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(2)

GUERRES CIVILES

DB

L'AMÉRIQUE CENTRALE.

L'incohtT<ncp desassertionsdesdifférentsorganes

de

lapresse bel{;e,

con-

cernant lesjjiierres civiles

de rAmérique

centrale,

nrohlij^e à consi};ner ici quelquesdétails extraits

de

plusieurs pubiicaliuosofâcielleS|ijedirai lesévé-

acmcQis en peu de

inots.

11

y

a

eu

troisépoqiits

de guerre

civile

daos rÂœérique

centraledepuis sa séparation d'avec

TEsp^gne.

La première époque prend

naissanceàlaréunion

de

TÉtat

de Guatemala

avec )e

Mexique

au

commencement de

1822.Elle 6e teruiiueverslemilieu

de 1823;

sa

durée

est

de

dix-tiuit

mois

environ.

La

seconde

époque commence

après l'établissement

de

larépublique fédé- raleeu 1824,elle finiten 1826.

La

truisièniu

époque

datedeseffortsfaitspar quelques Étals, [xjnr

amener

ladissolution

de

lafédération,c'est-à-direversla fin

de

1837, jusqu eu 1839.

Cest

ce

qu'on

appelle

dans

le

pays

la

guerre de Morassan

et

de

Carrera.

Depuis mars

1839,le

pays

est

en

repos,ettout

semble

présager

que

ce re-

pos

se

protongera

indéftiitiiieiit»parce

que

la cause primitive

des

dtesensioiB

politiquesn*existe plus.

Vaocienne

eapluioerie générale

de Guatemala, formée depuis

trois siècles, se

composait de

provincesqui,originalremeni, avaient été

des

Etats

indépen-

dants^ habités

par des

peuples différents

de mœurs, de

caractèreet

de

langaf^e.

Bs

furent réunis sousla

domination

,

ou

plutôt

comprimés

sousle

joug

espa- gnol.II

y

avaitunité,

mais

l*unitéd'^asservissement.

Quand

vint

è

surgirla

première pensée dHndépendance an commencement du

siècleprésent,

on

vit

poindre en même temps

le

premier germe des

dissen- sions qui

ont depuis

déchirélepays.

Ce

n'étaitpas

comme Gentro-Américains

voulant se soustraire

au jong

espa- gnol,

que

ledésir

de

libertése6t jour;

mais comme

haliitarits

du

flonduras,

de Sai^alvador,

de*Costa-Rica,

de Guatemala ou de

Chiapa. L'anciensenti-

ment

national,

propre

à

chacun de

ces peuples,seréveillachez eux.S'ilsuni»

rent leurseifbrts alors, c'est qu'ilfallait

combattre

etchasser l'ennemi

com- mun

:

une

foiscette tâche accomplie,lesferments

de

discordeéclatèrent. Ainsi, quoiqu'il

y

eftt

unanimité de

désirset

de vœ»i

[loor l'indépendance, il n'y

Digrtizedby

Google

(3)

m COMPAGNIE BELGE DE 00IX)NISAT10N.

avaitpas uniformité, fusiond'intérêts; et c*estlà lacausefécoodaale de^toutes les (guerres intestines

de

cep.iys.

Mon

intentionn'estpas

de

faireThistoire

de

ces(^uirrrs.mais d'en indiquer

seulement

lecaratlère,afin

de

mettrelepublic

en

élat

de

juger,d'après leur principeoriginel,s'il

y

a,

ou

non,possibflité

de

lesvoir se renouveler.11suffira

pour

celad'en esquisser

rapidement

lesprincipauxévénements.

PreiMière é|MK|ue* — Cîuerre occaslomiée par 1» rëimioM mu niexlqiie*

Il

y a presque

tonjoars,

dans

lesrévolutions

du genre de

celle

descoUmiea

espagnoles,

deux

puissancea motrices,

dont

les effortsseréunissent

un moment»

tout

en tendant à des buts

séparés.

La première

,e*est

Tambition de quelques bommes

qui veulent se créer

des

positions personnelles.

La

seconde,c'estTintérèt etledésir

de

la

masse du

peuple, stimulés

par

les

événements.

La

fiorcedes choses produitleplus

souvent

ceteffet,

que

ta

première de

ces puissances

diri^

la

seconde, dont

lebutestalorsplus

ou moins manqué, ce qui

fait naître

une

cause

permanente

d'opposition.

Quand

les

Espagnols

furent chassés

du

continent américain,ilfallut

songer à

réédifieraprès avoir démoli. Alorss'élevalaquestion

de

la

réunion au Mexi-

que.CTestici

que Fambition

personnelle

d'un

petit

nombre d'hommes dans

les différents Etats, etprinripalement

à Guatemala, amena on

résultatcontraire

au vœu du

plus

grand nombre.

Cetip réunion,

obtenue par

surprise,

consommée malgré

l'opposition

de

quelques provinces, fitéclater celte prerTiière [guerre civilequi, sans avoir

eu un

foyerunique', .'>ausavoiraajuis àauLuiir tpDiiip

un développement

bien sérieux,s'est

cependant

prolongée, paricttct iiièmc

du

principe originel

dont

j'aiparlé,jusqu'aprèsla

durée éphémère de rempire

d'Iturbide.Étouffée

au-

* jourd'hui sur

un

point,ellerenaissaitle

lendemain

sur

un

autre. Les différentes

phases de

cette

guerre

n'ont jamais eu

de

liaison,parcequ'ellesprenaient leur source

dans

désintérêts divers

de

plusieurs provinces, tendantà

une

disloca- tion. Sembliible^acesluctiidies

mal

éttinls,auxquels tout aliment

na

pasété enlevé,

ou

voyaitdeloinen loin,

au moindre

souffledesintérêtsprovinciaux froissés,l'incendiereparaître,grandir,

pour

s'apaiser

de nouveau,

etserallu-

mer

ensuite plustard sur

un

autre point.

Le peu de

gravité

des

ftitsparticuliers

de

ces

guerres a

contribué

à

les

pro-

longer.

On

croyait trop

généralement que

leconflitcesserait

de lui-même

ftiuto

de mofeos

matériels

pour

Tentretenir:

on ne

jugeait

pas

nécessaire

de

fiiire

oc grands

efforts

pour en amener

lafin.

Site

gouvernement

centralavait

eu

plus

de

force,

d

Torganisalionmilitaire

DigitizodbyC<.jv.'.ic

(4)

BAPPOirr UB M. DB PUYDT.

117

avait été mieui entendue,

et l'année mieiit dirigée,peat*ttre serait-on

par*

wtÊÈia

à

étouffier les

germes mêmes de

ces dissensionset

à

consolider

Tunion en*

tre toutes

lesprofinces:

mais

ces

moyens ayant manqué au

pouvoir supérieur»

la

diseoloïkm de

laftdératîon

a

dftêtrelasuiteinéYitable

d*un gouvernement trop

faible.

San-Salvador

est la

première

ville

ropposilion devintflagrante*

Les

parti-

«ans de Tindépendance

s'armèrent:

on numnaa un chef de

troupes qui fut

en BDème tempe

chef d'un

gouvernement

séparé.

Le chef de

l'État

de Guatemala, don Gavino

Gainza, voulantétouffer cette îa-

surrection à

sanaissance,

donna

ordre au colonel

Abos

Fadilia

de marcher

con- tre

San-Salvador

avecla{garnison

de

Sonsonate;

une

rencontre entrelestrou-

pes des deux

p^jrtis etitlieu h

U

/iaciendad'Espinal,iiQiiioiïi

de Smià-Aunà, où

Padillafutmis

en

déroute.

Ce combat.

!e

premier où

lesanj;rrntro-amcTicainfutversé

parlesCentro- Américains eux-mêmes,

est

peu

importatii,mais

U

eotraioa

une

série

d

événe-

ments dont

le

pays

eut

longtemps

à souffrir.

«Este

comt)aie(dit

Marurc, dans

son Histoire

des

révolutions) fueelpri-

«mer que

sedioentra tropas

de Guatemala

y San-Salvador:insignificante

y de

«ningun

importancia por si

mismo,pero muy

reiiiarcable

en

nostralustoria,

«porque enel campo

delEspinal

quedo sembrada

lasemilla

de

la(juerra civil.»

Une

nouvelle colonne

de

troupes

de

Guatemala,

commandée

parlecolonel

Arzu, attaqua San-Salvador

le

3

juin

1822

;ellefut

également mise dans une déroute

complète.

Cependant

cetteaffure n'occasionna pas

une grande

perte,

malgré

la

durée de

Tattaque et Topiniàtreté

de

ladéfense,ainsi

qu'on

levolt

par

les

aonales dn

temps.

Despues de nueve haras de un aiague

nuijr

Men

sosienido,

y en que

(a petdida por unay otra parte fue de muy poca consideradon, Jrzu tauo que emprender su reUrada,

etc.

Aprtela

définied'Arzu,

Tempereurlturbide envoya

legénéralFillsolaavec

une

division

mexicaine pour

apaisertouslestroubles:plusieurs

escarmouches

s'ensuivirent;laprincipaleest celle

du 14

janvier

1823, en gae

salio

graves mente herido

et

coronel nn^Usano Êiiranda,y perecieron de veinte a

treinia salvadorenos,

Ëafin

,le 7 février, Filisola livra

combat aox

habitants

de

San-Salvador sous les

murs de

leurville,

ilentra

deux

jours après.

Une

capitulation

compléta

lasoumission des insurgésle

21 du même

mois.

Ce premier

acte

de

la

guerre

a

duré un an;

il

ne

futpasleseuloccasionnépar tedécret

de

réunion

au

Mexique.

Vers

le

inôme

temps, des contestationss^élevèrent

dans

l'état

de

IN icara,;iia entreles villes

de Léon

etde

Grenade,

parsuite

de

lanouvelle division

du

ter- ritoire,qui mettaitlesintérêts

de

ces

deux

villesen opposiiion.

Deç baudet de

parti;iau8,dc1,000

hommes

cuviroa

cUacuue,

se luireut

eu

Digitizedby

Google

(5)

lis GOMPAGMW BBÊM Di COMmàttm.

caiBiM^ne

:après

me

lotteiDdgiiIflftiite,lesLéoniens, repoussésparles

d

i

éa»

' diens,se

retirèreotCeC éféoemem

se

(Uma

le

ISKf

rier

MIS,

et n*e«tpas

é*M^

trèssuites.

Une

autre scène

de

ce

genre

se passaitversleniHIcu

de 1838

datts

rdMC de

CSoftia-Rica,sousles

mêmes

influencesd'opposition, et toiiiours

dane

le

M

d*ttneséparationd'intérêtsentrelesprovinces.

San^ose,

capitale

de

l*Etat,tenait

pour

IMndépendaiiee

aMue, Carêagê pour

l'empereur.

Le 5

avril,il

y eut

entrelesbabitants

de

eesvilles

un combat

assez sérieui

dans

laplainedes

Lagunes;

les

Indépendants

furentvainqueurs.

Ces événements

auraient

pu

devenir plus

gra

ve9,

mais

l'uniiMi

avee

le

Meiique ayant

été

rompue,

la

guerre

civilequ'elleavait enfantée cessa partout.

Les

Étatsde l'Amériquecentrale,constitués

en

république,

ne

parvinrent pas

cependant

àjouir inirnédialemcntd'un repos complet. I.esraisons

qm

avaient porlé plusieurs provinces àrepousserla doininalion mexicaine cessaient àia vérité:

avecla

séparation,rllfînedevaicrit[iltisexercer d'influence;

mms

les sentiments

de

nafionaliié, p;irlicnliers à

chaque

État

de

lafédération,avaient poussé

de nouveaux germes

deptiisleuraffranchissement

de TEspagne. Ce que chacun

désiraitavanttout, c'était

de

redevenir

soi-même.

Ilrésulta

de

cesdisf)ositions

un mécontentement sourd dans

plosieurs

pro-

vinces, qui devait

un peu

plustôt

ou un peu

plus tard se manifester

d une ma-

nièreéclatante.

Ce mécontentement

futmish[^roùtparlesparlisan^

de

TEspa^jne,

en

petit

nombre

àlavérité,

mais

exilant

dans

quelqueslocalités,

ils cherchaient

à

se fairedes adhérents.

Ainsi,par exemple,

pendant que

ie

congrès

fédérals^occupait

de

poserles bases

de

laconstitution,

une

sédition militaireéclata

è Guaiemali

le

14 eepten*

bre 18S5, deuxième

anniversaire

de

ladéclaration

dlndépeodaëee

:allaétait dirigéeparlegénéral Ariza,

lu nom de

la

couronne

d*ISspagne.

Un

pareilattentat excita

une

indignationgénérale: cliaettflnuMiaaes nnitNb, fondés

ou non, de méceotentemeot

particulier,et

de

toutes

pnts on

se dispo- sait

à

voler

au

secours

de

la capitale,lorsqu'on apprit«fue lasédition avilCélé étouffiéesans

grande

effusion

de sang

,et lesfauteurs

du

désordre punis.

En 18â6, un

réfugiécolombien,le

colood Zamora,

tenta,

è son

tour,

d*apé*

rer

un soulèvement ayant

le

même

but,

dans

llttat

de

Oo6ta-Riea$11fÉt arrtté et

immédiatemeot

Ibsillé.

A

ces

deux

faits,

d\in

caractèreàpart,

H

ftintajouterlereDonveileiiieBt

des

troubles

de Léon

et

de Grenade, oû des

partisorganisés militairement,les

uns en

faveur

d'une

séparation

des

Btats,lesantres

en bveur de

la

fiédMiui, ane-

i^idui^cdby

Google

(6)

lumHit uA

II.

M mot. m

lièrent

quelques

conflits

de peu

d'importance.

Le

généralArzu,àlatète

de 600 hommes du

Salvador,pacifiaenfincetteprovince,quelques

mois

aprèsle

commencement

des dissensions

dont

elleavaitétélethéâtre.

Comme

dérnferfiift

de

cettepériode,

ndûs

devottsibefttkMIDeir

U$

débits

entre

le firëMdènt

de

larépubliqôe et

le<^f de Kut dé éuatemala.

Ces débats

prouvent, parlescauses<}uile$oat produila et tes drcorâtanises

qui

les

ont accompagnés

,

que

le

gouvernement

centralétaitplutôt eonsfdért

comme un

obstacle

àu

bien

do pays que ooinnlennesoiine

d*avantageè.Ils

du- rèreût pthi

d'un an,et,

de même que

toutesléscontestations

de ce

genre, océâ-

siodèrent deS

contfitssanglants.

Deui

combats, «itrélestroupesfiSdéraleset les ti^lipes

de

l*fttat

de Guatemala,

fbrentlivrés

dans

lecoûtant

i8S6.

Dans Tun,

lestroupes

de Guatemala,

souslesordres

de

Piersôn, liedtenant*

eolottel français, défirent leurs adversairesàSatcaza,

prèsdèQue.saltenangô,

aviic

une

perte

dé 40 Hommes

tant tués

que

blessés

(pon perdida de nuis de cttarenta homhres entre heridos y muer^os).

Dâns

l'autre,Plerson futsurprix;parurle

embuscade dans

linemai'cbe forcée sur

Malacatan;

sa troupe ayantété entièrement dispersée, il

dut luî-mème prendre

la fuite,ce qui

mit

fin

au

conflit

Dans

cetteaffaireil

y

eiit

12 morts

et

5

blessés.

Doce muertosy cinco heridos qaedaron en

el

sîth delataque

sin

que

el

vencedon hubiera tenido

la

mas pequena perdida.

Toutes

lesséditionsétantapaisées, etlepouvoir

du

président

de

laréf>ubli-

que

rafFernli,oïlcélébra,lé

16 novembre^

à

Guatemala, dans une

fôtépublique, letrioaiphe

de

lafédération.

XroiAièiiae éipeqiae* — SlaHMlutiM de 1» fédéraiima.

t>îx

àhnées

s'écoulèrent,sinon

dans une

paixprofonde,

au moins

saus desor- dres et

sans guerre

civile.Ilsemblait

que

touslespartis s^étaient

entendus pour

laisser ail

temps

et

I

reipériencelesoin

de

justifier oïl

coadamnei*

leurs pria- cipës fespectin.L'onioii

des

fitatsétant

consommée, on

voulait

en

attendre

quelques

résuttats,

avant de juger son

bien

on son

mal.CTétalt

on

essai

qal

de- vait

décider

définitivementlaqiiestitin.

Dans

cetintervalle,

beaucoup de

fautes forenteominisesjiariè

gouvernè-

ittfedtëébtral.

Les

meiiufèsd*iftlérêtgénéral^ oâles

dont

iér&niltat

ne

pouvait êtreimâiédiateîlifintétdirectement

Spprédé ^r aucun

État

en

particulier, biéfa qd'cllés éitigèàésent leôônooiirs dessacrifiées

de

tous, venaient

â

tout instantrenouvelerle

mécontentement mal

éteintdes provinces;ét le

gouver- nement

fédéral,

au

lieu

de médager

lessusceptibilités,

ne

faisait

que

lest^es- âer

de

plus

en

|)lus.

Chaque

acte

de

cette espèceétait

pour

ainsidireenregis>

tré, etleuraccumulation devait

un ym- ou

Tautrefaireexplosion.

L'eipériéQce

gooTemementale

sefaisait^ettouslesJours

«m

acquérait

k

Digitlzedby

Google

(7)

120

COMPAGNIE BELGE DE GOLONISATIODI.

convictionqu'elledevait conduire à

une

nouvelle révolution.Si rAmériqiie centraleavaitétéplusavancée dans!apratiquedes

mouvements

etvariations politiques, elle aurait

pu

opérerlesrétbrmes

dont

lanéressiié.spliémontraità

chaque

instant,sans

buuleversement

etsanseffusionde sang. Mais

avec

les éléments qui conipusentsipopulation,cela étaitimpossible.

Le moment

n'est pas

venu où un

accordparfaitpuisse dirigerles affaires,

où une

fédérationsoit praticable.

Cependant

le

gouvernement

fédéral,sans cesse

en

conflitavecles j^ouver-

nements

particuliers

de chaque

État,devenait

un

onsucleà I

harmonie.

S'il avait continué àexisterquelques années

de

plus,ilauraiteu

pour

résultatde mettreles

armes

àla

main

à toutle

monde.

Ilfollait

donc

qu'il

succombât de- vant

laforcedeBcireoiutaDces et

natérét du

plus

grand nombre. Gela

n*a

pu

avoirlien

malheureusement

qu'après

une

lutteplus

ou moins

vive et

prolongé Dès

1827,leprésident

de

larépublique, rencontrant

de

plus

en

plus des entraves

à

Teiéeutlon

de

telle

ou

telle

mesure souvent

impolitique,

dont

les

gOBvememcnts

particuliers

de chaque

£iat

ne comprenaient pas

l'utilité,réso- lut

de ks

convaincre parlaforce,et dirigea

des

troupes tantôt sur

on

point

,

tantôt sur

un

autre.11n*y avaitpas

de combats

,

mais de

Toppression et quel-

ques

résistancespartielles,coosidérées

comme

rébellion

à

Tautorité.

Les gouvernements

particuliers,à.leurtour,se

mirent en mesure

d^<^poaer laforceé'ilaforce,et

Guatemala donna Texemple.

Raphaël

Carrera,

jeune

officierplein d'ardeuret

de

patriotisme, quis^était distingué

dans

quelques-unes

de

cesrésistancespartieUeS) fut

mis

àlatète

des

troupes

de

l'état

de Guatemala

;lafyuerreavecMorassan, président

de

la

répu«

bliquefédérale,devintsonaffairepersonnelle:

de

là,la

dénomination de guerre de Morassan

et

de Carrera.

Les chambres

deplusieursKf;itsseréunirentetdéclarèrentlanécessité

de

dissoudrelafédération;larésislancedès ce

moment

devintk'j;ale.L'inâuence

de

quelques

hommes

ralentir

cependant

Télan, etretardal'événement qui de- vaitarriver; cen'ét.iit

puisqu'une

question

de

temps. Mais

dans

l'intervalle, lespartis

armés

s'étaient

de nouveau mis en campagne;

le

sang recommença

à couler.

Carreraet

Moraââan

,touràtourvainqueursetvaincus, tinrentlasolution

en

suspens

pendant

plusd'une année.

Il

y

eut

un combat

assezsérieux àX

Antigua, un

autre à

AinatiUaa

, de

chaque

côtélespertes s'élevèrent

de 15 à 20 hommes

tanttués

que

blessés.

Enfin une

dernière afbire,celle

dn 19 mars 1839

,

dédda

tout.

Morassan

,

vaincu, seretira

en pays

étranger,et ladissolution

de

lafédération, déjà

pro- noncée

par

un congrès

réuni

à

ceteffet,fut

consommée.

Dans

ce dernier comt»at,le plussanglant

de

touteslesguerres,

Carrera commandait une armée

d'environ

1500 hommes,

et

Morassan au

plus

800 hommes.

L*aflàire

dura deux

heures, sousles

murs mêmes de Guatemala.

Digitizedby

Google

(8)

RAPPORT DK M. DE PUYDT. m

Soixante

hommes

restèrent surte

diamp de

bataille,etlestroupci«ieGarreni entrèrent

dans

lacapitale.

Vom

quellesfurentlesguerres eivUes

de TAmérique

centrale*

Si

Ton

additionnelesannées

pendant

lesquelleslesdissensionspolitiques

de TAmérique

cenfral**ontmis,

de temps

àautre,les

armes

à la

maui aux

parti- sansdes diHerenissystèmes

de

fjouveruemcnt,

on

iruuve

uae durée

tolale

de

siiannées,

dont

quatre depuis 1822iusqu'ùla fin

de

1826,et

deux de 1837

à 1839.^Iaiï> sil'onsuitavec

un peu

d'aitentioula

marche

des

événements

mili- taires,

on

estsurprisdelacourtedurée

de chacun

d'euxet

du peu

d'importauce de forces

employées de

part etd'autre.

L'armée

la pluscon.sidérablequiait tenula

campagne dans

cet intervalle eslcelle

du

généralFilisola.

Quand

elle estentrée à

Guatemala

le12iuiQ

1822

,

ellese

composait

d'un

peu

plus

de 600 bommes. Ce nombre

tatporté

i

3,000

hommes pendant

les

op^ations

contre San-Salvador,

par

ra4iooe(ioB

des

troupes

de Sonsooace

et d'autresdétachements.

Les

forées

de

Sau-Salvador n*ont

jamais

dépassé

1S0O hommes*

Dans

la

guerre du Nicar^a

,les partisquiont

tenu

la

campagne pendant

quelque

temps

s*élevaient

en maximum à 1,000 hommes.

Arixa»

Arai

etPierson n^oot jamais

commandé de détachements de

plus

de

M hommes

chacun.

Les armées

souslesordres

de Morassan

et

Carrera

sont

également

restéea toujours au-dessous

de 1500 bommes.

Ces bandes, mal

équipées,

mal armées, manquant souvent de

munitions,

ne

pouvaient sefaire

grand mal

:aussi les affaires lesplus sanglantesn'ont*

dies pas

eu un

résultatqui dépassât

GO hommes

tanttués

que

blessés.

Aujourd'hui encore,siTÉtat

de Guatemala

étaitobligé

de

mettre

de grandes

forces sur pied, il

ne

pourrait pas porter

son armée

à plus

de 2,500

à 3,000

hommes,

parce

que

larépublique

ne

possède

que 3,000

fusils,

dont un

tiersseulement peutêtreconsidéré

comme en

étatdeservir.

Dans aucune

des rencontreseti

campagne

il n'y a eud';?rtillerie

employée,

le

peu de

pitres qui existent

dans

lepays n'étant pasmitlnlfs.

Ce

n'est

que

danslesdéfenses

de

villestelles

que

San-Salvadar

ou

Gii-uade

qu on

a

pu

se servird'artillerie.

On

cite,

comme une

chose

remarquable dans

l'attaque

de

Sau Salvador par

Arzu,

letfel

d une couleuvrine

placée

dans

la rue princi- pale,etqui arrêta

pendant

plusîeuresheuresles

eftos

desassaillants.

Considérantlesguerres

de rAmérique

centrale

dans

leurs résultats

immé-

diats,

on ne

peut s'empêcherd'êtreiiappé

de

Texagéraiionavtclaiiuelle

on

acalculé lesdésastresqu'ellesont

pu

occnsionuer. II n'a peul-(Hre pas péri

600 hommes

dans"lesdifféienles reiicoiures qui oui eulieu, et

cependant

Digitizedby

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(9)

112 œMPAGNlË BELGE DE COLONISATION.

besnedOp de pemones

se figurentqu'ellesont

être

une

cause

de

défiopu- lation

,parcequ'ellesjugent ces

événements

avec des préjugés européens, et

qnmn mots armées, baieUUes,

siège, se rattacbent des idées fortloin

de

laréalité.

Considéivuirles

mêmes

{guerres sousle rapport des causes qui ontpro- duites,

on

peutdire avec

quelque

probabilité qu'elles

ne

se ienuuveiieront plus. I,esÉtats, aujourd'hui, restent entièrement

indépendants

les

uns

des autres:ilsn'ont pasfiemotifs

de

rivalité. Sijamaisilvient à naîtreentre

eux un

intérêt

commun,

loin

que

cela[niissenuire àla

bonne harmonie

,cesera,

ilfaut l'espérer,le

moyen

lepluspropre à

amener une

fusion

pour

le

momeot

inutile etimpossible.

m LA DfiRmËKE EXPÉDITION BB MORASftAil.

AVttIt

à^ea

finit*sor cet objet,

nous avons

quelques

mots à

diresurtadet*- nîèlw

ekpUition de Morassan

,et,

comme

Ici

nods sommes en désaccord avec une

assertion

de M. rKint

h laquelle

on psntt

âToi^ attribué

un

sens

qn'dte

n'a pas,

nous

édahrcfroiis laquestion

par Texposé des

fiiits.

Lorsque

lestinq

républiquesde

rAinértque centrale se décidtrént^

èn ifâSi à rompre Jeur

pacte d*union,legénéral

Morassan,

président

de

laftdératiOD^

essaya

de

s'opposer

au

décret

de

dissolution.

U

se croyaitsftr

de Tappni

et

du

coneottr^

de

Tarniée,

dont H

étaitleehéf,

mais

11se

trompa;

sespartisans,

en

troppetit

nombre, oe parent

lesoutenir,etttfbtetilé.

Atoélit

depnis

troisans,legénéral

Moraisan a reparu

sorleterritoirè

de TÂmérique

centrale:

U a débarqué

près

de Léon

,fitat

de Nicaragna, dans

les derniers jours

de

jAlivier

N*ayant

trouvé

dans

cette province

aucune sympathie pour

sacause,ilà'estretiréaprès huit

ou

dix jours

de

vaines ten- tatives.

Le 17

féVriérsuivant,Ila

débarqué au

port

de VUnion,

État

de San-

Salvador,

accompagné de 60

ofBciers

colombiens

etpéruviens,

parmi

lesqttéb se trouvaitlecolonel

Saget,

aucienmilitaire firançais.

Deux

jours aprèsson

débarquement,

legénéral

Morassan

seportasur

iGn- sonate,

à

60

lieues

de Guatemala

età

3

lieues

du

port

ilavait

donné

rendez-

vous

à quelques personnes aveclesquellesildevait s'entendre

pour

orf;nni<;rr l'Insurrection.Là,des débatss'élevèrentsurlaquestionde«?officiersétrangers

formant

l'entourafîe

de

Mora''fi^n,etdont la pié<;enrf[loriait1

ombrage aux

nationaiîx;

on

saigrit

de

partetd'autre,et

on

susépara sans résultat.

Mo-

rassan s'étant convaincu, après quelque.H jours passéssur ia côte,

que son

parti n'avaitpas d'influence,s'embarqua

au

port d'Acajutla verslemilieu

de

mars. Ainsitinitcettetentative

mal combinée,

etqui,selon foute

apparence;

n'avait

dans aucun

cas

des

chancessuftisautes

de

réussite.

Morassan manqua

Dlgitizedby

Google

(10)

RAPPORT DE M. DE POTOt.

f

23 de

lact

en

blessantlasusceptibilitédes Salvadoriens; ildevait coimaltre leur espritnationaletn'auraitpa^i

êù

recourirùdesofficieraétraogers

pour com- mander

lesbande?; qu'il espéraitpouvoirréunir.

Cependant

l'alarmes'était

répandue dans Guatemala

dèsU;

otmimencement

de février,etle{gouvernement, craignant que,

de

l'État

de

Salvador,

dans

le cas

d'un

succès

quelcomiue, Morassan ne

songeâtàpasser lafrontière

pour

envahir le territoire

de

larépublique, s'empressa

de

prendre des

mesures vigoureuses pour

lerepousser.

Un

décretde l'assembléelégislative autorisale général

Carrera

à faire

une

levéeextraordinaire

de 1200 hommes, pour

porter l'armée

d 2,000 hommes; une somme de 40,000

piastres Futmise

à

ladispoaUton

du général

pottrlasolde

de

«es troupes.

Ces

préparatifiise

Breni da 1&

flfivrier

au 8 mars, jour

oft legénéral

Carrera

INirtit

de

la capitale,

à

la léie

d'une

colonne

de

IfiOO

hommes

,

pour

se

rendre à SanfùhJimû, à deui

Journées

de marche de San-SaWador. On

croyait atora.

que Morassan

s*éiaitportésur cetteville,etl'intention

do

général

Carrera

Âail

de défendre

leterritoiresurles

bords du Rio de la Paz,

qui

en forme

lalimite.

En

arrivantè

Santt-Aona,

ilapprttle

rembarquement de Morassan

etse

décida immédiatement à

revenir

à Guatemala.

Les

nouvelles levées(tarent licenciées te

SO

avril,et

Tarmée

réduite

au mi- Bimiim de SOO hommes

environ.

Nous avons

ététémoins

de

ces divers

événements,

et

nous avons pu juger

Teffet qu'ilsproduiraientsurl'espritpublic.

1^

général

Morassan

a des partisans

dans Guatemala

,

mais

ilsappartiennent presque tousà cette classe

de

lasociétéquine

prend aucune

partactive

dans

lesrévolutions populaires;ilefït

donc

f;illu,

pour

qu'il trouvât de l'appui danslacapitale,

qn une

partiedestroupes pùtêtre

gagnée

parl'intluencc

de

CCS

hommes,

etrien n'était

moins

possiblequ'une semblabledéfection.

La ma-

jeurepartie de\a[)o[in'ation restaitindifférenteau niouveuieutetsemblait

en

attendrel'issue

pom

serans^er

du

parti

du

plusfort.

Lesaffairesi;oiiimerciciIesiiunt pasété

interrompues un

seulinstant

dans

cet intervallede

deux

noisenviron;et,horsla ville

de Guatemala, où

arri- vatentcliaquejourlesnouvellesles pluscontradictoires

de Sansonate

et de SsD-Salvador,

ou

nes'est jiuèrc occupé

daas

le

pays de

iapréseucc

de

.Mo- rassan surleterritoire

de rAïuériquc

centrale.

Quant aux

afl^ircsadministratives,elles

ne

sesont ressenties

en aucune ma-

nière

dea événements

actuelsni

de

réventualitéd^iine{juerre; c*est

pendant que

Carrera marchaitsur

Santa^Anna

avec sa troupe,

que

la

commission,

chargée

de

réglerlesoonditioos

du

contratd'acquisition

de Santo-thomas,

s*occupait

avec nous de Itomen du

projet.

Cest

aussi

dans

le

même temps que

le

nouveau

consol

de

Franee,

M. Hnet,

se fendit

à

San-Salvador

pour reprendre

te service

des mains de son

prédécesseur etfairetransporter ses archives

h

6attemala.

Dlgltlzedby

Google

(11)

124

COMPAGNIE BELGE DE COLONISATION.

Enfin,si

de temps

àautre,

dans

lesconversations intimes,

on

nes'était

pas

entretenu

de Morassan

et

de

ses

marches

et

contremarches supposées, per- sonne ne

se serait

douté de Timminence de

certains

événements

possibles.

Tels sontles faitsqu'on voudraitfairepasser

pour une guerre

civile

ou na-

tionale,

peu importe

le

nom;

telleestcetterévolution

lesadversaires n'ont pas été

en

présence,et

pas

un

seul

coup de

fusiln'aététiré.

Ces événements

nese lient

en

rienau

changement survenu dans

laprési-

dence de

larépublique

de Guatemala du 12 au 15 mai

dernier,qui n'a été

,

comme nous

l'avonsdit,

qu'une

démissionet

une

réélection.

La

république

de Guatemala,

ainsi

que

toutescelles

de

l'Union, a toujours

eu

son

gouvernement

en propre.

La

dissolution

de

cette

Union,

arrivée

en

1839, alaissé

chacun de

ces

gouvernements

intacts,

seulement

le districtfédéral a étésupprimé.

, ,

.

;

Le

colonelR.

DE PcYWT.

CARRERA ET MORASSAN.

i":

La

publication desdifférents rapports

de

la

commission

d'exploration

de

l'Amérique centrale vient

de

soulever,

dans

plusieurs

journaux

,

des

discus- sions assez vives surlesprojets

de

la

Compagnie

belge

de

colonisation.

Toutes

les

grandes

questions d'industrie,

de commerce,

d'agriculture,

de topogra-

phiequ'elle

renferme,

sont

devenues

autant

de

thèses àcontroverse

sur

les- quelles

chacun

s'exerce,affirme

ou

nie,suivantlesdoctrinesquiluisont fami- lières.

Cette préoccupationd'intérêts

purement

matériels,et

dont nous ne voulons

pas contester

Timportance

,a laisséderrièreelle

un

pointqui devait

marcher de

pair.

On

aparlé

de

lasituation

commerciale de

lacolonie future,et l'on s'esttu surlesconditionsmorales

dans

lesquelles ellesetrouverait placée;

on

a

posé

le chiffredes projetset des pertes,

compté

lessurons

de

cochenille

ou

d'indigo qu'ellepourrait fournir, précisélanatureetle

nombre

des

marchandises

qu'elle absorberait,et l'on

ne

s'est

guère

soucié

de

savoir quelles seraientlesgaranties réellesassurées

aux

habitudesparticulières

que nos

colons porteraient

avec eux

et

aux

croyances religieuses qui leur sont chères. C'estlà

cependant un

côté

de

laquestionqu'il

importe

d'éclairer,etd'oùle sort

de

lacolonie

dépend

tout autant

que

des combinaisons mercantiles auxquelles

on

s'attache;carcelles-ci seraient

évidemment

bornées

dans

leur essor,lejour

le

calme

et l'ordre,qui leursont nécessaires,cesseraient

de

lesprotéger et d'êtreplacées

avec

elles souslesgarantiespolitiques et religieuses

que

nos populations aiment à retrou- ver autourd'elles.Quelleestdonc, sous cedouble rapport,lasituation

du gou- vernement de Guatemala

?Seslois,sestraditions et les

hommes

quiles

compo-

sent,consliluent-ils

un

ordre

de

choses souslequellapropriétéetlufamille

Digitize... ,..oogle

I

(12)

GARRBRA CT M0RAS8AN. 11

puissent être sAreOMflt placées?

La

réponse à ces questions se trouve

dans Tap-

pr(<ciatioiid*iin

kqI homme, 4a chef

actuel

du gouTeroement guatémalien, du géaânl Carrera

,qni,

réramtnt en

loitonte1«

paitnneedn pays

,estappelé

i donner I

ses destinéeslecaractèreqniloiestpropre.

Un

journal

pobUait récemment

la

biographie de

Carrera.

Bien

qn^dle

ne donne pas une

notion toujours exacte

des événements, eUe

suffit

cependant à r^pprédation d*an

caractère

dont

l^éloigoement

nous dérobe

d*alliears les

nuances

inthnes,et

ne

laisse

à

découvert

que

les

grands

traitsetles

détermina^

tionséclatantes.

Les

révolutions

de l'Amérique

centralesont récentes,

mais

bienqu'elles n'aient éclaté qu'après

raccomplissement des

nôtres,

on peut

direqu'elles

en dérivent

et qu'ellessontlesdernières convulsions

de

ce

grand mouvement

d'idées qui bouleversale

monde

européen.

Sous des

prétextesdiffiârcnts,

dans des

occasions diverses,ce sont toujoursles

mêmes

causesqu'on retrouve,ten-

dant

vers

des

résultats pareils; c'est1esprit

d'indépendance

luttantcontrel'au- torité,etse

perdant dans

ledésordre

même

qu'ilenfante.

La

conchisionmorale,inévitable,

de

touteslesagitationstumultueuses,c'est

pour

lespeuples

un grand

ertroi

de

laconfusionqu'ilsontje?éeautour d'eux,

un

besoin pressant d'ordreet

de

paix, etlanécessité

de

réédifierles

rumes mêmes qu

ilsontlaites.11estdeslioinniesmervciIltuK

que

laProvidence enfante alors

pour

ces circonstancessolennelles;

nous avons

eulesnôtres,rAraérique centralea

chercherlesien,et peut-êtreVa-t-ellerencontré

dans Tbommc qui

tend à la

dominer aiyourd

hui,et quitire

du moins

des circonstances

étranges

qui Vont

amené une

valeur exceptionnelle.

La

proclamation

de

l'indépendance

de

l'Amérique centrale eut

pour premier

résultat

de

livrer lesvainqueursà riucertiiudc des

moyens

propres àutiliser laYîetoire.

On

avaitétéù

peu

prés d'accord

dans

les

moments de

conspiration et

de

latte,

on

fht

éHmd

lorsquelejour

de

l'ordreet

de

taréorganisation Ait

^eno. Ge

fut

un nouveau

sqjet

de guerre

aprèscelle

qu'on

venait d'accomplir;

car

c'est lesort

des

révolutions

de

produire aprèselles

des événements

quiles

doublent. Les uns

,

prenant au

sârieux et

dans

toute leur

étendue

lesprincipes

d'indépendance dont

ilss'étaient

mspirés

,voulaient,dèsle

premier

jour,

en obtenir

les

conséquences

lesplus avancées, et

pour

n'avoir

pas

avecle

régime déchu

les

moindres

rapports d'idées

ou de mots,

ils

condamnaient

toutsys-

tème de

centralisation

des

£lats

au proât d'une

ftdération

modelée sur

celle

des

ttats-Unis;

ce

forentlesradicaux.

Les

autres, qui n'avaient

vu dans

le

mouvement

révolutionnaire auquelils avaient aidé

que

l'affranchissementd'uneautorité métropolitaine,avaient réservé touslesprincipes politiquesetsociauxqu'ilssavaientêtreidentiques

à

tanature

même du pays

et qu'ilsn'avaient jamais

voulu mettre en

question;

ce

furentlescentralisateurs,

ou

,

pour mieux

dire, cette classe éclairée

de

toute société qui,

dans

les

grandes

catastrophessociales,

emporte

et sauve,

dans

les

Digitizedby

Google

(13)

QOMPAGBAK B8ti2B SB (mmktm.

plis

de «Ml manteau

,les

grands

principea

d*«dre, de

propdéft^^dsi hafliff,

de Mli^on

«qu'ellerestilue

oonmie un dépôt

lacrt

Mappé p^

ses aotet

an

loreura des tempêtes.

La

question futainsi

nettement posée,

etles fiUts

qui

lainduiaiceDt,quelle qu'ait

pu

être leur

ètnngcté

,

ne

sauraientla

hm perdra de

vue.

Cest

,

en apparence

«

une

lutte

engagée sur deux formes de gonvenHmBt opposées

; c'est

f^Uemcnt an fond

leprincipe

de

dêsorganiiatioa

on Cind^^dauffe»

d*anarel)iie socialeet religieuse,

mis en

présence

du

principe contiaîne.

les

évé-

nements

le

prouvèr^ de

reste,etles

bommes qui y

participeraiteiplt^pi^

rent

suffisamment

la nature

de

leur

caine par

le caractère

de

leortœiiraes*

Au

milieu.d'euxet

de

latourbe

que

toute agitation soulève, Moraïaaik al

Carrera

se dessinent seulsetrésuiitentfidèlement

en eux» dans

leurs entra- prise s

aux

jours

de

victoire

,

par

leur

manière

d'en user ^ le»

vériiaUea ten- dances de

leurparti.

La

fédérationétait sortievictorieuse

des

discoaaions théoriqMCSqui

s'eig^

gèrent

aprèslachute

de

la

domination

espagnole;

soutenue

parles

boaunes

d'action qui prévalaient

encore

,elle fut installéepar

eux au mépris de^esprits calmes

etexpérimentés

dont

lejourn'était pns encore venu. Ilssignalèrent lesincompatibilitésmatériellesdes divers États qui devaient bientôtfaire écla- terlelienqu'onessayait

de nouer

nutoiir d'eux|[leursvftiifiçfurdiffinti

dut

lebruit des professions defoipatriotiques.

Les protestations

ne

sefirentpourtant pas attendre,etlaluttes'engagea

à quelques

jours

de

distance.Faible, craintive, sans direction arrêtée

au début

,

elle

ne

prit

que quelques

années plus tardlecaractèreuienaçantdes

discorde

civiles.Les extorsionsetla

mort du

fédéralisteFlorez,£^sasf>iiié [)arles.siens

au

pied des autels,

en

furent lepremier signal, etelles

n'eurmt

plus

de borues

lejour

legénéral

Morassao

v

mt

placerlaville

de Guatemala

^ous la

domination

des principes

démagogiques dont

ilétaitl'expression

suprême.

L'épouvante

Tavaitprécédé,

de

sanglantes réactions

raccompagnèrent

,et la propriété,lasécuritédesfamilles,lesprêtres,l'ordre social etlecultecatho- lique vinrent

comme

loujuuis, babiiuer

daus

les satuiuales

de

llvrcsse

popu-

laire.

Le

vainqueur essaya plus tard d'organiserledésordrequ'ilavait

semé:

le

code Levingston

fut

proclamé,

c'est-à-dtre, la confiscation

de&

biens

du

ciergé,rabolition

du

culte,le

mariage

civil,ettoutescea instiuuioos^^p^biai^

Ifaropiques,héritage

bonteux des coni

entions nationales <|a*on acceptait

sous

bénéfice d^inventaire.

Le

rôle

de Morassao

se trouveainiHi

netiement

tracé;

en

n*est plus

seulement

le

système de

lafédératiotiq|a'iLprotège,

mm

plutôt celui

d*uQe

réorganisationsociale

empruntée aux

inspîratioiisles.plue

ancUk deuses de

laptuLosophieet

de

laterreur.

Cet ordre de

choses devait naturellement avoiria

durée

quiluiétait

propre

: intolérable

k

ceux-là

mômes

qui

y

avaientaidé,ildevait biâitôt

succomber

soua les efforts

nouveaux de ceux

qu'il avaitsacrifiiés.

Mais^dispeDié&par

Texil » inti-

Digitizedby

Google

(14)

GARURA BT IKMUttAN. iM

fÊSê($i»ir lu

TeB^eince

qfulespoorsuivaiCencore,

lem

lci|latîve$seperdaient

dans

leuritotenent» etils

aueodaîent m Imm

qui «fttle

wr^gi^ de

les nllier

entre

elles;le

bawrd

Tintlelevr ofiHr*

Tietime

des proscriptions

de Monssan

»

on

simple

onnier

,

Carrera

,

dont

le

nom

n*était

guère connu que des

propriétaires

dont

il

dû^t

la

tane,

vivait

an fond des montagqes qui

luiservaientd*asilQ«

Sonnrîs par

les

soMaU de

6alv«<«ilvitsa

femme Tio^

nne vengeance

implacable contre ses

premiers ennemis. Des qntragea

et

4et malhenrs communs

rassemblèrent bientôt

autour de

lui quelcpieapartiiano

dévoués appartenant à

cetterace cioiféç

de Uanoi e^ dlodiens nommai

ladiDoa,Ilcierca

par

sa résolucion

«ne inÂoeqce d(Mnvo

suriim

bontmea 4a

eonieur,etentreprit avec

eni

cette lutte

bMque dont

lui8<;ul,peut-être,

eth

trevoyait

d^à

lafinmerveilleuse.

On a

dit

que Carrera

devîntainsi le

cbcf d'une guerre

nationale, entreprise

en

haîiie

de

la

domination arangère,

et destinée à servir d'expiation

aux

premières barbaries

de

celle-ci;c'esit

d'aboid une

assertion

que

les faitsultérienra

démentent

,e^

qui

niElftenfis*amoriaef d'ailleurs

de

sa qualitéoriginelle.

Le

ladinosn'estpoint,

en

effet,

un

Indien,n\ais

uq

intermédiaire entre eeîui-ci etlaraceblanche,

de

sorte

que

,si lacouleur devait exercer

une

in- fluence sur]fcaractèrepolitiquede Carrera,ce

ne

seraitpointauprofit exclusif

de

l'unedes

deux

races,mai^ naturellementà celui

de

i

une

etdvi'autreentre lesquellesilsetrouve placé

coinme unv

iransit ion naturelle,^^ous

croyons même que c

est à cettemission

de

couciliatiuu

qu

il

semble

parliculièremeat destiné.

Les

partisans

du nouveau chef

lui

donnèrent donc,

par leur

nombre, une importance

réelle,etilput bientôt tenter

de

pénétrer avec

eux dans

lacapitale

même de

Guatemala.Ie

découragement

etlafaiblesse

du

pouvoir,l'absence

de Morassan,

rendaient

dailUurs lentrepnse

facile, etle

code

Levingstoones

y

opposaitpas.

Les

portes restèrent

donc

ouvertes

pour

laisser MJrtir,d'un côté

,

lestroupesfédérales, et entrer,

de

l'autre, les

bandes armées que

Carreraeuiraî- naîtaprèslui.Gtsliordessauvai^cs

d hommes

?quisemblaientp[)rteravec

eux

touteslisvenj^tancesdes dctaiiesqu'ilsavaientessuyéesetles

longues

souf- frances

de

iexilavaientfrappélavilled'une terreur profopde.

On

craignait

de payer

par

de nouveaux

désastresle

triomphe

sanglant

des premiers

vainqueurs,et l'onattendait

en

silence la terriblerêsolntion

de

ces

hommes inconnus

et

de

leurcbef.

Mais

bientôti*effi[<oisedissipe,

Tétonnement succède

àlacrainte,àla

vue de

cesbarbares prosternés

aux

pied

des

aiatela

^i

leur étaientrendus, et

entonnant des hymnes

4'actioos

de

grâces

à

lagloire

dTun Dieu

vengeur.Silabrutalitéet

des

tentatives

de

pillage s^essayèrent

aprte

ce

premier mouvement

,ellesfurent bientôt arrêtées par

Ganera lutHn^e,

qui,dirigeant seul cettefibule

égarée

,se

posa devant

elle,arrêtant

dans

lenr dernier élan cesinstincts qu'ilavaitsoulevés,etles sacrifiant

comme un pie»

mier gage donné à

Teenvre

de

pacification qu*îl

commençait

déj).

Digitizedby

Google

(15)

128

œMPAGNIK BELGE DE COLONISATION.

Carreraavait ainsi,dès le

premier jour

,

compris

samission:le

barbare

arait déjà,

dans son

ignorance,Tintuitiondes nécessitéssociales qu'ildevait satisfaire^

mais

ilTi'osri

pasTentreprendre

encore,etilse relira,laissantentre- voir

anx hommes

d ordre rt

de

paix

quUU

sauraient

trouver

désormais

celui qu'ilsavaientsi

longtemps

attendu.

Ainsi,

dpnx

circonstancesanalogues ont fourni aux chefs des

deux

partis Toccasion de traduire netîement

dans

le

domaine du

faitleurs véritables

pen-

sées.IjC

triomphe de

Moras^ii^l

ou de

lafédérationsignitieceluides réactions

,

du bouleversement

;lavictoire

de

Carrera

ou

delacentralisation n'est

que

celle des principes sociaux,rétablissanslecortègeodieux des venp;eances privées etdes expiations publiques.

Ces deux

caractèresgardentd

ms

lasuitedes

évé- nements

leurunité d'action,carilestimpossible

d échapper aux

fatalitéslogi-

ques

des principes et desidées.

Carrera

s'élant

donc

retiré

de Guatemala

,lafédérationconçut bientôt

des

espérances nouvelles;

Morassan

vint les.sonienir,etquelques succès

qu

il

ob-

tintlivrèrentencore lesdestinées

du

paysaux effortsdisséminés

de

quelques

bandes de

partisans.Lesfaitsse

perdent

ici

dans

laconfusion

de

cesluttespar- tieuUéres

pour

ainsidire,disséminées sur

un grand

espaceetqui n'eurent d*aa«

trasréMdtats

que

leiNNiteversement

des

lieaxoiiellespassèrent.

Rien de

déci- sif

encore;

victorieux

on jour,

battosle

lendemain, Morassan

et

G^era

reparaissentetse

perdent

tour i foor ,et

ne

sé retrouvent

que dans

ladernière lutte,

dernier

acte

de

ce

drame

confus

oûTilmprévoyanee de Morassan

laisse toniber,

pour

ladernièrefois,ce

pouvoir dans

les

mains de

Carrera.Gelui-d craignit

cependant

d*en

assumer sur

luitoutelaresponsabilité,etil

en déposa

le titre

suprême dans

les

mains du

présidentRivera

Paz; mais

il

conserva

toute rinfluenceréellequi,

leteDdemaln des

troublescivils,devait s'attacher

à

sa qualité

de chef donnée. Sous

cetteprotection

calme

etforte,lesdissensions

'

intestinesfurent réduites

au

silence;lesproscriptions,lesconfiscations cessè- rent;le

code

philosophique

de Levingston

futanéanti, etl'ère

de

lapaix et

de

laréorganisation

put commencer sans

trouble.

La

religion,la propriété,la Sécurité

des

familles,

en

furentlespremières bases, etl'instinct

d'un

bar- baresuffît

à

réduire

au nésnt

lesprétentionsambitieusesd*tonsoldat

phi*

losophe.

Un

caractère aussi

nettement

tranché devait nécessairement devenir

un

sujet

de

discussion.

Les

idées

dont

ilest l'expressionfidèledevaient diriger contre luiles

jugements

passionnés

de

cellesqui leur sont hostiles;destinée

com- mune

h tons ers

hoinmes

d'exception, ùtous ces

hommes-principes

, si

Ton

peutdiie,qui,

résumant

en euxlestendances

d'une époque,

viennent

cou- doyer en chemin

de<îrcM.stances innfiles.

Chacun

veutjMinetrer

dans

lesintentions secrètes

du

hérosetprophétiser, suivantses pro[»reKvues,lesrésolutions mvstérieusesqu'il prépare;etlevul- gaire,qui redoute toujours ce

qu

ila peine à

comprendre

,seplaît

k donner

Dlgiii^uGby

Google

(16)

CABRERA ET MORASSAN. 1»

ft

m

tètes majestueuses

ane foudre pour

auréole^

Ainsi

le

bdloos Carrera

est

devenu, pour quelques-uns

« l'ange exterminateurdes

MaDCS

etleeooire-

coop de

Pizareet

de Gortez

,sans

songer que

les

66 membres du congrès

,

les

premiers

officiers

de Tarmée,

teichefii

de

Vadministratioa,leclergé

,

étaient

tons

sortis

de

la

née

proscrite!Serait-ce

donc qu'on

voidùt

rapporter ao

clergé catbolîqne,confidentetinspirateur

avoué de Carren,

ces sanglantes

prânéditationsP

Certes,

nous

n'rsssyeronspaslaréfîitatjpn

d'une

pareQle erreur;

nous

di*

rons seulement

qu'elle

rend

impossibleslesréactions futures

qu'on

prête

à Carrera

Y[puisquec'est

dans

larace

blanche même

qu'ilchoisitles

organes avoués de

sa

pensée

,leschefs

de

ses iroupes sur lesquelles sa puissance re-

pose

,et

que

c'estàl'aide

du

clergéqu'il

cherche à

accomplirlanissioocivi^

iisatrrce

qui

luiestdépartie.

Des

suppositions

dans

l'avenir

ne peuvent

rien

changer

à la réalité

des

fiiUs

accomplis

;

on

est bien forcé d'accepter

comme un ami des

blancscelui

qui

lesréiosulla

dans

leurs privilèges et

dans

leursbiens;

comme un

sonilen

des

loisdivineset

humaines

,

l'homme

qui

en

arétablilecours;et

comme nu

pro- tecteur naturel

de nos

populations catholiques,celuiqui,

par 1^

concessions lesplus largesetdes privilèges inespérés,

cherche

àlesattirerautour

de

lui

,

pour

consolider .ivecelles bases

encore mouvanies de

Fédifice

que

satnaii^

puissante

a

relevé.

{Courrier belge, 14

et1

G novembre 1842.)

2"parité.

Digitizedby

Google

(17)

Digitizedby

Google

(18)

DES INDIENS

L'AMÉRIQUE CENTRALE.

On a Tb pi^

la tMiléiDi(|iie

des jounuNtK

qtaltel

opinfoM dlMes «mt

répan-

dues dans

lepublicsurlasituation

de

lanation indienne.

Les nns

appellentlespeuples

aborigènes de rAmérîque

centrale,

Peaas

muges, ce

qni,

dans

leur

manière

d^entendre cette

dénomination, signiBéM- vages, barbares

et idolâtres.

D*antres ont

été Jusqu'llesdire

anthropopbageB.

Les

auteurs

dea

rapports publiés

dans

le

Moniteur

belge dépe!;>nent, à leur»

tour, les lodienK

comme ooe

raceinférieure

à

lanèira,livrée

è une

finale

de ices

,rivrojçnerie^laporesse,levol,etc.

Dans

lexvi*siècle,

on

confondaittou.slesaborig^èneSdes colonies espafçnoles

sous\(inom(V/rommes sans

celait

une manière

de caradérisrrl.idiffé- renceetitrretttr[*arnp

de

f'es[ièce

humaine

éclairéeparleslumières

de rKv m-

jjllc,et tous tespeuple.s

d

i

nouveau

continent qui n^avaietit

pu

(lievisiiés parles apôtr(\s.Mais,

au moias

alors,

oq ne

lescalomniaitpas,

on

lesplaignait et

on

lei»catéchisaiL

Ilsembleraitque,

dan^ \m

siècle positif, oft

Ton

s'accoutume touslesjours

de

plus

en

plusl'in'admettre

que

cequiest

démontré,

et à

ne

juj^^erqu'après investij^aiioii,

on

tiedevrait pas

condamner

si lé{;èrenient et

confondre

sous les

mèdoes

caractèrestoute

une

nation,

dont

lesdiff^érentestribqs,

répandues

sur

un

vasteterritoire,s'ydistinguentdivi

rsement,

par leur aptitude

aux

tra-

vaux

agricoles etindastrials,

par

larégttlirilé

de

leurs

mœurs

,et,ilfliatdire aussi,

pac

lasagesse

de

leurs

contumeSi

'

Les

annales

de

ces peuples sont obscures,parce

qu'on

s^est,jusqu'àprésent

,

donné peu de

peine

ponr

lesdébrouilleretjeter

quelque

lumière surleur bistoire.D*apias

l'^infon des hommes

instruits

du pays

,qttii^n<pie

voudra

se

limrà une

reeherolieaBsidne, consciencieuse et bien dirigée,|iarvienriraà

mettre au jour des

détailscurieux etinstrnctifiisor

rantiquîtéderAmérique

centrale.

Noire

convtcCioii,ànous, qui

avons eu

occasion

de nous

eutretenir quetquefioissur cetofcgetavec différentes personnes

du

pays, est

que

l'ontrou- vera toute espèce

d*appui pour des

recherches semblables,et

que

le

concours

des aniorités

du pays

,

quand on voudra

s'y livrer,

ne manquera pas aux

voya*

geurs

instruits et lubiirirux.

Digitizedby

Google

(19)

132 OOMPAGNIB BiOiGB DE GOLOMISATION*

UroiPfaaippelI^parniieGédnleendatc duSSseptembre 1680, or^^

'

.

«

antorités supérioires

de

laNonvette-Espagiie

de

recueillir

dans

le

pays

tous

ks leBsdgncmeDts

nécessaires

pour

fiiire

une

histoireaussi

complète que pos-

sible

de»

Indiens,

delears mœurs

,

de

leursloiset

de

leurs

ferres. On

ra-

massa àton des

olgets

de

sculpture,

des

manuscrits antiques,

des

peintures, ete^

mais

laplupart

de

ces objets et

documents,

aiqoard*boî enfouis

dans des cou-

vents,n*ont été ni

mis en ordre

nilivrésftlacritique;

de

sorte

que

tous

ceux

qui

ont

publié

desmémoires sur

la

matière ne

sesont attachés qa*à

des

parties séparées,sans avoir

pu

tirerun| partiutile

des

travaux antérieurs:Il

o> a donc

sur ce sujet

aucun ouvrage complet, malgré

Tédit royal.

Od

cite

comme

manuscrits

à

consulterles

mémoires de don Juan Torres

, et

don Juan

Macarîo,filsetpetit-fils

du

dernierroi

de

Quickié,et le

mémoire de

,

don

Francisco

Gomez

(1).(Test

sur

lesdétails

donnés par

ces écrits,et

par Ibnvrage du père

Juarros,

que nous avons pu

suivre

nne

série

de

faitsrelatiiii

aux

populations primitives

de Guatemala.

Une

ancienne tradition

répandue dans

le

pays, du temps de

la

conquête

des

,

Espagnols,

faitdescendrelespeuples

du Mexique de

lariaiionhébraïque.

Selon ce qu'on rapporte

,plusieurs tribus des enfants d'Israël,après leur fortic d'Éf^y[tte,se sont séparéps de

Moïse

,et,traversantlesluerssouslacon- duite

d un

chef appelé

Tarnip,

sont

venues dans

le

Mexique fonder

lavilleet le

royaume de Tula.

Ces

peupless'étantmultipliésconsidérablement

en

quelquessiècles, lecin-

quième desrendant de Tanub, nommé Nirnaquiché

,setransporta,àla lèie d'un f^rand

nombre de

sessuji ts,dnis T

Amérique

centrale,et s'établit

dans un

lieuauquel

on donna, en

niémoire

de

sa

venue,

le

nom de Quiché.

Nimaçmché

tiiiH

accompagné de

troisfrères:ilsdivisèrententre

eux

leter- ritoire,etfondèrent quatre principautés séparéeseiindépendantes,sul>divisées

en

plusieurspeuplades

ou

tribus.

La première

principauté

donna

oaissaucc

aux Quelenes

ti auiî

Cliapa- n€cos.

La deuxième comprend

lespeuplades

de hFera-Paz.

La

troisième,les

Marnes

et

Pocomames,

La

quatrième,

ceux de Quiché,

les

MachiqueUi

et

ks /«AifUsf.

L*État

de QuiehéMt

le

pluscoosidéraUe;

flfiitsucoesslvement

gouverné par quime

louyerains,

descendants de fUimaqiâché, dont

les

noms ont

été con- servés jusqu'à

Tépoque de rinvaskm des

Espagnols.

Le

roi qui régnait alors s'appelait

Tecunt4/nunu

Cette tradition

a

étécontroversée

par

divers aaleurs,

en ce qui concerne

(1)«Este manuscrito sehaUaba en poder4elotdcMendienlesde Juan de Léon

CMhm',

«tcnienlcdecapitan gêneraiqne

nombro

don Pedro

AWarado

enl«parle del Qnidic.>

Digrtizedby

Google

(20)

RAPPORT DE M. DE PUYÛT.

rSorigine

bétutique

des peuples

àe

cettepartie

du

continent américain.Biais

rimmi^tiOB ét»]Tulieeas,9moée

par

Nimaquîché,

D*estpas contesté.;

elk

est d'ailleurs

appuyée de documentssur

rauihenticitédesquels

nous Devons pae à nous prononcer. Ces documents

eut été

généralement admis comme

vrais

ou probables par

lesauteurs des

mémoires du temps,

et

Toa

sait

que

,

pour

tout ce qui

ne

tient pas

aux dogmes

reli{]^ieux,

on

peut

compter

assez surl'exactitude desécrivains

de

cette

époque

à traduireles faits

dont

ils

ont

ététémoins,

ou dont

ils

ont pu

suivrela trace.

Ccpcnd.iiu

(oiîs

ne

sont pas d'accord

pour

considérerles

Taltecas comme

la

souche unique

des peuples

de TAmérique

centrale.F.e

grand nombre de

langues

que p

irleiitlesnntuiels

du

pays faitbien plutôt

présumer qu

ils

ont dû

avoir

une origine

difiértnte:etdelà

on

conclut

que

le

pays

était

probablement

déjà habité

avant rarnvée

des Taltecas.

Il

y

a aujourd'hui

encore 26

langues

connue

s etparlées parlesIndiens

de TAraérique

centrale.

Le

pèreJuarros, auteur d'une,histoire

du pays, donn^^

Cts>

langues

lesnoiiis ^iuivants:

Quictié,

kachiqacly

zubUi^il,

mam, pocoinarn, pipU, pupuluca

,

sinca, mexicana

,chorti,

aluguilac

,caichi,

poconchi,

ixil,zotzîl,

tzendal, ehapaneca, zoque, coxoh, chgnabal,

chol,

uspanteca,

lenca,

aguaca- ttca

,

maya

,

quecchi.

Ces langues pré^mtent

entreelles,

pour

laplupart,des différencestelles, -

que

les Indiens

d*une

tribo

ont beaucoup de

peine

à comprendre ceux d'one

autre. Il

en

est

cependant

qui

ont des

analogies,et celavient

probablement du

voisinage et

des

rdations plus fréquentes

de

quelques peuplades.

An

reste,

qnoi

qu*îl

en

soit

des

traditionsanciennes et

des

opinions

émises parles modernes

sor Toris^ne

de

cespeuplades,ilest

on

faitprincipal

auquel noas devons nous

arrêter,parce

qaUl nous

intéresse

avant

tout,c*est

que

les habitants

aborigènes de TAmérique

centrale,

comme ceux du MexUpie^ éuient

arrivés

à une

civilisationtrès-avancée

an moment

o(^ les

Europérâs s*empa«

lèrent

dn

pays.

Cette

civilisatioa,déjà fort ancienne,avait

eu

plusieurs époques.

Les mo- nninents dont

lepaysestcouvert Pattestent d'une

manière

incontestable,et ces

monuments, en

partieruinés

du temps de Montézuma,

appartiennent

à un temps dont

les traditions s'étaient

complètement

perdues.

La

descriptiondes antiquités

de CuUmacan ou Paîenqiié,

ville

immense

quicouvrentsixlieues

de

terrain

au nord de

laVcra^Paz,

a

été publiée

à

Londres

verslafin

du

siècledernier. •

Les ruines

à'UtalUtn,

capitale

du royaume de Qaiché

:celles

de Copan, dansTËtat de Honduras

; lesruinestrouvées

récemnu

ntsurles

bords de

la

Montagua,

ne sont encore

que

très-imparfaitemeut

connues,

etméritentcepen- dant ratteniinn dpl'antiquaire.Nul

douteque

leurexplorationnesoitdestinée à

amener

U>l

ou

tarddes découvertes intéressantes

pour

lliisioire.

(21)

134

OOMPAGMIB BSWt €0M»il8ATION.

Mais noas n avons

pas besoin d'attendrelesdissertationsqui rioivetiL

un

' jour

rendre

ces moiianieDtsaussi familiers

aux

étudesarchéologiques

que ceux de

l'Égypte

oo de

la

Grèce

,

pour nous

conveinere

l'intérêtqui s'attache

i

raïudeniiedviliiatioii

des

peuples

aborigèoeg du

Goatiinala, et

powr

qoiia lea faireelasaer,

quoique dédins de

leursplendenr patiéa,

an nuig 4aa peuplai

civilités

tempa

BDodernea.

Sif

panoi

lealodiena

de T Amérique

centrale,ila'aiiInrave,et e'aat lepetit

nombre,

qoi préftrenC

une

vieplus

ou moina.Qonade i dea

étaUiaseoienta

Aiea,

ilaérait

tquBte de

lea

ranger en debora de

la eiviliiatiim:eaa trUius crrantea

m

livrent

i

Tagrieulture,eiercent plufiedra inéastriaa,

fm

le

oom- meroe avec

leapopulallona quileaentourent.

Leura

émigratioiia

ne

sont jasatia

*lointaines;

eUea

restent

onoatamnient dans

le

même eanton

:

maia comme

le

*terrain

dont

elles

peuvent

disposer est

immense en comparaiaon de

leur

nonbnay

ces

déplacemeota ne

aont

pas

senaibles»

Les

Indiens

nomadaa

mèoeiit

voe

viepaiflilile,régulière;liasont

aaiMIq^O

' et

soumis aui

lois.

Les

autrestribus, rtcVst

rimmense

majorité, oeofipentàilenienra les tnns

qu

elleshabitent;elles

forment

lefond

de

lapopulation

du

paya,

puisque

les Indienssetrouvent, relativement

aux

créajcf aapagnoi^i

dans

lerapport

4e 10

à 1

dans

\%tal

de Guatemala.

'

Beaucoup de

villesimportantesetf^rand

nombre de

villagessont entière-

ment

composées d'Indiens,et,ce qu'ilya

de remarquable,

c'est

que

(es

déf^t tements ou

districtsindienssontlesplus industrieux.

Ce

sontlesIndirns

qm

fontlesétoffesde coton

ou

delaine (lu^on

consomme dans TA mérique

centrale:lesouvrafçes enbois,

en

fild'aloës,lesnattes,les chapeaux, sont confcctionn(^;par les Indiens:ce sont

eux

qui bâll'^sfntles maisons,

en

qualité

de maçons,

tailleurs

de

pierres, fabricants(Jebr^iues,4fr tuiles, etc.

Ilsfontat7ssi

de

lapoterietrès-belle,très-légère, etqui,

aux Qrn^enlapHkii

abi auc()u[j

d

an;dogieaveclapoterie étrusque.

Les

Indiens se livrent à certainsarts:il

ya parmi eux des

sculpteurs

en

bois fort habiiis, et

des

ouvriers fort adrpits

pour

certains

ouvrages d£

bijouterie.

*'

Ces

peuplesont conservé

beaucoup de coutumes de

leur organisation pri- mitive.

Lesdeseeodants

des princes

de Quicbé

etautres

royaumes

sont

encore reconnus dana

lea vjllea et villages

oomme caciques;

ils

fiwmept

parniila population

une

sorte

de

noblesse

dont lloflnmeeest

très-grande.

ILesanciennesloisjndi^onci étaient très-aages,etplurîeui»

ont

aervi4(S

M-

dHes à des

loisel

réglementa

des

(pwverq^menta modmca.

Voici

ropuiion qu^ezprime ce

aujetle

père

Juairos;

Sei

nos hace nu^

d^fiiûU

de concebir que eUos InéUùs tmium pmu

su gabîenuf unfu ieyes ion bim dispaésias y pnfdenies, fi» pu-

Digiii^uùL>y

Google

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