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L'église Sainte-Gertrude à Tenneville. Rapport sur les fouilles de 1957-1958

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(1)

I

IJ

.

L'église Sainte-Gertrude

à

Tenneville

Trouvaille de monnaies des XVIeet XVW siècles

à T enneville

(2)

ARCHAEOLOGIA BELGICA

Série de tirages-à-part relatifs aux fouilles archéologiques en Belgique, éditée par l'

In titut royal du patrimoine artistique Service des fouilles

10, Pare du CinquanLenaire Bruxelles,

4

Reeks overdrukken beLreiTende oudheidkundige opgravingen m België, uiLgegeven door heL

Koninklijk InsLiLuuL voor het KunsLpaLrimonium DiensL voor Opgravingen

Jubelpark lO 13m. sel, 4

(3)

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

·

54

J. MERTENS

Ao26

L'église

Sainte-Gertrude

à

Tenneville

RAPPORT SUR LES FOUILLES DE 1957-1958

Extrait de Ardenne el Famenne, volume I, 1961,

pp.

2 à 38.

L. DE DONDER

Trouvaille de monnaies

des

XVIe

et

XVlle

siècles

à

Tenneville

Extrait de la Revue Belge de umismatique el de Sigillographie, tome CIV, 1958,

pp.

175 à 189.

BRUXELLES 1961

(4)

L'église Sainte-Gertrude

à

Tenneville

RAPPORT SUR LES FOUILLES DE 1957-1958

Introduetion

Lorsqu'en mai 1957 la nouvelle église de. Tenneville, érigée en bordure de la grande route Marche-Arlon, fut rendue au culte, Ie problème se posa de la destination et de l'affectation de !'ancien sanctuaire.

Consciente de sa mis ion culturelle et désirant mettre en valeur ce vestige du passé parois ial, l'Administration communale de Tenneville, sous la conduite éclairée de on bourgmestre M. Louis Rode, décida de faire procéder à de fouilles archéologiques, avant qu'une déci ion soit prise concernant le batiment.

Cette initiative, qui mérite d'être citée en exemple, fut appuyée par Monsieur le Gouverneur et par la Députation Permanente de la province de Luxembourg.

Afin de garantir la conduite scientifique des recherche_, demande fut adressée au Service de Fouilles de. bien vouloir se charger de la

supervi-ion des tra va u x (1).

C'est avec empressement que nous avons accédé à ce désir et nous r mercions les autorités luxembourgeoises de la confiance qu'elles nous ont témoignée ainsi que de !'occasion qu'elles nous ont fournie. de lever un coin du voile couvrant l'histoire ancienne d'une de régions les plus mys-térieuses de l' Ardenne.

Si ces fouilles ont pu être entreprises et menées à bonne fin, c'est grace à l'action persévérante et efficace de M. A. Ccubel, professe.ur à eufchateau, qui nous prépara le chemin et parvint à éliminer certaines difficultés d'ordre matériel et. .. psychologique.

Je m'en voudrais au i de ne pas remercier ic.i mon ami, M. François Bourgeois, qui e chargea de la conduite journalière de travaux et en qu• j'ai toujours eu un collaborateur aussi dévoué que per picace.

(5)

3

-Mentionnons enfin que Loutes les charges financières de l'entreprise furent supportées par la commune de Tenneville, ce qui mérite d'être signalé (2).

I. NOTICE HISTORIQUE (3)

La paroisse aussi birn que la Cour foncière. dr Trnneville (4

) atten· dent encore leur historien. Celui-ei devra entreprendrc dan les fonds d'ar-chives d'Arlon (comté de La Roche, Ste-Ode), de Bruxelles (Abbaye de

ivelles), de Liège (Evêché, Abbaye de St-Jacques) des investigations qui lui permettront de meubler dans une cerlaine mesure des siècles d'histoire dont nous connaissons peu de choses.

Ccrtes, la simple mention de Tenneville en 1059 parmi les pos essions de l'abbaye de Nivelles est précieuse puisqu'elle révèle l'existence d'une communauté et, presque. sûrement, d'un oratoire dès avant cetle époque (5

). Mais l'histoire paroissiale ne commencera à s'étoffer qu'à la fin du XVI• siè-cle au moment ou les noms et parfois Ie actes des premiers curés figurent dans les archives conservées. C'est à cette époque d'ailleurs que s'établissent les forges du loirbras, de Prelle et puis surtout celles de Sainte-Ode qui animeront l'histoire placide du terroir. Les rapports des maîtres de forge de Sainte-Ode - dont l'ascension fut si rapide (6) - avec leur église ne resteront pas sans écho.

Villers-Sainte.-Gertrude et Tenneville, localités souvent citées ensemble, Iiguraient parmi les posse sions les plus éloignées de l'abbaye de ivelles, ou - faut-il Ie rappeler? - l'on vénérait grandement la sainte fondatrice. Leur oratoire fut tout naturellement placé sous son patronage.

Sur Ie plan de la hiérarchie ecclésiastique la chapelle de Tenneville dépendait de l'église paroi-siale de Cens. Les auteurs qui ont esquissé l'his-toire paroissiale de la région mettent la création de la paroisse de Tenne-ville, ou son démembrement de Cens, en relation avec Ie Concile de Trente

( 2 ) 11 )' eut deux campagne de fouilles, la première du 18 décembre 1957 au 22 janvier 1958, la seconde en avril 1958.

(3) Cette notice a été écrite par M. A. GEUBEL (1961). On y tienl surtout compte des sourees écrites qui onl un rapport avec !'enquête archéologique.

( 1 ) Nom ancien: Atignoeville en 1315; Theniville, eauramment aux XVJI• et XVIII" siècles. Walion : T'nîvèye.

(") Henri IV, roi des Romains, confinne par un diplome Ie parLage des biens de l'abbaye en trois lots. Tenneville appartient à la mense conven tuelle (J. J. HoEilANX, L'abbaye de Nivelles des origines au XJV• siècle, Mémoire d la Classe des Lettres ... de l'Académie ... , Brux .. 1952, p. 197). Tenneville a peut·être été donné à ivelles dans la première moitié du • siècle, comme Villers-Sainte-Gertrude, par la familie des comtes de Hainaut.

(6) En 1571, octroi à Jean Pi rel lui permettant de construire une forge «en une pi ace sise ... près de la rivière d'Ourte »; en 1609, lettres pa lentes érigeant leö propriétés de Jean Piret en plein fief; en 1648, reconnaissant à 1 ean III Piret, petit·fils du précédent, noblesse et armoiries (Fr. BoURGEOIS, Origine et historique du nom de lieu ainte-Ode, dans C1uia Arduennae 1955, n°' 3 et 4, pp. 8 et 11).

(6)

4

-qui Iavorisa et pröna l'éclalement des paroisses-mères aux territoires trop vastes (7). A cette époque, les paroissiens de Tenneville reçoivent du curé

de Cens les «premier et dernier sacrements », ils doivent asslste.r à la messe dans l'église-mère les jours de Paques, Noiil el Pentecöte (8

).

Tenneville aurail ainsi été érigé en paroisse en 158û. Les pouillés ou relevés diocésains ne donnent pas de précision (!'). L'abbé de Saint-Jacques

à Liège, collateur e.t décimateur de l'église de Cens, « prolongea » son patro-nat ur celle de Tenneville (1°). Les habitant de notre localité, avec leurs

voisin des deux Ramont et de Baconioy, qui avaient souligné leur éloigne-ment de l'église-mère ainsi que !es périls de la route voyaient leur vreu exaucé. Maïs ils avaient dû s'engager à assurer la subsistance de leur nou-veau curé résident.

Ils avaient construit à leurs frais, rappelaienl-ils, Ie presbytère et l'église (sans doute en se réiérant sur ce point à une époque plus ancienne) «sans que Ie décimateur ni Ie curé aient jamais élé intéressés d'un seul

denier ni aucun entretien ». Le clergé local apprit plus d'une fois à ses

dépens que les jeunes générations étaient peu promptes à honorer les enga-gements des ancêtres.

Le document que nou venons de citer a été rédigé, sans doute au

milieu du

xvn

e

siècle, par la communauté paroi iale pour obtenir la nomination d'un vicaire. ll se clöt par une phra e qui ne. manque pas de fierté : « Tenneville est une église, non point qu'une chapelle! » ( 11

) .

( 7 ) D. GutLLEA ME, L'archidiaconé d'Ardenne dans ['ancien diocèse de Liège, dans Ie Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, t. XX, 1913, p. 502. Cet auteur donne Ja date de 1586 d'après les Diversa 11 des Archives de l'ancien évêché de Liège. - V. HA BRA , Autrefois ou n.otes d'histoire ... , dactylogr., p. 122.

--Abbé LÉO"'ET. La paroisse de Tenneville. dans Le Guetteur wallon, oct.-déc. 1957, p. 121-133. L'auteur présente ainsi son artiele : « Le pages qui uivent sont ex traites du Liber memorialis rédigé par M. !'abbé Nicolas Dalle, curé de Tenneville (1882-1913) ». Pages à utiliser avec prudenee en se rappelant à quelle époque elles ont été écrites.

(B) Arch. paroiss. de Cens, d'après une note de feu ]'abbé V. Habran.

(9) Dans les plus ancien pouillés en 1497 et en 1558 Cens figure avec Ie titre

d'ecclesia. J. PAQ AY, Le plus ancien pouillé du diocèse de Liège (1497), Tongres,

1908. - C. B. DE RIDDER, Les d:ocèses de Belgique avant 1559. Notices et pouillés, dans Ie Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belg., t. I-Hl, 1864-1866. Il faut altendre un procès-verbal de visite de l'archidiacre de Bastogne en 1602 pour voir mentior111er Ten•o1eville comme media ecclesia, sanctae Gertrudis, Cens étant integra ecclesia. J. BnASSJNE, Procès verbaux de visites archidiaconales des églises du doyenné de Bastogne ... , dans Je BLLll. de la Soc. d'art et d'hist. du dioc. de Liège. t. XVI, 1907. - J. VANNÉnus, Les biens et les revenus dLL clergé luxembourgeois. Le

doyenné de Bastogne en 1602, dans les Ann. de l'lnst. archéol. du LLLx., Arlon, t. XLIV, 1909, p. 182.

Dans Ie « Pouillé général du XVIII• iècle » (Arch. de I'Etat à Liège, Di oe. Lg. I, n• 6) Tenneville garde Ie titre de media ecclesia.

( 10) En 1707, les dîmes étaient enc01·e partagées enlre Ie <"uré, l'abbaye dt' aint-J acques et l'abbaye de i veil es. D. GutLLEAUME, op. cit., 1>. 502.

(11 ) Arch. paroi sial es, n• 10 (varia) : copie incomplète. - Je tie·n à remercier

M. l'abbé Léont't, curé de Tcnneville, qui a bien voulu me laisser consulter les archives r>aroi siales conservée au presbytère.

(7)

1"

I

5

-Les archives paroissiales conservées au presby[ère, que nous avons dépouillées complètement, sont pratiquement muettes sur la création, les agrandissements et les aménagements de la chapelle ou de l'église; ce silence rend d'aulant plus précieux le témoignage de l'archéologie.

On n'y trouve - il ne faut pas s'en étonner - aucun détail sur la

chapelle muée en « église ». Lc changement de statut n'a eu aucune influence

sur l'architecture du bàtiment.

C'est dans le chceur du premier édifice, devant l'autel, que fut enfoui, vers l'année 1675, Ie trésor dont iJ sera parié plus loin. On aut·ait peine. à

croire que le curé n'ait pas été dans Ie secret, s'il n'y était pas plus direc· tement intéressé. Il s'appelait Pierre Poncin et ne passait pas pour dénué de ressources. Il fonda, en 1675 précisément, Ie seul bénéfice qui ait jamais

existé à Tenneville en l'honneur des saints Pie.rre et Paul. 11 mourut deux ou trois ans plus tard. Comme on voudrait connaître, en dehors des géné-ralités sur cette époque d'insécurité, !'incident local qui a justifié pareiJle précaution!

En tout cas, ces années marquent une rupture avec la stagnation des

siècles précédents. La population a dû s'accroître. puisqu'on a adjoint un

vicaire au curé ( depuis 1650 environ) et que !'on construit une nouvelle

église, que !'enquête archéologique date de 1682, bien différente de la pré·

cédente.. A la construction de ce nouveau bàtiment, les texles que nous

connaissons ne font que de brèves allusions (12) . Les premiers notables à y être inhumés Iurent Milord Trimlestown en 1692, Ie chanoine Lambert Piret en 1684, et le curé qui dut présider à la reconstruction : Pierre Boillet

( ou Boet) en 1715.

Sur la troisième construction, celle du siècle dernier, en 1851-1855, on est mieux informé : !'entrepreneur était Antoine Larive de Lavacherie, Ie devis s'élevait à 10.490

Ir.

Elle coûta bien des soucis au curé, l'abbé Renville (1843-1879), lequel mourut d'émotion en apprenant du bourg-mcstre que Ie mobilier d'église «plus convenabie » qu'il demandait depuis longterups lui était accordé. Avant même que l'église fût achevée, !'abbé Re.nville avait soutenu un procès contre !'entrepreneur. Ce dernier s'était indûment approprié une pierre tombale armoriée qui reposait dans l'église. Le précieux monument, malheureusement exposé aux intempéries, se trouve

aujourd'hui encore adossé à la tour de l'église. 11 porte l'épitaphe, presque

e.Hacée, de « Milord Trimleston de l'illustre familie Barnewal », je.une offi-cier anglais au service de Louis XIV, tué à la bataille d'Ortheuville Ie 10 septembre 1692.

(12) Par testament, un paro1ssten du nom de Lhoest, regtsseur de Sainte-Ode, I ais , en 1686, 15 patagon «en assistance de parachèvement et décoration de l'église

de Tenneville ». ous connaissons ce texte par !'abbé V. Habran (op. cit., p. 123)

qui ne cite pas ses souree . Trente ans plus tard, Ie curé Pierre Boillet (ou Boet)

demande à être inhumé devant la balustrade de la nef et lai se 50 patagons pour

paver l'église (ibidem, p. 123).

(8)

-

6

-Il est probable que sous la pioche de M. Larive disparurent les der-nières dalles funéraires des seigneurs de Sainte-Ode et de leurs parents. P~usieurs de ces squelettes furent retrouvés au cours des fouilles.

Nous passédons au sujet de ces inhumations des témoignages explicites. Lambert Piret, chanoine de Saint-Paul à Liège, décédé à Berg, ou les, Piret po3sédaient d'importantes usines, voulut par testament choisir sa sépulture « proche de ses père et mère en l'église de Tenneville (13

) »

(1684).

Il était frère de Jean, troisième du nom

(t

1680), époux de Jeanne· Louise de Galle (

t

1662), enterrés l'un et l'autre à Tenneville, et fils de Jean, deuxième du nom, enterré lui aussi à Tenneville (1635) .avec son épouse Marguerite de We.yder (1650), et petit-fils de Jean Piret, fondateur de Sainte-Ode (

t

1615), époux de Jeanne de Villenfagne (14

) .

Ces deux derniers, les grands ancêtres, avaient choisi par testament leur sépulture devant l'autel Sainte-Gertrude (15

) . Ils avaient en outre fait richement doter par leur Iils eet autel « à l'honneur de. Dieu, de Notre-Dame et de Monsieur saint Jean (16

) ». L'« autel des Piret » devint Ie centre de la sépulture familiale. IJ se trouvait « à coté gauche en entrant dans l'église et portait les armoiries des Piret-Villenfagne (17

) ».

Dans Ie sous-sol de l'église reposaient aussi les corps des anciens curés ainsi que ceux de maints paroissiens : sous !'ancien régime, l'église était Ie lieu de sépulture par excellence (18

).

Depuis Ie 17 juin 1957, date de la bénédiction de leur nouvelle église dédiée à otre-Dame de Beauraing, les paroissiens ne prennent plus Je chemin montant et naguère rocailleux qui les conduisait aux offices célébrés dans l'ancienne église. Celie-ei est condamnée à disparaître, du moins par· tiellemcnt, car il faut espérer qu'on en gardera Ie souvenir en veillant à ce qu'au creur du cimetière millénaire soit conservée l'ancienne. tour, por-tant Ie millésime 1682, et son clocher.

Ce monument encore bien robuste pourrait devenir - ou plutot redevenir - , comme on l'a suggéré, la chapelle Sainte-Gertrude ou tro-nera!t la statue familière de la vénérable patronne. du lieu ('9

) .

(1:!) Arch. paroiss de Tenneville, reg. 11° 3, 22 ocl. 1684.

(H) J. VANNÉRUS, Le cartulaire Tesch de Fresnoy-la-Montagne (1415-1746), dans les Annales de l'lnst. archéol. du Lux., Arlon, l. 40, 1905, p. 168.

(15) Arch. de l'Etat, ArlG'n, Reg. La Roche, tr. et rel., 1591-1625, p. 242, 257 : testament du 5 mars 1612 mcdifié en 1614 (d'après note de M. Fr. Bourgeois). --Le neveu du chanoine et l'arrière-petit-fils de Jean I ... , Lambert Piret, fut «Ie dernier Piret mort à Ste-Ode » (Fr. BouRGEOIS, flist. de Ste-Ode, inédit). 11 est probable qu'il fut aussi enterré à Tenneville.

('G) Arch. paroiss. de Tenneville, farde 10.

(17) J. VANNÉRus, op. cit., p. 182.

(18) On compte 16 curés depuis la Condation de la paroisse (6 avant la Révo-luti!ln fra•nçaise et lO après) et une vingtaine de vicaires (de 1650? à 1792).

(19) On serail bien inspiré en abritant dans la chapelle la pierre tombale de M. TrimlesLawn ainsi que les anciens fonts baptismaux en pierre. - On venait de loin invoquer la proteetion de sainte Gertrude co·ntre les rongeurs : soUJ·is, mulots, etc.

(9)

-

7

-2. SITUATIO TOPOGRAPHIQ E (fig. 1)

Le village de Tenneville a dû s'adapter à l'évolution économique et géographique de notre sièclc : niché primitivement sur Ie haut d'une pente dominant un de ce petits vallons secondaires débouchant dans la vallée de l'Ourthe occidentale, l'agglomération s'est déplacée. p tit à petit vers Ie fond du vallon, Je long de l'axe routier reliant le Luxembourg au centre de la Belgique. Ce processus de déplacement vient de se terminer par l'im -plantation de la nouvelle église en bordure même de la route. C'est autour

Fig. l. - Situation topographique. a: emplacement de l'ancienne église;

b : église moderne.

de la vieille église que se grou~lent encore quelques fermes, disposées plus ou moin~ régulièremcnt Ie long d'un ancien chemin, reliant Tenneville à Ccns, par Erneuville; l'agglomération se trouve à peu prè au milieu du valion et s'est formée surtout ur la pente exposée au sud, dominant au loin les immenses étendues de la [orêt de Freyr.

L'église est entourée d'un ei metière, ou !'on a ce é d'inhumer les mort depuis 1891.

(10)

- 8

-3.

DESCRIPTlO

1

DE L'EDIFICE

(pl.

I-lil)

L'église se compose. de trois parties nettement distinctes : la tour, la nef et Ie chreur.

La tour est une construction carrée de 4.,90 rn sur 4,75 rn, en moellons, présentant un appareil soigné, parfois plus massii aux angles. La porte d'entrée, qui se trouve actuellement dans la façade nord, est de Iacture plus récente, encadrée de pierre de taille et adaptée dan la maçonnerie

exis-tante ( voir p. 25). Au niveau du premie.r étage, un ancrage forme Ie

rnillé-sime 1682, date de la con truction ou d'une restauration de la tour.

(11)

9

-Dans la partie supeneure de la tour, ou, par endroits !'on constate un appareil plus petit, sont aménagée trois baies (façade nord, sud et oue t), dont l'encadrement cxtérieur est en briques (briques de 21,5 X 9,4 X 5,3 cm); vers l'intérieur, elles sont recouvertes de poutres et de planches: ouverture.: 191 sur 120 cm; Ie cadre externe est en plein cintre: hauteur : 182, largeur : 92 cm. Dans la façade nord une petite fenêtre, à large ébrasement intérieur, ,e trouve imrnédiatement sous la grande baie : dimen ions à l'intérieur : 83 cm de ha ut et 76 cm de large; !'ouverture

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Fig. 3. - Face orientale de la tour avec profil de la deuxième église. En pointillé : profil de la troisième église, la dernière.

exten ure mesure 12 sur 15 cm; elle est recouverte, en façade, d'une dalle de chiste et, dans l'épais eur du mur, de poutre en bois.

11

n'y a pas trace de fenêtres pareille dans les autres façades de la tour.

La coupe (fig. 2) permet de se faire une idée de !'arrangement inté· rieur de la tour, )'ensemble datant vraisemblablement de 1682. La maçon-nerie de l'étage supérieur est recouverte, à l'intérieur, d'un crépi jaunatre et Ie mortier, assez grossier, comprend un fort pourcentage de petit gravier.

(12)

L

J O

-Le mur oriental de la tour présente quelques particularités intéressant surtout l'ancienne église : une petite baie permet de passer dans les combles de la nei : elle mesure actuellement 92 cm mais cette hauteur est Ie résultat d'un agrandissement : la [en être primitive mesurait 52 cm sur 4.2 de large; elle est surmontée d'un are surbaissé, haut de 21 cm et retombant sur de petits retraits de 5 cm; le cintre est construit en moe.Jons.

La façade externe de la tour, dépassant Ie toit de l'ancienne nef, était recouverte d'un crépi identique à celui de l'intérieur; dans ce crépi est réservé !'emplacement de ]'ancien toit, dont la trace est encore nettement visible (fig. 3) .

La nef est une grande biitisse, sur plan rectangulaire, mesurant 16,40 m sur 11,25 m; même con truction en moellons a vee, aux angles, des chaî-nages soignés en pierre de taille; si x grandes baies encadrées également de pierre de taille, éclairent l'intérieur. La nef est reliée au chreur, assez grand, mesurant 6,79 m sur 7,20 m, présentant Ie même appareil ainsi que quatre fenêtres identiques. Le chevet n'a pas de fenêtre. Le toit est recou-vert d'ardoises. ne petite sacristie, d'une silhouette plutot malheureuse et recouverte de zinc, se niche dans l'angle sud, contre la nef et Ie chreur. L'intérieur présente l'aspect familier de nos églises de la fin du XIX• siècle (pl. III); plafond à voûte en pliitre, murs peints et ornés de draperies ou d'un dessin imitanl un appareil en grande pierres.

4. ICO 'ûGRAPHIE

Le sourees iconographiques pour l'histoire de l'église de Tenneville sont extrêmement pauvres; il n'existe, à notre connaissance, aucun plan ancien de l'édifice; seuls Je contours figurent sur Ie plans cadastraux, dont Je plus ancien semble rcmonter au début du XIX• siècle :

a) Arlon, Archives de

r

Etat : cadastre français (vers 1810) l'église y figure avec un chreur à pans coupés (pl. IV) ;

b) Je même croquis e retrouve sur I'« Atla des chemins » datant de 1845;

c) vues de l'église avant la désaHeclation : lnstitut Royal du Patri-moine artistique, Archives photographiques, clichés n° 52130 A, 52131 A, 52132 A, 52133 A, 52137 A ct 47140 A.

Examen archéologique

ne dizaine de tranchées furent creusées, dont huit à l'intérieur (tran-chées I à VIII) et deux à l'extérieur de l'édifice (tranchées IX et X) (fig. 4) ; dans tous ces sondages, nous avons poussé jusqu'au sol vierge, constitué par une argile schiste.use fort compacte.

(13)

11-ous passerons rapidement en revue ces divers sondages (plan I).

Tranchée I. Celie-ei en globe la moitié méridionale du chreur; Ie sol en

place se trouve à - 170 {2°) ; Ie pavement du chreur est à

+

27; les

murs de ce dernier sont d'une facture très solide, construits en un appareil

assez régulier, fait de moellons de calcaire, reliés par un mortier rosätre

assez dur; vers l'intérieur, une semelle en maçonnerie : 6 (21) , large de

25 à 34, cm et dont la partie supérieure se trouve à - 60, renforce la

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- - - -

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IV.·

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Fig. 4. Emplacement des trancbées et des coupes.

fondation. Contre la paroi est du chevet se trouve la maçonnerie de l'autel

1

,

large de 100 cm, longue de 275 et haute de 139 cm. Le chreur est séparé

de la nef par une fondation massive 5, large de 130 cm et renforcée par un

rcssaut identique à cel ui du mur méridional; ces Jondation sont reliées.

(20 ) Toutes les cotes de niveau, indiquées en centimètres cttee dans Ie texte ou figurant sur les plans et coupes e rapportent au niveau du pavement actuel de la nef (

=

niveau 0): d'après Ie repère de l'lnstitut Géograpbique Militaire, ce niveau est à 381,92 m.

( 2 1) Ces chiffres en caractère gras renvoient aux numéros figurant sur les plans

(14)

1 2

-Vers Ie milieu du chreur a été recoupé le mur 4, en très mauvais état de conservation, composé de débris de schiste dans un mortier jaune pale ( = murs

50

(D. IV) et

37a (G.

IV); largeur : 95/105 cm; conse.rvé de - 59 à - 169) .

De part et d'autre de ce mur se trouvent deux petites cavités, 3 et 8, peu profondes ( -28), de forme presque carrée, entourées de dalles de schi Le placées de champ; elle étaient probablemenl destinées à recevoir les poutres supportant l'échafaudage au moment de la construction du chreur actuel.

La tranchée I a livré deux tombes plus ou moins intacte , 9 et 10 : l'une est située dans l'angle . ud-est, l'autre dans l'axe du chreur, devant ]'au tel; dans les de u x cas Ie défunt avait la tête exceptionnellement à I' est et Ie bras croisés sur la poitrine. Ces tombes sont po Lérieures à la construc-tion du chreur.

Tranchée Il. Tranchée dans l'axe de l'église; la description, que l'on peut suivre sur la coupe F'-G, se fait d'ouest en esl. Sur toute la longueur de la nef nous voyons deux couches distinctes : la première de 0 à - 95/103 est composée de plusie.urs slrales de remblai schisteux, de débris de démo-lition, de pierrailles et de Lerre, tous matériaux provenant des démolitions d'anciens édifices et du rehau ement du niveau de l'église.

Au niveau de - 102 se Lrouve une couche trè nette et parfaitement horizontale, consistanl en une aire de terre battue, e.n argile grisatre, com-pacte, épaisse de 9 à 12 cm et portant par endroiL, de traces d'incendie; c'est Ie niveau de la première église. La tranchée est limitée à l'ouest par Ie mur de chaînage de la tour 61, large de 103 cm, construit en moellans de calcaire. dans un mortier jaunatre; ce mur s'appuyc directement sur une Iondation de même largeur qui forme la façade occidentale du bati-ment primitif 59; ce dernier, posé sur le sol vierge, arrive au niveau de la couche d'argile grisalre; les de u x murs superposés onl été détruits partiel-Iement par la tombe 13, qui e t également postérieure au four à cloche

66

( voir p. 17). Dan l'angle de la tranchée, quelques moellons de chiste et un gro bloc en calcaire -ont placés sur la couchc argileuse. Plusieurs tombes, datant de l'époque ou Ie niveau de I'égli e étaiL déjà surélevé, ont été creusées au traver des couches les plus ancienne jusqu'à des proion-deurs augmentant graduellement vers ]'est, de - 110 à - 187; les défunts ont été inhumés, la tête Lanlöt à l'ouest, tantöt à l'esl (voir plan I).

Beaucoup plus intéressante est une seconde série de tombes, creusées dans Je sous-sol schisteux à des profondeurs variant enlre - 150 et - 170 (plan Il); toutes ces tombes sont antérieures à la couche d'argile grise décrite ci-dessus; elles sonL clone antérieures à ce pavement; elles sont même antérieure à la première église en pierre car Ie mur occidental de celle-ci, mur 59. en a recoupé plusieurs (pl. V, 2). V oir aussi tranchée V. Le tombes 21 et 22 ont éLé partiellement détruiLes par un four à clo-che

66

/

73;

elles sont entourées de grandes dalles de chiste, dre ées contre les parois de la fosse (pl. VI). On n'y trouve aucun reste de squelette; proiondeur : 21 : - 150, 22 : - 158. Plus loin, la tombe 23 s'appuie

(15)

----

-~--- 13

contre 21 : seules les dalles dressées de l'angle sud-ouest subsistent; Ie fond consiste en une grande dalle, posée sur Ie schiste, à --162. A une époque postérieure une autre tombe, à --123, l'avait recouverte et partiellement détruite. En face, touchant la tombe 22, nous avons la tombe 23a, assez bien conservée; Ie profil F'-G montre clairement comment Ie niveau de la première église passe au-dessus de cette cavité, qui est clone antérieure; creusée dans Ie schiste jusqu'à --154, elle est bordée de grandes dalles de schiste; Ie couvercle, de même matière, s'est effondré; à l'intérieur, il y a des traces nettes d'un cercueil, ce qui prouve que les défunts étaient déposés, même dans ces caveaux en pierre, dans un cercueil en bois; le squelette avait complètement disparu, maïs un peu d'émail des dents indique que la tête se trouvait à l'ouest; l'intérieur de lil tombe était rempli d'argile d'infiltration. Avec cette tombe 23a, nous arrivons à la limite orientale de l'ancienne nécropole. Les tombes suivantes sont de date plus récente et se trotJVent à des profondeurs variant de --

llO

à --187 ( voir plan I) ; elles se concentrent surtout vers Ie centre de la nef : deux d'entre elles ont recoupé Ie mur 32, mur oriental de la nef primitive. Ce mur, large de 102 à 105 cm, s'appuye immédiatement sur l'argile à --190 et est construit en ·moellons de grès et de schiste et quelques bloes de quartz; la partie inférieure de la fondation n'est pas maçonnée, maïs consiste en un rem-plissage de pierre et d'argile. La maçonnerie proprement dite commence à

--98; ceci fait supposer que seules les parties en élévation étaient maçon-nées (Ie niveau ancien en argile se trouve à --102). Vers !'est, la tranchée est limitée par Ie mur de chaînage du chreur 5, large de 175 cm, s'appuyant immédiatement sur la maçonnerie 42, de composition identique à celle de 32; ce mur est posé sur Ie sol schisteux à --160. Dans I' angle sud de cette tranchée se trouve un amas de plaques de schiste, posé sur un rem-blai argileux assez pur. Dans l'axe de la tranchée, à 2,60 m devant les

marches du chreur et à la profandeur de 87 cm fut découverte une cruche en grès, 33, contenant 217 pièces de monnaie en ar gent et 7 pièces en or (22).

Tranchée 11/. Celie-ei occupe tout Ie secteur nord-est de la nef; nous

y retrouvons les murs 32 et 42 du biltirneut primitif, reliés par Ie mur 31;

la largeur de cette fondation fort irrégulière varie de 97 à 123 cm; elle est conservée de --76 à --170 et, tout comme pour Ie mur 32, seule la

(22 ) Total 224 pièces; une des pièces fut suhtilisée, de façon fort peu délicate au moment de la découverte; elle vint rejoindre Ie lot après !'étude et la puhlication du catalogue. Si, malgré ce fait, Ie catalogue compte effectivement 224 numéros, c'est que l'on y a repris, sous le n" 19 et comme faisant partie du trésor, la pièce d'or découverte près de la tombe 68, tranchée VII. En y ajou:ant la monnaie en cuivre, découverte dans la tombe 36, Ie total des pièces trouvées dans l'église de Tenneville s'élève donc réellement à 226. Pour la description de la cruche et du trésor, cfr notre notice et l'article de M"• L. DE DoNDER, Trouvaille de monnaies des XVI" et XVJJ" siècles à Tenneville, dans Rev. beige de Numism., CIV, 1958, pp. 175-189; voir égaleme-nt J. MERTENs-L. DE DoNDER, Trouvaille de monnaies des XVJ• et'

XVII• siècles à Tenneville, dans Ardenne et Famenne, II, 1959, pp. 60-68. - On

(16)

1 4

-partie supérieure. est maçonnée. Ce mur est relié également à 30, mur

sep-tentrional de l'ancienne nef; largeur : 105 cm; tous ces murs - 30, 32, 31, 42 - construits de la même manière et reliés entre eux, appartiennent clone au même. édifice (pl. V, 1). Celui-ei fut démoli et remplacé par un autre dont les maçonneries ont recouvert partiellement les restes antérieurs;

ces maçonneries sont en très mauvais état de conservation, car elles furent détruites à leur tour par la construction de la nef actuelle : Ie remblai 37

est un amas informe de débris de construction; seules en 37 a subsistent

quelques traces de maçonneries : voir coupe B'-C (plan II). D'autres restes

se trouvent sur l'angle des murs 31 et 32 : ces quelques pierres- 49, reliées à l'argile, forment probablement l'angle sud-ouest du jambage nord de

l'arc triorophal menant au chreur 4 (K. V-VI); le massif 44 (G. VII)

forme Ie pendant sud de 49.

Au nord, la tranchée touche la Iondation de la nef actuelle, 28,

Ion-dation très solide, présentant une semelle large de 38 cm et dont le niveau

se trouve à - 9 ; moellons de calcaire, noyés dans un mortier rosiitre dur. Dans Ie mur même est réservée une niche, large de 198 cm, haute de 242

et profonde de 30 cm. Dans l'angle. norcl-est se trouve un massif d'autel

en schiste, posé sur 28; hauteur : 94 cm. Deux petites cavités, 38 et 39,

identiques à celles déjà rencontrées dans le chreur ( 3 et 8), se trouven t à l'angle du mur 30 et dans l'axe de la nef; Ie niveau de ces cavités, res-pe.ctivement - 30 et - 20, indique qu'ils ont servi à l'implantation des

mats de l'échafaudage au moment de la construction de la nef (murs 28 et 5).

Dans 39, quelques fragments de planches placées verticalement dans Ie trou.

Trois tombes sont à mentionner dans cette tranchée : tombe 34, creu-sée dans l'argile à - 187 : le défunt était déposé dans un cercueil en bois, tête à !'est; cette tombe est postérieure au mur 32. Tombe 36 : taillée dans 32 également, tête du défunt à l'ouest; dans Ie remblai de la tombe, pièce de monnaie en bronze, de Liège, clatée de 1752. Cette tombe est pos-térieure à la tombe 35, recouvrant elle aussi Ie mur 32 : profandeur :

-135; défunt déposé dans un cercueil, tête à l'ouest; la Lombe avait ceci

de particulier qu'à l'intérieur clu cercueil, Ie corps était entouré d'une masse de chaux durciè, laissant en creux, presque comme un moulage, la forme primitive du corps : taille : 1,69 m; face dégagée, barbue, bras croisés.

Mentionnons enfin, dans l'angle norcl-est de la nef primitive, quelques dalles de schiste et de calcaire, formant Ie massif 40 et posées immédiate-ment sur l'aire d'argile ve.rdiitre formant Ie niveau de la première église

(voir B'-C, plan II) : restes du pavement primitif.

Tranchée IV. Ce sondage, effectué clans la partie méridionale de !a nef, nous fournit l'angle sud-est de la nef, aim:i que Ie départ du mur sud

du chreur primitif : le mur 32, déjà rencontré dans les tranchées II et UI,

est relié au mur 46, large de 107 cm; même construction : Iondation reliée

à l'argile, maçonnée au mortier verdiitre. piile à partir d'environ - lOS;

ces murs ont été démolis jusqu'à - 98; ceci est également Ie cas pour

(17)

-

15-le mur sud de l'ancienne nef, 45, détruit par la construction de la seconde

église, ainsi que par la Iondation très profonde. du mur de la nef actuelle 47

(voir coupe B'-C, plan II). Le massif 44, maçonné à l'argile et conservé

sur une hauteur de 36 cm, Iorme Ie jambage sud de l'arc de triomphe. de

Ja seconde église; il est séparé des murs antérieurs sous-jacent - 46 et 32 - par une couche de terre, ce qui implique la démolition complète de !'ancien édifice avant la construction de la nouvelle église; largeur de 44 : 110 cm. Dans Ie profil

B'

-C (plan II), limitant la tranchée IV vers l'ouest, nous distinguons nettement cette démolition, ainsi que Ia couche

d'argile. primitive; sur celie-ei est étendue une mince couche de charbon

de bois, traces nettes d'un incendie, comprenant en outre de merrus frag-ments de platras et de chaux; au-dessus, à la cote - 81 (23) , nous remar-quons une couche de déchets, pouvant être la couche de construction de la seconde église. La tombe 48, détruite partiellement par Ie mur 45, appar-tient encore à l'ancienne nécropole rencontrée. dans les tranchées

11,

V, VII et VIII.

Tranchée

V.

Angle norcl-ouest de la nef et partie nord de la tour.

Cette tranchée nous a fourni, outre une série. de tombes anciennes, Ie tracé

exact des murs des deux premières nefs ainsi que la façade ouest de l

'édi-fice primitiL Le mur 50, appartenant à la seconde église, est encore par· tieHement conservé en élévation; largeur : 87 cm; il est construit en moel-lons, noyés dans un mortier gris-jaunatre de mauvaise qualité. Le. ressaut de la Iondation se trouve à - 27 et empiète de 12 cm sur Ie mur 51, conservé à partir de - 52 et large de 110 cm (fig. 5 et pl. VII, 1). La partie supérieure de 51, maçonnée. au mortier jaunatre (cfr 32, 46) présente un appareil régulier au-dessus de -

65;

grès et schiste; en fondation les

pierres sont reliées à l'argile. Ces deux murs, 50 et 51, font retour vers

Ie sud, sous le mur de la tour; ils y sont superposés, le mur primitif ayant

été démoli j usqu' à - 58; restes d'un platras blanc sur ce dernier à - 72

et à - 58, ce qui prouve qu'au roeins jusqu'à - 72, le mur était en élévation et que l'intérieur de la première nef était orné d'un enduit blanc;

ce. mur ouest de l'église primitive était maçonné jusqu'à - 137,

contrai-rement clone aux autres murs de eet édifice.

Sur ce massif primitif s'appuye la façade occidentale de la seconde église qui comprend également la tour; celle-ci,

41

,

est reliée. au mur 50;

l'épaisseur du mur de la nef est de 90 cm; celle du mur de la tour, en élévation, de 124 cm. Le sondage effectué dans la tour même révèle que la fondation, à partir de -

54,

s'élargit de 32 cm et continue. alors jusqu'à

plus de 1,50 m de proiondeur; la Iondation du mur nord de la tour

s'appuye contre le mur ouest du batiment primitif, qui réaj)paraît -mur 59 - sous Ie passage entre la nef et la tour; largeur : 102 cm; démoli jusqu'à

-

54

/

56

et recouvert par la maçonnerie de la tour 61; la

pré-(23) Le même niveau est marqué, dans la tour, par une couche d'incendie

(18)

I~

I

11

- 16

sence de cette maçonnerie montre que la nef primiLive pré entait un

pas-sage en eet endroit. Un massif de pierres, non reliées, esl posé contre le mur de la tour, à - 60; il repose sur -la couche ·p'argile constituant Ie niveau primitif.

Cette tranchée a livré plusieurs tombes antérieures à la première église :

sous la tour, les tombes 62 el 64 furent recoupées par Ie murs 59 et 61

(voir coupe E-F, plan 11); dan la nef, les tombes 52 et 58 connurent le même sort, ce qui est particulièrement visible. à la [açon dont le.s dalles de la tombe 52 furenl encastrées dans la maçonnerie primitivc (pl. V, 2) ; toutes ces tombes appartiennent à la même époque et au même type que

celle rencontrées déjà dan la Lranchée II; leur proiondeur varie entre

- 112 et - 145. La tombe 52 peut servir d'exemple : les grandes dalles de schiste forment un caveau rectangulaire, ne se rétrécissant pas vers les pieds; parfois une grande dalle se.rt de fond (tombe 58). Les squelettes sont tous complètement décompo és; traces d'un cercueil dans la Lombe 62. Partoul, l'aire d'argile gris-verdátre passe, intacte, au-dessus de ces tombes. otons encore, sous la tour, une tombe antérieure à celie-ei et placée en

pleine terre; elle se trouvaiL en dehors du baliment primitif; profon-deur:

-

143.

Au nord de la tranchée, la Iondation wlide de la nef actuelle 28 fut

collée contre le mur 50 (fig. 5) ; contrairement à ce q ui fut Ie cas dans

1

ITl

·

2

Fig. 5. - Coupe nord- ud au travers des murs 28, 50, 51 el 52 (voir pl. VII, 1). la tranchée 111, la maçonnerie ne fut pas détruite ici, probablement du fait que Ie mur occidenlal fuL consenré, re.lié qu'il éLait à la tour, qui re ta en usage. Dans l'épai~seur du mur e t réservée une niche. occupée par un fragment de la colonne, en pierre blanche, d'un diamètre de 66 cm e.t haut de 74 cm, présentanl au-dessus une alvéole ayant servi à un certain

(19)

- =

- - -

- -

---=---·- - -

--

17-ll nous reste à rnentionner, dans cette tranchée, la présence du four

à cloche 56/66 : pour l'arnénager, on a taillé dan l'ancienne couche

d'ar-gile, jusqu'à une profondeur de - 159; le four est donc postérieur à la

première église; son rernblai consiste en déchets d'argile cuite, débris divers et quelques petits fragmenls de bronze fondu. Les deux traces 56 et 66

sont nettement distinctes : 56 est une petite cavité circulaire, d'un dia-rnètre de 30 cm, forrné par de l' argile cuite; 66 constitue le rnoule de la cloche, perforé par l'axe de la fausse cloche et construit au rnoyen de briques reliées par une argile jaune plastique. compacte; les bords exté-rieurs sont durcis et noircis par les flarnrnes; la cloche qui fut coulée ici avait un diamètre intérieur de 59 cm; Ie four proprement dit se trouve

au sud, en partie dans la tranchée II et en partie dans la tranchée VII : 73.

L'emplacement de ce four à cloche est normal : on les place généralernent

à un endroit d'ou la cloche puisse être mise en p!ace sans trop de manreu-vres (24

). La tombe 13, tranchée II, ayant retaillé le rernblai du four à cloche, est postérieure à celui-ci.

T ranchée Vl. Ce sondage dans Ie chreur, est délimité au nord et à

l'ouest par les murs de Jondation de l'édifice actuel : même construction que dans la tranchée

I,

rnur 2 et 5; nous retrouvons ici le rnur de !'ancien

chcvet à pans coupés, 4. Contre Ie rnur, la cavité 54 rappelle les trous

d'échafaudage 3, 8 (tranchée I) et 38, 39 (tranchée III).

Tranchées VII. Angle sud-ouest de la nef; les murs anciens sont rnoins

bien conservés du fait que la fondation de la nef actuelle a détruit prati-quernent toutes les rnaçonneries précédentes (cfr tranchée IV et coupe B'-C, plan II). Dans l'angle sud-ouest de la tranchée, seule la maçonnerie 75,

conservée sous Ie rnur de la façade de la nef, appartient à l'édifice primi

-tif : il est Ie pendant du rnur 51 et il donne ainsi la largeur exacte de la première nef : 6,25 rn.

Plusieurs tornbes appartiennent encore à l'ancienne nécropole : 68,

coupée par le rnur ouest de l'église (profondeur : - 169) ; 69 : à - 174,

avec restes de dalle de fond; 70, à - 170, conservée partiellernent sous Ie

tracé du mur 75. D'autres tornbes furent détruites pour le four à cloche 73 :

Ie canal de celui-ci, large de 43 cm et dont Ie fond est formé d'argile rougie

par Ie feu, est longé de deux petits murets en moellons, reliés à l'argile. et

fortement brûlés; Ie fond se trouve à - 190. Une pièce en or, de Phi-lippe IV, au millésime 1636, fut trouvée près du mur 75 et de la tombe 68,

à une profandeur de - 142. Les débris dans Iesqueis elle fut découverte ne permettent malheureusement pas des conclusions chronoiogiques

concer-nant la date de construction de la seconde égiise.

(U) Des trouvailles analogues ft1renl faites au cours des fouilles dans les églises de Dourbes, Gerpinnes, Saint-Huberl, Leefdaal, Renaix, Genk : cfr nos rapports de fouilles dans Ann. Soc. Arch. Namur, 1952, pp. 138-141; Bull. Commiss. Mon-ument!,

(20)

18

-Tranchée VIII. Ce sondage nous fournit de plus amples informatlons

sur la nécropole primitive, avec les tombes 65, 71, 72 et 74 (plan II).

Elles sont toutes du même type que celles décrites ci-dessus; toutes sont

antérieures à la couche d'argile. La tombe 74 avait encore sa dalle de

couverture, partiellement brisée par les terres qui se sont accumulées

au-dessus d'elle : profondeur : - 112; cette tombe fut recoupée par la

tombe 72, profonde de - 130 et dont la partie occidentale a été légèrement

déplacée. La tombe 71 est recoupée par Ie mur de la première nef,

profon-deur : - 130. La tombe 65 est la mieux conservée, nettement entourée de

grandes dalles régulières en schiste bleuatre, de forme rectangulaire., large

de 55 cm et longue de 175 cm. Le remblai a livré deux tessons d'une poterie

ordinaire (fig. 6, 2-3) : bord d'une urne en pa te claire, de couleur jaunatre

à rose, terre fine et friable, surface légèrement lissée; diamètre du bord :

19

cm; Ie. second est un bord au profil beaucoup plus simple, en terre

gris-clair, dure. C'est la céramique ordinaire que l'on pourrait dater

approxi-mativement entre Ie IX• et Ie XI• siècle (25 ).

Le profil de la tranchée, pas trop bouleversé en eet endroit, a donné,.

outre la co uche d' argile verdiitre (26) , de restes rares d'un pavement en

dalles usées, placées d'une manière irrégulière, sur une mince couche de

mortier jaunatre. Le niveau de ce dallage est à - 83, ce. qui correspond

au niveau du platras sur Ie mur 51 de sorte que l'on peut admettre que

la première nef eut, à un certain moment, un dallage assez primitif encore,

en dalles; cfr les traces déjà signalées dans la tranchée III, 40 et

tran-chée IV (plan

11

,

profil B'-C).

Tranchée IX. Sondage à l'extérieur de l'église au sud de la nef. Le

terrain a été complètement bouleversé par les tombes du cimetière jusqu'à

une profondeur de

-

195

(plan

11,

coupe A-D); une partie en outre du

terrain est un terrassement artificiel, soute.nu par Ie mur actuel du

cime-tière. Le mur de la nef 47 présente deux ressauts successifs et est posé

immédiatement sur le sol schisteux à - 235.

Tranchée X. Dans Ie prolongement de la tranchée IX, maïs au nord

de I' église; même remblai de tombes; terrain vierge à - 120; Ie mur

de la nef 28 présente un empattement anormal de près de 1,40 m de large.

Trouvailles isolées

l. - Trésor de monnaies, 33, trouvé dans l'axe de l'église : voir

ci-dessus, p. 13. Le pot en grès, contenant les pièces a été décrit, de même

que Ie trésor, dans l'article paru dans la Revue belge de Numismatique,

( 25 ) Cfr certains tessons trouvés à Clairefontaine : J. MERTENS, Le Kaarlsbierg à Claire/ontaine et quelques autres /ortifications du Luxembourg méridional, Arch.

Belgica, 1960, 49, p. 71.

( 26 ) Cette couche d'argile présente des traces d'incendie dans l'angle sud-est

de la tranchée ou Ie mélange de charbon de bois, d'argile cuite et de débris brûlés atleint une épaisseur de 23 cm.

(21)

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1:

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2 3

Fig. 6. - Poteries (échelle : 1/4).

repris dans ce même numéro d'Archéologia Belgica (27

) ; un résumé de

cette notice a paru dans Ardenne et Famenne, 11, 1959, pp. 60-68 (28) .

Voir les planches VIII 2,

I

X

,

X, XI, XII, ainsi que la figure 7.

2. - Pièce en or, Lrouvée dans l'angle sud-ouest de la nef ( voir

ci-dessus, p. 17), datée de 1636 (2'1

).

3. - Clef en fer, trouvée à une proiondeur de 90 cm, près du piédroit

nord du pa age entre la tour et la neL Longueur : 167 mm; l'anneau,

(2 7) Voir ci-dessus, nole 22. (28) Voir ci-dessus, note 22.

(29) L. DE Do DER, dans Rev. Belge Numism., C,V, 1958, p. 178. n" 19.

i

(22)

2 0

-de forme carrée, mesure 35 sur 35 mm; la tige est massive, Ie panneton est fortement oxydé mais permet cependant de reconnaître une large entaille centrale (pl. XIII, 1).

4•. - Four à cloche : 56/66 et 73; nous en avons donné la description ci-dessus p. 17. Voir pl. Vlli, I.

5. - Trois tessons de poterie ont été trouvés dans Ie remblai devanl Ie chreur, à une proiondeur de 94 cm; iJs proviennent d'une urne à fond

Fig. 7. - Cruche ayant contenu Ie trésor.

légèrement hombé, en terre noire, hien cuite mais gro 1ere et mélangée à de petites particules de quartzite et de sable; la surface est plus ou moins Iisse (fig. 6, 1).

HISTORIQUE

DU BAl

iMENT

ous ne. possédons que fort peu de dates ahsolues permettant de jalon· ner Ie développement historique et architectmal de l'église de Tenneville. L'examen archéologique nou a révélé une succession de trois édifices, construits sur !'emplacement d'une nécropo!e antérieure.

Le souvenir de cette dernière ainsi que celui des fondations anciennes e retrouve dans les rapports malheureusement fort impréci des archéolo·

(23)

2 1

-gues du siècle dernier : on y parle de substructions romaines, d'un four

de potier, d'un ciinetière franc (3°). Les fouilles ont permis de mettre les

choses au point : les substructions n'appartiennent pas à une villa romaine,

mais à une église romarre; Ie « four de po tier » est en réalité Ie four à

cloche. 56/66, trouvé dans la tranchée V; Ie « cimetière franc» est l'an·

cienne nécropole, certainement pré-romane mais ne remontant cependant pas à l'époque franque ni même à l'époque mérovingienne.

L'absence totale de restes des époques romaines et mérovingiennes à

!'emplacement de l'église, n'implique cependant pas que Tenneville fût un

pays inconnu en cette période : la région était certainement défrichée en

grande partie dès la plus haute antiquité, comme en témoigne l'oppidum

préromain du Cheslain de Sainte-Ode. Vers l'est, la chaussée Arlon-Tongres

passant l'Ourthe à Wyompont, fut la porte ouverte sur la civilisation

romaine; nous retrouvons la trace de celie-ei à plusieurs endroits de la

commune (31) .

Le Haut Moyen Age reste, comme partout, l'époque obscure; pourtant

Ie site de Tenneville, bien exposé, dut être habité. Les morts sont enterrés

Ie long du vieux chemin; c'est un secteur de ce cimetière qui fut

décou-vert dans la partie occidentale de la nef de l'église existante : les tombes

sont serrées les unes contre les au tres et orientées est-ouest; les caveaux

sont formés de grandes dalles de schiste, disposées avec soin et

recou-vert de la même façon. L'absence de mobilier funéraire pourrait indiquer que cette population était déjà christianisée, quoique cela ne constitue pas un critère absolu, la tradition du mobilier funéraire tendant à disparaître

(30) C. VAN DESSEL, Topographie des voies romaines de la Belgique, 1877,

p. 25, 201; V. GAUCHEZ, Topographie des voies romaines de la Belgique, 1882, p. 358;

R. DE MAEYER, De overblijfselen van de romeinsche Villas in België. Archaeologisch

Inventaris, I, 1940, p. 218. Le tout résumé dans E. DE SEYN, Dictionnaire historique

et géographique des communes belges, s.v. Tenneville.

(31 ) Ann. Soc. Arch. Lux., V, 1868, p. 243; VI, 1870, pp. 123, 126-127, 144;

VII, 1871, p. 129; XXVI, 1892, pp. 567-568 et XXXIV, 1899, pp. 5, 19; Ann. Soc.

Arch. Namur, XXXIII, 1919, p. 137, note 2; R. DE MAEYER, op. cit., p. 218; Ardenne

et Famenne, II, 1959, p. 33.

On trouvera dans cette revue (lil, 1960, p. 148) l'esquisse d'une carte

archéolo-gique de la région à l'époque romaine, axée sur la chaussée Arlon-Tongres. Celle-c.i

franchissait l'Ourthe à Wyompont ou l'on a découven d'importants vestiges d'une

opulente villa romaine. A Tenneville même on peut considérer comme certaine

l'exis-tence d'une villa romaine au lieu-dit Dzeu l'Aunê, de tombes romaines Su /:liazeille,

d'un cömetière à inhumation sans mobilier à Ramout derrière la maison Binet.

A Ortheuville, on a signalé des ubstructions d'une villa et de tombes romaines. ll

est regrettable que les objets découverts il y a quelques années lors de la construction

de la maison du D' Louis n'aient pas été conservés et étudiés : on au:ait au rnoins pu

(24)

I I

- 22

-dès Ie VIII• siècle (32

) . Le fait cependant que parmi ces sépultures pnmi·

tives, aucune ne livra le moindre indice de mobilier funéraire semble indi

-quer que cette nécropole. est postérieure au VII• siècle : nous ne trouvons pas ici ce mélange de tombes avec et de tombes sans mobilier, comme ce fut Je cas par exemple dans l'église de Landen cl~) OU celle de Grobben· donk (34

) ; il est probable que la communauté chrétienne ait choisi un

nouvel emplacement pour ses défunts. La date de ce changement ne peut être précisée, vu }'absence de documents archéologiques. Les situations ana-logues rencontrées lors des fouilles dans les églises de Dourbes, Leefdaal, Grobbendonk, Genk, Neder-over-Heembeek, etc. (35), ainsi que les

raris-simes tessons de poterie découverts dans la tombe 65 ( voir p. 18),

nous incitent à dater cette nécropole entre la fin du VUl• et celle du

x

siècle.

C'est sur Ie site m~me du cimet1ere que fut érigé le premier oratoire chrétien : un édifice de dimensions modestes, orienté est-ouest et compre-nant une nef reetangulaire et un chreur carré. Les dimensions en sont

les suivantes : nef : longueur : 8,63 m (nord) - 8,55 m {sud), largeur:

6,23/6,25 m; chreur: largeur: 3,95 m, proiondeur: 4,20 m (36) . L'entrée se trouve dans l'axe de la façade occidentale. Les murs sont construits en moellons de grès et de schiste; les fondations sont reliées à l'argile, les murs en élévation maçonnés au moyen d'un mortier jaunätre de qualité médiocre. Vu la pente. du terrain, les fondations sont plus proiondes au sud et à l'est. Le mur ouest a recoupé plusieurs sépultures antérieures. Le niveau du pavement de cette église se trouve à - 83 cm sous le niveau actnel; nous y rencontrans une ai re d'argile verdätre, ayant complètement recouvert les anciennes tombes. En certains e.ndroits, subsistent encore des resles d'un dallage fait de plaques de calcaire ou de chiste. Les murs du sanctuaire étaient, à l'intérieur, omés d'un enduit blanchi à la chaux.

(32) P. GLAZEMA, Gewijde plaatsen in Friesland, 1947, p. 235; K. BöHNER,

Die Frage der Konûnuität zwischen Altertum und Mittelalter, Trier. lts. XIX,

1950, pp. 94-95.

(33) Eglise Sainte-Gertrude: fouilles de 1958-1959; cfr Archéologie, 1959, pp. 136-137.

(34 ) Fouilles de 1957 : Archéologie, 1958, p. 131.

(35) J. MERTENS, L'église Saint-Servais à Dourbes, dans Arch. Belgica 1952, 8;

ID., Oudheidkundig Onderzoek van de Sint-Martinuskerk te Genk, dans Arch. Belgica

1957, 36 et ID., Leefdaal. Opgravingen in de Sint-Veronekapel, dans Arch. Belgica

1954, 22.

(36 ) Appartiennent à eet édifice les murs 51, 59, 75, 30, 31, 46, 45 et 42.

I

(25)

TENNEVILLE

Fig. 8 - Développement de l'église; a : nécropole primitive; b : église romane;

(26)

! I

-

24-Préciser la date de cetle construction constitue un problème fort délicat. Elle est évidemment postérieure à la nécropole, que' nous avons située entre les VIII• et X• siècles; devons-nous mettre en rapport l'érection de ceue

chapelle et Ie diplome d'Hemi IV, daté de 1059, ou ce dernier confirme les possessions de ivelles à Tenneville (37)? Les décades chevauchanl

les X• et XI• siècle conviendraienl certainement au plan et à la conception

architecturale de celte première chapelle.

Cet oratoire. fut détruiL par Ie feu, comme Ie prouvent les nombreuse traces d'incendie constatées sur Ie pavement. Au même endroit est érigée

alors une seconde église, un peu plus grande, comprenant une nef

reetan-gulaire de 8,85 sur 7,80 m, une tour carrée de 4,90 sur 4,75 m et un

chreur à chevet à pans coupés, mesurant cnviron 6 m de large et 7 m de long (38) ; construction en moellons, appareil soigné : cfr mur 50 ou les

parties inférie.ures de la tour (pl. 11). Cette dernière ayant bouché l'entrée primitive, l'accès se fait mainlenant par une porle, e trouvant dan Ie mur nord de la nef; Ie niveau du pavement se Lrouve à cnviron 22 cm sous Ie niveau actuel. Date de eet édifice? Le profil du chevet nous mène immédiatement à une époque plutol récente, un terminus ante quem est

fourni par la pièce de monnaie de 1752, trouvés dan la tombe 36, placée ur la tombe 35, ayant détruit un des murs de la première église; Ie fait de placer une tombe sur l'autre, et cela à l'intérieur de l'église, implique un terme d'au moins une vingtaine d'années; or ces deux Lombes ont été

creusées dans les fondations de la première ehapelle. CelJe-ei était clone démolie à cette époque, disons vers 1730 ( 39) . Une autre date est fournie

par le trésor, enterré vers 1674. époque ou des Lrouble éclatent dans la région à cause de- gue.rres de Louis XIV et les siège de Durbuy et de La Roche. L'église subit-elle alors des dégats? L'ancrage de la tour, for-mant Ie millésime 1G82, pourraiL nous Ie faire croire; cette date se trouve

sur la partie supérieure de la tour; et l'on pourrait croire à une restau-ration ou à une reconstruction de la tour; cependant, les murs de la tour

sont reliés avec ceux de la nef de la seconde église el exlérieurement il n'est pas possible de voir un changement dans l'appareil. ous pensons que cette

(37 ) J. J. HOEIJA'iX, L'Abbaye de Nivelles des origines au

xw·

siècle, 1952,

p. 197: Monum. German. Hist., DO I, 132.

( 38 ) Appartierl':lcnt à eet édifice les murs 50, 41, 49, 44, 37a, 37 et 4.

(39 ) La pièce en or, trouvéc dans l'angle md-ouest de la nef et datant de 1636

ne fournit malheureusement pas de critère chronologique valable, vu !'absence de tonte ~tratigraphie.

(27)

~--=---

25-partie de l'édifice est d'une seule venue, construite en même temps que la nei et Ie chceur. La seconde église daterait clone de 1682 et Ie premier ora-toirc aurait eu la vie passablement longue : du X•-XI• au XVII• siècle. Une· autre date pourrait nous faire hé iter quelque peu : c'est celle de 1586, année ou la chapelle, dépendance de Cens, fut muée en église paroissiale. Changement du statut administratii certainement, mai pas nécessairement

a socié à une reconstruction matérielle du sanctuaire (40).

Cette seconde église fut remplacée à son tour par un édifice plus vaste au milieu du XIX• siècle : vers 1851 on a rattaché à la vieille tour subsis-tante une grande nef reetangulaire (41

) de 16,80 sur 11,20 m, s'adaptant à un chceur carré de 6,80 sur 7,20 m. Les travaux ont connu probablement deux phases distinctes : en premier lieu la construction du chceur, ensuite celle de la nef; quelques légères variantes dans la maçonnerie serobient l'indiquer. La construction du chreur est cependant postérieure au plan cadastral de 1810 (pL IV) ou Ie chevet à pans coupé figure encore, et peut-être. même à 184-5, date de !'Atlas des chemins, à condition que celui-ei ait été tenu régulièrement à jour.

L 'ancienne entrée dans Ie mur septentrionnal de la nef fut déplacée ver la tour, ou une large baie fut percée dans Ie mur nord.

En mai 1957, cette église fut désaffectée. La con truction de la nou-velle église en bordure de la grande route (fig. 1), tout en brisant une tradition séculaire, suivil en ccla Ie développement topographique du village. De !'ancien site ne subsistent que quelques fermes ainsi que la vieille tour. dominant Ie paisible cimetière et ses dix siècles d'histoire.

ovembre 1960 J. MERTE S.

(••O) C'est cette église qui figure sur les anciens plans cadastraux mentionnés p. 10; cfr pl. IV.

(28)
(29)

Pl. 11.

(30)

lntérieur de l'église, avant sa désaffectation. (Copyri!Jhl .\Cf., Bru.rd/es.)

-

...

(31)

Pl. IV.

Ancien plan cadastral de Tenneville, vers 1810.

(32)

Pl. V.

1. - Lc clu.cur primitif, \'U dt !'est.

(33)

Pl. VI.

(34)

---

-Pl. VII.

l. - 1\\urs 51, 50 el 28 dans l'angle nord-ouesl de la nef.

(35)

Pl.

vnr.

1. - Le four à cloche 66.

(36)

Pl. IX.

Le trésor.

(37)

Pl. X.

Quelques pièces du trésor. Première rangée de haut en bas.

67 D. : Duché de Brabant, Charles JI, ducaton 1668. - 104 R; S'• de Tournai, Philippe IV, patagon, 1650. - 125 R:

s••

d'Utrecht, ducaton, 116. - 122 R : S'• d'Overijssel, rijksdaalder, 1660.

Deuxième ran.gée.

22 D : Duché de Brabant, Philippe IV, ducaton, 1634. - llO R. : S'• de

Tour-nai, patagon, 1656. - 6 R : Duché de Brabant, Albert et Isabelle, patagon.

-121 R:

s••

d'Overijssel, rijksdaalder, 1660.

Troisième rangée.

20 R : Duché de Brabant, Philippe IV, ducaton, 1634. - 95 D : S'• de Tournai,

Etats du Tournaisis (1578-1580), daldre des Etats. - 118 R : Duché de Gueldre, ducaton, 16 ... - 129 R : S'• de West-Friesland, ducaton, 1659.

(38)

Pl. XI.

Quelques pièces du trésor.

Première rangée de haut en bas.

223 D : Ville de Saint-Gall, taler, 162 ..

85 D : Principauté de Liège, Maximilien-Henri de Bavière, patagon, 1666. 155 D : Louis XIV, Bordeaux, écu blanc, 1647.

Deuxième rangée.

222 D : Principauté de Monaco, Honoré II, demi-écu, 1652.

87 R : Principauté de Liège, Maximilien-Henri de Bavière, patagon, 1671. 156 R : Louis XIV, Bordeaux, écu blanc, 1647.

(39)

__,_____

-Pl. XII.

Quelques llièces du trésor. Droit et revers de

138 : Colombie ( ouvelle Grenade), Philippe IV, Santa Fé de Bogota, 8 réaux,

1662.

224: Turquie Ottomane, Murad UI, 1574 (or).

136: Archiduché de Carinthie, Charles, ducat, 1569 (or).

115: Ville de Campen, Ferdinand lil, double ducat, 1655 (or).

(40)

Pl. XI

l. - Clé en {er.

(Copyright ACL, Bruxelles.

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(41)

Plan T.

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TENNEVILLE

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Eccl. Stae. Gertrudis

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l. - La nécropole primitive

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2. - Coupes G - E et A - D.

1. niveau primitif en argile; 2. lomhes anciennes; 3. murs de la premièr(' église.

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Plan 11.

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Referenties

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