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Les espoirs sesont évanouis!

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LA CITE AFRICAINE N° 1269 DU 28 MARS 2017

Le Viseur

(suite en page 15)

26ÈME ANNÉE - N° 1269 DU 28 MARS 2017 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B-Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

(Lire en pages 2 & 16)

(Lire en page 3)

(Page 8)

(Page 6)

Le jusque-là paisible espace Kasaï est en train de deve- nir un nouveau Kivu, appréhendent les observateurs, au vu de l’insécurité chronique qui s’y installe et des morts qui n’en finissent pas d’être comptés chaque jour qui passe. Depuis maintenant huit mois, constate-t-on, des poussées de violence enflamment régulièrement le centre de la RDC. Selon l’ONU, plus de 200 000 personnes déplacées ont été enregistrées depuis le début du conflit, tandis que plus de 400 sont mortes à la suite des affrontements entre, d’un côté, l’armée et la police congolaises et, de l’autre, les miliciens Kamuina Nsapu, du nom du défunt chef traditionnel dont ces derniers se réclament.

Le monde entier a ouvert les yeux sur la tragédie qui se

Arme de dissuasion massive ?

Discussions de la Cenco

Les espoirs se sont évanouis!

Le gouverneur Jacques Mbadu Nsitu met en lumière la personnalité exceptionnelle

de Joseph Kasa-Vubu

SNEL : Avis d’Appel d’Offres

AOO N° 79003/SNEL/DG/DAM/

DDM/MEQ/2017/SC

Didier Reynders préconise des contacts

entre la CENCO et le président Kabila

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SPECIAL COMMEMORATION LA CITE AFRICAINE

Honorables, Excellences Messieurs les Ministres, Vénérés hommes d’Eglise,

Mesdames et Messieurs, Chers Compatriotes,

En ce jour exceptionnel où nous célébrons à la fois le quarante-hui- tième anniversaire de la mort de feu le Président Joseph Kasa- Vubu et le Centenaire de sa nais- sance, qu’il me soit permis, avant toute chose, de m’acquitter d’un tri- ple devoir agréable.

D’abord, et parce que Joseph Kasa-Vubu fut un très bon chrétien, le devoir de rendre grâce à Dieu, Maître des temps et des circons- tances, par qui nous avons notre souffle de vie et qui a permis que nous puissions nous rassembler ce jour et en ce lieu pour commé- morer la mémoire de notre premier Président de la République, que nous affectionnons tous à juste ti- tre.

Ensuite, le devoir d’exprimer mes hommages les plus défé- rents à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Jo- seph Kabila Kabange, et de le re- mercier profondément pour tous les efforts qu’il ne cesse de dé- ployer afin que nous puissions jouir d’une paix totale et durable sur l’en- semble de notre territoire national, en particulier sur toute l’étendue de notre Province. Nous devons tous lui rendre hommage parce qu’il est celui qui a entrepris de reconnaître et de revaloriser la personnalité de notre illustre ancêtre. En effet, alors que Kasa-Vubu a été totalement et cyniquement ignoré pendant toute la Deuxième République, le Prési- dent Joseph Kabila est, quant à lui, venu lui construire des monuments à Kinshasa, à Boma et ailleurs, lui a érigé un mausolée splendide à Singini et a permis que nous puis- sions le célébrer librement et pu- bliquement dans notre pays cha- que fois que nous le voulons. Nous devons donc une profonde et sin- cère reconnaissance au Président Joseph Kabila Kabange. Il a re- connu les grands mérites de son prestigieux prédécesseur sur le fauteuil de la présidence, et, de manière franche, il a réhabilité la mémoire de Kasa-Vubu, notre cher et bien-aimé ancêtre illustre.

Enfin, le devoir, à travers toutes les autorités et toute la population ici présente, de féliciter tous les habitants de notre Province, pour

Le gouverneur Jacques Mbadu Nsitu met en lumière la personnalité exceptionnelle de Joseph Kasa-Vubu

Kasa-Vubu fut un homme doté d’un sens aigu de la justice Kasa-Vubu fut un vrai nationaliste patriote

Kasa-Vubu fut un visionnaire fédéraliste

Kasa-Vubu est un modèle de simplicité remarquable Kasa-Vubu fut un gouvernant d’une honnêteté exemplaire A l’occasion du centenaire de naissance et du quarante-huitième anniver- saire du décès de Joseph Kasa-Vubu, le premier président de la République Démocratique du Congo, Jacques MbaduNsitu, gouverneur de province du Kongo central, a rendu témoignage à la stature politique de ce grand homme, comme ‘’une étoile qui scintille, de nos jours encore et de manière extraordi- naire, au firmament humain et politique de notre pays’’.

Le gouverneur qui a rappelé que la figure de Kasa-Vubu a été totalement et cyniquement ignorée pendant toute la Deuxième République, a remercié l’actuel chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, ‘’parce qu’il est celui qui a

entrepris de reconnaître et de revaloriser la personnalité de notre illustre ancê- tre’’, est ‘’venu lui construire des monuments à Kinshasa, à Boma ou ailleurs, et lui a érigé un mausolée splendide à Singini’’…

Dans le même ordre d’idées, au cours d’un dîner, à Sultana Hôtel de Kins- hasa, Jean Pierre Kambila, directeur de cabinet adjoint du chef de l’Etat, a rendu l’hommage qu’il mérite à feu le premier président de la République Démocratique du Congo.

A noter que ce dîner a été organisé par le Cabinet du Chef de l’Etat, après une messe des suffrages dite en la Cathédrale Notre-Dame du Congo à Lingwala, suivie du dépôt des gerbes des fleurs au monument Kasa-Vubu, Place Kimpwanza. Deux conférences ont par ailleurs été animées Place Ymca de Matonge dans la Commune de Kalamu, conjointement par les Professeurs Henri-Elie NgomaBinda et Docteur Benjamin Longo Mbenza.

CITAF

Discours du gouverneur du Kongo Central

(Lire suite en page 16) le profond et indéfectible attache-

ment qu’ils ne cessent de témoi- gner à l’égard de cet homme ex- ceptionnel qu’est Joseph Khasa- Mvubu. Par son comportement qui a été unanimement jugé irréprocha- ble et par son engagement politi- que éminemment patriotique, Khasa-Mvubu fait la fierté de tous les fils et toutes les filles de notre Province et de toute notre patrie.

Mesdames et Messieurs, Il n’est guère utile de rappeler que le Président Joseph Kasa- Vubu, de qui nous

nous souvenons ce jour, fut une person- nalité éminente, une étoile qui scintille, de nos jours encore et de manière extraor- dinaire, au firma- ment humain et po- litique de notre pays, la République Dé- mocratique du Congo.

P e r s o n n a l i t é éminente, il le fut et il l’est, pour avoir bé- néficié d’une forma- tion intellectuelle et morale parfaitement solide, à la faveur de ses études des hu- manités classiques gréco-latines au Pe- tit Séminaire de Mbata-Kiela, et de

ses études supérieures de philo- sophie au Grand Séminaire de Kabwe, dans la Province du Kasaï.

Cette formation lui donné une in- telligence vive et une grande sa- gesse.

Personnalité éminente, il le fut et il l’est aussi parce que le Prési- dent Kasa-Vubu avait développé une conception politique tout à fait lucide de ce qu’il fallait exactement faire pour parvenir à libérer le Congo de la domination coloniale.

Personnalité éminente, il le fut et il l’est aussi et surtout parce qu’il avait proposé, dans le calme, la pondération et la pensée réfléchie, la manière la plus correcte à tra- vers laquelle il convenait d’organi- ser et de gouverner le pays pour que nous puissions rapidement accéder au développement et as- surer avec efficacité la sauvegarde de notre indépendance.

Mesdames et Messieurs, Ainsi que nous le savons tous,

le Président Kasa-Vubu fut une personnalité aux qualités morales et politiques admirables, et innom- brables. Je me contente, en ce moment, de souligner cinq d’entre elles, et qui doivent constamment nous inspirer dans notre vie privée et publique de tous les jours.

1. Kasa-Vubu fut un homme doté d’un sens aigu de la justice

La première vertu à relever dans la vie de Khasa-Mvubu c’est son

profond sens de la justice. En 1939, alors qu’il achève son cycle d’étu- des en Philosophie à Kabwe, et qu’il doit entamer, avec ses condis- ciples, les études de Théologie, le jeune séminariste apprend une nouvelle sidérante : à la demande de son Evêque et de ses forma- teurs, il est prié d’aller servir la na- tion et le peuple loin de la voie qui conduit à la prêtrise. Alors qu’il te- nait à tout prix à devenir prêtre, Kasa-Vubu est brutalement et in- justement renvoyé du Grand Sémi- naire, et cela de manière humi- liante, parce qu’il est écarté sans raison valable, comme s’il avait commis des péchés mortels. Très étonné, il demande ce qu’il a fait, et pourquoi une telle décision. La ré- ponse est cynique : le seul repro- che qu’on lui fait est celui d’avoir souvent posé des questions con- cernant le comportement de cer- tains missionnaires, comporte- ment qu’il jugeait en contradiction

totale avec les enseignements de l’évangile. L’autorité religieuse le juge donc potentiellement rebelle, au vu de son esprit d’indépen- dance, un esprit ouvert et critique.

Et, pour tenter de l’apaiser dans son angoisse, on lui apprend qu’il peut mieux servir Dieu ailleurs plu- tôt que dans l’Eglise.

A partir de cette décision injuste, Kasa-Vubu s’éveille de manière forte à l’exigence du sens de la jus- tice. Désormais, il se donne le prin- cipe de toujours agir selon la jus- tice et, en consé- quence, de dénoncer et de combattre tout acte d’injustice dans son entourage.

Il le fera savoir, notamment, alors enseignant à la mis- sion catholique de Kangu, par la dénon- ciation des condi- tions de vie pénibles dans lesquelles on le confine : un réduit étouffant comme lo- gement, un salaire minable qui ne per- met pas de garantir ses provisions men- suelles, une injuste déconsidération hu- miliante de ses qua- lifications intellec- tuelles acquises de ses études supé- rieures au Grand Séminaire.

Il le fera savoir aussi, sur le plan politique, par la dénonciation de la colonisation injuste et cruelle im- posée par la Belgique aux popula- tions congolaises. La conviction de Kasa-Vubu était que toute coloni- sation d’un peuple par un autre peuple, comme toute domination d’une personne par une autre per- sonne, constitue une injustice, un mal radical qui ne doit jamais être toléré ni par aucune personne sen- sée ni par aucun peuple rationnel et raisonnable.

Il le fait au nom du droit à la jus- tice clairement affirmé à travers le droit à l’autodétermination des peu- ples, droit garanti par la Déclara- tion Universelle des Droits de l’Homme qui venait d’être procla- mée à Paris, le 10 Décembre 1948, immédiatement après la Deuxième guerre mondiale. A juste titre, Kasa-Vubu considère que la revendication de l’indépendance

est un acte d’exigence de justice entre les humains, et entre les peu- ples.

Et, certains d’entre nous s’en souviendront, Kasa-Vubu sera compatissant et très sensible à la justice vis-à-vis des enseignants et des fonctionnaires, pour qui les salaires seront fixés à une tension très équitable allant de 1 à 10, de sorte que dans l’administration, le moins payé aura eu, au taux actuel, un salaire mensuel équivalant à 200 dollars américains, et le mieux rémunéré ou le plus élevé en grade, soit le Secrétaire Général de la Fonction Publique, un salaire équivalant à 2.000 dollars améri- cains. Il demandera que le Gouver- nement fixe les émoluments du Président de la République à 75.000 Francs (environ 7.500 dol- lars actuellement seulement), ceux du Président du Sénat et du Prési- dent de l’Assemblée à 70.000 F, et ceux du Premier Ministre à 65.000 F. Le salaire de l’Huissier est de 10.000 F. Ainsi, la tension salariale est de 1 à 10, dans un esprit de grande justice équitable.

Quelques autres faits fort par- lants sont souvent rappelés, dont celui-ci : son Gouvernement décide d’acheter une nouvelle voiture di- gne, plus luxueuse, pour le Prési- dent de la République qu’il était, l’ancienne étant devenue démodée et peu sûre sur le plan mécanique.

Informé de cette intention, le Prési- dent de la République Joseph Kasa-Vubu répond, faisant preuve d’une simplicité admirable :

« Les enseignants et les fonc- tionnaires ont un salaire qui n’est pas encore convenable, ne gas- pillez pas l’argent du pays, la voi- ture que j’utilise est encore belle et très solide !».

2. Kasa-Vubu fut un vrai nationaliste patriote

La deuxième vertu que nous devons retenir de Kasa-Vubu est son sens élevé du patriotisme, de l’amour pour sa patrie, le Congo.

Un patriotisme authentique, vrai, dénué de toute hypocrisie. Il en a fait la preuve tant sur le plan de la défense de nos valeurs culturelles ancestrales que sur le plan de son engagement politique en faveur de la décolonisation de notre patrie.

Sur le plan culturel, Joseph Le premier Président de la RDC, M. Joseph Kasa-Vubu

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NATION

Page 3 LA CITE AFRICAINE N° 1269 DU 28 MARS 2017

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

Tout le monde l’avait juré pas plus tard que la semaine dernière.

Tout le monde, la Cenco, la Majo- rité au pouvoir, l’Opposition signa- taire de l’ Accord du 18 octo- bre, le Rassemblement avaient déclaré haut et fort que la signa- ture de l’Arrangement Particulier de l’Accord de la Saint-Sylvestre inter- viendrait sans faute le lundi 27 mars, qu’il pleuve ou qu’il vente.

Une fois encore, la classe politique congolaise a récidivé avec ce qui semble être son sport favori : nous vendre du vent. A la place du fameux Arrangement Particulier attendu, on a assisté à un concert de déclara- tions à l’emporte-pièce des deux camps.

On savait de longue date que le politique congolais était sans cœur.

Au fur et à mesure que le temps

Discussions de la Cenco

Les espoirs se sont évanouis!

passe, on se rend compte qu’en plus, il est irresponsable jusque

dans sa moelle épinière. Alors qu’à la cité la clameur populaire ne cesse de monter croule sous une misère de plus en plus noire, les acteurs politiques eux, continuent de s’amuser avec le feu, à moins que les uns et les autres soient convaincus que la bourrasque qui menace pourrait être profitable à leurs intérêts. Ce en quoi évidem- ment, ils se trompent lourdement.

De l’Onu aux capitales euro- péennes et africaines, en passant par les organisations sous-régio- nales, c’est tout le monde qui se désole du spectacle surnaturel qu’offrent les politiciens congolais, qui s’activent apparemment à in- venter une nouvelle manière de faire la politique, en misant délibéré-

ment sur l’agonie de leur propre peuple. Souvent imbus de leur pro- pre personne, les acteurs politi- ques congolais qui adorent s’affi- cher en photo ou sur les écrans de télévision avec les dirigeants étran- gers sous prétexte de défendre la démocratie dans leur pays, ne sa- vent certainement pas que leurs in- terlocuteurs les traitent de clowns tropicaux, une fois qu’ils ont le dos tourné.

Ce qui se passe aujourd’hui à la Cenco ressemble à un théâtre ubuesque qui couvre le pays de honte et fait du peuple congolais la risée de tout un continent. Et les responsables de tout ce gâchis se retrouvent de tous les côtés de la barrière, et peut-être au sein de la barrière elle-même. Ils se retrou- vent parmi ceux qui avaient en

charge d’assurer le passage du bâton de l’alternance démocratique à l’échéance, mais qui pour des raisons indéterminées, ont failli à cette mission constitutionnelles, et invoquent aujourd’hui la même constitution pour se chercher des échappatoires à travers des com- promis politiques plus ou moins bancals. Ils se retrouvent aussi parmi tous ceux qui jusque-là, fai- saient croire à la foule qu’ils étaient des fervents défenseurs de la dé- mocratie et du respect de la consti- tution, mais qui, une fois invités à la table des négociations en vue de la tenue rapide des élections, se sont aussitôt mués en des cher- cheurs avides de macarons minis- tériels, au point pour certains, jus- qu’à oublier qu’ils avaient un digne cadavre oublié dans une métropole

étrangère et qui ne demande pas autre chose que d’être enterré dans le calme et la dignité. Mais ils sont peut-être aussi parmi ceux qui, de guerre lasse, ont eu la mission de concilier en interne les acteurs po- litiques de divers horizons, mais qui dans la pratique, semblent sous- traiter leur mission, par un recours excessif à des acteurs extérieurs au pays, plus préoccupés par leurs propres agendas que par l’intérêt supérieur des congolais.

Aujourd’hui, les congolais en sont à se rendre à l’évidence qu’ils n’ont pratiquement plus rien à attendre d’une classe politique incapable de s’assumer et de se dépasser pour l’intérêt supérieur de leur pays et qui s’arc-boute à ses propres pul- sions alimentaires.

LOLO LUASU B.

C’est demain, 29 mars, qu’in- terviendra la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies en rapport avec la problématique du renouvellement du mandat de la Monusco (Mission des Nations- Unies pour la stabilisation du Congo) par l’Organisation des Na- tions-Unies (ONU).

Il y a une semaine, le Conseil de sécurité a organisé, une séance d’information sur la RDC, sur la base du rapport ad hoc fait par le secrétaire général de l’ONU, Anto- nio Guterres. L’année 2017 est con- sidérée par l’ONU comme «cru- ciale» pour la RDC, qui devrait voir la première transition politique pa- cifique du pays à travers les élec- tions présidentielle et législatives, censées se tenir avant la fin de l’an- née.

Dans ses recommandations, Antonio Guterres, a demandé au Conseil de sécurité de renforcer la mission de l’ONU avec 320 poli- ciers supplémentaires et de main- tenir le niveau actuel des troupes militaires. La Monusco comprend 19.000 soldats, observateurs de police et militaires. C’est la plus importante et la plus coûteuse mis- sion de maintien de la paix des Nations Unies.

La France, par la voix de son ambassadeur à New York, Fran- çois Delattre, a mis en garde mardi contre des réductions drastiques de la mission de l’ONU en Répu- blique Démocratique du Congo (Monusco), qui reviendraient à

«jouer avec le feu» dans un pays confronté à des turbulences élec- torales.

L’ambassadeur de France à l’ONU a dit clairement que la pro- tection des civils et la transition politique, via les élections, sont les objectifs prioritaires de la Monusco avec lesquels la communauté in- ternationale ne doit pas transiger.

« La situation dans les Kasaï nous inquiète en effet. Et la situa- tion sécuritaire en RDC de manière générale, dans l’est, dans les Ka- saï, et d’autres régions, nous com- mande d’être très vigilants. C’est pour cela que j’indiquais que nous

MONUSCO : vers un renforcement de responsabilités en rapport avec la recherche des voies et moyens de sortie de la crise politique en RDC

étions ouverts à toute négociation visant à réformer la MONUSCO dès lors que sont respectés les deux ob- jectifs prioritaires que nous poursui- vons : la protection des civils et la préparation des élections, et donc la préparation de la transition poli- tique qui est en cours. Par rapport à ces deux objectifs clés, on ne peut pas transiger, ou alors on ne croit plus aux Nations unies’’.

C’est avec cette boussole que la France est engagée dans cette négociation, qui se déroule dans un bon esprit mais avec une vraie vigilance et un vrai sens des res- ponsabilités par rapport à cet im- mense pays au cœur de l’Afrique, dont la stabilité est clef pour lui- même et pour l’ensemble de la ré- gion. Donc on ne peut pas jouer avec le feu s’agissant d’un enjeu aussi important .Réformer pour la rendre plus efficace oui. Réformer pour la briser, certainement pas», a prévenu le diplomate français.

Le renouvellement du mandat de la Monusco, soutenu par la France, doit passer par un examen de la nouvelle administration amé- ricaine qui veut réduire ses contri- butions aux opérations de paix de l’ONU.

Les Etats-Unis est de loin le plus gros contributeur financier aux missions de maintien de la paix de l’ONU. En 2017, les Etats-Unis four- niront près de 29% du budget de 7,9 milliards de dollars prévu pour ces opérations.

Après la réunion du Conseil mardi, l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft a fait part de diver- gences sur l’avenir de la mission de l’ONU.

«Il y a des soutiens pour la ré- duire en nombre, mais aussi des inquiétudes parce que cette année, notamment avec les élections d’ici la fin de l’année, n’est pas le mo- ment pour réduire la capacité de la Monusco à protéger les civils», a déclaré le représentant du Royaume-uni, qui présidait le Con- seil en mars.

Le représentant de la Russie Petr Iliichev est d’accord pour dimi- nuer le nombre de Casques bleus

mais à condition que ceux qui se- ront déployés soient «plus agiles, plus flexibles, plus mobiles» et que le contingent de policiers soit plus important.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a été amené à entendre les repré- sentants des principaux acteurs dans la résolution de la crise politi- que en RDC, notamment Mgr Mar- cel Utembi, président de la Cenco, le vice-Premier ministre et minis- tre des Affaires étrangères, Léo- nard She Okitundu, et Mme Made- leine Kalala de la Société civile con- golaise

Le Conseil de sécurité s’est en fait montré unanime sur le fait qu’il faille mettre au cœur du futur man- dat de la Monusco la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016.

La Cenco demande à la communauté internationale de mettre de la pression en S’exprimant au Conseil de sé-RDC curité de l’ONU, le président de la CENCO a reconnu que «l’accord global et inclusif du Centre interdiocésain s’avère la seule feuille de route réaliste pouvant sortir le pays de la crise institution- nelle, malheureusement, l’arran- gement particulier destiné à assu- rer la mise en œuvre dudit accord peine à se conclure, alors que la population attend impatiemment les élections».

La CENCO a lancé, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies à New York, un appel à plus de pression sur les acteurs politi- ques et sociaux congolais en vue de la mise en application de l’ac- cord signé le 31 décembre dernier à Kinshasa, en mettant en cause des ‘’manœuvres politiciennes et le manque de volonté politique « de différents camps politiques en RDC.

«La persistance de cette crise risque de rendre obsolète l’Accord du 31 décembre 2016 et donner l’occasion de reporter la tenue des élections prévues en décembre 2017, voire d’en appeler à l’organi-

sation d’un référendum ou à une modification de la Constitution «, a prévenu Mgr Utembi qui a égale- ment déploré «le retard dans la mise ne application des mesures de décrispation du climat politique

«, a rappelé le prélat.

She Okitundu : «Il n’existe aucune manœuvre pour retarder la mise en œuvre

de l’accord du 31 décem- bre»

Pour sa part, la RDC plaide pour une reconduction de la mission onusienne mais dans le cadre d’un renforcement de la collaboration entre la Monusco et les forces ar- mées congolaises. « Il est inad- missible, en effet, de constater que la mission de paix des Nations Unies, la plus importante au monde, se trouvant dans mon pays depuis environ deux décennies, ne soit pas en mesure, avec les moyens dont elle dispose, de par- venir à mettre un terme à une si- tuation de crise qui perdure depuis plusieurs années », constate Léon She Okitundu devant les 15 am- bassadeurs du Conseil de sécu- rité.

S’agissant de la crise politique, le ministre des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a soutenu qu’il n’existe, de la part du gouver- nement, aucune manœuvre dila- toire de nature à retarder la mise en œuvre de l’accord.

«Le retard que connait le pro- cessus est dû à des circonstances objectives, plus particulièrement le décès, le 1er février à Bruxelles, de M. Tshisekedi qui a poussé la Cenco à suspendre les travaux.

Nous sommes convaincus qu’avec la reprise des négociations le 16 mars 2017 les parties finiront par trouver un heureux dénouement à ces points de divergence «, a dé- claré M. Okitundu. Néanmoins, il pointé du doigt l’opposition écarte- lée. «Etant donné que le président du Conseil National de suivi de l‘Ac- cord devra provenir de I ’opposition, le gouvernement exhorte cette der- nière, plus particulièrement le Ras- semblement, à surmonter ses dis-

sensions actuelles afin de se met- tre d’accord sur la personne du can- didat qui devra remplacer le défunt Tshisekedi», s’est défendu M.

Okitundu.

Il s’est aussi dit rester confiant quant à « l’aboutissement heureux

» des négociations malgré les di- vergences qui persistent entre les parties prenantes aux négociations directes sous l’égide de la Confé- rence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

La Majorité présidentielle (MP) et le Rassemblement étaient divi- sés notamment sur le mode de désignation du Premier ministre, la répartition des postes ministériels et la renégociation du poste du pré- sident du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA). Concernant la modalité de désignation du Pre- mier ministre, She Okitundu a réi- téré la position de la famille politi- que du chef de l’Etat en appelant le Rassemblement à présenter une liste d’au moins trois candidats

«pour que le chef de l’Etat en nomme un, conformément à l’arti- cle 78 de la Constitution».

« Pour ce qui est du président du CNSA, celui-ci a été nommé par consensus, il devrait en être de même pour son remplacement qui devra se faire de manière consen- suelle. Le gouvernement exhorte le Rassemblement à surmonter ses dissensions actuelles afin de se mettre d’accord sur la personne du candidat qui devra remplacer le dé- funt Etienne Tshisekedi », a déclaré le ministre congolais des Affaires Etrangères devant les quinze mem- bres du Conseil de sécurité.

Il est donc attendu une nouvelle résolution prolongeant le mandat de la MONUSCO. Un compromis pourrait être trouvée entre l’ONU et le gouvernement congolais dans le sens de remplacer les contingents les moins efficaces pour mieux assurer la protection des civils, mais de n’envisager une program- mation de sortie de la Monusco de la RDC que si les élections ont bien lieu en décembre 2017.

CITAF

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NATION LA CITE AFRICAINE

Dans un communiqué publié à Kinshasa, l’associa- tion de défense des droits humains « La Voix des Sans Voix pour les droits de l’Homme » (VSV) dévoile une liste de 30 victimes en rapport avec les massa- cres survenus dans les Ka- saï. Dans son communiqué, la « VSV » « félicite » l’auditorat général des FARDC d’avoir aidé à la «dé- couverte de nouvelles fos- ses communes» et l’ex- horte à étendre les enquê- tes ouvertes dans la pro- vince voisine du Kasaï Oriental. Au motif que des

«crimes similaires» y ont été perpétrés entre octobre et décembre 2016 dans les territoires de Kabeya Kamuanga et Miabi.

A l’appui de cette thèse, la « VSV » soutient que des maisons ont été incendiées au village Kapangila. A Keenankuna, des biens ont été pillés et emportés par des éléments des FARDC.

La VSV dénonce, au pas- sage, «les restrictions à la circulation» imposées à la Mission onusienne au Ka- saï Central. Une situation qui, d’après elle, a empêché les forces onusiennes « d’assurer la protection des populations en détresse ».

Elle condamne l’enlève- ment de deux experts des Nations Unies.

A titre illustratif, l’asso- ciation publie une liste de 33 personnes qui ont été

« sommairement exécutées ou blessées par balle » dans le territoire de Kabeya Kamuanga. Elle exige la mise sur pied d’une « en- quête internationale com- plémentaire » dans les deux provinces du Kasaï citées précédemment.

Ci-après la liste des victimes identifiées par

la VSV

1. M. Ngandu Biayi, âgé de 35 ans, tué par balles pour avoir porté le sous-vêtement rouge dans l’ex c ité de Keenankuna.

2. M. Bibungu Ngandu, 45 ans, tué le 23 décembre 2016 à Bena Mulopo par un certain militaire Pakepale.

3. Mme Muenyi Monique Dorcas, âgée de 50 ans, at- teinte par balle à la jambe gau- che.

4. Mlle Tshiyamba, tuée par balle dans leur maison le 22 décembre 2016 par un certain militaire Pakepale.

5. Mlle Mujingila, âgée de 12 ans, tuée par balle dans leur maison le 22 décembre 2016 par un certain militaire

Pakepale.

6. M. Kalonji Ngalula, âgé de 35 ans, tué par balle dans sa maison le 22 décembre 2016 par un certain militaire Pakepale.

7. M. Mbuyiwa Ba Mitshe, âgé de 50 ans et père de qua- tre (4) enfants, tué par balle par un certain militaire Pakepale.

8. M. Mulumba wa Kumayi, âgé de 25 ans et père d’un (1) enfant, originaire de Bakwa Ntombolo, tué par balle dans sa maison le 10 octobre 2016 à Kabeya-Kamuanga.

9. Mme Mujinga, âgée de 22 ans et mère d’un enfant de cinq (5) mois, tuée par balle et enterrée à côté de l’Hôtel Mujanyi.

10. Mlle Masengu, âgée de 18 ans, tuée par balle le 11 décembre 2016 à Bena Mukendi.

11. M. Ngandu John Raph, âgé de 25 ans, tué à Bakwa Ntombola.

12. M. Kasongo Mbuy Henri, âgé de 20 ans, tué à Bena Ntambwe.

13. M. Mpoy Kalonji, âgé de 16 ans, tué à BenaMuya.

14. M. Ilunga Tshilenge, âgé de 18 ans et élève à l’Institut Ditekemena Dietu, tué à Bena Lulua.

15. M. Kazadi wa Mukendi Tokoto, âgé de 17 ans et élève

à l’Institut Ditekemena Dietu.

16. M. Kalonji Mulowayi, âgé de 13 ans, tué à BenaMuya.

17. M. Kazadi Ntambwe, âgé de 18 ans, tué par balle à Bakwa Tshimuna Katenda à Matadi par un certain militaire DEMM II.

18. M. Mbiye Kasapa, âgé de 22 ans, tué à Bena Tshimbi.

19. Mme Mukundi Mendike, âgée de 23 ans, tuée à Bakwa Nsulu.

20. M. Ntambwe wa Bena Mayi, âgé de 29 ans, tué à Bakwa Nsulu

21. M. Kamay Kashala, âgé de 18 ans, tué à Bakwa Nsulu.

22. Pasteur Mukungulu, âgé de 45 ans, tué à Bakwa Mpimba.

23. M. Nzembela Tshikoka, âgé de 28 ans, tué à Bena Nkongolo.

24. M. Kabasela Bernard, âgé de 80 ans, tué à Bakwa Tshiminyi.

25. M. Mutombo, chef de vil- lage, sa femme et ses deux en- fants non autrement identifiés, tués au village de Bena Kabukala alors que ces der- niers revenaient du champ.

26. M. Nfunyi Nsoko, origi- naire de Bena Musenga à Ma- tadi, tué le 29 octobre 2016 pour avoir une cicatrice au bras droit.

27. M. Kamalenga Kabila, âgé de 23 ans, décapité le 29

octobre 2016.

28. M. Kanku Kanda, ensei- gnant de son état, tué dans l’ex cité Lac Mukamba pour avoir été soupçonné d’être proche de Kamuina Nsapu.

29. M. Kayembe Papy, âgé de 21 ans, tué le 28 octobre 2016, dans l’ex cité Lac Mukamba

30. M. Nkongolo Jean, âgé de 24 ans et père d’un (1) en- fant, tué dans l’ex cité Lac Mukamba.

31. M. Kalemba Dikonda, âgé de 17 ans et originaire de Bakwa Kashila, élève en 2ème secondaire à l’Institut Mbuabua à Tshia-Tshia-Tshia à Bena Muya, tué par des po- liciers alors qu’il revenait de l’école.

32. M. Mabika Kamuina, âgé de 15 ans et élève en 3ème secondaire à l’Institut Saint Pierre de Tshia-tshia- Tshia à Bena Muya tué par des policiers alors qu’il reve- nait de l’école.

33. M. Kabeya Mao, âgé de 23 ans, originaire de BenaMulumba, secteur de Kalula, territoire de Kabeya Kamuanga, tué dans sa mai- son à Musampi.

Kinshasa, le 22 mars 2017

La Voix des Sans Voix pour les droits de

l’homme

Massacres au Kasaï Central

La VSV publie une liste des victimes

TRIBUNE

Au fur et à mesure que les échanges directs du Centre Interdiocésain amorcent leur at- terrissage en douceur, apparaît comme confusément aux confins de l’horizon politique la question du sort de la CENCO à l’issue de ces tractations.

A la façon normande, je se- rais tenté de répondre que la mis- sion de la CENCO prend fin à la remise de leur rapport au Prési- dent Joseph KABILA KABANGE après la signature de l’Arrange- ment particulier.

Réponse logique s’il en est mais qui est loin de répondre à la vraie préoccupation contenue et exprimée par cette question ap- paremment naïve.

L’expression exacte et idoine de cette question serait plutôt » quel rôle réserver à la CENCO dans la structure mise en place dans le cadre de l’Accord du 31 décembre 2016 et de l’Arrange- ment particulier ».

Aspiration, peut-être ou même certainement, légitime de la part de leurs auteurs ou des adeptes

Sort de la CENCO après le Dialogue:

«  La CENCO a-t-elle une ambition?  »

(Par Ambassadeur André Alain Atundu, porte-parole de la MP)

d’une telle perspective.

Mais présentée en ces ter- mes, cette aspiration pose de fa- çon cruciale et critique une ques- tion éthique fondamentale.

Etait-ce la finalité de la mis- sion de bons offices que le Prési- dent Joseph KABILA KABANGE a confiée aux Evêques de la CENCO ?

De toute évidence et en bonne logique, non.

En effet, le fondement de la volonté du Président de la Répu- blique se trouve dans le fait mo- ralement certain que la CENCO n’est pas politiquement intéres- sée, n’a pas de parti pris et n’a aucune ambition de ce genre. Et donc, la CENCO était le parfait prototype de facilitateur pour ce genre de dialogue.

Sur le plan purement catholi- que, ce devoir confié par le Chef de l’Etat aux Evêques de la CENCO est comme une mission de miséricorde divine. Cette per- ception semble avoir été partagée et acceptée par toutes les par- ties prenantes sans réserve par-

ticulière quelconque.

C’est pourquoi, tous les Délé- gués sans exception trouvent lo- gique et acceptable le rituel ca- tholique de commencer les tra- vaux par la prière dite par l’Evê- que Président des céans non au nom de l’œcuménisme mais au nom de l’Eglise catholique.

Par conséquent, cette prati- que, autant que leur mission, se situe dans la logique eschatolo- gique de « Misericordiaevultus » où le Pape François affirme que » Dans la miséricorde, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout en- tier, pour toujours, gratuitement et sans rien demander en retour.

… Il vient à notre secours lors- que nous l’invoquons « …

Mais… « sans tomber dans l’indifférence qui humilie, dans l’habitude qui anesthésie l’âme et empêche de découvrir la nou- veauté, dans le cynisme destruc- teur » (in misericordiaevultus).

D’autre part, sur un plan pure- ment humain, cela signifierait qu’ils voudraient tirer profit de la

rente de leur mission de bons of- fices pour entrer en politique par effraction. Tentative moralement indécente. S’agit-il d’un cas d’abus de position dominante ou d’une version édulcorée du plan B qu’ils menacent de mettre à exécution en cas d’échec des échanges directs.

Dans tous les cas, se posent alors de façon lancinante deux types de questions :

– Pourquoi cette discrimina- tion à l’égard des autres confes- sions religieuses ou même de la- Société Civile dont la CENCO fait partie ?

– La deuxième question con- cerne la problématique de la laï- cité de la République Démocrati- que du Congo au risque de met- tre l’Accord en porte à faux avec la Constitution et la nature même de l’Etat.

Tous bien considérés, particu- lièrement en cette période de ca- rême, un tel appel ressemble moralement à la tentation de Jé- sus dans le désert en faisant mi- roiter la vanité des vanités, c’est-

à-dire, la puissance du Monde, au regard du Royaume des cieux.

Pour ma part, je ne doute pas un seul instant que, comme Jé- sus à Satan, les Evêques de la CENCO commanderont à ces si- rènes tapis à New York ou ailleurs, qui les poussent dans cette voie par un « VADE RETRO

» autoritaire ce que dans une lec- ture libre nous pouvons traduire par «Pas question ! Laissez-nous nous occuper du salut des âmes après vous avoir donné la preuve de la miséricorde de Dieu. »

Une telle attitude serait une réponse adéquate aux contesta- tions de leur propre composante voire de certains de la classe po- litique avant qu’elles ne fussent nées.

Ce serait enfin, aussi, la preuve évidente de la sagesse divine sinon christique « Laissez à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César».

Fait à Kinshasa, le 22 mars 2017

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NATION

Page 5 LA CITE AFRICAINE N° 1269 DU 28 MARS 2017

LA CITE AFRICAINE

Monsieur le Président du Con- seil de Sécurité,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, membres du Conseil de Sécurité,

Mesdames et Messieurs, cha- cune et chacun en vos titres et qualités,

Le destin nous réserve souvent des surprises. Il y a bientôt 11 ans, je me trouvais en ce lieu pour évo- quer la problématique des enfants soldats en République Démocrati- que du Congo et le processus d’éradication de ce phénomène. Je me souviens que nous notions avec satisfaction une avancée en cette matière mais il restait à les extirper des groupes armés en ac- tivité à l’Est du pays. J’étais alors ministre des Droits Humains pour le compte de la société civile dans le Gouvernement de transition.

C’était plus précisément en juillet 2006, à la veille des premières élec- tions voulues libres, crédibles et transparentes dans notre pays et que toutes et tous attendions avec impatience.

Voici qu’aujourd’hui, contre toute attente, l’opportunité m’est offerte de m’adresser à nouveau à cette auguste assemblée afin de l’entretenir de la situation sociopolitique de mon cher pays.

J’en suis honorée et vous prie d’ac- cepter ma profonde gratitude.

En effet, alors qu’à cette épo- que, l’avenir s’annonçait radieux, force est de constater aujourd’hui que les efforts de recherche de la cohésion nationale sont presque anéantis. Le phénomène enfants soldats s’invite à nouveau à l’ordre du jour.

Depuis l’élection présidentielle de 2011, et à sa suite la non-orga- nisation des élections devant con- duire à l’alternance politique en 2016, une crise profonde liée à la

légitimité des institutions s’est ins- tallée.

Le pays fait face depuis lors à l’éclosion de nouveaux mouve- ments insurrectionnels tels que la milice Kamwina Nsapu dans le Kasaï central, Bundu dia Kongo dans le Kongo Central, Pygmées contre bantous dans le Tanganyika, à la reconstitution du M23, à la re- crudescence de la petite crimina- lité, à l’inanition du secteur écono- mique et son corollaire le chô- mage, à la dépréciation monétaire galopante entraînant une diminu- tion du pouvoir d’achat et renforçant la précarité de la vie, à la corrup- tion, à la violation des droits hu- mains, à la restriction des libertés fondamentales telles que droit de manifester pacifiquement ( des jeu- nes sont interpellés alors qu’ils plaident pour l’assainissement de l’environnement), aux difficultés d’accès des populations aux be- soins sociaux de base, à la dégra- dation des infrastructures, et j’en passe. On peut le résumer par la déliquescence de l’Etat. Les ci- toyens n’ont plus confiance en leurs institutions.

Monsieur le Président, Faut-il vous rappeler qu’en pa- reille situation, il est bien connu que ce sont les femmes, les vieillards et les enfants qui en sont les pre- mières victimes. Que de fois, n’a-t- il pas été fait état ici des violences sexuelles faites aux femmes dans mon pays ou de leurs mauvaises conditions de vie et de celles de leurs enfants, peuplant les rues aujourd’hui ou accusés de sorcel- lerie. Je n’y reviendrai pas. Je ne peux pas non plus, ne pas évoquer la faiblesse du système judiciaire qui, malgré quelques efforts cons- tatés, ne parvient pas à apporter une réponse réelle aux besoins de

justice. Que dire de la faible partici- pation des femmes à la prise de décision ? Il y a lieu de retenir que sur 32 participants aux assises de la CENCO, on ne comptait que 3 femmes soit moins de 10%, moyenne relevée dans la plupart des institutions alors que la parité hommes/femmes est consacrée dans la Constitution.

C’est pour répondre à ce dys- fonctionnement de l’Etat que le dia- logue politique est apparu comme la seule voie de sortie de crise, comme l’a si bien évoqué ici, Mon- seigneur le Président de la Confé- rence Episcopale Nationale du Congo, CENCO en sigle.

Convaincue de cette réalité et sensible au fait que les populations longtemps meurtries n’acceptent plus la voie des armes, la Société civile s’est engagée dans les né- gociations politiques tant de la Cité de l’Union Africaine que de la CENCO dont l’Accord politique glo- bal et inclusif a été signé le 31 dé- cembre 2016.

Malheureusement trois mois après, les choses semblent s’en- liser. La signature de l’Arrange- ment particulier devant définir les modalités d’application dudit Ac- cord se fait attendre ; les acteurs politiques ne parvenant pas à met- tre en application les engagements librement pris.

Hélas, tout retard nous éloigne de l’organisation des élections pré- sidentielle, législatives et provincia- les, fixées à décembre 2017. Jus- que-là, aucun calendrier électoral n’a encore été publié et la tension augmente au sein de la population.

C’est pourquoi, il nous paraît urgent, Monsieur le Président, qu’en collaboration avec l’Union Africaine, vous puissiez appuyer davantage la médiation de la CENCO pour une mise en place

rapide du Gouvernement et surtout du Conseil National de Suivi de l’Ac- cord, Institution chargée de veiller à la bonne préparation des élec- tions et au respect de la feuille de route. Il est important de rappeler que ce serait aider à la mise en œuvre rapide d’une solution pure- ment congolaise à la crise que con- naît le pays.

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de Sécurité, Je voudrais à présent aborder la question du renouvellement du mandat de la MONUSCO. La so- ciété civile salue les actions me- nées par celle-ci tant au plan du maintien de la paix, au plan social que dans l’accompagnement du processus électoral.

Elle se souvient également des opérations menées avec succès, conjointement avec les FARDC, pour faire échec à différents grou- pes armés dont le M23.

Cependant, les populations ne parviennent pas à s’expliquer l’aug- mentation des tueries à l’Est du pays, particulièrement dans le ter- ritoire de Beni où il ne se passe une semaine sans que l’on enre- gistre des assassinats d’une cruauté inimaginable. Les images circulent sur le net, dans l’indiffé- rence la plus totale de la commu- nauté internationale. « Je suis Beni

» ne semble pas retenir l’attention autant que « Je suis Paris » ou « Je suis Munich ».

Les Congolais restent trauma- tisés par le souvenir de l’attaque de ces villages situés près des camps de la MONUSCO sans que celle-ci n’ait rien fait pour les proté- ger. Oui, nous dira-t-on, la MONUSCO est une force de main- tien de la paix et non d’imposition de celle-ci. Allez l’expliquer à de

pauvres citoyens qui les voient ar- més et n’attendent que leur protec- tion.

Je serai peut-être indélicate en vous disant, Monsieur le Président, que cela révolte tant la Société ci- vile que les populations qui l’assi- mile à une force de comptage des morts.

C’est pourquoi tout en saluant le renouvellement du mandat de la MONUSCO, la Société civile de- mande aux Nations Unies de le renforcer de manière à permettre aux soldats d’être plus proactifs et dissuasifs. Ils doivent prévenir les événements et non les subir.

L’occasion faisant le larron, Monsieur le Président, je voudrais, avec votre autorisation, évoquer la douloureuse question des enfants dont les géniteurs sont membres des contingents de l’ONU, aban- donnés dès leur conception. Quel- les réparations pour ces innocents

? Plusieurs grandissent sans moyens à Goma, Kisangani, Mban- daka ou ailleurs.

Plusieurs ont gonflé les rangs des enfants de la rue que l’on ap- pelle chez nous « schégués » ou même « kulunas ». Je pense que ce ne serait pas trop que de l’ins- crire dans votre agenda et d’y ap- porter une réponse allant dans le sens de la reconnaissance et de la prise en charge de ces enfants.

Car ceux qui viennent pour redon- ner l’espoir ne peuvent amener le désespoir.

Nous, nous voulons garder dans nos cœurs les couleurs de l’espérance.

Je vous remercie.

Marie-Madeleine Kalala Coordonnatrice Nationale de

Cause Commune New-York, le 21 mars 2017

Poignante communication de Marie-Madeleine Kalala à la session du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la situation en R.D.CONGO

Nous sommes aujourd’hui le 24 mars, jour anniversaire de la disparition de Monsieur Joseph Kasa-Vubu, un des principaux pè- res de l’indépendance nationale et Premier Président de la Républi- que Démocratique du Congo.

Nous sommes aussi en 2017.Cette année Mbuta Joseph Kasa-Vubu aurait atteint l’âge vé- nérable de 100 ans. En ce jour nous pensons certainement à sa mort survenue dans l’indifférence totale dans ce qui était déjà à l’époque le Kongo-Central. Cependant, nous voulons focaliser nos esprits sur le centenaire du jour où le Bon Dieu a offert à cette terre congolaise un enfant tout à fait particulier. Un homme qui participera grande- ment à la prise de conscience de la dignité qui doit être celle de tous les peuples.

Joseph Kasa-Vubu fut notre premier Président. L’histoire abonde des péripéties de son com- bat politique. Mais, que doit retenir la conscience de ceux qui vivent sur cette terre congolaise un demi-siè- cle après sa mort ?

N’étant pas historien, j’éviterai de rapporter les différents épiso- des de la passionnante vie de ce- lui qui a su canaliser les forces et le dynamisme d’une frange impor- tante de la Nation congolaise, pour contraindre le colonisateur à aban- donner son projet de perpétuer sa mainmise sur la terre de nos an- cêtres.

Alors que l’histoire des intellec- tuels s’attache aux dates et aux

hauts faits marquant le parcours d’un personnage de haute portée, la conscience des peuples de- mande à connaître les valeurs et les exemples portés par la person- nalité en question.

Pour ma part, Joseph KASA- VUBU, au-delà de la trace indélé- bile que ce personnage historique laisse dans nos consciences, Mbuta KASA-VUBU, c’est essen- tiellement deux choses.

Il y a d’abord cette capacité, oui cette aptitude, que Dieu le créateur a parcimonieusement distribuée parmi les humains, qui consiste non seulement à percevoir ou à comprendre les signes du temps, mais également à s’emparer du destin d’un peuple pour le conduire vers une autre direction.

En effet, Joseph Kasa-Vubu a pris la tête de l’ABAKO alors que cette structure sociale avait pour but essentiel la promotion de la langue et de la culture ne-Kongo. Il a compris que langue et culture participent certes à la politique, mais elles en sont des expressions timides ; puisqu’elles expriment ce que les peuples ont été et ce qu’ils sont. Kasa-Vubu a eu conscience que la langue et la culture s’inté- ressent rarement aux bifurcations historiques que nécessitent le pro- grès des Nations, afin d’assurer, non pas un avenir qui reproduit le passé, mais un devenir qui sans renier ce même passé nous pro- jette vers des lendemains plus pro- metteurs. C’est ainsi qu’il a donné une dimension politique à

l’ABAKO.

Oui ! Sans le discours cons- ciemment politique et directement revendicatif de l’ensemble de nos droits, que le colonisateur avait confisqué, nous ne serions pas la République Démocratique du Congo, souveraine, que nous som- mes aujourd’hui.

Sans l’action de cet homme, le 4 janvier 1959 n’aurait pas été le moment du tournant historique qui a donné naissance à cet Etat, la République Démocratique du Congo.

Toujours dans cette capacité de comprendre et de tirer la vie d’un peuple dans une direction nouvelle, Joseph Kasa-Vubu a été celui qui a sorti l’idéologie de l’ABAKO de son carcan limité à l’espace Kongo pour l’amener à s’intégrer à l’en- semble du processus de création de la Nation congolaise. Oui bien avant la Table Ronde de Bruxelles, le combat de Mbuta Kasa-Vubu n’était plus une lutte pour la seule liberté des populations du Kongo- central. L’ancien grand séminariste de Kabwe, une fois de plus, avait compris qu’il était nécessaire qu’il apporte sa contribution efficace à un projet plus grand, à un dessein plus large. C’est ainsi qu’il s’asso- ciera à tous les délégués de la Ta- ble Ronde pour réclamer la libéra- tion et la participation à ces assi- ses de Patrice Lumumba. Dès lors, l’objectif de ce visionnaire sera l’indépendance immédiate du Congo tout entier en tant que Na- tion, à faire naître par tous les con-

golais sur l’espace qu’avait ras- semblé, par la brutalité et le sang, le Roi Léopold II de Belgique.

C’est sous l’angle de cette idéologie nationaliste que Joseph Kasa-Vubu gérera le pays pendant son quinquennat. L’homme d’Etat investira son énergie dans le main- tien et la consolidation de l’unité nationale. Les historiens plus ins- truits que moi en ce domaine, vous indiqueront les voyages entrepris par l’intéressé à travers le Congo et à l’étranger pour travailler contre les forces de la division. Ses nom- breuses pérégrinations, pour des rencontres en tête à tête ou des conférences plus élargies, témoi- gnent du sens d’écoute et de dia- logue qui était sien. Il y a là un héri- tage à cultiver.

Je viens là de mettre le doigt sur la première valeur essentielle que je trouve chez cet homme d’Etat: la capacité de comprendre les forces sociales conjuguée à celle de les engager vers un destin nouveau.

Il y a une deuxième valeur, qui est autrement importante dans la conjoncture actuelle. En effet, de- puis un certain temps il s’est ins- tallé dans la culture générale con- golaise un cancer extrêmement dangereux qui, à terme, risque même de conduire à notre dispari- tion en tant qu’Etat. Je veux ici évo- quer le non-respect des biens de l’Etat, que beaucoup trop d’entre nous considèrent comme des biens sans maitres, donc n’appar- tenant à personne, ne méritant aucun soin, aucune attention,

aucune protection.

A cet égard, Joseph Kasa-Vubu n’est pas seulement un exemple, c’est un véritable maître. Par maî- tre je veux dire celui qu’il faut écou- ter, étudier, tacher de comprendre, d’assimiler et de qui suivre l’exem- ple.

Joseph Kasa-Vubu savait faire la distinction entre sa maison et celle de l’Etat, il savait utiliser parcimonieusement les deniers publics, puisque conscient de leur rôle dans le développement d’une Nation.

Il s’agit ici d’une valeur essen- tielle sans laquelle aucune Nation, aucun Etat, aucun pays ne saurait concrétiser une quelconque ambi- tion. C’est ainsi que, pour le Prési- dent de la République actuel, Jo- seph KABILA KABANGE, Mbuta Jo- seph KASA-VUBU est un vrai père, un exemple, un modèle.

Si Dieu, le créateur de toutes choses, nous a offert que cet homme vive parmi nous un certain temps, c’est parce qu’il a voulu qu’il soit pour nous un exemple.

En ce jour mémorable où nous commémorons à la fois le cente- naire de sa naissance et le jour de sa mort, je convie chacun de nous à méditer sur les deux valeurs que j’ai essayé de mettre très sommai- rement en exergue ici.

Je vous remercie.

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* Directeur de Cabinet Adjoint du chef de l’Etat chargé des ques- tions politiques, administratives et juridiques.

Hommage à Kasa-Vubu par M. Jean-Pierre Kambila Kankuende*

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COMMUNICATION LA CITE AFRICAINE

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Page 7 LA CITE AFRICAINE N° 1269 DU 28 MARS 2017

LA CITE AFRICAINE NATION

Disparu le 24 mars 1969 à peine âgé de 52 ans, Joseph Kasa- Vubu, le tout 1er Président de la République Démocratique du Congo et devant fêter en cette an- née 2017 son centenaire sur cette terre des hommes, Joseph Kasa- Vubu est et reste encore et toujours un monument de l’histoire du Congo Kinshasa dont d’aucuns ne peuvent nullement oublier le cur- sus riche en événements et en ver- tus pleines d’éloges.

Le peuple congolais garde de cette grande icône de la politique de son pays d’innombrables sou- venirs à travers qui on reconnaît comme étant une personnalité de son temps avec une vision de faire de la République Démocratique du Congo un pays aux « choses » par lesquelles les uns et les autres vont obligatoirement se retrouver.

Cette reconnaissance qu’on doit à Joseph Kasa-Vubu s’illustre ouvertement depuis quelques an- nées par des célébrations des offi- ces religieux, des conférences-dé- bats sur l’homme et sa vision. Tout cela entre dans le respect de la mémoire collective qu’il faut jamais effacer dans la mesure où la vraie histoire de ce pays, la République Démocratique du Congo ne l’est que par le fait que le nom de Jo- seph Kasa-Vubu occupe une place de choix. Le contraire biaiserait la vraie historique de la politique con- golaise à transmettre aux généra- tions de demain et à rappeler à celles d’aujourd’hui et d’hier.

L’organisation de la célébration eucharistique à laquelle ont été confiées plusieurs personnalités, structures formelles et informelles de la ville portuaire de Matadi est une parfaite illustration au mieux

Kongo Central

Hymnes religieux, prières et vibrants hommages pour les 48 ans de Joseph Kasa-Vubu sous le Pantheon

* Que de souvenirs laissés à l’intention des générations présentes et futures.

La mémoire collective garde intactes les vertus de l’illustre disparu

démonstration de ce qu’i faut met- tre sur le compte des souvenirs des œuvres et visions de l’illustre dis- paru. La paroisse Notre Dame de Fatima dans la commune de Mvuzi a ouvert grandement ses portes pour recevoir tout ce gotha local venu partager la prière et les hym- nes religieux dans le cadre de ce 48ème anniversaire de la mort dans des conditions que les vieilles gé- nérations ont encore frais dans leurs mémoires.

Cette messe-commémorative a mis ensemble la ministre provin- ciale en charge des Finances, Odette Gema Diloya, représentant le gouverneur de province, Jacques Mbadu Nsitu, entourée de quelques députés provinciaux, de quelques ministres provinciaux, du directeur de cabinet de l’autorité de province, Maurice Vodikulwakidi Lumungi et d’un grand aréopage d’incondition- nels notamment les originaires du territoire de Tshela vivant à Matadi.

Tous les rites catholiques ayant été respectés dans toutes leurs dimensions, l’Abbé Clément Batudianga a tiré ses enseigne- ments de l’évangile selon St Mat- thieu verset 11 chapitre 25-30 qu’il a lu avec précision à l’intention de l’assistance.

Dans son homélie du jour, le prédicateur s’est longuement ap- pesanti sur les vertus cardinales ayant caractérisé la personne de Joseph Kasa-Vubu dont les exem- ples ont été évoqués en faveur de différentes générations. Des vertus qui ont tout de même dépassé les cieux nationaux, qui se passent de tous commentaires et dont le peu- ple congolais et surtout les politi- ques congolais devront s’inspirer.

Les 48 ans de la disparition de

Joseph Kasa-Vubu qui le placent dans le panthéon des dignes ont, à travers toutes les cérémonies organisées pour la circonstance, constituent un moment de grande réflexion collective pour solliciter auprès du Très-Haut une de-

mande expresse relative à la

« création » d’un nouveau type d’hommes du genre « Kasa- Vubu ». Car, il est, du moins, re- connu que Joseph Kasa-Vubu qui se repose à jamais dans son vil- lage natal à Singini dans le Mayumbe se situe, somme toute,

sur la lignée des âmes nobles, de ces hommes doux, humbles, pon- dérés, responsables, visionnaires, soucieux de l’intérêt général, etc..

Toutes ces valeurs se trouvant dans une et seule personne qu’est l’il- lustre disparu dont on regrette la disparition pour des rai- sons évi- dentes sont chaque fois ra p p el é e s dans le sens de voir

« s u r g i r » des hom- mes politi- ques avec les mêmes valeurs qui peuvent sor- tir le pays d’une cer- taine im- passe dans laquelle la République Démocrati-

que du

Congo s’est réellem ent enveloppée en défaveur de la grande c o m m u - nauté natio- nale.

Cert es, nul n’ignore que celui qu’on appe- lait affectueusement «Mbuta Khasa» avait incarné l’homme et l’âme kongo dans leur manière de se comporter, de diriger et de con- duire le pays vers de meilleurs ho- rizons ce, dans un élan patriotique indéniable basé sur un véritable

amour de la patrie, le respect des biens communs et celui de son prochain …

Au jour d’aujourd’hui, ces va- leurs semblent ne plus se faire sentir. C’est le contraire qui gagne du terrain dans toutes ses dimen- sions managériales et comporte- mentales. Joseph Kasa-Vubu étant un exemple et un modèle pour tout congolais ne mérite pas seulement tous ces offices reli- gieux. Il faudrait faire mieux et autant pour qu’au fond de son mausolée que ses restes sentent être hono- rés.

Au-delà de tout Le peuple kongo dont Joseph Kasa-Vubu est l’émanation ne manque jamais d’exprimer sa re- connaissance auprès de M’Zee Laurent-Désiré Kabila pour avoir réhabilité ce précieux nom. Il n’oublie – non plus- l’actuel chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange pour avoir construit un mausolée digne en mémoire de son lointain prédécesseur ainsi qu’un impo- sant monument dans la commune qui porte son nom qu’il avait diri- gée en son temps.

Pendant les 52 ans de son exis- tence sur cette terre, Joseph Kasa- Vubu a été utile à son pays. Il a posé des actes et donné de l’importance à sa brève vie. Quelques notables kongo ne pensent pas mieux pour voir un jour Joseph Kasa-Vubu, le tout 1er Chef de l’Etat de ce grand pays au centre de l’Afrique être fait héros national. Toutes ces person- nalités originaires du Kongo Cen- tral se doivent de bousculer les hautes instances quant à ce.

Dans la pensée politique de Joseph Kasa-Vubu, le professeur Elie Ngoma Binda dira ce qui suit : « Bref, la sagesse, la dignité, l’honnêteté, la discipline, le civisme, le respect de la loi, le souci de la justice et de l’intérêt national sont les qualités majeures que Joseph Kasa-Vubu veut voir transparaître dans les dires et les actes de toute personne qui embrasse la carrière politique est pensé être le modèle pour les citoyens gouvernés, en tant qu’il est respectueux des vertus ci- viques et morales prescrites par la loi, la raison et la conscience mo- rale. Sans ces vertus, la démocra- tie est impossible ».

Placé sous le patronage de Son Excellence, Jacques Mbadu Nsitu, cet office religieux est à considérer comme une lecture à voix basse de tous les aspects vertueux de Joseph Kasa-Vubu vis-à-vis de l’homme et de l’autre femme con- golais d’aujourd’hui. Ce qui revient à se demander si l’actuel congo- lais n’a pas honte de continuer à végéter dans un désordre institu- tionnalisé dont les méfaits se ca- ractérisent dans la vie. En bref, Jo- seph Kasa-Vubu arraché de ma- nière brutale de la vie est une vraie et réelle icône digne de ce nom et une référence bien définie et dé- montrée à travers son pays et le monde.

Popol NTULA Le climat est délétère au minis-

tère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP). Il y a tout d’abord ce conflit ouvert entre le Secrétariat général et l’Inspection générale. La goutte qui a fait déborder le vase est parti des propos tenus par le Secrétaire général de l’EPSP qui a déclaré que l’Inspection générale de l’EPSP ne joue pas son rôle, qu’il n’y a pas de qualité dans ce corps et que, si cela ne dépendait que de lui, les éva- luations ne devraient pas dépen- dre de l’IGE parce que les inspec- teurs ne font que se remplir les poches dans les centres de pas- sation d’Examen d’Etat. Cette dé- claration est considérée comme un véritable affront pour les inspec- teurs qui s’estiment ainsi humiliés par cette autorité quoi devrait plutôt être solidaire avec eux.

Si aujourd’hui l’IGE ne parvient pas à s’acquitter correctement de ses missions qui sont le contrôle, la formation et les évaluations c’est

parce que depuis près de 10 ans, le Service national de la formation (SERNAFOR) n’a reçu du trésor public aucun financement pour s’occuper principalement de la for- mation continue des enseignants du secondaire. L’IGE ne dispose pas non plus de partenaires pour l’appuyer dans l’accomplissement de ses missions car la plupart des bailleurs de fonds s’intéressent à l’enseignement primaire.

Il faut noter cependant que cha- que année, le budget national pré- voit de milliards de francs congo- lais (FC) pour la formation continue des enseignants, mais malheu- reusement le décaissement n’a jamais suivi. Au lieu de résoudre ce problème de financement de la formation des enseignants, le Se- crétaire général de l’EPSP s’acharne pour arracher le volet for- mation au SERNAFOR sous le pré- texte fallacieux que ce service est inefficace. Les esprits sensés se posent alors la question de savoir

comment peut-on organiser des formations dès lors qu’on ne dis- pose pas de moyens financiers appropriés ? Si aujourd’hui le Se- crétaire général parvient à arracher l’activité de la formation, où trou- vera-t-il des moyens pour organi- ser les séminaires de formation ? En outre, le Secrétariat général veut s’attribuer également la tâche des évaluations contrairement à la loi-cadre de l’enseignement et l’or- donnance portant création et orga- nisation de l’Inspection générale de l’enseignement primaire, secon- daire et professionnel. Comment le Secrétariat général de l’EPSP s’empresse-t-il à s’acquitter de cette tâche sans préalablement procéder à la ré-médiation des la- cunes constatées et, enfin évaluer les acquis ?

Si les inspecteurs de l’EPSP sont devenus de moins en moins performants, c’est aussi à cause du fait qu’on leur a privé des pri- mes leur reconnues pourtant par

l’Etat. Sur le plan salarial, un ins- pecteur itinérant touche aujourd’hui moins qu’un enseignant qu’il est sensé contrôler. Que peut-on atten- dre de quelqu’un se trouvant dans une telle position ?

Face à cet imbroglio à l’EPSP, le ministre de tutelle est appelé à ouvrir l’œil et le bon pour remettre les choses à leur place. La forma- tion continue des enseignants du secondaire revêt une importance capitale dans l’amélioration de la qualité de l’enseignement en RDC.

Ce n’est donc pas une activité à minimiser. Il faut accorder beau- coup d’attention et de moyens fi- nanciers au SERNAFOR pour lui faciliter l’accomplissement de ses missions. C’est à l’atteinte de cet objectif que le Secrétariat Général à l’EPSP doit s’atteler et non à l’af- faiblissement de l’Inspection géné- rale à travers le SERNAFOR.

Muke wa Muke

Imbroglio à l’EPSP

Conflit ouvert entre le Secrétariat

général et l’Inspection générale

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