Agriculture urbaine et nouvelles dynamiques urbaines Après le séminaire de Bukavu
Lettres des Réseaux Agriculture urbaine en Afrique centrale -Traditions de paix
Institut de la Vie (Sciences, sociétés et co-développement) 1. EDITO :
Faisons le point des avancées sur l’agriculture urbaine et périurbaine (AUP) après Bukavu.
Tout d’abord, recevez nos vœux les meilleurs pour une année 2009 très fructueuse.
Cher amis (es), membres du réseau, après près d’un an d’existence, nous présentons notre éditorial sous forme de questionnement. Alors, d’après vous, quel bilan pouvons nous tirer du séminaire de Bukavu? qu’est ce qui a changé au niveau de vos idées en AUP, est ce que ce réseau vous a permis d’avoir de nouveau contacts ? quelles initiatives avez-vous prises depuis dans cette problématique d’AUP ? quelles contraintes avez-vous rencontrées ? avez-vous eu l’occasion d’en parler autour de vous ?
Voilà des questions qui nous permettront de savoir quel bilan nous avons eu après notre rencontre. Ces questions peuvent être répondues en 3-4 lignes par ville participante et le point focal pourra nous les transmettre pour la diffusion prochaine.
Nous nous sommes dits que cette tribune est la vôtre, qu’elle est « virtuelle », qu’elle n’existera que comme
« arrière-pensée » du séminaire de Bukavu sur l’AU en Afrique centrale. Qu’est-ce qui se pense, se propose, se fait ?
Elle devra paraître désormais à la fréquence que nous lui donnons.
Prosper Nguegang, Michel Ansay 2. NOUVELLES :
Deux thèses de doctorat (Ph.D) défendues en AU
- Le 20 octobre 2008, Mr Apollinaire BILOSO MOYENE, ingénieur agronome, option économie agricole, de l'Université de Kinshasa (Unikin) en 1999, porteur du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) en Gestion des Ressources animales et végétales en Milieux tropicaux de la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux en 2003, Chef de Travaux à la Faculté des Sciences agronomiques de l'Unikin , a été proclamé Docteur en Sciences agronomiques et ingénierie biologique de l'ULB.
Titre de la thèse : « Valorisation des produits forestiers non ligneux des Plateaux Bateke en périphérie de Kinshasa (République Démocratique du Congo) ».
Email du Dr Biloso pour en savoir plus : apollo_biloso@yahoo.fr
- Le 16 décembre 2008, Mr Prosper Asaa NGUEGANG, ingénieur agronome, option production Végétale, de l'Université de Dschang en 1999, porteur du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) en Gestion des Ressources animales et végétales en Milieux tropicaux de la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux en 2003, secrétaire exécutif de la CAUPA (coalition pour la promotion de l’agriculture urbaine et périurbaine en Afrique), a été proclamé Docteur en Sciences agronomiques et ingénierie biologique de l'ULB.
Titre de la thèse : L’agriculture urbaine et périurbaine à Yaoundé : analyse multifonctionnelle d’une activité montante en économie de survie.
Email du Dr Nguegang pour en savoir plus : pnguegang@yahoo.com
Lettre
N°27
(3)
février Les projets de recherche en AU
De Anne-Sopuie Dekeyser (Université libre de Bruxelles). Elle va partir pour Kinshasa. Son thème : « une étude sur les réseaux maraîchers à Kinshasa afin de voir s’il existe une forme de solidarité et quelle forme elle prend. Sa question de recherche serait de voir si le fait de travailler en coopérative exacerbe la conscience civile et écologique des maraîchers ».
3. DEUX GROS LIVRES QUI N’EN FONT QU’ UN
Résume-t-on deux gros livres consacrés à : « agricultures et développement urbain en Afrique subsaharienne» ? Le premier : Environnement et enjeux sanitaires ; le deuxième gouvernance et approvisionnement des villes. L. Parrot, Coordinateur, chez l’Harmattan, Paris, 2008, 199 et 259 pages.
Les auteurs sont du Cameroun, de France, du Sénégal, de l’Ouganda, du Bénin , du Tchad, de Guinée,…Beaucoup de thèmes sont couverts.
Relevons seulement :
1. Kano et col.(Cameroun). « La compétition parfois incroyable à laquelle se livrent promoteurs fonciers, agriculteurs et autres développeurs de tous bords pour l’occupation de l’espace ». Les détenteurs de droits
coutumiers vivent sous la hantise d’une éventuelle expropriation. Ils adoptent deux attitudes : l’immatriculation et la vente de terrains. Dans ce dernier cas, avec le « certificat d’abandon des droits coutumiers ». Et pourtant, une conviction : « l’agriculture : un don pour les populations de la périphérie sud de la capitale ».
2. Nasinyama et col. ( Ouganda). « Les nouvelles mesures politiques en matière d’élevage et d’activités agricoles
…dans la ville de Kampala ». Cet article consacre au niveau législatif et réglementaire, la reconnaissance par les autorités de la contribution de l’AU (plus exactement : urban and periurban agriculture and livestock, UPAL) à la sécurité alimentaire, à la réduction de la pauvreté, à l’empowerment des femmes. C’est un article à recommander.
Très proche de notre thématique générale un éditorial de J.-P. Peemans « Territoires et mondialisation : enjeux du développement » dans la revue Alternatives Sud, CETRI , Louvain-la-Neuve et Editions Syllepse, Paris,2008, vol. 15, 2008, pp.7-38.
Il met en cause la « ville globale » (global city) : il s’agit d’un ordre territorial global, soumis aux normes de la gouvernance néolibérale. Mais attention ! une attention renouvelée à l’ « espace local » n’est qu’une autre forme de globalisation économique. S’il y a du point de vue de la Banque Mondiale, une reconnaissance d’un pouvoir local c’est par ce qu’il peut fournir les infrastructures et les services demandés par les investisseurs. C’est la
« glocalisation », combinaison de globalisation avec localisation et décentralisation.
Dans cette approche, les trois-quarts des gens dans la ville ne sont pas considérés comme des acteurs mais comme des « pauvres », c’est-à-dire comme des non-acteurs. Au contraire, il y a un « nouvel espace » (des « territoires de vie populaire ») dans lequel dans lequel les populations sont capables « d’inventer un certain nombre de règles et de les rendre effectives ».Par exemple, pour C. Kakule-Kaparay de Butembo, « les gens n’attendent pas des instruments et /ou des institutions modernes pour faire la route, l’école, le centre de santé, leur maison,… ». Et l’auteur de cet édito d’espérer qu’une re/légitimation de l’Etat passera par la capacité de mettre en place des institutions d’appui à des chartes locales de développement….
4. COLLOQUES, CONFRENCES, LECTURES,…
Dans le n° 20 du «Urban agriculture magazine »( RUAF, septembre 2008, 52 pages), consacré à « l’utilisation soutenable de l’eau urbaine », nous relevons un article traitant des rapports entre AU et inclusion sociale (Martin, Verhagen et Abatania). Le point de vue de départ est l’attention portée à certains groupes systématiquement désavantagés et discriminés sur la base de leur statut ethnique, religion, orientation sexuelle, genre, âge, handicap, HIV, absence de papiers…. L’article décrit une expérience d’inclusion sociale réussie à Accra par l’AU. Victimes de l’image négative attachée à l’AU, les petits fermiers sont généralement « sans voix » et sans poids face aux décideurs économiques et politiques. Importance de se relier, notamment face aux problèmes de l’eau.
Mais tout ce gros numéro est une analyse très fournie des multiples problèmes posés par la maîtrise de l’eau : ses re-sources, sa récolte (water harvest), ses traitements (assainissement), sa réutilisation,… aux fins de l’AU.
Le CRDI (Canada) édite un livre en anglais seulement intitulé
AGRICULTURE IN URBAN PLANNING Generating Livelihoods and Food Security sous la direction de Mark Redwood. « Le livre exhorte enfin les agriculteurs urbains, les élus, les environnementalistes et les organismes de
réglementation à travailler ensemble pour soutenir l’agriculture urbaine de manière à ce qu’elle demeure longtemps une source importante et fiable de denrées alimentaires et d’emploi pour les populations des villes ».
Earthscan/CRDI 2008. On note un article de Kifuani Kia Mayeko “Wastewater Use and Urban Agriculture in Kinshasa, RDC ”, kifuani@yahoo.fr
Le secrétariat de Globalhort www.globalhort.org
(Remi Kahane, rkahane@globalhort.org ), annonce le lancement d’un appel pour des «concept notes » sur quatre thèmes : 1. nutrition et santé humaine. 2. protection de l’horticulture 3. les mouches de fruits 4. quelle organisation post –récolte des agriculteurs? Date limite: 27 février.
A L’Shi les 5-7 juillet 2007
Un atelier international sur « Les relations entre la société civile et les pouvoirs publics : l’accès à l’eau potable ». Il est co-organisé par le maire de la ville de Lubumbashi, l’observatoire du changement urbain de l’Unilu, un comité ad-hoc de forces vives de la société civile locale et le centre Développement et Civilisations – Lebret-Irfed. Objectifs : appui à la création du comité de coordination locale ; définir clairement les étapes du travail à réaliser lors de l’atelier.
En Belgique, Enseignants sans frontières (ESF)
Lance une réflexion sur l’école en Afrique et notamment sur les jardins scolaires : L’école africaine, singulièrement au Congo RDC, est au cœur d’un double appauvrissement : matériel que révèlent les statistiques (CNCD, 2006), intellectuel que déplorent de grands Africains.
Parents, enfants, enseignants. L’Etat s’est dessaisi. Et pourtant subsiste chez les uns et les autres, une foi solide en l’école, meilleur passeport pour l’avenir. Ecole encore rêvée, sur le modèle occidental. Mais
les parents construisent, paient un minerval, empruntent des livres (quand il y en a). Repli sur l’école privée plus performante mais aussi chère, élitiste, ségrégant ? Mais une autre « école inédite est en train de se faire … sur la base de stratégies plurielles d’éducation ?
Une autre réflexion de ESF en collaboration de l’EPSP de Butembo sur les jardins scolaires, un petit projet ? En fait, des bénévoles de ESF vont passer quinze jours de leurs vacances pour réfléchir avec leurs collègues Africains sur un thème proposé par ces derniers.
François Nzeyimana et Marielle Dubbeling restent toujours mobilisés !
5. En annexe, un petit questionnaire sur les jardins scolaires (origine : Prosper N., Marielle D., M.
Ansay) ; à répondre directement à pnguegang@yahoo.com . Publication des réponses dans le prochain numéro de la LV.
Merci à tous ceux, celles qui nous ont envoyé un petit mot à l’occasion de la nouvelle année. C’est un encouragement.
NB : Si vous ne désirez plus recevoir cette Lettre, merci d’envoyer un petit mot à Prosper: pnguegang@yahoo.com
