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LA CITE AFRICAINE N° 1293 DU 26 SEPT 2017

Le Viseur

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26ÈME ANNÉE - N° 1293 DU 26 SEPT 2017 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Immeuble Golf View B - 5ème niveau - Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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Petite cause, grosses conséquences ! Tout est parti, juillet 2016, d’un banal conflit coutumier, comme il en existe quantité d’autres dans ce pays de plus de 400 ethnies et de dizaines de milliers de chefferies traditionnelles. Mais voilà que ce qui n’était au départ qu’un différend de succession chez les Bajila Kasanga du territoire de Dibaya au Kasaï Central, va déboucher sur un cycle infernal de violences policières et civiles. Avec, le 12 août 2016 la mort brutale du chef traditionnel, le Kamwina Nsapu du nom de Jean Prince Mpandi. Du coup la spirale de la violence déborde le cadre des revendications d’ordre coutumier. Les attaques des miliciens Kamuina Nsapu visent même des bâtiments publics, des symboles du pouvoir et ses agents. En moins d’une année, le conflit a conta- miné le Kasaï central, le Kasaï, le Kasaï Oriental, le Sankuru et la

Nous sommes tous Kasaïens !

Le pouvoir de Kinshasa sous surveillance internationale

Crise politique en RDC

L’ONU veut des élections, pas de Transition !

A propos de notre article « L’ancien Gouverneur du BDD Jean Kamisendu accusé d’escroquerie »

L’Administrateur-Gérant de l’Hôtel Selton dément

Appel de la Nouvelle Initiative pour le Congo (NIC)

«  Il faut que la RDC, aujourd’hui malade et à genoux, se relève  »

Université Pédagogique Nationale

Des étudiants protestent parce

qu’ils n’ont pas été délibérés

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POLITIQUE

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1293 DU 26 SEPT 2017

LA CITE AFRICAINE

Les Nations Unies viennent de se pencher sur l’impasse politi- que en République démocratique du Congo, où la tension monte à l’approche de la date-butoir cha- que jour plus illusoire du 31 dé- cembre 2017 pour organiser la succession du président Joseph Kabila, interdit par la constitution du pays d’un troisième mandat consécutif.

Une réunion spéciale s’est tenue à cet effet en marge de la 72ème Assemblée générale, au siège de l’ONU, en l’absence du président congolais , retenu à Kananga, dans le cadre de l’ouverture de la conférence pour la paix, la réconciliation et le dé- veloppement de l’espace Kasaï.

La réunion onusienne organi- sée dans le but d’ouvrir la voie à la tenue le plus rapidement pos- sible des élections crédibles et apaisées, a eu lieu à huis-clos, sous la présidence du secrétaire général adjoint chargé des opé- rations de paix Jean-Pierre Lacroix. .

L’initiative entendait favoriser

«une meilleure coordination des efforts internationaux, régionaux et sous régionaux» pour «la mise en œuvre de l’accord du 31 dé- cembre 2016", ajoute la source onusienne.

Ont pris part à cette confé- rence, les délégués des pays et institutions suivantes : Organisa- tion des Nations Unies, Union afri- caine, Union européenne, Com- munauté économique des États

d’Afrique centrale

(CEEAC),Communauté de déve- loppement de l’Afrique australe (SADC),Conférence internatio- nale pour la région des Grands Lacs, Organisation Internationale de la Francophonie, République démocratique du Congo, France, Grande-Bretagne, Irlande du Nord, Fédération de Russie , Ré- publique populaire de Chine, Pays-Bas ( Représentant du groupe de contact international) . Un processus électoral sous surveillance inter-

nationale Au terme de la rencontre, un résumé de presse a été fait en ces termes, suivant une traduc- tion reçue de notre confrère Congoforum.be :

1. Le 19 septembre 2017, les Nations Unies ont convoqué une réunion sur les préparatifs des élections en République démo- cratique du Congo au siège de l’Organisation des Nations Unies à New York, en marge du débat général de la soixante-douzième session du Assemblée générale des Nations Unies. La réunion a convenu d’une approche coordon- née impliquant les Nations Unies,

l’Union africaine, l’Union euro- péenne, l’Organisation internatio- nale de la Francophonie et la Communauté de développement de l’Afrique australe, notamment par la création d’une équipe coor- donnée d’experts, afin de faciliter la mobilisation des appuis politi- que, technique, financier et logis- tique requis, conformément à la résolution 2348 (2017), pour as- sister la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)

2. La réunion s’est félicitée de l’engagement exprimé par les autorités de la République démo- cratique du Congo de respecter la Constitution et a souligné la nécessité de renforcer les mesu- res de renforcement de la con- fiance pour créer des conditions propices à la poursuite et à la conclusion fructueuse du proces- sus électoral. Les participants ont réaffirmé la centralité de l’accord du 31 décembre 2016 et la né- cessité de sa mise en œuvre in- tégrale pour ouvrir la voie à la te- nue rapide d’élections libres, équi- tables, pacifiques et crédibles en République démocratique du Congo.

3. La réunion a souligné que la mise en œuvre rapide et com- plète de l’accord du 31 décem- bre 2016 est essentielle pour sou- tenir la légitimité des institutions de transition. À cet égard, les participants ont exhorté les par- ties prenantes congolaises à re- doubler d’efforts pour se préparer à la tenue rapide d’élections pré- sidentielles et législatives gratui- tes, équitables, pacifiques et cré- dibles, conformément aux dispo- sitions de l’accord du 31 décem- bre 2016 et, en parallèle, prendre un renforcement de confiance supplémentaire mesures, confor- mément à l’accord, afin de créer un environnement propice à la réussite du processus électo- ral.

4. La réunion a reconnu les progrès réalisés par la CENI dans l’enregistrement des électeurs, avec l’aide de la MONUSCO et le suivi de l’Organisation internatio- nale de la Francophonie, et a sou- ligné la nécessité d’une publica- tion anticipée d’un calendrier élec- toral et d’un budget, selon l’ac- cord du 31 décembre 2016. La réunion prend note de l’engage- ment répété des autorités de la République démocratique du Congo à financer le prochain cy- cle électoral, malgré les difficul- tés budgétaires auxquelles le gouvernement fait face. Les par- ticipants ont également encou- ragé les donateurs à financer le fonds multi-partenaires pour le Projet d’Appui au Cycle Electo- ral au Congo (PACEC) pour sou-

tenir le processus électoral dès que ces éléments essentiels se- ront convenus et formalisés.

5. En ce qui concerne la si- tuation sécuritaire, la réunion a souligné la nécessité du respect scrupuleux des droits de l’homme et des efforts renouvelés dans la lutte contre l’impunité en Répu- blique démocratique du Congo, en particulier en raison du meur- tre de civils , tandis que l’ONU a souligné son engagement à tra- vailler de manière constructive avec les autorités congolaises pour relever les défis persistants à cet égard.

6. Les participants se sont également inquiétés de la crise de la sécurité et de l’humanité en RDC, aggravée par les activités déstabilisatrices des groupes ar- més étrangers et domestiques, et ont encouragé une coopération régionale renouvelée pour faire face aux cycles récurrents de vio- lence, y compris au moyen du prochain Mécanisme régional de surveillance prévu le 19 octobre à Brazzaville, République du Congo. Ils ont encouragé un sou- tien international soutenu à l’aide humanitaire en République démo- cratique du Congo et ont souli- gné la nécessité d’un soutien glo- bal pour atténuer les souffrances des populations et pour fournir des secours aux pays hôtes recevant des réfugiés congolais. La réu- nion a en outre appelé à un groupe de donateurs plus diver- sifié, y compris aux États mem- bres des régions économiques émergentes.

Un contexte de forte tension

Il faut dire que l’annonce de cette réunion onusienne spéciale sur la RDC avait créé une grande effervescence. D’aucuns s’étaient allés à penser que le régime Kabila allait être humilié à New York, ou même voir signé son ar- rêt de mort.

Il y a lieu notamment de rele- ver ce plaidoyer lancé par Human Rights watch, sous la signature de Kenneth Rothet Ida Sawyer, respectivement Directeur exécu- tif et Directrice pour l’Afrique centrale. En voici la substance :

« Les dirigeants du monde entier réunis à New York cette semaine devraient exprimer leur soutien à un Congo démocratique et appeler Kabila à se retirer.

Garder le silence alors que les élections sont sans cesse retar- dées ne fera que l’encourager dans sa stratégie de répression et de violence »…. Le deuxième et dernier mandat autorisé par la Constitution au président Joseph Kabila a expiré l’année dernière.

Mais il a utilisé un stratagème

après l’autre pour retarder l’élec- tion de son successeur et s’ac- crocher au pouvoir, menant une répression sans merci contre les opposants politiques et les acti- vistes pro-démocratie et envoyant ses services de sécurité pour abattre plus de 170 manifestants pacifiques en 2015 et 2016. Tou- tefois, lors de réunions à l’ONU cette semaine, le gouvernement de la République démocratique du Congo essaiera de convaincre les dirigeants mondiaux que le président Joseph Kabila s’est engagé à tenir des élections et à renoncer au pouvoir— si seule- ment il lui est accordé plus de temps. Accepter aveuglément de telles promesses vaines pourrait avoir des conséquences désas- treuses pour le peuple congo- lais.

Alors que le président Kabila était toujours fermement installé dans ses fonctions après que la fin de son deuxième mandat soit passée en décembre dernier, l’Église catholique romaine a as- suré la médiation d’un accord de partage du pouvoir d’urgence — le dénommé « Accord de la Saint-Sylvestre » qui appelait à une série de concessions de la part du gouvernement, y compris la désignation d’un nouveau pre- mier ministre issu des rangs de l’opposition, et à la tenue d’élec- tions avant la fin de 2017.

Cette nouvelle échéance ap- proche rapidement, mais les élec- tions ne sont toujours nulle part en vue. Entre-temps, la coalition au pouvoir a défié les grands prin- cipes de l’Accord de la Saint-Syl- vestre en écartant les membres de la principale coalition d’oppo- sition du nouveau gouvernement et en nommant un premier minis- tre qui avait été exclu du princi- pal parti d’opposition. Elle a éga- lement interdit systématiquement les rassemblements et les mani- festations de l’opposition politique tout en emprisonnant de nom- breux leaders et de partisans de l’opposition, ainsi que des acti- vistes pro-démocratie ou défen-

seurs des droits

humains. Beaucoup d’entre eux sont détenus au secret, sans que des chefs d’accusation n’aient été formulés à leur encontre et sans accès à leurs familles ou à des avocats. D’autres ont été poursui- vis en justice sur base de chefs d’accusation fabriqués de toutes pièces. En juillet, des hommes armés non identifiés ont tiré sur un juge qui avait refusé de rendre un jugement contre un leader de l’opposition. Il a échappé de peu à la mort. Le gouvernement a aussi fermé des médias congo- lais, expulsé des journalistes et des chercheurs internationaux

critiques et a périodiquement res- treint l’accès aux réseaux so- ciaux. Pire encore, il y a des ef- forts officiels visant à semer la vio- lence et l’instabilité à travers le pays par ce qui semble être une

« stratégie du chaos » délibérée pour justifier de nouveaux retards dans l’organisation des élections.

Depuis août 2016, des violences impliquant les forces de sécurité gouvernementales, des milices appuyées par le gouvernement et des groupes armés locaux ont fait plus de 3000 morts dans la ré- gion du Kasaï, dans le sud du pays. Six cents écoles ont été attaquées ou détruites, et 1.4 million de personnes ont été dé- placées de leurs foyers.

Quatre-vingt fosses commu- nes ont été découvertes dans la région, dont la majorité contien- drait les corps de civils et de mi- litants tués par les forces de sé- curité gouvernementales. En mars, deux enquêteurs de l’ONU

— Michael J. Sharp, un Améri- cain, et Zaida Catalán, de double nationalité suédoise et chilienne

— ont été tués alors qu’ils enquê- taient sur les graves violations des droits humains dans la région.

Les recherches de Human Rights Watch et une enquête de Radio France Internationale suggèrent une responsabilité du gouverne- ment dans le double meurtre.

De manière prévisible, le pré- sident de la commission électo- rale de la RD Congo a depuis in- voqué la violence dans les Kasaïs comme la raison principale pour laquelle les élections ne peuvent pas être organisées cette année… La corruption a contribué à priver le gouvernement de fonds pour répondre aux besoins fonda- mentaux d’une population appau- vrie. Des centaines de fonction- naires se sont mis en grève ces dernières semaines, y compris des employés d’hôpitaux qui n’ont pas été payés depuis 2016. Ceci survient au milieu d’une épidémie nationale de choléra et d’une fa- mine imminente menaçant des millions de Congolais.

Les évêques catholiques de la RD Congo ont sonné l’alarme en juin, imputant la non-organisation de nouvelles élections conformé- ment à l’accord de la Saint-Syl- vestre à un petit groupe d’alliés de Kabila. Apparemment con- vaincus que Kabila ne quittera pas ses fonctions à moins qu’il n’y soit contraint, les évêques ont appelé les Congolais à « se met- tre debout » et à « prendre [leur]

destin en main »…

Des opposants congolais dans les couloirs de

(Lire suite en page 4)

Le pouvoir de Kinshasa sous

surveillance internationale

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NATION

LA CITE AFRICAINE

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Pour une sortie de crise en Ré- publique Démocratique du Congo, les Nations-Unies ont tranché pour une organisation rapide des élec- tions. En ce qui concerne le proche avenir politique en Rdc, le décor s’est dessiné apparemment au cours de la réunion de haut niveau sur la crise politique en Rdc, tenue le mardi 19 septembre en marge de l’Assemblée Générale de l’ONU à New-York. Une réunion à laquelle avait pris part outre les délégués du Gouvernement congolais, le Secrétaire Général Adjoint de l’Onu, les représentants de l’Union euro- péenne, de l’Union africaine, de la SADC, de la CIRGL, de la CEEAC, de la France, de la Belgique, du Royaume-Uni, de la Suède, et des Etats-Unis. De cette rencontre, est sortie notamment la décision de dépêcher auprès de la Centrale électorale congolaise (CENI), des experts de toutes ces organisations régionales et sous régionales pour l’aider dans la poursuite du proces- sus électoral, ainsi qu’une invita- tion pour la Ceni, de publier au plus vite un calendrier électoral anticipé.

Cette prise de position de la communauté internationale a été perçue comme une reconnais-

sance du travail abattu par la Ceni qui a déjà enregistré près de 42 millions d’électeurs sur les 44 mil- lions attendus, et qui s’est enga- gée à publier un calendrier électo- ral complet dans les semaines qui viennent. Mais c’est aussi une re- connaissance de facto de la place centrale qu’occupe le Chef de l’Etat congolais Joseph Kabila dans la solution de la crise politique ac- tuelle, comme le démontrent les félicitations adressées au terme de la rencontre au Gouvernement con- golais pour son engagement à te- nir des élections démocratiques.

Cette prise de position est aussi et surtout un camouflet vis-à-vis de la nouvelle posture de l’opposition à Joseph Kabila, qui venait d’intro- duire un mémo aux Nations-Unies, dans lequel elle exigeait une Tran- sition de six mois, « dirigée par des personnalités éminentes consen- suelles ». Une proposition qui ne semble n’avoir recueillis aucun écho dans l’enceinte des Nations- Unies, sauf peut-être auprès du Ministre belge des Affaires étran- gères Didier Reynders, qui s’est improvisé en chaperon de l’oppo- sition congolaise dans les couloirs de l’Onu.

De nombreux observateurs pré- disaient un séjour new-yorkais quelque peu chahuté pour le Chef de l’Etat congolais accusé de tirer en longueur les échéances électo- rales, de vouloir se maintenir indé- finiment au pouvoir, ou encore de brimer ses opposants politiques par une instrumentalisation de la justice de son pays. Ses opposants, qui l’avaient précédé en nombre à New-York, voyaient déjà leur propo- sition d’une « Transition sans Kabila » emporter les suffrages des puissances occidentales long- temps acquises à sa thèse. Mais apparemment, ils avaient manqué de lire les signes du temps et les mutations diplomatiques en ges- tation au sein de la géopolitique mondiale. Avec l’arrivée de nouvel- les Administrations au pouvoir à Washington et en France, on cons- tate comme une sorte de lassitude de la communauté internationale vis-à-vis des interminables querel- les politiques en Rdc.

Le nouvel homme fort de Washington Donald Trump, sem- ble plus préoccupé par la mise au pas de la Corée du Nord et de l’Iran, que des crises africaines, même si, pour faire bonne figure, il

a décidé d’envoyer à Kinshasa dans les prochains jours, son Am- bassadeur aux Nations-Unies Nikki Haley, preuve que la crise congolaise n’est même pas à l’agenda du Secrétariat d’Etat amé- ricain, mais plutôt reléguée au ni- veau multilatéral des Nations- Unies, où chacun des pays du monde a son mot à dire. Par ailleurs, on constate aussi, de ma- nière subtile mais réelle, une cer- taine distance entre Bruxelles et Paris dans leur approche respec- tive du problème congolais. Là où le Gouvernement belge semble être à hue et à dia vis-à-vis du pou- voir en place à Kinshasa, Paris semble avoir adopté une attitude plus pragmatique et prudente, comme si la France elle, voyait plus la coopération que la mise à l’in- dex de tout un régime.

Mais au-delà de toutes ces con- sidérations, il faut souligner le fait qu’avant de s’envoler pour le siège de l’Onu, Joseph Kabila avait mis toutes les chances de son côté. Il s’était assuré au préalable du sou- tien de ses pairs des organisations sous-régionales comme la SADC, la CIRGL, la CEEAC, ou l’Union afri- caine, des organisations que

l’opposition congolaises accuse d’être de vulgaires syndicats des Chefs d’Etat pour la défense de leurs intérêts respectifs, en oubliant au passage que se sont ces mêmes Chefs d’Etat qui siè- gent avec leurs homologues occi- dentaux, quand il s’agit de débattre des crises africaines comme en Rdc. Difficile dès lors, que les thè- ses de l’opposition prévalent dans une rencontre comme celle de New-York, à laquelle d’ailleurs les opposants congolais ont été les grands absents, personne n’ayant songé à les inviter.

Sur le plan interne, le Chef de l’Etat congolais est aussi arrivé blindé. A New-York, il est apparu comme un homme doté d’une forte capacité de résilience, qui a tenu tête à la fois à ses opposants qui ne lui ont rien épargné, qui a sur- vécu aux pires campagnes média- tiques et à la crise du Kasaï, et qui se dit déterminé à emmener son pays aux élections même si c’est à son propre rythme. Et enfin, un homme qui est resté constant dans sa démarche comme dans sa lo- gique, alors que ses opposants eux, restent divisés et donnent l’im- pression de changer de schémas au gré des semaines et des mois.

LOLO LUASU B.

« Il est plus que temps que notre pays, la République démo- cratique du Congo, qui, aujourd’hui, est malade et à ge- noux, se relève! » C’est l’appel que Florentin Mokonda Bonza, sénateur et président de la Nouvelle Initia- tive pour le Congo, a lancé diman- che à Kintambo, à l’occasion d’une matinée politique de cette plate- forme.

Un Congo…meilleur que celui d’aujourd’hui 

« (…) je lance d’abord un ap- pel à l’Unité de l’Opposition politi- que, ensuite à tous les Républi- cains, toutes composantes de la classe politique confondues, et enfin à mes compatriotes, Congo- lais de tous bords, aux Femmes et aux hommes, de toutes les origi- nes, aux salariés et aux chômeurs, aux citadins et aux paysans, jeu- nes et vieux », a-t-il précisé, avant de poursuivre : « Debout Congo- lais ! Dressons nos fronts ! Fière- ment, marchons la tête haute ! Met- tons-nous au travail pour la cons- truction d’un Congo nouveau, ra- dieux, plus beau qu’avant, meilleur que celui d’aujourd’hui ! »

Après avoir indiqué, au préala- ble, que la session parlementaire de septembre qui venait de s’ouvrir,

« est une session, certes, budgétaire, mais surtout haute- ment politique, car la gestion de la Cité par le pouvoir en place est, a-t- il ajouté, non seulement contestée, mais davantage, encore, elle est

décriée par la majorité de la popu- lation ».

Et dans ce qui apparaît comme le plat de résistance de son allocu- tion, le président de la NIC a fait valoir que ce que nous vivons est

« la conséquence d’une crise mul- tiforme qui paralyse tout le système socioéconomique du pays : par le chômage, le sous-emploi des jeu-

nes, le coût exorbitant de la vie, spécialement du loyer, du transport, des denrées alimentaires et des soins médicaux, l’insalubrité publi- que causant diverses pandémies dont le choléra qui touche déjà près de vingt provinces, y compris la ville de Kinshasa ».

Il a rappelé que le 30 juin 2017, la situation générale du pays n’ayant pas cessé d’empirer, la République démocratique du

Congo a vécu, dans la morosité, l’inquiétude, l’angoisse et la tris- tesse, l’anniversaire de son acces- sion à la souveraineté nationale et internationale, vingt ans après l’avènement du régime en place depuis le 17 mai 1997. Plus grave encore, la tension est exacerbée par la décision illégale et illégale du ministère des Affaires étrangè-

res qui annule le passeport en cours de validité et impose aux ci- toyens congolais un nouveau pas- seport biométrique.

La RDC n’a toujours pas décollé

Après avoir fait un scannage de la situation du pays, il en est arrivé à la question de responsabilité.

Mais à qui fondamentalement re- vient la responsabilité de cette

grave crise ?, s’est interrogé le sé- nateur. « Depuis le 19 décembre 2016, détaille-t-il, notre pays, la RDC, est plongé dans une crise institutionnelle politique, grave et sans précédent, causée par le re- fus du chef de l’Etat d’organiser les élections conformément aux dispo- sitions pertinentes de la Constitu- tion ».

Quelles leçons le peuple con- golais doit-il tirer des 20 ans de pouvoir de ce régime dit de « libé- ration » ? Comment expliquer que, véritable scandale non seulement géologique mais aussi écologique, 2ème poumon de la planète, dotée d’un grand territoire national à che- val sur l’Equateur avec un maxi- mum d’exposition au soleil et d’abondantes réserves d’eau douce ainsi qu’une variété de cli- mats et de vastes étendues de sols arables, la RDC n’ait toujours pas décollé ?

Comment comprendre qu’en dépit de toutes ces potentialités, la RDC soit, aujourd’hui, classée avant-dernier parmi les pays les plus pauvres du monde ? « Le ré- gime au pouvoir et sa majorité, a accusé Mokonda Bonza, n’ont pas réussi à mettre en œuvre des me- sures efficaces de politique écono- mique et sociale aptes à promou- voir une croissance durable. Ils ont plutôt favorisé l’enrichissement scandaleux d’une poignée de per- sonnes, pendant que la majorité de la population croupit dans la pau- vreté et la misère.

Depuis vingt ans, en effet, le pouvoir en place a littéralement confisqué l’Etat au profit de quel- ques personnes qui s’acharnent à dépouiller le pays de toutes ses ressources, liquéfiant ainsi la puis- sance publique et sa capacité d’en- cadrement du peuple congolais.

Il a instauré un système de gouvernance qui privilégie les antivaleurs et le règne de l’impu- nité et, par conséquent, la généra- lisation et l’institutionnalisation de la corruption, de la dilapidation et du pillage des ressources miniè- res, pétrolières et forestières, pa- trimoine commun de tous les Con- golais, présents et à venir.

Un appel de grande portée L’appel décliné le 24 septem- bre par Mokonda Bonza fera certai- nement date. « Au nom de la Nou- velle Initiative pour le Congo et en parfait accord avec tous ses mem- bres, je lance, ce jour, un vibrant appel patriotique destiné à toutes les Congolaises et à tous les Con- golais, de l’intérieur comme de l’ex- térieur, indistinctement. J’appelle : les jeunes, scolarisés ou non, ins- crits de l’enseignement secon- daire, professionnel et technique ainsi que de l’enseignement supé- rieur et universitaire ; je m’adresse aux enseignants à différents ni- veaux et à tous les fonctionnaires de l’Etat ; je pense spécialement aux agriculteurs, éleveurs, pê- cheurs, femmes et hommes de tous les métiers, bref, à toutes les catégories socioprofessionnel- les», a-t-il résumé en guise de con- clusion.

M.N.L.

Florentin Mokonda Bonza, sénateur et président de la Nouvelle Initiative pour le Congo

Crise politique en RDC

L’ONU veut des élections, pas de Transition !

Appel de la Nouvelle Initiative pour le Congo (NIC)

«  Il faut que la RDC, aujourd’hui

malade et à genoux, se relève  »

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POLITIQUE

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1293 DU 26 SEPT 2017

LA CITE AFRICAINE

l’ONU

Par ailleurs, il sied de noter la présence à New York, dans les couloirs de l’ONU, de deux lea- ders de l’opposition, Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi, qui, eux, exigent ouvertement, au cas où les élections ne se tenaient pas à fin décembre 2017, l’ouver- ture ‘’d’une transition sans Kabila», conduite par des «per- sonnalités consensuelles», pour

«préparer des élections démocra- tiques, libres, transparentes et paisibles».

Dans un communiqué signé conjointement avec Prof André Mbata, Paul Nsapu, et Floribert Anzuluni, des activistes majeurs de la Société civile qui ont mis en mouvement depuis Paris ‘’le Manifeste du Citoyen Congolais’’, ces leaders du Rassemblement mettent en cause la responsabi- lité personnelle de Joseph Kabila dans ‘’ le non-respect de la Cons- titution et de l’Accord du 31 dé- cembre 2016, pour se maintenir coûte que coûte au pouvoir’’, et considèrent qu’à cet effet, ‘’il s’est disqualifié en tant que président de la République et cesse d’être

Le pouvoir de Kinshasa sous surveillance internationale

(suite de la page 2) un interlocuteur valable’’. Ils re- jettent tout projet de calendrier électoral qui ne serait pas con- forme à l’accord de la Saint Syl- vestre fixant à fin décembre 2017 la date-butoir pour la tenue des élections présidentielle, législati- ves et provinciales’’. Ils deman- dent aux membres du Conseil de sécurité ‘’de s’assumer pleine- ment au regard de la détériora- tion constante de la situation en RDC, en vertu des pouvoirs que leur confère le Chap. VII de la Charte de l’ONU’’.

Beaucoup ont raillé ces oppo- sants, condamnés à des agita- tions en dehors du Palais de verre de l’ONU, cependant que le pré- sident Joseph Kabila, en repré- sentant attitré de la République démocratique du Congo, s’expri- mait au nom de son pays du haut de la tribune des Nations Unies.

Mais, d’autres ont fait observer que ce n’est pas tout d’être dans l’enceinte de l’ONU, car les vraies affaires politiques et les décisions se traitent dans les couloirs, dans les hôtels où logent les plénipo- tentiaires, en des conciliabules en tête à tête, autour d’un verre, voire d’un petit repas. Les oppo- sants estiment que ce n’est pas

un hasard si le président Kabila a prononcé son discours dans une salle vide aux trois quarts et si, recevant les chefs d’Etat afri- cains, il a eu à monter en épingle notamment la RDC, et à tenir des propos peu amènes ‘’contre ces dirigeants qui emprisonnent leurs opposants et coupent l’Internet’’, non sans annoncer, dans la fou- lée, qu’il enverra prochainement en Afrique son ambassadrice à l’ONU, Nikki Haley, pour discuter des différents conflits et des voies de solutions à y apporter.

D’autre part, toujours dans les couloirs de la 72ème Assemblée générale de l’ONU, des informa- tions de presse ont rapporté que des dizaines de manifestants ont envahi les rues de New York, no- tamment le Madison avenue, de- vant le Lotte New York Palace où était censé loger le président con- golais Joseph Kabila. Il s’agissait d’une manifestation initiée par le mouvement ‘’Congolais debout’’

de l’homme d’affaires Sindika Dokolo. Dans le même temps, et au même endroit, liberté et dé- mocratie obligent, une dizaine de contre manifestants portant des T-shirts frappés de l’effigie du pré- sident Kabila, scandaient des slo-

gans et chants à la gloire du Chef d’Etat congolais, en brandissant des banderoles sur lesquelles l’on pouvait lire : ‘’Paix et prospérité en RDC avec Joseph Kabila’’.

Pressions accentuées sur Kinshasa A la lecture du communiqué final, l’opposition congolaise ne cache pas sa satisfaction. Il est noté que le SG de l’ONU, António Guterres, a demandé ‘’une mise en œuvre effective et à temps de l’accord politique du 31 décem- bre 2016.»

Pour l’ONU, les élections pré- sidentielle et législatives doivent se tenir conformément aux délais prescrits par l’accord de la Saint- Sylvestre.

D’autre part, l’ONU insiste lourdement sur la mise en œuvre des mesures de « décrispation politique », à savoir entre autres : la libération des prisonniers poli- tiques, mais aussi le retour en RDC des cas emblématiques, comme Moïse Katumbi, Mbusa Nyamwisi, Floribert Anzuluni et autres.

L’ONU a salué ‘’l’engagement exprimé par les autorités de la RDC de respecter la Constitution

». Entendez : le président Kabila va quitter effectivement son fau- teuil ; il ne pourra y avoir ni modi- fication de la Constitution pour un troisième mandat, ni référendum dans ce sens. Et pour être sûre que l’on ne joue plus la montre, l’ONU a exigé un calendrier élec- toral très rapidement. Mais en- core, dira She Okitundu à la presse après la réunion spéciale, le projet de calendrier électoral sera également présenté au Con- seil de sécurité des Nations Unies. Comprenne qui peut ! Et comme pour s’assurer qu’il n’y ait pas de maquignonnage et que le pouvoir ne soit pas seul maitre du calendrier dans la conduite du processus électoral, il est mis en place ce qui paraît comme un comité de surveillance de la CENI comprenant outre l’UA, la SADC et l’OIF, également l’ONU et l’Union Européenne.

A tout prendre, l’on peut pen- ser que cette fois – ci, l’affaire est dans le sac, comme l’assure le chef de l’Etat Joseph Kabila lui- même à la communauté des na- tions : « le cap vers des élections crédibles, transparentes et apai- sées est définitivement fixé »… « J’affirme que notre marche dans cette direction est irréversible ».

L. Mas.

Monsieur le Président de la 72ème Session Ordinaire de l’Assemble Générale des Na- tions Unies,

Monsieur le Secrétaire General des Nations-Unies,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouverne- ment,

Mesdames et Messieurs, Monsieur le Président, Mes très vives et chaleureu- ses félicitations pour votre élec- tion qui est une reconnaissance de votre brillante carrière de di- plomate et un hommage a votre pays, la Slovaquie.

Je rends également hommage a Monsieur le Secrétaire General Antonio GUTERRES, pour son leadership et ses efforts en faveur du renforcement du rôle de notre Organisation durant cette pre- mière année de son mandat.

Le thème de la présente ses- sion : « Priorité à l’être humain : paix et vie décente pour tous sur une planète préservée «, répond aux préoccupations du moment dans la plupart des Etats mem- bres de notre organisation. Je m’en réjouis car il s’inscrit dans la logique des Objectifs du Déve- loppement Durable et pour mon pays, la paix, la stabilité et l’amé-

lioration des conditions de vie de nos populations constituent les priorités du Gouvernement.

Monsieur le Président, II y a soixante-douze ans, no- tre Organisation est née de l’am- bition de refonder les rapports entre Etats sur la base du prin- cipe de l’égalité souveraine et de la volonté de garantir la paix et la prospérité pour tous. Cette ambi- tion demeure pertinente et est quotidiennement portée par l’en- gagement des femmes et des hommes déterminés à la faire triompher, parfois au péril de leurs vies.

Face à la montée du terro- risme, sous formes diverses, il est incontestable que le monde auquel nous aspirons ainsi dé- pend du traitement que nous ré- servons aux questions de paix et de sécurité. Depuis une année, mon pays est victime d’attaques terroristes menées par certains groupes armes, notamment dans les Provinces du Kasaï, voire dans la capitale, et dont l’objectif est d’anéantir la paix si chèrement acquise, de contrarier la dynami- que des solutions consensuelles obtenues au niveau national et de miner nos efforts de développe-

ment.

Dans le Kasaï, une milice mystico-tribale se servant de la population civile, dont des enfants, comme bouclier humain et s’at- taquant aux personnes et aux édifices publics qui symbolisent l’autorité de l’Etat, a ainsi semé la terreur, procédant notamment à la décapitation d’agents de l’or- dre, d’agents de la Commission Electorale Nationale Indépen- dante ainsi que des autorités ad- ministratives et coutumières. Et c’est dans ces circonstances que je déplore la barbarie dont les deux Experts de notre organisa- tion ont été victimes en mars 2017.

Notre détermination est de faire en sorte que la lumière sur les circonstances exactes de ce crime soit clarifiée afin que cet acte ignoble, ainsi que ceux dont nos compatriotes ont été victi- mes, ne restent pas impunis.

C’est le sens des procès pu- blics ouverts depuis plusieurs semaines, après l’arrestation de la plupart des suspects présumes coupables.

C’est aussi le sens de la Con- férence sur la paix, la réconcilia- tion et le développement qui vient de se tenir, en ayant pour objec-

tifs d’établir la vérité sur ce qui s’est réellement passe dans ces provinces du centre du pays, de promouvoir la réconciliation entre les filles et fils desdites provinces et d’affirmer notre conviction que toute réconciliation passe néces- sairement par la Justice et qu’il n’y a pas de paix véritable et du- rable sans justice. Mon pays reste ouvert a toutes formes de colla- boration a ce sujet.

Monsieur le Président, Grace a cette approche qui combine le rétablissement de l’autorité de l’Etat, le dialogue et la justice réparatrice, nous avons inverse la tendance dangereuse de la situation sécuritaire au cen- tre du pays avec comme résultat une amélioration très significative de la situation. Dans la partie orientale, les efforts méritoires fournis par les forces nationales de défense et de sécurité ont per- mis, quant à eux, de contenir les attaques terroristes du groupe ADF qui endeuillait quotidienne- ment nos populations.

Nous sommes convaincus que l’initiative de coopération sous régionale entre mon pays, le Sou- dan du Sud et la République Cen- trafricaine permettra, tout autant,

d’endiguer la menace terroriste LRA. II faut considérer notre par- ticipation à cette dynamique comme la preuve de notre déter- mination dans le combat mené par la coalition contre cette menace.

S’agissant de la lutte contre les violences sexuelles, je me félicite des progrès remarquables manifestes enregistres par la Jus- tice qui a prononcé de centaines des décisions de condamnation pour viols, n’épargnant aucun auteur de ces crimes en vertu de sa position sociale ou dans la hié- rarchie militaire, preuve de la fin de l’impunité dans ce domaine.

Monsieur le Président, Deux ans après l’adoption de l’agenda 2030 des Nations Unies, il n’est pas trop tôt de commen- cer à en évaluer la mise en œuvre.

En exécution de ses engage- ments, mon pays a tenu à prioriser, dans l’élaboration comme dans la mise en œuvre de son Plan National de Dévelop- pement, les dimensions environnementale, sociale et éco- nomique du développement dura- ble. Plus spécifiquement, en sou- tien au Programme d’Action Mon-

Discours du président de la RDC, Joseph Kabila, à la tribune de la 72 ème Assemblée générale des Nations-Unies à New York, le 23 septembre 2017

(Lire suite en page 16)

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DOCUMENT

LA CITE AFRICAINE

Les Forces Politiques du Cen- tre, regroupées au sein de la plate- forme dénommée «Le Centre», et réunies en Conclave du 19 au 20 septembre, ont analysé objecti- vement et sans passion la situa- tion politique, sécuritaire, et so- ciale en République Démocrati- que du Congo ainsi que la crise qui y persiste ;

Ayant suivi avec attention l’évolution des événements et la détérioration du climat politique devenu instable et tumultueux dû principalement à la non-tenue des élections générales dans le délai constitutionnel, «Le Centre»

constate le renforcement d’un cli- vage politique bipolaire radicalisé des forces en présence ;

«Le Centre» regrette l’attitude et les positions extrêmes des dif- férentes parties lesquelles met- tent le pays tout entier dans une impasse sociopolitique et sécuritaire, plongeant ainsi le peuple congolais dans une pau-

vreté et une misère indescripti- ble ;

Soucieux de préserver l’inté- rêt supérieur de la Nation, les Forces Politiques du Centre, dans une approche pragmatique, sont déterminées à mettre en œuvre les stratégies et les actions effi- caces pour sortir la nation de cette crise multiforme et multisectorielle ; Le Centre en appelle au bon sens, à la retenue et à l’apaisement de tous les ac- teurs ;

Les Forces Politiques du Cen- tre, incarnation des aspirations et des attentes profondes du peu- ple congolais, constituent une alternative crédible et une force politique avec laquelle il faudra, désormais, compter sur l’échi- quier politique Congolais ;

Le « CENTRE » joint ses ef- forts à ceux de l’ensemble de la communauté nationale et interna- tionale pour trouver des issues réalistes et pérennes à la crise

Congolaise ; il propose les préa- lables qui suivent afin de prépa- rer l’environnement et détendre l’atmosphère politique :

i. L’Etablissement des méca- nismes de contact direct pour ramener la confiance entre les parties prenantes ;

ii. La mise en œuvre effective des mesures de décrispation po- litique non sélective ;

iii. La levée des sanctions in- ternationales contre certaines autorités congolaises

Plaçant le peuple au cœur de toutes ses préoccupations, « Le Centre » requalifie la crise Con- golaise et propose un schéma de sortie de crise pragmatique et réaliste ;

Ce faisant, dans le respect de la différence, de la tolérance, des libertés individuelles et col- lectives, et de la solidarité natio- nale, le « Centre » propose qua- tre grandes résolutions :

1. La convocation urgente

d’une Table Ronde politique et représentative composé de :

Composantes politiques re- présentatives (Majorité, Opposi- tion Politique, le CENTRE)

Corporations professionnelles constituées (médecins, avocats, professeurs d’université, syndi- cat, etc.) ; Les représentations provinciales ; Les organisations de la société civile

2. Le dégagement d’un con- sensus global sur les questions relatives : aux élections ; à la lé- gitimité des institutions ; à la sé- curité nationale ; à la réconcilia- tion nationale

3. La gestion inclusive de la période pré-électorale

4. La conclusion d’un com- promis politique global respectant la Constitution pour la gestion ins- titutionnelle au-delà du 31 décem- bre 2017.

Le Centre affirme par consé- quent :

1. Le maintien des institu- tions à mandat électif dont le Pré- sident de la République, le Parle- ment et les assemblées provin- ciales ;

2. La mise en place d’un gou- vernement consensuel, inclusif et accepté par tous dont l’animateur proviendra d’une famille politique autre que celle du Chef de l’Etat ; 3. L’élaboration d’un chronogramme électoral réaliste et tenant compte des contraintes financières et techniques devant être présentées par la CENI ;

4. La prise des mesures

sécuritaires, sociales et écono- miques concrètes et urgentes devant soulager la misère et la pauvreté de notre peuple et l’amé- lioration de son social notam- ment :

5. Accorder une rémunéra- tion digne aux fonctionnaires et agents de l’Etat ;

6. Prendre des mesures fis- cales permettant de rabattre les prix des denrées ;

7. Reconsidérer la fixation des frais scolaires par les écoles privées, source de beaucoup de difficultés aux parents ;

8. Rendre effectif la gratuité de l’enseignement primaire ;

9. Initier des négociations ur- gentes avec les syndicats afin de répondre aux exigences des tra- vailleurs et permettre la reprise du travail dans tous les secteurs af- fectés

10.Sécuriser le peuple et met- tre fin à la déstabilisation qui n’a que trop trainé dans les provin- ces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du Tanganyika et dans les Ka- saï.

11. Résoudre de toute ur- gence, la crise qui s’annonce à Kamanyola avec les Burundais ayant traversé notre frontière.

Fait à Kinshasa, le 20 septembre 2017 Germain KAMBINGA

KATOMBA Président Aujourd’hui, c’est mon dernier

jour en tant qu’Ambassadeur du Royaume-Uni en République dé- mocratique du Congo. C’était pour moi un grand honneur de repré- senter la Reine Elizabeth II ici, de vivre la beauté de ce grand pays et de travailler avec tant de Con- golais talentueux et dévoués, y compris mon équipe à l’ambas- sade.

J’ai particulièrement apprécié le fait que le Royaume-Uni est en mesure de mettre en œuvre son important programme de dévelop- pement en RDC. Ce programme fournit, par exemple, des soins de santé primaires à 9 millions de congolais.

Le Royaume-Uni lui-même s’est enrichi par les apports cul- turels de tant de Congolais, et chaque année j’ai été fier d’ap- puyer les meilleurs et les plus brillants étudiants du Congo par le canal du programme de Bour- ses d’études Chevening. Nous avons aussi une coopération mu- tuellement avantageuse dans d’autres domaines, telles que la migration et les affaires consulai- res. Je remercie toutes les per- sonnes concernées.

Il ne serait évidemment pas exact de dire que les relations entre les pays de l’Union euro- péenne (y compris le Royaume- Uni jusqu’en mars 2019) et le gouvernement de la RDC sont excellentes, à un moment où des

sanctions de l’UE sont imposées contre certains hauts responsa- bles du gouvernement, et que des divergences de vues majeures sont exprimées à l’ONU sur des questions de droits de l’homme et la démocratie.

Néanmoins, les ministres con- golais, les officiels de la prési- dence et d’autres personnalités ont été disponibles pour des dis- cussions amicales, franches et sincères, ce qui m’a plu. La di- plomatie requiert de communi- quer avec tout le monde.

Je doute que toute personne vivant dans la partie la plus riche de la Gombe, où je réside, a une bonne compréhension de la vie des congolais ordinaires. Mais j’ai une réflexion sur le temps que j’ai passé ici. C’est que tout le monde, de tous les partis politi- ques, me dit que « le système « doit changer pour que la RDC décolle vraiment.

« Le système «, dit-on, est tel que l’État prend énormément d’ar- gent au peuple congolais et aux entreprises. Mais seulement une petite quantité de cet argent va dans le Trésor public/les caisses de l’Etat ; le reste est perdu dans la corruption. L’État dépense en- viron 10 % du PIB, comparé avec au moins 20 % dans la plupart des pays africains, dont une grande partie sur la sécurité, et peu d’ar- gent sur les dépenses sociales.

Les importations de produits ali-

mentaires et autres sont préféra- bles à la production nationale, ce qui aggrave davantage la dépré- ciation du Franc Congolais. L’on dit que le système judiciaire sert à s’approprier des biens d’autrui et à exécuter des appels de fonds aussi bien illégaux que légaux.

Les investisseurs entendent parler de tout cela et sont dissua- dés de venir ou de rester en RDC, entraînant ainsi la détérioration de l’économie. Ils font remarquer que toutes ces questions ont été clai- rement identifiées par le Président Kabila et ses ministres dans plu- sieurs discours.

Et « le système «, dit-on, fait que plus de 50 millions de con- golais vivent encore dans une pauvreté extrême en septembre 2017. Si cela est vrai, le change- ment du «système « doit être la première priorité du nouveau pré- sident chaque fois qu’il ou elle est élu(e) et des partenaires interna- tionaux de la RDC.

Mais le peuple congolais aura de meilleures idées qu’un étran- ger sur la manière dont son pays peut prospérer à l’avenir. Tout en souhaitant à l’ensemble de ce peuple plein succès au cours des années à venir, je tiens à l’assu- rer que mon pays lui apportera toujours son appui aux efforts déployés par ce peuple.

Graham Zebedee Ambassadeur du Royaume- Uni en République démocrati-

que du Congo

L’Agence américaine pour le développement international (USAID) a remis, vendredi 22 sep- tembre, au Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), trois cents tonnes de biens de première nécessite destinées à près de vingt mille familles affec- tées par la crise dans le Kasaï.

Pour Mme Jennifer Haskell, chargée d’Affaires de l’ambas- sade des Etats Unis en RDC, ce deuxième lot d’aide humanitaire est notamment constitué de : 60 000 couvertures ; Plus de 20 000 ustensiles de cuisine ; Plus de 45 000 récipients ou bidons pour l’eau potable ; Plus 1 000 400 tablettes pour la purification de l’eau ; Deux groupes électrogè- nes ; Des seaux d’eau.

Le premier lot, d’environ 106 tonnes, a été déjà acheminé à Kananga, Mbuji-Mayi et Tshikapa. C’est l’UNICEF qui en assure la distribution aux dépla-

cés.

Le Représentant a.i de l’UNICEF en RDC, Tajudeen Oyewale, a pour sa part loué le geste de l’USAID et rappelé l’ap- port de son agence en faveur des enfants du Kasaï. «Depuis le dé- but de la crise au Kasaï, l’UNIECF est engagé auprès des commu- nautés affectées, en particulier les enfants. Une campagne de distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide, les ac- tions de nutrition ont été renfor- cées, une campagne de la ren- trée scolaire a été lancée conjoin- tement avec le gouvernement», a-t-il affirmé.

Les Etats-Unis sont les plus grands partenaires de la RDC dans le domaine humanitaire, avec plus de 140 000 000 USD octroyés chaque année, indique l’USAID.

Radio Okapi

L’USAID remet 300 tonnes de biens de première nécessité à 20

000 familles déplacées

Déclaration de l’ambassadeur du Royaume Uni avant de quitter définitivement son

poste à Kinshasa

Résolutions du Conclave tenu à Nganda

Le Regroupement politique dénommé ‘’Centre’’

préconise une ‘’table ronde‘’ sur la crise en RDC

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NATION

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1293 DU 26 SEPT 2017

LA CITE AFRICAINE

A l’initiative de Son Excellence Monsieur le Président de la Répu- blique Démocratique du Congo, il s’est tenue à Kananga. chef-lieude la Province du Kasaï Central, du 19 au 21 septembre 2017 la confé- rence sur la paix, la réconciliation et le développement dans l’espace kasaïen.

Destinée à trouver des solu- tions en vue de restaurer l’autorité de l’Etat et l’arrêt de toute forme de barbarie, retisser le tissu humain de convivialité et dégager les sché- mas de relance économique pour le développement social et humain durable de l’espace kasaïen. L’im- portante conférence de Kananga connu la participation des forces vives évaluées à 801 provenant de cinq province de l’espace kasaïen, à savoir : Kasaï, Kasaï Central, Ka- saï Oriental, Lomami et Sankuru, auxquelles s’est jointe une forte délégation en provenance de Kins- hasa, composée des animateurs des institutions nationales, parmi

lesquelles le Président de l’As- semblée Nationale, le Président du Sénat, le Président de la Cour Constitutionnelle, le Premier Minis- tre, les Députés et Sénateurs, les membres du gouvernement cen- tral, des mandataires et des hauts fonctionnaires ainsi que des am- bassadeurs des pays amis et des représentants des organismes In- ternationaux, dont la MONUSCO.

Concrètement, ces assises historiques ont poursuivi des ob- jectifs spécifiques suivants :

1. Faire le point sur les causes profondes de la crise sécuritaire survenue dans l’espace kasaïen (gestion du pouvoir coutumier, ges- tion du secteur foncier, situation sociale ;

2. Faciliter la mise en œuvre du plan de redéploiement des agents territoriaux en cours et des autres acteurs de développement ;

3. Apporter un appui aux forces de l’ordre dans l’accomplissement de leurs tâches de la restauration

de la paix et de la sécurité ; 4. Apporter un appui moral aux instances judiciaires chargées d’organiser la poursuite des crimi- nels ayant endeuillé l’espace kasaïen ;

5. Explorer les voies et moyens pour faciliter la lutte contre le déve- loppement des idéologies toxiques (xénophobie, tribalisme et autres intégrismes) ;

6. Explorer les mécanismes de restauration de la convivialité entre les différentes communautés vi- vant dans l’espace kasaïen ;

7. Engager les leaders d’opi- nion, les notables et la population de l’espace kasaïen à adhérer à un schéma et un rituel de réconci- liation pour une paix durable ;

8. Mobiliser les forces vives pour appuyer la mise en œuvre du processus électoral ;

9. Identifier les mécanismes de relance des activités économi- ques ;

10. Identifier les mécanismes

de prise en charge humanitaire et d’accompagnement socio-psycho- logique des groupes victimes de traumatismes majeurs ;

11. Mobiliser le programme de Stabilisation et de Reconstruction (STAREC) au profit de l’espace kasaïen.

Dans un engagement collectif et inclusif, empreint de convivialité et de tolérance mutuelle, les parti- cipants ont passé trois jours d’échanges sur les objectifs de quête et de consolidation de la paix, de la sécurité pour tous, de récon- ciliation et de relance du dévelop- pement de l’espace kasaïen.

Les travaux de la Conférence de Kananga se sont déroulés en six (6) sessions étalées sur trois jour- nées.

Dès l’abord, le porte-parole de la famille Kamwina Nsapu a de- mandé pardon en ces termes :

« Nous, fils de Dibatayi, frères con- sanguins du feu grand chef Kamuina Nsapu Mpandi, nous

avons l’obligeance de prendre pa- role au début de ces travaux pour demander pardon à toute la grande communauté du Kasaï pour la tra- gédie vécue, des faits et actes de notre défunt frère, le grand chef Mpandi Kamwina Nsapu. Notre démarche véhicule un sens aigu de repentance. Nous demandons aussi respectueusement à l’auto- rité nationale de prendre en compte tous les éléments ayant déclenché la crise ».

La conférence s’est achevée sur une cérémonie de réconcilia- tion où les chefs coutumiers de la région ont accepté le pardon de la famille Kamwina Nsapu et signé un pacte de paix et de non-agres- sion.

Ci-dessous l’important dis- cours d’orientation prononcé par le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, à l’ouverture de la confé- rence.

CITAF

Hon président de l’Assem- blée nationale,

Hon président du Sénat, Monsieur le Premier minis- tre,

Honorables députés et séna- teurs,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Monsieur le gouverneur et vice-gouverneur,

Distingués invités, Les tristes événements du Kasaï, objet de la cérémonie de ce jour, ont endeuillé de nombreu- ses familles qui ont perdu des êtres chers, arrachés brutale- ment à leur tendre affection. En liminaire de mon propos, je vou- drais ici réitérer mes condoléan- ces les plus attristées et la com- passion de la nation tout entière à leur égard et à l’endroit des ins- titutions tant nationales qu’inter- nationales dont les victimes fai- saient partie. Je prie pour cela l’assistance à observer une mi- nute de silence en mémoire des illustres disparus.

La Conférence sur la paix, la réconciliation et le développement dans les provinces du KasaÏ qui ouvre ses portes maintenant à Kananga inspire en moi des sen- timents contrastés. Je me réjouis en effet qu’elle constitue d’abord l’aboutissement des efforts assi- dus engagés par nos forces de défense et de sécurité, avec le soutien déterminant de nos po- pulations du Kasaï central, du Kasaï, du Kasaï Oriental et de la Lomami en vue du rétablissement de la paix, de la sécurité et de l’autorité de l’Etat gravement per- turbés pendant près de neuf mois par certains fils et filles de ces mêmes provinces , regroupés au sein d’une milice recrutée par les forces du mal au service d’une idéologie mystico-tribale, muée, avec le temps, en un mouvement terroriste. En même temps, cette conférence constitue une réelle

opportunité pour chacun de nous de procéder à un examen de conscience sur sa part de res- ponsabilité dans ce qui nous ar- rive et dans ce qui nous est ar- rivé, mais également sur son de- voir à préserver l’unité nationale et le vouloir vivre intercommunautaire, à temps et contre temps, en résistant farou- chement aux sollicitations de nos égos et aux manipulations socio- culturelles et politiciennes diver- ses. Car il s’agit là d’un bien précieux duquel dépend tout ce que nous avons à réaliser ensem- ble comme projets en vue du développement économique et social de nos populations. Com- ment en est-on arrivé à ces cri- mes horribles, à cette folie meur- trière collective qui a porté un coup sévère à la sacralité de la vie et à la cohésion sociale ? Comment sommes-nous descen- dus si bas pour nous livrer à une violence de telle ampleur, dés- humanisant nos propres frères et sœurs ainsi que des étrangers qui pourtant ont toujours bénéficié de l’hospitalité légendaire de notre pays ? Comment projeter des ponts et construire à nouveau ensemble nos provinces dans un Congo résolument tourné vers la modernité et l’émergence ? Les réponses à ces questionnements méritent d’être apportées par les conférenciers avant sans doute de passer à une autre étape aussi importante, qu’est l’exercice in- dispensable d’autocritique. Il nous faudra arriver, par-delà les ressentiments, à rétablir une jus- tice sociale, recréer à nouveau la cohésion intra et inter communau- taire. Cela passe certes par un pardon mutuel et sincère, mais également par la justice répara- trice.

Hon président de l’Assem- blée nationale

Honorable président du Sé- nat

Monsieur le Premier minis- tre

Mesdames et Messieurs, Si j’ai résolu de convoquer la conférence sur la paix, la récon- ciliation et le développement du Kasaï, c’est en conformité avec notre tradition politique, celle du règlement de nos différends sociopolitiques par le dialogue.

C’est bien dommage et triste qu’ici la voix de la raison n’ait prévalu qu’à posteriori. Pour autant, la finalité de cette confé- rence devrait rester ouverte à tou- tes les suggestions constructives sauf à blanchir les responsables des crimes graves, des massa- cres par décapitation de nom- breux innocents pour des moti- vations diverses, mais, à mon sens, inopérantes et qui ont cou- vert de honte l’ensemble de notre pays.

Point n’est besoin de rappe- ler que dans le passé l’espace du Kasaï avait commis les mêmes erreurs en 1959 jusqu’en 60. Et parce que la justice n’y était pas passée, ces erreurs se sont hé- las répétées aujourd’hui. Voilà pourquoi depuis le mois de mars de cette année, j’exige que jus- tice soit faite et qu’aucun crime commis ne reste impuni, qu’aucun responsable à des de- grés divers impliqué dans cette nouvelle tragédie ne soit épargné par la reddition des comptes.

A cet égard, saisissant l’op- portunité offerte par la tenue de cette conférence, je me dois de féliciter les tribunaux qui ont dé- buté des procès et d’encourager le pouvoir judiciaire dans son en- semble à se mobiliser davantage afin qu’avec l’appui de la police et de nos forces de sécurité et de la population, aucun auteur de crimes commis n’échappe à sa sanction.

Mesdames et Messieurs,

Tel paraît à mes yeux l’unique moyen efficace de dissuader et de décourager à l’avenir tous ceux qui ceux qui tenteront de poser les mêmes actes. En effet, nous devons tous intérioriser qu’il ne peut y avoir de paix ni de récon- ciliation véritables sans justice.

Aussi les erreurs commises çà et là dans la gestion du pouvoir coutumier doivent être corrigées sans délai par le gouvernement afin d’éviter que les indélicates- ses commises dans la mauvaise gouvernance de ce secteur ne servent encore de prétextes à d’autres conflits meurtriers.

Mesdames et Messieurs, Comment ne pas dénoncer cependant la duplicité et l’hypo- crisie de certains compatriotes, Organisations non gouvernemen- tales, confessionnelles ou inter- nationales qui, quoique ayant vécu sous leurs propres yeux cette tragédie, ayant été victimes par endroit, n’ont pas eu le cou- rage de dénoncer ses vrais auteurs ? Pourquoi ont-ils fait sciemment le choix de la désin- formation ? Répondre à la ques- tion, c’est aussi faire justice aux victimes. Que notre population qui, elle, par contre, s’est prise en charge en dénonçant publi- quement ces terroristes vendeurs de la mort, auprès des forces de l’ordre, en soutenant celles-ci tout au long de leur opération de ré- tablissement de la paix, soient aussi félicitées et remerciées. Et pour l’excellent travail abattu, ce jusqu’au sacrifice suprême, et qui nous permet de nous réunir ce jour-ci en toute quiétude, que tou- tes ces forces de défense reçoi- vent l’hommage de la nation.

Mesdames et Messieurs les conférenciers,

Parce que nous allons bien- tôt dépasser cette importante étape d’établissement des res-

ponsabilités et de réconciliation, l’autre étape restera fixée sur le développement des provinces concernées. Et je confirme que tous les projets entamés dans l’espace kasaïen et interrompus du fait de l’insécurité provoquée par la milice terroriste de triste mémoire, reprendront incessam- ment avec la même détermina- tion, avec la même ferveur et la même ambition que celles du départ. Et dans cette quête de paix, l’appui humanitaire du gou- vernement qui s’avère indispensa- ble, doit s’accélérer, surtout dans le domaine de la santé et de l’édu- cation, l’objectif final étant de re- mettre toute la population, et le plus rapidement, au travail et de garantir un bel avenir à nos en- fants.

Je réitère mon appel pressant fait au mois de juin de l’année passée, ici à Kananga, aux jeu- nes en âge requis à se faire enrô- ler massivement en vue de para- chever la première étape en cours de notre processus électoral. Les conditions de sécurité étant à ce jour assurées, que ceux de nos compatriotes qui avaient trouvé momentanément refuge dans les pays limitrophes, en raison des événements déplorés, puissent continuer à regagner leurs con- trées respectives afin de partici- per également à cet agenda po- litique national de grande impor- tance.

Le pacte de réconciliation que scelleront bientôt les filles et fils de l’espace représenté ici con- sacrera un nouveau départ pour l’espace kasaïen vers la conquête de la paix.

Mesdames et Messieurs, Sur ce je déclare ouverte la conférence sur la paix, la récon- ciliation et le développement de l’espace kasaïen. Que Dieu bé- nisse notre pays ! Je vous remer- cie !

Rapport final de la conférence sur la paix, la réconciliation et le développement dans l’espace kasaïen

Discours du président de la République, à l’ouverture de la Conférence sur la paix, la réconciliation

et le développement de l’espace Kasaï, tenue du 19 au 21 septembre 2017, à Kananga

Referenties

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