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D r. Ro ge r K . N D O N A R ap port t ec hn iq u e de m is si on M ID A du 03 D éc em br e 20 10 -0 5 Ja nv ie r 20 11

Ev alu at io n d es filièr es m ar aîc hèr es de B UT EM BO

Tandis que de nombreux textes et stages de formation se concentrent sur l'identification, la formulation, l'évaluation et le contrôle des projets, l'on dispose de relativement peu d'informations sur l'analyse des problèmes, surtout pour ce qui concerne les filières maraîchères. Bien des personnes impliquées dans l'identification et la formulation des projets n'ont ni le temps ni les ressources nécessaires pour l'organisation et l'exécution d'un diagnostic suffisamment approfondi des problèmes; c'est un procédé qui peut facilement prendre plusieurs mois. Par conséquent, l'identification des problèmes et des projets peut dépendre trop de la littérature et des données secondaires, qui peuvent ne pas être assez détaillées, ou basée sur l'expérience de quelques experts au niveau local ou international.

NutriCong

roggnd@gmail.com 00436649973013 www.wix.com.nutricong/nutricong1

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Avant-propos ... 5

I. INTRODUCTION ... 6

CEFADES, à propos ... 6

Contexte et justification de la mission ... 6

La demande ... 7

Objectifs de la mission ... 7

Méthodologie ... 8

Un œil sur Butembo ... 13

II. ANALYSE DES PRODUITS MARAÎCHERS ... 14

Présentation des fruits et légumes de Butembo... 14

Les acteurs des productions fruits et légumes de Butembo ... 16

Evolution du secteur de la production ... 17

Importance de fruits et légumes... 19

III. RÉSULTATS ... 21

Analyse de produits locaux ... 21

Analyse de la pré-production ... 21

Analyse de la production ... 22

Analyse de la manutention post-récolte... 24

Analyse de la transformation ... 24

Analyse de la distribution et de la commercialisation ... 25

IV. ATOUTS ET CONTRAINTES DE LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE ... 26

V. PERSPECTIVES ET ENJEUX ... 29

Les perspectives et enjeux à relever au plan commercial ... 29

Les perspectives et enjeux à relever sur le plan sociétal ... 29

(3)

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Les facteurs de préoccupations et de leur prise en charge ... 30

VI. CONCLUSION ET SUGGESTIONS ... 31

Pour y parvenir ... 32

VII. ANALYSE DES PRODUITS PORTEURS ... 34

Analyse de la demande en pomme de terre, tomate et oignon ... 34

Analyse de la consommation ... 34

VIII. CONCLUSION SUR LES PERSPECTIVES DE LA TOMATE, DE L’OIGNON ET DE LA POMME DE TERRE ... 39

IX. ANALYSE DU SYSTÈME DE PRODUCTION, SES FACTEURS ET CONTRAINTES ... 40

X. STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE LA PRODUCTION MARAICHERE PORTEUSE ... 41

XI. FORMATION DES FORMATEURS DES PRODUCTEURS AGRICOLES ... 45

Objectif global ... 45

La formation concernait ... 45

Approche ... 45

Déroulement de la formation ... 46

XII. ANNEXES ... 48

Fiche d’enquête 1 - Importance relative du produit ... 48

Fiche d’enquête 2 - Politiques du secteur public ... 51

Fiche d’enquête 3 - Institutions concernées ... 53

Fiche d’enquête 4 - Services d'appui ... 56

Tableau 1: Les légumes de Butembo ... 14

Tableau 2 : Les fruits de Butembo ... 15

Tableau 3 : Acteurs de la production et produits maraîchers de Butembo ... 16

Tableau 4: Consommation de la tomate, de l’oignon et la pomme de terre par repas/jour/ ménage ... 36

(4)

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Tableau 5: Estimation de la demande des ménages en tomate, oignon et pomme de terre ... 37

Photo 1 : Perte de la qualité des produits maraîchers suite au transport ... 11

Photo 2: La carte de Butembo et ses environs ... 18

Photo 3 : Pesticide sur la tomate en vente au marché de Vichai. Prise de vue : le 08.12.2010 09 :45’ ... 23

Photo 4: Champs de choux abandonnés ... 27

Photo 5 : Erosion due à la suite de la pratique de la monoculture. ... 27

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Avant-propos

L

a publication du présent rapport marque la fin d'une mission de 34 jours menée avec la collaboration de nombreux professionnels et organisations maraîchers de Butembo, à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Cette mission consistait à la mise en œuvre du projet de formation et de développement socio-économique du Nord-Kivu, au CEFADES1. Elle a été financée par l’OIM2, dans le cadre du programme MIDA3

1 Centre de Formation et d’Animation pour un Développement Solidaire

.

2 Organisation Internationale pour les Migrations

3 Migration pour le Développement en Afrique

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I. INTRODUCTION

CEFADES, à propos

Le CEFADES est une ONG basée à Butembo. Elle a été créée par l’université Catholique de Graben et attachée à celle-ci. Cette ONG poursuit des objectifs développementaux de types différents, notamment dans les domaines communautaires comme l’aménagement et le développement rural et dans l’agriculture. Son action s’étend actuellement dans les territoires de Lubero et de Beni. Elle a l’appui de certains organismes internationaux dont particulièrement le FERT et l’AAD (France) et d’une façon sporadique celui de l’USAID, la MONUSCO et le VIC (Belge). Ses ambitions sont énormes mais, elle est butée à d’énormes problèmes financiers pour réaliser ses objectifs.

Contexte et justification de la mission

En dépit d’une importante dynamique existante dans la région du Nord-Kivu pour certaines productions agricoles, il existe peu de données fiables sur les productions maraîchères et sur les perspectives de nouveaux débouchés. Dans le cadre du programme « Migrations pour le Développement en Afrique - MIDA Grands Lacs », sur la mise en œuvre des projets développementaux en relation avec les activités d’appui à l’émergence et à la promotion de filières agricoles, et dans le but d’assurer la sécurité alimentaire durable, le

« CEFADES » a confié à l’OIM la mission d’identification des filières maraîchères porteuses. Cette mission vise principalement à promouvoir le développement des productions agricoles locales et à favoriser l’émergence de nouveaux marchés et circuits de distribution des produits agricoles capables de générer de meilleurs revenus aux producteurs dans la ville de Butembo et ses

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environs. Aussi avons-nous le devoir de fournir aux responsables de

« CEFADES » des éléments nécessaires à la mise en place d’une base d’informations sur les filières de produits agricoles porteuses au niveau de produits maraîchers.

La demande

Concernant le volet d’activités qui faisait l’objet de cette mission, la demande consistait à connaître le nombre des filières maraîchères en rapport avec l’option porteuse et au renforcement des capacités techniques des animateurs du CEFADES afin d’apporter des éléments de réponse pour permettre l’identification concertée d’une option porteuse de la production locale.

Objectifs de la mission

D’une façon générale, l’objectif de la présente mission est de fournir une base de données pour l’analyse sur le fonctionnement du milieu agricole de Butembo, notamment en ce qui concerne les filières maraîchères potentiellement porteuses.

De façon spécifique, il est assigné à la mission le volet chargé de : 1. Identifier des filières maraîchères porteuses et de les chiffrer.

2. Dénombrer le cercle d’acteurs (cercle qui s'étend depuis la planification de la production (prise de décisions) à travers la production, la récolte, et la distribution aux consommateurs.

3. Renforcer les capacités des animateurs formateurs du CEFADES en techniques agricoles.

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Méthodologie

Au regard des objectifs de la mission tels qu’énoncés par le TdR, notre démarche méthodologique s’est articulée ainsi qu’il suit :

Investigations dans Butembo

Rencontres préalables

Nous sommes arrivé à Butembo le 4 décembre 2010 à 15h, heure locale. Après notre prise de contact avec le coordinateur et certains autres responsables du CEFADES, nous avons pu échanger honnêtement nos points de vus. Au cours de nos entretiens, le responsable a fait part de ses préoccupations qui étaient notamment de :

1. retenir au titre des produits légumiers prioritairement la tomate, le poireau, l’oignon, le chou (blanc), la carotte, l’aubergine, l’ail et la pomme de terre.

2. retenir comme produits fruitiers prioritairement le maracuja et l’ananas.

Cercles d’appui et décisionnels aux producteurs rencontrés Nous avons ensuite rencontré les cercles multidisciplinaires : institutionnel, décisionnel et d’appui aux producteurs à qui nous avons soumis des questionnaires spécifiques pour nous assurer que tous les facteurs influençant le produit de leur essor soient pris en considération. Il s’agit de cercles suivants :

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1. UNITU4 2. CEFADES 3. AGRIPEL5

4. DIVISION URBAINE DE L’ECONOMIE 5. AGRISUD

Informations recherchées:

(1) Le nombre de producteurs appuyés par chacun d’eux, (2) Le nombre de membres par produits,

(3) Les principales spéculations rencontrées,

(4) Les zones de production des produits maraîchers,

(5) L’évolution des superficies semées pour chaque culture maraîchère, (6) L’évolution des quantités produites pour les produits maraîchers, (7) Les coûts de production par produit,

(8) Les problèmes liés à la production,

(9) Les circuits de commercialisation de produit maraîcher parrainé, (10) Les problèmes liés à la commercialisation.

Les informations collectées auprès de ces cercles nous avaient permis d’analyser des structures filières identifiées grâce à des séances d’échange d’idées sur les problèmes en recourant à la technique dite brainstorming6

4 Union Tuyiwatikanaye (union pour l’entraide)

.

5 Département d’Agriculture, Pêche et Elevage de Butembo

6 Technique de réflexion, de création et de recherche collective fondée sur la mise en commun des idées et des suggestions des membres d'un groupe pour obtenir un nombre important d'idées.

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Cercles maraîchers rencontrés

Après les cercles d’appui, d’institution et de décision, nous avons rencontré les maraîchers des groupements suivants :

1. Mukene (Kaghumo) 2. Mageria (Kakovero) 3. Bunyuka (Vuhimba)

Idem ici, nous avons soumis aux différents acteurs un questionnaire spécifique constitué des rubriques suivantes : nombre de structures de base membres, principales préoccupations de ces structures de membres, zones de production au niveau de chaque structure, évaluation des superficies emblavées, problèmes liés à la production et à la commercialisation. Ceci, pour nous enquérir les informations nécessaires à notre enquête. Techniquement, notre enquête s’est basée à la fois sur des questions ouvertes et fermées. Ensuite, les entretiens avec les maraîchers se sont déroulés en brainstorming.

Descente sur terrain

Nous avons opéré des visites sur 2 des 3 types de sites regroupant 2 branches d’activités :

1. La production de légumes, 2. La production de fruits.

Nous avons choisi de visiter un site de production de tomate, un site de production d’oignon, de haricot et tous les sites retenus par le CEFADES ainsi que les trois marchés de Butembo qui faisaient office de site numéro 3. Ici, nous avons mené des investigations pour collecter des informations sur les produits maraîchers, leur disponibilité, leur provenance, le système

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d’approvisionnement, les contraintes d’approvisionnement, la qualité, les quantités et les coûts.

Contrairement à ce qui était prévu, la branche de la production des fruits n’a pas été visitée pour des raisons techniques et sécuritaires.

Problèmes rencontrés

Nous avons constaté l’absence de structures organisées en tant que telles permettant de constituer une filière maraîchère. Les acteurs supposés de filières ont déployé des démarches individuelles pour utiliser leur production soit en l’écoulant directement sur le marché, soit en s’approvisionnant pour les autres.

Chez la plupart d’acteurs, des semences de mauvaise qualité ont eu comme résultat des bas niveaux de productivité et/ou un produit de mauvaise qualité;

les mauvaises techniques culturales ont produit ces mêmes effets, tout comme les mauvaises techniques de récolte; les dégâts physiques au cours de la récolte, du transport, ou d’entreposage ont également influés sur la qualité de produits plus loin dans les supposées filières, entraînant des pertes physiques et financières (Photo 1).

Photo 1 : Perte de la qualité des produits maraîchers suite au transport

En outre, les productions maraichères ne sont pas structurées autour de stations de recherche et d'expérimentation qui, en appui des services d'agriculture, devraient faciliter le transfert des nouvelles variétés et techniques culturales aux producteurs, aux côtés d'autres acteurs, ceux de la recherche appliquée et de la recherche fondamentale.

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Au niveau des producteurs il n’y a pas des données quantitatives disponibles sur les surfaces semées et moins encore qualitatives pour les produits maraîchers.

Pas des disponibilités des données statistiques, sur les productions maraîchères, de Butembo. La collecte des données est difficile car, soit elles ne sont pas aisément diffusées, soit elles n’existent tout simplement pas. Il y a peu de suivi et ce, à tous les niveaux.

Contraintes générales

1. Zones maraîchères pour la plupart montagneuses au relief accidenté, difficilement accessibles: pas des pistes véritablement carrossables, 2. Forte absence de point d'eau pour besoins domestiques, pépinières et

irrigation,

3. Peu de diversification et intensification des cultures, 4. Disponibilité en intrants faible ou quasiment inexistant, 5. Pas d'accès au crédit,

6. Divagation du bétail important car potentialités fourragères faibles, 7. Vents souvent violents, surtout en mai - juillet,

8. Nombreux paysans sans terre,

9. Faible superficie cultivable par acteur (± 10 ares) 10. Démographie importante.

Facilités

Malgré les difficultés liées à l’organisation des filières, de structures universitaires, décisionnelles et de statistiques fiables, nous devons reconnaître que nous avons bénéficié de la logistique complète pour conduire à bien notre mission sur le terrain (véhicule tout-terrain, chauffeurs et per diem pour consultant pendant 34 jours).

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Par ailleurs, nous avons bénéficié d’un ordinateur portable, d’un copieur et d’un vidéoprojecteur, et dont l’exploitation nous a été d’une grande utilité.

Un œil sur Butembo

BUTEMBO, une agglomération de plus de 750 000 habitants du Nord-Kivu, compte parmi les villes les plus économiquement viables de la République Démocratique du Congo du point de vu de l’agriculture. Située sur l'Equateur et cependant jouissant, grâce à son altitude (1800 m) d'un climat modéré (18° C), presque froid parfois… Elle est entourée des zones de basses terres, plus chaudes celles-là. Butembo est un paradis terrestre où il y a une grande variété de cultures : de l'ananas à la pomme ou au blé, voire aux artichauts. Son sol est fertile. Cependant, Butembo a un handicap : son enclavement et aussi son manque d'infrastructures : routes, électricité, instruments de gestion de l'eau, de l'espace urbain et périurbain, internet très difficilement accessible… Faut-il dès lors encourager la production agricole si l’infrastructure ne suit pas ?

Certains fils du terroir aux concessions fastidieuses répondent par l’organisation des filières maraîchères pour d’abord, assurer l’amélioration et l’autosuffisance en produits maraîchers localement, puis ensuite, larguer les surplus sur le marché de l’intérieur du pays comme ils les font dans l’immobilier dans les grandes agglomérations du pays dont Kinshasa la capitale.

Mais, la préoccupation de cette démarche et non la moindre c’est le système du marché congolais. Dans un système où le marché est libre, l’organisation d’une filière proprement dite est laborieuse!

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II. ANALYSE DES PRODUITS MARAÎCHERS

Présentation des fruits et légumes de Butembo

Le secteur de la production maraîchère de Butembo regroupe 2 branches d’activités comme dit ci-haut :

1. La production de légumes et, 2. La production de fruits

Ces activités s’adaptent aux cycles de vie des végétaux et s’exercent en plein air.

Parmi les productions légumières nous avons identifié 32 produits maraîchers (Tableau 1) dont :

Tableau 1: Les légumes de Butembo

Les produits légumiers de Butembo

1. Oignon (Allium fistulosum) 2. Chou rouge (Brassica sp)

3. Concombre (Cucumis sativus L.) 4. Poireau (Allium ampeloprasum )

5. Courgette (Cucurbita pepo L.) 6. Poivron (Capsicum annuum)

7. Pomme de terre (Solanum

tuberosum L.) 8. Bette (Beta vulgaris)

9. Haricot (Phaseolus vulgaris L.) 10. Carotte (Daucus carota ) 11. Aubergine (Solanum melongena) 12. Piment (capsicum sp) 13. Tomate (Lycopersicum

esculentum ) 14. Céleri (Apium graveolens)

15. Laitue (Lactuca sativa L.) 16. Épinard (Spinacia oleracea)

17. Melon (Cucumis melo L.) 18. Artichaut (Cynara cardunculus )

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Page | 15 19. Petit pois (Pisum sativum) 20. Courge (Cucurbita pepo)

21. Chou-fleur (Brassica oleracea) 22. Basilic (Ocimum basilicum)

23. Chou-blanc (Brassica sp) 24. Ciboulette (Trifolium badium)

25. Chou-chinois (Brassica sp) 26. Coriandre (Coriandrum sativum)

27. Chou de Bruxelles (Brassica sp) 28. Ciboule (Bulbus Allii)

29. Chou frisé (Brassica sp) 30. Fenouil (Foeniculum vulgare)

31. Chou rave (Brassica sp) 32. Persil (Petroselinum crispum)

Parmi les productions fruitières nous avons identifié 18 produits maraîchers (Tableau 2) dont :

Tableau 2 : Les fruits de Butembo

Les produits fruitiers de Butembo

1. Ananas (Ananas comosus) 2. Goyave (Psidium Guajava)

3. Papaye (Carica papaya) 4. Anonne (Annona muricata)

5. Banane plantain (Musa

paradisiaca) 6. Mandarine (Citrus Reticulata)

7. Banane de table (Musa

sapientum) 8. Citron (Citrus limon)

9. Mangue (Manggifera Indica) 10. Pamplemousse (Citrus maxima)

11. Maracuja (Passiflora edulis) 12. Nèfle (Mespilus germanica) 13. Orange (Citrus Sinensis) 14. Fraise (Fragaria ananassa) 15. Avocat (Persea americana) 16. Groseille (Ribes rubrum) 17. Prune (Passiflora

Quadrangularis) 18. Pomme (Malus domestica)

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Les acteurs des productions fruits et légumes de Butembo

L’activité des productions fruits et légumes de Butembo est le résultat de l'engagement d'hommes et de femmes souvent peu organisés et en quêtent d’une vie sociale meilleure. Ils sont impliqués vaille que vaille que dans la mise en place de dynamiques agricoles pour réussir, par des unions moins cohérentes de projets. Elle compte plusieurs acteurs actifs constitués essentiellement des ménages (tableau 3).

Tableau 3 : Acteurs de la production et produits maraîchers de Butembo

Groupement Culture

Producteur

Total producteur

Superficie moyenne par

producteur (en are)

Principales contraintes Homme Femme

MUKENE (UNITU- CEFADES)

Aubergine Courgette Haricot Tomate

5 5 10 4 – 5

Pas d’intrants ;

Transport, coût élevé ;

Main d’œuvre difficile ; Eau ; Démographie

galopante.

MAGERYA (UNITU- CEFADES)

Carotte Choux Oignon Poireau Pomme de terre

6 13 19 3,7 - 4,5

Intrants ; Eau ; Pluie ; Divagation ; Transport.

PAV

Amarante Annette Artichaut Aubergine

Bastille Bette

767 1125 1892 14000

Eau, Mauvais état

des routes, Prix arbitraire,

Faible implication

de l’Etat, Semence

parfois difficile

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Page | 17 Brocoli

Carotte Céleri Choux Ciboule Ciboulette Concombre

Coriandre Courgette Epinard Fenouillet

Fraise Laitue Melon Oignon Poireau Poivron Tomate

Evolution du secteur de la production

Les productions de légumes et fruits ont un poids économique non négligeable puisqu’elles occupent les 3 cinquièmes du ménage de l’entité agricole de Butembo. L’impact social est également important, car beaucoup des personnes dont la plupart des femmes travaillent (Tableau 3) dans le secteur produisant les légumes et les fruits.

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A ce qui concerne la production proprement dite, la diversité des conditions pédoclimatiques de Butembo lui permet de produire plusieurs espèces de légumes et de fruits (Tableau 1 & 2). Les principales productions sont : la pomme de terre, la banane, le chou, le haricot, la patate douce, l’oignon, le poireau et la tomate, les autres produits étant souvent associés en petite quantité sur les surfaces emblavées.

La production maraîchère, essentiellement de plein champ est concentrée dans les collines du sud-est (Masereka, Magerya, Kyondo, Luotu, Kipese), à l’ouest (Munoli, Mukene,), et à l’est Bunyuka et Isale tout autour de Butembo.

Photo 2: La carte de Butembo et ses environs

Le secteur maraîcher représente environ 60 % de la production agricole de Butembo. En général, selon notre constat sur terrain, 60 à 70 % de sol agricole de Butembo est emblavé. Nous n’avons pas pu estimer la valeur des productions maraîchères de Butembo faute des données fiables. Néanmoins, selon son importance, elle pourrait s’élever à des millions d’USD de la valeur des productions maraîchères du Nord-Kivu.

Le secteur fruits, n’a pas été évalué faute des statistiques.

En bref, Butembo est l’une des régions productrice de produits agricoles quasi biologiques de la RDC : elle représente un poids économique important de la

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production du Nord-Kivu. Malheureusement, ses produits ne bénéficient d’aucun signe officiel de qualité et, des milliers d’acteurs (Tableau 3) qui travaillent dans les maraîchages en agriculture de plein air sont également sans identification officielle.

Importance de fruits et légumes

Le secteur des fruits et légumes bénéficie globalement d’une bonne image auprès des consommateurs grâce à la variété de son offre, la qualité de ses produits sur le plan gustatif et à son image dans l’équilibre nutritionnel. Les fruits et légumes ne fournissent non seulement les vitamines et protéines nécessaires à l’organisme, mais aussi ils présentent, d’autres avantages pour la santé.

Les effets bénéfiques sur la santé se retrouvent à différents niveaux : digestion (transit, élimination des toxines), circulation (régulation de la tension artérielle, élimination du cholestérol), statut osseux (ralentissement de la perte de calcium, propriétés phyto-oestrogéniques), lutte contre le vieillissement (rôle antioxydant), équilibre pondéral (faible contribution énergétique et richesse en fibres, vitamines et minéraux).

Les fibres (11 % de la MS de fruits et 18 % des légumes) contenus dans les produits horticoles aident à prévenir les maladies cardio-vasculaires. Les micronutriments que renferment les végétaux dont des minéraux, des vitamines hydrosolubles (principalement la vitamine C, très abondante dans les petits fruits rouges et les agrumes) et des vitamines liposolubles (vitamine E et caroténoïdes précurseurs de la vitamine A) pour les fruits jaune-oranges comme le melon et la mangue pourraient avoir des effets protecteurs vis-à-vis de diverses maladies dégénératives.

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La vitamine D qui réduit les risques de cancer des poumons, - l’avitaminose A qui provoque la cécité chez les enfants et qui par ailleurs les exposent aux maladies parfois mortelles peut être prévenue par la consommation de certains produits maraîchers comme la tomate.

Les produits maraichers de Butembo sont achetés au jour le jour par des ménagères. Plus de 9/10 des ménages s’approvisionnent au jour le jour en tomate, pomme de terre, poireau et autres produits maraîchers contre 1/10 qui le font hebdomadairement, notamment les religieux et les hôteliers. Quand aux lieux d’approvisionnement, la grande majorité des ménagères le font auprès des revendeuses au marché.

Le haricot, le poireau, la tomate, la banane plantain, le chou, l’amarante, la pomme de terre, l’oignon et la patate douce se consomment régulièrement dans presque tous les ménages de Butembo.

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III. RÉSULTATS

Analyse de produits locaux

Notre enquête sur les produits locaux et les résultats de brainstorming montrent que, globalement les produits maraîchers locaux sont bien présents dans les marchés, mais ils sont mal distribués. Il se consomme plus de produits maraîchers produits localement que de produits maraîchers importés.

Mais, ce constat peut-être relativisé, car nos interlocuteurs pourraient sans doute être poussé par l’enquête pour surévaluer leur implication dans la défense du produit local et à taire certains flux d’importation difficile à retracer, en particulier depuis les réseaux Uganda-Rwanda-Burundi-Tanzanie. C’est le cas notamment de la tomate en boite de conserve qui est en abondance sur le marché local, mais que son flux n’apparaît pas. Malgré cela, la part de la production locale ne remet pas en cause sa prépondérance.

Analyse de la pré-production

Le manque d'informations et de mauvaises décisions au stade de la planification, les infrastructures, les techniques culturales, le prix des intrants agricoles, les prix sur le marché et l’absence de services d’appuis sont entre autres les causes d’un développement désastreux de ce que pouvaient être des filières de Butembo. Leur réussite dépend d’une véritable politique organisationnelle et fonctionnelle de plusieurs participants dans les filières maraîchères.

Ainsi donc, d’importantes pertes de produits maraîchers se rapportant à des facteurs de pré-récolte sont du ressort :

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1. Du matériau de semence : Les producteurs ne contrôlant pas la qualité des semences, ils se retrouvent devant des variétés non adaptées aux conditions pédoclimatiques de la région, ce qui donne des variations de taille, de qualité et de rendement des produits.

2. De l’amendement du sol : Le produit maraicher répond aux exigences des engrais (verts). Il y manque à cette étape un programme d’application optimal pour augmenter le niveau de rendement. L’insuffisance entraînant d’importantes baisses de productivité.

3. De la concurrence des mauvaises herbes et de certaines techniques culturales…

Analyse de la production

Comme nous l’avons souligné, il y a manque d'informations dans le secteur maraîcher. Notre constat est que la production n’est pas en corrélation avec d’autres maillons (de la commercialisation à la consommation etc.). L’activité de production maraîchère est considérée pour certains producteurs comme une activité économique dominante. Pour d’autres acteurs, la production de légumes vient en complément des cultures céréalières et de l’élevage. Et pour une autre catégorie, elle procure enfin aux producteurs des revenus additionnels.

De la qualité des produits

En l’absence d’une production dont la qualité est édictée pour les exigences du marché, les producteurs ne se formalisent pas de la qualité des produits. Pour eux, la qualité se limite à la taille du produit (la grosseur), c’est tout !

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La plupart d’entre eux se contentent de la quantité. Nous étions étonnés de constater que les revendeurs des tomates (demi-gros) exposent leurs produits

totalement imbibés des produits phytosanitaires pour la vente au marché (Photo 3).

L’absence du critère « qualité » disqualifie la consommation et conduit le client à se désintéresser aux produits maraichers locaux pour s’approvisionner exclusivement en produits manufacturés.

Photo 3 : Pesticide sur la tomate en vente au marché de Vichai. Prise de vue : le 08.12.2010 09 :45’

Par ailleurs, la qualité, le calibrage et la présentation peuvent avoir un effet considérable sur les prix et les ventes. Aussi est-il préférable d’assurer la promotion de la qualité des légumes et fruits en montrant des images des produits de bonne qualité, de moyenne qualité et de qualité médiocre.

Pour essentiellement:

1. L’exigence de la santé, 2. L’obligation économique, 3. La nécessité d’attirer l’appétit, 4. Le besoin commercial,

5. Le plaisir des yeux etc.… Certains gens achètent un produit pour sa présentation, sa beauté…

De la quantité des produits

D’après nos enquêtes, la quantité de légumes et de fruits produite par les maraîchers n’est pas fonction d’une demande planifiée. Ceci du fait que le producteur ne connait pas le client ou du moins ne cible pas le marché. Il en résulte qu’en l’absence de décision réfléchie, le manque de contrats ou d’intention d’achat avant la production, le producteur produise selon sa

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volonté. Cette volonté est influencée par la disponibilité des intrants (semences) et de la surface cultivable. Plus on en a, plus on produit, moins l’on en a moins l’on produit. De fait, les producteurs ne prennent pas des bonnes décisions à l'exécution de leurs projets visant l'augmentation de la production ou la productivité avant l'identification des marchés. Il en résulte des coûts élevés de production au producteur, et des revenus diminués quand la production augmentée occasionne des surplus sur le marché et des baisses de prix qui y correspondent.

Analyse de la manutention post-récolte

Une des faiblesses majeures de la production de légumes et fruits de Butembo est le manque de traitement des produits pendant la période post-récolte. En effet, l’on sait que le conditionnement protège le produit au cours de la manutention post-récolte. De plus, il améliore la présentation du produit afin de le rendre plus acceptable aux intermédiaires et aux consommateurs. Le conditionnement est une nécessité pour presque toutes les sortes de produits.

Malheureusement, ceux de Butembo ne subissent aucun traitement après la récolte. Le conditionnement, le refroidissement, sont inexistants à tous les points. Ce manque de traitement post-récolte a pour résultat un produit moins attrayant; les dégâts physiques qui s’en suivent au cours du transport influencent la qualité du produit (Photo 1), entraînant comme résultat final, des plus grandes pertes physiques, financières et économiques pour le producteur.

Analyse de la transformation

Le produit maraîcher est par définition le produit le plus périssable de la production agricole. Son salut de survie au delà de la récolte réside à la transformation pour éviter le risque accéléré de putréfaction.

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Le problème est donc d’une préoccupation majeur pour Butembo. Le poids de sa production maraîchère et le souci des consommateurs doivent influencer la transformation et le conditionnement pour que les producteurs et les commerçants ne travaillent pas à perte et que les consommateurs trouvent leur compte.

Il n’y a presque pas de transformation de légumes et fruits à Butembo. Seules les communautés religieuses semblent s’orienter timidement dans cette direction.

Analyse de la distribution et de la commercialisation

En l’absence de structures commerciales pour le marché local, les acteurs de filières maraîchères ont déployé des mécanismes individuels pour écouler leur production pour les uns ou pour s’approvisionner pour les autres. Le circuit de la distribution est courts, mais les produits subissent trop de manipulations et perdent leurs qualités de fraîcheur très rapidement (Photo 1). En plus, ce système est très contraignant, car il exige du producteur qu’il soit aussi vendeur, ce qui est difficile à gérer.

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IV. ATOUTS ET CONTRAINTES DE LA PRODUCTION MARAÎCHÈRE

La production de légumes et fruits de Butembo a des atouts :

• En premier lieu, elle a un marché en expansion compte tenu de la démographie galopante et que celle-ci n’est jamais couverte. En plus de la démographie, il faut ajouter le marché de l’hôtellerie, de nouveau riche et de petits restaurants.

• En deuxième lieu, il s’installe petit à petit des structures d’encadrements à travers des organisations d’appuis à la production (CEFADES / UNITU ; FERT ; APAV…)

• La réouverture de la route nationale menant vers Kisangani constitue un atout majeur pour la commercialisation des produits maraichers de Butembo.

Des contraintes au niveau de la production peuvent se résumé en :

• L’inexistence de la promotion des produits maraîchers dont l’objectif serait de mettre en place au profit des acteurs un système d’information sur la production maraîchère, et de mettre en relation les producteurs, entreposeurs, transporteurs, marchands et consommateurs.

• La faiblesse de professionnalisme des producteurs qui se manifeste par l’absence de corrélation entre la production et la destination finale de la production. Il y a chez les producteurs des légumes et fruits de Butembo un manque de stratégie de production, de stratégie de prix, de stratégie de distribution et de promotion.

• La non vulgarisation de certaines techniques et pratique de production qui permettraient aux agriculteurs de comprendre qu’ils produisent pour

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un but et qu’il est important de s’organiser de manière à ce que leurs produits atteignent le consommateur final. C’est en maîtrisant les techniques de communication que les producteurs peuvent accroître leurs revenus et faire ainsi de l’exploitation agricole un emploi stable.

• L’absence d’un système de stockage qui pousse les producteurs de brader leurs produits pour éviter des pertes. La distribution des produits maraîchers nécessite un entreposage en chambre froide après un tri à la suite du transport des produits des sites de production au lieu de stockage.

• L’absence d’une unité de mesure standard de commercialisation.

• Et enfin, la pratique de la monoculture allonge les contraintes de la production. Pour cette dernière contrainte, nous avons constaté que tout le monde produit la même spéculation à la même période. Cette pratique a des répercutions sur le plan commercial. En effet, cela, non seulement expose à la surproduction (Photo 4), mais également à la déconfiture des producteurs en cas de mauvaise affaire à la vente. Au cours d’une de nos descentes sur terrain, nous avons observé des champs entiers pleins de produits abandonnés, non récoltés faute de preneurs (acheteurs et transporteurs) (Photo 4).

Photo 4: Champs de choux abandonnés

Signe d’un manque de décision pendant la pré- production. Sur le plan du système d’exploitation des parcelles, il n’y a pas de doute que la monoculture appauvrit les sols.

Photo 5 :Erosion due à la suite de la pratique de la monoculture.

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En effet, elle exclut l’assolement (qui est très recommandée en matière de maraîchage pour éviter à la fois des problèmes de phytopathologie et de fertilité des sols) (Photo 5).

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V. PERSPECTIVES ET ENJEUX

Les perspectives et enjeux à relever au plan commercial

Faire en sorte que le consommateur de Butembo prenne conscience de la diversité et de la richesse des productions maraîchères de sa région. Tout ce qui est bon, est à portée de main. Inciter les producteurs à produire (fixation de prix), en rendant le produit maraîcher attractif sur le marché en appliquant le prix au kilogramme en fonction de la qualité. Réduire au maximum les coûts de main-d’œuvre en développant des méthodes de production mécanisées (semoir, planteuse, repiqueuse, motoculteur…). Il faut pour cela, se donner les objectifs de la production.

Les perspectives et enjeux à relever sur le plan sociétal

Les filières maraîchères sont confrontées à un cruel manque de personnel qualifié. L’enjeu de la formation est donc crucial pour avoir un nombre suffisant de techniciens, chefs de culture et bien sûr ceux nécessaires dans tous les maillons des filières. Par ailleurs, la promotion d’une filière est nécessaire pour attirer les acteurs qui par manque d’informations pensent à tort que le travail ne leur conviendrait pas ou que les conditions de travail sont désastreuses.

De deux, la transformation des produits maraîchers est une activité inexistante.

C’est un secteur sur lequel, il conviendra de se pencher pour l’aider à avoir le jour et décoller. La filière de la transformation est un chaînon important apte à tirer vers le haut la production et pour lequel une vraie politique de leur approvisionnement demanderait à voir le jour.

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De trois, des extensions des cultures très rémunératrices et examen des potentialités du marché local pour pouvoir écouler convenablement ces productions. Pour ce, il faut approvisionner les agriculteurs en semences, plants productifs, sains, adaptés à la région, et de bonne qualité ; Elever au niveau des pépinières des stations expérimentales ; Implantation des pépinières chez des agriculteurs pilotes.

Enfin, le groupement des acteurs en coopératives est une nécessité et doit donc être favorisé afin de faire bénéficier les maraîchers certains avantages.

Les facteurs de préoccupations et de leur prise en charge

La faiblesse majeure des filières maraîchères de Butembo est son inorganisation à tous les niveaux.

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VI. CONCLUSION ET SUGGESTIONS

En associant les préoccupations organisationnelles à un volet économique et social, la démarche de producteurs locaux milite pour un Butembo plus maraîcher et pour l’organisation de ses capacités. A travers cette réflexion, celui qui par définition sera le bénéficiaire de l’ensemble de la démarche c’est le consommateur. En travaillant pour lui, pour la qualité, la productivité et le bien-être, la démarche de producteurs locaux est de répondre à l’organisation et à la création des synergies pour produire.

L’on sait que la contribution de la production maraîchère dans l’économie de la ville de Butembo ne fait aucun doute. L’insuffisance de modernisation du système de production fait du maraîchage une activité à haute intensité d’acteurs et induit des impacts se traduisant par l’occupation des paysans et citadins. La production maraîchère offre à la majorité d’acteurs, des aides familiaux. Notre enquête vient de dénombrer des nombreux actifs pour lesquels l’activité maraîchère constitue véritablement un apport financier, alimentaire et matériel.

La contribution de la production maraîchère au développement économique de la ville et sa banlieue serait plus grande si elle était mieux organisée. Nous avons vu que le système de production reste miné par un certain nombre de contraintes au premier chef desquelles se trouvent le problème d’approvisionnement permanent en eau, l’accès aux facteurs de production et absence des terres, l’absence d’un système de stockage et de conditionnement.

La qualité et la quantité de la production s’en trouvent ainsi affectées.

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Outre ces contraintes, les producteurs ne sont pas outillés pour maîtriser aisément la notion et le fonctionnement d’une filière. Ils ignorent ou confondent les rôles dévolus à la production, le transport et le marché. Aussi, manquent-ils de stratégies de production et de finalités dans leurs actions.

Pour y parvenir

Des moyens qui illustrent bien la philosophie de la démarche organisationnelle locale :

1. Au point de vu de la production,

Former des groupements d’employeurs. Les avantages d’un tel système bénéficient tant aux maraîcher qu’à l’employé. Ces groupements devraient être composés de 10 à 30 ménages dont certains seraient dirigés par des femmes. Tous les ménages devraient exploiter des champs situés dans un même terroir et exploiteraient des parcelles allant de 10 à 20 ares par ménage.

2. Au niveau de la commercialisation, les options retenues sont : l’introduction d’une unité standard de mesure pour la vente des produits maraîchers ainsi que la création par des producteurs de diverses filières d’une cantine pour commercialiser en commun les produits de leurs filières en s’informant des prix pratiqués dans différents réseaux.

3. Au niveau de la technique agricole, il a été recommandé l’utilisation de la fumure organique au détriment des engrains chimiques très onéreux. Le traitement des pépinières avec de l’eau chaude.

4. Pour la manutention post-récolte, le tri et le conditionnement des récoltes ont été envisagés avant la livraison. En plus, l’identification des produits maraîchers devraient être un des objectifs à atteindre, car cela constitue un atout de compétitivité des filières. L’objectif de l’identification est

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double : valoriser la production à commercialiser et identifier des produits de qualité pour faciliter le choix des consommateurs.

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VII. ANALYSE DES PRODUITS PORTEURS

Analyse de la demande en pomme de terre, tomate et oignon

De l’abondante variété des produits légumiers de Butembo, nous avons retenu pour l’analyse des produits porteurs particulièrement la tomate, l’oignon et la pomme de terre comme produits prioritairement retenus par le coordinateur du CEFADES. Ce choix est dicté par l’importance que revêtent ces produits dans l’habitude alimentaire de la région et dans les objectifs poursuivis par le centre CEFADES. En outre, ces trois produits sont parmi les principales productions maraîchères de Butembo du point de vu de la quantité.

Comme pour les autres légumes, la tomate, l’oignon et la pomme de terre sont essentiels pour la santé. Ils fournissent les vitamines, l’énergie et les protéines nécessaires à l’organisme humain.

Analyse de la consommation

Il existe une forte demande pour ces trois produits qui sont dans le peloton des principaux produits maraîchers. Les ménages Butembotraciens en sont des gros consommateurs au regard de leurs habitudes culinaires. Ces produits sont beaucoup utilisés comme potage, frite, salade pour la pomme de terre, comme sauce, salade pour tomate et condiment et sauce pour oignon.

L’oignon et la tomate entrent dans la préparation de différentes sauces : sauce de poissons, bouillon de viande, sauce rousse au tournesol, sauce à la tête écrasée de mouton, le liboumba etc. Ces sauces sont parmi les principales sauces préparées dans les ménages à Butembo.

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La population de Butembo dépasse les 750.000 habitants avons-nous dis dans coup d’œil sur Butembo, sans compter ses environs pleinement peuplés.

Le 29.12.2010, nous avons menés une grande enquête sur la quantité de la tomate, l’oignon et la pomme de terre consommée par ménage et par jour.

L’information recherchée était de savoir :

1. Le nombre des membres composant le ménage,

2. Si l’on consommait bien la tomate, l’oignon et la pomme de terre dans le ménage,

3. A quelle quantité par repas et à quelle fréquence, 4. Achète-t-on ces produits par kg ou par tas.

L’enquête a concernée 60 ménages du centre ville, du marché central et de la périphérie notamment le quartier Kasongomi. Ces ménages regroupent 472 personnes (Tableau 4).

En effet, nous avons procédé à une enquête systématique en pesant tous les tas des produits en étude et avons trouvé qu’un tas de tomate de 200 Fc compte en général 2 tomates et pèse en moyenne 125 g, qu’un oignon moyen pèse environ 131 g et qu’un tas de pommes de terre de 300 Fc se balance à 1,75 kg. Ces mesures sont celles vers lesquelles se roue la classe moyenne et ce sont elles que nous avons considéré comme mesures standards dans le tableau 4.

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Page | 36 Tableau 4: Consommation de la tomate, de l’oignon et la pomme de terre par repas/jour/ ménage

Ménages Tomate/repas/jour Oignon/repas/jour Pomme de terre/repas/jour

Personnes Nombre Poids (g) Nombre Poids (g) Tas Poids (kg)

1 6 2 250 6 786 0 0

2 12 2 250 6 786 2 3,5

3 8 2 250 2 262 1 1,75

4 7 2 250 2 262 0 0

5 10 2 250 1 131 2 3,5

6 7 4 500 1 131 2 3,5

7 9 4 500 2 262 3 5,25

8 9 3 375 2 262 3 5,25

9 7 2 250 2,5 327,5 2 3,5

10 6 3 375 2 262 2 3,5

11 8 2 250 2 265 3 5,25

12 4 4 500 2 265 1 1,75

13 6 2 250 2 265 1 1,75

14 7 2 250 1 131 1 1,75

15 15 2 250 2 265 3 5,25

16 10 2 250 1 131 2 3,5

17 6 2 250 2,5 327,5 4 7

18 8 2 250 2 265 4 7

19 6 3 375 2 265 3 5,25

20 20 7 875 3 393 4 7

21 11 2 250 1,5 196,5 2 3,5

22 6 2 250 1 131 2 3,5

23 8 3 375 2 265 2 3,5

24 4 2 250 1 131 2 3,5

25 11 4 500 4 524 3 5,25

26 7 3 375 4 524 2 3,5

27 8 3 375 2 265 1 1,75

28 6 3 375 2 265 1 1,75

29 6 4 500 1 131 2 3,5

30 6 2 250 1 131 2 3,5

31 10 2 250 1 131 3 5,25

32 12 3 375 2 265 3 5,25

33 5 2 250 1 131 2 3,5

34 6 2 250 1 131 2 3,5

35 7 3 375 1 131 2 3,5

36 12 3 375 2 265 2 3,5

37 5 4 500 3 393 0 0

38 8 7 875 1 131 5 8,75

39 6 2 250 1 131 2 3,5

40 3 2 250 2 265 1 1,75

41 6 2,5 312,5 2 265 3 5,25

42 6 2 250 3 393 0 0

43 10 7 875 2 265 2 3,5

44 7 2 250 1 131 1 1,75

45 7 5 625 3 393 3 5,25

46 7 2 250 2 265 3 5,25

47 20 2 250 2 265 3 5,25

48 13 2 250 2 265 4 7

49 5 2 250 2 265 2 3,5

50 12 2 250 2 265 4 7

51 6 2 250 1 131 2 3,5

52 3 2 250 0 0 1 1,75

53 4 2 250 2 265 2 3,5

54 8 3 375 0 0 1 1,75

55 7 2 250 2 265 2 3,5

56 7 2 250 4 524 2 3,5

57 5 2 250 0 0 1 1,75

58 8 2 250 3 393 2 3,5

59 4 2 250 4 524 1 1,75

60 9 3 375 2 265 3 5,25

Tot. 472 162,5 20312,5 119,5 15720,5 126 220,5

Moy. 7,9 2,7 338,5 2,0 262,0 2,1 3,7

Ce tableau révèle ce qui suit :

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1. Que la moyenne des personnes par ménage de Butembo est de 7,9 individus.

2. Que les ménages confirment la prépondérance de la tomate, de l’oignon et de la patate douce dans leurs assiettes.

3. Qu’ils consommaient bien 2,7 tomates (soit 338 g), 2 oignons (soit 262 g) et 2,1 pommes de terre (soit 3,7 kg) par jour et par ménage et,

4. Que l’achat de ces produits se fait par tas et non par kg.

Au regard de l’effectif et du niveau de consommation des ménages comme ci- devant énoncé, la demande en pomme de terre, tomate et oignon peut être estimée en fonction du nombre de ses habitants (Tableau 5).

Tableau 5: Estimation de la demande des ménages en tomate, oignon et pomme de terre

Population de Butembo

Personnes par ménage

Nombre des ménages de Butembo

Demande en tomate fraiche par mois7

Demande en oignon frais par mois (en

Kg) (en Kg)

Demande en pomme de terre fraiche par mois (en

Kg)

750.000 7,9 94.937 962.658 746.201 10.537.975

Ainsi, la demande des ménages de Butembo en tomate fraîche est d’environ 962.658 Kg; celle de l’oignon de 746.201 Kg et celle de la pomme de terre de 10.537.975 Kg par mois. A cela il faut ajouter la demande très importante des communautés religieuses qui sont en bon nombre dans la ville. En plus de ces groupes, il y a des hôtels et des restaurants communément appelés « Café », le cas échéant des cantines scolaires (Malkiya wa Mbing, Bunyuka…Institut Mgr Kataliko, Institut Kambali).

Notre enquête a estimé la consommation moyenne mensuelle à 10 Kg de tomate, 7,9 Kg d’oignon et 111 Kg de pomme de terre par ménage.

7 Par mois de 30 jours

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Malheureusement les formations religieuses et les cantines scolaires n’avaient pas pu être touchées par notre enquête. Mais déjà, cela donne une idée de la demande des ménages sur un échantillon de 60 foyers de la ville de Butembo.

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VIII. CONCLUSION SUR LES PERSPECTIVES DE LA TOMATE, DE L’OIGNON ET DE LA POMME DE TERRE

Nous avons estimé ci-haut que la demande de nos trois produits porteurs, est bien importante (tableau 5), en ce qui concerne les ménages de la ville sans ses environs. Si nous considérons que cette demande ne représente qu’une partie de la demande globale (donc plus sa banlieue), cela porterait la demande à des milliers des kilogrammes de ces produits.

Nous n’avons pas pu estimer ces demandes en % faute des références par rapport aux productions précédentes.

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IX. ANALYSE DU SYSTÈME DE PRODUCTION, SES FACTEURS ET CONTRAINTES

Le premier facteur de production c’est la terre. Nous avons constaté qu’il y a dans l’appartenance à la terre, plusieurs possibilités d’acquisition. Pour la plupart, des terres sont acquises par le truchement de l’héritage. Avec la démographie galopante, les terres sont devenues insuffisantes, et ne cessent de se dégrader. C’est ce qui explique l’étroitesse des exploitations dont la majorité tourne autour de 10 ares.

Vient ensuite la main d’œuvre. Celle-ci est constituée soit des membres de la famille de l’agriculteur, soit des membres du groupe d’entraide auquel appartient le producteur.

Le matériel agricole est entièrement manuel, il est constitué de houe, coupe- coupe, machette, etc.

Et enfin, le facteur des intrants, (semences, engrais…).

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