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Atelier de taille du silex au bois communal à Sint-Pieters-Voeren

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ATELIER DE TAILLE DU SILEX AU BOlS COMMUNAL

À SINT-PIETERS-VOEREN

Les premières découvertes d'ateliers de taille du silex dans les environs d' Au bel rem on tent à 1893. Ce sont principalement Marcel De Puydt, Joseph Hamal-Nandrin et Jean Servais qui découvrirent ces importants ateliers. Ces chercheurs définirent deux industries différentes, l'une relativement élaborée, a vee débitage de lam es, et qu'ils attribuèrent au « Robenhausien », 1' autre, plus fruste, que par comparaison avec des sites français, ils intégrèrent dans une séquence de la « civilisation campignienne )) .

Les recherches antérieures ont livré un matériel abondant mais elles n' ont donné que peu d'indications sur la structure même des ateliers. L'évolution actuelle de l'étude du Néolithique amène à revoir différemment ces anciens éléments. De ce fait, la question de l'attribution et de la datation des sites n'est taujours pas résolue.

C'est dans le souci d'apporter plus de clarté à ce problème, que des prospections ont été effectuées pendant deux ans. Suite à ces recherches, une fouille a été entreprise au Bois Communal à Sint-Pieters-V oeren. Cette fouille, commencée en 1970 (a vee Louis Pirnay) est taujours en cours a vee les auteurs. Le présent rapport donne un aperçu de l'état des travaux à la fin de 1976.

Le lieu-dit Bois Communal constitue une partie de !'important massif forestier situé à droite de la route conduisant à Sint-Pieters-Voeren en venant d'Aubel. L'endroit choisi pour pratiquer la fouille setrouveen bordure d'un plateau dont les pentes ont été, dans le passé, prospectées par Hamal-Nan-drin. L'altitude du site est de 244 mètres par rapport au niveau de la mer (fig. 21).

L'endroit boisé rend la recherche malaisée et il n'est pas possible d'y pratiquer une fouille étendue. Nous avons clone dû adapter une méthode de cheminement en pratiquant des tranchées entrelesar bres. Malgré les difficul-tés du terrain, cette technique a permis d'exploiter une surface de 82 mètres carrés. Bien que modeste, cette fouille est cependant la plus importante réalisée à ce jour dans la région d' Au beL

La coupe du sol révèle un podzol ferrique, assez classique, de faible importance. Le niveau archéologique se situe dans les différents horizons du podzoL L'épaisseur de cè niv'eau, bien que variable, se situeen moyenne aux alentours de 30 à 40 centimètres. La plus forte densité de matériel se localise entre la surface du sol et moins 20 centimètres de profandeur environ.

Le terrain esi: perturbé en plusieurs endroits par des racines ,d'arbres et des galeries creusées par des animaux fouisseurs. Ce genre de perturbations a dû se répéter au cours des temps et a probablement pu déplacer le matériel. La position dressée de nombreux artefacts confirme le dérangement de la couche archéologique initiale.

Les différents comptages et relevés de fouilles s'opèrent par quart de mètre carré. Au début des travaux, ces indications étaient collationnées glo-balement par mètre carré. Le décapage du sol est effectué par couches de 6 à 7

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Fig. 21. Carte de situation.

centimètres d'épaisseur. Le nombre des artefacts découverts s'élève à 95.500 environ. La couche archéologique est surtout constituée par une importante quantité de déchets de taille (95% du matériel): éclats, lames, nucléus. Les percuteurs sont en silex, en quartz ou en grès. Les outils sont peu nombreux et

les ébauches de pièces relativement rares. Le peu de rebuts découverts amène à penser que les pièces étaient en général bien achevées et emportées hors du site. Faut-il condure à l'habileté des tailleurs de silex de eet atelier?

Dans !'ensemble, !'outillage duBais Communal s'apparente étroitement à celui d'autres sites voisins (Rulleri-Haut, Rullen-Bas, Bois Rouge) (fig. 22). On y retrouve les formes ç:lassiques du matériel propre aux ateliers de taille de la région: grattoirs, racloirs, éclats à encoches, larnes et éclats retouchés,

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Fig. 22. Matériellithique. I : tranchet. 2: grattoir sur éclat. 3: grattoir denticulé. 4: retouchoir ou picrrc à feu? 5: éclat à encochc. 6: ébauche. 7: fragment de quartier d' orange. 8: élément de faucille. 9: fragment d'ébauche de hache. 10: ciseau à extrémité arrondie.

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rabots, retouchoirs, haches, tranchets et pies. Ces deux demiers types d'ins-trument sont cependant assez rares. A cöté de pièces d'une facture relative-ment soignée, on trouve de nombreux outils taillés assez grossièrerelative-ment. Ceux-ci s'intègrent dans legroupede cette industrie fruste dont on·a voulu faire le fossile directeur de certains sites de la région d' Au bel.

La fouille entreprise actuellement montre cependant qu'il y a continuité de la couche archéologique. De ce fait, il y a une parfaite association entre ces deux types de matériel. 11 en est de même sur le plan du débitage. Si les éclats dominent largement, le débitage de larnes est également important. Les deux modes de débitage sont intimement liés, avec toutefois, la présence de concentrations d'artefacts ou les larnes sont plus nombreuses que dans d'au-tres endroits. A ce sujet, nous avons pu remarquer que les nucléus à larnes ne se trouvent pas en général dans les zones de forte densité de lames, mais se situent plutot sur le pourtour de ces endroits de débitage.

A plusieurs reprises, quelques artefacts, en silex d'origine étrangère à la région, ont été recueillis dans la couche archéologique de !'atelier. 11 s'agit surtout de larnes et d'éclats. Signalans cependant une lamede faucille, (avec traces d'utilisation), dont lafacture et la matière (un silex gris à grain très fin), sont très semblables à celles des larnes de faucille du Rubané de Hesbaye.

Au fur et à mesure de I' avancement des travaux, deux objectifs essentiels se sont dégagés: !'étude de l'organisation d'un atelier de taille et la recherche d'éventuels éléments de datation. En ce qui conceme le premier objectif, diverses constatations ont été faites au départ de l'inventaire du matériel lithique découvert. Bien que la couche archéologique soit ininterrompue, la répartition des artefacts sur le terrain montre, à certains endroits, des concen-trations de silex plus importantes. Ces concenconcen-trations, de forme plus ou moins elliptique, camportent des séries d'artefacts croissantes et décroissan-tes, avec des maxima localisés. Ces concentrations semblent représenter des aires de taille bien circonscrites qui pourraient correspondre aux postes de travail des tailleurs de silex de !'atelier. 11 faudrait naturellementune fouille de plus vaste étendue pour confirmer, avec certitude, cette hypothèse qui paraît cependant très plausible et qui découle d' observations effectuées sur le terrain.

La présence de poteries nous aidera peut-être à réaliser notre deuxième objectif qui est la recherche d'indications permettant de mieux situer dans le tempsla station archéologique du Bois Communal. A la fin de 1976, le site avait livré une quarantaine de tessons. 11 s'agit d'une poterie grossière, en général assez friable et qui contient peu de dégraissant. Celui-ei est constitué par de petits débris de quartz et de silex. La teinte des tessons est variable, jaunatre, brun-rougeatre, brun-noiratre. Leur épaisseur évolue entre 6 et 15 millimè-tres. Ces fragments de poterie sont dépourvus de décor. 11 n'a pas encore été possible de reconstituer une forme quelconque de récipient.

L'identification de ces tessons est toujours à l'étude. Ces poteries sont semblables à celles découvertes en 1916, à proximité de la fouille actuelle, par

J.

Hamal-Nandrin et

J.

Servais. Ces demiers on signalé avoir trouvé ces poteries dans un «fond de cabane ». N ous croyons eet te interprétation erronée car d'après !'étude publiée à l'époque, les tessons étaient mélangés aux déchets

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de taille d'un atelier. 11 en est de même dans la fouille actuelle. Les fragments sont intimement mêlés à la co uche constituée par le matériel de débitage. 11s ne sont pas !'indice d'un habitat structuré. 11s apportent simplement la preuve que les tailleurs de silex de la région d'Aubel connaissaient et utilisaient la poterie.

Un autre élément de datation possible du site est constitué par la présence de charbons de bois. 11 n'y a, à ce jour, aucune trace de foyer organisé. Cependant, d'infimes charbons de bois, disséminés dans la couche archéolo -gique, ont pu être recueillis. Le résultat de leur analyse permettra peut-être d'apporter une nouvelle orientation et de déterrniner ainsi, une finalité parti-culière à la fouille taujours en cours (1).

M. BUNTGENS, H.-C. STRAET

7 Noustenons à remercier les persounes qui ont autorisé ou favorisé nos recherches: feu Monsieur Alfred Baar, Madame et les héritiers, propriétaires du site du Bois Communal, feu Monsieur Herman, Madame et les héritiers.

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