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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le dimanche 11 février 2018

Année 2018 – Numéro 7

Sommaire RDC

Nouvelles de l’Ituri Page 1

SOS FACE AU MASSACRE EN TERRITOIRE DE DJUGU DANS LA PROVINCE DE

L’ITURI Page 2

Belgique

L’honneur perdu de la S.A.

« Belgique » Page 5 Rapport du CGRA

Page 10

Nous apprécions toutes les collaborations, mais sachez que tout ce que vous écrirez pourra être retenu contre vous !

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RDC

Nouvelles de l’Ituri

(Ce document est une correspondance privée, dont la teneur explique par elle-même que tous noms de personnes y aient été

soigneusement omis).

Bonjour à tous.

Je viens vous donner quelques nouvelles de l’Ituri. Comme certains l'ont déjà suivi à travers face book, les nouvelles ne sont pas bonnes dans une partie du territoire de Djugu. Depuis le début de ce mois, les Walendu ont repris les attaques sur les villages des Bahema. Ils ont commencé par incendier des villages proches de Blukwa (chef-lieu de la chefferie des Bahema Nord) puis ils ont évolué avec les attaques dans les villages vers le lac Albert (tous dans la paroisse de Drodro). Ces trois derniers jours, les Walendu ont incendié des villages de Logo, Toto, Kparnganza, Lona, Tskpa dans la paroisse de Lita.

Les menaces sont à ce jour sur Katoto et Largu, deux centres commerciaux des Bahema. Il ya également des nombreuses personnes découpées à la machette a l’occasion des attaques des Walendu. Les Bahema fuient vers Bunia ou à ce jour, il y a déjà plus de 15000 personnes déplacées : les uns sont dans des familles d’accueil et d’autres sans abris ou recueillis dans certains établissements publics (hôpital général de Bunia,...).

Que se passe-t-il exactement? Les Walendu armés des machettes, flèches et haches attaques les villages des Bahema, incendient les maisons, tuent les personnes qui résistent et pillent les biens. Sont- ils seuls? Apparemment non : il y a une force non identifiées avec eux, des personnes biens entrainées aux tueries à la machette (comme au Rwanda, à Beni...). Et les Bahema eux ne se défendent pas, pourquoi? Apparemment, ils ont peurs car ils se sentent piégées par les concepteurs de cette "guerre'' que l'on veut appeler toujours interethnique Hema-Lendu alors qu'íl n'en est rien. Les forces de sécurité (Police et Militaire) semble avoir reçu la consigne d'observer les tueries et de ne réagir que lorsqu'une partie utilisera les armes à feu. Voilà qui fait croire à un complot de haut niveau dont sont victimes les Bahema.

Pour le moment les paroisses de Jiba, Drodro et Lita sont fermées. Les prêtres ont quité ainsi que les médecins. Beaucoup de gens se sont aussi déplacées/refugiées vers l'Ouganda.

La situation humanitaire est grave et va s'aggraver chaque jour, car les gens fuient en abandonnant tout, et ceux qui les accueillent à Bunia n'ont habituellement pas de réserves alimentaires. Les prix des vivres dans les marchés ont haussées car c’est la région grenier qui est touchées. Les écoles dans la région touchée sont fermées. Et l'on ignore dans quelles zones les attaques vont se poursuivre. Aussi, il y le déploiement presque secret des personnes en tenu des policiers, mais apparemment des vrais commandos pour quelles opérations ? Donc même à Bunia, nous ne sommes pas rassurer de la sécurité (la crainte des enlèvements et des tueries comme à Beni est possible). Les autorités semblent rester indifférentes face au sort de la population Hema.

Voilà la situation que je peux vous informer aujourd’hui. Que chacun qui en a la possibilité fasse une large diffusion de la situation sécuritaire et humanitaire en territoire de Djugu auprès des personnes et Organisations qui peuvent faire pression sur les autorités de ce pays.

Un correspondant en Ituri

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SOS FACE AU MASSACRE EN TERRITOIRE DE DJUGU DANS LA PROVINCE DE L ITURI

RD CONGO Les faits

1. Jeudi, 1er février 2018:

Vol de bétail dans la localité de Ndjachulu en Chefferie des Bahema Nord par une bande en provenance du groupement de Ladedjo au Secteur des Walendu Pitsi.

2. Vendredi, 2 février 2018

Dans la nuit, les habitants de l’ethnie Lendu du groupement Ladedjo dans le Secteur des Walendu PITSI ont incendié des maisons dans les localités suivantes de la Chefferie des Bahema nord: Ndjachulu, Su, Kau et Ndogbe. Les hema ont incendié des maisons dans la localité de Anjer au groupement ladedjo dans le Secteur des Walendu Pitsi.

3. Samedi, 3 février 2018

 Autour de 11heures, dans la localité de Chusa de la Chefferie des Bahema nord, des assaillants Lendu ont tué un policier avec son frère.

 Dans la nuit de samedi au dimanche, à partir de 1heure, des assaillants en provenance du groupement Ladedjo du Secteur des Walendu Pitsi, composés d'anciens membres du goupe armé du Front Nationaliste intégrationiste, FNI en sigle, et des jeunes lendu drogués, ont incendié des maisons dans les localités suivantes de la Chefferie des Bahema nord: Seseti,Lera, Lovi, Ngaroli,Ngbagu, Collectivité, Labo, Centre Blukwa, Rpka, Ko.

4. Dimanche 4 février 2018

Dans la localité de Radju (Maze) dans le groupement Utcha en la Chefferie des Bahema Nord, les assaillants Lendu ont brulé plusieurs maisons depuis 11 heures.

METHODE D’ATTAQUE :

Les combattants Lendu avec des insignes en bandeau rouge portent des armes blanches, armes de guerre et amulettes ; ils viennent nus et en silence;

ils incendient les cases, emportent des biens et éliminent les personnes visibles et celles qui leur résistent.

BILAN :

 Du bétail en nombre important et des biens emportés,

 Plus de 30 morts enregistrés

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 12 personnes grièvememt blessés admises à l'Hôpital Général de Référence de Drodro

 Plus de 600 maisons incendiées.

 Plus de 1000 personnes déplacées dans la ville de Bunia, soit plus de 143 ménages; plus de 2000 dans la localité de Katoto et environs, soit plus de 286 ménages; plus de 4 000 personnes dans les localités de Drodro et Largu, soit 571 ménages

 Des milliers de personnes sont aussi en déplacement vers les localités de Bule, Fataki et Iga Barrière.

BREVE ANALYSE

 Ces troubles remettent en question la cohabitation pacifique et la dynamique de paix relancée depuis le 21 décembre 207 avec la campagne de pacification par l’autorité provinciale

 La problématique des identités meutries et des identités meurtrières refait surface

 Les écoles sont fermées: chomage et déplacement des élèves et des enseignants

 Le déplacement interne de la population gagrène la vie sociale régulière

 La perte des vies humaines, des moyens de subsistance en vivres et non-vivres, d’abris et de sécurité (humaine et alimentaire)

 Il s’installe une crise de confiance entre la population et l’autorité établie.

RECOMMANDATIONS

 Que la population, spécialement les jeunes, ne cède pas à la manipulation identitaire et politicienne

 Que les coupables soient dénoncés et punis

 Que les chefs des Chefferies et Secteur du Territoire de Djugu veille à préserver la paix et l’unité dans le Territoire de Djugu

 Que l’Etat congolais joue convenablement son rôle régalien de protéger les civils et leurs biens ; qu’il arrête dans le meilleur délai cette barbarie en recherchat et en punissant les coupables; qu’il réprime toute consommation de drogue et des boissons fortement alcoolisées;

 Pour la prévention de conflits dans cette région, les forces de l’ordre devraient être renforcées.

 Que les humanitaires se mobilisent pour intervenir d’urgence en faveur des victimes et survivants de ces hostilités

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 Que la Monusco et la communauté internationale accompagnent l’autorité provinciale dans la sécurisation des personnes et leurs biens

Fait à Bunia, le 04 février 2018

1. Le Coordonnateur de la Commission justice et Paix du Diocèse de Bunia,

Révérend Abbé NGABU LIDJA Chrysanthe Tél: +243818981980 2. L’assistante de la Coordination des Urgences de la Caritas Bunia,

Révérende Soeur Angèle GAPIO ASSINIRO, Tél: +243810198896 3. Le Directeur de la Caritas Développment du Diocèse de Bunia;

Révérend Abbé Alfred NDRABU BUJU Tél: +243823983238

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Belgique

L’honneur perdu de la S.A. Belgique

Le PM Michel (MR) et le SE Theo Francken (NVA). - © ERIC LALMAND - BELGA

Par Guy De Boeck

Des faits, très médiatiques et fort chargés sur le plan émotionnel comme les attentats terroristes ou l’afflux en Europe de réfugiés de diverses provenances, ont conféré à Théo Francken un rôle qui n’avait peut-être pas été prévu au départ : celui de grand faiseur de ces

« petites phrase », généralement exprimées sur Twitter, qui ont petit à petit remplacé la discussion sérieuse dans notre paysage politique.

Il faut dire que la NVA s’est réservé, dans le gouvernement officiellement dirigé par Charles Michel, des ministères de poids qui lui permettent de soigner son image sur certains de ses thèmes de propagande, qui lui semblent susceptibles de « ratisser large ». Il s’agit, comme vous l’aurez deviné, de broder sur tous les sujets relevant de la xénophobie, sujet porteur aussi bien auprès des Francophones que des Flamands, pour la bonne et simple raison que dans tout groupe un peu étendu, les imbéciles sont toujours en majorité.

Il arrive à Théo Francken de dire que certains immigrés ou réfugiés méritent un bon accueil et doivent être accueillis. Mais il ne le dit que pour ajouter aussitôt que tous les autres – et c’est l’immense majorité - sont des indésirables qui doivent être « nettoyés », suivant les termes vigoureux dont ce grand humaniste usa en son temps pour parler du Parc Maximilien.

Sa manière de choisir les réfugiés ou immigrés « acceptables » constitue, de fait, un de ces actes « communautaires » dont son parti avait promis de s’abstenir durant cette législature.

Il est évident que, pour lui, on est d’autant plus « inacceptable » que l’on risquerait, de par sa religion ou sa culture, de se rattacher à la communauté francophone. Il ne voit donc pas à quoi peuvent servir les Congolais, ni les Marocains (qui de surcroît sont musulmans). Ceci tout simplement parce que, par le simple effet de la loi électorale, la communauté flamande va voir sa prépondérance numérique au Parlement diminuer dans les années qui viennent, ce qui rendra de plus en plus difficile la réalisation des ambitions « confédéralistes » de la NVA.

En un mot, la manière dont Theo Francken comprend la fonction du secrétaire d'Etat à l'Asile, c’est de transformer celui-ci en secrétaire d’Etat à l’Expulsion. Non seulement, il l’a

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répété dans de multiples tweets, mais il ne s’en est jamais excusé, sinon par un « on m’a mal compris » qui insinue que ses contradicteurs sont des demeurés, et il a persisté dans cette attitude malgré les injonctions du Premier Ministre. Et il a agi ainsi avec l’approbation de son parti. Bart De Wever en a même rajouté une couche en le plaignant d’être victime d’une

« campagne médiatique de dénigrement »

La NVA ne respecte donc ni son engagement à mettre le « communautaire » entre parenthèses, ni ses engagement de membre d’une coalition gouvernementale dirigée en principe par Charles Michel qui apparaît de plus en plus comme un simple pantin dont le parti séparatiste flamand tire les ficelles.

Car le Premier ministre Charles Michel (MR) n'a pas souhaité réagir aux critiques dont celles qui émanent de son propre parti au sujet de l'attitude du secrétaire d'État NVA dans l'affaire des expulsés soudanais qui auraient subi, à leur retour à Khartoum, de mauvais traitements voire de la torture.

À cette sortie de l'un des quatre vice-présidents du parti s'ajoutaient encore des sources anonymes dans les rangs du MR, sources qui n'ont pas manqué de faire part de leur indignation face à l'attitude de Theo Francken et la déloyauté de la NVA vis-à-vis du Premier ministre.

Le Premier ministre n’a pas répondu à ses troupes et a préfèré attendre les conclusions du CGRA. "L'enquête (du Commissariat général aux Réfugiés et Apatrides, ndlr) sur les conséquences des rapatriements a été ouverte vendredi. Elle est indépendante. Mais elle nécessite un minimum de temps", a ainsi commenté le cabinet de Charles Michel.

L’indukgence de Charles Michel envers son partenaire s’explique aisément : il ne vaut pas que son gouvernement tombe. Aux yeux du MR, cette coalition doit tenir, car toute recomposition aurait le défaut de l’enfermer dans une coalition centriste, voire de centre gauche, d’autant plus que le PS et Ecolo, conscients d’avoir perdu des voix surtout à gauche, sentiraient leur progressisme relatif aiguillonné par la concurrence du PTB. Or, le rêve du MR était au contraire de se débarrasser d’un partenariat purement arithmétique avec le PS pour pouvoir donner libre cours à ses tendances ultralibérales pures et dures et mener enfin une politique de régression sociale.

Or, il se fait que ces tendances ultralibérales sont aussi celles de la NVA.

L’ultralibéralisme est même mieux représenté en Flandre par ce parti que par l’Open VLD, davantage porté que son « jumeau » francophone à ne pas être libéral sur le seul plan économique.

Fin 2014, Charles Michel annonçait qu'il allait devenir le Premier ministre d'un gouvernement fédéral inédit et surprenant composé de son parti le MR et de trois partis flamands, le CD&V, l'Open VLD et surtout la NVA. Beaucoup ne donnaient pas cher de la peau de son équipe. On se souvient des débuts difficiles, de la déclaration de politique générale très chahutée par l'opposition socialiste et des dérapages de certains ministres NVA, mais une certaine vitesse de croisière semblait désormais avoir été prise. Jusqu’au moment où l’on a buté sur « l’affaire des Soudanais ».

Charles Michel a toutes les raisons de connaître les ficelles du métier de politicien ; il est tombé dedans quand il était petit. Quand « ça chauffe », on annonce une enquête pour donner à la « patate chaude » le temps de refroidir. L’opinion publique s’échauffe facilement, mais se détourne de même : une catastrophe naturelle, les funérailles d’une vedette de music-hall, un pet de travers de Donald Trump ou de Vladimir Poutine suffisent pour qu’on parle d’autre chose. Et si rien de tout cela ne se produisit, il y aurait encore le football…

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Or, le fait même de faire procéder à cette enquête était un aveu. Car ce n’est pas une mauvaise idée, d’enquêter, mais il fallait le faire AVANT de renvoyer le premier Soudanais, et non pas après en avoir déjà remballé dix !

En effet, la Belgique est tenue de respecter l’article 3 de la CEDH, imposant de ne pas renvoyer quiconque vers un pays où il court le risque de traitements inhumains et dégradants (principe de non-refoulement). Et c’est précisément sur le respect de cet article 3 que le CGRA a été chargé d’enquêter. On ne saurait avouer plus ouvertement qu’on ne l’a pas fait avant !

Or, quant au respect de cet article 3, le CGRA se contente vraiment de peu, comme on peut le voir en le parcourant. On peut constater notamment que :

- le rapport justifie son relatif optimisme par le fait qu’il n’est pas prouvé que des meurtres, tortures, traitements inhumains ou dégradants, etc… aient eu lieu. On serait infiniment plus rassuré s’il nous disait qu’on a la preuve qu’ils n’ont pas eu lieu.

- le rapport nous signale triomphalement que ses tentatives pour reprendre contact au Soudan avec les 10 « returnees » ont été couronnées de succès… dans la moitié environ des cas (J’écris « environ » parce que les phrases de ce passage sont particulièrement embrouillées).

L’on pourrait tout aussi bien en déduire que la moitié d’entre eux sont désormais silencieux à jamais puisqu’ils ne répondent plus et qu’il faut sonner l’alarme.

- le rapport reconnaît que l’observateur de l’OE présent lors des entretiens avec les experts envoyés par le gouvernement soudanais ne comprenait généralement pas un traître mot à ce qui se disait pendant ces entretiens. Comment peut-il considérer dès lors que la présence d’un tel observateur garantissait quoi que ce soit ?

Et le reste est à l’avenant !

Il serait sans doute exagéré de dire qu’il s’agit d’un « rapport de complaisance ». Mais c’est sans aucun doute un rapport rédigé de façon très complaisante.

Il est écrit avec la volonté bien arrêtée de faire tour ce que l’on peut (et ils peuvent vraiment beaucoup, semble-t-il) pour éviter de prendre le Premier Ministre en flagrant délit de contre-vérité.

On arrive à ce résultat découpant toute question simple et claire en de nombreuses sous- questions compliquées, en donnant beaucoup de coups de téléphone, en envoyant beaucoup de courriels dans le désert, en usant largement du scan et de la photocopie, et en citant longuement et verbeusement ses archives.

Ces mensonges sont destinés à couvrir le fait que, pour se sortir d’un incident où la majorité au pouvoir dans la « Société Anonyme Belgique » aurait pu se trouver contaient de rendre son tablier, alors qu’elle tient à toutes forces à poursuivre son œuvre ultralibérale destructrice et néfaste. Pour cela, elle n’a pas hésité à s’allier de fait avec une dictature jugée criminelle par la Cour Pénale Internationale.

C’est dérisoire et grotesque. Alors que ce petit jeu de société se déroulait autour d’une question dont l’enjeu n’était autre que l’honneur de la Belgique et son droit de prétendre encore appartenir au monde civilisé. Rappelons quel est l’enjeu.

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Petit essai récapitulatif sur le Soudan1:

"Le doute devrait toujours profiter au principe de non-refoulement"

1) La question de fond est de savoir si la Belgique pouvait ou non renvoyer des ressortissants soudanais arrêtés dans les rues de Bruxelles. Notons d'abord que cette question est née en raison d’une inflexion politique. En avril 2017 (Libre Belgique), malgré les problèmes posés par la présence de ces migrants de transit dans les rues, le secrétaire d’Etat indiquait ne pas désirer traiter avec le Soudan sur l’expulsion de ressortissants.

2) Il change manifestement d’avis en septembre pour éviter un " mini-Calais " à Bruxelles. C’est là l’essentiel : les autorités décident alors qu’empêcher la présence de migrants errant en rue constitue une priorité supérieure au fait de renvoyer des Soudanais au Soudan, et de collaborer techniquement avec ce pays.

3) Il est exact que ces Soudanais sont obnubilés par l’Angleterre et hyper méfiants vis-à-vis des autorités. Sans doute formatés, en outre, par les passeurs à ne faire confiance à personne.

4) Il est inexact que tous ne demanderaient pas l’asile : sur 99 Soudanais arrêtés au Parc Maximilien, 23 ont introduit une demande. Bien sûr, ceux qui demandent l'asile ne sont pas expulsés tant que la procédure est en cours.

5) Reste qu’un grand nombre ne le font pas, pensant que cela jouera contre eux. Et ne se rendant peut-être pas compte des conséquences.

6) De toute façon, la Belgique est tenue de respecter l’article 3 de la CEDH, imposant de ne pas renvoyer quiconque vers un pays où il court le risque de traitements inhumains et dégradants. C’est la traduction du principe de non-refoulement.

7) Capital : même si le migrant ne demande pas l’asile, la Belgique n’est en rien exonérée de cette obligation de non-refoulement vis-à-vis du migrant concerné. Cour europ. DDH :" l’expulsion d’un étranger par un État contractant peut soulever un problème au regard de l’article 3, et donc engager la responsabilité de l’État en cause au titre de la Convention, lorsqu’il y a des motifs sérieux et avérés de croire que l’intéressé, si on l’expulse vers le pays de destination, y courra un risque réel d’être soumis à un traitement contraire à l’article 3. Dans ce cas, l’article 3 implique l’obligation de ne pas expulser la personne en question vers ce pays »

8 ) Le principe d’interdiction de torture et de mauvais traitement consacré par l’article 3 de la CEDH est un principe indérogeable que l’administration a le devoir de contrôler. C’est la manière dont ce contrôle a été fait qui est au cœur du débat.

9) Les allégations de mauvais traitements proviennent à ce jour d’une seule source, et doivent donc être traitées avec prudence. D’où les demandes d’enquête, légitimes.

10) Néanmoins, sauf éléments matériels probants, on peut se demander sur quelle base ces mauvais traitements pourront être attestés ou infirmés. On imagine en effet mal une attestation des autorités soudanaises confirmant qu’ils ont torturé leurs propres citoyens. De même, les témoignages de migrants renvoyés sur les mauvais traitements qu’ils auraient subis pourront-ils toujours apparaître fragiles car potentiellement politisés ou instrumentalisés.

11) C’est précisément parce qu’on parle de personnes fragiles et de dictatures, et que les critères d’appréciation sont subjectifs, qu’il convient de prendre toutes les garanties en amont.

12) Conclusion : le terme " risque " de traitement inhumain et dégradant invite clairement à un principe de précaution vital : sans garantie absolue que les intéressés ne risquent rien, le doute devrait toujours profiter au principe de non-refoulement.

1Par François De Smet; docteur en philosophie de l’Université Libre de Bruxelles et patron de Myria (Centre fédéral Migration). Il est également chroniqueur sur La Première (RTBF) dans l'émission "Dans quel monde on vit ?".

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