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La Roche à Lomme à Dourbes. Fortification du Bas-Empire romain et refuge médiéval

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

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R. BRULET

LA ROCHE A LOMME A DOURBES

FORTIFICATION DU BAS-EMPIRE ROMAIN

ET REFUGE MEDIEVAL

BRUXELLES

1974

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FORTIFICATION DU BAS-EMPIRE ROMAIN ET REFUGE MEDIEVAL

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

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R. BRULET

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A ROCHE A LOMME A DOURBES

FORTIFICATION DU BAS-EMPIRE ROMAIN ET REFUGE MEDIEVAL

BRUXELLES 1974

(4)

ARCHAEOLOGIA BELGICA

Dir.

Dr. H. Roosens

Etudes et rapports édités par le Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

©

Service national des F ouilles

(5)

AVANT-PROPOS

Au cours des années 1972 et 1973 le Service national des Fouilles a entre-pris d' étudier la fortification de la Roche à Lomme à Dourbes. Les recherches ont été menées du ler août au 3 septembre 1972 et du ler juillet au 15 sep-tembre 1973 (1).

L' organisation des campagnes de fouilles a été assumée par l'École Technique de la Force Aérienne sous la direction du Capitaine d'aviation R. Driesens. Nous voulons exprimer ici toute notre gratitude à l'École Tech-nique de Saffraenberg qui n'a pas ménagé son potentie! pour nous rendre l'accès du site plus aisé. Nous remercions également la Force Aérienne et spécialement le 2ème Wing de Florennes qui a pris en charge la subsistance des chercheurs de même que les prises de vues aériennes de la Roche à Lomme. Nous adressons nos remerciements aux étudiants et à toutes les personnes qui nous ont aidé pendant nos travaux: Mesdemoiselles F. Godart, S. Lefèvre, C. Gérard, R. van Halle, M. C. Van Vyve et A. Roland, Messieurs J. Chaidron, G. Bavay, P. Joris, P.J. Foulon, V. Anceau, A.Dricot, V.Chartier et C.Saquet. Nous associons plus particulièrement à ces remerciements

M. R.

Mathot, conservateur du Musée des Fagnes de Roly et M. C. Robert, tous deux férus du site. Ils ne nous ont pas seulement facilité la tache en se chargeant des démarches préalables aux autorisations de fouilles mais ils sont encore inter-venus sur le terrain de la manière la plus efficace.

Nos remerciements s'adressent aussi à M. E. Allard, bourgmestre de Nismes, qui nous a offert le gîte dans la gare désaffectée de cette coquette cité. De même nous voulons exprimer toute notre gratitude aux différents organis-mes qui nous ont octroyé les autorisations de recherches : la Commission royale des Monuments et des Sites, l' Association Ardenne et Gaume avec M. M. P. Staner, président et J. M. Malter, conservateur de la réserve na-turelle de Dourbes, le Conseil communal de Dourbes, enfin, et spécialement M.

L.

Waroquet, bourgmestre et M. C. Noël, secrétaire.

Pour la réalisation de la présente publication nous avons fait appel au dévouement des dessinateurs du Service national des Fouilles, M. R. Piette et Mme F. Piette-Roloux et à Mlle J. Lallemand, chef de section au Cabinet des Médailles de Bruxelles pour l'identification des monnaies.

Raymond BRULET Aspirant du Fonds National de la

Recherche Scientifique. 1 Des comptes-rendus ont été publiés dans Archéologie 1972, pp. 84-85 et 1973, p. 96-97.

(6)

INTRODUCTION

Situation topographique

Aux confins de Nismes et sur le territoire de Dourbes, se dresse la Roche à Lomme. C'est une butte très abrupte, un vaste promontoire boisé (fig. 1; 2; 3, 13). Dominant les cours d'eau qui forment la plaine nismoise, la Roche à Lomme s' engage comme un coin dans la vallée. Le rocher surplombe en effet de 96 mètres la vallée sinueuse du Viroin. C' est au pied de ce pic que les rivières de l'Eau Blanche et de l'Eau Noire confondent leurs cours et pro-duisent l'affluent de la Meuse. L'éminence de la Roche à Lomme culmine à 234 mètres; sa valeur esthétique l'a fait classer dès 1947 comme site etelle constitue une réserve naturelle chère aux botanistes et aux entomologistes.

Au point de vue géologique, la région du Viroin est une réelle curiosité. La Roche à Lomme, colline formée par des calcaires récifaux du Frasnien, s'insère dans cette zone calcareuse du Viroin qui sépare le massif ardennais de la Thiérache de la dépression de la Fagne.

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(7)

INTRODUCTION 7

Cadre historique

Les vestiges archéologiques relevant aussi bien des époques historiques que préhistoriques abondent dans la région de ismes (fig. 3) (1 ).

Fig. 2. - Vue aérienne oblique du site de la Roche à Lomme prise de l'ouest (Photo Force Aérienne de la 42 ESC., 2ème Wing; Public. autor. Min. D. N.). 1 M. E. MAR1ËN,

Les vestiges archéologiques de la région de Nismes, du Paléolithique à !'époque mérovingienne dans Parcs Nationaux XVII, 1963, pp. 31-51. A. M. KNAPEN-LESCRENIER, Répertoire des trouvailles archéologiques de la province de Namur, Bruxelles 1970; pour Dourbes, la Roche à Lomme : pp. 68-69.

(8)

8 INTRODUCTION

Le relief régional a favorisé l'implantation d'un certain nombre de fortifi-cations accrochées aux promontoires qui dominent les trois vallées. On peut citer à Olloy-sur-Viroin un refuge datant vraisemblablement de l'äge du Fer (fig. 3, 15) et pour le Bas-Empire, à Couvin, la butte aux Roches (fig. 3, 9), à Nismes, La Roche Trouée et Sainte Anne, deux éperons voisins (fig. 3, 10-11) dont l'un se trouvait muni d'un retranchement et d'un mur avec pierres de remploi moulurées. A Matagne-la-Grande, dans le Bois des Noëls, on a reconnu en 1893 l'existence d'un établissement rectangulaire pourvu d'un ~astion évoquant un refuge tardif (fig. 3, 12). Ces refuges temporaires à

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Fig. 3. - Carte archéologique de la région nismoise (C.M.57/8 et 58/5). Légende : A route romaine vers Saint-Quentin, tracé probable.

B Etablissements ruraux gallo-romains. C Sépultures à incinération.

D Fortifications du Bas-Empire romain. E Fortification d'époque indéterminée. F Fortification proto-historique. G F ortifications médiévales.

(9)

INTRODUCTION 9

surface très exigue ont livré de belles séries monétaires prouvant une occupa-tion des lieux pendant le IVème siècle après J.C.

A !'époque du Haut-Empire romain une route d'importance secondaire,

partant de Givet, traversait les Fagnes en direction de Saint-Quentin. Le tracé de ce chemin aisément décelable dans la région mosane est fugitif dans le secteur nismois; on le fait passer au pied même et au sud de la Roche à Lamme (fig. 3, 1) ou sur les hauteurs du Franc-Bois à quelques 600 mètres au nord de ce promontoire (1). Les villas et les nécropoles de cette époque y

accusent une bonne densité (fig. 3, 2 à 5 et 6 à 8). Les trésors récoltés à Nismes, Dailly et Petigny furent généralement enfouis dans le dernier quart du Illème siècle. Pour le IVème siècle on ne connaît que le trésor de Pesche (2).

Les nécropoles d'époque mérovingienne ne sont pas rares (fig. 3, 19 à 22); pour le Moyen Age, relevons les chateaux célèbres de Nismes, de Dourbes, Haute-Roche et de Fagnolle (fig. 3, 16-18).

Aperçu des recherches antérieures

En 1877 la forteresse antique de la Roche à Lamme attira l'attention de la Société Archéologique de Namur. Quelques sondages furent entrepris : quatre retranchements en terre et un mur renfermant des pierres taillées et moulurées furent observés. Une tour carrée occupait le point culminant du rocher (3

). En 1904 une coupe pratiquée dans le retranchement principal

livra des poutres calcinées et deux monnaies romaines (4'). Les alentours du

promontoire furent explorés dans l'espoir de mettre au jour de riches sépul-tures comme celles de Furfooz et d'Eprave mais ces travaux restèrent sans

résultat (5). Dans le courant du XXème siècle, la Roche à Lamme devint rapidement célèbre pour la quantité innombrable de monnaies romaines que l' on y récoltait.

1

J.

MERTENS, Les routes romaines de la Belgique, Bruxelles 1957, Archaeologia Belgica 33,

pp. 23-24;

J.

MERTENS et A. ÜESPY-MEYER, La Belgique à l' époque romaine. Cartes

ar-chéologiques de la Belgique, Bruxelles 1968, p. 21, n° 16.

J.

GROLLET (Acta Tres VI, 1966,

p. 16). Plusieurs trésors monétaires jalonnent Ie tracé de cette route et attestent sa survie

jusqu'à la fin du IIIème siècle au moins.

2 M. THIRION, Les trésors monétaires gaulois et romains trouvés en Belgique, Bruxelles 1967,

n°8 219, 54-55, 241-243, 240.

3 A. BEQUET, Dourbes dans Ann. Soc. Arch. Namur XIV, 1877, pp. 213-214.

4 A. MAHIEU, Petites fouilles dans Ann. Soc. Arch. Namur XXX, 1911, p. 185.

5 IDEM. Le matériel d'une tombe à incinération retrouvée à Dourbes (Franc-Bois ?) a été

rassemblé par !'abbé Blondeau mais se trouve actuellement inaccessible. H. Roosens et A. Dasnoy qui ont vu les objets, un bol en terre sigillée, une cruche et une cuillère en

ar-gent, les <latent du IVème siècle. Cette tombe figure sur la carte de répartition des nécro-poles du IVème-Vème siècles en Belgique de H. RooSENS, Laeti, Foederati und andere

spätrömische Bevölkerungsniederschläge im belgischen Raum, Archaeologia Belgica 104, Bruxelles 1968, fig. 2. Nous remercions vivement les auteurs de ce renseignement.

(10)

l

10 INTRODUCTION

Dans le cadre de ces trouvailles et sur la base d'un raisonnement d'ordre toponymique et étymologique on fit même de ce rocher le centre administratif du Pagus Lomacensis ou du mains on lui fit jouer un röle important dans la création de ce Pagus (1).

Ces dernières décennies, le site fut envahi par des amateurs d'antiquités. Malgré une double protection offerte par un classement de la part de la Com-mission des Monuments et des Sites et par l'établissement d'une réserve naturelle de l' Association Ardenne et Gaume, nombreux sant encore les touristes qui, en période d'été, viennent y glaner quelques << petits bronzes

romains >>.

Le pillage incessant auquel a été soumise la Roche à Lamme explique le mauvais état de conservation des vestiges et les résultats partiels auxquels les recherches présentes ont nécessairement abouti. Néanmoins le fruit des travaux antérieurs, quoiqu'ils aient été désordonnés, n'a pas été perdu à chaque fois. C' est ainsi que le Cabinet des Médailles de Bruxelles a vu, dénombré et analysé, à ce jour, un total de 599 monnaies provenant de ce site et récoltées surtout sur les pentes (2

). M. C. Robert a établi une recension de la terre sigillée tardive récoltée sur le site de même qu'un inventaire des petits objets conservés par des particuliers et présentemment encore accessibles (3

).

D'autres auteurs ont également publié ou signalé de leur cöté divers objets mais nous ne sommes plus en présence que d'un échantillonnage relativement réduit du mobilier qu'à pu livrer la Roche à Lamme.

1 G. RoLAND, Les Pagi de Lomme et de Condroz et leurs subdivisions. Etude de géographie historique dans Ann. Soc. Arch. Namur XXXIV, 1920, p. 3 et p. 6; DE VrLLERMONT, Dourbes, notice historique dans Ann. Soc. Arch. Namur XXXVII, 1925, pp. 155-242; Namurcum XVI, 1939, pp. 49-53.

2 Nous remercions vivement Mlle

J.

Lallemand qui nous a donné accès à ces analyses avec

l'aimable autorisation des différents collectionneurs. A ce total il convient d'ajouter un millier de pièces au moins qui composaient les collections de M. Moraux de Petigny et du musée de Nismes avant 1940 et qui ont été dérobées dans la suite: C. RoBERT, Les monnaies de la Roche à Lamme (Dourbes) dans Au Pays des Rièzes et des Sarts XIII, 1972, pp. 123-133; Archéologie 1972, pp. 101-102.

3 C. ROBERT, La terre sigillée décorée à la molette de la Roche à Lamme, Dourbes (Belgique)

dans Gallia XXVII, 1969, pp. 135-147; IDEM, Au Pays des Rièzes et des Sarts, XIII, 1972, pp. 123-133.

(11)

L'ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

1. Description du site

A. ETUDE PHYSIQUE

Le site de la Roche à Lomme ne répond pas au plan type de l' éperon barré. C' est un promontoire isolé sur tous les flancs (fig. 2). La crête est axée nord-ouest- sud-est (plan I); elle est protégée de manière naturelle par de fortes déclivités au nord et à l' est et par des parois rocheuses pratiquement verticales au nord-ouest et au sud-ouest.

L' examen du relief de ce promontoire nous permet de le décomposer en plusieurs éléments. On y trouve en premier lieu un plateau relativement aplani, sans dénivellation bien sensible, d'une superficie de 17,5 ares. Il culmine à la cote 234 en A (plan I) et se développe dans la direction du nord-est jusqu'à la cote 223 (1). Les limites de ce plateau sont aisées à matéraliser. Au nord-ouest il se trouve délimité par une paroi rocheuse en à-pic, haute de plusieurs mètres en certains endroits; au sud-est la déclivité est plus douce. Vers le sud-ouest la butte s'étage en terrasses rocheuses très exigues et s'avance en forme d' éperon abrupt vers la vallée.

L'éperon se trouve du reste séparé de notre plateau par une encoche transversale. Les dimensions de cette faille varient; elle peut atteindre une largeur de 5 m et une profondeur de 3,50 m (fig. 4, coupe A-B et plan I). Mais une origine d' ordre purement géologique de cette en taille nous semble devoir être rejetée. Au contraire, la disposition de celle-ci pourrait nous faire croire à un creusement volontaire destiné à isoler le plateau principal du reste de l' éperon occidental.

Au sud-est, enfin, le plateau se rétrécit et la forte dénivellation qui l'en-serre en-dessous de la cote 230 (fig. 4, coupe A-B) a été utilisée pour y établir la porte d'accès B au fortin (plan I).

L'examen du relief du site de la Roche à Lomme nous permet en deuxième lieu de localiser au nord-est du plateau principal une terrasse exigue à cinq mètres en contrebas de celui-ci. Sa forme est très allongée, ses dimensions ne dépassent pas 60 m de longueur sur 16 m de largeur et elle accuse déjà, au contraire du premier plateau, une pente sensible dont le sommet se situe grosso modo à la cote 225 et le bas à la cote 215. Les limites de cette terrasse sont assez indistinctes. Vers le nord-est elle se rétrécit progressivement 1 Toutes les cotes de la fig. 4 et du plan Iet celles évoquées dans ce chapitre se rapportent au nivellement général du Royaume.

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(plan I) et se termine en pointe avancée descendant en pente douce jusqu'à

la cote 203 (fig. 4, coupe C-D). Au-delà la déclivité s'accentue et son inclinaison

brusque isole véritablement le site des tiennes voisins. C' est à l' extrémité de la terrasse précitée que fut établie la deuxième porte du refuge (plan I, C) sur une largeur utile tout juste suffisante.

En troisième lieu l'accès même à la fortification a tenu compte tout na-turellement de la topographie du site. Sur la crête le tracé normal de eet abord au plateau principal suit la pente la moins raide selon la direction D-C, C-B puis B-A de la fig. 4.

Les deux étranglements rocheux situés sur la ligne de faîte ont été habi-lement utilisés par les constructeurs de la Place forte en y plaçant les accès (plan I, B et C).

Au-delà du refuge le chemin a dû emprunter la pente en décrivant de larges courbes à flanc de coteau pour rejoindre le sentier creux qui longe le

versant nord de la Roche à Lomme (fig. 1) et qui mène à la vallée. Ce dernier

sentier a par ailleurs conservé la dénomination de chemin << romain >>.

B. LES VESTIGES

Sept tranchées et plusieurs sondages ont été établis sur la crête de la Roche

à Lomme (fig. 4). L'enquête archéologique a porté sur l'étude du plateau

principal, sur la terrasse située en contrebas de celui-ci, sur le tracé éventuel d'une enceinte circonscrivant l'éperon et sur les portes.

La tranchée I a permis de dégager les vestiges d'un habitat installé sur l'éperon occidental (plan I, A). Les tranchées V, VI, VII ont amené à la localisa-tion de deux portes d' accès (plan I, B et C). Par contre aucun élément sûr attestant la présence d'une enceinte n'a été recueilli dans les tranchées III

et IV notamment. L' examen des vestiges, en liaison parfaite avec la

topo-graphie du rocher, assigne à ce site une fonction d' ordre purement défensif. Cette défense s'articule autour de trois éléments distincts qui, du reste, ne

sont pas nécessairement contemporains. Nous y trouvons (plan I) : 1) l'habitat

A, une tour rectangulaire localisée sur le point culminant du site; 2) la porte B;

3) la porte C.

Quant au rempart pouvant défendre le plateau occidental ou la terrasse orientale son existence peut paraître tout à fait inutile sur les flancs

sud-ouest, nord-ouest et nord du refuge étant donné la raideur des parois rocheuses

qui enserrent la crête. Aucun élément n'en a été retrouvé dans les sondages et les tranchées Iet III. Tout au long du versant sud du promontoire, la nature ayant moins bien fortifié celui-ci, une enceinte pouvait s'avérer plus avanta-geuse, mais là pas plus qu' ailleurs elle n' a été observée : deux terrasses larges

(14)

14 L'ENQUETE ARCHEOLOG1QUE

et - 1550 (1). En forme de paliers ces terrasses ont pu servir d'assise à un

mur car le rocher en place y offre une surface plane. Malheureusement ces paliers ne présentent pas de solution de continuité vers l' ouest ou le roe à

nu est très irrégulier. Le nettoyage de ces terrasses a livré de la terre sigillée décorée à la molette (cat. 30) et de la céramique ordinaire (cat. 51 et 64).

1. L'habitat A

Nous l'avons vu, deux emplacements offrent une surface suffisante pour y établir un habitat : le plateau principal et la terrasse orientale.

Les sondages entrepris dans cette dernière terrasse ont révélé une faible couche d'humus de 10 à 20 cm recouvrant le rocher et !'absence de vestiges. Sur le plateau principal la tranchée II a mis à nu une large surface et les décapages du rocher n' ont révélé aucune trace d'habitat, aucun trou de pieu. Seules quelques anfractuosités irrégulières et profondes d'environ 0,50 m ont livré du matériel datant du Bas-Empire : des monnaies de Victorin (270),

une imitation de gloria exercitus, 2 enseignes, de Théodora (337-341), une imitation de Fel temp reparatio, deux monnaies de la période 388-402 (cat.

6, 13, 16, 20, 26, 27), de la terre sigillée décorée à la molette (cat. 18, 24, 26),

la garniture de ceinture (cat. 2) et une plaquette en bronze (cat. 3).

Deux de ces excavations naturelles ont fourni des tessons de céramique médiévale (cat. 2 à 4) et la plaquette en bronze doré à décor d'entrelac (cat. 1).

Ce sont, du reste, les seuls témoins post-romains retrouvés à la Roche à Lomme lors de nos recherches sur ce plateau.

Les vestiges d'habitat les plus nets apparaissent au sommet de l'éperon dans la tranchée

1.

Nous y trouvons un bätiment rectangulaire protégé au sud-ouest par une large entaille dans le rocher, au nord et au nord-est par un mur épais isolant la construction du reste du promontoire. Il s'agit de la tour << carrée >> mal construite repérée en 1877 par la Société Archéologique

de Namur. Le centre de cette construction se situe à la cote 234; elle occupe clone le point le plus élevé du promontoire et, de eet endroit, une surveillance efficace de la vallée et des sommets voisins pouvait être assurée.

L'état de conservation de ce donjon est plus que misérable. Il en subsiste seulement quelques éléments de fondations maçonnées: celles du mur est 1,

de l'angle sud-est et quelques pierres aux angles nord-est et nord-ouest 3 (fig. 5). La technique de construction est fruste. On y trouve des moellons calcaires plus ou moins taillés, des quartiers de roche à peine équarris prélevés sur le site même et quelques rares moellons de tuf gris clair d' origine locale. Ces pierres sont agencées de manière très irrégulière, liées entre elles et

adhé-1 Toutes les cotes (négatives) utilisées pour la description des vestiges mis au jour et

correspondant aux plans de fouilles, fig. 5, 6 et 10, ont été calculées d'après un point 0

(15)

DOURBES

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A.B. 73

5

Fig. 5. - Plan du donjon A.

(16)

16 L1ENQUETE ARCHEOLóGlQUE:

rant à la roche à l'aide d'un mortier granuleux jaune. La trace d'une pellicule assez mince de ce mortier déposée sur la roche a pu être suivie en 2 et corres-pond au négatif du mur ouest de la tour.

Les dimensions du donjon peuvent être calculées sur la base des éléments précités : longueur : 13 m; largeur 9 m hors ceuvre. L'épaisseur maximale des fondations du mur 1 atteint 1, 75 m.

Signalons à l'intérieur de la tour la présence d'au moins trois anfrac-tuosités dans la roche, profondes de 0,40 à 0,50 m. Elles ont pu être utilisées aux époques anciennes pour y caler des pieux de soutènement du premier étage du donjon. ( 4, 5, 6). Dans l'une de ces anfractuosités, la 5, fut retrouvé un fragment de bord d'urne (cat. 44).

Au sud-ouest, nous l'avons dit, un fossé de 5 m de largeur et de 3,50 m de profondeur environ isole Ie donjo11 de la pointe de l'éperon. Vers Ie nord-est et vers l' nord-est, c' nord-est un mur qui complétait ce système défensif de l' éperon en lui assurant protection du cóté du plateau. La muraille court à environ 6 mètres du front est de la tour et la contourne très régulièrement sur son flanc Ie plus faible.

Deux fragments de ce mur ont été retrouvés : 8 et 9. La technique de construction est identique à celle utilisée pour l' édification des fondations du donjon. On y trouve des bloes de roche et quelques moellons reliés par un mauvais mortier jaune. En 9 il semble mieux conservé et présente même un parement plus régulier. La muraille possède à eet endroit 0,90 m d'épaisseur. lei, de même, on a pu suivre la traînée de mortier sur la roche, qui nous localise le tracé du négatif de cette enceinte. Au total on peut établir l' existence de ce mur sur une distance de 17 mètres mais il est logique de supputer qu'il se prolongeait dans les deux directions jusqu'à la dénivellation circonscrivant Ie plateau.

Un seul trou creusé très régulièrement dans la roche a été localisé en 7 à l'ouest du mur. Sa profondeur ne dépasse pas 0,40 m et ses dimensions 0,50 sur 0,40 m mais sa destination nous échappe.

Entre Ie mur 9 et la tour rectangulaire existait une faille naturelle de la roche, 10, orientée approximativement d'ouest en est et profonde de 0,90 m. Son comblement était fait de terre noire contenant du charbon de bois, de nombreux ossements et des témoins d' occupation remontant à l' époque romaine tardive : une monnaie de Constant (346-350) (cat. 19), deux pièces frustes, de la terre sigillée (cat. 6), un fragment décoré à la molette (cat. 33), de la céramique ordinaire (cat. 48), un objet en fer (cat. 13).

Du matériel a été retrouvé à même la roche sur le négatif du mur 2 :

une monnaie de Claude II (269-270), une imitation de gloria exercitus, une enseigne, une pièce de la période 388-402 (cat. 2, 18, 25), de la terre sigillée (cat. 7, 10), des fragments ornés à la molette (cat. 25, 29, 32), de la cérarnique ordinaire (cat. 63), le fer de flèche (cat. 6) et la clé en fer (cat. 10).

(17)

L'ENQUETE ARCHEOLOGIQUE 17

Le bouleversement qu' a subi cette zone est cependant considérable. Ces objets doivent clone être utilisés avec la plus grande prudence comme éléments de datation des murailles.

2. La porte B (fig. 6 et 7)

Les travaux entrepris dans la tranchée V se sont attachés à dégager complètement les structures du complexe d'entrée B (1

). Cet accès au refuge

a été aménagé à la limite nord-est du plateau principal à la cote 230 (plan I, B). La déclivité, qui est négligeable sur le promontoire, s'accentue brusquement à eet endroit de manière sensible (fig. 4, coupe A-B) et accuse une dénivella-tion de trois mètres. Le couloir d'accès au promontoire ne dispose que d'une largeur réduite. Vers le sud-est il est limité par le versant du plateau et au nord-ouest il s'appuye contre une languette rocheuse en surplomb, 1, apparte-nant à celui-ci.

Trois aménagements successifs bien distincts et chronologiquement différents se discernent avec aisance au premier examen des vestiges de cette entrée. C' est pourquoi nous pouvons décrire séparément les trois phases d'aménagement du complexe d'accès au refuge.

Phase I

Le premier stade se caractérise par l'aménagement du passage lui-même. A eet effet un chemin d'accès, 2, est soigneusement taillé dans la roche cal-caire. Celle-ci a été aplanie avec régularité sur une distance d' environ 15 mètres. Des traces très nettes d'usure du rocher et, par endroits, un polissage brillant (fig. 8 et 9) attestent une utilisation répétée de ce chemin. Sa largeur atteint

2,60 mètres à 3 mètres. Ses limites apparaissent très distinctement surtout du coté nord-ouest sous la forme de petites crêtes rocheuses taillées plus irrégulièrement à un niveau légèrement supérieur à celui du passage : 3 (fig. 8). Elles forment de véritables bordures larges d'environ 0,50 m. La bor-dure nord-ouest, qui s' étend sur huit mètres de longueur, nous livre l' orienta-tion de l'accès primitif à la forteresse, soit 43°.

Dans le même axe et contre cette dernière bordure nous trouvons un alignement de trous creusés dans le rocher. Certains, les trous 4, 5 et 7, font effectivement penser à des trous de pieux. Ils ont un diamètre ne dépassant pas 0,80 m et une profondeur minimum de 0,50 m. L'excavation, 6, plus grande, a suivi le banc rocheux par enlèvement d'un quartier de roche mais elle a pu être utilisée aux mêmes fins que les trous précédents.

Il semble probable que eet alignement matérialise et renforce la paroi nord-ouest du passage. Malheureusement aucune trace d'alignement parallèle 1 Sauf mention contraire, les chiffres en caractères gras dans Ie texte de ce chapitre ren-voient au plan de fouilles, fig. 6.

(18)

18 L'ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

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(19)

L1ENQUETË ÁRCifE'.óLóG!QUÉ 19

ou similaire n'a été retrouvée au sud-est du chemin. Seule la tache 14 se trouve située vis à vis du trou de pieu 7. Elle correspond à un faible niveau d'argile cuit et de sable mélangé contenant du charbon de bois et un clou en fer. Quant au creusement 8 effectué au travers du chemin d'accès 2 son antiquité ne peut être établie avec certitude. Nous ne sommes pas loin de penser que cette excavation est récente.

Mais aménager le passage seul n' était pas suffisant. Il fallait encore inter-dire toute possibilité d'aborder le promontoire en le barrant transversalement au sud-est de la porte. Au départ de celle-ci disons d'emblée qu'aucune trace d'enceinte n'a été retrouvée. Par contre un apport de terre important a été réalisé à eet emplacement (fig. 6, 16 et fig. 7, coupe A-B). C'est une véritable butte construite au moyen d'argile jaune fortement tassée et compactée sur place (1) : 7. Cet apport d'argile vient nécessairement d'ailleurs car il n'en existe pas sur la crête. Deux strates de terre noire contenant des déchets et des ossements l' enveloppent. La strate 8 correspond à la surface primitive. La strate 6 est postérieure à l'édification de la butte 7, elle est contemporaine de l'érection du bastion 2 - 3.

C'est probablement de cette levée de terre que parle A. Mahieu lorsqu'il décrit le retranchement principal renforcé de poutres calcinées (2

). Nous

avons, en effet, retrouvé une trace d'argile brûlé et de charbon de bois en 14

(fig. 6) et la roche en place éclatée sous l'effet de la chaleur en 15. Ces éléments nous semblent trop ténus pour faire remonter la construction de eet << agger >>

à l' époque du murus gallicus comme cela a été fait.

Aucun indice chronologique de cette période n'y a été recueilli; bien plus nous n'y avons trouvé que du matériel datant du Bas-Empire. Sur le niveau primitif de la roche il faut signaler quelques telisons de céramique ordinaire (cat. 53, 62). L'essentiel du matériel provient cependant de la couche argileuse fig. 7, 7 : de la terre sigillée (cat. 3, 4, 9, 11, 14), des molettes (cat. 20, 21 et 22), de la céramique ordinaire (cat. 43, 54, 57, 65) et des objets en fer (cat. 14, 19).

Mais vouloir mettre ce mur de terre 7 en rapport de contemporanéité avec la pha,:;e I de l' aménagement de la porte ne nous semble pas aisé à établir avec certitude. Dans cette perspective, une paroi aurait été nécessaire pour retenir les terres et un alignement de trous de pieux identique à celui que nous avons décrit aurait existé au sud-est du passage. Par contre, nous devons relever que les éléments appartenant à la phase II, le bastion 10 (fig. 6) ou 2-3 (fig. 7) et le mur 9 (fig. 6) ont été édifiés après la construction de l'agger. Nous

pou-1 Ce compactage s'est révélé une réalité lors du creusement à la pioche de la coupe A-B,

fig. 7; les chiffres en caractères gras qui sui vent désignent la numérotation de cette figure. 2 A. MAHrnu, op. cit., p. 185.

(20)

20 L1ENQUET:E À'.RCH:EOLóG1QU:E

vans clone tout au plus considérer ce renforcement de terre 7 (fig. 7) comme antérieur à la phase d'aménagement II de l'accès B.

B

Fig. 7. - Coupe au travers de l'entrée B.

Phase II

Le deuxième stade d'aménagement de l'entrée comporte essentiellement l'érection d'un mur de terrassement 9 et d'un bastion rectangulaire, 10

(fig. 6). Ces travaux importants modifient totalement la physionomie de la porte.

Lars de l'édification du mur 9 on n'a tenu aucun compte de l'existence du chemin primitif 2. Son orientation est bien différente : 56°; de plus il a été construit sur le passage lui-même comme le révèle la dernière assise de ce mur qui a été directement posée sur la roche du chemin, polie par usage (fig. 9). Dès lors le passage 2 tel qu'il se présentait auparavant fut logiquement condamné et on le déplaça légèrement vers le nord-ouest. A eet effet, les trous de pieux 4, 5, 6 et 7 furent probablement remblayés et un niveau d'argile, retrouvé au cours des fouilles, fut étendu sur toute la surface comprise entre le mur 9 et le banc rocheux 1. Le nouveau passage ainsi aménagé présentait encore une largeur minimum de 1,80 m.

Le système défensif nouveau qui protégait la porte dans sa seconde phase s'ordonne clone autour d'un long mur de terrassement 9 et d'un bastion 10

parfaitement liaisonnés entre eux et renforcés par une levée de terre.

Le mur 9 possède une épaisseur de 0,90 m; sa longueur conservée voisine les dix mètres. Il présente un seul parement du cöté nord-ouest; celui-ci est constitué de gros bloes calcaires équarris, de forme souvent rectangulaire (fig. 8). Le liant utilisé est l'argile brunätre. Le blocage intérieur est fait de cailloutis et de pierrailles. La face sud-est du mur est très irrégulière. La hauteur maximale de cette muraille et de 0,50 m. Vers le bas de la pente elle a subi d'importants dégäts lors de sondages récents.

(21)

L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUf 21

Fig. 8. - Mur de terrassement 9 et couloir d'accès 2 de l'entrée B.

(22)

22

L1ENQUET'E ARC'ffEóLOG1Q_U'.E

. La fonction évidente de cette muraille est celle d'un mur de terrassement; elle retenait la masse des terres de l' << agger >> et servait de paroi au couloir

d' accès au refuge. Mais, nous l' avons dit, l' élévation de cette butte de terre (fig. 7, 7) est antérieure à la construction du mur 9 : elle a nettement été recoupée par celui-ci et d'autre part une partie du bastion 10, contemporain de ce mur, repose sur le niveau argileux comme le révèle la coupe A-B (fig. 7,

2 sur 7).

Dans la suite, après la construction du bastion 10, on appliqua une nouvelle couche d'argile très compacte contre les fondations de celui-ci.

Cette couche d'argile est très visible dans la coupe A-B (fig. 7, 5), elle prend place sur une strate de terre noire (fig. 7, 6) qui constitue le niveau de construc-tion du basconstruc-tion, s'appuye contre lui (fig. 7, 2) et fait office de nouveau renforce-ment de la pente.

Cette strate de terre noire (fig. 7, 6), contemporaine du bastion, a livré de nombreux ossements et quelques tessons peu significatifs mais datant du Bas-Empire. Cette couche de terre noiràtre, bien visible dans la coupe A-B, n'a pas été retrouvée de manière très uniforme. A certains endroits les niveaux argileux 7 et 5 ont tendance à se confondre. Néanmoins nous avons pu isoler des monnaies de Trajan (103-117), Magnence (353), Arcadius (388-402) et une pièce de la période 388-402 (cat. 1, 21, 23, 24), des fragments de terre sigillée (cat. 5, 13), des molettes (cat. 16, 17, 27, 28, 34), de la cé-ramique vernissée (cat. 36, 37, 38), de la cécé-ramique ordinaire (cat. 40, 42, 46, 47, 50, s2, 62) et des objets en métal (cat. 5, 16, 17, 19) provenant de la couche 5.

Le bastion 10 est en parfaite connexion avec l'angle du mur 9. Sa con-$truction peut être assimilée à une vaste plate-forme rectangulaire de 11,50 m ~ur 4 m. C' est un massif de cailloutis calcaire en maçonnerie sèche de faible épaisseur : 0,40 à 0, 70 m (fig. 7, 3 et 2). Il est appareillé très sommairement. Il ne s'agit à proprement parler que d'un socle ayant servi de fondation à un bastion en matériaux périssables. Cette plate-forme repose à moitié sur la roche en place (fig. 7, 3 sur 9) du cöté ouest et à moitié sur le remblai ar-gileux primitif (fig. 7, 2 sur 7) du cöté du versant. Elle a été établie à eet en-droit pour des raisons stratégiques évidentes : elle se trouve au sommet de la pente que gravit le chemin d'accès au refuge et en controle clone l'abord. Sa longueur notable est calquée sur la largeur de l' éperon à eet endroit : le bastion fonctionne en même temps comme un mur de barrage.

A l'angle que forme le mur 9 avec la plate-forme 10 une ouverture de forme ovale 11 a été observée dans le massif. Le remblai de cette excavation (fig. 7, 4) contenait des ossements et quelques tessons du Bas-Empire : de la terre sigillée décorée à la molette (cat. 26), de la céramique vernissée (cat. 35) et de la céramique ordinaire (cat. 49, 60, 61). Une excavation axiale, profonde de 0,40 m., pourrait avoir été utilisée pour caler un pieu.

(23)

L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUE 23

Phase III

La phase III voit la condamnation pure et simple du passage ancien 2.

Le mur 9 est probablement amputé de quelques mètres vers l' est. On entre-prend la construction d'un mur barrant complètement l'accès au plateau : 13.

Il réunit d'une seule venue le versant sud au promontoire, I, en s'incurvant vers l' ouest. Il est fait de cailloutis et de gros quartiers de roche sans liant. Sa

technique de construction semble très fruste et hätive. 1

La phase III signifie clone l' abandon de cette porte. Dès lors le chemin d'accès a dû serpenter sur le versant sud de la Roche à Lamme pour parvenir au promontoire. Le bastion l 0, de par sa situation, a clone pu continuer à

être utilisé à des fins défensives.

D'une manière générale, nous l'avons vu, le matériel retrouvé lors de la fouille de cette entrée est considérable et date de la fin de l' époque romaine. Outre le matériel signalé plus haut, mentionnons une monnaie d'imitation d'Hélène (cat. 17) qui provient de l'accès 2, directement en contact avec la roche et à la base du mur 9. Les monnaies de Victorin (269-270), une imitation de Tétricus et une pièce de Gratien (378-383) (cat. 4, 7, 22) ont été recueillies dans la petite couche d'argile jetée sur la roche du passage 2. Une imitation de Postume a également été retrouvée en nettoyant le banc rocheux I, de même qu'une monnaie de Sévérine (274-275) et une imitation de Tétricus I ou II (cat. 3, 11, 8).

3. La porte C (fig. 10)

Deux tranchées, VI et VII, ont été tracées sur la pointe de l'éperon oriental de la Roche à Lamme au travers d'une déclivité relativement abrupte. Elles ont mis partiellement au jour une porte C donnant accès à la terrasse située en contrebas du promontoire principal. Cette porte a été établie dans un étranglement rocheux que l'on peut placer aux environs de la cote 215, (plan I, C). La pente naturelle y a été aménagée en aplanissant la tête de roche décomposée en suivant le sens du banc rocheux, l (1). La porte se trouve matérialisée par deux alignements de trous de pieux bien nets creusés dans le roe.

L'alignement septentrional est composé d'au mains cinq fosses. Les trous 2 et 3, situés sur le haut de la crête, sant peu marqués; ils ont une pro-fondeur de 0,30 m environ et un diamètre de 0,75 à 0,90 m. Les trous 4,

5 et 6 sant très bien dessinés et leur profondeur varie entre 0,40 met 0,90 m. Le creusement 4, ovale, présente les dimensions suivantes : 1,10 m X 0,80 m. Il s'avère vraisemblable que l' espace entre les tranchées VI et VII (fig. 4) qui n'a pas été ouvert, recèle un ou deux autres trous de pieux similaires.

1 Les chiffres en caractères gras dans Ie texte de ce chapitre renvoient au plan de fouilles

(24)

24 L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

0

5

DOURBES

R.B. 73

C

Fig. 10. - Plan de l'entrée C.

L'alignement méridional débute à la limite du versant sud de la terrasse. La fosse 8 est du reste semi-circulaire car elle a été taillée au bord de la dé-nivellation. Le trou 7 présente une profondeur de 0,60 m. Une monnaie en bronze a été recueillie dans le remblai de celui-ci et sur le fond : Constantin I

(25)

L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUE 25 au centre de celui-ci. Le trou de pieu 11, quant à lui, est moins profond mais

ses dimensions sont comparables à la fosse 4. D'autres trous de pieux faisaient

nécessairement suite vers l' ouest à ce second alignement mais ils n' ont pas été dégagés. Du reste, l' espace étudié est suffisant pour connaître la largeur du couloir d'accès : de 3 m à 4 m et la longueur : 8, 75 m à 9 m.

Il ne semble pas qu'il y ait eu d'autres trous de pieux prolongeant les alignements des parois de la porte vers l'intérieur du refuge en suivant fidèle-ment la crête. Mais si la terrasse n'a jamais été entourée d'une enceinte, un mur de barrage en pierres a bien pu renforcer à un moment déterminé cette porte. C'est ce qui ressort du texte de A. Bequet qui parle d'un mur construit avec des << pierres taillées et moulurées enlevées aux villas du voisinage >> (1).

Cinq pierres taillées de ce type ont été retrouvées dans le remblai au pied de !'alignement méridional de la porte. Mais elles figuraient dans un amas de cailloutis qui semble avoir été déplacé récemment. En conséquence aucune conclusion ne peut être tirée au sujet de la localisation d'un tel mur.

En nettoyant la roche, <levant la porte d' accès, un matériel abondant datant du Bas-Empire a été recueilli directement en contact avec le sol de l' époque, 1 : des monnaies de Victorin (269-270), deux imitations radiées et une monnaie de Constance II (337-341) (cat. 5, 9, 10, 15), des fragments de terre sigillée (cat. 1, 2, 8, 12, 15), de gobelets vernissés (cat. 39), de céramique ordinaire (cat. 41, 45, 55, 56, 58, 59), la fusaïole (cat. 66), le fragment de bracelet en verre (cat. 2), l'anneau zoomorphe en bronze (cat. 1), des fers de flèche (cat. 7 et 8) et des objets en fer (cat. 11, 15, 18, 20, 21 et 22) et le poinçon en carne (cat. 1) qui peut <later plutöt du Haut Moyen Age.

2. Le matériel archéologique

A. LES MONNAIES (2)

1. Trajan Sesterce 103-117 Rome

2. Claude II Antoninien 269-270 Rome RIC 94

3. Imitation d'un double sesterce de Postume. IMP [ JA TPOSTVM[ Buste radié à dr. G~lère

à

dr. /JY

9 ·

·

Ae : 8,94 g; 4. La pièce pourrait avoir été surfrappée, revers sur droit. On lit au revers, à droite les lettres

r9 [

1 A. BEQUET, op. cit., pp. 213-214.

2 Abréviations bibliographiques utilisées : ELMER = G. ELMER, Die Münzprägung der

gallischen Kaiser in Köln, Trier und Mailand, Bonn. Jahrb. 146, 1941, pp. 1-106; LRBC

=

P. V. H1LL,

J.

P. C. KENT et R. A. G. CARSON, Late Roman Bronze Coinage (324-498), London 1960; RIC = The Roman Imperia! Coinage, London, V-IX.

(26)

26 L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

4. Victorin Antoninien 269-270 Trèves ELMER 743

5.

Victorin Antoninien 269-270 Trèves ELMER 743 6. Victorin Antoninien 270 Cologne ELMER 682 7. Imitation de Tétricus

I.

Buste radié à dr.

HILARIT[ ]AVGG Hilaritas debout à g., tenant palme longue et carne d' abond~~ce. · ·

J\.e :

1,41 g; 6.

8. Imitation de Tétricus I ou II.

Ç~~\:1;'.~Y[

Buste radié à dr.

SP[ ]VGG Spes marchant à g, tenant fleur et relevant sa robe.

Äe :

1,20 g; 2. 9. Irnitation radiée. 10. Buste radié à dr. Femme debout à g. Ae : 0,89 g; 6. Tête radiée à dr.

fY>.

Personnage masculin debout à g., tenant Set(?). Ae : 1,08 g.; 6.

11. Aurélien, Sévérine Denier 274-275

12. Constantin I Follis 321-324 13. Imitation de Gloria Exercitus, 2 enseignes.

Tête laurée ( ?) à dr.

Deux enseignes entre les soldats. Ae : ébréché; 7. 14. Constance II 15. Constance II 16. Théodora Follis Follis Follis

17. Irnitation d'Hélène, Pax publica.

337-341 337-341 337-341

] .. A VG Buste diadémé, drapé à dr. Pax debout à g., tenant rameau et sceptre.

Ae : 0,64 g; 10.

18. Irnitation de Gloria exercitus, une enseigne. Buste diadémé ( ?) à dr.

Une enseigne entre les soldats. Ae : 0,64 g; 6. Rome Nicodémie Trèves ? Trèves

19. Constant Aes 2 346-350 Aquilée

20. Irnitation de Fel temp reparatio.

RIC 6

RIC 43

LRBC 126

LRBC 129

LRBC 888

(27)

L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

FEL TEMP/[ Virtus debout à g., perçant de sa lance un tomb~ de· ~heval.

Ae : 2,39 g; 1.

21. Magnence Aes 1 353

?

22. Gratien Aes 4 378-383

?

23. Arcadius Aes 4 388-402

?

24. Indét. Aes 4 388-395 Trèves

25. Indét. Aes 4 388-402 26. Indét. Aes 4 388-402 27. Indét. Aes 4 388-402

B.

LA CERAMIQUE (fig. 11-13) (1) Terre sigillée Deuxième-troisième siècles Dragendorff 33

?

?

?

27 ennem1 qui

1. Grand fragment de base d' assiette de terre orange à engobe orange mal conservé.

Dragendorff 35

2. Petit fragment de bord de terre rouge à engobe rouge brillant. Quatrième siècle

Chenet 304

3. Fragment de bord de plat à lèvre anguleuse. Terre orange et engobe brun. Chenet 320

Cette forme se retrouve abondamment à la Roche à Lamme. La terre est de teinte orange avec un enduit souvent de bonne qualité. Quelques fragments sant en pa.te brunatre. La lèvre à baguette est aplatie. Les fragments de vases décorés à la molette appartiennent, pour la plupart, à ce type 320.

4. Deux fragments de bord de bol. Terre orange, engobe orange brillant. 5. Fragment de bord de bol. Terre orange, engobe orange brillant.

1 Abréviations bibliographiques utilisées : Alzei = W. UNVERZAGT, Die Keramik des

Kastells Alzei, Materialien R. G. Keramik 2, 1916, Bonn 19682; Chenet = G. CHENET,

La céramique gallo-romaine d'Argonne au IVème siècle, Macon 1941; Dragendorff

=

H. ÜRAGENDORFF, Terra Sigillata dans Bonner ]ahrbücher XCVI-XCVII, 1895; Hübener

=

W. HüBENER, Eine Studie zur spätrömischen Rädchensigillata (Argonnensigillata) dans

Bonner ]ahrbücher CLXVIII, 1968, pp. 241-298; Pirling = R. PrnLING, Das

(28)

28 L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

6. Fragment de bord de bol. Terre beige noiratre, engobe brun.

7. Fragment de bord de bol. Terre orange, couverte beige. Lèvre à baguette

très plate.

Chenet 324

8. Fragment de terrine à baguette. Terre rouge brun, engobe brunatre brillant.

Large sillon double sur le pourtour de 1' épaule.

Chenet 326

9. Fragments de collerette anguleuse rabattue appartenant à une terrine.

Terre rouge orange, engobe orange brillant bien conservé.

10. Fragment de bord de terrine à collerette anguleuse. Le départ de celle-ci

subsiste. Terre rouge, engobe rouge brillant.

Chenet 328

La forme 328 de Chenet est très courante à Dourbes. Nous avons

dé-nombré une vingtaine de fragments appartenant sans doute à des exemplaires différents. Ils sont tous du même type et présentent une pate rougeatre très cuite et une couverte rouge brun très bien conservée. La paroi intérieure de ces vases est presque toujours revêtue de grains de quartz.

11. Fragment de bord de mortier en terre rouge, engobe rouge brillant.

12. Fragment de bord rougeatre à engobe rouge brun brillant.

13. Fragment de bord de mortier en terre noiratre très cuite, engobe brun noir.

Chenet 330

14. Fragment de tête de lion en relief d'applique sur terrine. Terre rouge,

engobe rouge brun brillant bien conservé.

Chenet 333

15. Pied de gobelet en tulipe. Terre orange, engobe orange mal conservé.

Deux exemplaires.

Terre sigillée décorée à la molette

A l'exception de deux tessons, les fragments ornés à la roulette

appartien-nent à la forme 320 de Chenet. Au vu de la petitesse des fragments, le

dévelop-pement complet de chaque molette a rarement été isolé. Nous n'avons pu avoir recours, de ce fait, à la classification d'Unverzagt-Chenet. Par contre, nous avons structuré ce chapitre sur la base des groupements établis par W. Hübener.

Chenet 318

16. Fragment de bord de bol. La lèvre à baguette manque. Terre et engobe

~ouge. Décor de casiers de hachures obliques, horizontales et verticales. La molette peut être rattachée au groupe IV de Hübener.

(29)

L'ENQUETE ARCHEOLOGIQUE 29

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(30)

30 L1ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

Chenet 320

17. Grand fragment de bord et d'épaule de mortier. Terre rouge brun, engobe rouge brun brillant. La paroi de l' épaule est ornée de trois bandes de casiers de traits obliques. Ce motif peut être rattaché au groupe III de Hübener.

Chenet 328

GROUPE

I

18. Au mains quatre casiers d'oves. Terre beige mal cuite, surface noire.

19. Grand fragment décoré d'une molette composée d'un casier d'oves et

d'au mains dix casiers de hachures obliques. Terre orange, engobe orange brillant.

GROUPE

II

20. Deux bandes de petits carrés. Terre orange.

21. Deux bandes de petits carrés très bien imprimés. Terre brune bien cuite,

engobe rouge brun brillant.

22. Deux ou trois bandes de petits carrés. Terre brune sonore, engobe rouge

brun.

GROUPE III

23 à 25. Petits fragments décorés d'une bande de casiers de hachures obliques.

Terre rouge, engobe rouge brun brillant.

26. Casiers de hachures obliques. Terre orange friable.

27. Casiers de hachures obliques. Terre noiràtre, couverte jaune brillante.

28. Casiers de hachures obliques et d'un croisillon. Terre noiràtre.

GROUPE

IV

29. Casiers de hachures horizontales, verticales, obliques et de croisillons. Terre orange, engobe rouge orange.

30. Casiers de hachures horizontales, verticales et obliques. Terre orange.

31. Casiers de hachures horizontales, verticales et obliques. Terre orange.

GROUPE V

32. Casiers avec au mains deux croix de Saint André à deux points, croisillons

et traits obliques. Terre brun rouge, engobe brun rouge brillant.

33. Casiers avec croix de Saint André à quatre points, traits horizontaux et obliques. Terre brun rouge, engobe brun rouge brillant.

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(31)

L'ENQUETE A'RCHEOLOGIQUI:: 26

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28 30

L terre sigillée ornee

Fig. 12. - a , à la molette (éch. 1/1).

31

(32)

1'

1

32

L1ENQUETE ARCHEÓLOGIQUÉ

GROUPE INDETERMINE

34. Petit fragment avec casiers de chevrons, croisillons, hachures obliques.

Terre rouge, engobe rouge orange bien conservé.

Céramique vernissée

Gobelet décoré à la barbotine

35. Petit fragment de terre grisàtre, pàte sonore, surface grise brillante. Décor blanchàtre.

36. Petit fragment de terre fine noire bien cuite, surface noiràtre.

Gobelet à col tronconique

37. Fragment de terre gris bleu décoré de guillochis.

38. Fragment de panse de vase à dépressions. Terre gris bleu, surface grisàtre. 39. Fragment de bord de gobelet. Terre grise, couverte gris noir brillante.

Céramique ordinaire

URNES

Alzei 27

40. Fragment de bord, pàte noiràtre, surface gris noir rugueuse.

41. Fragment de bord, pàte jaune granuleuse, surface jaune clair.

42. Fragment de bord, pàte noiràtre granuleuse, surface jaune beige rugueuse.

43. Fragment de bord, pàte grise sonore, surface ocre.

44. Fragment de bord, pàte grise et couverte ocre.

45. Fragment de bord de grand récipient, pàte beige foncé très cuite, surface rugueuse.

46. Fragment de bord de grand récipient, pàte gris noiràtre, surface ocre rugueuse.

Divers

47. Fragment de bord de terre blanchàtre.

48. Fragment de bord, pàte grise, surface noire fumée.

(33)

L1ENQUETE A~CHEOLÓGIQUE 33

tfo@~

·~~

35 36 37 38 ' 39 42 43 44 1

~~T,

48 49 50

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r r r ç

-56 57 58 59 60 64 65 61 62 Fig. 13. - La céramique (éch. 1/3). EcuELLES Alzei 28

50. Fragment de bord de terre noire, surface beige jaune, rugueuse. 51. Fragment de bord de terre noire, surface acre très rugueuse.

(34)

34 L1ENQUETE ARCl-:IEOl.óGIQU'.È

52. Fragment de bord de terre gris bleu très cuite, surface gri<;e rugueuse. Types divers

53. Fragment de bord de terre blanchatre. Lèvre épaissie vers l'extérieur. 54. Fragment de bord de terre grise granuleuse, surface grise lissée légèrement.

AssIETTES

Alzei 29

55. Fragment de bord de terre grise, surface grisatre rugueuse. 56-57. Fragments de bord; terre grise, surface grise lissée.

58. Fragment de bord de terre noire granuleuse, surface gris foncé rugueuse.

Profil triangulaire de la lèvre carénée. V ASES DIVERS

Pirling 101

59. Fragment de bord de terre beige foncé granuleuse et surface noiràtre très rugueuse. Lèvre arrondie vers l' extérieur et large sillon à l' intérieur. Types divers

60. Fragment de bord de récipient en céramique fine, grise à surface noire. 61. Fragment de bord de récipient en terre jaunatre très cuite, surface lissée.

Large gorge sous la lèvre aplatie.

62. Fragment de bord de cruche ou d' amphore. Terre jaune, traces de peinture blanchatre sur la paroi extérieure.

63. Fragment de col de grand récipient, surface beige lissée.

64. Fragment de bord de vase fait à la main. Terre noire celluleuse, surface légèrement lissée, noire à l'extérieur, beige à l'intérieur.

65. Fragment de bord de terre noire très cuite. Surface fumée. Lèvre profilée. 66. Fusaïole de terre beige peu cuite (diam. : 4,2 cm; épais. : 2,8 cm). 67. Fragment de tuile très cuite avec swastika (dimens. du sigle: 2,2 X 2 cm) (1).

1 Ce fragment fait partie de la collection Fr. Bauwens. Le décor est considéré comme sigl~ de tuilier lorsqu'il est répété deux fois. Du reste, il a déjà été retrouvé à la Roche à Lomme à plusieurs reprises : Y. GRAFF, Index des sigles de tuiliers (marques) gallo-romains trouvés en Belgique dans Romana Contact VIII, 1968, p. 7.

(35)

1

L'ENQUETE ARCHEOLOGIQUE 35

C. LES OBJETS EN OS ET EN VERRE (fig. 14 A)

1. Elément de carne (L. : 7 cm). L' extrémité, retaillée, a été utilisée comme poinçon. Celui-ci a la forme quadrangulaire (0,6 X 0,6 cm) et est orné

d'une étoile à buit branches très usagée. Epoque indéterminée : Haut Moyen Age ( ?).

2. Fragment de bracelet en verre noir. Section semi-circulaire.

D. LES OBJETS EN METAL (fig. 14 B)

1. Le bronze

1. Elément décoratif. Anneau ouvert de forme ovale et de section circulaire (diam. : 3 cm). L'anneau est surmonté d'une tête de cheval stylisée (h. : 1,6 cm).

2. Garniture de ceinture. Applique dont le centre est circulaire et les deux extrémités triangulaires. Un cordon garni d'incisions décore transversale-ment !'applique. Le centre est orné de deux ocelles. L'une des expansions triangulaires manque (L. cons. : 3 cm).

3. Fragment de plaquette munie d'une perforation circulaire (épais. : 0, 1 cm).

4. Fragment de bracelet torsadé. L'une des extrémités se termine par un reillet.

5. Deux fragments d'une lamelle ornée d'incisions, d'ocelles et d'un chevron

(l. : 0,5 cm).

2. Le fer

6. Fer de flèche. La douille, de section circulaire, est incomplète (L. : 2,5 cm). Flamme triangulaire de section hélicoïdale. La pointe manque. (L. de la flamme : 5 cm).

7. Fer de flèche. La douille, de section circulaire, est incomplète. Flamme en feuille de saule de section hélicoïdale. L' objet est très corrodé. (L. : 7,7 cm).

8. Fer de flèche triangulaire à ailerons. L'un de ceux-ci manque. Douille de ;;ection circulaire. (L. : 4, 7 cm).

9. Fer de flèche. Douille allongée de section circulaire. Tête losangique de section hélicoïdale (L. : 4 cm).

10. Clé. Anneau circulaire, panneton rectangulaire (L. : 7 cm). 11. Objet en fer terminé par un anneau ouvert (L. : 8,5 cm).

(36)

36 L'ENQUETE ARCHEOLOGIQUE

13. Anneau ouvert (dimens. : 4,5 X 3,2 cm).

14. Fer de briquet. Tige de section quadrangulaire (dimens. : 6 X 3,2 cm).

15. Gond de porte. Plaque carrée munie de deux perforations (dimens. de la

plaque : 11,5 X 3 à 4 cm; épais. : 0,3 cm). Appendice circulaire à l'un des angles.

16. Couteau. La pointe est brisée (L. de la soie : 3,5 cm; L. de la lame : 6; 7 cm).

18. Anneau de suspension de farces.

19. Anneau ouvert. Tige de section quadrangulaire (diam. : 4,3 cm).

20. Tige torsadée de section quadrangulaire perforée au centre (L. : 11,5 cm).

21. Tige de section quadrangulaire. La pointe est aplatie (L. : 12,7 cm).

22. Tige de section quadrangulaire (L. : 11,9 cm).

E. LE MATERIEL n'EPOQUE MEDIEVALE (fig. 14 C)

1. Fragment de plaquette en bronze doré. Ornementation sur une face

composée d'un entrelac. Dans le champ, petits cercles estampés. La

recon-stitution du décor de la plaquette permet d' isoler un motif d' entrelac double présentant une certaine uniformité (1. : 1,5 cm; L. cons. : 1,9 cm; épais. : 0,5 mm).

2. Fragment d'épaule et de col d'un vase en terre grisatre très cuite. Orne

-mentation triangulaire à la roulette. Type Badorf (VIIIème-Xème siècles).

3-4. Fragments de terre grisatre très cuite. Ornementation rectangulaire à la

roulette. Type Badorf (Vlllème-Xème siècles). Une dizaine de fragments

(37)

A

B

2 7 11 8 9

fj

14 12

0

17 19 20 21 22

C

2 3 4

Fig. 14. - A : Objet en os (éch. 2/3 sauf Ie poinçon : 1/1); bracelet en verre (éch. 2/3);

B : objets en bronze : 1 à 5 (éch. 2/3) et en fer (1/3); C : matériel d'époque

(38)

ELEMENTS DE DATATION

Le présent ouvrage est consacré au rapport des fouilles effectuées en 1972 et 1973 par le Service national des Fouilles à la Roche à Lamme. Le matériel qui a été recueilli s'y trouve décrit; il fournit de bons éléments de datation au mains dans certains cas.

D'autre part, dans l'introduction à ce travail, nous évoquons brièvement

!'abondance du matériel inédit amassé ces dernières années par des collec-tionneurs privés. Nous ne pouvon;, le passer sous silence au risque d'aboutir

à une chronologie globale du site bien différente. Dans ce chapitre nous y

avons clone recours mais exclusivement de manière statistique. En

consé-quence, nous avons retenu, pour chaque période, un certain nombre de repères

chronologiques sûrs. Ils permettront de cerner davantage la datation globale

du site.

PERIODE ROMAINE

A l'heure actuelle, il n'existe que deux éléments chronologiques qui autorisent une certaine précision dans la datation : le monnayage et la terre sigillée ornée à la molette <lont la fréquence caractérise précisément le site de la Roche à Lamme. Pour l'étude statistique des monnaies du IVème siècle

nous utilisons la méthode d' A. Ravetz (1) et pour la datation des molettes

celle de W. Hübener (2).

1. Les monnaies

Le site de la Roche à Lamme a livré actuellement un total de 599

mon-nc;1ies <lont l' état de conservation autorise une identification assurée qui a été

établie par le Cabinet des Médailles de Bruxelles (3

). A quelques unités près,

elles remontent toutes à la deuxième moitié du IIIème siècle, à partir du

règne de Gallien seul (260-268) et au IVème siècle. Il faut distinguer le

mon-nayage de la deuxième moitié du IIIème siècle représenté par 280 pièces et

celui du IVème siècle illustré par 319 pièces.

1 A. RAVETZ, The Fourth-century Inflation and Romano-British Coin Finds : I. Patterns

of Fourth-century Coinage on Romano-British Sites dans Numismatic Chronicle 1964, pp. 201-231 et thèse inédite : Roman Coinage of the Fourth Century in Britain, University of Leeds, 1963.

2 W. HüBENER, op. cit.

3 A ce total il convient d'ajouter notamment 115 monnaies ou fragments indéterminés dénombrésau Cabinet des Médailles et le millier depiècesdérobéesaprès 1940 :voirn.2, p.10.

(39)

ELEMENTS DE DÀTATION' 39

294 402

2

3

4

5

6

7

8

Fig. 15. - Courbe de fréquence des monnaies officielles du IVème siècle de la Roche à Lomme.

L' essentie! du numéraire du Illème siècle doit être attribué à l' époque des Tetrici et del' empire gaulois puisque la période de 275 à 294 ne se trouve guère représentée. Mais les pièces d'imitation constituent le monnayage fon-damental de cette époque, soit 80

%

contre seulement 20

%

de frappes offi-cielles.

Au IVème siècle les pièces imitées restent très nombreuses, soit 43

%

contre 57

%

de frappes officielles. Cependant les prototypes qu' elle" imitent

<latent, pour la plupart, d'une époque bien déterminée : de 330 à 341 ap.

J.

C. (1).

En étudiant les 181 frappes officielles du IVème siècle à l'aide de la méthode mise au point par A. Ravetz on peut aisément cerner les périodes

1 Une interprétation, basée sur Ie nombre impressionnant de pièces imitées retrouvées

à Dourbes, a tenté d' expliquer cette abondance de numéraire en y localisant un atelier de faux-monnayeurs. C. Robert a détruit cette légende avec pertinence en examinant Ie revers de chacune de ces pièces imitées qui ne présentaient dans aucun cas une effigie similaire :

Au Pays des Rièzes et des Sarts XIII, 1972, pp. 129-130 et Archéologie 1972, pp. 101-102. Voir Ie cas semblable d' Eprave :

J.

MERTENS et H. REMY, Un refuge du Bas-Empire à

Referenties

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