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Année 2016 n° 18

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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le vendredi 12 août 2016

Année 2016 n° 18

SOMMAIRE Monde

Cette nuit (07/08/2016), la planète a dépassé ses capacités de consommation…

page 1 UE / Afrique

L’Afrique sous pression pour des accords de libre-échange avec l’Europe… page 3 RDC

BIAC et la dépréciation monétaire… page 7 L’indécollable Edem Kodjo … page 10

Justice Internationale (TPIY – Serbie)

Le tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) innocente Slobodan Milosevic de crimes de guerre… page 14

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Monde

Cette nuit (07 - 08 - 2016), la planète a dépassé ses capacités de consommation

Par Michèle Zeneb Bonjour à tous,

A partir d'aujourd'hui, il faut savoir que pour 2016, nous avons déjà épuisé toutes nos ressources et que jusqu'à la fin de cette année, nous vivrons à crédit sur le dos de la planète, un crédit qui s'ajoute à ceux des années précédentes.

Nous nous battons chaque jour pour assurer un "avenir" à nos enfants et pourtant ... nous vivons au quotidien en leur laissant de plus en plus de "dettes" en tous genres, de plus en plus de problèmes ingérables et de moins en moins d'avenir.

La plupart d'entre nous, la plupart d'entre vous prennent les lanceurs d'alerte pour des

"illuminés", des utopistes ou au mieux, des "emmerdeurs" ou des radoteurs. Pourtant, les

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lanceurs d'alerte sont les plus réalistes ... ouvrons nos yeux, nos oreilles, notre coeur, ... Et (clin d'oeil aux Ivoiriens surtout, toujours prêts à chuchoter dans leurs salons pour ne pas être entendus) : ne dites plus jamais, ne pensez plus jamais "on ne parle pas comme ça ! " Parce ceux qui "parlent comme ça" sont ceux qui aiment les hommes, qui aiment la nature et la création ...

Comme le dit La Bruyère : "Le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui"

Ceux qui refusent de parler ne peuvent se prétendre des croyants, la peur de parler est dictée par l'égoïsme, l'un des sept péchés capitaux mortels ! Ceux qui refusent de parler se font complices par leur silence de tous les crimes et ils oublient souvent qu'ils se trouvent parmi les victimes, avec leurs enfants et tous ceux qu'ils aiment, s'ils ne sont pas parmi les prédateurs.

Comme dit le proverbe "Celui qui a peur de se mouiller ne peut pas attraper de truite"

Voici une catégorie de prédateurs (de bas étage, les vrais ne se mouillent pas pour si peu !) :

Les grands patrons britanniques ont un salaire moyen 140 fois plus élevé que celui de leurs salariés, toutes catégories confondues - leur salaire avoisinait en 2015 les 6,5 millions d'euros - en augmentation de 10 % tandis que les salaires moyens des travailleurs sont en baisse partout - une augmentation de 33 % depuis 2010 !!! en pleine "austérité" !!!!

Je devine aisément que beaucoup d'entre vous aimeraient bien se trouver parmi les prédateurs, même de bas étage !! Mais savez-vous quelle est la contrepartie "spirituelle"

d'appartenance à cette confrérie satanique ? Etes-vous prêts à "vendre votre âme" ? Même les athées conscients n'y sont pas prêts ...

Nous, habitants des pays "développés" sommes déjà des prédateurs qui s'ignorent : par notre consommation délirante et irresponsable, nous privons d'ores et déjà d'autres humains d'eau et de nourriture aujourd'hui et pour les années à venir, nous condamnons des milliers, des millions d'autres humains à des morts effroyables dans des "catastrophes" dites naturelles, nous favorisons la mort prématurée de millions d'enfants innocents, ... Les petits jetons que nous collectons pour les "victimes" ne suffiront pas à "blanchir" nos actes ...

Tant pis si mes écrits vous dérangent et tant pis si vous êtes trop paresseux pour les lire, je fais ce que j'ai à faire parce que je vous aime et vous respecte : je vous transmets l'information que je reçois, que je digère et que je restitue sous la forme la plus "digeste" possible en rapport avec les destinataires. Je vous transmets donc (retransmets pour certains), quelques articles relatifs au climat et à l'environnement et aussi ce petit article sur "la vie après la mort" pour ceux qui s'imaginent que leurs actes criminels seront effacés par la mort ... Et pour terminer sur une note positive (vous savez que mes critiques ne sont jamais négatives mais toujours mises en perspective dans le sens positif du "mieux"), je vous transmets ou retransmets aussi un petit article sur la puissance créatrice qui est en chacun de nous ... Je sais que je m'adresse ici à des personnes qui sortent de l'ordinaire, qui pensent et agissent avec une vision progressiste de l'humanité et c'est pourquoi vous êtes destinataires de ces messages, je sais qu'ils seront entendus, mis en examen, décortiqués et que le meilleur en sera diffusé ... ET VECU

Passez une bonne semaine ... A CREDIT

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UE / Afrique

L’Afrique sous pression pour des accords de libre-échange avec l’Europe

Par Fanny Pigeaud1

La Commission européenne, qui cherche depuis quatorze ans et par tous les moyens à faire signer des accords de libre-échange à l’Afrique, a fixé à cette dernière une date butoir au 1er octobre, en espérant la faire céder. Mais plusieurs pays, dont le Nigeria et la Tanzanie, résistent.

Alors que le Traité commercial transatlantique (Tafta) mobilise l’attention d’une partie des Européens, la Commission européenne n’a toujours pas renoncé à imposer aux États africains un accord de libre-échange encore plus dévastateur. Comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises, elle a même fixé un ultimatum, le 1er octobre 2016, pour les pousser à signer ces « accords de partenariat économique » (APE), discutés depuis 2002.

La dernière fois que Mediapart a évoqué les APE, en novembre 2014, la Commission européenne venait, après d’incroyables pressions politiques, d’obtenir des dirigeants d’Afrique de l’Ouest qu’ils engagent le processus de signature de leurs pays respectifs pour un APE régional. Elle avait aussi convaincu un bloc de cinq États d’Afrique de l’Est d’accepter un accord intérimaire. Sans doute espérait-elle alors voir la question des APE rapidement réglée.

Mais, une fois encore, la Commission a de quoi être déçue. Si elle a conclu en juin 2016 un APE régional avec un groupe de six pays d’Afrique australe, les récalcitrants à la libéralisation restent nombreux : l’Afrique centrale, hormis le Cameroun qui a capitulé depuis longtemps, s’y oppose toujours, tandis qu’en Afrique de l’Ouest le Nigeria et la Gambie n’ont finalement pas signé l’APE régional, et aucun parlement n’a procédé à la ratification qui doit

1Médiapart, 4 août 2016

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obligatoirement suivre la signature de l’accord. Rien d’étonnant, évidemment, à tout cela : la Commission a beau affirmer à Mediapart que les APE« soutiennent l'industrialisation de l’Afrique », prévoient « des mesures de sauvegarde », « excluent les filières les plus sensibles à la concurrence internationale », de nombreuses études montrent qu’en réalité ils auront, en ouvrant les frontières des pays africains aux produits européens, un impact très négatif sur leurs économies.

« Les APE constituent la dernière tentative de l'Europe de continuer à aggraver le sous- développement de l'Afrique », a ainsi déclaré en

juin le bureau Afrique de la Confédération syndicale internationale (CSI). Même la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies a prévenu que les APE risquaient de « réduire l’espace politique de l’Afrique ».

Cependant, la Commission européenne, qui voulait conclure les APE en 2007, n’abandonne pas la partie : elle cherche plutôt à accélérer le mouvement. Elle a en effet décidé de mettre fin, le 1er octobre 2016, au régime commercial transitoire qu’elle avait mis en place en 2008 pour permettre aux États ayant signé un APE de continuer à bénéficier d’un accès libre au

marché européen, jusqu’à la ratification définitive et à la mise en œuvre de l’accord.

Concrètement, cette mesure signifie que, en cas d’APE régionaux non ratifiés, plusieurs pays devront, à partir du 1er octobre, payer des droits d’entrée pour leurs produits exportés vers l'Europe, alors qu’ils en étaient dispensés depuis plusieurs décennies. Sont concernés : le Ghana, la Côte-d’Ivoire, le Kenya, le Botswana, la Namibie, le Swaziland. La plupart des autres États continueront à être exemptés de taxes grâce à leur statut de « pays moins avancés » (PMA).

Pour faire valider sa décision, la Commission a en plus choisi de passer par des « actes délégués2», ce qui va lui permettre d’éviter un vote au parlement européen.

2Le traité de Lisbonne crée une distinction entre les actes législatifs et les activités non législatives. L'article 290 autorise le Parlement et le Conseil à déléguer à la Commission le pouvoir d'adopter des actes non législatifs de portée générale qui complètent ou modifient certains éléments non essentiels de l'acte législatif. Les actes non législatifs ainsi adoptés par la Commission sont appelés "actes délégués". Seules les parties non essentielles d'un acte législatif peuvent être complétées ou modifiées par la Commission. Les parties essentielles ne peuvent être déléguées.

Une modification apportée par la Commission à un acte législatif pourrait, par exemple, avoir des répercussions sur une annexe de celui-ci. Lorsque la Commission est habilitée à modifier une annexe et que ces modifications comprennent des mesures d'application générale, il y a lieu d'appliquer le système d'actes délégués. Par exemple, si le Parlement et le Conseil souhaitent permettre à la Commission de modifier l'annexe d'un règlement, ils doivent spécifier que la Commission a la possibilité de modifier, en tout ou en partie, ladite annexe par un acte délégué et également quelles conditions doivent être remplies, par exemple, des progrès scientifiques ou techniques ont été réalisés, un fait précis est survenu ou un certain laps de temps est passé.

Le législateur peut également préciser dans quelle mesure la Commission peut modifier ladite annexe. Par exemple, si l’annexe porte sur la fixation de valeurs quantitatives, la Commission pourrait se voir imposer l’obligation de ne pas franchir certains seuils. Le Parlement et le Conseil peuvent également décider de ne réglementer que partiellement le domaine en question, laissant alors à la Commission la responsabilité de compléter la règlementation par des actes délégués. Toutefois, ces actes délégués ne peuvent modifier que des éléments non essentiels. Les éléments essentiels doivent relever de l'acte législatif lui-même.

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Pour la société civile européenne et africaine, ce coup d’accélérateur est assimilable à une forme de « chantage ». La manière de faire de la Commission « est inacceptable d’un point de vue démocratique », dit l’eurodéputé socialiste Emmanuel Maurel. La Commission veut

« forcer les État africains » à signer « avant même que les débats démocratiques aient eu lieu » au sein de leurs parlements, ont dénoncé neuf organisations françaises, dont la CGT et la Confédération paysanne, dans un communiqué. « La deadline décrétée par la Commission ne correspond à rien, à aucun texte législatif ou accord », souligne en outre Lala Hakuma Dadci, de l’Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec), signataire du même texte.

Du côté de la Commission, on dément toute idée de « date butoir ». Le 1er octobre 2016 correspond à l’expiration du régime commercial transitoire, initialement fixée à octobre 2014, explique une source à la Commission, qui précise : « Nos pays partenaires sont libres de choisir de ratifier ou pas les accords qu’ils ont négociés. […] Les pays qui choisiraient de ne pas conclure les APE peuvent avoir recours à d’autres régimes préférentiels aussi longtemps que leur niveau de développement correspond aux critères de ces régimes. »

Évidemment, la situation n’est pas aussi simple. Jusqu’ici, « les demandes excessives de l’Union européenne » ont

« affaibli les processus d’intégration économique régionale », ont déploré les chefs d’État des pays ACP (Afrique Caraïbes Pacifique) réunis en juin 2016. L’ultimatum du 1er octobre met de nouveau en grande difficulté les organisations régionales.

En Afrique de l’Ouest, dont font partie le Ghana et la Côte-d’Ivoire, il peut entraîner au moins quatre scénarios, tous déstabilisants pour la région.

Scénario 1 : Afin que les produits ivoiriens et ghanéens puissent continuer à entrer sans taxes en Europe, le Nigeria et la Gambie cèdent : l’APE régional est ratifié, les frontières des

Si vous commencez à penser que c’est du volapük flamboyant et qu’on cherche surement à nous en… choser, vous êtes sur la bonne voie.

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pays s’ouvrent, mettant leurs secteurs agricoles et industriels en danger et remettant, entre autres, en cause le Tarif extérieur commun (TEC) régional.

Scénario 2 : L’APE régional n’est pas ratifié et le Ghana et la Côte-d’Ivoire perdent leur libre accès au marché européen, sans que la région n’ait eu le temps de mettre en place un mécanisme pour les aider à s’adapter.

Scénario 3 : L’APE régional est ratifié sauf par le Nigeria et la Gambie, qui s’organisent pour contrer les importations européennes passant par les pays voisins. Le TEC est remis en question.

Scénario 4 : L’APE régional est abandonné, mais le Ghana et la Côte-d’Ivoire mettent en œuvre un APE intérimaire qu’ils ont signé en 2007 et 2008, pressés par la Commission et les lobbies industriels européens. Les autres pays doivent trouver des mesures pour protéger leurs marchés.

Aveuglement idéologique

Contre la Commission, les anti-APE n'auront vraisemblablement pas de soutien de la part des gouvernements européens. En France, le gouvernement a laissé récemment entendre à des ONG qu’il espérait une conclusion des APE début 2017, assurant que ces derniers étaient une bonne option. Tant pis, donc, pour les solutions de rechange proposées par des économistes, comme le Français Jacques Berthelot de l’organisation SOL, lesquelles permettraient pourtant d’éviter les conséquences désastreuses des APE en Afrique… mais aussi en Europe : la pauvreté qu’entraîneront ces accords sur le continent aura forcément des répercussions ailleurs, comme l’augmentation des migrations vers l’Europe.

Du côté du parlement européen, quelques députés tentent de tirer la sonnette d’alarme.

Parmi eux, la socialiste belge Marie Arena. Dans une tribune, elle a expliqué : « Les APE visent […] à mettre définitivement fin aux préférences commerciales unilatérales accordées par l’UE aux pays ACP depuis 1975 dans le cadre des conventions de Lomé. Certains prétendent aujourd’hui que ces préférences […] étaient une concession faite par l’UE aux pays ACP. […]

Soyons clairs : ces préférences n’ont été accordées par l’Europe que dans l’unique but de maintenir une relation exclusive avec ses anciennes colonies et de répondre aux besoins d’importations en matières premières à tarif préférentiel. » Elle rejoint ainsi l’analyse de Lala Hakuma Dadci, qui parle d’une « logique néocoloniale consistant à profiter du statut dominant de l’UE sur les plans économiques et politiques pour pousser les pays africains à prendre des décisions qui permettront d’assurer des débouchés aux entreprises européennes ».

Cependant, la majorité des eurodéputés reste favorable au libre-échange et ceux qui pourraient être sensibles aux arguments des opposants aux APE sont sous-informés :« Les APE, sujet technique et complexe, mobilisent moins les collègues et les opinions que le Tafta ou le Ceta [Comprehensive Economic and Trade Agreement – ndlr] », regrette Emmanuel Maurel.

Il ajoute : « Je ne crois pas qu’il y ait de la part de la Commission européenne une volonté de ruiner l’Afrique. Il y a plutôt un aveuglement idéologique : elle considère que le libre-échange est une bonne chose. Chez les négociateurs, c’est la routine, “business as usual” : ils négocient tous les accords de la même façon, ne se posent pas de questions sur les conséquences, ont tendance à plaquer nos schémas européens alors que les contextes africains n’ont absolument rien à voir. » Il espère qu’une « procédure d’objection » aux pratiques de la Commission européenne en matière d’actes délégués, déposée par son groupe social-démocrate, permettra

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de faire enfin la lumière sur les APE et leur contenu. Cette objection devrait être débattue au parlement européen lors de sa prochaine session plénière, en septembre.

Le feuilleton APE est donc loin d’être terminé. Pour Ndongo Sylla, il s’inscrit dans un cadre plus large, comme il l'a analysé dans une tribune : « Les APE, comme le Tafta et le Ceta, ne sont rien d’autre que des stratégies politiques pour renforcer encore plus la mainmise des multinationales sur les échanges commerciaux et financiers globaux. » À Mediapart, l'économiste précise : « Nous savons que, même si nous obtenons que l’APE Afrique de l'Ouest ne soit pas ratifié, la suite sera difficile, tant nos dirigeants sont convaincus par les thèses néolibérales. Mais la lutte continuera. »

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RDC

BIAC et la dépréciation monétaire3

La saga BIAC est révélatrice de plusieurs dysfonctionnements tragico-comiques du gouvernement de la RDC.

1/ D'abord l'ignorance ou la volonté de ne pas tenir compte des fondements du fonctionnement des systèmes financiers et bancaires en général et de celui de la RDC en particulier.

Les banques qui sont les principales institutions du système financier reçoivent des dépôts et accordent des crédits. Les crédits n'ont pas en général la même liquidité que les dépôts.

En RDC ce déséquilibre est accentué par des crédits faits à des organismes étatiques eux même fragilisés par un état mauvais payeur qui le manifeste notamment par une dette intérieure importante et des comportements fantaisistes en matière de gestion de la TVA.

Le système, même déséquilibré par des causes internes (état mauvais payeur) ou externes (baisse des cours et de l'activité économique), peut fonctionner par le maintien d'un climat de confiance dans les banques (dans le chef des déposants).

Toute personne sensée comprend que cette confiance est le mince fil qui assure une relative stabilité du système.

Rompez la confiance et

(a) tout le monde se précipite pour retirer ses dépôts et aucune banque ne peut y résister car toutes ont des opérations importantes avec le secteur public et

3 Une analyse pertinente (traduction de l'anglais) d'un responsable d'un important bureau international de consultants qui collabore avec les bailleurs multilatéraux (FMI WB BAD UE).

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(b) la rupture de confiance peut atteindre les autres banques et provoquer une crise générale qui provoquerait la banqueroute de nombreuses institutions financières du pays. avec des conséquences incalculables

2/ Une lutte féroce constante pour la concentration d'un pouvoir sans partage.

Si dans la presse on a parlé d'une guerre d'ego il faut préciser qu'il s'agit surtout de la volonté du gouvernement soumettre complètement la BCC, quel que soit le prix à payer (même la mise en péril du système financier et le taux de change).

Pendant le mandat de Jean-Claude Mutombo, celui ci avait joui d'une grande indépendance rendant compte directement à Joseph Kabila. Le Président de la République l'a toujours suivi dans ses propositions et c'est pendant cette période, grâce a une politique monétaire prudente que les bases d'un cadre macroéconomique stable et une croissance robuste ont été créées.

Le Premier Ministre Augustin Matata Ponyo Mapon ayant compris, lors de son mandat de ministre des finances que la BCC était une chasse gardée hors portée du gouvernement s'obstine à la soumettre pour dominer non seulement la chaîne de dépense mais tout le système financier. Dans sa tentative de soumettre la BCC, le PM a choisi de détruire une banque, avec le risque de déstabilisation de l'ensemble du système financier de la RDC qui amènera un nouvelle mise sous tutelle du FMI.

3) L'ignorance des principes de base de la formation du taux de change: ce sont évidemment pas les quelques dizaines de millions de soutien aux banques qui sont à la base de la dépréciation du taux de change.

C'est d'abord la confiance des opérateurs et des déposants dans les banques et dans l'évolution économique et politique. La rupture de confiance créée volontairement par le gouvernement par sa manière de gérer le dossier BIAC a entraîné non seulement une perte de confiance dans la BIAC mais une méfiance vis à vis du système bancaire et surtout vis à vis d'un gouvernement qui, avec sa gestion fantaisiste de la TVA, et ses théories de dédollarisation qui pourraient mener vers un contrôle des changes, vient de démontrer qu'il est capable de tout et surtout du pire.

Parmi les conséquences d'une diminution de confiance on assiste à des retraits mais également à la mise en sécurité des dollars détenus (souvent à l'étranger) ce qui crée une rareté sur le marché et la conversion en dollars de certains montants détenus en Francs ce qui crée une demande supplémentaire de dollars.

Résultat: dépréciation du Franc.

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L’indécollable Edem Kodjo

La rencontre entre la délégation du Groupe de soutien à la facilitation du dialogue national et le comité des sages du Rassemblement

le 9 juillet 2016 à Bruxelles n’a jamais formellement évoqué la question du départ du facilitateur contrairement aux affirmations des Tshisekedistes. Les deux communiqués du Groupe de soutien et du Rassemblement l’attestent

Le Rassemblement a beau récuser le facilitateur du dialogue national inclusif, tout semble indiquer qu’Edem Kodjo reste en place. Il y en a des signes, qui semblent évidents: la confiance renouvelée de la Communauté internationale, le désaccord de la classe politique sur cette question et les récents propos du facilitateur, confirmant son maintien.

A l’origine: la déconcertante maladresse dont a fait preuve Tshisekedi. Coup sur coup, il s’est écarté de la feuille de route de l’UDPS, il a réitéré son soutien au dialogue à la faveur du discours d’ouverture du conclave de Genval avant d’aller à l’extrême, à la clôture, en posant une série de préalables. Et depuis, le président de l’UDPS et du Rassemblement a introduit une variation qui peut apparaître comme une séquence irréaliste: la récusation du Facilitateur Kodjo (photo).

Les Genvalistes ont rappelé cette position jeudi 11 août à l’issue de l’entretien avec les évêques membres de la CENCO, venus à la rescousse.

Bien avant la rencontre avec les évêques catholiques, une délégation du Groupe de soutien à la facilitation du dialogue national a rencontré les dirigeants du Rassemblement le 9 juillet 2016 à Bruxelles. Une cacophonie passée inaperçue a sanctionné ces travaux. Nous en voulons pour preuves les communiqués contradictoires du Groupe de soutien et du Rassemblement en rapport avec cette réunion du 9 juillet 2016 dans la capitale belge alors que les Tshisekedistes ont affirmé avoir posé formellement la question du départ de Kodjo.

Le communiqué de presse du Groupe de soutien daté du 10 juillet 2016 affirme:

«L’entretien a porté sur les conditions à créer pour le lancement du dialogue national et a confirmé l’attachement à la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies et au respect de la Constitution dans la recherche d’une solution».

Puis: «Les représentants de l’Opposition ont exprimé leur soutien au dialogue facilité par l’Union Africaine, avec l’appui du Groupe de soutien, tout en insistant sur la mise en place de mesures d’équité, de sécurité et d’apaisement, telles que la libération de prisonniers politiques. La délégation du groupe de soutien s’est engagée à œuvrer dans ce sens. La discussion a aussi porté sur le rôle du groupe de soutien que le comité des sages a souhaité voir activement impliqué dans la facilitation. Les deux parties ont convenu de la nécessité du lancement du dialogue dans les meilleurs délais dès la fin du mois de juillet».

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Pour sa part, le communiqué du Rassemblement signé de la main de Tshisekedi rapporte à son point 4: «Au cours de cette rencontre, un certain nombre d’engagements avaient été pris entre le Rassemblement et les membres de la délégation susmentionnée, notamment: la transformation du groupe de soutien en groupe de facilitation; l’inopportunité, à ce stade, d’un comité préparatoire, le groupe de facilitation devant jouer le rôle de ce comité préparatoire en rapprochant les deux parties prenantes pour connaitre leurs cahiers de charges afin de fixer un ordre du jour; la décrispation de la situation politique par la libération des prisonniers d’opinion et détenus politiques, la cessation des poursuites judiciaires arbitraires dirigées contre les leaders de l’Opposition ainsi que l’arrêt des dédoublements des partis politiques; le début des travaux des pourparlers étant à fixer lors d’une réunion d’évaluation entre les deux délégations, après le 31 juillet, date du meeting du Rassemblement».

Deux positions diamétralement opposées. On note, d’une part, que le groupe de soutien parle du «lancement du dialogue dans les meilleurs délais dès la fin du mois de juillet». Mais, d’autre part, le texte de Tshisekedi indique «le début des travaux des pourparlers étant à fixer lors d’une réunion d’évaluation entre les deux délégations, après le 31 juillet, date du meeting du Rassemblement».

On note aussi que nulle part les deux communiqués ne parlent du cas Kodjo ou de sa récusation par le Rassemblement. Et il est donc probable que le rapport du groupe de soutien transmis à la Communauté internationale reflète cette réalité : que la réunion du 9 juillet à Bruxelles n’a jamais débattu du sort du facilitateur.

Tout ce qui est dit du « dialogue » renvoie à la partie de bras de fer engagée entre deux conceptions du « dialogue». JKK a fait étalage de sa volonté de suivre le processus programmé par la CENI, et l’opposition « conclaviste » de son soutien à Tshisekedi. Le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, désormais renforcée d’une bonne partie de l’Opposition. L’UDPS persiste dans son attitude habituelle : répondre « Oui, Mais… » et développer le « mais » en une suite successive de revendications.

Ce que la MP veut par-dessus tout c'est un Dialogue National similaire aux Concertations Nationales, un forum sévèrement surveillé, formaté à l’avance et dont les résolutions seront transmises au « Chef de l'Etat » qui a son tour les transmettra aux institutions nationales pour analyse, observation et exécution éventuelle. Dans ce cas, l'UDPS ne voit pas pourquoi elle participerait à un tel forum inutile.

L'UDPS veut obtenir la garantie que les Résolutions du Dialogue National seront impératives et opposables à tous et désire avoir, quant à la liberté des débats et la sécurité des participants, des garanties internationales. Dans un premier temps, il s’agissait d’en confier toute l’organisation à la MONUSCO et peut-être même de se réunir à l’étranger. Plus récemment, il s’agit d’un « encadrement » par une brochette d’organisations qui devrait comprendre l’ONU, l’UE, l’UA, l’OIF et les USA.

En caricaturant à peine les choses, on pourrait dire que la MP a pour idéal une sorte de

« Congrès du PPRD et alliés + quelques invités », axé sur la perpétuation du régime actuel, et que l’UDPS verrait volontiers une sorte de Tribunal de la Communauté Internationale se charger enfin de « régler le contentieux électoral de 2011 », c’est-à-dire, dans l’imaginaire udepsien , de proclamer Tshisekedi président.

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Il est clair que le tour de passe-passe qui a substitué Edem Kodjo, envoyé de l’UA, à une brochette d’organisations qui devait comprendre l’ONU, l’UE, l’UA, l’OIF et les USA, n’a pas plu à Tshisekedi. L’UA, qui s’est « déballonnée » de façon peu glorieuse, devant Nkurunziza, ne peut apporter aucune garantie que les Résolutions du Dialogue National seront impératives et opposables à tous, ni quant à la liberté des débats et la sécurité des participants.

Sur ce point, l’UDPS en avait déjà rabattu beaucoup par rapport à ses propositions de départ : un lieu de réunion situé hors de la RDC, et l’organisation par la Monusco (à une époque où celle-ci était entre les mains fermes de Martin Köbler). Il n’en est resté que l’acceptation d’une sorte de « facilitation internationale collective », désignée comme « la transformation du groupe de soutien en groupe de facilitation ».Y figurent en effet l'Union africaine (UA), les Nations unies, l'Union européenne (UE), l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la Conférence internationale de la Région des grands lacs (CIRGL) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Cette « facilitation internationale collective », à laquelle l’UDPS ne désespérait sans doute pas de voir adjoindre les Etats-Unis, a sans doute pu lui paraître une avancée suffisante pour ne pas trop insister sur l’éviction d’Edem Kodjo, voir même pour tolérer provisoirement sa présence au sein du « collectif ».

Nous disons « provisoirement » parce que, le 9 juillet, lorsque les documents contradictoires furent rédigés, on pouvait encore croire que des changements importants pourraient venir du XXVII° Sommet de l’UA, qui devait s’ouvrir le 17 juillet à Kigali. En effet, ce Sommet aurait dû donner un successeur à Nkosazana Dlamini-Zuma. CV’est en effet à elle que l’on doit la nomination d’Edem Kodjo, alors que l’UA n’aurait pas été en peine pour trouver des candidats plus indiscutables et plus prestigieux. Elle aurait pu, par exemple, désigner comme « facilitateur » un ex-président africain ayant « rendu son tablier » sans problème, comme Thabo Mbeki, Jakaya Kikwete ou Goodluck Jonathan.

Nkosazana Dlamini-Zuma, en choisissant le Togolais, montrait un peu trop que son principal souci de l’heure était la future réélection de son ex-époux, qui s’annonce difficile mais lui est nécessaire pour continuer à bénéficier de l’impunité. Si un nouveau Président de la Commission de l’UA avait eu lieu à la date prévue, celui-ci aurait pu faire à peu de frais un geste significatif pour se démarquer d’une « ligne Zuma » trop favorable aux « présidents perpétuels », en remerciant Edem Kodjo.

Mais ce n’est pas ce qui s’est passé.

Un autre point d’incompréhension: si le Rassemblement se présente ou entend se présenter comme seule et unique force de l’Opposition, le facilitateur, le groupe de soutien, la Communauté internationale et la Majorité présidentielle ne l’entendent pas de cette oreille et tiennent bien compte de l’existence de deux, trois, quatre voire cinq courants de l’Opposition, qu’ils veulent associer au dialogue voulu inclusif.

Dès lors, d’aucuns en déduisent que, sauf un coup de pouce de la rue, Tshisekedi a peut- être perdu une bataille, par la faute de son intransigeance et de l’inefficacité de la stratégie du Rassemblement. Celle-ci était entièrement basée sur le reniement de Kodjo dont le principal effet est de figer les positions et de gripper la machine alors que la Communauté internationale, d’autres courants de l’Opposition, notamment l’UNC de Vital Kamerhe, et la Majorité présidentielle croient encore au facilitateur, le seul représentant de la Communauté internationale au dialogue attendu, seule autorité en la matière.

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Mais il demeure évident que le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, désormais renforcée d’une bonne partie de l’Opposition. L’hypothèse, avancée par certains, d’un « Dialogue sans l’UDPS et sans le G7 », même si l’on réussissait à y attirer Vital Kamerhe, rééditerait la contreperformance des

« Concertations nationales » : une sorte de « Congrès du PPRD et alliés + quelques invités », axé sur la perpétuation du régime actuel !

Reçu le 10 août par l’abbé Léonard Santedi, le facilitateur togolais a demandé l’implication de l’Eglise catholique pour convaincre les parties qui hésitent encore à prendre part à ce forum. Kodjo a aussi rencontré mardi 9 août le nonce apostolique en RDC, Mgr Luis Mariano. Ce dernier lui a apporté son soutien et l’a exhorté à persévérer dans cette initiative pour la tenue du dialogue.

Autant dire que, même maintenu dans ses fonctions, le « complicateur » ne sait plus trop à quel saint se vouer.

La réunion du groupe de soutien au facilitateur de l'Union africaine pour le dialogue politique en République Démocratique du Congo et les membres du G7 le 5/08/2016 à Kinshasa.

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Justice Internationale (TPIY – Serbie)

Le tribunal pénal international pour la Yougoslavie (TPIY) innocente Slobodan Milosevic de crimes guerre

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Cette décision vient 10 ans après que Milosevic ait été assassiné dans la prison du TPIY. Il a été empoisonné. Le TPIY est

complice de sa mort.

Les juges éminents sont non seulement responsables de la mort de Slobodan Milosevic, ils sont responsables d’avoir « légalisé » une invasion «illégale d’un pays souverain ainsi que d’avoir couvert

les crimes les plus odieux commis par l’US-OTAN contre l’ancienne République de Yougoslavie.

Au début de la défense de Milosevic, le TPIY lui a refusé le droit fondamental du droit d’autodéfense et a désigné deux faux amicus curiae britanniques. Ces derniers ont été désignés sans le

consentement de l’accusé.

On a aussi refusé à Milosevic un traitement médical pendant sa détention.

Michel Chossudovsky, Global Research Editor, August 3, 2016

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Le Palais de la Paix à La Haye (Pays-Bas) où siège la Cour internationale de justice

Le Tribunal pénal international pour l’ex- Yougoslavie (TPIY) à La Haye a établi que le Président serbe Slobodan Milosevic défunt n’était pas responsable des crimes de guerre commis pendant la guerre bosniaque de 1992-95.

4La source originale de cet article est © Inserbia, Inserbia, 2016. Traduit de http://www.globalresearch.ca/TPIY- exonerates-slobodan-milosevic-for-war-crimes/5539237

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Dans un jugement stupéfiant, la Chambre du procès qui avait reconnu coupable l’ancien Président serbo-bosniaque Radovan Karadzic pour crimes de guerre et l’avait condamné à 40 ans de prison, a conclu unanimement que Slobodan Milosevic ne faisait pas partie d’une

« entreprise criminelle commune » pour faire de victimes des Musulmans et des Croates pendant la guerre bosniaque.

Le jugement de Karadzic du 24 mars déclare que « la Chambre n’est pas convaincue qu’il y avait des preuves suffisantes présentées dans ce cas pour estimer que Slobodan Milosevic était d’accord avec le plan commun » de retirer de manière permanente les Bosniaques musulmans et les Bosniaques croates du territoire serbo- bosniaque revendiqué.

La Chambre du procès de Karadzic a trouvé que « la relation entre Milosevic et l’Accusé s’était détériorée au début de 1992 ; en 1994, ils n’étaient plus d’accord sur le genre d’actions à entreprendre. De plus, commençant aussi tôt que mars 1992, il y avait une discorde apparente entre l’Accusé et Milosevic dans des rencontres avec des représentants internationaux, pendant lesquelles Milosevic et d’autres dirigeants serbes ont critiqué ouvertement les dirigeants serbo- bosniaques de commettre des « crimes contre l’humanité » et « de l’épuration ethnique » et la guerre pour leurs propres objectifs. »

Les juges ont noté que Slobodan Milosevic et Radovan Karadzic étaient tous les deux en faveur de la préservation de la Yougoslavie et que Milosevic était initialement d’un grand soutien mais que leurs manières de voir ont divergé au cours du temps. Le jugement déclare que « de 1990 et jusqu’à la mi-1991, l’objectif politique de l’Accusé et de la direction serbo- bosniaque était de préserver la Yougoslavie et d’empêcher la séparation ou l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine (BiH), qui résulterait en une séparation des Serbes bosniaques de la Serbie ; la Chambre note que Slobodan Milosevic a adhéré à cet objectif et s’est exprimé contre l’indépendance du BiH. »

La Chambre a estimé que « la déclaration de souveraineté par l’assemblée du SRBiH (la Republika Srpska de Bosnie Herzégovine) en l’absence de délégués serbo-bosniaques le 15 octobre 1991, avait aggravé la situation, » mais que Milosevic n’était pas intégré dans l’installation de la Republika Srpska en réponse. Le jugement dit que « Slobodan Milosevic essayait d’adopter une approche plus prudente ».

Le jugement déclare que dans des communications interceptées avec Radovan Karadzic,

« Milosevic posait la question s’il était sage d’utiliser « un acte illégitime en réponse à un autre acte illégitime » et posait la question de la légitimité de former une Assemblée serbo- bosniaque ».

Les juges ont trouvé aussi que « Slobodan Milosevic avait exprimé ses réserves sur comment une Assemblée serbo-bosniaque pouvait exclure les Musulmans qui étaient « pour la Yougoslavie ». »

Le jugement note que dans des rencontres avec des autorités serbes et serbo-bosniaques

« Slobodan Milosevic avait déclaré que « tous les membres d’autres nations et ethnicités devaient être protégés » et que « l’intérêt national des Serbes n’était pas la discrimination ». » Aussi que « Milosevic avait déclaré, en outre, que le crime devait être résolument combattu. »

La Chambre du procès note que « dans des rencontres privées, Milosevic était très en colère contre la direction serbo-bosniaque pour rejeter le Plan Vance-Owen et il avait maudit l’Accusé. » Elle a trouvé aussi que « Milosevic avait essayé de raisonner les Serbo-bosniaques,

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disant qu’il comprenait leurs préoccupations, mais qu’il était le plus important de mettre fin à la guerre. »

Le jugement déclare que Milosevic s’est aussi demandé « si le monde accepterait que les Serbo-bosniaques qui représentaient seulement un tiers de

la population de la BiH reçoivent plus de 50% du territoire et qu’il encourageait un accord politique. »

A une rencontre du conseil suprême de la défense le jugement dit que « Milosevic a dit au leadership serbo- bosniaque qu’ils n’étaient pas attitré à avoir plus de la moitié du territoire en BiH, déclarant que : « Il n’y a pas de raison que plus que cela, pourrait nous appartenir ! Parce que nous représentons un tiers de la population. (…) Nous n’avons aucun titre au-delà de la moitié du territoire – vous ne pouvez pas arracher quelque chose qui appartient à quelqu’un d’autre ! (…) Comment pouvez-vous imaginer que deux tiers de la population soient entassé dans 30% du territoire, alors que 50% est trop petit pour vous ! Est-ce humain, est-ce juste ?! »

Dans d’autres rencontres avec des autorités serbes et serbo-bosniaques, le jugement note que Milosevic « a déclaré que la guerre devait se terminer et que la plus grande gaffe des Serbo-bosniaques était de vouloir une défaite complète des Bosniaques musulmans. »

A cause du désaccord entre Milosevic et les Serbo-bosniaques, les juges notent que « la FRY a réduit son soutien pour la RS et a encouragé les Serbo-bosniaques à accepter des propositions de paix. »

Le tribunal juge que Slobodan Milosevic ne faisait pas partie de l’entreprise criminelle commune, et qu’au contraire il « condamnait l’épuration ethnique », ce qui est d’une signification énorme parce qu’il a été blâmé pour tous les bains de sang en Bosnie et que de dures sanctions économiques avaient été imposées à la Serbie comme résultat. Accuser à tort Milosevic est comparable avec l’invasion de l’Irak, pour constater alors seulement qu’après tout, il n’y avait pas d’armes de destruction massive.

Slobodan Milosevic a été diffamé par tous les journalistes de toute la presse occidentale et virtuellement par chaque politicien dans chaque pays de l’OTAN. Ils l’appelaient « le Boucher des Balkans ». Ils l’ont comparé à Hitler et l’ont accusé de génocide. Ils l’ont diabolisé et l’ont décrit comme un monstre avide de sang et ils ont utilisé cette image fausse pour justifier non seulement des sanctions économiques contre la Serbie, mais aussi, en 1999 le bombardement par l’OTAN de la Serbie et la guerre du Kosovo.

Slobodan Milosevic a dû passer les cinq dernières années de vie en prison se défendant lui-même et la Serbie d’allégations fausses de crimes de guerre au sujet d’une guerre dont ils admettent maintenant qu’il avait essayé de stopper. Les accusations les plus sérieuses auxquelles Milosevic a été confronté, y compris l’accusation de génocide, étaient toutes en rapport avec la Bosnie. Maintenant, 10 ans après sa mort, le TPIY admet qu’il n’était pas coupable du tout.

Le TPIY n’a rien fait pour faire connaître le fait qu’il avait disculpé Milosevic d’une implication dans l’entreprise criminel commune. Il a silencieusement enterré cette découverte

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dans 1.303 pages perdues parmi les 2.590 pages du verdict de Karadzic, sachant parfaitement bien que la plupart des gens ne se soucierait probablement jamais de le lire.

Le juge présidant le procès de Radovan Karadzic, O-Gon Kwon de Corée du Sud, était aussi un des juges dans le procès de Slobodan Milosevic. La disculpation de Milosevic par la Chambre du procès de Karadzic pourrait être une indication de la manière dont la Chambre de Milosevic aurait finalement jugé, au moins concernant les accusations en Bosnie, si Milosevic avait vécu pour voir la conclusion de son propre procès.

Il vaut la peine de rappeler que Slobodan Milosevic est mort dans des circonstances très suspectes. Il est mort d’une attaque cardiaque juste deux semaines après que le Tribunal ait refusé sa requête d’aller en Russie pour une intervention chirurgicale cardiaque. Il a été trouvé mort dans sa cellule moins de 72 heures après que son avocat ait délivré une lettre au ministère des Affaires étrangères russe dans laquelle il disait qu’il craignait qu’on ne l’empoisonnât.

Le rapport officiel du Tribunal de l’enquête sur sa mort a confirmé que, « de la Rifampicine avait été trouvé dans un échantillon de sang prélevé chez Mr. Milosevic, le 12 janvier 2006. » Et qu’on n’avait pas communiqué à Mr ; Milosevic les résultats jusqu’au 3 mars 2006 « à cause de la position juridique difficile dans laquelle se trouvait lui-même le Dr. Falke (l’employé médical en chef du Tribunal) en vertu des dispositions légales hollandaises concernant la confidentialité médicale. » La présence de Rifampicine (un médicament non prescrit) dans le sang de Milosevic aurait neutralisé la médication pour tension sanguine élevée qu’il prenait et a augmenté le risque d’une attaque qui finalement l’a tué. Le fait, pour le Tribunal, d’admettre qu’il était au courant depuis des mois au sujet de la Rifampicine, mais n’avait pas communiqué à Milosevic les résultats de son propre test sanguin jusque quelques jours avant sa mort, à cause des « dispositions légales hollandaises concernant la confidentialité médicale » est une excuse incroyablement boiteuse et peu sincère. Il n’y a pas de dispositions dans le droit hollandais qui interdisent à un docteur de communiquer à un patient les résultats d’un test de son propre sang - ce serait idiot. Au contraire, dissimuler une telle information à un patient pourrait être vu comme une faute professionnelle.

Tout cela donne naissance et substance à un soupçon que des groupes d’intérêts géopolitiques puissants verraient plutôt mourir Milosevic avant la fin de son procès que de le voir acquitté et de voir leurs mensonges épouvantables révélés. Des câbles du Département d’Etat US fuis vers WikiLeaks confirment que le Tribunal a discuté de la condition médicale de Milosevic et de ses dossiers médicaux avec le personnel d’ambassade US à La Haye sans son consentement. Ils ne se souciaient clairement pas des lois de confidentialité médicales quand ils déballaient tout son dossier médical à l’ambassade américaine.

C’est un résultat insatisfaisant que Milosevic ait été disculpé en silence des crimes les plus graves dont il a été accusé pendant quelques 10 ans après sa mort. Au minimum, une compensation financière devrait maintenant être payée à sa veuve et ses enfants, et des réparations devraient être payées à la Serbie par les gouvernements occidentaux qui ont cherché à punir la Serbie afin de « responsabiliser » Milosevic pour des crimes dont leur propre Tribunal admet maintenant qu’il n’était pas responsable, et qu’il essayait en réalité d’arrêter.

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Commentaire de « Dialogue »

Slobodan Milosevic prend ainsi place dans la longue galerie des hommes dont le destin semble être de nous rappeler par leur trépas que la politique n’est en rien une occupation qui vous garantit de mourir de mort naturelle, ni dans votre lit… Pour comprendre pleinement le sort de Milosevic, il faut toutefois le situer dans le contexte global des années ‘80 /’90 et de ce que l’on a appelé la « Chute du Communisme ».

A cette époque, l’Impérialisme, vainqueur de la « Guerre froide » et qui n’avait pas le triomphe modeste, souhaitait pousser sa victoire jusqu’au bout, c’est-à-dire qu’il ne se contenterait pas de changements de régimes, mais que, dorénavant, on ne parlerait plus des régimes socialistes du passé que comme des entreprises criminelles. On ne parle pratiquement jamais des exploits de Torquemada ou du massacre de la Sai nt Barthélémy comme des « crimes du catholicisme », de l’extermination des Amérindiens ou du génocide des Herero et des Nama de Namibie comme des « crimes de l’impérialisme », les crimes de Léopold II lui appartiennent en propre et ne sont jamais attribués au colonialisme, et l’on semble ignorer jusqu’à la possibilité qu’il puisse y avoir des « crimes du capitalisme ».

Les vainqueurs de la Guerre froide semblaient n’avoir qu’un seul regret : ne pas être en mesure d’organiser un « procès de Nuremberg » pour liquider tous ces « criminels communistes ». Mais, à tout le moins, on voulait aller jusqu’à l’élimination des dirigeants du passé « rouge » des états d’Europe orientale, voire de ces états eux-mêmes. Bien sûr, on aurait désapprouvé des « purges » et des lynchages, mais on se serait montré compréhensif…

L’élimination de Ceaucescu, ce n’avait pas été du travail bien propre, mais au moins c’était efficace et il l’avait bien cherché…

Sur le plan territorial, on reste assez perplexe car, bien plus que l’effacement de l’œuvre de Staline, on a assisté à l’effacement de tout un pan d’histoire de l’Europe orientale qui était bien plus ancien que l’URSS. Séparer la Russie de l’Ukraine et de la Belarus revenait à effacer des faits non seulement antérieurs à Staline, mais largement plus anciens que l’Empire des Tsars. Et le fantôme de la Grande Catherine doit toujours se demander pourquoi l'on oublie si facilement que c’est elle, et non les Soviets, qui a annexé la Crimée.

Pour la Yougoslavie, c’est également croquignolet, car durant tout le XIX° siècle on a craint l’explosion de la « poudrière des Balkans », qui a effectivement causé l’explosion de 1914 et l’on a considéré l’unification de ces remuants « Slaves du Sud » dans l’état yougoslave, résultant non du communisme, mais de la politique expansionniste des rois de Serbie, comme un élément stabilisateur très bienvenu pour la paix de cette région « explosive ».

Cet état était certes un curieux conglomérat de nationalités, de langues et de religions (Tito disait que « La Yougoslavie a six Républiques, cinq nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul parti. ») qui passa longtemps pour n’être tenu ensemble (bien entendu « d’une main de fer » puisqu’il s’agissait d’un « rouge ») par le Maréchal Tito.

Si cette assertion avait été vraie, le pays aurait disparu à sa mort, survenue en 1980. Or, la crise qui mettra un terme à son existence n’éclata que dix ans plus tard.

En 1990, les premières élections libres et pluralistes se déroulent en Bosnie- Herzégovine, en Macédoine, en Serbie, en Slovénie et en Croatie suivant en cela le mouvement engagé en Europe de l’Est un an auparavant. Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Slovénie et Croatie élisent des présidents favorables au pluralisme et indépendantistes. En Serbie, où le

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Parti radical serbe de Vojislav Šešelj est minoritaire et au Monténégro, le parti communiste conserve le pouvoir.

C’est là que résidait le « péché impardonnable » de Milosevic. Aux yeux de l’Impérialisme, vainqueur de la « Guerre froide », la seule attitude admissible de la part des dirigeants vaincus était de faire pénitence sous le sac et la cendre et de verser d’amères larmes de contrition. Ne pas avoir honte de son passé « rouge », garder la tête haute et avoir, en plus, le culot de gagner des élections, c’était plus, bien plus que ne pouvait en supporter l’arrogance des vainqueurs. On le paye donc de sa vie.

Une question reste ouverte, qui intéresse tout le monde, pas seulement les Serbes ou les Slaves du Sud. Le TPIY a-t-il, dans son ensemble, été autre chose qu’une sinistre farce ?

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