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Nécropole et site d'habitat de La Tène à Longlier-Massul. Fouilles de A. Cahen-Delhaye, P. P. Bonenfant et A. Geubel

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

218

Anne CAHEN-DELHA YE

NÉCROPOLE ET SITE D'HABITAT DE

LA TÈNE

À

LONGLIER-MASSUL

FOUILLES DE A. CAHEN-DELHAYE, P.P. BONENFANT ET A.GEUBEL

BRUXELLES 1979

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NÉCROPOLE ET SITE D'HABIT AT DE LA TÈNE À LONGLIER-MASSUL

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ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr. H. Roosens

Etudes et rapports édités par Ie Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

©

Service national des Fouilles Dl 1979/0405/9

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

218

Anne CAHEN-DELHAYE

NÉCROPOLE ET SITE D'HABITAT DE

LA TÈNE

À

LONGLIER-MASSUL

FOUILLES DE A. CAHEN-DELHA YE, P.P. BONENFANT ET A.GEUBEL

BRUXELLES 1979

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AVANT-PROPOS

C'est à Monsieur A. Geubel, professeur à Neufchateau, que l'on doit la découverte et les premières recherches entreprises dans la grande nécropole de Longlier-Massul. Ces recherches débutèrent modestement en 1942, mais rapide-ment persuadé qu'une telleentreprise exigeait de plus grands moyens, M. Geubel fit appel au Service national des Fouilles auquel il confia ses plans et ses notes. En 1966 et 1967, Monsieur P.P. Bonenfant, alors attaché au Service, fut chargé d'explorer la plus grande tombelle qui a livré une sépulture à char.

A partir de 1969, Madame A. Cahen-Delhaye, actuellement première assis-tante au S.N.F., entreprit l'exploration systématique des tombelles ardennaises. Aussi, lorsqu'en 1973 Ie site de Longlier-Massul s'avéra menacé par la construc-tion d'un échangeur autoroutier, nous l'avons mandatée pour assurer le sauvetage des tertres. Il nous a paru scientifiquement opportun de grouper les résultats des trois campagnes de fouille, ce que Mme Cahen a réalisé dans eet ouvrage.

H. Rooseos Directeur

(6)

LA NECROPOLE D' AL V AUX

INTRODUCTION

La commune de Longlier qui relève actuellement de la villede Neufchäteau, recèle au moins quatre nécropoles à tombelles de La Tène(l). La plus grande d'entre elles qui fait l'objet de cette étude, est située sur la crête qui sépare les hameaux de Massul et Lahérie, au lieu-ditA/ Vau.x ouAux Aijances. La nécropole jouxte la Vouye des Fèrs, un ancien chemin qui relie selon un axe nord-sud

480

LONGLIER

Fig. I. Carte de situation de la nécropole d'Al Vaux et de !'habitat de Massofet.

1 A. CAHEN-DELHA YE, Les tombelles de La Tène en Ardenne dans Cartes archéologiques de la

(7)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 7 plusieurs sommets occupés par différents groupes de tombelles de 1' äge du fer dont celui d'Hamipré-Namoussart(Z).

Le cimetière de Longlier-Massul, Al Vaux, s'étend sur une longueur de quelque 350 m pour une largeur de 200 m, entre deux sommets proches qui culminent à 495 m d'altitude (3) (fig. 1). Situé sur des terrains voués depuis longtemps aux cultures et aux päturages, il comprend un grand nombre de tertres presque arasés mais qui se marquent encore par des taches de couleur jaune, arrondies ou ovalaires, sur Ie sol frakhement labouré. Dans certains cas, ces taches ne se signaJent par aucun relief, dans d'autres, on abserve une légère éminence n'excédant pas 10 ou 20 cm. Les prospections au sol et I' examen de photographies aériennes nous ont permis de relever 38 taches qui pourraient correspondre à des tombelles.

Les premières fouilles dans cette nécropole remootent à l'automne 1942, lorsque M. A. Geubel effectua des sondages dans deux tombelles (n°5 12 et 14, fig. 2) et recueillit par hasard un vase rempli d'ossements incinérés (n° 15)(4).

En octobre 1966 et août 1967, M. P.P. Bonenfant explora la plus grande tombelle de la nécropole (n° 16) et découvrit une sépulture à char(5 ).

En 1973, nous avons poursuivi les recherches dans la nécropole qui était menacée par la construction de l'échangeur des autoroutesE 40, Bruxelles-Arlon, et E 9, en direction de Liège. Du 18 juin au 14 août, nous avons exploré en collaboration avec Meiles H. Remy et M.-H. Corbiau, treize tombelles que nous avions repérées sur les terres labourées au cours de l'hiver précédent(6 ) (fig. 2). Suite aux instructions reçues pour cette fouille de sauvetage, chaque tertre a été fouillé par une tranchée médiane orientée selon un axe nord-sud, de 4 m de large dont la longueur variait selon le diamètre du tertre. L'exploration a souvent été complétée par deux tranchées parallèles plus courtes.

Comrne les tertres avaient été fortement arasés, la coupe stratigraphique ne présentait aucune particularité. Au-dessus du schiste en place reposait une couche de terre jaune au greige renfermant de nombreuses lamelles de schiste verdätres, grises et greiges. La roehe-mère avait pénétré localement dans la couche supé-rieure, suite au phénomène de criergie. La terre arabie n'excédait guère 0,25 m d' épaisseur.

2 A.CAHEN-DELHAYE & A. GEUBEL, Tombelles de La Tène à Hamipré, Namoussart dans Ar-chaeologia Belgica 189, Bruxelles, 1976.

3 Cette nécropolc est distincte des deux tombelles explorées en 1969 et 1974 par Ie Service des Fouilles de I'Université libre de Bruxelles, à quelque 400 m au nord-ouest de notre site. Cf. A. G(EUBEL), La tombelle celtique de "Ribêmont" à Massul ( Longlier) dansArdenne et F amenne, XI,

1968-1969, pp. 118-119.

4 L. RECTOR, Massul & Molinfaing à travers les ages, Arlon, 1968, p. IJ.

5 P.B(ONENFANT), Longlier (Lux.): tombelles de La Tène dans Archéologie, 1966, p. 82; ID.,

Longlier (Massul): tombe à char de La Tène I dans Archéologie, 1967, pp. 74 et 76.

6 A. C(AHEN)-D(ELHAYE), Longlier, Massul: cimetière de La Tène dansArchéologie, 1973, pp. 94-95.

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0

1422: 3

section A

0 50m

fig. 2. La nécropole reportée sur un extrait du plan cadastraL Les cercles noirs r •. présentent les tombelles explorées, les cercles blancs indiquent la position approximative des tombelles repérées par photos aériennes.

(9)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 9

DESCRIPTION DES SEPULTURES ET DU MOEILIER 1. Fouille de 1973

TOMBELLE I (fig. 2)

Diam. 12 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 12

x

4 m de cóté et deux tranchées latérales parallèles de 8 X 2 m de cóté, ouvertes de part et d'autre de la tranchée axiale. Stérile.

TOMBELLE 2 (fig. 2)

Contour ovalaire de 12,50 et 9 m d'axes environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 9 X 4 m de cóté et deux tranchées latérales parallèles de 5

x

2 m de cóté. Stérile sauf quelques charbons de bois épars dans Ie remblai du tertre.

TOMBELLE 3 (fig. 2)

Diam. 10 m environ, haut. 0,10 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 10

x

4 m de cóté. Quelques charbons de bois épars au sommet du remblai.

A livré une tombe située à 2 m au sud-ouest du centre de la butte. Sépulture

Long. 2,60 m, larg. 1 m, prof. 1,10 m.

Orientation: N.-S. Contour rectangulaire, parois légèrement obliques, fond plat et régulier. Taillée dans la roe he dure, les longs cótés étant perpendiculaires au elivage du schiste. Remblai de lamelles de schiste mêlées à une terre brunätre. Deux gros moelloos de quartz déposés sur Ie fond, au milieu et contre la paroi est. Pas de mobilier.

TOMBELLE 4 (fig. 2)

Contour ovalaire de 9 et 5 m d'axes environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 5 X 4 m de cóté, élargie au sud-est par une tranchée de 4

x

3,50 m de cóté.

A livré une tombe située à 2 m environ au sud-est du centre de la tombelle. Sépulture féminine

Long. 1,90 m, larg. 0,55 m à la tête et 0,65 m aux pieds. Prof. 0,60 m envirori. Orientation: E.-O. Contour allongé, arrondi aux angles, terre meuble au fond. Remblai jaune-brun, meuble, et parcouru de galeries d'animaux fouisseurs. Il renfermait un tesson et de nombreux charbons de bois épars, tous de hêtre C).

7 Identification assurée par les laboratoires de I'Institut royal du Patrimoine artistique que nous remercions.

(10)

10 LA NECROPOLE D' AL V AUX

Le torques et les braceiets révèlent Ie sexe féminin de la personne inhumée; la position du collier et les petites dimensions de la fosse laissent supposer que la défunte était de petite taille, peut-être une fillette. Les bijoux permettent de situ er le chevet à l'ouest.

Sur Ie fond, dans l'axe de lafosseet près du petit cöté est, nous avons retrouvé plusieurs·fragments d'une planche consumée inscrite dans un rectangle de 33

x

20 cm, peut-être la trace d'une offrande en bois.

1. Torques tubulaire Iisse en bronze l(fig. 3). Diam. 145 mm environ. Gisait légèrement décentré vers le sud, à 0,45 m du bord ouest de la fosse, sauf un fragment qui avait été emporté à 12 cm de là par un animal fouisseur et se trouvait dans Ie remblai. Brisé en plusieurs fragmentset incomplet: les extrémités ne sont pas conservées; patine vert bleuté. Formé d'une ruinee töle de bronze enroulée autour d'une äme en matière périssable et dont les bords ne sont pas soudés. Des fragments de laine filée en torsion Z entouraient la tige(8 ).

2. Paire (?)de braceiets Iisses en bronze (fig. 3). Des fragments étaient dispersés sur une longueur de 0,60 m. Il subsistait une dizaine de morceaux de Jongueur variable, patine vert clair et gris foncé. Tige Iisse, pleine et rnince, de section ovalaire. 2

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Fig. 3. Mobilier des sépultures sous les tombelles 4, 9 et 13. Ech. I /3. 8 Cf. note 7.

(11)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 11

3. Tige enfer. Long. 34 mm. Trouvéede chant à 0,23 m au S.-E. du torques. Section rectangulaire.

4. Plaquette enfer. Long. 22 mm. A cöté de la tige n° 3. Forme arrondie .

..

5. Godeten terre cuite (fig. 3). Haut. 32 mm. Gisait contre le torques, à droi~ du cou de la défunte. Incomplet mais profil assuré. Fond plat, paroi un peu évasée, rebord élargi et aplati au sommet. Päte grise, assez homogène, très dure, contenant de la chamotte. Surface rugueuse et assez irrégulière. Couleur grise et brun foncé. Pacture plutot grossière.

TOMBELLE 5 (fig. 2)

Diam. 9 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 9

x

4 m de cöté et deux tranchées latérales parallèles de 5 x 2 m de cöté. Stérile. TOMBELLE 6 (fig. 2)

Diam. 12 m environ, haut. 0,20 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 12 X 4 m de cöté. Stérile.

TOMBELLE 7 (fig. 2)

Diam. 10 m environ, haut. 0,10 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 10 X 4 m de cöté et deux tranchées latérales parallèles de 6 X 2 m de cöté. Stérile.

TOMBELLE 8 (fig. 2)

Diam. 9 m environ. Haut. 0,20 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 9

x

4 m de cöté et deux tranchées latérales parallèles de 5

x

2 m de cöté.

A livré deux tessons, I 'un à la base de la terre arable, l'autre dans Ie remblai du tertre. Ils appartiennent à un même récipient à päte dure, homogène, contenant de la chamotte, de eauleur greige-gris et à surface bien lissée. L'un est orné d'une incision. Ep. paroi, 7 mm.

TOMBELLE 9 (fig. 2)

Diam. 9 m environ, haut. 0,10 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 9

x

4 m de cöté et une tranchée latérale parallèle de 9 X 4,50 m de cöté à l'ouest et contre la tranchée médiane.

A livré les restes d'un bûcher funéraire légèrement décentré vers l'ouest de la tombelle.

Il se trouvait à une profandeur de 0,30 à 0,38 m sous la surface actuelle. Long de 7 met large de 5,5 m maximum, il était fortement perturbé par des galeries d' animaux fouisseurs. Le feu avait été allumé sur une surface assez plane. La terre rougie sous les bois formait une croûte de 1 cm d 'épaisseur maximum et la couche decharbons de bois mêlés à de la terre noirätre n'excédait pas 4 cm d'épaisseur. Le

(12)

12 LA NECROPOLE D'AL VAUX

foyer avait été alimenté avec du bois de chêne principalement, mais aussi de hêtre, de tilleut et de frêne (9 ). Les charbons de bois ont été datés par la méthode du radiocarbonede 2380

±

55, soit 430

±

55 avant notre ère(10

). Quelques dizaines

de grammes d' ossements incinérés gisaient dans la co uche de cendres ; ils étaient éparpillés vers le centre du bûcher, tout cornme le matériet métallique, sur une surface de 2 et 3 m d' axes.

1. Deux perles et une courte tigeen bronze (fig. 3). Diam. 7 et 6 mm, long. 9 mm. Gisaient à 1,30 et 1,40 m de distance. Perles de forme irrégulière et tige de section arrondie.

2. Petit anneau en Jer (fig. 3). Diam. 16 mm. Fait d'une tige de section arrondie.

3. Rivet enJer (fig. 3). Long. 13 mm. Il comporte une large tête discoïde et une courte tigede section quadrangulaire à l'extrémité rivée sur une petite plaquette carrée.

4. Trois clous enJer (fig. 3). Long. 24, 21 et 19 mm. Tête déformée par la rouille et tige de section circulaire.

5. Quatre tiges en Jer. Long. 24, 21, 19 et 17 mm. Pièces rectilignes très déformées, de 5 à 10 rnm d' épaisseur.

6. Quatre concrétions et une plaquette en Jer.

7. Six tessons. Eparpillés depuis la base de la terre arable, au-dessus du foyer, jusque dans le bûcher. Trois sont déformés par la ebaleur du bûcher, les autres semblent appartenir à trois vases différents: l'un a une päte grise, très dure et très homogène avec fine chamotte et une surface soigneusement lissée et lustrée (ép. 6 mm), un autre a une couleur greige-gris, une päte homogène, très dure, avec chamotte, la surface étant poreuseet criblée de petits trous (ép. 6 mm), Ie troisième enfin, de couleur ocre, a une päte peu homogène, tendre et seclive dans l'épaisseur (ép. 14 mm); la surface est très rugueuse et la facture grossière.

TOMBELLE 10 (fig. 2)

Contour ovalaire de 9 et 7 m d'axes. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 11

x

4 m de cöté.

A livré quelques vestiges d'un bûcher qui gisaient au sommet des sillons creusés par la charme, directement sous la terre arable.

Son diamètre maximum excédait 3 m. Il ne subsistait que des petites plaques de terre brûlée mêlées à quelques charbons de bois et quelques grammes de débris d'os incinérés épars qui gisaient à 0,25 m de profondeur. Les charbons de bois

9 Cf. note 7.

10 L'analyse a été effectuée par Ie Iaboratoire de carbone 14 du Niedersächsisches Landesarot für

(13)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 13 analysés par la méthode du radiocarbone ont fourni les dates de 2375

±

40 et 2380

±

30 soit 425 ou 430

±

40 ou 30 avant notre ère(11).

1. Elément en bronze. Diam. 10 mm max. Pièce arrondie et déformée,

2. Deux tiges enfer. Long. 42 mm et 32 mm. Distantes de 0,25 m. Très mal conservées et tordues.

TOMBELLE 11 (fig. 2)

Diam. 11 m environ. Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 11 X 4 m de cöté et deux tranchées latérales parallèles de 7

x

2 m de cöté. Stérile.

TOMBELLE 12 (fig. 2)

Diam. 17 m environ, haut. 0,15 m environ. Sondée le 13 octobre 1942 par M. A. Geubel, par trois tranchées disposées en H, larges de 0,30 m etlongues de 5,50 m maximum. En 1973, nous l'avons explorée par une tranchée médiane nord-sud de 14

x

4 m de cöté et deux tranchées latérales parallèles de 10

x

2 m de cöté. Stérile.

TOMBELLE 13 (fig. 2)

Diam. 8 m environ; Explorée par une tranchée médiane nord-sud de 8 X 4 m de cöté élargie de 2 m 2 au sud.

A livré une sépulture située à 2,50 m au sud du centre apparent de la tombelle

et les restes d'un petit foyer de 0,25 et 0,60 m d'axes qui gisait à 0,40 m de profondeur, sur le sol d'autrefois et à 1,50 m à l'est de la sépulture.

Sépulture féminine

Long. 2,67 m, larg. 0,87 à 0,94 m, prof. 0,68 m.

Orientation: E.-O. Forme oblongue avec chevet arrondi. Parois obliques et fond plat et régulier. Remblai se différenciant par une eauleur brune plus foncéeet une texture plus meuble que Ie sol environnant et contenant des charbons de bois

épars.

Le torques indique une tombe de femme et sa position permet de situer le chevet à 1' ouest.

1. Torques torsadé à tampons en bronze (fig. 3). Diam. max. 170 mm. Gisait

horizontalement en plusieurs fragments, les tampons à la droite de la défunte, à 0,02 m au-dessus du fond de la tombe. Tige abîmée en plusieurs endroits, patine vert clair. Forme circulaire, tige pleineet mince rehaussée de torsades serrées et peu prof on des marquées par quatre fils enroulés cöte à cöte; tampons moulurés

11 Date non calibrée. Analyse effectuée par Ie laboratoire de carbone 14 du Niedersächsisches

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14 LA NECROPOLE D' AL V AUX

simplement, plans sur la face intérieure. Ce bijou était entouré d'une terre noirätre qui, selon I' analyse, résulterait de la décomposition du corps et des cheveux (12 ).

2. Pairede braceiets torsadésen bronze (fig. 3). Diam. 60 mrn. Séparés par une distance de 0,35 m, les braceiets reposaient à 0,06 (le droit) et 0,16 m (le gauche) au-dessus du fond de la fosse. Pièces très incomplètes et fortement endommágées, patine vert clair. Constituées d'une tige mince aux torsarles peu profondes et présentant un court méplat aux extrémités.

3. Boucle d'oreille en bronze. Diam. 10 mrn environ. A l'intérieur et au

même niveau que Ie torques. Brisée et décomposée en de nombreux petits mor-ceaux. Elle était constituée par un simple anneau fait d'un fil d'un millimètre d'épaisseur au maximum et d'une feuille de bronze estampée.

4. Agrafe de ceinture enfer (fig. 3). Long. 25 mm. Reposait dans l'axe de la

tombe, à 0,20 m du torques et 0,02 m au-dessus du fond. Brisée à une extrémité. Il s'agit d'une tige de section reetangulaire recourbée en crochet.

5. Elémentenfer (fig. 3). Long. 34 mm. Se trouvaitàquelqueO,IO m au sud

du torques. Semble incomplet. C'est une tige élargie pour former une plaque. 6. Plaque enfer (fig. 3). Larg. 36 mm. Gisait dans Ie remblai et dans l'axe de la tombe, à 0,40 m de profondeur, au niveau des jambes. Plaque reetangulaire recourbée dans laquelle vient s'insérer une autre plaque qui semble pliée en de~x.

7. Tige enfer. Long. 29 mm. Dans l'angle sud-est du remblai de la fosse,

dans une galerie d'animal fouisseur. Pièce rectiligne de section circulaire, de 4 mm de diamètre.

2. Fouille et trouvaille de 1942 (13) TOMBELLE 14 (fig. 2)

Le 12 novembre 1942, M. A. Geubel sonda une tombelle située dans la parcelle cadastrale 142 P3 par de u x tranchées étroites et parallèles. Il mit au jour les restes d 'un bûcher funéraire de 2 à 3 m 2 dans lequel gisaient, parmi des charbons de

bois du foyer, quelques ossements incinérés et une tige de section circulaire en bronze, longue de 10 mm(14).

SÉPULTURE 15 (fig. 2)

En automne 1942 encore, un cultivateur fit une découverte fortuite en aména-geant un silo. Dans l'angle nord de la parcelle cadastrale 142w3 , à 0,20 m sous la

12

Analyse assurée par les laboratoires de l'Institut royal du Patrimoine artistique.

13 Nous remercions vivement M. A. Geubel qui a eu l'amabilité de nous communiquer ses notes de fouille et les deux vases qu 'i! avait recueillis fortuitement lors de ses recherches à Massul. 14

(15)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 15

(16)

16 LA NECROPOLE D' AL V AUX

surface, il mit au jourun vase en terre cuite rempli d'ossements incinérés mêlés à des charbons de bois d'aulne et accompagnés d'un godeten terre cuite(15 ). M. Geubel, qui se trouvait sur place, put interveoir immédiatement. Il réunit les fragments du grand vase dispersés et fit les observations utiles.

I. Vase en terre cuite, décoré (fig. 4). Haut. 222 mm. Incomplet, maïs restauré; profil assuré. Fond plat, panse tronconique, épaule arrondie et haut col presque vertical. Le centrede la panse est omé soigneusement d'un décor d'inci-sions de largeur uniforme et d'une profondeur variant de 1 à 2 mrn, en forme de croissant, probablement faites à I'aide d'un poinçon en os. Ces incisions groupées parallèlement en lignes régulières créent un bel effet décoratif: sous une bande horizontale, des lignes verticales alterneut avec des rangs disposés horizontale-ment. Päte fine, très dure, homogène, sans dégraissant visible. Surface assez bien lissée et un peu lustrée. Face int. et noyau gris, face ext. brun foncé et grise. Pacture soignée.

2. Godeten terre cuite (fig. 4). Haut. 39 mrn. Incomplet maïs profil assuré. Fond évidé muni d 'un anneau de base et paroi oblique légèrement incurvée. Päte de texture moyenne, tendre, avec fine chamotte, s'écaillant sur la face ext. Surface poreuse. Couleur brune et gris clair. Paroi épaisse et facture plutot grossière.

3. Fouille de 1966-1967

TOMBELLE 16 (fig. 2)

Elle est située dans la parcelle cadastrale 144 I.

Diam. 20 m environ, haut. 0,55 m environ. Fouillée intégralement par la méthode des quadrants. En outre, quatre tranchées de 3

x

1 m de cöté ont été creusées Ie long des axes oord, sud, est et ouest du tertre afin de proJonger les profiJs au-delà de la butte.

La tombelle abritait une seule sépulture à char très légèrement décentrée vers Ie sud-ouest.

Le remblai du tertre a livré quelques charbons de bois épars et 14 fragments de vases. Ces fragments appartiennent à diverses poteries épaisses, à surface som-mairement égalisée, façonnées sans soin. Néanmoins, une base de coupe fait exception: la päte est fine, très dure et homogène et la surface est Iisse et soigneusement aplanie.

Sépulture à char (fig. 5)

Longueur maximum de la fosse, I ,90 m, prolongée par une rigole de I ,85 m de long; largeur maximum, 1,96 m (à-0,65 m sous la surface). Cavités de roue

15 Nous remercions M. R. Dechamps, du Musée royal de I' Afrique centrale, qui a bi en voulu

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LA NECROPOLE D' AL V AUX 17

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Fig. 5. Plan et coupe de la sépulture à char sous la tombelle 16.

séparées par une distance minimum de 0,48 m: 0,99 X 0,60 m au sud et 1,04 x 0,49 m au oord. Prof. max. de la fosse, 1,02 m, prof. max. des cavités de roue oord, 1,25 met sud, 1,30 m. Orientée selon un axe E. -0., la fosse offrait un contour trapézoïdal aux angles arrondis et était prolongée dans sa partie la plus étroite, à l'est, par une petite tranchée axiale de 0,14 à 0,18 m de large à la base, destinée à recevoir Ie tirnon du char. Cette tranchée située de 0,28 à 0,45 m au-dessus du fond de la grande fosse se relevait progressivement vers 1' est. Lafosse avait des parois obliques, légèrement concaves ou convexes et un fond un peu bossué, se relevant légèrement en direction de la tranchée du timon. Deux cavités ovalaires, au fond incurvé, destinées à accueillir la moitié inférieure des roues, étaient creusées à I' ouest de la fosse ou elles s' enfonçaient à une profondeur de 0,26

(18)

L

18 LA NECROPOLE D' AL V AUX

à 0,31 m sous la base de la grande fosse. La courbure de la cavité méridionale permet d'évaluer Ie diamètre de la roue à 0,90 m.

La sépulture n'a pas été comblée avec les terres extraites de la fosse. Les déblais schisteux avaient été rejetés près des bords, surtout à I'ouest et au sud; les coupes a~ travers du tertre montraient une lentille schisteuse de 0,20 m maximum d'épaisseur. La sépulture avait été remblayée à l'aide d'une terre brune et tendre, homogène jusqu'à la base de l'humus.

La sépulture a livré une petite plaque de restes fibreux minces et noirätres de 30 X 15 mrn de cöté entre les deux cavités de roueet à 0,22 m au-dessus du fond de la fosse (en a).

A l'arrière de la cavité de roue nord et à 0,40 m au-dessus du fond de la fosse, on a découvert les restes d'un petit foyer allumé surplace avec des branches de merisier (en b).

Sur Ie fond des deux cavités de roue, on a décelé latrace de eauleur rouiJle du bandage de roue imprimée sur une longueur de 0,24 m au nord (en c) et 0,87 m au sud (en d). Larges de 35 mrn, les deux traces étaient distantes de 1,26 m.

Le mobilier comprend quelques vestiges du véhicule, une pairede mors de cheval, deux pointes de lance, une fibule, une agrafe de ceinture et une situleen terre cuite. Tout Ie matériel métallique est en fer. Les Jances assignent la tombe à un horurne et la position de la fibule et de l'agrafe de ceinture oriente Ie chevet à l'ouest.

a. Les pièces du char

1. Deux fragments de eerdage (bandage de roue, garniture de moyeu ou frette?) (fig.6). Long. 35 et 36 mm. Dans la cavité de roue sud. 11 s'agit de plaques assez minces, légèrement arquées dont un seul bord rectiligne n 'a pas été brisé et dont la largeur devait excéder 32 mm.

2. Plaquette du timon. Long. 40 mm. De 0,05 à 0,08 m au-dessus du fond de la tranchée réservée au timon. Trois cötés brisés. Pièceplatede 1 mm d'épaisseur présentant eneare un bord rectiligne.

3. Deux clous traversant chacun une lame (fig. 6). Long. clou, 22 et 25 mm, lame, 41 mm. Entre les deux cavités de roue, à 0,05 m au-dessus du fond de la fosse. Larnes brisées sur deux et quatre bords respectivement, tête d'un clou manque. Ti ge du clou de section arrondie et tête globulaire; larnes plates et ruba-nées, de 21 mm de large.

4. Tige assujettie à une plaque épaisse (fig. 6). Long. tige, 40 mrn.

Au-des-sus de la cavité de roue sud. Plaque brisée de toutes parts. Tige de section quadrangulaire située dans Ie même plan que la plaque.

5. Quatre clous (fig. 6). Long. 62, 61, 52 et 44 mm. Deux gisaient dans la cavité de roue sud dont l'un sur latrace du bandage de roue auquel il est peut-être associé et deux autres sur Ie bord intérieur de la cavité de roue nord. Semblent

(19)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 19

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(20)

20 LA NECROPOLE D' AL V AUX

complets. lis ont une tige rectiligne de section carrée ou reetangulaire et une tête discoïde sauf un exemplaire pourvu d'une tête particulièrement épaisse.

6. Clou en U. Long. 25 mm. Contre Ie bord sud de la fosse. Semble complet,

entouré de bois. Tige coudée, de section rectangulaire, aux extrérnités effilées.

7. Neuf chevilles (fig. 6). Long. 28 à 45 mm. Dansou à proxirnité immédiate

des deux cavités de roue. Etat de conservation variabie (quelques-unes sont sectionnées); elles étaient entourées de bois. 11 s'agit de tiges rectilignes de section allongée avec une extrérnité effilée.

8. Sept tiges diverses. Long. de 13 à 46 mm. Trouvées dans et entre les

cavités de roué. Plusieurs sont sectionnées; souvent entourées de bois. Leur section est ovoïde ou quadrangulaire.

11 faut encore ajouter à eet inventaire quelques fines petites lamelles et quelques petits éléments entièrement déformés par la rouille.

b. Le harnachement

Les pièces de harnachement étaient rassemblées hors de la fosse principale vers l'extrérnité de la tranchée du timon. Elles sont toutes en fer.

9-10. Deux mors de cheval (fig. 6). Long. approximative des pièces

éten-dues, 280 mm. L'un (n° 9) gisait près de I'extrérnité et sur Ie fond de la tranchée du tirnon tandis que l'autre (n° 10) reposait à 0,08 m au nord-est de la tranchée à une moindre profondeur. Brisés en plusieurs fragmentset incomplets. lis comportent deux tiges articulées, de section arrondie, munies aux extrémités d'reillets dans lesquels coulissent de grands anneaux faits d'une tige de section circulaire.

11. Deux pièces. Long. 80 et 120 mm environ. A 0,06 et 0,08 m au nord de

chaque mors. Non prélevées. c. Le mobilier ordinaire

12. Fer de lance (fig. 6). Long. préservée, 223 mm. A l'extrérnité et sur Ie

fond de la tranchée du timon, il reposait la pointe abaissée et dirigée vers l'est. Intact, sauf l'extrérnité de la pointe, sectionnée. Lame assez épaisse, foliacée, pourvue d'une forte nervure médiane; longue douille assez épaisse, légèrement tronconique.

13. Ferdelance (fig. 6). Long. préservée, 180mm. Al'avantdelacavitéde

roue nord, il gisait la pointe relevée vers Ie nord, de 0,10 à 0,15 m au-dessus du fond de la fosse. Intact sauf 1' extrémité de la pointe sectionnée; bois de Ja hampe conservé à l'intérieur de la douille. Lameen forme de feuille de saule, effilée et assez rnince, pourvue d'une faible saillie médiane; douille tronconique.

14. Fibule enfer (fig. 6). Long. préservée, 75 mm. Dans la cavité de roue

sud, à quelques centimètres au-dessus du fond de la fosse. Appendice eaudal sectionné; pièce un peu déformée par la rouille. Elle comporte un ressort à quatre spires, un are assez cambré, de section quadrangulaire et un pied horizontal assez

(21)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 21

long et dont l'extrémité se dresse à la verticale. Ardillon assez épais formé d'une tige de section arrondie rectiligne.

15. Agrafe de ceinture en Jer. Long. 54 mm environ (égarée). Reposait

verticalement dans l'axe et au centrede la fosse, à 0,05 m au-dessus du fond. Elle

était constituée d'une tige recourbée qui forme crochet à une extrémité etélargie en

une plaque aux contours arrondis à l'autre extrémité.

16. Situleen terre cuite décorée (fig. 6). Diam. à la base, 96 mm. Gisait au centreet sur Ie fond de la cavité de roue sud, à 0,14 m de latrace du bandage de la roue droite; des fragments de la pan se et du bord étaient éparpillés dans tout Ie remblai de cette cavité de roue. Très incomplète: profil non assuré. Base plate, carène bi en marquée, épaule courteet lèvre évasée. La partie supérieure de la pan se porte un décor de 58 mm de haut qui comporte de haut en bas: une bande horizontale de eauleur rouge, une série de quatre filets greiges parallèles à laquelle est accolé un rang de croix de Saint-André jointives, groupées en métopes par

séries de cinq au moins, puis trois filets greiges horizontaux et parallèles, une

bande rouge soulignée d'un filet et trois filets greiges encore. Päte fine, homogène

et très dure, contenant peu de fine chamotte, criblée de petits trous. Surface très

soigneusement aplanie, Iisse et lustrée par endroits. Paroi particulièrement mince et facture très soignée.

RITES FUNERAIRES

La nécropole de Longlier-Massul occupe une position centrale dans Ie groupe

méridional des tombelles ardennaises (16). Elle est implantée près d'un large

sommet, sur un terrain en légère pen te, comme la plupart des cimetières de La Tène

en Ardenne. Si I' on en juge par les poehes claires qui apparaissent à la surface du

sol Iabouré, Ia nécropole comporterait trente-huit tombelles réparties sans ordre apparent sur une surface de sept hectares environ. Par Ie nombre des monuments, la

nécropole d'Al Vaux figure parmi les plus grands ensembles funéraires de I'

Ar-denne. A eet égard, on la mettra en parallèle avec les sites de Grapfontaine-Hos-seuse, au sud-ouest de Neufchäteau, qui compte une soixantaine de tertres et Léglise-Gohimont au sud-est de Neufchäteau, ou I' on a dénombré une trentaine de

tombelles

e

7

).

Le diamètre des tertres est assez réduit (10 m en moyenne). La hauteur

préservée des monuments n'excède guère 0,20 m à l'exception de la seule tombelle qui abritait une sépulture à char. Celie-ei se distinguait également par son diamètre important et par sa situation isolée à l'extrémité septentrionale de la nécropole.

16 A. CAHEN-DELHAYE, op.cit. (Carte archéol. 4).

(22)

22 LA NECROPOLE D' AL V AUX

Quinze tombelles, choisies en fonction des terrains disponibles, ont été explorées mais el les n' ont pas toutes livré une sépulture (18). Huit tombelles se sont avérées stériles et les sept autres abritaient chacune une sépulture unique. Il est dès lorspermis de supposer que des tombes ont été emportées par l'érosion des tertres, et que certaines sépultures devaient se trouver dans Ie corps du monument ou à la surface dé l' ancien sol tout comme Ie bûcher de la tombelle 10 dont la plus grande partie avait été emportée par la charrue(19).

Les buttes abritaient une seule sépulture centrale alors que deux tombelles praehes du cimetière d'Al Vaux, à Massul-Ribêmont et à Hamipré-Mon Idée, recelaient chacune plusieurs sépultures (2°).

Les quelques tombes découvertes à Massui-A/ Vaux témoignent de rites funéraires très diversifiés. On compte en effet trois bûchers funéraires, un dépöt d'ossement incinérés et quatre fosses sépulcrales à inhumation dontune tombe à char.

Les incinérations

Les trois bûchers avaient vraisemblablement été allumés à la surface de !'ancien sol qu'ils avaient rougi. La tombelle 9 a livré les vestiges d'un bûcher qui présentait des dimensions particulièrement importantes. Celui-ei avait été alimenté avec un bon combustible, du bois de chêne essentiellement. Les résidus du bûcher ne comportaient pas une grande abondance de charbons de bois ni de vestiges de rondins et l 'épaisseur de la couche eendreu se était plutot réduite. Les esquilles d 'os incinérés dontil n'en restait qu'une très petite quantité, étaient concentrées vers Ie centre du foyer.

Les défunts avaient été incinérés avec quelques objets métalliques dont il ne subsistait, parmi les débris d'os, que quelques fragments déformés par la chaleur. Quelques perles de bronze recueillies dans Ie bûcher sous la tombelle 9 ont peut-être appartenu à une femme.

Dans le groupe méridional des tombelles ardennaises, Ie rite de l'incinération des morts est beaucoup rnains répandu que celui de l'inhumation. En effet, face à nonante inhumations environ, on ne connaît actuellement que huit bûchers dont les vestiges reposaient à la base des tertres. Ils ont été exhumés des nécropoles de Léglise-Gohimont, de Juseret-Bercheux, d' Assenois-Nivelet et de

Fauvillers-Bo-18 Malheureusement, les tombelles qui s'élevaient dans les pätures n'ont pu être repérées. 19 Ainsi, nous avons retrouvé à plusieurs reprises du mobilier funéraire qui avait été remonté à Ia surface du sol par les charrues. A Hamipré-Namoussart une urne cinéraire gisait au sommet d'une tombelle tandis qu'à Hamipré-Offaing, on a retrouvé plusieurs ob jets dans la couche arabie: A.

CAHEN-DELHA YE, Quelques découvertes récentes en Ardenne dans Archaeologia Belgica 202, Bruxelles, 1978, pp. 19-21; ID., Nécropole de La Tène I à Hamipré, Offaing. ll. Les tombes ordinaires dansArchaeologia Belgica 184, Bruxelles, 1976, pp. 5, 12-13,22.

20 A Ribêmont, il s'agit de la tombelle fouillée en 1974 par l'Université libre de Bruxelles. Pour Hamipré- Mon Idée, voir A. CAHEN-DELHAYE, op.cit. (A.B. 189), pp. 29-30.

(23)

LA NECROPOLE D' AL V AUX 23

dange(21

). Les bûchers que nous avons explorés à Léglise et Longlier n'ont livré

qu'une petite quantité de débris d'os calcinés ce qui laisse supposer que la plus grande partie des ossements brûlés ont été recueillis avant l'érection des tertres. Dès lors, ces paquets d'ossements auraient été ensevelis ailleurs. On connait en effet si x exemples de dépöt d' ossements incinérés en Ardenne. Dans quatre cas, les débris osseux avaient été recueillis dans un vase, respectivement à Massui-Al

Vaux, à Ebly-Le Beltoy et à Harnipré-Namoussart (Au-dessus-du-fond-de-li

-gne) (22). Un dépöt gisait en pleine terre à Juseret-Bercheux et Ie dernier, dans une

fosse de dimensions analogues à une tombe à inhumation à Sainte-

Marie-Chevi-gny-Les Bouchons (23). Le dépöt de Massul se distinguait des au tres par la présence

d'un petit vase accessoire que I' on rencontre aussi dans la nécropole gaumaise de Saint-Vincent, située à 23 km au sud de notre site, dans laquelle on a également découvert des bûchers et des dépöts d'os incinérés ensevelis sous des tombelles maïs dont la plupart remootent au premier äge du fer(24).

Les inhumations

Trois sépultures, dont celle à char, étaient orientées selon un axe est-ouest, Ie

chevet à J'ouest et une tombe, Ja seule dépourvue de mobilier, présentait un axe nord-sud (t. 3). Celie-ei avait été profondément entaillée dans Je schiste en place perpendiculairement au elivage naturel du banc rocheux. Les deux roues de la tombe à char occupaient J'ouest de la fosse, comrne dans la plupart des sépultures de ce type en Ardenne.

Les sépultures sous les tombelles 3 et 13 se distinguaient par leur longueur assez importante, tandis que Ja tombe du tertre 4 était remarquable par ses petites dimensions. Maïs, comme la plupart des tombes ardennaises, les trois sépultures

ordinaires présentaient un fond plat et régulier et étaient remblayées de terre brune

et meuble.

21 ID., Tombes à char et bûchers sous tombelles de La Tène I à Léglise-Gohimont dans Conspectus

MCMLXXIV, Archaeologia Belgica 177, Bruxelles, 1975, pp. 17-21; P. B(ONENFANT), Juseret

(Lux.): tombes à char de La Tène I dansArchéologie, 1966, p. 82; J. B. SIBENALERdans E. TANDEL,

Les communes luxembourgeoises, VI b dans Annales de l' Institut archéologique du Luxembourg

XXVlll, 1893, pp. 1437-1438; V. BAL TER, Ch. DUBOIS,Contributionà lacartearchéologiquede la

Belgique dans Annales de l'lnstitut archéologique du Luxembourg, XLVII, 1936, p. 231.

22 E. et R. ROWLETT, Champagne and the Ardennes During the Bronze and Iron Ages dans Muse,

Annual ofthe Museum ofArtandArchaeology, UniversityofMissouri-Columbia, V, 1971, p. 25; A.

CAHEN-DELHAYE, op.cit. (A.B. 202), pp. 19-21.

23 P. B(ONENFANT), loc. cit.; ID., Sept tombelles de La Tène I en Ardenne. Fouilles à

Sainte-Marie-Chevigny (prov. de Luxembourg) en 1961 dans Archeologia Belgica 83, Bruxelles, 1965,

pp. 12, 38-39.

24 M. E. MARIËN, La nécropole à tombelles de Saint-Vincent, Monographies d' Archéologie

(24)

24 LA NECROPOLE D' AL V AUX

La tombe à char se singularisait par une longue tranchée destinée à lager Ie timon. Par sa forme et ses dimensions, elle s'apparente étroitement à la deuxième sépulture à char d 'Hamipré-Offaing (25).

Signalans eneare que deux gros moellans de quartz avaient été placés sur le fond de 1~ tombe 3. Ce dépöt, probablement rituel, est attesté sporadiquement dans des nécropoles voisines, à Hamipré-Offaing et à Hamipré-La Rasse (26).

La sépulture 4 a livré des restes de bois consumé que l'on pourrait interpréter comrne des traces d'un coffret. Enfin, la tombe à char 16 abritait les restes d'un foyer, peut-être cultuel, qui avait été allumé à l'arrière du véhicule, dans le remblai même de la fosse, tout comrne dans la sépul ture à eh ar d 'Hamipré-N amoussart (27 ). On le rapprachera également des petits foyers que 1' on rencontre çà et là à la base des tertres et dont un exemple a été trouvé sous la tombelle 13 de Massul.

On n' a pas découvert de trace des personnes inhumées, les squelettes ayant été entièrement dissous. Néanmoins, la longueur réduite de la tombe 4laisse supposer qu'elle a dû accueillir une personne de petite taille, probablement une enfant. Les torques des tombes 4 et 13 révèlent le sexe féminin du défunt tandis que les Jances assignent la tombe à char à un homme.

MOEILIER

Six défunts avaient été enterrés accompagnés de plusieurs donations en terre cuite ou en métal tandis qu'une personne avait été inhumée sans matériel (t. 3). Signaloos que la tombe à char ne contenait pas, hormis le véhicule, un mobilier plus riche que celui des autres sépultures.

Céramique

Trois sépultures sur huit étaient dotées d'un ou deux récipients en terre cuite (t. 4, 15 et 16). Dans la tombe à inhumation 4, un simp Ie godet avait été déposé près de la tête de la défunte, tout comrne dans la tombe 13 d 'Hamipré-Offaing (28). Dans la tombe à char, Ie vase gisait sur le fond de la cavité de roue droite, comme dans une sépulture à char de Léglise. Enfin, Ie paquet d'ossements 15 avait été déposé dans une grande urne accompagnée d'un godet.

L'urne cinéraire a une forme et un décor actuellement uniques dans Ie groupe méridional des tombelles. Un autre vase à large panse tronconique, épaule arrondie

25 A. CAHEN-DELHAYE, Nécropole de La Tène I à Hamipré, Offaing, I. Trois tombes à char dans

Archaeologia Belgica 162, Bruxelles, 1974, fig. 9, p. 19.

26 ID. ,op.cit., (A.B. 184), tombes 6 et 14, pp. 9, 22, 33; Io., Tombelles de La Tène I àHamipré, La

Hasse dansArchaeologia Belgica 158, Bruxelles, 1974, tombes III 2 et 3, figg. 15 et 16, pp. 170,

172, 179.

27 ID., op.cit., (A.B. 189), p. 25.

(25)

LA NECROPOLE D'AL VAUX 25 et haut col acependant été découvert dans Ie groupe septentrional des tombelles, à

Gouvy-Six Hots (29 ); il est également décoré d'incisions curvilignes sur la panse, maïs celles-ei sont moins ordonnées et creusées à l'ongle. La forme du vase est attestée en Champagne maïs elle semble plus commune dès la phase AI de la culture de l'Hunsrück-Eifel II(3°). Les impressions curvilignes creusées à l'ongle apparaissent plus fréquernment sur les vases du second äge du fer que les

impres-sions faites au poinçon d'os. On trouveles mêmes rangées d'empreintes au poinçon

à la fin du premier äge du fer sur plusieurs tessons découverts dans l' oppidum de Vix en Bourgogne(31). Enfin, la disposition des incisions groupées en bandes

parallèles réparties en champs perpendiculaires évoque Ie décor dit du Kalenden-berg (32 ) qui est également attesté au début de La Tène dans 1' Aisne, sur une situle

de Dravegny par exemple (33 ), et dans la culture de 1 'Hunsrück-Eifel occidentale, à Krutweiler (Kr. Saarburg), entre au tres (34).

La tombe à char abritait un vase dont la forme est très bi en représentée dans les

sépultures ardennaises: il s'agit d'une situle d'excellente facture. Elle est cepen-dant rehaussée d'un décor peu cornmun: des petites croix de Saint-André groupées

en métopes qui peuvent être rapprochées du décor gravé d 'une autre si tule trouvée à Hamipré-Offaing (35).

Les deux godets se distinguent par une exécution assez soignée. L' exemplaire

pourvu d'un anneau de base, découvert avec !'urne cinéraire, trouve un parallèle dans la nécropole de Léglise-Gohimont tandis que l'autre dont la paroi est oblique

s'apparente à des godets d'Hamipré- Namoussart (Au-dessus-du-fond-de-ligne) et de Léglise-Gohimont (36).

Arm es

Deux pointes de lance accompagnaient le défunt dans la sépulture à char. La plus grande gisait à l'extrémité orientale, sur Ie fond et dans l'axe de la cavité réservée au timon. L'autre, plus petite, reposait transversalement à l'axe de la fosse, à I' avant de la cavité de roue nord; si l'orientation n'a pas été modifiée

29 M. MEUNIER, Six sépultures d' époques différentes sur le territoiredescommunes de Cherain et de Limerlé dansArdenne et Famenne, 8, 1965, pp. 73-74.

30 V oir pour la Champagne, D. BRETZ-MAHLER, La civilisation de La Tène I en Champagne. Le

faciès marnien dans XXIW supplément à "Gallia", Paris, 1971, fig. 108, n° 9; H. HUBERT, La collection Moreau au Musée de Saint-Germain dans Revue Archéologique, 3• série, XLI, 1902, fig. 9; pour l'Hunsrück et !'Ei fel: A. HAFFNER, Die westUche Hunsrück-Eifel-Kultur, Römisch-Germa-nische Forsehungen 36, Berlin, 1976, Beilage 3 et 5.

3 1 R. JOFFROY, L'oppidum de Vix et la civilisation hallstattiennefinale dans l'Est de la France,

Paris, 1960, pl. 40, n° 12, et Ie poinçon qui a servi à ce type de décor: pl. 75, n° 2. 3 2 Cf. G.J. VERWERS, Kalenderberg dans Westerheem, XXIII, 1974, pp. 15-19. 33 Communication de M. J.-L. Massy au Congrès de Saint-Quentin, 24.6.1978. 34 A. HAFFNER, op.cit., pl. 69, 5.

3S A. CAHEN-DELHAYE, op.cit. (A.B. 184), fig. 10, n° 7, p. 28. 36 Io., op. cit. (A.B. 189), fig. 9, n o 9b, p. 29.

(26)

26 LA NECROPOLE D' AL V AUX

accidentellement, on peut supposer que Ja hampe était brisée Jors de l'enfouisse-ment de l'arme. La situation des deux fers est similaire dans la sépulture à char 2

d'Hamipré-Offaing, ce qui témoigne peut-être d'une certaine constante dans Je

rite.

En Ardenne, les fers de lance apparaissent souvent par paires de dimensions différentes. Les deux pointes de Massul s'apparentent par leur forme aux autres

lances de Ja région; Ja forte nervure médiane qui renforce lalamede I 'un d 'eux doit

être rapprochée de plusieurs exemplaires trouvés dans la nécropole

d'Hamipré-Namoussart (Sorajè) (37).

Bijoux

La nécropole de Massul a livré deux torques en bronze accompagnés chacun d'un ou, plus vraisemblablement, deux bracelets, en bronze également. Le torques tubulaire lisse de la tombe 4 est actuellement unique en Ardenne. Il est constitué d'une mince töle qui était probablement rivée sur un mandrin en bois et dont les

de u x extrémités devaient s' emboîter. Ce type de collier est attesté au Hallstatt fin al

et perdure, du moins en Champagne, jusqu'au début de La Tène I(38).

Le torques de la tombe 13, à ti ge mince et torsadée et à tampons étroits peu ouvragés, appartient à un type bien representé en Ardenne. On Ie rapprachera de colliers exhumés à Namoussart-Au-dessus-du-fond-de-ligne et à

Sainte-Marie-Chevigny-Les Bouchons qui sont également associés à des braceiets torsadés à tige

mince(39).

La sépulture 13 renfermait en plus du torques et des braceJets, un petit pendant d'oreille en bronze formé d'un simple anneau filiforme très mince auquel était assujetti une feuille de bronze estampée. On peut supposer que cette boucle était

associée à un~ autre qui a disparu du fait de son extrême fragilité. La feuille de

bronze était peut-être découpée en forme de barque comme les deux autres paires

découvertes jusqu'à présent en Ardenne, à Sibret-Belle Eau et

Sainte-Marie-Che-vigny-Les Bouchons qui sont cependant plus grandes et plus épaisses que

!'exem-plaire de Longlier(40).

Les deux perles de bronze du bûcher 9 ont peut-être appartenu à un collier. Néanmoins, on n'a pas encore découvert de collier de perles dans Je groupe

méridional des tombelles. Une trentaine de perles similaires ont été trouvées, dans

un bûcher, dans Ie groupe septentrional, à Bovigny-Rogery(41).

37 Ibid., fig. 4, n°5 I I a et V 1 a, pp. 9, 15.

38 1. 1. HA

TI, P. ROUALET, La chronologie de La Tène en Champagne dans Revue archéologique de l'Est et du Centre-Est, XXVIII, 1977, pp. 10-11.

39A. CAHEN-DELHAYE, op.cit., (A.B. 189), fig. 8, n" 2a, p. 23; P.P. BONENFANT, op.cit., fig. 11, n" I, pp. 18-19.

40 A. DE LOË, Exploration des tombelles de Sibret dans Bulletin de la Société d'Anthropologie de

Bruxelles, XVI, 1897-1898, p. 263; P.P. BONENFANT, op.cit., fig. 9, n" 6, p. 17.

41 A. CAHEN-DELHAYE, Quatre tombelles à bûcherde La Tène à Bovigny dansArchaeologiaBelgica

(27)

LA NECROPOLE D'AL VAUX 27 Enfin, seule la tombe à char contenait une fibule. Celie-ei est en fer, de grandes dimensions et sa forme est caractérisée par un appendice eaudal qui s'élevait très vraisemblablement à Ja verticale. Ce type apparaît dans la plupart des nécropoles ardennaises du groupe méridional.

Agrafes de ceinture

Les agrafes trouvées dans les tombes 13 et 16 sont constituées d'un simpte

crochet. Cependant, on peut supposer que I' autre extrémité est brisée et comportait un second crochet(42). Toujours en fer, les agrafes de ceinture apparaissent sporadiquement dans les sépultures sous tombelles de I' Ardenne méridionale. Comme elles sont très rarement associées à un anneau métallique, on peut croire que l'autre extrémité de la ceinture était en matière périssable.

Le char

Si I' on en juge par les traces des bandages en fer qui subsistaient sur le fond des cavités, les roues étaient distantes de 1,26 met présentaient un diamètre de 0,90 m environ. Ces dimensions sont pratiquement identiques à celles du char qui reposait dans la tombe 2 d 'Hamipré-Offaing (43). Toutes les pièces du eh ar étaient en fer, mais il n'en subsistait que quelques petits fragments, principalement concentrés dans ou près des cavités de roue.

Les mors de cheval

Une pairede mors de filet gisait à l'extrémité de la cavité réservée au timon, tout cornrne dans la sépulture 2 d'Offaing(44). Comme la plupart des exemplaires ardennais, ils ont une embouchure à deux canons aux extrémités desquels eaulis-sent de larges anneaux. Ils s'en distinguent cependant par une embouchure nette-ment plus étroite (9 cm environ) qui indique que le harnachement était destiné à des chevaux de très petite taille. Par leur étroitesse, on pourrait les rappraeher d'un mors trouvé dans la tombe 1 d'Offaing et dont !'embouchure est constituée d'une ti ge unique (45).

CHRONOLOGIE ET SYNTHESE

De !'ensemble du matériel de la nécropole, les parures fournissent les meil-leures indications chronologiques. La fibule à appendice eaudal verticaletIe

tor-42 La tige pouvait être repliée du même cöté que I' agrafe comme à Hamipré-Offaing: A. CAHEN -DELHAYE, op.cit. (A.B. 184), fig. 6, n° 7, p. 19, ou du cöté opposé comme à

Sainte-Marie-Chevi-gny-Les Bouchons: P.P. BONENFANT, op.cit., fig. 19, no 7, p. 37. 43 A. CAHEN-DELHAYE, op.cit. (A.B. 162), fig. 9, p. 19.

44 Ibid., p. 24.

(28)

28 LA NECROPOLE D' AL V AUX

ques tubulaire dérivent tous deux de prototypes hallstattiens qui perdurentjusqu'au début de La Tène ancienne, soit à la phase I a. Par ailleurs, !'urne cinéraire trouve des parallèles dans les phases AI et All de la culture de l'Hunsrück-Eifel II qui correspondent au début de La Tène. Le reste du mobilier, et notamment Ie torques torsadé et la situle, s'accorde bien à cette datation et paraît chronologiquement homogène.

Par ailleurs, deux analyses au radiocarbonede bois prélevés dans les bûchers 9

et 10 ont fourni les dates non calibrées de 430 I 425

±

30 I 40 et 430

±

55 avant notre

ère. Ces résultats établissent la contemporanéité des incinérations et des inhuma-tions.

Les quelques sépultures exhumées illustrent tous les rites funéraires attestés en Ardenne: l'inhumation simpleet sur un char, l'incinération sur bûcher et Ie dépöt d'ossements brûlés. Les tombes de Massul ont livré un matériel qui oe se distingue ni par sa composition, ni par sa richesse mais qui comporte deux pièces uniques en Arden oe: Ie torques tubulaire et I 'urne cinéraire. Enfin, ces découvertes présentent une grande parenté avec les trouvailles faites sur Ie territoire d'Harnipré, à quelques kilomètres au sud de notre nécropole. Ainsi la sépulture à char ressem-ble étonnamment par sa forrne, ses dimensions et la composition du mobilier ordinaire à la seconde tombe d'Harnipré-Offaing. Par ailleurs, la situle, Ie torques torsadé, les fers de lance et la fibule trouvent des parallèles dans les nécropoles d'Harnipré.

(29)

LE SITE D'HABITAT DE MASSOFET

En 1975, M. Henri Gratia découvrit à Massul Je premier site d'habitat de

vallée de La Tène I en Ardenne(46) (fig. 1). Des tessons dont l'un est omé d'un

décor géométrique peint et des silex taillés étaient éparpillés dans un rayon de

quelque 70 m sur les terres frakhement labourées au Jieu-ditMassofet. Ils gisaient

dans les parcelles cadastrales 831 c, 831 e, 8291 et 829 p de Ja section A (fig. 7). Le

son A I ..

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829P MASSOFET Juseret ---t 0 lOOm

Fig. 7. Les tranchées de fouille et les trouvailles de surface reportées sur un extrait du plan cadastral;

les zones hachurées signalent les vestiges romains.

46 Voirle rapport préliminaire de A. CAHEN- DELHA YE,Habitat de La Tène I àLonglier-Massul dans

Conspectus MCMIXXV- Archaeologia Belgica 186, Bruxelles, 1976, pp. 34-36, et !'étude des silex

taillés de D. CAHEN, Pierres taillées trouvées dans des sites d' habitat del' à ge duferen Belgique dans Bull. Soc. roy. beige Anthrop. Préhist., 87, 1976, pp. 33-35.

(30)

30 LE SITE D'HABITAT DE MASSOFET

site est localisé dans une large vallée, près d'un petit marécage et à quelque 200 m à l'est d'une source, à une altitude de 469 m.

Cet habitat, qui se trouve sur Ie tracé de la future autoroute de Liège à Arlon (E 9), est sans doute condamné à disparaître prochainement. Aussi, y avons nous pratiqué quelques sondages du 7 au 16 juillet 1975(47). Nous avons ouvert trois

tranchées "totalisant une surface de 158 m2 dont l'implantation avait été

comman-dée par les découvertes de surface, lesqueUes avaient été reportées sur plan (fig. 7).

Par ailleurs, à une quinzaine de mètres au sud et au sud-ouest des vestiges de

La Tène, près du fond de la vallée, on aretrouvé des traces d 'un petit établissement romain(48). Les récoltes de surface et un petit sondage de 4 m2 effectué par M.

Gratia ont foumi un matériel assez abondant. Celui-ei comprend des tuiles et des briques, des tessons de cérarnique sigillée et ordinaire et quelques pièces en fer dont des clous, un ciseau, un marteau et une poignée de meuble. La proxirnité de eet habitat explique Ja présence de quelques vestiges romains parmi Ie matériel de La Tène.

DESCRIPTION DES VESTIGES

La majorité des vestiges de I'äge du fer furent découverts dans la tranchée I.

IJs gisaient surtout dans la couche d'humus, ce qui pourrait indiquer que Ie niveau

d'habitat de La Tène a été érodé. En effet, iJ ne subsistait du niveau d'occupation qu'une mince strate de terreplus foncée que Ie sol jaune en place et située sous la couche d'humus. Cette strate renfermait de rares fragments de torchis, quelques charbons de bois et des tessons.

Dans I' angle nord-est de la tranchée I, on aretrouvé la seule structure du site: une petite fosse partiellement recouverte de deux grandes dalles de schiste bleuté qui reposaient de 27 à 39 cm sous la surface. Ces pierres, de 50 X 40 et de 60 X 40 cm de cöté avaient une épaisseur de 5 cm environ; elles étaient légèrement inclinées vers Ie N.N.E. et se chevauchaient partiellement (fig. 8). Quelques bloes de quartzite et de grès flanquaient Ie bord sud des dalles tandis que de gros charbons de bois d'érable étaient éparpillés au sommet(49).

La fosse, presque cylindrique, avait un diamètre de 0,85 m maximum et s'enfonçait de 0,45 à 0,50 m sous les plaques de schiste qui la recouvraient. Ses parois presque verticales étaient soigneusement entaillées dans Ie sol en place et Ie fond présentait un renfiernent médian. Elle renfermait des bloes de schiste et de quartzite roses et blancs et des fragments de deux meules en grès éparpillés

47 Nous avons bénéficié de l'aide de quelques étudiants de l'Université de Liège, que nous

remer-cions: MM. Dominique Denis, Eric Verdel, Jean-Marie Degbomont et Melle Bernadette Poncin.

48 H. GRATIA, Longlier (Lux.): habitats romains dansArchéologie, 1975, pp. 14-15, fig. 3; ID.,

Longlier (Lux.): deuxfosses énigmatiques d'époques dif.férentes dansArchéologie, 1978, p. 8.

(31)

LE SITE D'HABITAT DE MASSOFET 31 - 0,27/0.39m -0,46m B I I I 0 50cm

'_o

Fig. 8. Plan et coupe de la petite fosse. A gauche, les deux grandes dalles de schiste qui la recouvraient etau-dessus desquelles gisaient de gros charbons de bois. Lafosse était remplie de gros bloes de pierre, mais seuls la planche de bois consumé (en a) et les tessons (en b) ont été représentés.

danstoute la fosse. En outre, un peson de métier à tisser, des fragments de trois vases en terre cuite dont un seul a pu être reconstitué et quelques morceaux de torchis étaient disséminés dans Ie remblai. Lafosse était remplie d'une terre jaune qui devenait progressivement plus foncée vers Ie fond de la cavité, mêlée à quelques petits charbons de bois. Enfin, une planche en chêne consumé, de 0,60 m de long et 0,14 m de large maximum traversait de part en part Ie centrede la fosse set on un axe N .E.-S.O. (50). Ce bois a été daté par la méthode du radiocarbonede 2565

±

75, soit 615

±

75 avant notre ère (51

).

5

°

Cf. note 49.

51 Date non calibrée. Analyse effectuée par Ie laboratoire du Niedersachsisches Landesamt für Bodenforschung de Hanovre (Hv 7358).

(32)

I i

32 LE SITE D'HABITAT DE MASSOFET

LE MATÉRIEL

a. Dans la fosse (fig. 9)

I. Situleen terre cuite. Haut. 157 mm. Presque complète. Fond plat, panse

légèrement bombée, carène marquée, épaule très courteet rebord vertical. Päte très

dure, assez homogène, renfermant de la chamotte; surface sommairement lissée,

un peu irrégulière et lustrée par endroits; face ext. gris assez foncé, face int. grise et greige, noyau gris; paroi épaisse et facture un peu négligée. Pas de décor.

2. Coupe en terre cuite. Diam. max. 250 mm. Incomplète (Ie fond manque). Paroi oblique et petit rebord vertical. Päte assez dure, assez homogène, sans dégraissant apparent; surface aplanie, poreuse ou Iisse, selon les endroits; face ext. brune et grise, face int. et noyau gris.

3. Vase à paroi verticale. Diam. 320 mm environ. Incomplet. Fond plat et

paroi droite et verticale. Päte peu dure, peu homogène et renfermant de la chamotte

épaisse; surface très sommairement égalisée et rugueuse; couleur greige et grise

selon les endroits; paroi épaisse et facture très négligée.

4. Peson de métier à tisser.Diam. max. 77 mm, poids 390 gr. Sectionné à la

base et au sommet ou il subsiste la trace de la perforation au travers de laquelle passait Ie fil de la trame. Päte tendre, assez homogène, renfermant de la chamotte

épaisse; surface sommairement aplanie et poreuse; couleur beige.

5. Meute naviforme en arkose grise. Long. 475 mm, larg. 255 mm, haut. 130

mm. Brisée en de nombreux fragments, maïs complète. Forme ovalaire, face

supérieure pratiquement plane et aspérités de la pierre bi en égalisées, ce qui atteste

qu'elle a été utilisée; base bombée.

6. Meute naviforme en arkose grise. Long. préservée, 646 mm, larg. 400

mm, haut. 100 mm. Ustensile très incomplet. Forme ovalaire, face supérieure parfaitement plane, présentant des traces d'usure et base bombée(52).

b. Hors de la fosse (fig. 10).

Nous avons recueilli une cinquantaine de tessons de l'äge du fer et une quinzaine de fragments de céramique romaine, ainsi que deux aiguisoirs .~t de u x

silex taillés.

a. Bord oblique de grande coupe. Tr. I. Päte très dure, homogène, avec

chamotte assez épaisse; surface égalisée et poreuse; couleur grise et brune.

b. Fragment de terre sigillée décorée(53

). Tr. I (humus). Drag. 37.-Oves

comme Chenet-Gaudron, fig. 56, B (54). Rosette comme Rieken, pl. 13, 3 (ss),

52 Ces meules correspondent au type 2 de J. RöDER, Antieke Steinbrücke in der Vordereifei dans

NeueAusgrabungen in Deutschiand, Berlin, 1958, p. 269, fig. I, que l'auteurdatedu Hallstatt final.

53 Nous remercions vivement M.M. Vanderhoeven qui a bien voulu identifier ce tesson. 54 H.

RICKEN, Die Bilderschüssein der Kastelle Saaiburg und Zugmantei dans Saaiburg Jahrbuch

vm, 1934, pp. 130 sqq.

(33)

3 ' ' ' ' ' /~ ....

LE SITE D'HABITAT DE MASSOFET

- 4

I I

I

I

fig. 9. Matériel recueilli dans la petite fosse. Ech.: n°8 1-4:

l/3; n°8

5, 6: l/9.

(34)

.I

34 LE SITE D'HABITAT DE MASSOFET

b

lU

e

c

h

Fig. 10. Trouvailles éparses. Ech. l/3.

feuille, probablement Fölzer, pl. 28, 395 (56) et pistil comrne Fölzer, pl. 28,

416

=

Lavoye, fin

ne

siècle de notre ère. .

c. Aiguisoir en grès gris. Larg. 62 mm, ép. 15 mm. Tr. II. Brisé aux deux

extrémités. Formait une plaque allongée aux cötés parallèles parfaitement lisseset plans.

d. Aiguisoir ou broyeur en grès gris. Long. 85 mrn, ép. 50 mm. Tr. liL Une

face semble brisée. Il s' a git d' un bloc assez épais dont trois fa ces sont parfaitement

Iisses et deux autres légèrement rugueuses.

Longue lame à retouches marginales en silex (fig. 11, n° 6). Tr. I, à cöté de la

fosse. Elle porte un bulbe aminci.

Grand fragment mésial d'une longue lame en silex beige. Tr. I.

c. Récoltes de surface (fig. 10 et 11)

Une soixantaine de fragments ont été recueillis. Les tessons e à g proviennent

de la parcelle 131 c tandis que les fragments h et i ont été trouvés sur les parcelles

829 1 et 829 p.

e. Fragment de paroi rehaussée d'un décor peint (fig. 10). Päte dure, fort

homogène, sans dégraissant apparent à I' reil nu. Surface soigneusement aplanie et

bi en lis se, lustrée à 1' ext. Couleur grise. Pacture soignée. Décor de de u x groupes de

trois filets noirs parallèles se joignant à angle droit.

56 G. CHENET, G. GAUDRON, La ramique sigillée d'Argonne des ll" et /l/0 siècles dans VI"

Referenties

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