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Les barrières dressées et taxes perçuesillégalement,Des extorsionsDes attaques entamées des meurtres

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Academic year: 2022

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Centre Indépendant de Recherches et d’Etudes Stratégiques au Kivu

CIRESKI

Introduction

Suite à sa position géostratégique, le haut plateau d’Uvira, à la lisière de la forêt d’Itombwe en territoire de Mwenga, reste toujours enclavé, par manque de toute infrastructure routière adéquate. C’est ainsi que pour s’approvisionner en produits de première nécessité ou écouler leur produit agro- pastoral, la population de cette zone doit parcourir des longes distances vers le moyen plateau d’Uvira1.

Le marché de RUBANGA qui se trouve dans le moyen plateau ci- haut cité, réunit des gens qui proviennent de plusieurs coins dont ceux des hauts plateaux de Lemera, de Kigoma et d’Itara dans la chefferie de Bafuliiru. Ce marché, qui est opérationnel chaque lundi de la semaine, se tient plus précisément dans le village de Kigwena à Rubanga.

1. Itinéraire pour les gens des hauts-plateaux

Les gens des hauts plateaux de Kigoma proviennent pour la plupart, de Kitoga, Lubumba, Lubuga et Bibangwa. Ainsi, pour atteindre le marché de Rubanga, ils doivent passer la nuit à Bijojo et/ou ses environs où ils dorment soit dans des familles qui les hébergent, soit dans des petites églises ou chambres de prières. Il convient de noter que le principe « de la libre circulation des personnes et de leurs biens » reconnu à tout être humain, souffre quelquefois de certaines restrictions dans cette contrée ; il en est de même de la garantie de la sécurité de la personne humaine, car pour atteindre leur destination la population des hauts plateaux franchit d’énormes difficultés dans cette zone, entre autres :

1 Les marchés de RUBANGA, NYAMUTIRI, KASHAMA et RURAMBO/KIGARAMA

 Les barrières dressées et taxes perçues illégalement,

 Des extorsions

 Des attaques entamées des meurtres

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Le cas sous notre étude concerne plus l’événement malheureux survenu aux marchands qui provenaient de la région des hauts plateaux de Lemera et Kigoma2 au cours duquel ils ont été victimes d’une attaque d’hommes à mains armées qui a engendré de lourdes pertes en vies humaines et un dégât énorme en terme des biens pillés par ses assaillants (voir plus tard).

2. Circonstance de l’évènement :

En date du 19 août 2012, les marchands provenant des lieux précités sont arrivés à Bijojo pour y passer la nuit comme ils en ont l’habitude. Ils ont, à cette occasion, rejoint d’autres qui leur avaient précédé en date du 18 Août. Ces marchands toute tendance confondue3, ont choisi une chambre de prière qui appartient à un berger chrétien du nom de Mr. BARNABA pour y passer la nuit. Il était environs 01h’’

du matin lorsque la maison de prière a été attaquée et fusillée par 6 assaillants armés que nos sources n’avaient pas pu identifier à cet instant. Ces derniers ont tirés dans tous les sens (à travers les fenêtres et les portes mais aussi à l’air pour ainsi faire peur à toute éventuelle rescousse) alors que la maison de prière était occupée par beaucoup de gens estimés à une quatre-vingtaine de gens.

Ce drame qui a duré plus d’une trentaine de minutes a, non seulement, engendré d’énormes dégâts, mais également surpris le reste de la communauté qui était en profond sommeil. C’est ainsi qu’un bilan provisoire faisait état de :

7 personnes tuées par balles dont :

- 2 morts (deux filles de 16 et 17 ans) sur le champ le jour même du crime,

2 Kigoma et Lemera sont des entités coutumières appelées « groupements », ce sont des sous-ensembles des chefferies sur le plan coutumier. Précisément, ce sont les deux premiers groupements de la chefferie de Bafuliiru

3 Des hommes, des femmes et des enfants

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- 1 autre fille de 17 a succombé de suite de ses blessures 3 jours plus tard (le 23 Août 2012) au niveau de l’hôpital général de référence de Lemera où elle était admise.

- 4 morts dont les cadavres en décomposition ont été retrouvés dans la brousse à quelques Km du lieu du carnage

On a noté aussi :

4 blessés dont ; deux grièvement blessés étaient rapidement transférés à l’hôpital général de référence de Lemera et deux autres sont retournés à Kitoga chez- eux où ils subissent des soins appropriés.

Après avoir commis ce crime crapuleux, ces hors la loi ont procédé au pillage des biens (les habits, les vivres, les téléphones portables et argent) abandonnés par leurs propriétaires (les victimes et les rescapés)

Il est utile de noter que quelques heures après cet événement macabre, toute la population de la contrée ainsi que les rescapés ont commencé à dégager les premières impressions sur les auteurs. C’est ainsi qu’au premier plan, les éléments des FDLR4 ont été cités dans cette salle besogne. Cette thèse va quelques jours plus tard changer, au regard des certains indices. Car c’est après que le calme se soit rétabli que certains audacieux rescapés ont commencé à rechercher des armes auprès des Banyamulenge5 qui sont majoritairement habitants de la région où a eu lieu le drame. Mais cette démarche étant vaine, les rescapés n’ont trouvé aucune arme à cet effet. Par contre, certains se voyaient refuser de sortir de la maison où ils se sont introduits. Nos sources nous ont cité trois personnes qui ont fait l’objet de cette tragédie qui, d’après certains d’entre eux, reste très confise.6

4 Combattants Hutu Rwandais vivent et opèrent en toute quiétude dans la zone, étant donné qu’ils habitent dans la localités de Lubumba, dans la forêt de Mugutu et ses environs. Ces milieux cités sont, sur plan géographique, voisins au lieu du crime.

5 Dans presque toutes les localités dans les hauts plateaux la circulation des armes à petit calibre est une monnaie courante ; donc tout le monde peut disposer d’une ou plusieurs armes non seulement pour sa sécurité physique et celle de sa famille mais aussi pour les bergers, de garder les vaches contre les potentiels voleurs. D’où un volume important d’armes légères s’y trouve.

6 Les sources nous ont indiqué qu’ils n’arrivaient pas à comprendre cette démarche : si elle était pratiquée soit pour les protéger ou soit encore, faciliter aux auteurs d’effacer les traces, étant donné qu’ils ont eu tout le temps pour s’échapper. Cette idée a été trop développée par les Fuliiru du lieu du drame et ceux de Kitoga dont leurs compatriotes ont fait l’objet de cette attaque.

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Après la fusillade, un chapeau a été retrouvé sur le lieu du crime.

Après des investigations, ce chapeau appartiendrait à un jeune Munyamulenge de Kitoga qui étudie au Rwanda. La question que se pose le commun de mortel est celle de savoir comment un chapeau de ce jeune garçon de Kitoga, élève de sa profession, peut-il se retrouver à Igogwe/Kifuni dans la localité de Bijojo ?, C’est à ce niveau là que de doute, bien que profitant à l’accusé, a commencé à alimenter la colère ainsi que l’intension de se venger dans les chefs des membres de la communauté Fuliiru.

Comme cela n’a pas suffit, d’autres indices de la responsabilité des sujets Banyamulenge à noter du coté de Bafuliiru c’est le fait que, des habits, des vivres, des porte-monnaies des personnes tuées et des rescapés ainsi qu’un autre chapeau d’un autre jeune Munyamulenge de Kitoga ont été retrouvé à NAKAHAMAHAMA sur la rive droite de la rivière Rushiji, où se trouve un pont en bois à travers lequel des gens traversent la rivière pour entrer dans la localité de Kitoga ;

Il convient de signaler qu’en date du 25 Août 2012, des éléments du groupe résiduel des FRF « GUMINO » Banyamulenge avaient rencontré les éléments de Local Defenses à Rurambo dans le marché du samedi. Ils avaient dit aux miliciens Local Defenses que ce drame survenu, était bel et bien l’œuvre des combattants HUTU Rwandais FDLR. Animés d’un esprit de vengeance, les Locals Defenses se dirigèrent au campement des FDLR pour vérifier et éventuellement s’affronter contre ces FDLR ; mais après un bref entretien, les HUTU, à leur tour ont prouvé que c’étaient des Banyamulenge qui ont perpétré ces crimes.7 C’est ainsi que les Locals Defenses vont, résolument, opter pour une vengeance. Mais cette démarche a été stoppée de justesse par des notables Fuliiru, des sages ainsi que des hommes de DIEU de la zone qui leur ont interdit toute sorte d’action de vengeance en laissant la place à la compétence du pouvoir coutumier qui saisira la justice, ont indiqué nos sources.

Fort de ce qui précède, des élèves Banyamulenge qui étudient au Rwanda, en vacance à Kitoga, n’y sont plus visibles. C’est dans ce contexte que les

Au lendemain de l’événement, plus précisément lors de la découverte de ces corps inertes en décomposition, les Fuliiru ont réalisé que les Banyamulenge auprès de qui ils sollicitaient des armes, savaient ce qui s’était passé ; chose qui a de plus alimenté ces conclusions c’est le fait qu’après les investigations, les Bafuliiru qui retournaient à Kitoga ont trouvé au niveau de Kahamahama, juste au niveau de la rive droite de la Rusinzi des effets ( un porte-monnaie d’un rescapé et des habits) ainsi que le chapeau d’un jeune Munyamulenge qui étudie au Rwanda, actuellement en vacance à Kitoga.

7 Les combattants des FDLR ont répondu aux Local Defenses qu’ils n’ont jamais tué un Fuliiru depuis qu’ils se sont installés dans cette contrée, c’est comme pour dire que s’il arriverait quelque chose de mauvais aux Fuliiru il faudra l’attribuer aux Banyamulenge.

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Bafuliiru du milieu se poseront la question de savoir pourquoi cette disparation juste après le carnage ?

Autre indice qui pousse les Fuliiru de la région a demeurer dans leur conclusion, c’est lorsqu’ils remontent la filière de la tragédie, en s’inscrivant dans la logique de la femme Munyamulenge qui a soustrait du groupe une marchande avec laquelle elle a des relations de fraternité. Cette dimension a été trop développée par des Fuliiru qui croient non seulement à la préméditation mais aussi à la planification de l’incident.8

Pour lier les causes aux effets, certains habitants Bafuliiru nous ont indiqué que deux familles de Banyamulenge, proches aux jeunes garçons soupçonnés comme auteurs dans cette salle affaire, se seraient déjà déplacées, l’une jusqu’à Bwegera dans le groupement de Kakamba, en collectivité/chefferie de la Plaine de la Ruzizi et l’autre se trouverait actuellement en refuge au Burundi. D’autres conséquences, énumérées dans le signe précurseur de vengeance, c’est la mise à feu de toutes les cabanes du marché de Kitoga qui se tient chaque mercredi de la semaine.9

De tout ce qui vient d’être développé, une éventualité d’un escalade des conflits se pointe à l’horizon dans la mesure où, la dimension de la vengeance peut entrainer un cycle de violences. Le fait pour les Bafuliiru de déplacer le marché de leur coté au mépris de certaines dispositions coutumières sur sa localisation constitue ici un motif de provocation.

Malgré que des indices soulevés ci-haut penchent l’aiguille aux sujets Banyamulenge qui seraient des auteurs, il n’est cependant pas ici une occasion pour considérer cette dimension comme étant une vraie version étant donné que la vérité

8 Cet aspect laisse tout Fuliiru de la zone dans la conclusion qui prouve à suffisance que cette tragédie était bel et bien connue par tout Munyamulenge de la zone

9 Le marché de Kitoga se situe dans le village habité en majorité par des Banyamulenge, voilà que pour démontrer leur rapport de force, des Fuliiru ont quitté leurs milieux respectifs pour ainsi aller incendier le marché considéré jusque là comme géré par des Banyamulenge. On s’en souviendra que c’est depuis l’époque du RCD que le pouvoir était essentiellement maintenu par les Banyamulenge, mais à l’aube de la création de la milice « local défenses » ou FALL.

tous les responsables des marchés des hauts plateaux Banyamulenge auraient été suspendus par le chef coutumier de Bafuliiru. C’est le cas ici des Mr. KARUHATO, un Fuliiru qui se dispute le pouvoir avec Mr. MANDEVU Josué, un Munyamulenge.

Au finish ce marché de Kitoga était déplacé pour ainsi devenir opérationnel dans les milieux où les Bafuliiru sont majoritaires. Et à cet égard, tous les marchands Fuliiru qui se rendraient à RUBANGA ne transitent plus par Bijojo. Ils commencent désormais s’emprunter l’itinéraire de KASHAMA/Rurambo avant de descendre vers RUBANGA

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reste à être prouvée au niveau de la justice, qui dira le Droit en faveur des victimes qui doivent rentrer dans leurs droit quand la responsabilité de tout un chacun sera établie à cet effet.

« La période de la vengeance étant révolue, il appartient à la seule justice qui, aux jours d’aujourd’hui, reste le principal passage par où toute personne doit bénéficier d’une protection ».10

Conclusion :

Dans sa démarche de mettre des informations et autres données à la disposition des divers intervenants dans les différents secteurs, le CIRESKI s’est investi pour procéder à cette publication non seulement en vue d’informer, mais également, de déclencher des actions de prise en charges sous toutes ses formes, des victimes qui subissent des soins dans les différentes structures sanitaires. De plus, on vise de permettre aux décideurs de prendre des mesures ultimes afin non seulement de mettre fin à ces genres de comportements mais aussi de punir les auteurs conformément à la loi.

Il ressort de cette analyse qu’une confusion règne encore sur l’identité et la qualité des auteurs de ce crime à l’occasion duquel trois jeunes filles et quatre autres personnes ont trouvé la mort. De l’autre coté, les leaders Banyamulenge contactés à cet effet, émeutent le vœux de voir cette cause soit portée et traitée par la justice, étant donné qu’il est impossible qu’un Munyamulenge de la zone tue un Fuliiru alors que, selon eux, dans leur milieu il y règne une parfaite cohabitation ; Dans cette zone, il y a les communautés qui y vivent se marient mutuellement.

Cette dimension sociale nous a poussé à penser qu’il est impérieux d’amorcer des actions qui pérenniseront cette cohabitation dans cette zone.

Au stade actuel, les miliciens actifs dans la région s’observent en chien de défaillance.11

10 Le principe de l’œil pour œil et de dent pour dent appliqué jadis par le truchement de la loi du TALION dans le droit pénal médiéval ne peut plus s’appliquer en cette période contemporaine.

11 Les Bafuliiru s’appuient sur les Locales Defenses du groupe FALL, les Banyamulenge obtiennent leurs sécurités de par la présence de GUMINO ou éléments de FRF résiduelles. Les Hutus qui sécurisent leurs dépendants sont aussi présents dans cette zone

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Recommandations : Au Pouvoir Public :

De prendre de précautions afin de déployer les éléments de la Police Nationale Congolaise et les militaires des forces régulières dans cette zone où des hommes armés règnent en maître comme des électrons libres.

D’user de tout leur pouvoir en vue de mettre hors d’état de nuire ces nébuleuses de groupes armés qui sèment la désolation sur la population de cette zone.

D’initier des actions d’enquêtes judiciaires afin de traduire en justice les auteurs des ce crime crapuleux qui continue à endeuiller les congolais alors qu’on aspire à une paix qui engendrera un développement dans notre contrée.

Au Pouvoir Coutumier :

De s’investir davantage dans la recherche de la résolution définitive et durable des conflits qui restent toujours pendants dans la région sans en trouver des issus concluants.

Aux Organisations Humanitaires et de Développement :

De développer des stratégies qui permettront non seulement à avoir constamment des informations mais aussi à initier des actions de pacifications et/ou cohabitation pacifiques entre les communautés vivant dans cette zone.

Fait a Uvira

CIRESKI,

13 septembre 2012

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Adresse :

Kimanga, 184ème Avenue du stade

e-mail : cireskisk@yahoo.fr

Tel. : +243990570501, +243853799144, +243813376223

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