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Mot introductif de la Conférence de Presse du Coordonnateur du Mouvement du 23 mars organisée le 21 juillet 2012 à Bunagana

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Mot introductif de la Conférence de Presse du Coordonnateur du Mouvement du 23 mars organisée le 21 juillet 2012 à Bunagana

I. Introduction

L’évidence crève les yeux : la République Démocratique du Congo est devenue un Etat- néant. Malheureusement, face à cette sorte de fatalité, le peuple congolais paraît résigné : Il donne l’air d’avoir plié devant l’inacceptable. Manifestement, notre peuple, ayant perdu toute capacité de s’indigner, s’accommode, désormais, à la non- gouvernance de ses dirigeants qui, visiblement, n’ont aucune considération à son égard.

Nul n’ignore la volonté manifeste de la communauté internationale à soutenir le peuple congolais à travers, notamment, les énormes moyens financiers ainsi que son appui politique et diplomatique depuis le début du processus de démocratisation du pays jusqu’à ce jour. Cependant, voici que le cinquantenaire de gestion du pays à partir de Kinshasa se concrétise sur un constat d’échec : les gestionnaires du pays se sont avérés incapables de remettre le Congo sur les rails et de redonner aux congolais des raisons d’espérer en un avenir meilleur. Tout au long de ces six dernières années, le régime en place a surtout brillé par la non-gouvernance. Il s’est illustré impunément par la prédation et la corruption et a considéré que le seul fait d’être sorti des urnes lui garantissait la légitimité et constituait un chèque en blanc pour s’abstenir de gouverner.

II. Etat des lieux

1. Notre pays a des dimensions d’un sous-continent. Sa superficie est de 2.345.000 km2, soit quatre fois la France ou 80 fois la Belgique ou encore 90 fois le Rwanda. A l’heure actuelle, sa population s’élève à environ 60.800.000 habitants, soit une densité moyenne de 26 habitants au km², ce qui n’en fait pas un pays particulièrement peuplé. Son sous-sol est toujours qualifié de « scandale géologique », tant il regorge de ressources minérales immenses et variées. Mais, celles-ci restent à l’état de potentialités qu’aucun Gouvernement congolais n’est jamais parvenu à transformer en richesses nationales au profit de la population congolaise. Pire, aujourd’hui, le pouvoir en place les brade à vil prix ou les donne en gage à quelque « dragon asiatique » contre une miche de pain et pour des décennies, tant pis pour les générations futures. Et naturellement, il se trouve toujours des thuriféraires empressés et prêts à applaudir toutes les trahisons du régime, y compris les plus inadmissibles.

2. L’hydrographie de la RDC est impressionnante et sans équivalent sur le continent, avec un énorme bassin -le deuxième du monde- qui s’étend sur 3.800.000 km² et qui est alimenté toute l’année. Son principal fleuve, le Congo, navigable sur la plus

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grande partie de ses 4.640 km de parcours, est véritablement son artère nourricière.

Il traverse le pays de part en part, dessinant une courbe qui va du District de Kolwezi, au Sud-Katanga, en passant par Kindu au Maniema, Kisangani en Province Orientale, Mbandaka en Equateur, Bolobo au Bandundu, puis Kinshasa, Matadi et Boma tout à l’Ouest, avant de finir sa « chevauchée fantastique » à Banana, sur l’Atlantique, avec un débit moyen, également le deuxième du monde, supérieur à 42.000 m³ par seconde. Il a été évalué que les seules chutes d’Inga, en amont de Matadi, pourraient permettre la réalisation d’un complexe hydro-électrique capable d’alimenter en énergie propre la totalité du continent africain et même au-delà. Ses forêts aux essences d’une variété infinie couvrent les 2/3 de sa superficie. Elles constituent le 2ème poumon écologique du monde et le premier du continent. Le tiers restant est constitué de terres arables situées en climat équatorial au nord et au sud, tropical dans la cuvette centrale et tempéré sur les hauteurs de l’Est. Ce qui permet une alternance des saisons culturales sur l’ensemble de l’année, au point que la houe du paysan congolais n’est jamais complètement remisée.

3. Comme on le voit, notre pays a tout pour être un paradis sur terre. Paradoxalement, depuis 52 ans, ses dirigeants en ont fait un enfer pour ses habitants et un facteur de déstabilisation pour la sous-région. En juin 1960, on le disait à égalité avec l’Afrique du Sud, le Canada et la Corée du Sud au plan du PIB et du taux annuel de croissance économique. Alors que ces pays comptent aujourd’hui parmi les puissances développées ou émergentes, le nôtre est en queue de peloton des pays les plus pauvres du monde. A cause d’une gouvernance calamiteuse aggravée par une corruption généralisée et une incompétence monstrueuse, près de 80% des congolais vivent en dessous du seuil de pauvreté, le taux de chômage s’établit à peu près à un niveau identique, les services publics à caractère social et les infrastructures de base sont en piteux état ou inexistants. On recense dans le pays des centaines de milliers des déplacés internes et autant de réfugiés à l’extérieur ; la non-gouvernance est directement ou indirectement à l’origine de la forte mortalité et de la morbidité observées dans le pays, de l’augmentation du nombre des veuves, des orphelins, des femmes violées et des enfants de la rue ; à cause d’elle, la prévalence des IST-MST et du VIH/SIDA semble en constante progression ; l’endettement du pays avoisinait les 14 milliards de dollars US et pourrait culminer à des sommes astronomiques si le pays n’avait bénéficié de la générosité des institutions de Brétonwood; les investissements font partie de l’histoire tout comme les exportations régulières ; les ressources minières font l’objet d’un bradage sans précédent, les circuits économiques officiels ont quasiment disparu, l’administration est corrompue et désintégrée et le secteur informel s’est emparé de toute la place devenue vacante ; les rares pays ou institutions internationales qui acceptent encore de prêter de l’argent à la RDC sont l’exception qui confirme la règle.

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4. Un rapport de la Fondation MO-IBRAHIM classe notre pays comme le plus corrompu du continent africain, juste après la Somalie qui n’a plus d’Etat digne de ce nom depuis près de deux décennies. Le régime qui règne à Kinshasa est un pouvoir où le vice tient lieu de vertu. A titre indicatif, en 2003, le paiement d’une créance de la SNEL, de l’ordre de 32 millions de dollars américains, par une société du Congo Brazzaville démontra la boulimie prédatrice dans le chef des dirigeants congolais, dont des proches du Président de la République. Après avoir été démis de leurs fonctions pour la forme afin de tromper le peuple, la plupart de ces détourneurs sont aujourd’hui des «honorables députés» pour le compte de la Majorité Présidentielle, après être passés par la blanchisserie des élections. Celui qui se tailla la part du lion a même été promu Secrétaire Général du propre parti du Chef de l’Etat, avant de se voir gratifié du poste de Président de l’Assemblée Nationale. Un bel exemple pour la fameuse « tolérance zéro » dont se targue le Président de la République dans sa prétendue lutte contre la corruption. Deuxième exemple : le Ministre près le Premier ministre sous GIZENGA I et II, Monsieur Godefroid MAYOBO, a fait cet aveu incroyable selon lequel 1,3 milliards de dollars américains avaient été détournés par les gestionnaires de la République durant le seul exercice budgétaire 2007! En toute impunité

5. L’écrivain progressiste martiniquais, feu Frantz FANON, avait remarqué que l’Afrique avait la forme d’un revolver dont la gâchette se situait en RDC. En effet, la position de notre pays au centre du continent où il partage sa longue frontière de 9.165 km avec 9 autres Etats le place dans une situation extrêmement délicate. S’il était bien gouverné, il devrait pouvoir constituer un atout géostratégique majeur et un moteur de développement pour l’ensemble de l’Afrique. Mais, comme il est indubitablement mal géré depuis des décennies –avec le régime actuel on atteint quand même les sommets de la mauvaise gouvernance- c’est une bombe à retardement qu’il faut surveiller et c’est un danger permanent qu’il faut contrôler et encadrer. Des propos alarmistes ? Non, réalistes et responsables : notre pays est une terre où l’uranium de SHINKOLOBWE est exploitable à ciel ouvert, avec ce que cela représente en terme des risques de dissémination nucléaire. Sans oublier qu’un certain nombre de fois, le régime prédateur en place à Kinshasa et spécialement des membres du clan présidentiel ont été mis en cause dans un tel trafic avec l’Iran ou la Corée du Nord.

6. Les impressionnantes réserves de la RDC en cuivre, cobalt, diamant, or, étain, cassitérite, columbo-tantalite, wolframite etc...constituent une permanente tentation pour les marchands de tout poil et de tout acabit. Ceux-ci se souviennent qu’à l’origine, notre pays a été créé pour être une vaste zone de libre échange où chacun des pays initiateurs aurait la liberté d’aller et de venir en vue de faire son marché à volonté. Et maintenant, il y flotte dans l’air une forte odeur de pétrole depuis le lac Tanganyika jusqu’au sud-Soudan. Sans oublier que, dans les années à venir, le réchauffement de la planète en cours et la désertification inéluctable du continent

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pourraient donner lieu à des conflits pour l’accès aux sources d’eau. A cet égard, l’abondance de celles de la RDC conduit à penser que les « guerres de l’eau », avec pour cible notre pays et dans un futur moins lointain qu’on ne pourrait le croire n’est probablement pas une simple vue de l’esprit. Il y a, par conséquent, urgence à déclencher le principe de précaution qui veut que des stratégies conservatoires et préventives soient mises en place pour éviter l’irréparable. En effet, il faut bien voir que tous les ingrédients se trouvent réunis pour que l’Afrique entière s’embrase à partir d’un incendie allumé en RDC. On en a eu un avant-goût avec la « première guerre mondiale des Africains » qui, entre 1998 et 2002, impliqua sur le sol congolais les armées de pas moins de sept pays africains, en plus des insurrections qui avaient été à l’origine du conflit.

7. Les élections générales qui se sont tenues dans notre pays, d’abord en 2006 et ensuite tout récemment en 2011, étaient censées y instaurer ce principe de précaution, en réglant une fois pour toutes la crise de légitimité à laquelle la RDC était confrontée depuis de nombreuses années. Le processus électoral débuté avec le référendum constitutionnel de décembre 2005 et poursuivi, en 2006 avec les élections législatives, présidentielles et provinciales. Seules les élections urbaines, municipales et locales ont été passées par pertes et profits. En 2011, des nombreux rapports des missions d’observation dont l’Union Européenne, la Fondation Carter, ont fait état d’une fraude à grande échelle aux présidentielles comme aux législatives à telle enseigne que le pouvoir ainsi élu officiellement par 48% des congolais est en panne de légitimité et le peuple congolais, qui semble s’être résigné devant un régime qui a décidé de gouverner par défi, a fini par prendre acte des résultats proclamés. Sans oublier que des millions de congolais de l’étranger ont été simplement exclus du scrutin pour leur fermeté, ils sont réputés plus rigoureux et plus exigeants vis-à-vis du régime. D’autres ont été exclus sous le fallacieux prétexte de la détention de la double nationalité, pourtant, devenu anachronique.

Cela veut dire que les principales institutions nécessaires au fonctionnement normal et régulier des pouvoirs publics sont en place depuis. En dépit de tout cela, rien n’indique, jusqu’ici, que la démocratie en soit sortie gagnante autrement que sur le plan purement formel et incantatoire. De toute évidence, la pratique démocratique, l’exercice de l’Autorité de l’Etat et la bonne gouvernance qui devaient en découler ne sont pas au rendez-vous. Au point que dans la majeure partie du pays, la paix, la sécurité et la stabilité demeurent gravement hypothéquées ou carrément troublées.

Seuls les niveaux d’insécurité diffèrent d’un coin à l’autre du territoire national.

Moyennant quoi, au fil des mois, le Gouvernement actuel a de plus en plus de mal à opposer à ses détracteurs sa légitimité purement électorale, faute de légitimité démocratique qui, elle, se mérite tous les jours à l’épreuve des faits, c’est-à-dire de la bonne gouvernance.

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8. La pratique démocratique implique, en effet, l’instauration et la garantie par l’Etat impartial, mais aussi l’appropriation civique par les administrés des fondamentaux de la démocratie qui se nomment : paix, sécurité, stabilité, promotion des vertus citoyennes d’unité et de solidarité nationales, de tolérance et d’acceptation mutuelles, d’intégrité et d’honnêteté, respect des droits humains et des libertés publiques, égalité de tous devant la loi et égale protection de tous par la loi, primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, souci du développement et du bien- être de la population. Or, malgré la tenue des élections générales dans notre pays, le processus électoral n’a pas débouché sur une vraie mise en œuvre des fondamentaux démocratiques, ni sur une gouvernance responsable, compétente et performante. Les élus ont donc tort de croire que le seul fait d’être le produit des élections confère la légitimité. En tout état de cause, aujourd’hui, il est clair que rien ne permet d’espérer une évolution dans un sens susceptible de satisfaire les attentes du peuple congolais. Cela se traduit inéluctablement par le constat de la faillite de l’Etat et du régime qui le pilote.

9. En lieu et place de s’occuper des affaires du pays, le régime actuel s’acharne à la destruction physique de l’opposition politique interne pour se pérenniser au pouvoir.

Pire, une révision constitutionnelle est officiellement a été opéré par les instances concernées dans l’unique but de modifier l’article 220 qui portait sur le mandat du Chef de l’Etat. Ce dernier dispose actuellement des prérogatives suffisantes pour se défaire des élus du peuple, dont les députés provinciaux ainsi que les gouverneurs de provinces. Les fondamentaux de la décentralisation ont, quant à eux, étaient gravement entachés au point que la réalité de gestion actuelle du pays se nomme Centralisation.

Le sort inacceptable fait au Congo Oriental :

10. Délibérément, le président de la république, Joseph KABILA KABANGE, s’est abstenu d’exercer son devoir constitutionnel consistant à garantir la défense nationale et la sécurité du Territoire, en abandonnant le Congo Oriental à son triste sort. Il est au pouvoir depuis dix ans, mais, les populations du Kivu –Maniema, de l’Ituri et des Uelé n’ont cessé d’être en butte à la dure loi de la barbarie étrangère imposée par les FDLR-ex-FAR-Interahamwe et autres FNL, LRA et ADF-NALU. Mais aussi, elles sont constamment l’objet d’exactions de toute sorte exercées par les FARDC, l’armée nationale congolaise dont le Président de la République est le Commandant Suprême. Il y a lieu de souligner ici que l’autorité du Chef de l’Etat sur l’armée n’est pas que constitutionnelle. Elle est réelle et ne s’embarrasse guère de la chaîne de commandement en place. Par exemple, on l’a vu court-circuiter l’Etat- Major Général de l’Armée et faire commander l’Opération « UMOJA WETU » par l’Inspecteur Général de la Police Nationale qui était son homme de main. Si donc les FARDC sont inciviques et violentes en toute impunité, impayées ou sous-payées,

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désorganisées et indisciplinées, mal entraînées et sous-équipées, c’est essentiellement à cause des mauvais choix du Commandant Suprême en matière de gestion de l’Armée.

11. Bien pire, face à son incapacité de former une armée véritablement nationale garante des valeurs républicaines, le régime actuel dirige ses choix vers des armées étrangères pour garantir, on ne sait pour combien de temps, « la sécurité » au Congo Oriental. C’est pourquoi, on ne perçoit toujours pas chez lui le moindre signe d’une politique destinée à créer une armée nationale et républicaine, puissante et dissuasive, garante de la sécurité de tous les citoyens congolais et de leurs biens, sans exception, une armée qui soit non seulement un véritable creuset d’intégration de tous ceux qui choisissent le métier des armes, mais aussi et surtout un miroir de ce que devrait être une nation congolaise intégrée, réconciliée et apaisée. En conséquence de cette abdication coupable, le Congo Oriental n’est toujours pas pacifié. En dépit des opérations conjointes «UMOJA WETU », « KIMIA I et II »,

« AMANI LEO » et « RUDIA » ayant impliqué successivement, aux côtés des FARDC, les armées rwandaise, ougandaise et onusienne, les FDLR-ex-FAR- Interahamwe et la LRA continuent d’y semer la mort et la désolation, démontrant par ce fait que leur capacité de nuisance demeure intacte. On en veut pour preuve, notamment, les massacres au quotidien de nos compatriotes par des forces négatives étrangères notamment les FDLR-Interahamwe au Kivu, la Lord Resistance Army(LRA) à Makombo dans le Haut-Uelé, les nombreuses exactions perpétrées par FARDC dans plusieurs territoires du Congo Oriental.

Aussi, faut-il rappeler que des dizaines de milliers de nos compatriotes ayant fui les violences interethniques survenues entre 1993 et 1996 n’ont toujours pas regagné la mère-patrie. Il va sans dire que des centaines de milliers d’autres qui moisissent dans les camps des déplacés internes sont abandonnés à leur triste sort.

12. L’exil de nos compatriotes et le déplacement interne des populations est, d’abord et avant tout, le fait de la mauvaise gouvernance. Aucun des gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre pays n’a élaboré une politique cohérente de réconciliation interethnique et de cohabitation pacifique. En lieu et place de gouverner et sécuriser les compatriotes, le leadership actuel, lui, a fait ses choix : se faire pleines les poches, et n’intervenir militairement que contre ceux qui menacent son régime mais contre ceux qui tuent au quotidien nos compatriotes. D’où la prolifération des groupes d’autodéfense populaire et, malheureusement, de tant d’autres constitués de brigands et des voyous opérant tranquillement sur le territoire oriental de la RDC partant du Kivu, jusqu’en Ituri en passant par le Sud-Ubangi. De telle sorte qu’aujourd’hui la « nation congolaise » est terriblement fragilisée et risque de voler en éclats d’autant plus vite que le pouvoir en place fait preuve d’une incompétence consternante dans la gestion de cette crise. Lambert MENDE, a beau

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déployer une éloquence médiatique à nulle autre pareille pour vanter l’action du gouvernement dont il est le Porte-parole, la réalité du terrain au Congo Oriental se charge chaque jour de lui clouer le bec et de rendre compte du caractère absolument désastreux du leadership actuel du pays qui se décline sur le mode suivant :

- Groupes armés étrangers qui se comportent dans notre pays comme en terre conquise et font régner la loi de la barbarie en assassinant, en violant, en pillant et en rendant inaccessibles les agglomérations et les campagnes devant recevoir les déplacés et les réfugiés ;

- FARDC mal recrutées, sans formation ni instruction technique ou civique, sans solde, sans cohésion, brutales et violentes à l’égard de la population qu’elles sont censées défendre ;

- Police nationale, services de sécurité et d’immigration tracassières à souhait et en toute impunité ;

- Administration territoriale, magistrature et fonction publique corrompues, incompétentes, inefficaces et souvent pléthoriques ;

- Accaparement au détriment des Entités territoriales décentralisées des ressources financières générées par elles en violation flagrante de la Constitution ;

- Absence d’une politique destinée à fournir le bien-être à la population en matière de distribution d’eau potable, de l’énergie, de soins de santé, d’éducation scolaire et professionnelle, de sécurité alimentaire, d’habitat social et d’infrastructures de base etc….

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

De ce qui précède, le Mouvement du 23 mars créé pour revendiquer le respect de l’Accord de paix de Goma, dont la bonne gouvernance est le pilier central, exige le droit pour les congolais en général et, plus particulièrement, ceux de l’Est qui connaissent une immense souffrance depuis des années, d’avoir une gouvernance responsable, digne, compétente et efficace. Il apparaît que le gouvernement actuel, faute de pouvoir régler profondément et définitivement les problèmes de l’Est du pays, a choisi de pratiquer la stratégie du pourrissement. Il la camouffle sous le manteau de l’arrogance et des manœuvres dilatoires, notamment en ignorant les vrais acteurs sur terrain et en portant le choix de ses interlocuteurs sur des Etats voisins auxquels il rejette toute la responsabilité du mal congolais, pas parce qu’il le croit, plutôt pour dissimuler son incapacité à résoudre les problèmes de société que lui oppose son peuple. Dans le cas actuel, le gouvernement du pays feint d’ignorer le partenariat qui nous lie à travers l’accord de paix de Goma et qui nous confie le droit de nous plaindre s’il y a lieu. L’appui militaire qu’il vient d’obtenir de la Communauté Internationale pourrait s’entendre comme un chèque en blanc accordé à la violation tous azimuts d’un accord que la même Communauté Internationale a parrainé et une répression rigoureuse et ferme contre

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celui qui en revendique le respect. Si cela doit persister, il est à craindre que des stratégies alternatives soient envisagées par les populations concernées pour faire face à cet état de chose. Certes, par cet acte, le régime en place fait, une fois de plus, preuve de sa propension à fuir ses responsabilités en confiant ses charges de sécuriser sa population entre les mains des étrangers : la force internationale neutre demandée par lui à la Communauté internationale qui, pourtant, est déjà militairement présente au Congo à travers la MONUSCO. Mais, il n’est pas évident que ceux-ci soient constamment en situation de faire la police en RDC, quand bien même leurs propres intérêts les y inviteraient. Recourir à l’appui des troupes étrangères pour régler une crise interne aura toujours un caractère limité dans le temps et dans l’espace et ne saurait constituer qu’un expédient humiliant pour le peuple congolais qui, le moment venu, saura s’en souvenir.

Ainsi donc, aujourd’hui, la classe politique congolaise n’est pas en mesure de gérer correctement et efficacement la RDC, dans sa configuration actuelle. L’on constate, en effet, que depuis près d’un demi-siècle, tous ceux de nos leaders qui ont cherché à piloter le char de l’Etat congolais s’y sont cassé les dents. De manière générale, sont en cause, d’une part, l’immaturité politique, l’incompétence professionnelle, les pratiques prédatrices et le manque de patriotisme des gouvernants. D’autre part, l’immensité du pays jointe à une gouvernance centralisée à outrance, c’est-à-dire dans laquelle le peuple n’est jamais consulté sur les choix politiques faits en son nom, alors qu’il est concerné au premier chef, en sa qualité de détenteur de la légitimité et de la souveraineté primaires. Il faut donc oser innover profondément et radicalement.

Fait à Rutshuru, le 21 juillet 2012

Bishop Jean-Marie RUNIGA LUGERERO Coordonnateur du Mouvement du 23 mars

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