes compatriotes, tes frères de pro- vince, et ils présentent leurs sincè- res condoléances à tes parents, frères et sœurs et bien sûr à tes enfants et épouse, désormais veuve, l’honorable MW ANGA MBADU Yvette. Nous ne leur inter- disons pas de pleurer, mais nous pleurons avec eux, car ta mort ino- pinée nous cause tous une dou- leur que rien ne peut mesurer exac- tement ; et cette douleur est du même prix, de la même profondeur que celle de tous ceux qui te sont proches par le sang ou l’union du mariage…C’est pourquoi, Kulutu Jacques, nous pleurons avec eux…….

La tristesse de tes enfants té- moigne que tu étais le meilleur des

pères, le meilleur des papas … Ils te disent papa nous t’aimons, papa nous te t’oublierons jamais…

Je crois aussi les entendre te dire ; « papa, tu nous avais prépa- rés à beaucoup de choses, y com- pris à accepter ton départ un jour car c’est le chemin de tous les hommes, mais nous ne savions pas que la mort te surprendrait à 67 ans à peine et qu’il serait si dif- ficile de t’accompagner à ta der- nière demeure » !

Ces sentiments nous les par- tageons tous, et seul Dieu peut nous en consoler… !

A l’heure de ta mort, il nous reste des milliers de souvenirs de toi pour alimenter chacun de nos jours de vie ….N’est-ce pas toi, qui, af- fectueusement, a attribué des so- briquets à quelques collaborateurs députés provinciaux, tel que, Dame de fer, Ancêtre, Cour de cassation, Autorité morale etc. A moi-même, tu avais amicalement flanqué le pseudonyme sobriquet de « KETUMILE MASIRE », motif pris de ce que d’après toi, je faisais mon- tre de quelque capacité à juguler les antagonismes, à arbitrer cer- tains conflits, et surtout à réconci- lier certains fils et filles de la pro- vince. Serait-ce pour le fait que nous ayons réussi, avec l’aide de Dieu, à amener tous les députés provinciaux à devenir « Ambassa- drices et ambassadeurs pour la Paix universelle »? Dieu seul le sait.

Bref, à ta femme honorable Yvette MWANGA, à tes enfants, à tes petits enfants qui te pleurent, je veux dire la peine et la tristesse de tous ceux qui t’ont aimé.

Leur douleur est la nôtre.

- Distingués frères et sœurs ; - Mesdames et Messieurs ; La perte d’un être cher est une affaire difficile pour le cœur et la vie de chacun d’entre nous. Quelque soit notre rang social, la mort nous guette tous. Nous nous présentons des vœux de prospérité au début de chaque année, puisque nous nous souhaitons mutuellement une longue vie. Mais, si par sa sou- veraineté, Dieu décide de repren- dre l’âme de l’un de nous avant les autres, serait-il un motif pour ceux qui sont encore vivants, de se ré- jouir de la mort d’autrui, quelles qu’aient pu être les divergences politiques ou sociales avec celui- ci ?

Personne ne saurait, ici ou dans notre belle Province du Kongo Cen- trale, se dire définitivement à l’abri de la mort. La Sainte Bible nous dit : nous ne connaissons, ni l’heure, ni le Jour. Il est donc très souhaitable, et même j’engage tous dans cette voie : évitons de nous réjouir de la mort de notre pro- chain. Irai-je dimanche à l’église, à la messe, au Culte, au temple pour prier alors que je me réjouis et que

je fais de méchants commentaires sur la mort de mon prochain ? « La Bible dit : ne te réjouis pas du mal- heur de ton frère… » (Abdias 1 ; 12).

Et Si Le Seigneur Jésus-Christ était présent, il aurait dit : « Que celui d’entre vous qui sait qu’il ne mourra pas se moque du défunt, de sa veuve et de ses enfants ».

Et si quelques-uns ici présents ne le savent pas, j’aimerais rappe- ler que, devant un collège de dépu- tés nationaux, provinciaux et séna- teurs réunis à Mbanza-Ngungu, Jacques MBADU NSITU a de- mandé humblement et courageu- sement pardon à tous ceux qui se seraient sentis lésés par sa poli- tique de gestion et d’administra- tion de la Province, ou même dans ses relations interpersonnelles.

Ce même comportement de la propension au pardon Jacques MBANDU NSITU l’a réitéré lors du 57ème anniversaire de l’Indépen- dance dans sa résidence au cours de son speech devant les invités présents lors d’un diner de cir- constance. Récemment encore, ce fut au cours de la journée de ré- conciliation avec les camarades du parti à Matadi ; cérémonie présidée sous les bons hospices et prési- dence du Secrétaire Permanent, son Excellence SHADARY, sous l’œil bienveillant de quelque nota- bles Kongo, Jacques MBADU NSITU a réitéré ses mêmes sou- haits du pardon.

Ainsi, je supplie tous les fils et filles du Kongo Central, Acteurs politiques et forces vives, ainsi que toute la population, de se montrer solidaires dans un jour de Malheur comme celui-ci qui frappe l’un des nôtres, surtout à la veille des échéances électorales où nous avons besoin d’unité et d’enterrer l’un des nôtres dans le calme, la dignité, le pardon et la réconcilia- tion.

Je me tourne maintenant en dernier lieu vers toi, Ô Cher ainé Gouverneur Jacques, cher grand frère, pourquoi tu es parti ? Dieu seul le sait, à lui soit la gloire…

Et paraphrasant en partie quel- qu’un, je te dirai que « De toi, il ne restera ni une théorie, ni une doc- trine. Il restera le souvenir d’une vie, d’une vie dans laquelle beau- coup de Fils » du Kongo Central peuvent se reconnaitre, s’inspirer de certaines orientations, parce qu’elle exprime mieux que tout au monde ce que notre Province a de plus profond en elle-même et qui sera reconnu en éloges en ton souvenir, dans les années à venir.

Dieu le fera pour toi.

Adieu Jacques MBADU NSITU Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs

Je vous remercie!

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NATION

LA CITE AFRICAINE

Personne ne l’avait vu venir.

Alors que toute la ville bruissait de rumeurs sur les probables dau- phins pressentis pour succéder à Joseph Kabila arrivé fin mandat, Emmanuel Ramazani Shadary, jusque hier simple Secrétaire Permanent du PPRD n’avait ja- mais été cité parmi les favoris en lice pour la candidature de la majorité au pouvoir en vue des prochaines élections présidentiel- les. Mais dans la soirée du mer- credi, c’est son nom qui a été retenu quand le voile du suspense a enfin été levé, au terme de plu- sieurs semaines de conciliabules entre le Chef de l’Etat, Autorité Morale du FCC, et l’ensemble des sociétaires de la mouvance pré- sidentielle.

Jusqu’au bout de la nuit de mardi, Joseph Kabila en maître accompli du suspense, a su de manière magistrale, maintenir tout un pays à bout de nerfs, lais- sant planer le doute jusqu’à quel- ques heures de la fermeture défi- nitive des bureaux d’enregistre- ment des candidatures de la Ceni sur ses réelles intentions. Au point de faire perdre leur latin aux commentateurs de la presse oc- cidentale qui pour la plupart, pré- disaient son intention de se suc- céder à lui-même, en dépit des clauses de la constitution du pays qui l’empêchent de se représen- ter pour un troisième mandat.

D’autres analystes avançaient aussi des noms de ses probables dauphins dans son entourage immédiat, supputant jour et nuit

sur les chances des uns et des autres. Mais au final, c’est sur Emmanuel Ramazani Shadary, auquel personne ne pensait jus- qu’alors, que le Raïs a fini par je-

ter son dévolu, au point de pren- dre tout son monde au dépourvu.

On savait qu’au cas où il dé- ciderait de céder son fauteuil, Joseph Kabila choisirait un homme de confiance et un fidèle parmi les fidèles de son entou- rage. Mais on était loin de pen- ser que ce choix porterait sur un

homme du sérail, issu qui plus est, de sa filiation maternelle dans sa lointaine province du Maniema. En effet, Emmanuel Ramazani Shadary est peut-être,

de tous les prétendants à ce poste qui s’agitaient depuis de longs mois dans l’ombre, celui qui a la gueule de l’emploi et qui rem- plit la plupart des critères atten- dus d’un dauphin appelé, entre autres, à permettre à son mentor de dormir du sommeil du juste, après son départ du sommet du

pouvoir.

Qui est Emmanuel Shadary Né un certain 29 novembre 1960, Emmanuel Ramazani Shadary est le fruit de l’union de

feu Bakali Ramazani et de Mme Sifa Tabu, du Groupement de Kilungay, secteur de Bangu Bangu, territoire de Kabambare, dans la province du Maniema. De son cursus scolaire, on dit que l’homme est un fort en thème qui a accumulé des distinctions dès son école primaire. Aujourd’hui

doctorant de l’Université de Kins- hasa, il maîtrise plusieurs lan- gues, dont le lingala, le swahili, le français, l’anglais et le tshiluba.

Dans sa vie active, il a été tour à tour Assistant, activiste de la Société civile, Vice-Gouverneur puis Gouverneur de la province du Maniema, Co-fondateur du PPRD, Secrétaire Exécutif du parti pré- sidentiel, Député national élu de Kabambare en 2006 et 2011, Di- recteur de campagne du Chef de l’Etat dans le Maniema, Président du Groupe parlementaire PPRD à l’Assembl2e nationale, Vice- Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité et enfin, Secrétaire Permanent du PPRD, jusqu’à mercredi, quand la fumée blanche sortie de la messe basse du FCC, a fait de lui un succes- seur possible de Joseph Kabila à la tête du pays.

Et pour atteindre ses objec- tifs, l’homme ne manque pas d’atouts. Sa faconde naturelle d’abord, qui lui permet de se sentir à son aise dans tous les environ- nements ; sa verve oratoire pour galvaniser les foules ; son entre- gent et la puissante machine de son parti le PPRD, ainsi que le puissant maillage de sa plateforme le FCC à travers toute l’étendue de la République.

Aux critiques qui ne manque- ront pas de s’abattre sur lui du fait du lourd bilan de sa famille politique, il ne fait aucun doute que cet homme saura y faire face le moment venu. Ce n’est pas un hasard si ceux qui le connais- sent d’assez près le surnomment

« Coup pour Coup ».

LOLO LUASU B.

C’est Samuel Kaya Kinzonzi de la FIC (Forces Interprofession- nelles du Congo) qui prend le bâton de commandement de la délégation syndicale nationale de la Société Nationale d’Electricité (SNEL) en remplacement de Ngoy Kayombo Eric.

La cérémonie d’installation officielle s’est tenue vendredi dernier au sein de cette entreprise publique. Les élections organi- sées en date du 9 juillet se sont tenues dans un climat apaisé a indiqué M. Solomo Assoyo, Di- recteur des ressources humaines de la SNEL sa. Le bureau de la délégation syndicale comporte 5 postes qui seront occupés par 05 syndicats qui se sont classés en ordre utile, a précisé le DRH.

Font désormais partie de la délé- gation syndicale nationale 7ème édition 2018-2021 : Samuel Kaya Kinzonzi, président national 103

sièges et 1478 suffrages Forces Interprofessionnelles du Congo ;

Menga Katum, vice-

président Confédération Syndi- cale du Congo (CSC) 45 sièges et 690 suffrages; Shekit Kabote, secrétaire 40 sièges et 615 suf- frages Union Nationale des Tra- vailleurs du Congo (UNTC) ; Kyungu Tshikala, trésorier 35 siè- ges et 572 suffrages Syndicat National des Réformateurs (SYNAR) ; Okanda Unga, con- seiller 15 sièges et 370 suffrages Travailleurs Unis des Mines, Mé- tallurgie, Energie, Chimie et autres industries (Tumec).

Prenant la parole, le nouveau président de la délégation syndi- cale a pris l’engagement solen- nel de respecter les obligations conventionnelles, le maintien en permanence d’un dialogue social, établir un climat de confiance pour le bien être des travailleurs,

le développement de l’entreprise et sa survie.

La nouvelle délégation syndi- cale, tout en sollicitant la colla- boration de tout un chacun, a ras- suré l’assistance que durant ces 3 années à venir elle s’est fixé plusieurs objectifs entre autres : accompagner la direction géné- rale de l’entreprise sur sa vision managériale ; négocier une nou- velle convention collective d’entre- prise ; améliorer le transport des centres enclavés ; sécuriser l’agent SNEL en terme de son cursus professionnel ; motiver le système des assurances mala- dies ; remplacer les effectifs dans les entités opérationnelles par un recrutement ; motiver la formation continue et le renforcement des capacités des agents ; réorgani- ser la politique de remboursement des frais engagés (soins des santé) dans la paie mensuelle des

agents.

Pour sa part le Directeur gé- néral de la SNEL Jean-Bosco Kayombo a rassuré l’assistance de garder une oreille attentive aux revendications et tentera de don- ner une réponse appropriée dans la mesure du possible.

Son souhait, a-t-il indiqué, est de travailler avec une délégation qui s’engage à participer aux ef- forts de redressement de l’entre- prise. Que les délégués syndi- caux s’impliquent dans le chan- gement de comportement profes- sionnel des travailleurs à travers les campagnes d’éducations ouvrières.

En clair, son souhait le plus ardent est que la culture d’entre- prise soit intériorisée par chacun dans le but de bannir les antivaleurs devenues monnaie courante au sein de la société à savoir : le coulage des recettes,

Présidentielle 2018

E. Ramazani Shadary :

Le Dauphin « Coup pour Coup »

Elections syndicales à la SNEL

La FIC l’emporte avec 103 sièges et 1478 suffrages

les raccordements frauduleux, la minoration des index. Pour lui, de telles pratiques privent la SNEL non seulement de ressources fi- nancières nécessaires à la réali- sation de ses objectifs mais aussi la met en difficultés de répondre favorablement aux autres préoc- cupations socioprofessionnelles des travailleurs.

Au regard du défi de compéti- tivité imposé à la SNEL suite à la libéralisation du secteur de l’électricité, que les solutions aux revendications concilient les im- pératifs socioprofessionnels des travailleurs à l’impérieuse néces- sité de veiller au maintien et à l’amélioration de l’outil de produc- tion, gage de la sauvegarde des emplois : « Nous n’avons pas le droit sous quelque prétexte que ce soit, de tuer la poule aux œufs d’or », a-t-il conclu.

Niclette MASANGA

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COMMUNICATION LA CITE AFRICAINE

Mesdames et Messieurs de la presse,

Je devine l’embarras qui aura été le vôtre dans le dé- cryptage de l’actualité politique de ces dernières semaines, tellement elle aura été riche en événements.

En effet, entre :

• les spéculations et les fol- les rumeurs qui ont précédé et suivi le dernier message à la Nation du Chef de l’Etat ;

• les fake news sur les ré- seaux sociaux, notamment le communiqué attribué au Minis- tre des Finances sur la préten- due incapacité du Gouverne- ment à prendre en charge les opérations électorales ;

• les récits fantasmagori- ques sur l’objet de la visite d’Etat effectuée par Monsieur le Président de la République chez Son Homologue de l’An- gola ;

• le bluff et les feuilletons de certains acteurs politiques en mal d’imagination et de visibi- lité avec leurs acolytes depuis un pays voisin et relayés par quelques médias ;

• la mise en cause gratuite et injustifiée des autorités con- golaises dans les déboires d’un de vos confrères en terri- toire zambien ;

• la démentielle course à la montre des « ouvriers critique- tout » de la dernière heure dé- sormais candidats potentiels ou déclarés aux prochaines élections auxquelles ils n’ont pourtant jamais cru.

Bref, il n’y avait plus, pour ainsi dire, qu’à se baisser pour ramasser de quoi se mettre sous la dent dans ce foison- nement d’événements dont l’analyse froide et objective a souvent fait défaut.

Je voudrais, au nom du Gouvernement, fixer définitive- ment l’opinion de manière ra- tionnelle sur ces points.

Mais avant tout, puisque votre profession a été dure- ment éprouvée par la dispari- tion récente de quelques-unes de ses figures marquantes notamment Mesdames Olga Ngyana de Congo Web et Bri- gitte Mopane de la RTNC, je vous invite à vous lever pour garder quelques moments de rec ueillement en leur m é- moire.

(Je vous remercie).

Mesdames et Messieurs de la presse,

Le message à la Nation de- vant le Congrès est un exer- cice c onstitutionnel rituel auquel est astreint le Président de la République pour dresser l’état des lieux à travers un tour

POINT DE PRESSE DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET MEDIAS PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT

(mercredi 08 août 2018)

d’horizon de la situation géné- rale du pays et en dessiner des perspectives d’avenir.

Il vous souviendra qu’une fois c e message annonc é, d’aucuns, en interne comme à l’extérieur du pays, se sont lan- cés dans des spéculations di- vinatoires et des rumeurs in- sistantes allant pratiquement jusqu’à nous écrire à l’avance le « discours-testament » du Président qui devait s’articuler, à les lire ou à les entendre, autour de Son avenir et Son devenir personnels. La suite vous est c onnue. Joseph Kabila a gardé le cap du pres- crit constitutionnel en se limi- tant à un inventaire de la si- tuation du Congo depuis sa prise de fonctions jusqu’à ce jour.

Peu avant ce discours, le Chef de l’Etat avait procédé à la restructuration de nos for- ces armées et de notre appa- reil judiciaire dans le strict res- pect de la légalité. Là aussi : que des commentaires enten- dus ci et là notamment dans certains médias globaux, qui semblent avoir fini par croire qu’ils partagent les compéten- ces régaliennes des institu- tions congolaises au point de vilipender les choix annoncés en la circonstance ou de spé- culer sur le bien-fondé des nominations intervenues dans ces deux secteurs vitaux de la Nation.

S’agissant du dernier sé- jour en Angola du Président, jeudi et vendredi, je m’étonne de ce que, malgré les termes on ne peut plus clairs du com- muniqué final et des déclara- tions des deux Chefs d’Etat devant la presse, certains se soient laissés aller à prétendre que cette invitation était en réalité une convocation du Président devant je ne sais quel tribunal supra national pour y recevoir admonesta- tions et injonctions commina- toires sur la conduite des af- faires de la RDC. Plus ridicule, d’autres ont carrément an- noncé sur les réseaux sociaux la séquestration de notre dé- légation en attendant « des ordres » de certaines puissan- ces occidentales !

Pourtant, sans aucune am- biguïté et avant d’aborder les questions sécuritaires, de dé- fense, de coopération écono- mique bilatérale et de dévelop- pement, le président angolais avait tenu à réaffirmer le prin- cipe de non interférence dans les affaires intérieures de la RDC se limitant à féliciter Son homologue congolais pour le brio avec lequel il conduisait le processus politique dans son

pays et à souligner les grands progrès ainsi que les avan- cées spectaculaires dudit pro- cessus.

Mesdames, Messieurs, Un hasard du calendrier a fait qu’au moment où nous nous trouvions avec le Prési- dent à Luanda, le Congrès américain adoptait un projet de loi durcissant les sanctions à infliger à quiconque serait im- pliqué dans des interférences extérieures dans le processus électoral des USA, en réaction à des allégations d’interféren- ces de la Russie dans les der- nières élections américaines.

Cette information mérite d’être méditée par les Congolais. La question est de savoir si la souveraineté en matière des élections que nous revendi- quons ne serait bon que pour certains et pas un principe uni- versel à tous les États. Le Gou- vernement et toutes les forces qui le composent restent con- vaincus que nous, Africains et Congolais, devrions écrire no- tre histoire nous-mêmes, chez nous et ne plus accepter les interférences des autres qui se prennent pour les maîtres du monde tout en refusant les in- gérences extérieures dans leurs affaires intérieures et particulièrement dans leurs processus électoraux.

Un quotidien paraissant à Kinshasa a écrit il y a quelques jours que la nomination ré- cente d’un nouvel ambassa- deur américain en RDC serait, (je cite) « un avertissement pour le pouvoir de Kinshasa qui doit lire les signes de temps ». Nous nous interro- geons sérieusement sur ce que cela veut dire et nous nous insurgeons contre cette ten- dance à en rajouter à la psy- chose inutile, dévalorisante et contre-productive dans la- quelle vivent les Congolais depuis 1960. La RDC dispose d’excellents professionnels de médias. J’en vois quelques uns ici. Peut-être devraient-ils penser un jour à éditer un manuel à l’usage de leurs pairs ou à procéder au recyclage de ceux qui paraissent ignorer même les procédures élémen- taires de nomination d’un Am- bassadeur pour représenter son pays auprès d’un Etat tiers.

Mesdames et Messieurs, Les semaines qui viennent de s’achever auront aussi été marquées par une accéléra- tion du processus électoral.

Longtemps décriée, la CENI a vu débouler des milliers de candidats aux élections géné-

rales programmées pour le 23 décembre prochain, des élec- tions auxquelles ses détrac- teurs n’ont jamais donné la moindre chance de se tenir mettant systématiquement en cause la bonne foi du Chef de l’Etat et du Gouvernem ent dans leur volonté de la soute- nir dans cet exercice démocra- tique qui est pourtant devenu bel et bien inéluctable. Appa- remment le vent a tourné puis- que les sceptiques d’hier sont devenus des convertis zélés prêts à affronter les urnes.

Tant mieux pour notre démo- cratie que d’aucuns continuent néanmoins de regarder avec une condescendance mépri- sante lorsqu’ils ne se lancent pas dans des tentatives déses- pérées d’en compromettre la bonne fin. C’est le cas de ce faux compte Twitter créé déli- bérément pour faire circuler un faux poster du Ministre des Fi- nances pour faire croire que le Trésor n’était pas en me- sure de couvrir les charges de l’organisation des élections et qui a été sèchement démenti par le Ministre Yav.

Sur un autre registre, on a assisté au retour à Kinshasa dans le calme du Sénateur Jean-Pierre Bemba récem- ment acquitté par la CPI où il était envoyé, faut-il le rappe- ler, suite à des plaintes de su- jets non Congolais et avec le concours des autorités d’un pays européen et non des autorités de la RDC que quel- ques exaltés essayent de ren- dre responsables des déboi- res vécues par ce compatriote il y a 11 ans.

Eclipsé sans doute par ce retour de M. Bemba, un autre acteur politique s’est mis en tête de se lanc er à corps perdu dans une fuite en avant pour transformer son engage- ment non tenu de se présen- ter à la Justice congolaise de laquelle il avait obtenu une autorisation d’aller se faire soi- gner à l’étranger en un pathé- tique show médiatique autour du dépôt d’une candidature hypothétique à l’élection pré- sidentielle, une candidature pour laquelle des groupes d’in- fluence étrangers mais aussi nationaux (CENCO et ses dé- membrements) se font des avocats zélés au mépris de la Constitution tout en s’ap- puyant sur l’Accord du 31 dé- cembre 2016 qui fait du res- pect de la Constitution le so- cle de toute sa mise en œuvre.

Pour donner un semblant de consistance à ce jeu, lui et ses am is ont dans un premier temps inventé une fausse de- mande d’autorisation d’atter-

rissage jamais envoyée à l’Autorité de l’Aviation Civile avant de prétendre fausse- ment avoir été empêché d’en- trer en RDC en fabriquant des faux communiqués attribués sans précision ni source claire tantôt à « des autorités zam- biennes », tantôt à « des auto- rités congolaises » non autre- ment identifiées pour des rai- sons évidentes. Une vraie farce. La vérité est simple, ce monsieur ne s’est jamais pré- senté du côté congolais de la fron- tière à Kasumbalesa ni vendredi, ni samedi derniers. Il s’est limité à se pavaner en territoire zambien sans traverser ou même appro- cher de la ligne de démarcation frontalière pour se présenter à une quelconque autorité congolaise.

Par ailleurs, aussi bien la PNC, la DGM que la DGDA confirment que notre frontière avec la Zam- bie n’a jamais été fermée vendredi et samedi. Bien au contraire, ven- dredi elle était ouverte jusqu’à 19h00’, 30 minutes après l’heure normale de fermeture et samedi plus de trois heures au-delà des heures normales de fermeture.

Tout le reste relève de simples ragots et de rumeurs.

C’est dans cet imbroglio qu’un de vos confrères, sans doute abusé par ces contre-vérités et soucieux d’en avoir le cœur net, était allé à sa rencontre en com- pagnie de quelques autres com- patriotes sans s’être conformé au préalable à la législation sur l’en- trée et le séjour des étrangers dans un autre pays. Naturelle- ment, ils ont été interpellés par les autorités zambiennes et re- mis dans le cadre des relations de bon voisinage et de coopéra- tion aux autorités congolaises qui, estimant que l’incident était de peu de gravité, les ont relaxés après audition sur PV à Lubum- bashi. Curieusement, leur inter- pellation en Zambie et leur identi- fication par nos services de Po- lice dont c’est un devoir élémen- taire à Lubumbashi ont valu une volée de bois verts au Gouverne- ment congolais par des activis- tes politiques qui se sont épou- monés à mettre les conséquen- ces de l’imprudence de ce groupe en Zambie sur le compte des ser- vices relevant du Gouvernement congolais accusés à tort de les avoir prétendument « enlevés ».

Une attitude et des propos qui n’honorent et ne profitent ni à la consolidation de l’exercice de la démocratie ni à la crédibilité des lanceurs d’alertes dont tout Etat de droit a un réel besoin.

Je vous remercie.

Lambert MENDE OMALANGA Ministre de la Communica-

tion et Médias Porte-parole du Gouverne-

ment

(5)

COMMUNICATION

LA CITE AFRICAINE

Société Nationale

d’Electricité S.A.

1. La Société Nationale d’Electricité SNEL SA a décidé de procé- der à l’acquisition des disjoncteurs moyenne et basse tension pour la reconstitution de stocks.

2. A cet effet, La Société Nationale d’Electricité SNEL SA, con- formément à son plan de passation des marchés, sollicite des offres, sous pli fermé, de la part des candidats intéressés, en vue d’exécuter le marché des fournitures, suivant la description con- tenue dans le présent Dossier d’Appel d’Offres.

3. La passation de ce marché est conduite par Appel d’Offres Ouvert.

4. Ce marché est constitué de trois lots :

- Lot 1 : Fournitures des disjoncteurs, livraison CIF Matadi ; - Lot 2 : Fournitures des disjoncteurs, livraison CIF Bukavu ; - Lot 3 : Fournitures des disjoncteurs, livraison CIF Kasumbalesa/

Lubumbashi.

5. Le Dossier d’Appel d’Offres peut être obtenu au Département des Approvisionnements et Marchés, sise 2831, avenue de la Jus- tice, commune de la Gombe, Kinshasa/République Démocratique du Congo, contre présentation du bordereau de versement ban- caire à la Raw Bank aux numéros des comptes FC 01000015694-36 ou USD 01000015695-33, d’un montant non remboursable de deux cent dollars américains ($US200) ou l’équivalent en franc congolais (CDF) au taux du jour. Il peut être transmis par voie électronique, contre présentation de la preuve de paiement. Les frais d’envoi du Dossier d’Appels d’Offres par voie électronique sont en sus et à charge des candidats. Les offres devront demeurer valides pendant une durée de 120 jours à compter de la date limite de soumission.

6. Les offres, rédigées en langue française, devront être dépo- sées sous pli scellé, à l’adresse sus indiquée au plus tard le 21 Août 2018 à 12 heures locales, en quatre (4) exemplaires dont l’original et trois (3) copies clairement marquées. Sur l’enveloppe contenant la soumission, seront inscrit le numéro du présent Ap- pel d’Offres et l’intitulé du marché à savoir :

« 89009/SNEL/DG/DAM/DDM/MEQ/MF : FOURNITURE DES DISJONCTEURS BASSE ET MOYENNE TENSION POUR LA RECONSTITUTION DE STOCKS SNEL SA » ainsi que la men- tion « A N’OUVRIR QU’EN SEANCE PUBLIQUE ».

Une version électronique de l’offre sur clé USB est exigée. Les offres remises en retard ne seront pas acceptées.

7. Les exigences en matière de qualification, sous peine d’irrece- vabilité de la soumission, sont :

AVIS D’APPEL D’OFFRES N°89009/SNEL/DG/DAM/DDM/MEQ/MF

Objet : FOURNITURE DES DISJONCTEURS BASSE ET MOYENNE TENSION POUR LA RECONSTITUTION DE STOCKS SNEL SA

a) Pour les entreprises locales

Sur le plan administratif, l’offre devra contenir : - Le statut notarié de l’entreprise ;

- Le formulaire d’immatriculation au Registre de Commerce et Crédit Mobilier (RCCM) ;

- Le certificat d’Identification Nationale ;

- L’attestation de situation fiscale en cours de validité ;

- L’attestation d’affiliation à l’INSS et les preuves de paiement des cotisations.

b) Pour les entreprises étrangères

- Copies des preuves de l’existence juridique de l’entreprise ; - Adresse physique, numéros de téléphone et e-mail.

C) sur le plan technique, le soumissionnaire doit :

- Justifier d’une expérience avérée dans les fournitures générales et/ou spécifiques ;

- Justifier que les fournitures sont conformes aux spécifications techniques, déterminer leur provenance, qualité, garantie, fournir la documentation y afférente, des fiches techniques, et les certifi- cats d’assurance qualité.

d) Capacité financière :

- justifier d’une capacité financière à couvrir une telle offre dans le délai imparti :

- fournir les états certifiés de trois dernières années (2016, 2015 et 2014).

8. La séance d’ouverture des offres, en présence des représen- tants des candidats qui souhaitent y assister, aura lieu à la date indiquée au point 6 à 14 heures à l’adresse mentionnée au point 5.

Je vous prie d’agréez, Messieurs, l’assurance de ma considéra- tion distinguée.

Fait à Kinshasa, le 23 JUL 2018

(6)

REQUIESCAT IN PACE LA CITE AFRICAINE

ULTIMES HOMMAGES

Honorables, Excellences,

Mesdames et Messieurs, Bien chers Membres de la grande famille Ne-Kongo,

Le 19 juillet dernier, quand le peuple congolais tout entier et l’ensemble de ses dirigeants avaient l’esprit tourné vers Kins- hasa dans l’attente fébrile du dis- cours de Son Excellence Mon- sieur le Président de la Républi- que, Chef de l’Etat, sur l’état de la Nation, est tombée brusque- ment la triste nouvelle du décès de Son Excellence Jacques MBADU NSITU, Gouverneur du Kongo central. Au départ, j’ai cru à une simple rumeur. Mais hélas, le temps a fini par démontrer que c’était une vérité.

Pourtant la veille, j’avais échangé avec lui, avant son dé- part de sa résidence de Boma pour Kinshasa !

A la suite de cette triste nou- velle, je me suis senti abandonné et désemparé. Soudain, j’ai vu mes larmes couler ! Devant mes charges constitutionnelles, je me suis ressaisi et j’ai demandé au Très Haut de donner la force et le courage d’annoncer officiellement sa mort, de maintenir l’émotion des filles et fils du Kongo Central et d’organiser des obsèques di- gnes de sa personne.

A l’émotion qui nous a enva- his tous, s’ajoutent la conster- nation, la triste et même la ré- volte. La révolte de voir le destin nous archer de manière aussi bru- tale qu’inattendue celui que nous appelions affectueusement ‘’Jac- ques ba moyens’’.

La vie qui nous est donnée est le bien le plus précieux que nous puissions posséder, et lorsqu’elle est reprise d’une manière brutale, nous sommes confrontés à l’inac- ceptable voire à l’inadmissible.

Tout homme craint de mourir ! Oui, la mort est insupporta- ble ! Oui, la mort est terrible ! Oui, la mort est affreuse, cruelle ; la mort nous blesse à mort.

Certes la crainte de la mort est le sentiment le plus partagé. Ce- pendant, nous installer dans cette crainte, c’est nous offrir un des- tin pire que la mort. La mort doit être parfois une délivrance pour celui qui meurt. C’est par sa mort qu’un homme révèle au monde et aux siens sa dignité et sa gran- deur. La mort n’efface pas l’être aimé étant donné que son souve- nir est une résurrection perma- nente de son être.

‘’Les morts sont des invisi- bles, ils ne sont pas des ab- sents’’, disait Saint Augustin.

D’une grande personnalité, j’ai appris que les grands hommes ne nous quittent pas. Les grands hommes ne partent jamais. Leurs âmes immortelles transcendent le temps. Leurs esprits éclairent longtemps le chemin pour les générations futures et leur servent

- Excellence Monsieur le Pré- sident de la République, Chef de l’Etat

(Avec l’expression de mes hommages les plus déférents)

- Honorable Président de l’As- semblée nationale

- Honorable Président du Sé- nat

- Excellence Monsieur le Pre- mier Ministre,

- Honorables Députés et Sé- nateurs,

- Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gou- vernement central

- Messieurs les Gouverneurs des Provinces et chers collègues, - Honorables Députés provin- ciaux,

- Mesdames et Messieurs les Ministres provinciaux,

- Chère Madame Mbadu - Chers Enfants Mbadu -Chers Membres de la Famille - Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités,

Nous avons tous été surpris, choqués et attristés par la brus- que disparition, le 19 juillet 2018, de notre collègue Jacques

Discours du Gouverneur intérimaire du Kongo Central à l’occasion de l’hommage officiel rendu au GOUVERNEUR JACQUES MBADU NSITU

de guide.

Même si nous sommes abat- tus, prenons courage, car de l’il- lustre disparu, chacun de nous gardera divers souvenirs. Albert de Musset disait : ‘’C’est quelque- fois en perdant ceux qu’on aime qu’on sent combien on les aimait’’.

Cher Mbuta,

Te voilà prendre le chemin qui te mène tout droit vers l’au-delà ! Tu as pris l’option la pus fatale qui puisse exister sur cette terre des hommes ; celle de fermer dé- finitivement les yeux, laissant derrière toi une famille inconsola- ble, une veuve meurtrie, des en- fants désemparés, des nièces et neveux, cousins, cousines à ja- mais attristés.

Etant son colistier, je l’ai vu devenir le 31ème Gouverneur du Kongo Central le jour de notre in- vestiture par le Chef de l’Etat.

Depuis, il est devenu pour moi un grand frère, mieux ‘’ un nkazi’’, comme je l’aimais bien l’appeler.

Durant notre mandat, j’ai com- pris qu’il avait placé sa vie sous le signe du combat ; combat pour sa chère province, pour la ville de Boma, une ville historique à la- quelle il était passionnément at- taché et dont il connaissait tou- tes les routes, tous les coins et recoins, qu’il parcourait inlassa- blement.

Je m’incline donc devant ce- lui qui fut un homme d’Etat, qui a fait preuve de courage, du sens de l’honneur et qui a brisé les bar- rières de la peur ainsi que de l’échec.

Mbuta Jacques,

A ce titre, j’ai beaucoup ap- pris de vous. J’ai su m’adapter à votre style de travail, rendant ainsi normale notre collaboration sur fond des valeurs fondatrices de notre culture Kongo, dans l’inté- rêt de notre chère Province.

Cher ainé, tu peux te rassu- rer, là où tu es parti, à côté des Gouverneurs de notre Province Faustin Vital MUANDA, Bruno NDALA, Marcel DERIKOYE TITA NGINDO, BIEYA MBAKI, et Cé- sar TSASA DITUMBA, de toute ma sympathie, reconnaissance et gratitude.

Qui ignore donc votre généro- sité ? Qui ne sait pas pourquoi vos élus vous appelaient affectueu- sement ‘’Jacques ba moyens’’, le vieux jacques, toujours prêt à par- tager !

Vous aviez étudié la gestion et saviez qu’il fallait créer des ri- chesses pour améliorer les con- ditions de vie de la population.

Sous votre leadership, la Pro- vince du Kongo Central a trouvé les moyens de renouer avec la grande et vieille tradition des grands ouvrages et de grandes réalisations. En cela vous aviez rejoint la vision de grandeur et de

modernité prônée et mise en œuvre par Son Excellence Mon- sieur le Président de la Républi- que, Joseph Kabila Kabange.

Sous son impulsion, vous avez construit le nouveau bâtiment du Gouvernorat, appelé communé- ment ‘’ Bâtiment Androïde’’, et amorcé la construction du Stade Lumumba de Matadi dont le taux d’exécution de travaux est estimé à 80%. Le Seigneur vous a ac- cordé la grâce d’assister à l’inau- guration du barrage de Zongo II par Son Excellence Joseph Kabila Kabange, Président de la République. Bâtisseur, vous l’avez effectivement été. Tous ceux qui ont des yeux pour voir témoigneront de la réhabilitation, de l’asphaltage et de la moderni- sation de la route Matadi-Boma (120km), de la route Boma- Moanda (120km). Votre souci pour le développement économi- que de la Province du Kongo Cen- tral ne sera pas démenti. Vous avez accompagné la naissance de deux nouvelles cimenteries (CIMKO et PPC BARNET) dans le territoire de Songololo.

Vous avez convaincu et ras- suré les investisseurs Philippins quant à la construction d’un Port Maritime en aval du Pont Maré- chal à Matadi, sous la dénomi- nation de ‘’MATADI GETAWAY TERMINAL’’, MGT en sigle.

Vous aviez aussi personnelle- ment encouragé de l’avènement de LEREXCOM PETROLEUM,

ainsi que de l’implantation de l’Usine TRIOMF RDC de Boma.

Mbuta Jacques, Nkazi Mbadu,

Vous avez vécu dans l’am- biance remuante d’une famille nombreuse. Vous êtes allé au- delà. Derrière vous, vos enfants viennent de perdre un père aima- ble et attentionné.

J’aimerais, au nom du gouver- nement Provincial et de la popu- lation du Kongo Central, présen- ter mes condoléances les plus at- tristées à Maman Yvette, votre tendre épouse, et à tous vos en- fants. Je pense particulièrement à ceux qui n’ont pu nous rejoin- dre et qui viendront, le moment venu, s’incliner sur votre tombe.

J’aimerais à cet instant où je vous dis nos adieux, remercier Son Excellence Monsieur le Pré- sident de la République, qui a compati au malheur qui nous a frappés, a soutenu l’organisation du deuil et des obsèques.

Mirabeau n’a-t-il pas dit dans l’éloge funèbre à Benjamin Fran- klin, en 1970 que ‘’les Nations ne doivent porter que le deuil de leurs bienfaiteurs’’ !

Nos remerciements s’adres- sent au Comité d’organisation des obsèques, sous la houlette du Gouverneur André Kimbuta, doyen des Gouverneurs, et à tous nos collaborateurs de la Province du Kongo central impliqués dans les préparatifs.

Que tous les Gouverneurs de Province qui ont fait le déplace- ment de Kinshasa pour conduire leur collègue à sa dernière de- meure trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude pour leur assistance tant matérielle que morale.

Mbuta Mbadu ne cessait de me répéter sa devise : ‘’vaincre le mal par le bien’’. J’aimerais nous inviter tous à souscrire à cette devise humaniste, pour conduire notre Province vers des lende- mains de paix, de convivialité et de développement.

Pour ma part, j’invite solennel- lement tous les Ne kongo, hom- mes politiques, opérateurs éco- nomiques, clergés, société civile, jeunes et vieux, au travail, à l’unité, à la cohésion, et au dé- passement de soi pour bâtir en- semble un Kongo Central nou- veau, fort et prospère. Unis, nous vaincrons ; divisés, nous échouerons ! ‘’Bakutakana, banunga’’, dit un adage Kongo.

Mbuta Mbadu,

Je vous souhaite un bon voyage vers le village de nos an- cêtres ! Je garderai toujours de vous votre sens de l’honneur, vo- tre courage et votre détermination à briser les barrières de la peur et de l’échec.

Adieu Mbuta Mbadu ! Que la terre de nos ancêtres vous soit douce et légère !

Adresse de M. André KIMBUTA, Gouverneur de la Ville de Kinshasa et

Doyen des Gouverneurs de Province

MBADU NSITU, Gouverneur du Kongo Central.

Je voudrais, au nom de tous les Gouverneurs des Provinces, saluer et remercier Son Excel- lence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, pour les funérailles dignes qu’il a offertes à notre collègue. Excel- lence Monsieur le Président de la République, nous vous en som- mes très reconnaissants.

Je voudrais aussi dire un tout grand merci à toutes les qui ont participé à l’organisation de ces obsèques à différents niveaux, ainsi qu’à vous tous venus nom- breux rendre un ultime hommage à l’illustre défunt.

Son Excellence Monsieur le Vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur nous fera, tout à l’heure, l’honneur de prononcer l’oraison funèbre, nous l’en remer- cions très sincèrement. Le Gou- verneur a.i du Kongo Central fera quant à lui l’éloge funèbre de no- tre cher collègue.

Cher Jacques,

La mort a certes mis un terme

à ta vie sur terre, mais elle ne sera jamais capable d’effacer ou d’anéantir les innombrables sou- venirs que chacun de nous gar- dera de ta personne, de ton en- gagement à vaincre le mal par le bien (comme tu aimais à le dire), et de ta détermination à matéria- liser , dans ta Province du kongo central, la vision politique de la plus Haut Autorité du pays.

Toutes tes actions et initiati- ves, nous en sommes convain- cus, parleront de toi aux généra- tions présentes et futures.

Et comme le dit si bien Jean Cocteau : ‘’Le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vi- vants’’.

Voilà ce message que nous, tes collègues, avions pensé te délivrer et que nous traduirons dans les quatre langues nationa- les du pays.

- Alphonse NGOY KASANJI le dira en langue luba.

- André KIMBUTA le fera en lingala et kikongo et

- Julien PALUKU le traduira en swahili.

Au revoir cher ami !

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Page 7

LA CITE AFRICAINE REQUIESCAT IN PACE

ULTIMES HOMMAGES

Quelqu’un venait de décréter la mort de la mort. Il a suscité tellement d’espoir que la nouvelle est restée coincée dans la pous- sière des bibliothèques, tant elle ne devrait que rester l’apanage de ceux qui lisent et des initiés de la biotechnologie et de la nanotechnologie, avec les pers- pectives qu’elles ouvrent.

Le docteur Laurent Alexandre pense qu’une révolution est en cours, la révolution de la vie. Ou,

‘’comment la biotechnologie va bouleverser l’humanité’’. Pour lui, la génomique et les thérapies gé- nétiques, les cellules souches, la

nano-médecine, les

nanotechnologies réparatrices, l’hybridation entre l’homme et la machine sont autant de techno- logies qui vont bouleverser en quelques générations tous nos rapports au monde. De l’homme réparé à l’homme augmenté, il n’y a qu’un pas qui sera inévitable- ment franchi.

Mais en attendant la mort de la mort, c’est elle qui fait encore des dégâts parmi nous. En atten- dant qu’elle décède, elle est en- core toute puissance, car elle vient de frapper une fois encore.

Terrassant l’un des nôtres, nous convoquant par la même occa- sion au rassemblement dans un cortège de pleurs, de larmes, de cris, de douleurs, de tristesse, d’affliction, d’amertume, de con- trition, d’éplorement, de peines…, elle nous somme de nous réunir autour d’un de nôtres, affalé, gi- sant dans une caisse sans rous- péter, malgré les sirènes striden- tes qui annoncent le deuil.

C’est finalement le Président de la République qui a raison, lorsque dernièrement il nous rap- pelait cette implacable vérité: « Comme quoi, disait-il, nous ne sommes que des hommes, c’est- à-dire des êtres fragiles, frêles créatures, prêtes à s’effilocher comme une paille sèche qui, en un instant, disparaît de la terre quand la mort vient à frapper. Pre- nez donc soin de vous », nous conseillait-il avec profonde saga- cité.

La mort, encore elle, vient nous rappeler la condition hu- maine : la finitude de notre exis- tence. Mais, elle a beau nous côtoyer, elle a beau être si pré- sente partout, quand elle frappe, nous semblons en découvrir le caractère cruel. On a beau savoir qu’elle est irréfragable, irrémédia- ble, inéluctable, elle nous sur- prend toujours par la virulence et l’insolence avec lesquelles, elle fait intrusion dans nos vies. S’il ne s’agissait que d’interférence, on se serait consolés. C’est un

Oraison du Ministre de l’intérieur :

ODE ET ELOGE FUNEBRE A UN GRAND COMMIS DE L’ETAT, JACQUES MBADU

terme qu’elle vient mettre à la vie, car elle est cessation de vie. Le dictionnaire définit le verbe ‘’mou- rir’’ en termes de : cesser de vi- vre, cesser d’exister, perdre la vie.

Lorsqu’on entend quelqu’un dire qu’il est mort, c’est qu’il le dit au figuré. Au propre, la chose ne se conçoit guère, à moins que quel- qu’un le dise d’autrui. Car mourir c’est se taire à jamais. La mort est si abominable qu’elle donne l’impression d’empêcher notre éternité. Si elle arrête la vie, est- ce elle qui est éternelle ? A l’in- verse, pouvons-nous espérer que la vie mette un jour fin à la mort ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi cette asymétrie : la mort met fin à la vie, mais nous ne pensons jamais exprimer un cas de vie qui mettrait fin à la mort.

On a beau dire « mort où est ta victoire ? », elle semble tou- jours remporter la palme. Accor- dons-lui son succès apparent, sa victoire supposée. Mais, interro- geons-nous quand même sur un aspect : dans quel ordre faudra-t- il mourir ? Parce que tout semble incompréhensible ; le sort de l’homme est scellé par ce mons- tre hideux qui se donne des droits immérités sur la vie qui s’est constituée sans elle. En tout état de cause, aucune mort n’est belle pour que l’humain l’implore. Le suicidaire règle une autre ques- tion, pas celle de l’amour de la mort. On ose dire mourir de sa belle mort, mais on avoue qu’aucune mort n’est belle. Car la mort est d’une laideur repous- sante. Elle est potentate. On ne réussit qu’à en retarder ou en re- pousser l’occurrence. Mais à la fin, elle emporte toujours toute la mise.

Comme le poète, ne pourrions- nous jamais jeter l’ancre un seul jour sur l’océan des âges ? Tou- jours poussés vers de nouveaux rivages dans la nuit éternelle, em- portés sans retour, … Ne pour- rions-nous pas trouver un détour

? La contourner pour que Dieu fasse passer la coupe de nos lè- vres ? Bossuet écrivait dans le Sermon sur la mort : « C’est une étrange faiblesse de l’esprit hu- main que jamais la mort ne lui soit présente, quoiqu’elle se mette en vue de tous côtés, et en mille for- mes diverses. On n’entend dans les funérailles que de paroles d’étonnement de ce qu’un mortel est mort. Chacun rappelle à son souvenir depuis quel temps il lui a parlé, et de quoi le défunt l’a entretenu, et tout d’un coup il est mort. Voilà, dit-on, ce que c’est que l’homme ! Et celui qui le dit, c’est un homme, et cet homme ne s’applique rien, oublieux de sa

destinée ! Ou s’il passe dans son esprit quelque désir volage de s’y préparer, il dissipe bientôt ces noi- res idées ; et je puis dire, Mes- sieurs, que ces mortels n’ont pas moins de soin d’ensevelir les pen- sées de la mort que d’enterrer les morts mêmes. »

Si la mort suscite autant d’émoi, c’est que nous n’accep- tons pas qu’elle soit dans notre nature. Si elle est étrangère, d’où vient-elle pour déranger notre quiétude ? Si elle est si attachée à l’homme, pourquoi provoque-t- elle tant de tristesse ? Si la vie sur terre ne valait rien, pourquoi le départ vers l’au-delà nous met- il sens dessus-dessous ? Qu’un mortel meurt, c’aurait été la chose la plus logique. Mais nous pleu- rons parce que nous nous savons éternels. La mort est comme un virus qui corrompt nos cellules au point d’entraver l’élan vers un mieux-être, un plus-être, un ailleurs meilleur. Même le Christ pleura. La mort, quel culot ! Elle provoque une angoisse suffo- cante, toute notre vie durant. Rien qu’à penser, on arrête de penser, car l’émoi qu’elle suscite est d’une brutalité désarmante.

Elle est comme la mathéma- tique : incompréhensible pour plu- sieurs, plus par peur que par in- suffisance cognitive. On la côtoie, mais on la craint au point de ne point la comprendre totalement.

Alors que nous sommes le pays de l’os d’Ishango. Nous devrions penser en mathématiques pour asseoir nos convictions et nos certitudes même sur la cruelle réalité de la mort. Si elle est asymptote, ce qu’on la conçoit en tant que droite à une courbe, de sorte que lorsque l’abscisse ou l’ordonnée tend vers l’infini, la dis- tance de la courbe tend vers 0.

Elle pose des limites à la vie sans toutefois nous faire oublier que la vie vient de moins l’infini et tend vers plus l’infini. En arithmé- tique, la mort soustrait sans ad- ditionner, divise sans multiplier.

Elle ne résiste à aucun raisonne- ment logique. Elle prolifère en nombres irrationnels. Ses struc- tures ne répondent à aucune géo- métrie connue. Sa trigonométrie ne nomme ni les côtés du trian- gle, ni ne permet de relier les fonctions de cosinus, sinus et tangente.

Elle est à géométrie variable, car elle nous impose l’horizonta- lité alors que la verticalité a été notre lot pour avoir vécu en sta- tion debout. Elle enfouit sous terre ce qui a été à la surface.

Elle transforme le carré en sphère, la droite en ellipse, la li- néarité en rotondité, elle fait flé-

chir ce qui était droit. Son algè- bre demeure à plusieurs incon- nues. Sa logique est tout simple- ment illogique, car personne n’en saisit ni la pertinence ni la raison, encore moins la passion. Elle est tueuse. Ses logarithmes sont aussi normaux, car la puissance à laquelle on élève un nombre fait que plus on est nombreux plus la mort est fréquente. En effet, l’échantillon étant élevé, la proba- bilité de l’occurrence augmente.

Plus l’horizon de l’homme s’élar- git, plus les contacts avec la mort se multiplient. Sa probabilité est de plus élevée, car elle relève de la certitude et éloigne le doute même méthodique lorsqu’elle veut frapper.

Comme le dit un adage bien africain : « La mort est un vête- ment que tout le monde portera ».

Fatalisme et défaitisme, aveu d’impuissance devant l’ennemi implacable… Alors disons comme Jean Jaurès : « Le cou- rage, c’est de comprendre sa pro- pre vie… Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille… Le courage, c’est d’aller à l’idéal et de com- prendre le réel. » Comme Léonard de Vinci, disons : « Comme une journée remplie nous donne un bon sommeil, une vie vécue mène à une vie paisible. »

La vie de Mbadu aura été rem- plie de bonnes œuvres au service de la communauté. De lui, on pourrait parler en des termes élo- gieux, comme ceux tirés de l’Oraison funèbre prononcée par Périclès telle que Thucydide en rend compte : « La plupart de ceux qui avant moi ont pris la parole, ont fait un mérite au législateur d’avoir ajouté aux funérailles pré- vues par la loi l’oraison funèbre en l’honneur des guerriers morts à la guerre. Pour moi, j’eusse vo- lontiers pensé qu’à des hommes dont la vaillance s’est manifestée par des faits, il suffisait que fus- sent rendus, par des faits égale- ment, des honneurs tels ceux que la République leur a accordés sous vos yeux ; et que les vertus de tant de guerriers ne dussent pas être exposées, par l’habilité plus ou moins grande d’un ora- teur à trouver plus ou moins de créance. Il est difficile en effet de parler comme il convient, dans une circonstance où la vérité est si difficile à établir dans les es- prits. L’auditeur informé et bien- veillant est tenté de croire que l’éloge est insuffisant, étant donné ce qu’il désire et ce qu’il sait ; celui qui n’a pas d’expé- rience sera tenté de croire, poussé par l’envie, qu’il y a de l’exagération dans ce qui dépasse

sa propre nature. Les louanges adressées à d’autres ne sont sup- portables que dans la mesure où l’on estime soi-même suscepti- ble d’accomplir les mêmes ac- tions. Ce qui nous dépasse ex- cite l’envie et en outre la mé- fiance. Mais puisque nos ancê- tres ont jugé excellente cette cou- tume, je dois, moi aussi, m’y sou- mettre et tâcher de satisfaire de mon mieux au désir et au senti- ment de chacun de vous.»

La grande Territoriale pleure aujourd’hui l’un de ses hauts ca- dres, en la personne du Gouver- neur Jacques MBADU NSITU di MAVUNGU, décédé le jeudi 19 juillet 2018. C’est le deuxième Gouverneur de province qui nous quitte en plein exercice de ses fonctions, depuis le début de la Troisième République, après Louis KOYAGIALO NGBASE TE GERENGBO.

Le Gouverneur Jacques Mbadu n’aura donc pas eu l’oc- casion de déposer sa candidature dans le fief de Boma qui lui était si cher.

Il était parti de Boma la veille et, à son arrivée à Kinshasa, il avait fait parvenir au Ministère du courrier faisant état de son désir de se rendre à l’étranger, aux fins de procéder à un contrôle médi- cal de routine et de rendre visite à ses enfants.

Le destin en a décidé autre- ment, ce géant de la vie politique congolaise s’en est allé, littérale- ment foudroyé en une matinée.

Dans sa province, on l’appelait af- fectueusement le « LOURD », jouant ainsi sur son poids physi- que et sa valence politique et so- ciale.

Après avoir évolué dans le sec- teur si délicat de la gestion des entreprises et des affaires, le Gou- verneur Mbadu s’est investi à plein et de tout son poids dans l’arène politique, avec une foi iné- branlable en lui-même et un en- gagement à toute épreuve. Ce qui lui a permis de se faire élire, d’abord comme Sénateur en 2007, puis Député national en 2011 et enfin en qualité de Gou- verneur de province en 2012.

Lors de son premier passage au Gouvernorat de la province du Bas-Congo, entre octobre 2006 et janvier 2007, il fait face à la résur- gence du mouvement insurrec- tionnel Bundu dia Kongo. Contrai- rement aux attitudes ambiguës de certains autres acteurs so- ciaux et politiques, il a fait mon- tre d’un discernement exemplaire en refusant toute accointance opportuniste avec ce mouvement

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LA CITE AFRICAINE

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