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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le dimanche 21 août 2016

Année 2016 n° 19

Spécial RDCongo

Libération étrangement partielle de prisonniers politiques curieusement sélectionnés

SOMMAIRE

Extrait de la Revue de la Presse congolaise (CongoForum Samedi 20 août 2016) … page 1 Nangaa - L’élection présidentielle n'aura pas lieu avant 2017 et Joseph Kabila restera au

pouvoir après la fin de son mandat… page 6 Protestations et menaces de « Ville morte »… page 7 Drnières nouvelles de Makala – Un échange de lettres… page 10

Intermède littéraire – Les Prisonnier d’Espagne… page 12 Photos de Makala… page 14

On vit dans un monde formidable … page 19

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Extrait de la Revue de la Presse congolaise (CongoForum Samedi 20 août 2016)

La décision du gouvernement portant réouverture de deux médias d’obédience oppositionnelle et libération de certains prisonniers politiques est le principal sujet d’actualité de ce week-end en République démocratique du Congo1. Il s’agit bien sûr d’obtenir le démarrage des travaux du comité préparatoire du « Dialogue ».

Le Bulletin de l’ ACP voit le « Chemin balisé pour le démarrage du Dialogue politique inclusif ».

Cette agence officielle annonce que le facilitateur du Dialogue politique inclusif, Edem Kodjo, s’est dit vendredi optimiste quant au démarrage du Dialogue, après la libération de quelques prisonniers d’opinion et la réouverture des médias proches de l’opposition, préalables essentiels posés par cette dernière.

Au cours d’un point de presse tenu vendredi à l’Hôtel Pullman de Kinshasa, poursuit l’ACP, Edem Kodjo a fait savoir qu’avec la libération des 24 prisonniers sur 26 souhaités par l’opposition et la réouverture de deux médias, tout espoir est permis pour le démarrage des travaux du comité préparatoire du Dialogue.

En fait, d’après un autre article du Bulletin de l’ ACP, intitulé « Libération de quelques détenus d’opinion », c’est le ministre de la Justice et Droits humains, Alexis Thambwe Mwamba, qui a annoncé vendredi au cours d’un point de presse, à Kinshasa, la libération de quelques prisonniers d’opinion et l’ouverture de certains médias fermés, en présence du facilitateur du dialogue national, Edem Kodjo, dans le cadre de la décrispation de climat politique en RDC.

Il s’agit pour le CPRK (Kinshasa), à en croire cette agence de presse officielle, de Christopher Ngoyi Mutanda, Fred Bauma, Yves Makwambala, Giresse Bongomisa Nzinga, Joël Numulinda Bokuru, Léon Nguwa, Junior Mapeke N’landu, Jerry Olenga, Paulin Lody, Jean-Marie Kalonji et Paul Kikukama Ndjoloko.

Et pour la prison de Munzenze (Goma), sont concernés : Narcisse Juvin Kombi, Pascal Byumanine, Innocent Fumbu, Wetemwami Heshima Saïdi, Gervais Semunda, Rwamakuba, Nelson Katembo Kalindalo, Jonathan Kambale Muhasa, Osée Kakule Kilala, Jojo Semivumbi, Espoir Mumbere, Benu Bahati et Longale Mateso.

1L’annonce des mesures gouvernementales ayant eu lieu le weekend, nous n’aurons la réaction des principaux titres de presse que lundi, voire mardi. Pour le moment, il nous faut nous contenter de ce que l’on peut trouver dans les rares feuilles paraissant le samedi et de ce que disent les radios et les médias électroniques. NdlR

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Pour ce qui est de la réouverture de certains médias, on apprend sur 7/7.cd que

« J.Kabila ouvre Canal Kin TV (J.P Bemba) et Canal Futur TV (V. Kamerhe) ».

« Sur instruction du président de la République Joseph Kabila, le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba a signé le vendredi 19 août un document qui autorise Canal Kin TV et CANAL FUTUR TV a reouvrir après de longues années de fermeture surtout pour Canal futur.

Ces deux chaînes appartiennent respectivement au sénateur Jean-Pierre Bemba et à l’ancien président de l’assemblée nationale Vital Kamerhe. Canal Futur avait été fermé en 2011. Alors que CK TV avait été fermé plus récemment, en 2015. A travers cet acte, Joseph Kabila envoie enfin des signaux clairs dans le sens de la décrispation de la vie politique en RDC ».

Mais 7/7.cd ajoute aussitôt « Décrispation: Kabila zappe Katumbi et le G7. Leurs proches toujours en prison et leurs chaînes toujours fermées »

« Le président de la République Joseph Kabila a ordonné le vendredi 19 août la réouverture de deux chaînes proches de l’Opposition. La note du ministre de la Justice AlexisThambwe Mwamba ne reprend que Canal Futur, proche de Vital Kamerhe, et Canal Kin, proche du sénateur Jean-Pierre Bemba. Mais aucune allusion aux chaînes proches du G7 fermées dans l’ex Katanga. Nyota TV, JUA, …Même sort réservé aux prisonniers politiques proches du G7. Les proches de Katumbi dans l’affaire «mercenaire» demeurent en prison. Les militants de l’Unafec de Kyungu sont toujours détenus. De manière générale, le G7 n’a pas bénéficié des mesures de décrispation ordonnées par le président Kabila. Ainsi par exemple, Jean-Claude Muyambo de la Scode est resté en prison. Tout comme Diomi Ndongala, proche de Tshisekedi. Ce qui fait dire que Joseph Kabila est sur la bonne voie. Mais pour que la détente politique soit parfaite, il doit aller encore plus loin dans les mesures d’élargissement des prisonniers politiques et d’opinion ainsi que la réouverture des médias. CongoNews, Jua, Nyota, etc.doivent être réouverts. Et d’autres prisonniers encore doivent être libérés. Encore un peu d’efforts monsieur le président et l’air politique sera respirable en RDC ».

La même source nous informe que « Thambwe explique pourquoi Diomi et Muyambo n’ont pas bénéficié des mesures de décrispation

« Non ce n’est pas un oubli, Eugène Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo ne figurent pas sur la liste des prisonniers politiques et d’opinion publiée le vendredi 19 août par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba. Les deux personnalités sont l’une et l’autre très proches de Étienne Tshisekedi et de Moïse Katumbi, deux poids lourds de l’Opposition qui ont fait de leur libération une des conditions pour participer au Dialogue politique. Le président de l’Udps ayant même un moment désigné Diomi comme parmi ceux devant siéger au Comité préparatoire du Dialogue. Geste politique pour montrer au gouvernement l’importance qu’il accorde à la libération de celui qui est le président de la Majorité Présidentielle Populaire (MPP), plate-forme de soutien à Étienne Tshisekedi. Muyambo pareil, il était le premier à claquer la porte de la Majorité présidentielle. Il s’était rallié à Moïse Katumbi. Il a été jeté en prison pour une affaire d’escroquerie. Le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba a expliqué que la nature de leurs infractions, viol et escroquerie, ne permet pas leur libération. Car il y aurait selon lui dans ces cas-là plusieurs prétendants à l’élargissement. Difficile d’imaginer le Rassemblement, Tshisekedi-Katumbi, participer au Dialogue sans leurs lieutenants. Pour faire des omelettes, il faut casser des oeufs. Le pouvoir doit savoir ce qu’il veut. S’il veut vraiment décrisper le climat politique, il doit aller encore plus loin dans les mesures de détente politique ».

Radio Okapi fait preuve d’une maladresse insigne en titrant «Dialogue: Le chef de l’Etat a satisfait à toutes» les exigences de l’opposition ». Il faut en effet entrer dans le corps de l’article pour découvrir que cette affirmation ne fait que citer un orateur de la Majorité. « Le

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gouvernement congolais a annoncé, vendredi 19 août, la libération de vingt-quatre prisonniers politiques et la réouverture de deux chaines de télévision de l’opposition. La Majorité présidentielle (MP) pense que le chef de l’Etat vient là de balayer un à un les préalables posés par une frange de l’opposition pour participer au dialogue politique. Alors que l’opposant Joseph Olenghankoy crie à la «tricherie» du Gouvernement. Le secrétaire général-adjoint de la MP, Joseph Kokonyangi, est d’avis que l'opposition n’a plus de prétextes pour barrer la voie du dialogue: «Nos compatriotes de l’opposition, s’ils sont de bonne foi, il n’y a plus d’alibi car le chef de l’Etat a satisfait à toutes les leurs demandes. Je crois que tout a été fixé».

Il a rappelé que la première demande de l’opposition concernait la tenue du dialogue. Ce que le président de la République avait fait dans son ordonnance promulguée en novembre 2015.

« La deuxième demande de l’opposition était que ce dialogue soit accompagné d’une facilitation internationale. Le chef de l’Etat a répondu à sa demande. La troisième demande était qu’un panel [soit constitué autour de la facilitation]. Vous avez vu le panel séjourner pendant quatre jours ici à Kinshasa. La quatrième était de libérer les prisonniers politiques et les médias fermés», a poursuivi M. Kokonyangi.

Olenghankoy récuse

De son côté, le président des Forces novatrices pour l’unité et la solidarité (FONUS), parti membre du Rassemblement de l’opposition, Joseph Olenghankoy, qualifie cette mesure du Gouvernement de «tricherie ». Il a indiqué que dans la liste de 24 personnes, publiée par le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, il y avait des noms des personnes déjà libérées depuis longtemps: «Les militants des FONUS ont été libérés depuis plus de trois mois.

Dans la liste-là, il n’y a que quatre personnes libérées effectivement. Tout le reste, c’est du mensonge. La liste qui a été transmise par l’opposition est de 116 personnes. C’est vraiment de la fiction et bien dommage pour l’avenir de notre pays. Cette liste [publiée par Thambwe Mwamba] n’est pas correcte». Pour Joseph Olenghankoy, le Gouvernement n’a pas du tout vidé le cahier des charges et des préalables du Rassemblement de l’opposition. Cette plateforme de l’opposition exige notamment la démission d’Edem Kodjo du poste de facilitateur du dialogue national et la dépolitisation de la chaine publique. «Il n’est pas question, pour nous, d’aller dans un dialogue où il n’y a pas de vérité. Ils sont en train de faire la politique de fiction», a conclu le président des FONUS.

Préjudice causé à CKTV

Le directeur général de Canal Kin-Télévision (CKTV), l’une des chaines de télévision rouvertes, Moïse Musangana, a salué cette mesure gouvernementale : «C’est une joie pour nous que nous soyons rouverts. C’est une mesure visant la décrispation, c’est-à-dire quelle que part la démocratie a été énervée par cette décision [fermeture de la chaine]. Voilà qu’on est en train de rétablir la démocratie en RDC. C’est notre cheval de bataille.» Cependant, il a noté que le préjudice subi pendant une année et sept mois de fermeture était énorme, sans le chiffrer. «On ne peut être que satisfait. On a rouvert après une année et sept mois. Le préjudice a été énorme.

Est-ce qu’il sera réparé ? », s’est-il interrogé.

Du côté de la presse « papier », Le Potentiel écrit « Dialogue : Kodjo fait le forcing ».

Ce journal note que dans son point de presse d’hier vendredi, Edem Kodjo a pris acte de la décision du ministre de la Justice de libérer une partie de prisonniers politiques et de rouvrir les médias de l’opposition. Ainsi donc, pour ce journal, malgré sa récusation par l’opposition et la présence d’autres prisonniers politiques dans les prisons, le facilitateur du dialogue estime qu’il n’existe plus d’obstacles à sa convocation.

Il en conclut que Kodjo s’inscrit dans le schéma de la Majorité présidentielle en s’essayant à un forcing, ignorant le « Rassemblement ».

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La Prospérité titre en manchette « Le train va quitter la gare : Kodjo annonce le début imminent du Dialogue en RDC ».

ce journal indique qu’une fois de plus, l’ex-premier togolais prend rendez-vous avec les congolais. Le Facilitateur Edem Kodjo annonce le début du dialogue politique national inclusif en République Démocratique du Congo. La consœur fait remarquer toutefois que le facilitateur n’a pas fixé la date du demarrage de ce dialogue. Seulement, au cours de son point de presse du vendredi 19 août dernier, note-t-elle, en la salle Massala du Pullman Grand Hôtel de Kinshasa, Kodjo Edem a affirmé que c’est durant cette nouvelle semaine que le go devra être donné à ces assises. Pour ce qui est des préalables de l’Opposition, dont ceux de Genval portés par Etienne Tshisekedi, la consœur souligne que Kodjo confie avoir travaillé, toutes ces dernières semaines, à la résolution de ces exigences.

(Pour ces deux journaux, de tendances opposées, la grande nouvelle, au-delà de libérations très incomplètes et de rétablissements des signaux non moins lacunaires, c’est le maintien de la facilitation telle qu’elle était, c’est à dire réduite au seul « complicateur » Edem Kodjo, ca qui équivaut à un refus de la « facilitation collective internationale » prônée par l’Opposition. La « partie de bras de fer » engagée à propos du « dialogue » reste la même. C’est bien l’UA qui a désigné le « complicateur » Edem Kodjo, auquel Kinshasa voudrait à présent adjoindre Sassou Nguesso. Il est permis de ne pas être ébloui par la prestation d’Edem Kodjo, et de se demander pourquoi l’UA n’a pas plutôt désigné comme « facilitateur » un ex-président africain ayant « rendu son tablier » sans problème, comme Thabo Mbeki, Jakaya Kikwete ou Goodluck Jonathan. Mais faire rentrer en scène Sassou Nguesso ! Sur le plan intérieur, c’est un spécialiste de la prolongation des mandats, des élections truquées, visiblement décidé à rester président à vie. Du point de vue rdcongolais, c’est l’organisateur de « ratonnades » et d’expulsions brutales au détriment des originaires de RDC, et le « facilitateur » - de loin et a posteriori – des « Concertations nationales » de sinistre mémoire.

Son entrée en scène va faire faire au « Dialogue un pas de plus vers le capharnaüm. La

« Communauté internationale » exige que les dirigeants congolais organisent l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. C’est-à-dire avant la fin de l’année en cours. Soit, au plus tard le 20 novembre prochain. Dans leur argumentaire, ces « grands » du monde évoquent les risques d’une instabilité généralisée en RD Congo, si jamais ce scrutin tant attendu n’était pas organisé dans les échéances prévues. Mais l’instabilité brandie en cas de non-tenue de la présidentielle dans les délais pourrait tout aussi bien surgir à l’issue des scrutins mal organisés dans le timing.

Faites le total : les Congolais, qui doivent impérativement se méfier les uns des autres, sont invités à se rendre à l’invitation d’un « facilitateur » qui ne convainc personne et est donc davantage un « complicateur » et de la « communauté internationale » dont on sait qu’elle ne veut pas que du bien à la RDC et que ses membres se tirent dans les pattes, pour organiser des élections qui ne seront pas crédibles si on les organise dans les délais et qui ne seront pas acceptées si cela ne se fait pas, au cours d’un « dialogue » que chacun définit de façon différente.

Etonnez-vous, après ça, que la mayonnaise ne prenne pas ! Tout ce qui est dit du « dialogue » renvoie à la partie de bras de fer engagée entre deux conceptions du « dialogue». JKK a fait étalage de sa volonté de suivre le processus programmé par la CENI, et l’opposition « conclaviste » de son soutien à Tshisekedi. Le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, désormais renforcée d’une bonne partie de l’Opposition. L’UDPS persiste dans son attitude habituelle : répondre « Oui, Mais… » et développer le « mais » en une suite successive de revendications.

Ce que la MP veut par-dessus tout c'est un Dialogue National similaire aux Concertations Nationales, un forum sévèrement surveillé, formaté à l’avance et dont les résolutions seront transmises au « Chef de l'Etat » qui a son tour les transmettra aux institutions

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nationales pour analyse, observation et exécution éventuelle. Dans ce cas, l'UDPS ne voit pas pourquoi elle participerait à un tel forum inutile.

L'UDPS veut obtenir la garantie que les Résolutions du Dialogue National seront impératives et opposables à tous et désire avoir, quant à la liberté des débats et la sécurité des participants, des garanties internationales. Dans un premier temps, il s’agissait d’en confier toute l’organisation à la MONUSCO et peut-être même de se réunir à l’étranger. Plus récemment, il s’agit d’un « encadrement » par une brochette d’organisations qui devrait comprendre l’ONU, l’UE, l’UA, l’OIF et les USA.

En caricaturant à peine les choses, on pourrait dire que la MP a pour idéal une sorte de

« Congrès du PPRD et alliés + quelques invités », axé sur la perpétuation du régime actuel, et que l’UDPS verrait volontiers une sorte de Tribunal de la Communauté Internationale se charger enfin de « régler le contentieux électoral de 2011 », c’est-à-dire, dans l’imaginaire udepsien , de proclamer Tshisekedi président.

Cette position-là a, elle aussi, ses incohérences. Que les élections aient été nulles, comme elles l’ont été, ou qu’elles aient été gagnées par Tshisekedi, comme on se complaît à le rêver à l’UDPS, le fait est que Kabila, depuis 2011, a fait proclamer des résultats qui le déclaraient vainqueur et s’est maintenu en place depuis bientôt 5 ans par la force et l’intimidation. Pourquoi aller discuter de la fin d’un mandat constitutionnel à propos de quelqu’un qui ne détient aucun mandat de cette sorte ? Pourquoi même lui supposer la moindre velléité de se soucier d’une Constitution qu’il viole quotidiennement de. puis cinq ans. La réalité dite crûment, c’est qu’il est en place par la force et ne la quittera que par la force.

La discussion sur la date buttoir pour bouger, est-ce le 30 septembre,si à cette date l'élection présidentielle n'est pas convoquée ou trois mois plus tard, à la fin effective du mandat, n’a donc aucun sens. Un mandat inexistant n’a bien sûr ni commencement, ni fin ! Tout aussi irréaliste est la discussion sur le fameux arrêt de la Cour Constitutionnelle. Elle n'a rien décidé du tout et encore moins autorisé. Cette cour ne pouvait se prononcer que sur ce que la constitution a prévu à savoir : l'empêchement d'un président durant son mandat, non encore expiré, à exercer ses fonctions. Avec Kabila actuellement nous sommes dans le cas de ce qui serait une fin de mandat constitutionnelle … si seulement il vait été élu en 2011. Eventualité sur laquelle la Constitution est muette.

Si un Tribunal de la Communauté Internationale chargé de « régler le contentieux électoral de 2011 », tel que l’UDPS l’imagine, existait, il commencerait par mettre équitablement aux fers tant Kabila que Tshisekedi, pour avoir l’un et l’autre tenté de prendre le pouvoir après des élections NULLES en 20112. NdlR)

2En effet, les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.

Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de

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Nangaa - L’élection présidentielle n'aura pas lieu avant 2017 et Joseph Kabila restera au pouvoir après la fin de son mandat.

L’on n’a pas tardé à savoir pourquoi les autorités congolaises avaient ainsi cherché la

« décrispation », même si c’est à coup de demi-mesures et de cotes mal taillées. Le Président de la CENI a en effet annoncé qu’il n’y aurait pas d’élections en 2016.

Joseph Kabila restera au pouvoir après la fin de son mandat, en décembre prochain.

L'élection présidentielle, initialement prévue en novembre, n'aura pas lieu avant 2017, rapportait le 20-08-16 l'agence Reuters, citant la commission électorale.

Pour justifier ce report, la commission avance un manque de fonds et un retard dans l'enregistrement de nouveaux électeurs.

Corneille Nangaa, le président de la commission électorale en RDC, confirme que le renouvellement du fichier électoral est "un des préalables incontournables pour la tenue des élections crédibles et apaisées en RDC". Il annonce que ce renouvellement "ne pourra pas avoir lieu avant 16 mois et un jour".

Cela implique que l'élection présidentielle ne pourrait pas avoir lieu avant juillet 2017 et que Joseph Kabila devrait se maintenir au pouvoir. La Cour constitutionnelle congolaise avait en effet statué en mai dernier qu'il pourrait rester au pouvoir en cas de report des élections.

Pas avant 2018, voire 2019 ?

Cette décision "risque de relancer la contestation politique. Des dizaines d'opposants ont été arrêtés ou tués pendant des manifestations anti-Kabila depuis l'an dernier", commente Reuters.

"Selon certains analystes politiques, la présidentielle ne devrait pas avoir lieu avant 2018, voire 2019, Joseph Kabila ayant dit ce mois-ci que le nouveau calendrier électoral ne serait pas finalisé tant que le processus d'enregistrement des électeurs ne sera pas terminé", ajoute l'agence de presse.

En Belgique, Didier Reynders qualifie la libération de prisonniers politiques de "pas important". Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères annonçait samedi dans un communiqué quee la libération de prisonniers politiques en République démocratique du

l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. En d’autres termes, il y a en RDC un Président, des ministres, des autorités DE FAIT. Il n’y en a plus aucune qui puisse légitimement se dire « autorité de droit ».

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Congo (RDC) et de la réouverture de certains médias lui semblait un "pas important dans la bonne direction". Le ministre dit se réjouir "en particulier de la libération annoncée de militants de la société civile, comme Christopher Ngoyi, Fred Bauma, Yves Makwambala et Jean-Marie Kalonji".

Il affirme espérer qu'il ne s'agira pas des seules libérations de personnes "poursuivies ou condamnées pour des raisons politiques en RDC" et "qu'il sera mis fin aux poursuites à caractère politique afin de permettre au dialogue de démarrer dans un climat plus serein". "La Belgique continue par ailleurs à encourager tous les acteurs politiques à participer à un dialogue permettant d'organiser les prochaines élections dans de bonnes conditions et à brève échéance", conclut le communiqué.

Protestations et menaces de « Ville morte »

Vue aérienne du « 30 juin » désert lors de l’opération « ville morte » du mardi 16 février 2016.

Pratiquement aussitôt, le 21 08 16 "Rassemblement des Forces politiques de la RXDC Acquises au Changement » " a publié une Déclaration qui souligne le caractère dérisoire de cette libération très (trop) partielle. Par ce document, reproduit ci-après, le « Rassemblement » appelle aussi à une opération "Ville morte" le 23.08.2016

Moins risquées que les manifestations, puisqu’elles n’exposent pas aux même dangers que les démonstrations sur la voie publique, les « villes mortes » ont déjà permis à l’Opposition d’engranger certains succès.

Si cette action de ville morte obtient l'appui du bas clergé et de certains évêques plus frondeurs, on pourra mesurer la capacité de mobilisation des forces politiques de l'opposition.

Si non, le Pouvoir aura beau jeu de prétendre constater une baisse conséquente de sa popularité, au regard des succès de foule qu’ont été le retour de Tshisekedi le 27 juillet et le meeting du 31 !

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Le Pouvoir a intérêt à garder son sang-froid s'il ne veut pas voir ses propres forces centrifuges de violence se mettre en route pour … et éviter ainsi la reproduction au carré des tragiques événements de janvier 2015

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Un échange de lettres…

Makala , samedi 20 août 2016

Papa Didier,

Je constate que la Belgique est en contact avec le gouvernement congolais et l'opposition. Cette dernière, du moins la composante "Rassemblement" a remis au facilitateur, Edem Kodjo, une liste de prisonniers politiques dont elle exige la libération. Mon nom n'y est curieusement pas repris.

Je ne doute pas que la Belgique soit attachée à une décrispation de la situation politique en RDC (ce qu’illustre particulièrement l’intérêt manifesté par le Ministre des Affaires étrangères belge pour la conférence de Genval) mais je dois bien noter que l’action de la Belgique pour obtenir la libération d’un de ses ressortissants demeure assez timide

comparativement à son implication dans d'autres dossiers congolais.

Comment faire en sorte que cette situation évolue (intéresser à nouveau Colette Braeckman et Marie-France Cros à mon problème, susciter une interpellation parlementaire, etc) et que la Belgique s’implique davantage dans la défense de mes intérêts ? Quel est ton avis à ce sujet ? Dois-je relancer ma plainte pour torture devant le parquet fédéral belge?

Ton fils

Eric Kikunda

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Bruxelles, dimanche 21 août 2016 Cher Eric

Cher fils

Je sais combien l’ancien ambassadeur Michel Lastschenko et l’ancien consul Cumps (que j’ai rencontré à Makala, il y a deux ans, quand je suis venu t’y rendre visite) se sont démenés pour te réconforter et t’apporter le soutien de l’Ambassade de Belgique à Kinshasa.

Je comprends dès lors ta frustration devant l’inanité des démarches entreprises de toutes parts pour ta libération et je suis profondément ému par la détresse de ma fille Nadine, ta compagne,

qui attend ton retour depuis 7 ans.

Et je vous admire de ne pas désespérer de la Belgique.

Je retransmets donc ton appel à l’aide , non seulement aux « leaders d’opinion » belges que tu cites expressément dans ton courrier - Colette Braeckman, Marie-France Cros et Me Georges-Henri Beauthier- mais aussi à tous ceux de nos amis belges et européens qui n’ont jamais cessé de vous soutenir, toi-même, ton compagnon d’infortune Me Firmin Yangambi et ma fille Nadine de Lannoy

Je sollicite à nouveau leur soutien actif et suis persuadé qu’une implication déterminée de la

Belgique, pour peu qu’elle s’effectue au plus haut niveau de l’Etat belge et de l’Union européenne, pourrait certainement contribuer à ta libération.

La Belgique et l’Europe ne peuvent plus se permettre d’« ignorer » le sort d’un de ses

ressortissants, victime d’un complot policier et d’une parodie de justice, emprisonné depuis 7 ans et

« jeté aux oubliettes » à la prison de Makala pour des raisons d’ordre strictement politique dans un pays, la RDC, qui bénéficie de nombreux programmes de coopération mis en œuvre tant au niveau belge qu’au niveau européen, avec une importante contribution de la Belgique.

Courage, convictions et détermination ! Je t’embrasse, fils

Papa Didier

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Intermède littéraire Le Prisonnier d'Espagne

Ce texte est dédié à tous les prisonniers politiques.

On ne peut être prisonnier qu'en application de la loi.

La loi étant l'œuvre des politiques, il s’ensuit que tous les prisonniers sont des prisonniers politiques

Guy De Boeck Il y a longtemps, je peux m'en rappeler,

J'ai lu cette histoire authentique:

On venait juste de libérer Un Espagnol, un prisonnier politique

Il venait de passer entre quatre murs Vingt-cinq ans de son âge

Et, quand on l'a mis en liberté, hors des murs;

Qu'il est sorti de cette cage, Il ne voyait partout que des murs,

Plus rien d'autre que des murs.

L'homme libéré n'était plus Qu'un infirme, à cause des murs.

Il ne pouvait faire plus

Qu'un certain nombre de pas : juste autant Que sa cellule lui en avait permis

Pendant vingt-cinq ans.

J'ai lu ça, enfant. On me l'avait permis.

J'ai souffert avec ce prisonnier.

Et j'étais lui en lisant son histoire:

Ça aussi, je peux me le rappeler.

Son histoire était mon histoire, J'étais lui, ma peau était sa peau, mes yeux

Etaient ses yeux, et son âme infirme, Dans mon esprit d'enfant malheureux,

Est devenue mon âme infirme.

Je souffre avec tous ceux Qu'on a ainsi rendus infirmes.

Comment peut on s'imaginer Qu'au cours de ces instants Où nous vivons une certaine liberté,

On torture des gens ?

Qu' il y a des caves et des sous-sols et des prisons, Des "villas" et des préfectures

Des camps, des stades, des maisons, De faux hôpitaux ,où l'on torture ? Et ceux que l'on torture, ligotés, écrasés,

Sanglotent, crient, hurlent, pleurent.

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Harassés, garrottés, broyés, épuisés, Ils gémissent. Rarement, hélas, ils meurent

Enchaînés, concassés, hallucinés,.

Fibre par fibre, lentement, On les a déchiquetés Nerf par nerf, scientifiquement.

Quand ils n'ont plus ni voix, ni espoir, ni désir, Quand ils attendent simplement, sans bouger Que la douleur cesse, d'un peu moins souffrir...

Ils aimeraient hurler encore pour se soulager..

Je n'accepte pas qu'un être humain Pas même pour un instant Ait pouvoir sur un autre être humain.

Il faut que cela cesse. Immédiatement Aujourd'hui, pas demain!

Je veux que, sans perdre un instant, Toutes les souffrances cessent.

Je veux voir partout les barrières tomber, Que les murs s'affaissent

Et que dans le monde entier

Toutes les prisons s'écroulent définitivement.

Je veux une paix aussi claire à regarder, Aussi rigide qu'un bloc de pur diamant.

Je ne supporte pas l'idée D'infliger de la souffrance à autrui.

Cette idée atroce, cette pensée Me fait mal, même ... elle me détruit Elle me fait mal. Je ne la supporte pas.

J'en meurs à chaque seconde. Elle blesse mes yeux Non, hélas ! Je n'en meurs pas.

J'agonise avec eux.

Dessin de Wilchar au Mémorial de Breendonk

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Voici des photos des amis makaliens

Depuis leur cellule de prison à Kinshasa, les jeunes de LUCHA ont exprimé leur soutien aux victimes de massacres à Beni, dans l’Est du pays. Quelques jours seulement après la visite de Kabila dans l’Est de la

RDC, au moins 35 civils y ont été tués, remettant en jeu la crédibilité de JKK Accompagnement musical conseillé :

https://www.youtube.com/watch?v=oLTC_Kb7lnw

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De gauche à Droite, Victor, Remy (visiteur), Fred, Yves, Heritier, Dirk (visiteur), Godefroid et Bienvenu.

Les gars de La Lucha (Fred Bauma, etc) et de Filimbi (Yves Makwambala), Eric Kikunda avec Christopher Ngoyi, etc

Eric Kikunda (à gauche) et Jean-Claude Muyambo (au centre) entouré des gars de La Lucha

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A bientôt, les amis !

Dans de plus larges espaces…

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On vit dans un monde formidable…

On vit dans un monde formidable Il est beau comme une caserne ! Vulgarité tentaculaire

Crétinisme triomphant, Puanteur rigolante

Bassesse dogmatique et dogmes rabaissants On vit dans un monde formidable

Il est beau comme un commissariat ! Bassesse érigée en dogme, donc Bouffe immonde

Manipulation psychologique Tripotages psychiatriques Cadavres scolaires

On vit dans un monde formidable Il est beau comme une cellule ! Violence : Abcès Arbitraire Délinquance ! Réponse ?

Epuration ! Déportation !Exclusion Désolation ? Exil intérieur ?

On s’en branle !

On vit dans un monde formidable Il est beau comme une prison ! Hégémonie barbare

Chaos et Famine, Chômage et Refoulement Conflits politiquement corrects…

Guérilla. Tensions. Indépendance ? Séparatisme. Résistance. Autonomisme ?

Terrorisme ! Tolérance zéro ! Frappes chirurgicales On vit dans un monde formidable !

Il est beau comme le napalm !

Folie génocidaire. Racisme. Oppression Offensives nationalistes. Migrations.

Massacres. Haine. Haine Haine encore et toujours Haine La Haine de la Culture mène A la Culture de la Haine.

On vit dans un monde formidable ! Il est beau comme l’enfer…

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

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