• No results found

Sondages dans un champ d'urnes à Herstal

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Share "Sondages dans un champ d'urnes à Herstal"

Copied!
60
0
0

Bezig met laden.... (Bekijk nu de volledige tekst)

Hele tekst

(1)

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

157

J.

ALENUS-LECERF

SONDAGES DANS UN CHAMP D'URNES

A HERSTAL

BRUXELLES

1974

(2)

SONDAGES DA S UN CHAMP D'URNES A HERSTAL

(3)

ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr.

H.

Roosens

Etudes et rapports édités par le Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire l 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

©

Service national des F ouilles

D/1974/0405/5

1 i

1

(4)

1 1 1

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

157

J.

ALENUS-LECERF

SONDAGES DANS UN CHAMP D'URNES

A HERSTAL

BRUXELLES 1974

1

(5)

INTRODUCTION

l. Le site (fig. 1)

La commune d'Herstal s' étend sur la rive gauche de la Meuse. La zone fouillée - localisée au lieu dit pré Wigier - en occupe la partie septentrio-nale, limitrophe de la bourgade de Vivegnis.

..

HER

Es

..

_ ··~ '.·--~···::

>

··~-~ 0

Fig. 1 - Cartes de situation et localisation (triangle) du site.

/ I ' / / i

,.

/ i i ·' ,

,.

i i i i i

Le site borde la plaine alluviale de la Meuse (1). Celle-ci, amplifiée à eet 1 Il n' est plus possible de préciser les situations anciennes et respectives du pré Wigier vis à vis du fleuve, divers aménagements - dont Ie creusement du canal Albert et l'installa-tion du barrage Monsin - ayant profondément bouleversé !'aspect de la vallée.

(6)

6 INTRODUCTION

endroit jusqu'à près de deux kilomètres de largeur, constitua longtemps un complexe de marécages et d'îlots, tributaires du régime irrégulier du fleuve. Le paysage est accidenté. Du versant occidental, qui domine de quelque quatre-vingts mètres le niveau de la vallée, un étroit ravin livre passage au Grimbérieu. Ce ruisseau torrentueux arrosait le pré (1

).

Sous la surface arable, le sol se compose d'un liman alluvial, auquel succède une importante couche d'alluvions graveleuses, qui affieure en maints endroits. En profondeur, le socle primaire est constitué de roches houillères (grès, schistes et psammites). Il est recouvert d'une masse crayeuse avec niveaux de silex (secondaire) et de sables tongriens (tertiaire) (2).

\

Cave romaine

I

697" Roville - - - - -3 E "' 6 Cimetiere mérovigien 1 "

BRUXELLES <E--- ---,,. AACHEN

Au Pré Wigier_

o 100m

L . . - - - - 1

Fig. 2 - Extrait du plan cadastral et implantation des quatre tranchées de sondage. 1 Il descend des hauteurs de Pontisse et se perdait dans les marécages avant la construction du canal Albert. Canalisé lui-même en 1892, il a depuis lors beaucoup perdu de son im-portance. On affirmait qu'il était intarissable et résistait aux plus fortes gelées, tant son cours était rapide. Il alimentait, au pré Wigier, un moulin d'aval, construit en 1768 et ultérieurement converti en ferme (coLLART 1927, I, p. 153 ss). Ces bätiments ont disparu depuis peu.

(7)

INTRODUCTION 7

2. Les découvertes (fig. 2) Le pré Wigier (1

), qui couvre plusieurs hectares, est traversé par l'auto-route ES (Bruxelles-Aix-la-Chapelle). Dans sa partie septentrionale, on trou-ve le toponyme significatif <<A Roville>> (2

). Ecarté du centre d'habitat, le pré Wigier conserva jusqu'à ces dernières années un caractère agreste; il fait place aujourd'hui à un vaste complexe commercial (parcelle 697 n).

L'intérêt archéologique du lieu était connu de longue date. Dès \910, 1' exploitation de 1' excellente terre à brique que fournissait le sous-sol ilVait fortuitement révélé des traces de l'occupation romaine. Un four de potier fut alors détruit sans autre témoignage que quelques vases intacts recueillis et, depuis, presque tous dispersés (3

).

En 1960, le chantier de 1' autoroute fut ouvert et des vestiges d' époques diverses fortuitement ramenés au jour. Un champ d'urnes, un habitat gallo-romain et une nécropole mérovingienne étaient reconnus (4

).

Des tombes à incinération furent éventrées par les travaux et parfois anéanties sans témoin. Tl n' est pas possible d' évaluer le nombre des sépultures mises au jour avant les recherches systématiques du Service national des Fouil-les. Le matériel d'au moins neuf d'entre elles fut récupéré par les inventeurs du site en 1960-1961 (5

). Quelques unes seraient approximativement situées entre la cave romaine et la limite des parcelles 697n et 65 lf. Plus tard, vers 1963, des travaux effectués pour le compte du musée de Herstal exhumaient trois nouvelles tombes cinéraires sur 1' emplacement du cimetière mérovin-gien (6

). A peu près au même endroit, une autre était encore découverte en 1970 (7).

Une cave gallo-romaine fut plusieurs fois vidée par divers chercheurs locaux et des tessons des IVe et Ve siècles furent recueillis sur la parcelle

1 Cette dénomination, très ancienne, figure dès l' ouverture des premiers registres de la Cour de la Seigneurerie de Herstal. Il s'agirait probablement d'un nom propre (coLLART 1927, II, p. 581). L'ortographe wallonne Wigy est fréquente sur divers plans et cartes d'époque récente.

2 Egalement cité Rovillers, Oviller, etc. (CoLLART 1927, II, p. 605).

3 Deux d'entre eux figurent dans la collection A. Jolet de Herstal (PEUSKENS 1972, p. 68

n°333). L'emplacement de cette découverte n'est plus connu.

4 La découverte du site et Ie sauvetage des premières trouvailles sont dûs à Messieurs

Givart Gilles et feu Emile, de Vivegnis.

5 Cfr. Trouvailles isolées n°s 1 à 8, p. 27. Nous devons Ie prêt de eet ensemble à l'amabilité

de M. E. Givart. Monsieur l' Abbé N. Peuskens de Haccourt, actuel dépositaire de la collection, a bien voulu nous signaler l'existence d'un autre petit lot de trouvailles isolées, comprenant divers fragments de vases, tessons, peson, etc, parmi lesquels figurent quelques éléments caractéristiques de l'époque de La Tène.

6 Cfr. Trouvailles isolées n°s 9-14, p. 27 ss. 7

Trouvaille et communication personnelle du Commandant E/R M. Vanoverschelde, d'Alleur (cfr. n. 1, p. 32).

(8)

~ 145 140 Tr.

nz:

,----,

0

1 11 1 1 L____J 10 20 30 40 5 0 120

0

110 Tr.TII

-

100 90 80

-

0

70

©

Tr. II

"

1 1 1 1 1 1 ~ 5 50 40 30 20 1 0 10 20 50

0

40

\

-30 20 0 25m 10 1

-

0

Tr.I

-

0

0

(9)

30 20 2 0 10

0

INTRODUCTION

_J

50

0

5

4 0 9

G

j~li

_

r.

II

_ _

~~____,

3

17 0 16 ■ 0

"---Tr.I

19 0

\

-

5m

----Fig. 4 - Plan de détail 1: tombes 1-2, fossé A, foyer D. Plan de détail 2: tombes 3 à 5, 16 à 18, dépotoir G.

voisine 651 f (1). Ce matériel reste dispersé dans maintes collections pnvees, anonymes pour la plupart. Par ailleurs, d' autre éléments - tels que dépotoir et probablement four de potier - étaient explorés sans souci scientifique, nonobstant le dépot d' objets au musée herstalien.

Le cimetière mérovingien fut également visité. Il est localisé tout contre !'autoroute, qui en recouvre vraisemblablement une grande partie. En

(10)

1 1 10 90 6 4► 80

CD

~

IZZl

loooj ~ 7 □ 10 0 8

Humus Argile Graviers 9

Tr.

m

~

Tr.I

Sol pert u rbé INTRODUCTIO 130 120 14

13 0 11 0 15

12

Tr.nz::

~

20

C

\

0 5m 1...-

-

----[tl

0

=

x x,,._

~

Tr.ll

[23] Argile remblai 0 Tombe à urne

~ Argile brûlée

Tombe à urne couverte

..

Tessons D Tombe à os

~ Charbon de bois ■ Tombe à os couver!e

Fig. 5 - Plan de détail 3: tombes 6 à 10. Plan de détail 4: tombes Il à 15, 20-21, fosse C. - Symboles utilisés dans les illustrations.

1964, une vingtaine de tombes, dont plusieurs avaient déjà été ouvertes, furent

reconnues sur un espace d' environ cinq ares. Les fosses étaient à peu près orientées et apparemment rangées. Certaines étaient partiellement encadrées

Il

1

(11)

INTRODUCTION 11

de murets de moellons (1). Le matériel est généralement tardif et pauvre. Néanmoins quelques objets de qualité impliquent la présence de tombes de personnages d'une certaine importance (2).

A la même époque, une station de l' age du fer était découverte dans l' environnement du pré Wigier. Elle est située à environ 1500 m à vol d' oiseau de celui-ci, sur le plateau occidental qui domine le site, au lieu-dit Hauts-Sarts (3).

3. Les recherches du S.N.F.

En 1965 le Service national des fouilles put intervenir et des sondages furent entrepris dans la parcelle 651 f (fig. 2) (4). Deux tranchées y furent ouvertes (5).

La tranchée I (fig 3) était longue de 95 m et large de 4. Malgré la proxi-mité du cimetière mérovingien, aucune tombe de cette époque ne fut rencon-trée. Par contre, les vestiges antérieurs étaient nombreux. Au fossé A, suivi sur quelque 15 m de longueur (fig. 4), succédèrent le foyer D (fig. 4) ainsi que les sépultures 1 à 9 du champ d'urnes (fig 4 et 5). L'époque romaine était illustrée par le dépotoir G (fig. 4).

La tranchée II (fig.3), longue de 75m, fut ouverte sur une largeur identique à la précédente. Elle livrait, au coté est, les tombes à urne 16 à 19 (fig. 4) et la continuation du fossé A, dont un angle fut providentiellement localisé (fig. 17). A cette extrérnité, les travaux furent interrompus par suite du bouleversement du terrain. Au coté ouest, la fosse E et le dépot F furent exhumés à hauteur du M. 20. Au delà, le sol était également abîmé.

En 1966, les sondages étaient prolongés sur la parcelle voisine : 697n (fig. 2) (6). La tranchée III (fig. 3) fut ouverte dans le prolongement de la pre-mière. Elle était un peu plus large (5 m) et, longue de 52 m, s'arrêtait au pied du terril, encore intact à cette époque. Sur une vingtaine de mètres (99 à 118), le niveau archéologique s' avéra perdu. De part et d' autre de cette zone, les tombes à urne 10 et 11 à 15 (fig. 5) furent mises au jour.

La tranchée IV (fig. 3) comptait 50 m de longueur et 4 m de largeur. Elle était située de façon à recouper la cave gallo-romaine, dont les remblais

1 PASLEAU 1964, p. 26-27. ALENUS-LECERF 1965, p. 76.

2 ALENUS-LECERF 1972 (B), p. 72. 3 PEUSKENS 1964, p. 12-13.

4 Les autorisations de fouilles nous furent aimablement accordées par la Direction liégeoise des Ponts et Chaussées, en la personne de Monsieur Liégeois, que nous remercions. 5 ALENUS-LECERF 1965, p. 76.

6 Notre gratitude s'adresse à Messieurs Erven, qui ont bien voulu consentir à nos fouilles

sur leur propriété ainsi qu'à !'abandon du matériel archéologique au profit du musée communal.

1,

I'

(12)

12 INTRODUCTION

restaient visibles (fig. 19). Elle livrait encore la fosse C, sous-jacente à la dernière tombe à urne 21 (fig. 5) et, à proximité (du M. 7 à 26), un ensemble detrous de pieu, concentrés apparemment sans ordonnance.

Les travaux étaient lents. Rien ne signalait l'approche d'une sépulture cinéraire et l'accès de la couche archéologique, qui n' était pas toujours intacte, était rendu dif:ficile par la présence d'un remblai charbonneux <lont l' épaisseur augmentait jusqu'à près d'un mètre à proximité du terril. Faute de moyens matériels, les travaux durent être ajournés.

En 1968, la partie septentrionale du site fut anéantie définitivement par l' exploitation du gravier sous-jacent. Un peu plus tard, la zone sud disparais-sait à son tour, enfouie sous un imposant remblai, haut de plusieurs mètres, qui

scelle pour longtemps sans doute, les quelques vestiges encore en place du

pré Wigier.

11

1 1

(13)

1. Les sépultures ToMBE 1 (fig. 4 et 17).

LE CHAMP D'URNES

Située dans le remblai du fossé A; profondeur: 45 cm sous la base de

l'humus (1). Quelques tessons supportaient un petit amas d'os brûlés (100 gr).

Le charbon de bois, provenant du bûcher d'incinération, était rare.

L' examen anthropologique (2) identifie un jeune enfant.

1. Petite urne en forme de gobelet ansé (fig. 7). Hauteur: 11,5 cm. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte: terre cuite finement pilée et grains de quartz et silex. Parois un peu rugueuses, sauf quelques zones lissées près de l'

em-bouchure; couleur beige.

TOMBE 2 (fig. 4).

Profondeur: 25 cm. L'urne cinéraire contenait un petit lot d' ossements

brûlés (150 gr) parmi lesquels gisait un vase accessoire recélant lui-même

quelques vestiges osseux (110 gr). Charbon de bois rare. Restes d'une femme adulte.

1. Grande urne évasée, sans col (fig. 7 et 14, la). Hauteur: 19,4 cm. Päte dure, bien cuite, dégraissant: terre cuite. Lissage à la paroi extérieure et au bord intérieur par stries horizontales; couleur bistre foncé (3).

2. Vase accessoire évasé, ansé et sans col (fig. 7 et 14, 16). Hauteur: 9,5 cm.

Päte très friable, dégraissant mixte; couleur gris foncé. TOMBE 3 (fig. 4, 6).

Profondeur: 50 cm; perturbée par une souche d'arbre. Une plaquette de

1 Nous éliminons conventionnellement de nos mensurations la couche supérieure du

terrain, généralement modifiée par suite des travaux de l'autoroute (recharges, arasements, etc.).

2 Le Dr. Med. P. Janssens a bien voulu procéder à l'examen des ossements de Herstal et nous autoriser à utiliser son étude. Nous l'en remercions très vivement.

3 A l'intérieur du vase, on observe la présence d'une sorte de dépöt noiratre, transparent et inégalement réparti. Une coulée verticale, large d'une quinzaine de cm couvre toute la hauteur du récipient; de cette surface rayonnent, horizontalement et sur la seule zone médiane du vase, d'autres coulées plus étroites (1 à 3 cm); enfin la partie inférieure et le fond de !'urne sont noircis uniformément. Cette disposition suggère qu'après le premier coulage-peut-être accidentel? - la poterie a dû être renversée de façon à étaler le liquide, puis redressée : le fond recueillant et absorbant alors le surplus. Aucune autre urne ne présentait cette particularité.

(14)

14 LE CHAMP D1URNES

Fig. 6-Tombes en cours de dégagement.

(15)

15

1

2

1

2

3

2

4

~

7

ffP

-~-CBJ

'

a

b 2 -3,

\

Q

(16)

16

t.E CHAMP D1URNES

schiste obturait partiellement l'urne cinéraire, fort endommagée. Celle-ci contenait un important lot d' os brûlés (930 gr), sur lesquels reposait un vase accessoire, décentré. Ce dernier enfermait également quelques vestiges osseux

carbonisés ( 18 gr ). Charbon de bois rare.

Restes d'un homme adulte et jeune.

1. Tessons d'urne. Forme non identifiable. Epaule ornée d'un bandeau

moulu-ré, composé d'au mains trois méplats. Pàte à dégraissant mixte. Surface

ex-térieure lissée par stries horizontales ; couleur brunàtre.

2. Vase accessoire sphéroïde à col (fig. 7). Hauteur: 6, 1 cm. Pàte dure, bien

cuite, dégraissant mixte. Lissage à la paroi extérieure et au bord intérieur;

couleur bistre foncé. TOMBE 4 (fig. 4).

Profondeur: 38 cm. Fosse circulaire (diamètre: 40 cm). L'urne cinéraire, assez endommagée, contenait un important lot d' os carbonisés (940 gr); deux fragments de bronze gisaient au fond du récipient; un vase accessoire, dissi-mulé parmi les os dans la partie médiane de l'urne, recélait encore quelques vestiges osseux (80 gr). Peu de charbon de bois.

Restes d'un homme adulte et jeune.

1. Grande urne biconique à col évasé (fig. 7). Hauteur: 21,8 cm. Epaule ornée

d'un bandeau mouluré composé de deux méplats, en faible relief et d'un groupement de six sillons assez irrégulièrement incisés. Pàte dure, très bien

cuite, dégraissant mixte. Lissage à la paroi extérieure et au bord intérieur;

couleur noiràtre.

2. Vase accessoire trapu à haut col droit (fig. 7 et 14,2). Hauteur: 5,4 cm.

Deux sillons à relief atténué ornent l' épaule. Pàte friable, dégraissant: terre

cuite. Fines parois, l' extérieure lissée; couleur beige. 3. Vestiges d'objets en bronze, altérés par le feu (fig. 7).

a: bouton à griffes. Diamètre: 0,9 cm. Tête creuse.

b: tige fragmentée. Longueur: 0,6 cm. ToMBE 5 (fig. 4 et 6).

Profondeur: 51 cm. Une plaquette de schiste reposait sur un petit dépöt composé de quelques tessons de terre cuite (50 gr) et de menus ossements incinérés (55 gr).

Restes d' un nourrisson.

1. Lot d'une trentaine de tessons, provenant apparemment d'un récipient

unique. Forme non identifiable. ToMBE 6 (fig. 5 et 6).

(17)

LE CHAMP D1URNES

6

a b

9

8

d 3 • f ~ b

-

JfJ

-•

4 C

Fig. 8 - Mobiliers des tombes 6, 8, 9. Ech. poteries 1/4, métaux 2/3.

17

(18)

18

LE CHAMP D1URNES

une épaisse plaque de schiste obturait la majeure partie de l'urne cinéraire, complétée d'un fragment de coupe retournée. Dans Ie fond de la fosse, petit

dépöt d'os brûlés (260 gr) mêlés à du charbonde bois(6 gr) etquelquesfrag

-ments de bronze (f-h). Au dessus, venait l'urne qui enfermait une part impor-tante d'ossements carbonisés (560 gr), encore accompagnés de charbon de bois

(3 gr) et de vestiges de bronze (a-e).

Restes d'un individu adolescent, ägé d'une quinzaine d' années environ et probablement de sexe masculin.

1. Coupe tronconique à marli (fig. 8 et 14,3). Hauteur: 9, 1 cm. Päte dure, bien

cuite, dégraissant: terre cuite. Parois très soigneusement lissées; couleur noirätre.

2. Urne ovoïde sans col (fig. 8). Hauteur: 16,3 cm. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Lissage à la paroi extérieure par petites stries horizon-tales serrées; couleur noirätre.

3. Vestiges d'objets en bronze, altérés par Ie feu (fig. 8):

a: fragments d'au moins huit boutons à griffes. Diamètres: 1 cm.

b: fragments d'au moins deux anneaux. Diamètres: 2 et 1,5 cm.

c: fragments d'un enroulement spiralé (cf. exemplaire analogue, m1eux

conservé: t. 9, 4c: fig. 8).

d: segment d'une tige arquée. Longueur: 2 cm.

e: trois goutelettes de métal fondu (indéterminables, non représentées). f: palette terminale d' un bracelet à oreillettes. Longueur : 1, 8 cm.

g : fragments d' au moins deux anneaux. Diamètres : 1, 1 cm.

h:. segment d'une tige arquée, terminée par une goutelette de métal fondu

(tête d'épingle ?). Longueur: 1, 1 cm (non représenté).

TOM13E 7 (fig. 5).

Profondeur: 29 cm. Dépöt mixte. La majeure partie des ossements

incinérés (500 gr) apparut éparpillée sur une aire à peu près circulaire

(dia-mètre : 40 à 55 cm), en une couche peu épaisse (3 à 6 cm). A la périphérie, se

juxtaposaient une tasse de terre cuite, dont la base était dissimulée dans la

masse osseuse et un menu fragment de récipient en bronze, gisant à la surface

des os. La tasse contenait un peu d'os brûlés (30 gr). Charbon de bois rare. Restes d'une femme adulte.

1. Tasse hémisphérique (fig. 7 et 14,4). Hauteur: 6 cm. Päte friable, dégrais-sant mixte. Parois très rugueuses ; couleur rouge-orange.

2. Fragment de bord d'un récipient en bronze, muni d'un appendice de pré-hension (fig. 7). Hauteur: 1,8 cm. Très altéré par Ie feu. Forme non iden1i-fiable.

(19)

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 LE CHAMP D1URNES 19 TOMBE 8 (fig. 5 et 6).

Profondeur: 46 cm. Fosse à peu près circulaire (diamètre: 42 cm). Cou-verture lithique: une large plaque de schiste, peu épaisse, obturait les em-bouchures de l'urne cinéraire et du récipient accessoire. L'urne contenait un petit lot d'os brûlés (225 gr) au dessus dEsquels SE dressait le petit vase, dé-centré. Celui-ci enfermait seulement quelques dents animales non incinérées (20 gr). Charbon de bois rare.

1. Petite urne biconique surbaissée à col évasé (fig. 8). Hauteurs: 10 et 2 cm, sans liaison des parties. Epaule ornée d'un bandeau mouluré composé de deux méplats et d'un groupement de sillons (nombre indéterminable) en relief très atténué. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Fines parois, l' extérieure soigneusement lissée ; couleur noire.

2. Vase accessoire apode et biconique (fig. 8). Hauteur: 6,2 cm. Päte assez dun, bien cuite, dégraissant mixte. La paroi extérieure est soigneusement lissée; couleur noire.

TOMBE 9 (fig. 5).

Profondeur: 56 cm. Fosse à peu près circulaire (diamètre: 43 cm). Cou-verture lithique: une épaisse plaque de schiste obturait toute l'urne cinéraire. Le vase contenait un important amas d'os incinérés (1210 gr), auxquels se mêlaient un peu de charbon de bois et diverses offrandes : un tesson isolé

- provenant d'une autre poterie - , un anneau doré et une tête d'épingle en bronze, tous recueillis dans la zone médiane du rfcipient; les autres objets de bronze (a-c-d), rassemblés au fond.

Restes d'une femme adulte et jeune.

1. Urne pansue à col évasé (fig. 8 et 14,5). Hauteur: 16, 7 cm. Päte dure, bien cuite, dégraissant: terre cuite. Lissage à la paroi extérieure et au bord intf-rieur; couleur noir profond.

2. Tesson d'un bord d'urne, sans col (fig. 8). Epaisseur excep1ionnelle. Päte extrêmement dure, très cui1 e, dégraissant : terre cuite. Parois lissées ; couleur brun noirätre.

3. Petit anneau réniforme ouvert en cuivre doré (fig. 8). Axes extérieurs: 1,5 et 1,3 cm. Extrémités rétrécies (1).

4. Vestiges d' objets en bronze, altérés par le feu (fig. 8):

a: fragment d'un bracelet à oreillettes. Longueur: 4 cm. La palette termi-nale est sectionnée.

1 Analyse confiée au Laboratoire de l'I.R.P.A., <lont nous remercions le Personnel. Con-clusion de l'examen (Dl/66472): l'objet est en cuivre faiblement allié d'étain. Il est recouvert d'une feuille d'or (14 carats). Aux deux extrémités, une autre feuille d'or, plus épaisse, est repliée en forme de capuchon.

(20)

20 LE CHAMP D1URNFS

b: fragment d'épingle à tête biconique. Longueur: 1,5 cm. c: fragment d'un enroulement spiralé. Diamètre: 1,6 cm.

d: segments de deux anneaux. Diamètres approximatifs: 3,5 et 2,5 cm.

Deux ossements conservent des traces de bronze, incrusLées dans leurs cel-lules sous l'action de la chaleur du bûcher.

TOMBE 10 (fig. 5).

Profondeur: 37 cm. L'urne cinéraire contenait un lot d'os brûlés (500 gr) parmi lesquels furent recueillis une épingle en bronze et un peu de charbon de bois.

Restes d'un enfant ou d'une femme.

1. Petite urne biconique (fig. 9). Hauteur: 11,3 cm. Epaule ornée de deux rangées d'incisions imprimées à l'aide d'un bätonnet diversement incliné lors de l' élaboration de chaque frise (les coins obtenus étant, d'une rangée à

l'autre, opposés par le sommet et inversement orientés). Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. La surface extérieure est lissée; couleur noirätre. 2. Epingle à tête tronconique en bronze (fig. 9 et 16). Longueur: 8 cm. La

partie terminale s' orne d'un décor incisé : la tête porte une spirale serrée ; sur le haut de la tige, trois bandeaux couverts de traits parallèles et opposés composent un motif de zigzag triple.

TOMBE 11 (fig. 5).

Profondeur: 29 cm. Un fond d'urne contenait un petit lot d' os brûlés (70 gr) et deux fragments de bronze. Peu de charbon de bois.

L' examen anthropologique reste sans diagnostic.

1. Fond d'urne (fig. 9). Hauteur: 7,8 cm. Päte assez dure, bien cuite, dégrais-sant mixte. Paroi extérieure lissée par stries horizontales; couleur noirätre. 2. ;Fragment de bronze (fig. 9). Hauteur: 1,5 cm. Très altéré par le feu. Il

pourrait provenir d'un bord de récipient.

3. Fragment de bord d'un petit récipient en bronze (fig. 9). Hauteur: 2,3 cm. L'épaule s'ome d'un décor incisé, altéré par un début de fonte du métal brûlé. Un double sillon frangé souligne l' embouchure du vase. Des motifs curvilinéaires (arceaux, cercles) sont constitués de plusieurs sillons juxtapo-sés.

TOMBE 12 (fig. 5).

Profondeur: 52 cm. La fosse ( diamètre: 32 cm) contenait une importante masse d'os incinérés (1260 gr). Peu de charbon de bois et de torchis s'y trouvaient intimement mêlés.

(21)

LE CHAMP D1URNES 21

10

2

13

14

r

··

·

··

·

···

·

·

·

;

·

···

·

·

···,

~-

c,

: .\,. = ' = ' ' """""==--=

15

3 ,

(22)

22 LE CHAMP D1URNES

TOMBE 13 (fig. 5).

Profondeur : 36 cm. Petite urne cinéraire contenant un peu d' os brûlés

( 15 gr).

Restes d'un nourrisson.

1. Petite urne renflée à bord déversé (fig. 9). Hauteur: 11, 1 cm. Pa.te dure, bien

cuite, dégraissant mixte. Fines parois, lissées par stries horizontales sur tout l' e~térieur et au bord intérieur; couleur noirätre.

TOMBE 14 (fig. 5).

Profondeur: 38 cm. Fosse circulaire (diamètre: 45 cm). Couverture lithique: une grande plaque de schiste obturait presque complètement l'urne cinéraire, fort abîmée. Elle avait contenu une importante masse d' os brûlés (870 gr), fortuitement éparpillés dans le remblai. Charbon de bois rare.

Restes d'une femme adulte.

1. Grande urne sphéroïde à col réduit (fig. 9). Hauteurs: 13,6 et 6,5 cm, sans

liaison des parties. Pa.te friable, assez mal cuite, dégraissant mixte. Traces d'un lissage initial à la paroi extérieure; couleur brune à noirätre.

TOMBE 15 (fig. 5).

Profondeur: 50 cm. Une épaisse plaque de schiste obturait complètement l' urne cinéraire. Celle-ci contenait un petit lot d' os incinérés ( 150 gr ), auxquels se trouvaient intimement mêlés les fragments d'un bracelet et d'un bord d'autre vase. Au dessus, reposait un récipient accessoire, vide et décentré.

Restes d'un très jeune enfant.

1. Urne ovoïde sans col (fig. 9 et 15,2a). Hauteur: 17 cm. Pa.te assez dure,

bien cuite, dégraissant: terre cuite. Lissage sur tout l' extérieur et le bord intérieur ; couleur noirätre.

2. Vase accessoire renflé (fig. 9 et 15,26). Hauteur: 6 cm. Sur l'épaule, décor incisé avec remplissage de matière blanche: la frise est constituée par la répétition d'un motif de triangle hachuré et encadrée d'un double sillon irrégulièrement tracé. Pa.te assez friable, bien cuite, dégraissant mixte. Paroi extérieure lissée ; couleur noirätre.

3. Fragment de bord d'une urne (fig. 9). Pa.te dure, bien cuite, dégraissant mixte. Faces lissées; couleur noire.

4. Bracelet en bronze fragmenté (fig. 9). Diamètre intérieur: 5 à 6 cm.

TOMBE 16 (fig. 4).

Profondeur: 30 cm. Une plaquette de schiste couvrait un petit lot d' os

incinérés (180 gr), concentrés sur une aire à peu près circulaire (diamètre:

18 à 20 cm) en une couche irrégulièrement épaisse (2 à 5 cm).

Restes d'un jeune enfant.

1 1 1 1 1 1

(23)

'I 1 1 1 LE CHAMP n'uRNES 23 TOMBE 17 (fig. 4).

Profondeur: 32 cm. Un fond d'urne cinéraire contenait un petit lot d'os brûlés (375 gr) et guère de charbon de bois.

Restes d'un enfant ou d'une femme, sans age déterminable.

1. Fond d'une grande urne galbée (fig. 10). Hauteur: 10,5 cm. Pa.te assez friable, bien cuite, dégraissant mixte. A l'extérieur, traces d'un lissage initial; couleur brunätre.

TOMBE 18 (fig. 4).

Profondeur: 27 cm. Quelques tessons de terre cuite (80 gr) étaient mêlés à très peu d' ossements incinérés (25 gr). Présence quasi nulle de charbon de bois et de torchis.

Restes d'un jeune enfant ou d'un nourrisson.

1. Lot d'une vingtaine de petits tessons de terre cuite, provenant apparemment d'un récipient unique, non identifiable, sauf le fond ( diamètre

approxi-matif: 7 cm). Pa.te assez dure, dégraissant mixte. Parois altérées; couleur bistre.

TOMBE 19 (fig. 4).

Profondeur: 25 cm. Lot de tessons (220 gr) mêlés à quelques os brûlés (10 gr).

L' examen anthropologique reste sans diagnostic.

1. Fragments d'une urne à col (fig. 10). Hauteur: 13,5 cm. Epaule ornée d'un décor incisé à remplissage de matière blanche: des motifs d'arceaux et de triangle composent un haut bandeau, souligné au départ du col par un double sillon irrégulièrement frangé de petites encoches. Pàte assez friable, bien cuite, dégraissant mixte. Lissage à l' extérieur et au bord intérieur. Couleur brun-bistre.

TOMBE 20 (fig 5).

Profondeur: 40 cm. Une épaisse plaque de schiste obturait tout l' orifice d'une petite urne cinéraiie contenant quelques ossement brûlés (55 gr) et une perle de terre cuite. Charbon de bois rare.

Restes d'un enfant àgé d'un an ou un peu plus.

1. Petite urne large à col court évasé (fig. 10). Hauteur: 10,5 cm. Pàte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Lissage très soigné à l' extérieur et au bord intérieur; couleur noire.

2. Perle biconique en terre cuite (fig. 10). (Hauteur: 1 cm). Pa.te poreuse, noiràtre.

(24)

24 LE CHAMP D1URNES

1 7

19

20

21

2

©

-

-Fig. 10- Mobiliers des tombes 17, 19, 20, 21. Ech. poteries 1/4, pede 2/3.

TOMBE 21 (fig. 5).

Sus-jacente à la fosse C; profondeur: 34 cm. Une plaquette de schiste obturait partiellement un fond d'urne cinéraire contenant un peu d' os brûlés (210 gr) et très peu de charbon de bois.

Restes d'un jeune enfant.

1. Fond d'une petite urne (fig. 10). Hauteur: 6,5 cm. Päte un peu friable, dégraissant mixte. Parois un peu rugueuses ; couleur bistre.

2. Le foyer D (fig. 4 et 11)

Situé dans l'aire du champ d'urnes; profondeur: 22 cm. Il couvrait une surface de forme ovale très régulière (axes: 1,40 X 0,84 m) ou l'argile apparut durcie et rougie par le feu. Sur cette couche, épaisse de 2 à 5 cm, se localisaient plusieurs concentrations de charbon de bois plus ou moins importantes. Nulle trace d' ossement carbonisé n'y fut rencontrée et il n'y avait non plus ni tesson ni autre vestige archéologique. Un amas de bloes de schiste et de grès couvrait la surface du foyer. La plupart des pierres composant la couche

(25)

infé-1 M

I

LE CHAMP D'URNES

0

Fig. 11 - Foyer D: relevés en plan et coupe.

25

D

N

N

1m

rieure du recouvrement étaient fortement rougies; circonstance résultant de l' obturation d' un feu en activité.

Les dimensions restreintes du foyer D évoquent la présence de quelque

feu rituel plutot que d'un bûcher funéraire. L'absence de résidu calciné, autre

que le charbon de bois, corrobore cette hypothèse. Le soin apporté au

(26)

26 LE CHAMP D'URNES 3. Les trouvailles isolées

CoLLECTION EMILE GrvART (1).

1. Urne renflée à haut col (fig. 12). Hauteur: 16,5 cm. Epaule ornée d'une haute frise de rainures légèrement obliques, incisées assez irrégulièrement; relief atténué. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Lissage sur l' ex-térieur et le bord inex-térieur; couleur gris-brun.

2. Urne sphéroïde (fig. 12). Hauteur: 15,8 cm. Päte dure, bien cuite, dé-graissant mixte. Paroi extérieure lissée; couleur gris-brun.

3. Grande urne piriforme sans col (fig. 12). Hauteur: 21, 4 cm. Päte assez dure, bien cuite (forte oxydation extérieure), dégraissant: terre cuite. Parois

lissées (stries horizontales); couleur brun-noir.

4a. Petite urne basse à col évasé (fig. 12). Hauteur: 13,5 cm. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Paroi extérieure et bord intérieur lissés; couleur noirätre.

46. Vase accessoire apode et à col évasé (fig. 12). Hauteur: 7 cm. Päte assez dure, dégraissant: terre cuite. Lissage extérieur; couleur noirätre.

5. Urne renflée à col (fig. 12 et 15, 1). Hauteur: 18,9 cm. Päte assez dure, bien cuite, dégraissant: terre cuite. Lissage soigné à l' extérieur et au bord intérieur; couleur noire.

6. Grande urne ovoïde (fig. 12). Hauteur: 21 cm. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Paroi extérieure et bord intérieur bien lissés; couleur brunätre.

7. Urne ovoïde carénée à petit col (fig. 13). Hauteur: 19,8 cm. Päte dure, bien cuite, dégraissant: terre cuite. Parois altérées, traces de lissage au bord intérieur; couleur brun-gris.

8. Bracelet en bronze en forme de croissant (fig. 13). Diamètre intérieur: 4 à 5 cm.

CüLLECTION DU MUSÉE DE HERSTAL ( 2).

9. Fond d'une grande urne (fig. 13). Hauteur: 12 cm. Päte assez friable, peu cuite, dégraissant mixte. Parois altérées; couleur bistre-gris. L'urne con-tenait un petit dépót d' os brûlés ( 105 gr) et quelques fragments de bronze indéterminables. Restes d'un jeune enfant.

1 Elle comprend sept urnes, <lont une seule accompagnée d'un vase accessoire, ainsi qu'un

bracelet de bronze, isolé de son contexte initia!. Les ossements étaient perdus. Les des-criptions des tombes et leur inventaire respectif ne sont pas connus. D'après les chercheurs, les sépultures étaient généralement peu enfouies et certaines, couvertes d'une plaque de schiste.

2 Ce lot groupe trois urnes ainsi qu'un anneau doré, une épingle de bronze et un lot

d'ossements; ces trois derniers éléments isolés de leur contexte. Les urnes 9 et lla con-tenaient encore leur dépót. Rien n'est connu des descriptions et inventaires des tombes.

(27)

LE CHAMP n'URNES 27

4

(28)

28 LE CHAMP D1URNES

11

l 2

)

.

l 3

(29)

1

LE CHAMP D1URNES

29

10. Grande urne ovoïde à haut col (fig. 13). Hauteurs: 10 et 13 cm, sans liaison des parties. Epaule ornée de deux groupes de deux et cinq sillons irré-gulièrement incisés, relief très atténué. Päte dure, bien cuite (forte oxy-dation extérieure), dégraissant mixte. Paroi extérieure et bord intérieur lissés ; couleur noire.

lla. Urne sphéroïde à haut col (fig. 13). Hauteur: 21,7 cm. L'épaule s'orne de six larges sillons juxtaposés. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Lissage à l' extérieur et au bord intérieur; couleur noire. L'urne contenait un vase accessoire et un dépöt d'os incinérés (1330 gr): restes d'une femme adulte.

116. Vase accessoire sans col (fig. 13). Hauteur: 5 cm. Deux sillons juxta-posés soulignent l' embouchure, relief très atténué. Päte dure, bien cuite, dégraissant mixte. Parois lissées ; couleur bistre noir.

12. Anneau réniforme ouvert en cuivre doré (1) (fig. 13). Axes extérieurs: 1,6 et 1,3 cm. Exemplaire analogue à celui de la tombe 9.

13. Epingle en bronze à tête globuleuse (fig. 13). Longueur: 7,8 cm.

4. Les rites funéraires

Le champ d'urnes d'Herstal est caractérisé par le rite de l'incinération. Du bûcher, rien n'est connu. Le foyer ovale D n'avait pas servi à l'ignition d'un corps et nous le considérons à titre de feu rituel.

Toutes les sépultures étaient très simplement élaborées. Une petite exca-vation servait de fosse d'enfouissement. Elle abritait l'urne cinéraire et, très exceptionnellement, contenait seulement les restes humains consumés. Cer-tains dépöts étaient accompagnés d' un vase accessoire ou de vestiges d' objets

métalliques. La moitié des tombes étaient obturées.

Quelques remarques précisant ces généralités:

A. L'ENFOUISSEMENT DES SÉPULTURES.

Des traces de fosses ont été reconnues autour de huit tombes seulement

( 4, 6, 8, 9, 10, 12, 14, 17 ), le sous-sol limoneux du pré Wigier n'étant guère favorable à l' observation de pareils vestiges. Les fosses étaient en forme de cuvette avec un pourtour assez régulièrement circulaire (diamètre: 40 à 45 cm). La profondeur des sépultures n'était pas constante mais s'avéra, dans l' ensemble, très faible. Il convient de souligner que les sépultures les plus profondes ne correspondent pas nécessairement aux dépöts importants;

1 Analyse confiée au Laboratoire de l'I.R.P.A. Conclusion de !'examen (D1/1916) la

(30)

30 L'.E CHAMP D1URNES

telles sont par exemple les tombes 1 et 5, <lont les modestes amas de tessons étaient parmi les mieux en±ouis.

Bien que la surface du sol à l'époque du champ d'urnes n'ait été nulle part visible, il semble qu'une majorité de dépöts devaient en être proches, sinon même y affieurer. L' enfouissement particulièrement réduit de la tombe

2 retient l' attention. Elle apparut presque immédiatement sous la base de l'humus et, schématiquement, se situe de telle façon que sa base correspond à

peu près au faîte des autres dépöts funéraires les moins enfouis. Il nous paraît qu'exceptionnellement l'urne cinéraire a dû être très partiellement enterrée, sinon même posée sur le sol, tandis qu'un petit tertre devait dissimuler aux regard ce dépöt inaccoutumé.

B. LES OSSEMENTS.

Le soin apporté à leur récolte après l' extinction du bûcher est manifeste à Herstal. Les particules de charbon de bois, fortuitement recueillies avec les débris d' os calcinés, sant rares. Sauf dans la tombe 6, ou elles totalisaient 9 gr, elles n' excèdent jamais 1 gr.

L' identification des défunts est assurée par l' examen anthropologique. La répartition s'avère fort inégale avec huit enfants en bas age (1, 5, 13, 15, 16, 18, 20, 21), quatre hommes <lont trois adultes (3, 4, 12) et un adolescent (6), enfin cinq femmes adultes (2, 7, 8, 9, 14). Les restes de quatre tombes seule-ment (10, 11, 17, 19) n'ont pas pu être déterminés.

Chaque sépulture paraît avoir été lirnitée aux restes d'un seul individu (1).

La présence d' ossements animaux, très sporadique à Herstal, semble indiquer que les offrandes alimentaires n' ont pas dû constituer un rite coutu-mier. Deux tombes seulement (8, 9) ont livré quelques vestiges, d'ailleurs peu représentatifs: dans la première, il s'agit de quelques dents animales, non incinérées; dans la seconde, un seul os long, également consumé, se trouvait mêlé aux autres restes humains brûlés.

Les ossements ont été généralement abrités dans un récipient de terre cuite; très rarement, ils furent déposés en terre libre. Nos sépultures appa-raissent ainsi réparties en deux groupements d'importance inégale, comprenant dix-huit tombes à urne et trois autres à ossements. Exceptionnellement, dans la tombe 8, une partie des vestiges osseux comblait le fond de la fosse d' en-fouissement et supportait l'urne cinéraire.

1 Dans certaines tombes, les ossements étaient répartis en plusieurs lots. L' examen

anthro-pologique, effectué sur chaque dépêt séparé, n'a jamais fourni d'indice certain de la

(31)

31

C. LES SÉPULTURES A URNE.

Ces tombes sont caractérisées par la représentation très limitée de la céramique.

La présence d'un vase accessoire associé à !'urne cinéraire est seulement relevée dans cinq sépultures (2, 3, 4, 8, 15). Ce second récipient, généralement très petit, est chaque fois logé à l'intérieur de !'urne. Il y repose soit au dessus des ossements (t. 3, 8, 15), soit plus ou moins dissimulé dans leur masse. Il est parfois légèrement basculé, mais jamais retourné. En aucun cas, il n'appa-raît centré. Le vase accessoire est lui-même à usage cinéraire. Il contient un petit lot des os brûlés du défunt, sans que ceux-ci ne paraissent jamais avoir fait I' objet d'une sélection intentionnelle, intervenant au moment du remplissa-ge de chacun des deux récipients. Exceptionnellement, Ie petit vase de la tombe

8 était vide. Aucune trace de feu n' apparaît sur les parois des vases accessoires : ceux-ci n' ont clone pas été déposés sur Ie bûcher lors de I' ignition.

A Herstal, sept sépultures à urne sont singularisées par Ie dépot d'un vase cinéraire incomplet (1). Ainsi, dans les tombes 11, 17 et 21, les ossements reposaient dans un fond d'urne et ceux de la tombe 1 avaient été initialement déposés dans une moitié de gobelet (2). Dans les tombes 5, 8 et 19, les restes humains étaient seulement accompagnés d'un lot de tessons, qui provenaient apparemment d'un vase unique. Nous observons que cette lirnitation de la céramique apparaît précisement dans des sépultures nanties de très peu d' ossements; soit notamment cinq sépultures d' enfant ( 1, 5, 18, 19, 21) et une tombe de femme (11). Il nous paraît dès lors plausible d'assimiler ces dépots partiels à un souci d'économie du matériel céramique, plutot qu'à une intention symbolique. De tels dépots sont bien connus ailleurs. Dans la région notamment, à Noville, six des dix-huit sépultures systématiquement fouillées témoignaient de ce mode. Trois tombes (6, 11, 18) contenaient un fond d'urne cinéraire; trois autres (2, 9, 10) n'avaient reçu que des tessons, mêlés aux ossements (3).

Dans les tombes à urne de Herstal, nous relevons quelques manifestations

symboliques. Quatre sépultures nanties d'un vase cinéraire ont en outre livré un petit tesson isolé. Cel ui-ei provenait, dans chaque cas, de I' embouchure d' un autre récipient, constitué soit de terre cuite (t. 9, 15), soit de bronze (t. 7, 11). La présence de tels fragments isolés a été reconnue sporadiquement dans les sépultures des champs d'urnes et les auteurs y voient Ie principe d'une dona-tion symbolique. Cette intendona-tion s'avère manifeste dans les tombes 9 et 15 d'Herstal qui sont précisement parmi les mieux dotées. Dans les tombes 7 et 11, 1 Nous exceptons le fragment de plat t. 6, destiné à la couverture de l'urne cinéraire. 2 Bien qu'à la découverte, cette portion de vase apparut fracassée en menus tessons, il s'avère qu'elle fut enfouie à l'état de fragment unique.

(32)

32 L'.E CHAMP n'uRN'.ES

par contre, les menus fragments de récipients de bronze accompagnaient des dépöts très modestes, respectivement représentés par une petite tasse (t. 7) et un fond d'urne (t. 11). La vaisselle de bronze étant rarissime dans le matériel des champs d'urnes, il nous paraît assez vraisemblable que, malgré leur ex-trême vétusté, ces très petits fragments soient significatifs d'une volonté identique.

D.

LES SÉPULTURES A OSSEMENTS.

A Herstal, elles témoignent d'une intéressante diversité avec deux dépöts libres (t. 12, 16) (1) et un dépöt mixte (t. 7).

Les restes humains de la tombe 12 avaient été versés dans une fosse d' en-fouissement relativement profonde et très similaire aux puits des tombes à

urne cinéraire. Ceux de la tombe 16 s'aggloméraient en un bloc compact, de très modestes dimensions, sous une petite dalle de schiste. Ce dépöt était à peine enfoui. Il est généralement admis que les ossements retrouvés en dépöt libre ont dû être initialement enfermés dans quelque enveloppe de matière périssable (textile ou cuir). Il n'en subsistait évidemment nulle trace.

Dans le dépöt mixte de la tombe 7, la majeure partie des ossements étaient éparpillés au tour d'une petite tasse de terre cuite à usage cinéraire; ils couvraient une surface d' environ un quart de mètre carré, située à très faible profondeur.

Les tombes à ossements figurent en proportion également réduite dans les champs d'urnes proches et y témoignent de rites plus ou mains apparentés. A Biez, deux dépöts libres (t. 7, 10) s'inscrivent parmi les quatorze sépultures fouillées : les vestiges humains formaient de petits tas encadrés de pierres de sable (2). A Noville, on relève seulement des dépöts mixtes, ou les os - agglo-mérés ou éparpillés - sont toujours accompagnés d'un peu de céramique. La tombe 16, par exemple, contenait un paquet d'os supportant deux petits vases (3). Les sépultures plates de Court-Saint-Etienne sont dépourvues de renseignement à ce sujet mais des dépöts analogues sont observés dans plusieurs tombelles hallstattiennes de la région (4).

1 Il convient d'y ajouter un autre dépót d'ossements libres, découvert par M.

Vanover-schelde. La tombe gisait à faible profondeur dans le niveau limoneux et aucune couverture lithique ne la protégeait. Les ossements (330 gr) s'aggloméraient en une petite masse compacte. Nous remercions l'inventeur de sa communication personelle. L'analyse anthro-pologique identifie ici une jeune femme ou un individu pubère.

2 DE LoË 1898, p. 65. 3 DE LoË 1913, p. 214.

4

(33)

LE CHAMP D;URNES

33

E. LES VESTIGES MÉTALLIQUES.

Tous avaient subi l'action du feu du bûcher. Après son exctinction, ils furent récoltés avec les restes humains carbonisés et ils apparaissent toujours intimement mêlés à la masse osseuse contenue dans l'urne. Dans la tombe 6, les débris de métal se répartissaient indifféremment dans les deux lots d' os respectivement logés au fond de la fosse et dans l'urne cinéraire. Exceptionnel-lement dans la tombe 7, le fragment de récipient de bronze gisait au dessus des

os éparpillés et rien n' indique si ce dépot de surface est intentionnel ou

seule-ment fortuit.

Les débris d' objets métalliques proviennent en ordre principal de pièces

de parure: épingles, bracelets et anneaux divers. Il s'y ajoute quelques

acces-soires de buffleterie (boutons) et vestiges de récipients.

Tous les objets de parure furent recueillis dans des sépultures de femme ou

d' enfant. Le bracelet, exceptionnellement récolté dans la tombe masculine 6, accompagnait les restes d'un adolescent. Les boutons de buffleterie dotaient seulement des tombes d'homme ( 4, 6).

F. LA COUVERTURE DES TOMBES.

Dix des vingt et une tombes systématiquement fouillées d'Herstal étaient

couvertes (t. 3, 5, 6, 8, 9, 14, 15, 16, 20, 21). Latombe6offraitleseulexemple

d'une couverture mixte, qui associait à un fragment de coupe retournée une

petite plaque de pierre. Partout ailleurs, c' est une dalle de schiste qui est utili-sée pour obturer l'urne cinéraire (t. 3, 8, 9, 15, 20) ou bien les fragments qui en tiennent lieu (t. 5, 14, 21) ou encore un bloc d'ossements libres (t. 16). La fréquence de ce mode, observé sur la moitié des tombes et, par ailleurs, également appliqué à des dépots de types divers, témoigne à suffisance de sa valeur rituelle.

Toutes les pierres de couverture étaient constituées du même schiste

psammitique, de provenance locale. Elles se présentent sous forme de dalles

brutes, d' épaisseur très variable.

L' emploi de matériel lithique de couverture n' est pas sans parallèle dans la

région. Quelques tombes plates de Court-Saint-Etienne avaient été abritées

sous des plaques de phyllade (1). Par ailleurs, la protection de l'urne cinéraire,

assurée par une dalle de pierre ou une coupe de terre cuite est généralisée dans

les tombes plates du groupe Main inférieur et Souabe.

Les sépultures d'Herstal s'affirment dans la tradition des tombes plates. Exceptionnellement, la tombe 2 implique la présence d'un petit tertre dont

1 MARIËN 1958, p. 190. ÜESITTERE (1968, A, p. 77) souligne que l'emploi de matériel

lithique, observé dans certaines tombes de Court-Saint-Etienne et Herstal, est également

(34)

34

l'importance peut avoir été limitée par la proximité de la tombe 1 (fig. 4). Il est d' ailleurs possible que d' au tres amoncellements de terre, de dimensions plus ou moins modestes, furent érigés pour protéger certains dép6ts peu enfouis. Rien n'est connu de !'aspect initia! du champ d'urnes d'Herstal. La limitation des sondages entrepris n' a pas permis de reconnaître l' étendue de la nécropole. Les sépultures 1 et 14, qui occupent les zones terminales des tranchées 1 et 3 (fig. 3), sont distantes de 126 m. Cette indication suggère qu'à l'instar des autres champs d'urnes celui-ci a dû occuper une vaste surface.

5. Examen du matériel (1 )

Toutes les sépultures, sauf deux des trois tombes à ossements (12, 16), ont livré du matériel archéologique. La vaisselle de terre cuite en constitue la partie essentielle. Sept dép6ts étaient en outre accompagnés d' objets de métal.

Quelques ensembles s' avérèrent plus remarquables. La tombe masculine 6 associait à deux grands récipients de terre divers fragments de bronze, dont un bracelet et un assortiment de boutons de buffleterie. La tombe féminine 9 rassemblait dans son urne cinéraire les vestiges d'une panoplie d' objets de parure otl s'identifient encore un anneau de cuivre doré, un bracelet et une épingle en bronze. Les tombes 7 et 11 contenaient des vestiges de vaisselle de bronze.

A. LA CÉRAMIQUE.

Dix-neuf tombes de Herstal contenaient un vase cinéraire et six d'entre elles possédaient un second récipient.

La fabrication des poteries s' avère généralement très soignée. Dans la composition de la pa.te intervient un dégraissant généralement mixte. Il est composé d'une très large proportion d'argiles cuites et d'une autre part, beaucoup moins importante, de grains lithiques. Les premières sont plus ou moins finement broyées et de coloration brune ou noire; les seconds sont surtout représentés par des particules de quartz et de silex, de modules assez variés ( 1 à 6 mm). Malgré !'absence du tour, les vases étaient presque tous assez bien montés sans épaisseur excessive des parois. Rarement, les récipients apparurent déformés (t. 6, 14, 15, tr. is. 46, 10). Sauf une petite tasse à paroi rugueuse (t. 7), toutes les poteries avaient été l' objet d'une finition identique et assez élaborée. Les surfaces, préalablement bien égalisées, avaient été polies à l'aide d'un lissoir frotté à petits coups horizontaux, parfois obliques et croisés. Ce traitement paraît généralement avoir été appliqué sur tout l' extérieur du 1 Tous les objets découverts par le S.N.F. (provenant du champ d'urnes et des autres

(35)

1

1

1

1

1

L'.E CHAMP DiURN'.ES

35

récipient ainsi que sur la partie supérieure de sa face intérieure. De ce brillant initia!, il ne subsiste guère que de menues traces, surtout repérées au col et plus

rarement à la panse du vase.

La cuisson est suffisamment poussée. La plupart des vases sont marqués

de taches d' oxydation, souvent superficielles. La coloration extérieure est

généralement noirätre, virant au bistre plus ou moins foncé. Quelques poteries

seulement sont de teinte beige clair (t. 4 n° 2, 10) ou brunätre (t. 17, 19). Exceptionnellement la petite tasse ( t. 7) est rouge.

Pour les vases accessoires, les techniques de fabrication et de finition sont

identiques.

Les formes sont assez diversifiées. Le répertoire typologique groupe des

urnes à col cylindrique, tronconique et évasé - ce dernier étant le mieux

représenté - . Plusieurs vases étaient sans col. Quelques types moins habituels

en forme de terrine, tasse et plat sont aussi illustrés. Les gobelets sont

égale-ment variés; certains sont ansés.

Le décor, assez peu fréquent, ome toujours l' épaule du vase. Il est surtout composé de cannelures et méplats juxtaposés (t. 3, 4, 8, tr. is. 5, 10, 11), plus rarement de fins motifs géométriques incisés et incrustés de rnatière blanche (t. 15, 19) et exceptionnellement de cordons d'encoches (t. 10) ou de stries

verticales (tr. is. 1). Aucune ornementation exhisée ne fut rencontrée.

La céramique d'Herstal s' apparente bien au matériel local récolté dans les

nécropoles à tombes plates de Biez, Noville et Court-Saint-Etienne (1). Au

delà de ce contexte régional, on relève aussi rnaintes analogies avec les pro-ductions des champs d'urnes des groupes helvéto-rhénan et du Main-Souabe.

Le Neuwied offre également certaines identités (2).

Urne à col cylindrique:

Trouvaille isolée lla (fig. 13). Ce type d'urne est bien illustré dans la région. Trois poteries de Court-Saint-Etienne relèvent de cette série et l'une

d'elles (tombe plate III) (3) s'apparente exactement au vase d'Herstal. A

Noville et à Biez, cette catégorie est également représentée, bien que

témoi-gnant de caractères différenciés. La date assignée aux urnes de Court ne dépasse pas la phase Ha B (4). Celle d'Herstal s'y associe.

1 Le cimetière d'Herstal participe au groupe culturel des champs d'urnes de la Belgique

centrale et méridionale (DESITTERE 1968, A, p. 73 ss). Nous limitons essentiellement le matériel de comparaison à ce cadre géographique.

2 DESITTERE 1968, A, p. 77. L' auteur relève la présence d' éléments caractéristiques du

groupe Neuwied dans les nécropoles et les sites d'habitats des populations aux champs d'urnes de la Hesbaye et du Brabant. Le cimetière d'Herstal confirme ses vues.

3 MARIËN 1958, p. 155 n° 28.

4 MARIËN 1958, p. 191-192. L'auteur situe les urnes au Ha A 2 et peut-être à une phase

subséquente. M. DESITTERE (1968, A, p. 73-74) conteste cette chronologie, qu'il descend

(36)

36 LE CHAMP D1URNES

Urnes à col tronconique:

Trouvailles isolées 1 (fig. 12) et 5 (fig. 12 et 15,1). Cette forme d'urne n' est pas connue dans les tombes plates de la région mais se trouve par contre

bien illustrée dans les groupes culturels du Neuwied et du Nord-Ouest(1

) ou elle

s'inscrit principalement au Ha B et se prolonge à l'époque suivante. Les urnes

à col tronconique nanti d' une lèvre apparaissent tot. Dans cette série, la courbu-re très prononcée du profil de 1' épaule, de même que le redressement du col, constituent des caractères d' évolution (2). Le décor de stries verticales du vase

d'Herstal (tr. is. 1) est très répandu à l'époque Ha B et se continue au delà (3).

Trouvaille isolée 10 (fig. 13). Une urne à col tronconique d'une tombe plate de Court-Saint-Etienne (4) se différencie du vase de Herstal par sa

sil-houette étirée et anguleuse, sans lèvre ni décor; sa forme et sa technique évoquent une phase tardive (Ha D) (5). L'exemplaire d'Herstal est antérieur (Ha B/C).

Urnes à col évasé:

La grande urne pansue t. 4 (fig. 7), particulièrement représentative, s'appa-rente étroitement à l'urne 48 d'une tombe plate de Court-Saint-Etienne (6).

Les dimensions et profils des vases de Court et Herstal sant quasi identiques; ce dernier étant de mains belle facture mais plus largement décoré. L'exem-plaire de Court s' inscrit dans la tradition pure des productions Ha B du groupe céramique de Bade (7). Celui de Herstal s'y associe.

La petite urne t. 8 (fig. 8) compose une variante réduite du type précédent. Urnes t. 14 (fig. 9) et tr. is. 7 (fig. 13). Plusieurs tombes de Noville con-tenàient des exemplaires analogues, encore trapus ou manifestant une tendance à l'allongement (8). A Court-Saint-Etienne, quelques urnes à panse élancée et col évasé sont assez dégénérées et tardives (Ha C/D) (9).

Trois autres urnes à col évasé présentent un profil d'allure sinueuse: t. 9 (fig. 8 et 14,5), t. 20 (fig. 10) et tr. is. 4a (fig. 12). Elles évoquent les formes des Schrägrandurnen du Ha C, notamment bien illustrées dans le groupe des

torn-1 DESITTERE 1968, B, fig. II et IX. 2 DESITTERE 1968, A, p. 43-45. 3 KIMMIG 1951, p. 80. DESITTERE 1968, A, p. 42. 4 MARIËN 1958, p. 164, fig. 29 n° 47. 5 MARIËN 1958, p. 159. 6 MARIËN 1958, p. 160 n° 48. 7 MARIËN 1958, p. 160. DESITTERE 1968 , A, p. 74. 8 DE LoË 1913, fig. 5,3; 10, 3, 5, 6. 9 MARIËN 1958, p. 167 n° 33, 193-194.

(37)

LE CHAMP n'URNES 37

2

b

4

5

Fig. 14 - Poteries. 1 a-b: tombe 2. - 2: tombe 4. - 3: tombe 6.

(38)

38 LE CHAMP n'URNES

3

a

2 b

Fig. 15 - Poteries. 1: trouvaille isoléi 5. - 2 a-6: tombe 15. - 3: fossé A. Ech. 1/3,

(39)

LE CHAMP o'URNES 39 belles campinoises (1). Quelques urnes larges en forme de terrine de Court-Saint-Etienne sont également tardives (Ha C/D) (2).

Urnes sans col:

t. 6 (fig. 8) et t. 15 (fig. 9 et 15,2a). Ces vases sont largement répandus. Citons, pour la région, une urne de Court-Saint-Etienne (3) identique mais plus

grande, une autre de Biez (4) et celle, ansée, de Noville (5).

La grande urne sans col t. 2 (fig. 7 et 14, la) présente une forme moins habituelle. Elle s'apparente à l'urne de la tombelle 47 de la nécropole de Saint-Vincent (Ha C) (6), laquelle, plus élancée et dépourvue de terminaison angulaire, paraît postérieure.

La trouvaille isolée 3 (fig. 12) constitue également une variante peu courante.

Coupe:

t. 6 (fig. 8 et 14,3). Dans la région, un seul exemplaire est connu, à Court-Saint-Etienne: il s'agit d'un plat très évasé, muni de trous de suspension (7). Les coupes tronconiques utilisées en guise de couvercle sont bien représentées dans la production cframique de Bade et aussi du Neuwied. La poterie de Herstal, sous une forme simplifiée, alourdie et dépourvue d' ornementation, s'apparente notamment au plat d'une tombe Ha B de Gering-Kehrig (8).

Bol en Jorme de terrine:

t. 13 (fig. 9). Ce type d'urne au galbe élégant ne paraît p2.s représenté dans les nécropoles régionales.

Il

est bien illustré dans le bassin de Neuwied - ou il est parfois ansé et décoré - et en Bade. C' est aussi une forme caractéristique du Ha B (9).

Tasse:

t. 7 (fig. 7 et 14,4). Les tasses de forme hémisphérique s'avèrent, dans la région, beaucoup plus rares que celles à fond plat. Deux récipients analogues,

1 RoosENS, BEEX 1961, fig. 4 n° 58. BEEX, RooSENS 1967, fig. 14 n° 52 b ;12 n° 7. DE LAET,

MARIËN 1950, p. 323 n° 23, 330 n° 65.

2 MARIËN 1958, p. 156 n° 30, 171 n° 39, 193.

3 MARIËN 1958, p. 167 n° 34. L'auteur situe eet exemplaire au Ha D en raison de la

pré-sence d'une engobe. M. DESITTERE (1968, A, p. 74) tient compte du profil encore anguleux du vase pour l'assigner au Ha B.

4 DE LoË 1898, pl. II X. 5 DE LoË 1913, fig. 5,5. 6 MARIËN 1964, p. 80, 145 n° 9. 7 MARIËN 1958, p. 140 n° 65. 8 DESITTERE 1968, fig. 6 n° 10. 9 DESITTERE 1968, fig. II n° 7.

(40)

40 LE CHAMP D'URNES

mais dépourvus de dépression centrale, proviennent de tombes plates de Court-Saint-Etienne (1 ).

Gobelets:

Le vase accessoire t. 4 (fig. 7 et 14,2) paraît encore fort éloigné des formes plus qu moins dégénérées, représentées à Court-Saint-Etienne (2) et à Noville

( 3). Par ailleurs, il compose une variante très évoluée du gobelet à haut col,

caractéristique de la belle céramique de Bade et connu dès la fin du Ha A en Neu~ied (4). Le gobelet de Herstal est associé à une grande urne à col évasé,

assimilée à des exemplaires de la période Ha B.

Les deux vases accessoires t. 8 (fig. 8) et tr. is. 46 (fig. 12) constituent des variantes fort alourdies du typeSpitzbecherdont une assez belle pièce est relevée

à Court-Saint-Etienne (5). Les gobelets pointus, essaimés depuis la région de

Cologne jusqu' en Belgique et dans le sud de la Hollande, sont difficiles à

<later (6). A Herstal, leur contexte paraît assez déterminant. Le vase accessoire t. 8 accompagne une urne à col évasé de belle facture, typologiquement associée à la production Ha B. L'autre est joint à un récipient apparenté aux Schrägran-durnen et leur ensemble paraît caractéristique d'une époque plus tardive (Ha C).

Le vase accessoire t. 15 (fig. 9 et 15, 26) s'apparente à un exemplaire non décoré d'une tombe plate de Voerde, sans date (7). Le décor du vase de Herstal n' est pas non plus représentatif d'une époque précise, bien qu'il soit assez répandu. Une ornementation identique figure, par exemple, parmi les tessons du site d'habitat de Lens-Saint-Servais en Hesbaye (8). Le gobelet d'Herstal est associé à une urne ovoïde sans col (Ha B/C).

Le vase accessoire tr. is. 116 (fig. 13) est associé à une urne à col cylindrique (Ha B). Une forme apparentée est illustrée à Biez (9).

Le grand gobelet ansé t. 1 (fig. 7) est peu habituel. Les gobelets ansés, guère représentés dans le répertoire céramique du groupe central belge, sont

bien connus dans les groupes culturels voisins et leur datation est généralement déterminée par le contexte (10). L'un des vases accessoires de la tombelle I de Gedinne (11) pourrait représenter unevariante dégénérée du gobelet de Herstal.

1 MARIËN 1958, p. 170 n°s 35-36. 2 MARIËN 1958, p. 174 n° 42. 3 DE LoË 1913, fig. 7, 1. 4 DESITTERE 1968, B, fig. I n° 4. 5 MARIËN 1958, p. 181 n° 57. 6 MARIËN 1948, p. 425. 7 DESITTERE 1968, A, p. 115, B, fig. 36 n° 2. 8 DE PuYDT 1906, pl. II, en bas et à gauche. 9 DE LoË 1905, p. 21, fig. 2, en haut et à gauche. 10 DESITTERE 1968, A, p. 37, 69.

(41)

11

' ,,

l

l

LE CHAMP o'URNES 41

Le vase accessoire t. 2 (fig. 7 et 14, 16) apparaît comme une reproduction réduite des grandes urnes à panse ovoïde ou évasée, qui sont elles-mêmes parfois ansées.

Perle.

Le matériel céramique de Herstal compte une perle isolée, de forme biconique (fig. 10, 20/2). Les grains de collier, sporadiquement relevés dans les dépóts funéraires des champs d'urnes sont constitués d'ambre, de verre, de bronze oude terre cuite; ces derniers étant généralement en forme d'anneau large et plat (1 ), sans parenté avec l' exemplaire d'Herstal.

B.

LES OBJETS DE MÉTAL.

Sept des vingt et une tombes fouillées de Herstal contenaient des vestiges métalliques ( 4, 6, 7, 9, 10, 11, 15). Sauf deux anneaux de cuivre doré, les objets sont en bronze. La parure y est principalement représentée.

Le matériel de comparaison local est très limité, les tombes plates de la région livrant peu de documents. Quelques pièces de parure, provenant d'autres sites du bassin mosan, offrent d'intéressants parallèles typologiques; généralement attribués à l' époque du bronze final.

Anneaux:

Les anneaux dorés t. 9,3 (fig. 8) et tr. is. 12 (fig. 13) sont identiques. L'or est rare dans le matériel des champs d'urnes, bien que la technique du placage ait été connue à l' époque. Un anneau doré analogue figure parmi les trouvailles récentes de la grotte de Han (2). Il est considéré comme pendant

d' oreille (bronze final). Un autre anneau semblable provient du champ d'urnes de Borsbeek et est proposé au Ha C (3). Celui d'Herstal (t. 9) accompagne une urne Ha C.

Les vestiges d'anneaux en forme de spirale t. 6,3c et 9,4c (fig. 8) consti-tuaient un ornement fort apprécié à l'époque hallstattienne. Ces enroulements sont assez communément rencontrés sur une grande variété d' objets ou le domaine de la parure n' est pas seul concerné.

Bracelets:

Les deux bracelets t. 6,3f (fig 8) et t. 9,4a (fig. 8) procèdent du même type à petites oreillettes. Les bracelets à palettes terminales, bien répandus dans le

1

KIMMIG 1940, p. 118, fig. 18 F n°s 11, 23.

2 MARIËN 1965, pl. 7.

Referenties

GERELATEERDE DOCUMENTEN

%DE\ORQLDQ WH[WV IURP WKH 'L\DOD UHJLRQ 0DUL OHWWHUV DQG WKH OHWWHUV. IURP 6KHPVKƗUD DQG 7HOO5LPƗK $FFRUGLQJ WR :DVVHUPDQ S

Die doel van hierdie studie was vierledig van aard, naamlik om aan te toon dat toetsbordvaardigheid as skryfapparaat in 'n tegnologiese era 'n

Fasevoedering met maismeel in de biologische veehouderij betekende voor de koeien in het begin van de lactatie een gunstige energiebalans, maar een tegenvallende melkproductie.

Nous avons choisi de seulement faire remplir ce questionnaire avant l’intervention en classe, vu que le changement de motivation des élèves joue un rôle primordial dans

En préparant les repas de ceux qui sont dans la rue, les salariés de ces cui- sines des Restos du cœur reprennent le rythme du travail, se forment et s’arment pour s’habituer

Disposant d’un très petit budget, il n’y aura que moi et mon pouce.» Ramon a quitté sa ville natale d’Hilversum le premier mai, en auto-stop.. Son voyage de quatre semaines l’a

Il s'agit d'une quantité non négligeable et, si l'on ajoute que ces graines sont présentes de façon homogène dans la totalité des fragments du vase, on peut affirmer