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Avec la mort deTshisekedi, voici

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LA CITE AFRICAINE N° 1261 DU 03 FEVRIER 2017

Le Viseur

(suite en page 15)

26ÈME ANNÉE - N° 1261 DU 03 FEV 2017 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B-Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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(Page 2)

Coup de tonnerre l Etienne Tshisekedi est mort ! La nou- velle, au-delà de la douleur, fait d’abord peur. Parce qu’on ne sait pas de quoi demain sera fait. Etienne Tshisekedi était, à côté de Joseph Kabila, l’autre protagoniste des négocia- tions en cours pour sortir la RDC de la crise où l’a plongée l’impasse du processus électoral. Pour beaucoup, c’est l’in- certitude des lendemains qui pointe à l’horizon. Va-t-on alors assister à la remise en question des orientations prises ré- cemment dans le cadre ,d’abord , de l’accord du 31 décem- bre issu des négociations directes de la CENCO, mais aussi, en rapport avec l’arrangement particulier de mise en œuvre dudit accord ? La question taraude tous les esprits. Nous y reviendrons. Mais pour l’heure, le devoir pour tous c’est de rendre l’hommage qu’il mérite à cet homme d’exception, Etienne Tshisekedi, tel qu’en lui-même il demeure, au-delà de la mort. Celui que nous pleurons aujourd’hui, c’est le

Jusqu’à la mort !

Discussions du Centre Interdiocésain

Avec la mort de Tshisekedi, voici ce qui va changer !

Le calvaire et le combat d’Etienne Tshisekedi

(Page 16)

Prof. Elikya Mbokolo : « Etienne Tshisekedi a incarné la

perspective d’une démocratie »

Kongo Central

Jacques Mbadu Nsitu lance les travaux de construction de la ligne haute tension Lunga-Vasa-Mwenge (Lukula)

Nouvelle guerre

en RDC !

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NATION LA CITE AFRICAINE

Trente personnes «non ar- mées» se présentant comme des

«combattants» du Mouvement du 23 mars (M23), un ancien groupe rebelle congolais, se sont réfugiés au Rwanda, affirmant fuir une of- fensive de l’armée congolaise, a annoncé lundi l’armée rwandaise.

Dimanche matin, «un groupe de personnes non armées se pré- sentant comme des combattants du M23 sont arrivées au Rwanda par la frontière commune entre le Rwanda et la République démo- cratique du Congo (RDC) dans le secteur de Bugeshi, dans le dis- trict de Rubavu», a indiqué l’ar- mée rwandaise dans un commu- niqué.

Ces «combattants» ont af- firmé avoir «fui une opération mi- litaire des forces armées de RDC (FARDC)», a précisé la même source. Tous ont été vus par le Comité international de la Croix- Rouge (CICR), qui a pris en

charge ceux ayant besoin de soins médicaux.

Le M23 est un ancien groupe rebelle à dominante tutsi ayant fui la RDC après avoir été défait fin 2013 par l’armée congolaise, à l’issue de dix-huit mois de gué- rilla au Nord-Kivu (est de la RDC).

Des centaines de ces combat- tants ont alors fui vers l’Ouganda et le Rwanda, où ils ont été can- tonnés.

Le 18 janvier, Kinshasa avait fait état d’une incursion d’environ 200 ex-rebelles du M23 venus d’Ouganda dans une localité de l’est de la RDC. Le lendemain, le gouvernement ougandais avait admis avoir perdu la trace de 40 ex-rebelles du M23 cantonnés sur son territoire et annoncé l’arres- tation de 101 autres qui tentaient de rejoindre la RDC.

L’armée congolaise s’est re- fusée à tout commentaire officiel sur une éventuelle offensive dans

l’est du pays. Mais une source militaire congolaise a indiqué à la presse étrangères que deux héli- coptères des FARDC, des Mi-24 de fabrication soviétique, s’étaient écrasés vendredi dans le territoire de Rutshuru, frontalier du Rwanda, au cours d’une opéra- tion contre d’ex-membres du M23.

Un source onusienne a, elle, assuré que les Casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) n’ont pas été associés à cette opération, mais qu’ils ont aidé les FARDC à éva- cuer un nombre indéterminé de soldats blessés dans ces acci- dents.

Lundi matin, une cérémonie de condoléances a été organisée à Goma par la famille d’un officier supérieur tué dans un de ces deux accidents aériens, selon des médias périphériques.

CITAF

Le ministère français des Affaires étrangères demande le rétablissement du signal de RFI à Kinshasa, rapporte la radio c oncernée. Cela fait presque trois mois que les ha- bitants de la capitale congo- laise ne peuvent plus écouter nos programmes. Il y a quel- ques jours sur RFI, le gouver- nement congolais a indiqué que Radio France Internatio- nale n’était pas concernée par ce que l’on appelle les mesu- res de décrispation. Des me- sures prévues par l’accord politique signé fin décembre, sous l’égide des évêques. Les autorités disent avoir posé des conditions et attendre que RFI s’y soumette.

Romain Nadal, le porte-pa- role du quai d’Orsay s’en in- quiète. Il précise qu’il se mobi- lise pour des raisons de prin- cipe, et non pas parce que RFI est un média français : « La nationalité d’un média n’a pas d’impact sur la prise de posi- tion de la France en faveur de la liberté des médias, tous les médias doivent pouvoir tra- vailler en RDC. Et nous avions protesté au mois de novembre 2016 lorsque le signal de RFI avait été c oupé, comme d’ailleurs le signal de la radio Okapi, radio des Nations unies. Nous constatons d’ailleurs que la radio Okapi a pu reprendre ses émissions, mais que RFI n’a toujours pas pu le faire ».

Romain Nadal met en avant

le travail de RFI en RDC : « Pour nous, c’est une contribu- tion indispensable à la liberté de l’information en RDC, au débat démocratique. La liberté de la presse est au cœur de toute démocratie, au cœur de toute société. Et il faut la dé- fendre, quelle que soit la na- tionalité du média en question.

Et je réaffirme sur votre an- tenne que RFI est un média totalement indépendant avec une ligne éditoriale totalement libre, qui fait la force et l’inté- grité de ses journalistes et de cette rédaction ».

Brouillage Le signal est donc coupé à Kinshasa et brouillé sur la FM de Brazzaville. L’accord a été signé entre pouvoir et opposi- tion le 31 décembre prévoyait la réouverture de tous les médias fermés par mesures administratives dans les quinze jours après la signature de l’accord. Un accord dont est exclu RFI.

Une situation que ne com- prend pas Nabila Massrali, porte-parole de la Commission européenne : « L’Union euro- péenne considère que l’accord politique du 31 décembre repré- sente un progrès important vers une transition pacifique vers des élections démocratiques et cré- dibles. Il est donc nécessaire que la mise en œuvre de l’ac- cord entre dans une dynamique réelle à partir du nouveau gou- vernement et de l’adoption sans

retard des mesures de décrispation. Clairement, la li- berté d’expression et d’informa- tion fait partie intégrante de ces mesures. Des médias libres, in- dépendants et pluralistes sont essentiels pour la mise en œuvre de l’accord ».

J.F.K.

Le chef de la diplomatie tcha- dienne Moussa Faki Mahamat, 56 ans, vient d’être élu à la tête de la Commission de l’Union afri- caine à l’occasion de la tenue du 28e sommet de l’UA, lundi et mardi à Addis-Abeba. Il succède à la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. Moussa Faki Mahamat a été élu au septième et dernier tour de scrutin avec plus de deux tiers des voix, en battant la Kényane Amina Mohamed. La

vice-présidence de la Commis- sion a été attribuée au candidat du Ghana.

Il a fallu sept tours pour con- naître le vainqueur. La surprise est d’abord venue de la ministre kényane des Affaires étrangères, Amina Mohamed, qui a viré en tête avec une toute petite avance sur le ministre tchadien Moussa Faki Mahamat. Au bout de trois tours, les trois autres candidats ont dû se retirer, ce qui évidemment a représenté une vraie déconvenue pour le professeur Abdoulaye Bathily, le candidat du Sénégal qui, visiblement, n’a pas réussi à faire le plein des voix au sein de la Cédéao, la sous-région Afrique de l’Ouest.

A partir du 4e tour de scrutin, la course s’est transformée en un duel Kenya-Tchad. C’est là que le Tchadien Moussa Faki a pris l’avantage. Il a bénéficié du sou- tien de plusieurs pays sahéliens, de tous les pays d’Afrique du Nord et de plusieurs pays d’Afri- que australe, notamment l’Angola et le Mozambique.

C’est une victoire pour Idriss Déby qui a fait une campagne dis- crète, mais méthodique en faveur

de son poulain. C’est une victoire pour la diplomatie tchadienne, mais plus encore pour l’armée tchadienne qui depuis cinq ans a payé le prix du sang en Afrique pour défendre le Mali, le Niger, le Nigeria, le Cameroun contre les terroristes d’al-Qaïda et de BokoHaram. C’est enfin une vic- toire pour la francophonie puisque la présidente sortante, madame Dlamini-Zuma, ne parlait pas un mot de français.

« C’est la satisfaction, mais également, je mesure le poids de la charge et de la responsabilité qui est désormais la mienne », a indiqué Moussa Faki Mahamat.

Phil. Ng.

Le gouvernement de la RDC veut organiser des funérailles offi- cielles pour honorer la mémoire d’Etienne Tshisekedi, opposant historique et ancien Premier minis- tre décédé le 1er février à Bruxelles de suite d’une embolie pulmonaire.

« Nous attendons que le gou- vernement puisse de manière for- melle prendre toutes les disposi- tions pour les funérailles de cette illustre personnalité qui est un an- cien Premier ministre de notre pays, un ancien ministre et qui a été le numéro 2 lors des élections de 2011

et qui était à la tête du deuxième parti politique au Parlement de la RDC », a déclaré à Radio Okapi Lambert Mende, porte-parole du gouvernement.

Il se dit tout de même « sur- pris » par la mort du président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi.

« Nous sommes un peu surpris parce que hier, nous étions en dis- cussion avec M. Félix Tshisekedi [fils d’Etienne Tshisekedi] jusque vers 18 heures dans le cadre des concertations entre les participants aux discussions directes de la

CENCO. Nous savions que Tshisekedi père était admis à l’hô- pital pour des examens et nous apprenons cette triste nouvelle maintenant. Nous présentons nos condoléances à la famille du prési- dent de l’UDPS et à tous les mem- bres de son parti », a déclaré le porte-parole du gouvernement.

Etienne Tshisekedi est décédé à l’âge de 84 ans à Bruxelles. Il était arrivé mardi 24 janvier après-midi dans la capitale de la Belgique, en provenance de Kinshasa pour des examens médicaux.

Les habitants de la ville de Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental, considérée comme le fief de l’UDPS, ne cachent pas leur émo- tion et leur consternation depuis l’annonce du décès de l’opposant historique Etienne Tshisekedi.

Dans tous les médias locaux, on parle largement de cette dis- parition survenue mercredi 1er février.

Des hommes, femmes, jeu- nes et vieux se sont regroupés au siège de l’UDPS dans une at- mosphère de recueillement. Les militants et des curieux se ren- dent également au siège du parti.

Dans les rues de Mbuji-Mayi, la disparition du président de l’UDPS soulève aussi des inter- rogations sur l’avenir de la politi- que en RDC et de l’UDPS.

Nouvelle guerre en RDC !

Sommet de l’UA

Moussa Faki Mahamat élu à la tête de la Commission

Les autorités françaises continuent de faire pression pour le rétablissement du

signal de RFI à Kinshasa

Le gouvernement annonce des funérailles officielles pour Etienne Tshisekedi

Mbuji-Mayi :émotion et consternation après le décès de Tshisekedi

Denis Kalombo, président de l’UDPS à Mbuji-Mayi et des mili- tants du parti se sont retrouvés à MwaLuse où se trouve le siège de leur parti pour se mettre d’ac- cord sur le comportement à adop- ter, en attendant d’éventuelles instructions de la direction de l’UDPS.

RO/CITAF

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NATION

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

Les congolais n’en reviennent toujours pas. Le baobab est tombé ! L’icône de l’opposition congolaise Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, a tiré mercredi soir sa révérence dans un hôpital de Bruxelles la capitale belge qu’il avait rejointe le 14 janvier dernier à bord d’un avion médicalisé, sur demande de ses médecins trai- tants. Aussitôt la nouvelle annon- cée par les agences de presse, de la majorité à l’opposition, tout le spectre politique national à l’unisson, y va chacun selon sa sensibilité, de son témoignage et de sa salutation sur la stature de l’illustre disparu, tout le monde appelant à la poursuite de son combat pour la démocratie. Mais au-delà de ces florilèges d’hom- mages plus ou moins sincères, tous les acteurs politiques con- golais, qu’ils soient de la majo- rité ou de l’opposition, sont dé- sormais conscients que la dispa- rition brusque et inattendu du Pré- sident national de l’Udps et Pré- sident en exercice de la plateforme « Rassemblement », va bouleverser à très court terme, toutes les données politiques du moment.

Sous les visages tristes et derrière les mines de circonstan- ces, les calculs politiques ont donc refait surface dans la tête des acteurs politiques impliqués dans l’accord politique du 31 dé- cembre dernier. Etienne Tshisekedi était jusqu’à son der- nier soupir, l’épicentre de toutes les forces de l’opposition, qui réa- gissaient quasiment en fonction de ses prises de position. Même pour les leaders de l’opposition qui n’étaient pas du « Rassem- blement », il était toujours plus prudent de tourner sept fois la lan- gue dans sa bouche, avant de contredire celui qu’on appelait af- fectueusement le « Sphinx de Limete ». Maintenant qu’il n’est plus là, certains d’entre- eux pour- raient être tentés par les démons de la liberté et de la libre expres- sion, et échapper ainsi à la stricte autocensure que leur recomman- dait jusque-là leur instinct de sur- vie politique.

Avant même la fin des obsè- ques de feu Etienne Tshisekedi, la classe politique va être con- frontée à l’épineux problème de sa succession à la présidence du Comité National de Suivi de l’Ac-

cord (CNSA), où il avait été nom- mément cité à cette fonction dans l’Accord politique du 31 décem- bre. Lui désormais absent, à qui le « Rassemblement » va-t-il con- fier le poste ? L’Udps son parti,

est en droit de revendiquer le poste au nom d’un certain droit à l’héritage du défunt. Mais l’Accord stipule que la présidence revient au Président du « Rassemble- ment ». En l’absence de celui-ci, c’est en principe au vice-président

de ce regroupement, Pierre Lumbi Okongo du G7 que devrait revenir ce poste. Mais le laissera- t-on faire ? Là est toute la ques- tion. Le MLC, qui s’est battu bec et ongles pour présider le CNSA,

pourrait aussi être tenté de res- susciter ses vielles ambitions.

Mais une telle perspective devrait nécessiter une réécriture de l’ac- cord, ce qui est difficilement en- visageable dans le contexte ac- tuel. Le « Rassemblement », qui

ne voue pas une amitié particu- lière au parti de Jean Pierre Bemba, devrait d’ailleurs mettre son veto à une telle prétention.

Mais les conséquences les plus imprévisibles à l’effacement brusque de Tshisekedi, pourront venir de l’intérieur même de l’Udps. Avec le décès de Tshisekedi, l’intérim à la tête du parti revient statutairement à son Secrétaire Général Jean-Marc Kabund. Mais pour combien de temps encore ? Il ne fait aucun doute que les événements actuels vont vite provoquer une lutte fé- roce pour le contrôle de l’appareil du parti, entre la famille biologi- que du défunt, représentée par Félix Tshisekedi et la veuve du défunt Mme Marthe Tshisekedi, et les autres figures emblémati- ques de l’Udps. Pour le moment, et de toute évidence, c’est Félix Tshisekedi, largement soutenu par la base sociologique du parti et les Alliés du G7 et de l’Alter- nance pour la République, qui va l’emporter, puisque tout le monde à l’opposition compte sur ce fils qui agissait jusque-là à l’ombre de son père, pour la mise en place effective de l’Accord du 31 décembre. Livré désormais à lui- même et sans expérience avérée, Félix Tshisekedi aura à cœur dé- sormais de maintenir la cohésion du parti par une gestion prudente des ambitions et de la base, tout en essayant de gagner le respect des alliés de l’Udps au sein du

« Rassemblement » par son sens du leadership, ce qui est loin d’être gagné aujourd’hui.

Privé désormais de l’ombre protectrice de son défunt père, aucune faiblesse ne lui sera par- donnée, et des personnes plus expérimentées et rompues aux manœuvres tordues parmi les al- liés politiques de l’Udps, se fe- ront un plaisir à la moindre occa- sion, de le réduire à néant. Mais à son actif, il pourra aussi renfor- cer son alliance avec Moïse Katumbi, ce qui ne fera que ren- forcer son emprise dans le parti.

Son défunt père, sa famille biolo- gique, misaient sur lui pour le poste de Premier ministre, et tous les Alliés au sein du « Rassem- blement » faisaient chorus avec eux pour ne pas déplaire à celui qui à lui seul, fixait le temps qu’il fera à l’opposition. Sa disparition soudaine risque de changer cette donne, et d’éventuels prétendants au même poste, qui étaient res- tés jusque-là en embuscade, pourraient désormais montrer le bout de leur nez et tenter le tout pour le tout, peut-être même au prix d’une alliance contre-nature avec le camp adverse, qui n’es- père qu’un tel scénario.

LOLO LUASU B.

L’opposant historique, Etienne Tshisekedi, celui que l’on consi- dère comme le père spirituel de la démocratie dans la mouvance tu- multueuse des années 90, a su incarner « la perspective d’une dé- mocratie viable sur le territoire du Congo », a affirmé jeudi 02 février le célèbre historien congolais Elikia Mbokolo.

« C’est vrai [qu’Etienne Tshisekedi] a représenté dans les années 1980, 1990, donc dans cette phase où la dictature Mobutiste était extrêmement rigou- reuse, celui ou l’un de ceux qui pen- saient qu’au Congo aussi on pou- vait faire des changements impor- tants. Et c’est vrai que jus- qu’aujourd’hui, jusqu’à sa mort, il bénéficie aussi de ce capital politi- que, intellectuel qu’il a incarné à ce moment-là. Il a su, par son nom, par son aura, sur une longue du- rée, incarner en quelque sorte le non au maréchal Mobutu et aussi la perspective d’une démocratie viable sur le territoire du Congo », a-t-il souligné.

Le leader incontestable de l’UDPS a marqué, sur la scène politique nationale, l’esprit mobili- sateur de la jeunesse intellectuelle congolaise.

C’est un grand mythe, qui aura réussi à surprendre ses détrac- teurs, au moment où ils s’y atten- daient le moins, en essayant de déjouer tous les pièges tendus contre lui.

L’on retiendra de ce personnage

pacifique qu’il est devenu une méga star politique qui menait son activisme politique sur les espa- ces de la non-violence et sur le respect absolu des droits de l’homme en RD Congo. Dans sa démarche intime, il rêvait un jour arracher le Prix Nobel de la paix pour le combat héroïque engagé sans faire recours aux armes dans son style particulier de démystifier l’émergence d’une nouvelle caste des dictateurs et autres tyrans, di- lapidant les richesses voire les tré- sors du pays à l’image des kleptocrates impunis.

Etienne Tshisekedi se compor- tait en vieux renard suffisamment avisé, qui aura su contourner des cartes de roublardise préméditées par tous ses adversaires de la classe politique, qu’ils soient de la tendance gauche ou droite.

Le mérite de cet illustre dis- paru, qui a lutté contre les métho- des cachées de la gangrène de la corruption à l’échelle nationale, est d’avoir été habité par son reflexe permanent de reconnaitre l’exper- tise des acteurs politiques intelli- gents et compétents au service de la RD Congo.

La faiblesse d’un tel person- nage exceptionnel est manifeste- ment liée plus à ses défauts qu’à ses qualités de ne pas reconnaitre des erreurs commises dans le schéma pragmatique des straté- gies politiques préventives pour pouvoir devancer des événements imprévisibles sur le champ diplo-

matique.

« Je ne suis pour rien si M.

Etienne Tshisekedi a perdu le pou- voir pour lequel nous nous som- mes battus », avait titré à la Une en juin 1994 un tabloïd bi hebdoma- daire paraissant à Kinshasa, citant les propos de l’un des ténors in- fluents du célèbre cartel politique Union pour la République et la Dé- mocratie (URD).

« Les chances du Premier mi- nistre, Etienne Tshisekedi (élu le 15 aout 1992 par la Conférence Na- tionale Souveraine, CNS) sont de- meurées intactes », avait lancé en 1995 Me Gérard Kamanda wa Kamanda, alors vice – Premier mi- nistre en charge des Affaires étran- gères sous l’ancien régime du dé- funt Maréchal - Président Mobutu.

« La disparition d’Etienne Tshisekedi, c’est sans conteste une figure clef du dialogue qui dispa- raît. Un personnage qui du fait de cette stature d’opposant historique arrivait à la fois à faire contrepoids au pouvoir, mais aussi à imposer son point de vue, à faire consensus dans les rangs de l’opposition divi- sée. Preuve de cette stature, en décembre, c’est la participation de l’UDPS qui permet à l’Eglise catho- lique de relancer le dialogue avec le pouvoir. C’est le président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi qui obtient un poste taillé sur mesure : celui de président du Conseil na- tional de suivi de l’accord. Enfin, c’est à lui, encore, en interne qu’on demandait de choisir le nom du fu-

tur Premier ministre issu de cet ac- cord », note un analyste de RFI

Mort à un moment crucial Qui va le remplacer à la tête de ce comité de suivi ? Un triumvirat de vice-président existe déjà, mais parviendront-ils à se mettre d’ac- cord ? Enfin, comment obtenir un consensus sur la nomination du Premier ministre ? Toutes ces questions restent posées et ne vont pas accélérer les négociations qui sont déjà laborieuses. L’Eglise ca- tholique, médiatrice de ces discus- sions, l’admet elle aussi : Etienne Tshisekedi est mort à un moment crucial de l’histoire de son pays, rappelle-t-on de même source.

La finalisation et l’application de ce compromis politique pour qu’il permette d’organiser une présiden- tielle à la fin de l’année, c’est donc l’un des enjeux de l’après- Tshisekedi.

Le président national de l’UDPS est de la nouvelle race des héros africains qui méritent les homma- ges les plus respectueux de la nation congolaise. Mieux, C’est une icône de la scène politique congo- laise, que l’on aura eu à assimiler parfois pour son combat de résis- tance conduit avec ses méthodes pacifiques, à la bataille gigantes- que de Nelson Mandela, alors que Tshisekedi wa Mulumba prenait tous les soins d’éviter de gérer le pouvoir.

Jay Faustin KUMWAF

Discussions du Centre Interdiocésain

Avec la mort de Tshisekedi, voici ce qui va changer !

Prof. Elikya Mbokolo : « Etienne Tshisekedi a

incarné la perspective d’une démocratie »

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SPECIAL TSHISEKEDI LA CITE AFRICAINE

Il est né à Luluabourg (Chef-lieu du Kasaï-Occiden- tal), le 14/12/1932, de MULUMBA Alexis et KABENA MW AUKA Agnès. Marié à KASALU Marthe, il était origi- naire du Territoire de KABEYA KAMW ANGA, District de

TSHILENGE, Province du KA- SAI-ORIENTAL.

Il fit ses études primaires à la mission catholique des Pè- res de Scheut à KABULUANDA (Kasaï-Occidental), puis des humanités Gréco-Latines au Collège Saint Jean-Berchmans de Kamponde, au Kasaï-Occi- dental (de 1948 à 1955), avant d’embrasser les études uni- versitaires, à la Faculté de Droit de l’Université Lovanium de Léopoldville. Il sera le pre- mier Congolais à obtenir, en 1961, le diplôme de Docteur en Droit.

Premières expériences dans la vie publique

(l958 à 1978) 1°1958 -1959 : Encore étu- diant à la Faculté de Droit, il se voit promu « Conseiller au Mouvement National Congolais » » M.N.C » (1958-1959).

En Septembre 1960, après le départ massif et brusque des Belges et après le premier coup d’Etat militaire de Mobutu du 14 septembre 1960, il oc- cupe, jusqu’en février 1961 la fonction de Commissaire Gé- néral Adjoint à la Justice dans le Collège des Commissaires Généraux (un gouvernement de technocrates mis en place, en vue d’assurer le fonction- nement normal de l’appareil de l’Etat, en attendant que les hommes politiques s’enten- dent.

De 1961 à 1965, il est Rec- teur de l’Ecole Nationale de

Droit et d’Administration ENDA.

En 1964, il est Commissaire aux comptes à la Banque Na- tionale du Congo. De 1965 à 1968, il est Député National (PANACO/CONACO) élu dans la circonscription électorale de KABINDA au KASAI-ORIENTAL

et ensuite Ministre de l’Inté- rieur. Le 24 juin 1967, Mobutu promulguait la constitution de la 2è République dont l’art. 4 stipulait qu’il ne peut y avoir plus de deux partis politiques en République Démocratique du Congo. Mais Tshisekedi poursuit une carrière politique prometteuse : ministre de la Justice (de Mai 1968 à février 1969), Ministre d’Etat Chargé du Plan, de la Rec herc he Scientifique, de l’Aménage- ment du Territoire et de la Coordination de la Planification (Février à septembre 1969).

Suite aux sérieuses diver- gences d’options politiques, alors que Mobutu amorçait un revirement vers un monoli- thisme politique et faisait preuve d’intolérance face aux manifestations pacifiques des citoyens en ordonnant notam- ment le massacre des étu- diants de Lovanium, le 4 juin 1969, Etienne Tshisekedi est définitivement écarté du gou- vernement.

De Septembre 1969 à fé- vrier 1971, il est ambassadeur au Maroc.

De 1971 à 1974 : il est Dé- puté National élu de la circons- cription électorale de KABINDA au Kasai-Oriental. Il sera en- suite élu 2ème puis 1er Vice - président de l’Assemblée na- tionale. Il sera également dans la même période Membre du Conseil d’Administration de l’UNAZA (Université Nationale du Zaïre).

De Septembre 1977 à dé- cembre 1980, il est élu Député national; il est également pré- sident du Conseil d’Adminis- tration de la compagnie AIR- ZAIRE. A noter que de 1965 à 1980, Tshisekedi sera élu, puis plusieurs fois réélu président

de la Section zaïroise de l’As- sociation Internationale des Parlem entaires de Langue Française « A.I.P.L.F ». A ce ti- tre, il a participé à plusieurs conférences internationales et effectué plusieurs voyages à travers le monde (Europe, USA, Canada. Japon, Corée.

Chine, pays africains, etc.).

Calvaire et combat pour la démocratie (1979 à

1999)

D’une manière générale de 1979 à 1999, la vie d’Etienne est faite d’arrestations, de tor- tures, de brimades, de pres- sions, de bannissements, de relégations et de résidences surveillées. Ce sort, il l’a par- tagé avec son épouse, ses enfants ainsi que plusieurs de ses amis politiques. En voici le cheminement :

1° Juillet 1979 :Cosigna- taire de la lettre au Président Mobutu, dénonçant les viola- tions des Droits de l’homme à l’occasion des « MASSACRES DE KATEKELAY » au KASAI- ORIENTAL

2° Décembre 1980 :Cosi- gnataire de la « lettre ouverte au Président de la Républi- que », lettre signée par 13 Parlementaires et pour la- quelle ses amis et lui-même seront arrêtés, déc hus de leurs mandats parlementaires, jetés en prison (lui à Kisangani d’abord, dans la Province Orientale, à Kabeya Kamwanga ensuite, dans la

Province du Kasaï-Oriental) 3° 15 février 1982 :Créa- tion de l’Union pour la Démo- cratie et le Progrès Social » UDPS », Parti politique il est un des fondateurs et devien- dra plus tard « Le Président national ».Arrestation des fon- dateurs de l’UDPS. Condam- nation à 15 ans de prison ferme. Il est envoyé dans la prison de Belingo, Territoire d’Oshwe, Province de Bandundu.

4° 1983 : Libération; Relé- gation en novembre 1983 dans son village d’origine (MUPOMPA) avec son épouse et ses enfants

5° 1985 : Incendie criminel de son village, Relégation dans le territoire d’lsangi, Pro- vince orientale. Libération en fin février 1985.

Nouvelle arrestation en oc- tobre 1985 et condamnation à 18 mois de prison ferme à Makala dans la Ville de Kins- hasa pour « outrage au Chef de l’Etat ». Libération en fé- vrier 1986 ;

6° 1986:Arrestation en juin 1986 et relégation dans son vil- lage d’origine (Mupompa) au (Kasaï-Oriental) ;

7° 1987 :Libération ; Tour- née d’information politique en Europe aux Etats-Unis d’Amé- rique et au Canada.

Revenant de ce périple, il est brutalement interpellé et molesté à l’aéroport de N’Djili;

son seul crime est d’avoir porté la cravate.

8° 1988 :17 janvier 1988 : Arrestation et détention à la prison centrale de Makala pour avoir organisé et animé un meeting au Pont Kasa-Vubu dans la ville de Kinshasa, en comm émoration du 27ème anniversaire de l’assassinat du 1er Premier ministre Congolais, Patrice Emery LUMUMBA.

11 mars 1988 : Libéra-

tion.08 avril 1988 : Nouvelle arrestation et Relégation à DUNGU d’abord, à MONGA ensuite, dans la Province Orientale, où il se retrouve, pendant 5 mois, totalement coupé du monde.22 septem- bre 1988: Libération.

9° 1989 :1er mars 1989 : placé en résidence surveillée à son domicile pendant près de 14 mois, privé du droit de recevoir toute visite et de sor- tir de sa résidence.

10° 1990 : 24/04/1990 : La libération. Création du Direc- toire National de l’UDPS, c-à- d. d’une présidence collégiale composée de quatre person- nalités. Tshisekedi est membre de ce Directoire National.

Du 18/11/1990 au 24/02/

1991 : Nouvelle tournée d’in- formation politique aux Etats Unis d’Amérique, au Canada et en Europe Occidentale. Il sera reçu au Département d’Etat Américain et dans plusieurs milieux politiques ainsi qu’auprès des organisations de la Défense des Droits de la personne humaine.

11° 1991 :24/03/1991 : Re- tour à Kinshasa (République Démocratique du Congo) et accueil par près de 2 millions de compatriotes en liesse.

22/07/1991 : Nomination, sans être consulté par Mo- butu, en qualité de Premier Ministre. Il décline cette nomi- nation à la grande satisfaction de notre peuple.

30/09/1991 : Désigné Pre-

mier Ministre par consensus unanime des représentants de la classe politique réunis au Palais de Marbre, au cours d’une réunion présidée par Mobutu. Mais le gouverne- ment d’Union Nationale et de Salut Public qu’il constitue sera empêché de fonctionner nor- malement par Mobutu dès la

(Lire suite en page 6)

Le calvaire et le combat pour la démocratie

d’Etienne Tshisekedi au travers de sa biographie

(5)

ECONOMIE & SOCIETE

LA CITE AFRICAINE

L’UNICEF a lancé, mardi 31 janvier, à Genève, un appel de fonds estimé à plus de 3 milliards de dollars américains pour répon- dre aux urgences humanitaires dont font face 48 millions d’en- fants à travers la planète. La RDC n’est pas de reste dans ces pré- visions de l’UNICEF. C’est pour- quoi, de ces fonds, il est prévu 119.125.000 dollars pour les en- fants congolais.

Depuis plusieurs années, ce pays est confronté à plusieurs conflits armés qui ont occasionné des graves conséquences huma- nitaires. Fin 2016 à titre illustratif, la RDC comptait 1,9 million de déplacés et a accueilli près de 430.000 réfugiés de diverses na- tionalités. A cela s’ajoutent au moins 2 millions d’enfants souf- frant de malnutrition aigüe sévère.

En plus, des enfants sont en proie à des épidémies de choléra, de rougeole et de fièvre jaune. Face à telles menaces, l’UNICEF fait de la protection de l’enfance une préoccupation majeure, surtout que plus de 3.000 enfants opè- rent dans des groupes armés sans compter les cas des violen- ces sexuelles et violences basées

sur le genre.

Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 31 janvier à Kinshasa, Mme Rigot Aude, chef urgence à l’Unicef/RDC, a annoncé que son organisme va fournir une assistance à usages multiples à 1,2 million de person- nes déplacées internes dans le cadre du programme de Réponse rapide aux mouvements de popu- lations. Selon ce cadre de l’UNICEF, 1 million de personnes déplacées bénéficieront aussi de ce fonds par une assistance en cash. Le traitement à base com- munautaire de la malnutrition aigüe sévère sera élargi pour at- teindre plus de 300.000 enfants.

Dans la foulée, 500.000 enfants seront vaccinés contre la rou- geole ; 1 ,7 million de personnes touchées par le choléra vont bé- néficier d’une aide en eau pota- ble, hygiène et assainissement.

Dans le même cadre, a-t-elle précisé, l’UNICEF va appuyer les initiatives de prévention des vio- lences basées sur le genre et apportera une prise en charge totale à 4000 survivants de violen- ces sexuelles ; 210. 000 filles et garçons âgés de 5 à 11 ans tou-

chés par des conflits ou des ca- tastrophes naturelles bénéficie- ront également d’une éducation de qualité et d’activités psycho- sociales.

Pour mémoire, en 2016 l’UNICEF avait affecté 54,5 mil- lions de dollars américains sur les 130 millions reçus pour la réponse humanitaire en faveur de la RDC.

En dépit de cet écart significatif

dans le financement disponible, cette institution onusienne a at- teint 2,3 millions de personnes en situation d’aide humanitaire d’ur- gence. Au total, ,213.424 enfants souffrant de malnutrition aigüe sévère ont été pris en charge grâce à ces fonds.

Les autres priorités de l’UNICEF et de ses partenaires en 2017 consistent à garantir à

plus de 19 millions de personnes un accès à l’eau potable, garan- tir à 9,2 millions d’enfants un en- seignement élémentaire formel ou non formel, vacciner 8,3 mil- lions d’enfants contre la rougeole, apporter un appui psychosocial à plus de 2 millions d’enfants, trai- ter 3,1 millions d’enfants contre la malnutrition aigüe sévère.

Muke wa Muke

Plusieurs dizaines de parti- sans de l’opposant Etienne Tshisekedi s’étaient regroupés mercredi soir devant le siège de l’UDPS (union pour les démocra- ties et le progrès social) dès qu’a été connue la triste nouvelle de la disparition de l’opposant histo- rique Etienne Tshisekedi.

Ils se sont spontanément mis à manifester leur douleur. Une douleur immense et sans fin car commence pour eux dès mainte-

nant une période où ils ne seront plus que des enfants sans père.

Des malheureux orphelins sans aucun soutien.

La police était venue par peur des dérapages et elle a été obli- gée un moment de lancer quel- ques canettes de gaz lacrymo- gène.

Les militants obligeaient mo- tos et piétons à porter des ra- meaux en guise de deuil.

En cas de refus, des repré-

sailles leur sont appliquées. Et cela met tout le quartier sens dessus dessous.

Et cela fait quelque peu dé- sordre alors que tout devrait bai- gner dans le recueillement dans ce quartier de Limete 10eme rue marqué depuis longtemps des images et des souvenirs de Tshisekedi.

FATUMA LUKI &

Giresse MAKOLA

Il est plutôt rare de trouver une technologie spécifique au continent africain. L’USSD (Unstructured Supplementary Service Data) est un de ces ovnis méconnu dans la plupart des pays de l’OCDE.

Comment ça marche ? Il s’agit d’une connexion en temps réel entre l’opérateur télé- phonique et l’utilisateur qui per- met l’envoi et la réception de don- nées. Contrairement au SMS, les données ne sont pas stockées et sont seulement accessibles lors de l’ouverture de la session. L’uti- lisateur renseigne un numéro court et accède à un menu contextuel dans lequel il peut naviguer grâce aux touches de son téléphone.

Avec l’apparition du paiement mobile à partir de 2007, les opé- rateurs se sont rendus compte du potentiel économique de l’USSD : alors que 99% des téléphones sont compatibles, c’est le moyen idéal pour toucher un marché de masse tant que l’internet mobile n’a pas pénétré suffisamment les populations.

Le développement de nouveaux services À partir de 2010, certains opé- rateurs ont donné accès à leur technologie. Little Cab utilise ainsi l’USSD de Safaricom au Kenya pour permettre à ses

clients de commander un taxi.

Parmi les opérateurs les plus innovants dans le domaine, Orange a mis en place un store pour les développeurs dans 6 pays (Égypte, RDC, Mali, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal). Par exem- ple, M-Louma, fondée par

Aboubacar Sindy Sonko en 2012, est une bourse agricole qui uti- lise le store USSD d’Orange au Sénégal.

Les barrières à l’entrée Cependant, les barrières à l’entrée sont importantes. Au

Pakistan, les opérateurs refusent l’accès à l’USSD aux services fi- nanciers concurrents. De plus, le cadre réglementaire pour l’accès à l’USSD est parfois prohibitif : Lanre Adeloye, cofondateur de la startup nigérianne Safer Mom, explique ainsi qu’il faut attendre

un minimum de 6 semaines pour obtenir le numéro court de la part de la Nigerian Communications Commission (NCC). Enfin, cer- tains opérateurs n’ont pas les moyens techniques de facturer l’utilisation de l’USSD, les plateformes n’étant pas prévues

pour une utilisation externe à l’ori- gine.

Les gateways ont fait leurs preuves dans les

pays anglophones Les entreprises spécialisées dans l’envoi et la réception de

SMS ont également identifié le potentiel économique et ont pro- posé à partir de 2011 des gateways afin d’agréger l’USSD des opérateurs télépho- niques. Elles proposent à d’autres entreprises de pouvoir créer un menu et d’utiliser la technologie

USSD sans avoir à négocier avec chaque opérateur l’accès à leurs plateformes.

Parmi ces entreprises, Clickatell, txtNation et Infobip dominent le marché. Elles ont ainsi permis à de nombreux ser- vices indispensables aux ci- toyens de voir le jour, mais seu- lement dans les pays anglopho- nes où la culture de la concur- rence est plus ancrée (Nigeria, Kenya, Tanzanie, Ouganda, Afri- que du Sud…).

L’avantage des gateways est triple :Un seul interlocuteur pour l’entreprise qui souhaite développer un menu USSD

;l’entreprise de gateway négo- cie des tarifs de gros avec les opérateurs ce qui permet de réduire les coûts d’utilisation du service ;les gateways dé- veloppent des outils simples et intuitifs pour permettre un lan- cement à très court terme pour les entreprises.

Afin de favoriser le développe- ment de l’USSD, les autorités de régulation pourront se saisir du sujet pour permettre aux popula- tions de bénéficier des services à valeur ajoutée qui émaneront, notamment dans les pays fran- cophones.

JA/CITAF Un point de vente de banque mobile de l’opérateur MTN en Ouganda le 29 septembre 2016

(Stephen Wandera/AP/SIPA)

Pour son action en RDC en 2017

L’UNICEF veut mobiliser près de 119 millions de dollars

Tensions au siège de l’UDPS à Kinshasa après l’annonce

de la mort de Tshisekedi

Cette technologie qui peut ouvrir 99% du

marché mobile aux start-up africaines

(6)

SPECIAL TSHISEKEDI LA CITE AFRICAINE

première semaine de ses acti- vités.

12° 1992 :Elu Premier Mi- nistre Chef du Gouvernement par la Conférence Nationale Souveraine avec 72 % des suffrages exprimés (aux bulle- tins secrets) le 15/08/1992.

Mais une fois de plus, le gou- vernement qu’il va former sera mis par Mobutu dans l’impos- sibilité de fonctionner après 3 mois de gestion transparente du pays.

Pour rappel, lors de l’élec- tion à la Conférence Nationale Souveraine, Mobutu avait sus- cité quelques candidats acquis à sa cause pour contrer sans succès Tshisekedi dont le pro- gramme annonçait clairement un changement radical des mentalités et des méthodes de gestion ainsi que la réalisation des priorités fixées par notre peuple réuni à la Conférence Nationale Souveraine.

13° 1993 :04/09/1993 : In- vesti en qualité de Chef de toute l’Opposition Démocrati- que Interne c.-à-d. de toutes les forces politiques et socia- les acquises au changement démocratique dans une bipo- larisation de la vie politique nationale.

14° 1994 :Présenté officiel- lement et régulièrement en qualité de Premier Ministre, conformément aux disposi- tions de l’Acte Constitutionnel de la transition (Art. 78) par la fam ille politique à laquelle n’appartenait pas le Chef de l’Etat Mobutu c’est-à-dire par l’Union Sacrée de l’Opposition Radicale et Alliés. Le refus de Mobutu de respecter l’Acte Constitutionnel qu’il avait lui- même promulgué ouvre la voie à une grande crise politique qui allait être exploitée par le Mouvement AFDL, une oppo- sition armée dont M. Laurent Désiré Kabila était le porte- parole en 1996 – 1997.

15° 1996 :Du 6 janvier au 26 février 1996:

Tous les partis politiques de l’opposition à Mobutu et tou- tes les associations civiles ac- quises au changement tien- nent leur congrès appelé Etats Généraux de l’Opposition » (EGO) pour dresser le bilan de leur lutte, redéfinir leurs objec- tifs et leurs stratégies ainsi que les structures nouvelles appe- lées à les animer dans cette nouvelle phase de combat.

A l’unanimité de tous les participants, Tshisekedi est reconfirmé dans ses fonctions et rôle de Chef de file et de

Le calvaire et le combat pour la démocratie d’Etienne Tshisekedi au travers de sa biographie

(suite de la page 4) Chef de la famille politique op- posée à celle de la mouvance présidentielle de Mobutu.

16°1997 :03/04/1997 : Sa réhabilitation en qualité de Pre- mier Ministre par le Parlement

de Transition (HCR – PT) : Mobutu souscrit formellement à cette réhabilitation, contraint par la tournure politique des événements. En effet, la rébel- lion armée, soutenue par no- tre peuple, accumulait succès et vic toires sur les forc es mobutistes.

06/04/1997 : Il réhabilita toutes les Institutions politiques issues de la Conférence Na- tionale Souveraine à savoir : Le Président de la République, le Haut-Conseil de la Républi- que, le Gouvernement de Sa- lut Public et les Cours et Tri- bunaux.

09/04/1997 : Mobutu utilise ses forces armées pour l’em- pêcher de rejoindre son bu- reau de travail (à la Primature) et de travailler.

16/05/1997 : Le dictateur Mobutu, comme Tshisekedi le lui avait prédit quelques an- nées plutôt, prit la fuite vers un exil sans retour.

17.05.1997 : L’opposition armée, soutenue militairement et massivement par des trou- pes étrangères (du Rwanda, de l’Ouganda et de l’Angola) entre à Kinshasa dans un en- thousiasme populaire indes- criptible. Laurent Désiré Kabila s’auto-proc lame « Chef de l’Etat » à partir de son poste d’opérations militaires de Lubumbashi, au Katanga.

23/05/1997 : Dès les pre- miers discours politiques de Kabila à Kinshasa, Tshisekedi s’empresse de prévenir l’opi- nion nationale et internationale que le pouvoir AFDL est dicta-

torial et d’inviter le peuple à combattre cette nouvelle dic- tature.

25/05/1997 : Il met à la dis- position de M. Kabila 4 juris- tes de l’opposition démocrati-

que interne pour l’aider à met- tre sur pied un cadre juridique consensuel (qui proclame et protège les droits de l’homme, les libertés fondamentales et une gestion transparente) tel que voulu par notre peuple à la Conférence Nationale Sou- veraine. C’est ce cadre qui devait régir le pays réconcilié jusqu’à la tenue des élections que nous voulons libres démo- cratiques et transparentes.

Des contacts politiques au ni- veau d’experts sont engagés en ce sens.

26.06.1997 : Un groupe des militaires l’arrêteront vers minuit, le brutaliseront et le sé- questreront à la résidence du Commandant Masasu, alors Conseiller Spécial de Mzee Kabila. 27.06.1997 : Sa libé- ration

17° 1998 :12.02.1998 : Une équipe des militaires l’arrête- ront la nuit, le brutaliseront et le conduiront dans les cachots secrets de la Police Politique.

13.02.1998 : il est relégué dans son village d’origine Kabeya-Kamwanga au Kasaï- Oriental) et mis en résidence surveillée comme à l’époque de Mobutu.

01.07.1998 : Sa libération et son retour organisé par la sécurité à sa résidence de Kinshasa dans le plus grand secret.

09.07.1998 : Treize de ses collaborateurs venus le saluer à l’occasion de son retour de la relégation sont arrêtés et gardés aux cachots pendant près d’un mois.

C’est pendant cette période de tension politique qu’écla- tera, le 02/08/1998, la deuxième guerre civile dirigée contre le régime de Mzee Kabila et, comme en 1996,

activement et massivement soutenue par les forces ar- mées étrangères (Rwanda, Burundi, Ouganda); tandis que Kabila recevait l’appui actif et massif de l’Angola, du Zimba- bwe, de la Namibie, du Sou- dan, etc..

23.08.1998 : Dans un ap- pel solennel, pathétique et pa- triotique, Tshisekedi invitait toutes les parties belligérantes à arrêter la guerre et à privilé- gier la recherche d’une solu- tion politique et diplomatique négociée à la crise Congolaise.

04.09.1998 : Dans son mé- morandum adressé à la Com- munauté Internationale (ONU, UE, OUA), au Président Kabila et aux pays voisins, il expliquait que l’origine de cette deuxième guerre civile résidait dans le manque de démocratie et dans la mauvaise gouvernance du pays par le régime Kabila; et que la solution ne pouvait être que politique et diplomatique, issue de négociations politi- ques entre les représentants du pouvoir de Kinshasa, de l’opposition armée et de l’op- position interne. Je proposais un plan de paix concret en ce sens.

18° 1999 :10 juillet 1999. Un accord de paix est signé à Lu- saka entre toutes les parties en conflit. Une solution politi- que et diplomatique négociée est préconisée comme seul schéma incontournable pour ramener la paix et bâtir un nou- vel ordre politique en RDC.

22/07/1999 : Il rendait pu-

blique, au nom de toutes les (Lire aussi texte en page 7) forces politiques et sociales acquises au changement dé- mocratique, la déclaration po- litique par laquelle l’opposition politique acceptait formelle- ment l’accord de paix de Lu- saka ainsi que la facilitation du Père Mateo de la communauté Catholique Sant Egidio de Rome (en Italie).

19° En 2002 : il participe, à Sun City en Afrique du Sud, au Dialogue Inter Congolais et son parti, l’UDPS, se retrouve au sein de la plateforme « Al- liance pour la sauvegarde » (ASD), aux côtés du RCD- Goma, la rébellion soutenue par le Rwanda.

Après la signature de l’Ac- cord de Pretoria, il ne participe pas au gouvernement de tran- sition (1+4) ni à l’élection pré- sidentielle de 2006. Il repousse les ors de la République.

20°En 2011, l’opposant his- torique prend part à l’élection présidentielle et termine deuxièm e, derrière Joseph Kabila, réélu pour un nouveau mandat de 5 ans.

Tshisekedi conteste les ré- sultats de cette élection et se considère comme le président

« élu ». Il prête serment dans sa résidence.

Malade, il se rend en Belgi- que en 2014 pour suivre des soins.

21° A son retour à Kins- hasa : deux ans après, l’oppo- sant qui a réuni une grande partie de l’opposition dans un mouvement dénommé « Ras- semblement des forces politi- ques et sociales acquises au change ment» est le grand absent du dialogue convoqué par le chef de l’Etat Joseph Kabila pour permettre la tenue d’élections «apaisées» et

«crédibles».

22°. Sous médiation de la CENCO :Sa plateforme parti- cipe aux discussions directes du centre Interdiocésain, avec les signataires de l’accord du 18 octobre 2016. Les partici- pants à ces discussions lui ont d’ailleurs confié la direction du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) politique du 31 décembre 2016.

23° : Le 24 janvier 2017 : il quittait Kinshasa à bord d’un avion médical pour des soins que nécessitait son état, à Bruxelles en Belgique.

24° : Le 1er février 2017 : Etienne Tshisekedi décède à la clinique Sainte-Elisabeth de Bruxelles

CITAF

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Page 7

LA CITE AFRICAINE SPECIAL TSHISEKEDI

C’est un flot de réactions venant de tous le horizons, tant à l’interne qu’à l’interna- tional, qui a accueilli depuis mercredi la nouvelle de la mort d’Etienne Tshisekedi, prési- dent national de l’UDPS et coordonnateur du Rassemble- ment des forces politiques et sociales acquises au change- ment , décédé à Bruxelles des suites d’une embolie pulmo- naire. C’est le 24 janvier que le président désigne du Con- seil national de suivi de l’ac- cord du 31 décembre avait fait l’objet d’une évacuation sani- taire vers la capitale belge, à bord d’un avion spécial médi- calisé.

Voici pêle-mêle le florilège des réactions enregistrées qui, toutes, rendent un hommage ému à l’opposant historique :

Jean Marc Ayrault, mi- nistre français des Affai- res Etrangères :

‘’Je m’incline devant la mé- moire d’Etienne Tshisekedi, homme de paix et de progrès, qui a lutté toute sa vie pour la démocratie et la liberté en Ré- publique démoc ratique du Congo »…« Il est important, pour la mémoire d’Etienne Tshisekedi et pour l’avenir de la RDC, que les espoirs susci- tés par cet accord se concré- tisent rapidement pour une transition démocratique à la fin de l’année 2017 ».

Louis Michel, député européen et ancien minis- tre belge des Affaires étrangères

« Son décès nous enlève un visionnaire, une figure em- blématique forte profondé- ment attachée sa région, le Kasaï et à son pays, il était un défenseur acharné de la dé- mocratie qui a mis tout son savoir, tout son savoir-faire et tout son savoir-être au service de son pays… .

« Avec le décès du prési- dent de l’UDPS, c’est une per- sonnalité hors norme, un homme de convictions (…) re- connu pour sa cohérence po- litique, entièrement dévoué à son pays qui disparaît. Sa con- naissance de l’être humain, sa popularité, sa sémantique per- cutante faisaient de lui un ad- versaire politique qui suscitait l’adhésion ».

« Doté d’une intelligence supérieure, cet optimiste de la volonté, ce tribun dont la po- pularité ne s’est jamais démen- tie forçait le respect. Jouant un rôle clé dans les négociations actuelles, il était appelé à de hautes fonctions dans le gou- vernement de la transition ».

«Ce qui frappait chez cet

homme c’est son envie de dé- mocratie chevillée au corps.

C’était un homme cohérent qui savait exprimer son opinion en rassemblant. C’était un tribun capable de réveiller les en-

vies… Etienne

Tshisekedi aurait « pu ou dû être président de la RDC ».

Lambert Mende, minis- tre de la Communication et porte-parole du gouver- nement

« Nous attendons que le gouvernement puisse de ma- nière formelle prendre toutes les dispositions pour les funé- railles de cette illustre person- nalité qui est un ancien Pre- mier ministre de notre pays, un ancien ministre et qui a été le numéro 2 lors des élections de 2011 et qui était à la tête du deuxième parti politique au Parlement de la RDC »…

« Nous sommes un peu sur- pris parce que hier, nous étions en discussion avec M.

Félix Tshisekedi [fils d’Etienne Tshisekedi] jusque vers 18 heures dans le cadre des con- certations entre les partici- pants aux discussions directes de la CENCO. Nous savions que Tshisekedi père était ad- mis à l’hôpital pour des exa- mens et nous apprenons cette triste nouvelle maintenant.

Nous présentons nos condo- léances à la famille du prési- dent de l’UDPS et à tous les membres de son parti ».

Nkosazana Dlamini Zuma, présidente sor- tante de la commission de l’Union Africaine

Elle a présenté les condo- léances de l’Union Africaine au gouvernement congolais et au peuple de la RDC mais égale- ment à la famille biologique et politique d’Étienne Tshisekedi, président du parti politique...

Parlant d’une grande icône de la lutte pour la démocratie qui vient de s’éteindre ce 1er février à Bruxelles, l’Union Afri- caine pense que« l’unique voie d’honorer la m émoire

d’Étienne Tshisekedi est l’ap- plication de l’accord du 31 dé- cembre ».

Étienne Tshisekedi a joué un rôle important dans l’ac- complissement de ce proces- sus, note le document de l’UA, qui voit en cet accord le der- nier combat gagné par Étienne Tshisekedi et son héritage à la nation Congolaise…

L’Union Africaine appelle le peuple Congolais et les forces de sécurité à rester soudé pendant ce moment de dou- leur.

Ambassade des Etats- Unis à Kinshasa

« Sa mort donne une occa- sion à tous les congolais de s’unir pour honorer sa mé- moire et renforcer les principes démocratiques pour lesquels Etienne Tshisekedi a consacré toute sa vie, depuis l’indépen- dance du Congo jusqu’à la si- gnature de l’accord historique le 31 décembre 2016 »… Au nom de toute la communauté américaine en RDC, l’Ambas- sade des Etats-Unis a trans- mis ses « sincères condoléan- ces » au peuple congolais ainsi qu’à la famille biologique du disparu ».

Olivier Kamitatu, pré- sident de l’ARC/Rassem- blement

« O capitaine, mon capi- taine ! » Au prix de tous les sacrifices, bravant tous les ris- ques, il a gardé le cap ! Que son âme repose en paix ! »

Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga/

Rassemblement

«Nous venons de perdre l’une des figures les plus mar- quantes de l’histoire de notre pays»…

« Un profond sentiment de tristesse envahit le coeur de

tous les Congolais. A titre per- sonnel, je perds un modèle dans la lutte pour la démocra- tie et l’État de droit. Aux côtés de mes compatriotes, j’adresse mes sincères condo- léances à la famille du prési- dent Tshisekedi et prie pour que son âme repose en paix»…Père de la démocratie congolaise, poursuit Moïse Katumbi, le président Tshisekedi a accordé sa vie à oeuvrer pacifiquement pour l’instauration de la démocratie et de l’État de droit en RDC…

«Jusqu’à son dernier souf- fle, le Sphinx de Limete a com- battu la dictature qui sévit dans notre pays, a lutté pour la pre- mière alternance démocrati- que en 2016 et s’est dressé contre les injustices dont sont victimes nos compatriotes. Il a fait don de sa vie pour l’intérêt du peuple, il ne sera jamais assez remercié pour cela».

La RDC est une grande na- tion qui mérite de grands Hom- mes à l’image du président Tshisekedi. «Nous avons le devoir d’honorer sa mémoire et de marcher dans ses pas, en œuvrant sans fléchir à faire triompher la paix et la démo- cratie dans notre pays». ‘’Pro- fondément attristé par la mort du Président Tshisekedi. Qu’il repose en paix. Sans fléchir, poursuivons sa lutte pour la démocratie en RDC’’.

Julien Paluku, gouver- neur du Nord kivu

‘’Ayant appris la mort de Mr Etienne Tshisekedi, conster- nation et compassion aux fa- milles politique et biologique »

Martin Fayulu, prési- dent de l’ECIDé/ Rassem- blement

‘’Le Prés E.Tshisekedi n’est plus.Difficile à accepter.Il laisse un grand vide mais demeure l’exemple du don de soi au ser- vice de son pays. Requiescat in Pace.

« Je suis terrassé, je ne sais quoi dire mais sachez le déjà que nous avons perdu un monument, une icône et le grand repère de notre pays »..

« Tshisekedi était important pour le pays, mais bon, c’est le destin », dit-il. Tshisekedi est un « héros national ». L’élu de la Lukunga espère que l’op- position va se reprendre de sa tristesse et trouver la meilleure façon d’honorer le père de la dém ocratie. Fayulu retient l’amour de son pays et de son peuple. Un exemple que les congolais doivent suivre. Il a souffert, tabassé, emprisonné et même relégué plusieurs fois à l’intérieur du pays. Des dis- cussions privées avec Tshisekedi, Fayulu considère que pour lui, ce sont des le- çons qu’il gardera toute sa vie politique. Avant son tout der- nier voyage à Bruxelles, Fayulu était présent lors de l’audience que le président du conseil des sages du Rassem- blement a accordée aux évê- ques. Il se rappelle que l’op- posant historique ne cessait de demander aux prélats ca- tholiques : « Où mettez-vous le peuple ? »… « Qu’est-ce que mon peuple va dire ? »…

« Qu’est ce que je fais de mon peuple » ? « Nous devons être habités par le patriotisme et l’esprit d’abnégation ». Il faut servir le pays sans flancher, sans peur mais avec des con- victions farouches com me Étienne Tshisekedi »… Son combat doit donner des fruits palpables pour qu’il y ait alter- nance dans ce pays, pour qu’il n’y ait plus confiscation du pou- voir… « Le Rassemblement ne peut pas voler en éclats, si nous tous, nous suivons ses enseignements »… A Genval, le président de l’Udps avait convoqué tous les leaders du changement pour consolider l’unité de l’opposition, pour défendre la démocratie et la constitution mais aussi pour imposer l’alternance… Dé- truire cette oeuvre ne sera pas honorer la mémoire du

président Étienne

Tshisekedi… « L’esprit Tshisekedi est là et il va de- meurer de génération en gé- nération ».

Ngoy Kasanji, gouver- (Lire suite en page 8)

Hommage planétaire à Etienne

Tshisekedi wa Mulumba

(8)

LA CITE AFRICAINE

SPECIAL TSHISEKEDI

Hommage planétaire à Etienne Tshisekedi wa Mulumba

(suite de la page 7) neur du Kasaï Oriental

‘’Avec larmes aux yeux, je viens d’apprendre la mort du Patriarche Étienne Tshisekedi wa Mulumba à BXL, Muwula Nkuasa wetu. Paix à son âme’’.

Christophe Lutundula

Apala, G7/ Rassemble- ment

‘’E. Tshisekedi est mort.On ne pleure pas un Héros.On continue son combat pour faire triompher son idéal, honorer sa

mém oire et

l’immortaliser’’…Nous avons tous l’obligation de continuer ce combat et de le mener à la victoire. Au-delà de la douleur, la charge citoyenne qui nous incombe est de pérenniser l’œuvre de Tshisekedi et de l’immortaliser»

Cécile Kyenge, Dépu- tée européenne italienne d’origine congolaise

‘’Sincères et attristées con-

doléanc es à la

famille Tshisekedi, notamment

à son épouse

Marthe.La RDC et l’Afrique perdent un grand Combattant’’

Ambassadeur Henri Mova Sakany, secrétaire général du PPRD

‘’Grande perte pour la RDC. La politique ne se fera plus de la même manière avec la disparition d’une figure emblématiquequi a structuré dans une large manière non seulement l’opposition congo- laise et mais aussi la politique congolaise ‘’.

Félix Kabange Numbi, Ministre des Affaires fon- cières.

Avec la mort du président Etienne Tshisekedi, la RDC vient de perdre un grand homme. «Paix à son âme et sincères condoléances»..

Herman Cohen ancien

sous-secrétaire d’Etat américain sous Georges Bush

Il présente ses condoléan- ces à la famille du président de l’Udps qui est mort le 01 février à Bruxelles. « Étienne a tra- vaillé toute sa vie pour la dé- mocratie et les droits humains

en RDC ».

Ginette Mar tin, am- bassadrice du Canada

Avec la mort d’Étienne Tshisekedi, « figure historique de l’opposition congolaise » salue la mémoire « d’un impor- tant défenseur de la démocra- tie ». « En honneur à Tshisekedi, souhaite une mar- che vers des élections crédi- bles et apaisées pour que la population puisse faire son choix, promesse de la Consti- tution ».

Abbé Donatien Nshole, secrétaire général adjoint

de la Cenco

« C’est vraiment avec consternation que nous avons appris cette nouvelle. C’est arrivé à un très mauvais mo- ment et on ne s’y attendait pas. La veille de son voyage, Monseigneur Ambongo et moi- même sommes allés lui sou-

haiter bon voyage. Et on pen- sait que ce serait pour quel- que temps. »

« Nous ne pouvons que prier pour le repos de son âme avec un grand désir de voir le combat qu’il a mené toute sa vie pour la démocratie reconnu par la suite… On peut consi- dérer sa der- nière volonté politique qui était son agré- ment à l’accord qui a été signé le 31 comme son testament politique. Je conseillerai tant l’opposition, sa famille politique que la majorité, à tous les Con- golais d’ailleurs, par respect pour lui, qu’on prenne quand même au sé- rieux ce com- promis politique pour lequel il a donné son qui- tus. »

Didier Reynders, mi- nistre belge des Affaires étrangères

Etienne Tshisekedi était « une figure politique marquante de la République Démocrati- que du Congo » durant plu- sieurs décennies… « Le der- nier combat d’Etienne Tshisekedi pour le respect de la Constitution et de la démo- cratie a abouti à la conclusion de l’accord de la Saint-Sylves- tre. La Belgique s’associe à la population congolaise dans sa douleur et dans son souhait

de voir cet héritage du prési- dent du Rassemblement por- ter ses fruits et être mis en œuvre ».

Smail Cheregui, Com- missaire pour la paix et la sécurité de l’Union afri- caine (UA)

« Nous sommes choqué et attristé par le décès d’Etienne Tshisekedi. Condoléaces à sa famille et à la RDC »

Jean Ping, ancien pré- sident de la commission de  l’Union africaine (UA)

« J’adresse au peuple de la RD Congo mes condoléances suite à la disparition du leader historique, Etienne Tshisekedi

».

Docteur Denis

Mukwege, directeur de l’hôpital de Panzi

Emu d’apprendre la mort à

#Bruxelles d’Étienne

#Tshisekedi. Grande perte pour la nation

Aubin  Minaku, prési- dent de l’Assemblée na- tionale et secrétaire gé- néral de la MP

« Un Baobab vient de tom- ber. Étienne Tshisekedi de- meure une icône. Que son âme repose en paix »

Presse ouest-africaine/

Aujourd’hui à Ouaga :

« Il a su résister au nectar du pouvoir facile, aux ors de la Ré- publique, à l’argent, essuyant même au passage des violen- ces ad hominem qui auront d’ailleurs des séquelles indélé- biles sur son physique. Fervent démocrate ou politicien roué, il a cru jusqu’à ces dernières an- nées à l’avènement d’une vraie alternance où il serait élu prési- dent. » Et Aujourd’hui de con- clure : « l’opposition perd une icône difficile à remplacer. La RDC perd un homme politique complet. Nul ne peut présager ce que sera le marigot congo- lais après le départ définitif du sphinx ».

Professeur Isidore Ndaywel, historien et auteur de l’ouvrage His- toire générale du Congo

«Je pense que c’est un sur- Toujours au front…

… pour la recherche des solutions

saut qui peut être possible.

Nous avons vu dans notre his- toire que la disparition de ce que nous considérons comme nos héros nationaux, a tou- jours abouti à une situation plus intéressante. La mort de Patrice Lumumba [assassiné en 1961] a permis la fin de la sécession katangaise ; la mort de Laurent Désiré Kabila [as- sassiné en 2001] a permis qu’il y ait finalement enfin la fin de la guerre et l’accord inter-con- golais exclusif en Afrique du Sud. Souhaitons également que cette disparition soit une occasion pour qu’il y ait un

sursaut tant au niveau des pouvoirs publics, que du pré- sident de la République et de l’opposition, pour que finale- ment cette accord soit mis en place. »

Etienne Tshisekedi : « Un grand combattant de la liberté », selon Maman Sidikou

Le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sidikou, se dit consterné par le décès d’Etienne Tshisekedi dont il a salué la mémoire.

«Le président Tshisekedi est connu pour être un grand combattant de la liberté. C’est une grande perte pour nous.

Je le connaissais personnelle- ment et je suis allé le voir plu- sieurs fois et il m’appelait gen- timent grand chef», a-t-il indiquéà Radio Okapi.

Interrogé sur l’impact du décès de l’opposant historique sur l’accord du 31 décembre, M. Sidikou a déclaré: «Il faut se dire que les Congolais sa- vent ce qu’ils font. Ils veulent la paix, la réconciliation et avancer vers les élections pai- sibles, crédibles et transpa- rentes. Les uns et les autres s’arrangeront pour qu’il n’y ait pas d’impact négatif.»

CITAF (Lire aussi texte en page 13)

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