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31/08/13/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

La prise de Kibati, et plus précisément du fameux site des « Trois Antennes », au Nord- Kivu par les Fardc se trouve être la plus grande nouvelle du jour. Les informations concernant les concertations nationales et la fibre optique sont également exploitées par les journaux parus ce matin à Kinshasa.

Est

Le Potentiel écrit « Kibati : les Fardc délogent le M23 de leur forteresse de Trois antennes ».

La colline de « Trois antennes » est tombée entre les mains des FARDC après des violents combats à l’arme lourde qui les ont opposées au M23, indiquent des sources concordantes à Kibati, note ce journal. Les rebelles ont décroché après plusieurs heures de résistance, ajoute-t-il.

Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, indique que les FARDC appuyées par l’artillerie de la brigade d’intervention de la Monusco ont mis en déroute les rebelles qui ont pris la direction de Rumangabo. D’autres se seraient retranchés à Tchanzu sur les collines surplombant la cité frontalière de Bunagana, à l’Ouest de Kibati.

La Prospérité titre « Le Rwanda refuse des sanctions contre le M23 ! ».

Depuis les révélations faites par plusieurs rapports d’experts de l’Onu, sur l’appui avéré du Rwanda aux rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), Kigali n’arrête pas de faire la tête de mule. Et, décidément, il n’a plus besoin de se voiler la face, pour montrer son inconditionnel soutien à sa créature.

La semaine dernière, précisément le mercredi 28 août, dit-elle, ce pays a bloqué une initiative franco-allemande visant à sanctionner deux des responsables du M23. Il s’agit du Porte-parole militaire, le Colonel Vianney Kazarama et le Commandant Erick Mboneza qui, selon l’Onu, avaient commis des crimes qui les exposent à des sanctions.

Pour prendre l’option de ces condamnations, le Conseil de sécurité de l’Onu s’est notamment, appuyé sur un de ses rapports qui affirmait que le Commandant Mboneza et un autre Officier du M23, le Colonel Kaina, ont été vus en compagnie d’officiers rwandais entre mars et mai 2013.

Concertations

Selon La Prospérité, « 4 septembre : Tshisekedi n'organise aucune manifestation à Kinshasa ! ».

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) n’a convoqué aucune mobilisation de la population le 4 septembre prochain, jour de l’ouverture des travaux des

Concertations nationales. C’est une mise au point signée par Augustin Kabuya, Secrétaire National Adjoint du parti, Département de la Communication et Information.

Africatime titre « Per diem de 4.000 USD pour chaque membre du Groupe de contact » Les Concertateurs sortiront du Palais du peuple avec un portefeuille bien garni. Rien que pour les six jours des travaux du Comité préparatoire dit Groupe de contact, les 34 délégués de la majorité, opposition et société civile ont touché chacun 4.000 dollars de per diem. Ils avaient exigé de se faire payer en dollar et leur caprice a été satisfait contre l’avis du Premier ministre Augustin Matata Ponyo engagé dans la campagne contre la dédollarisation. Quatre mille dollars pour une prestation hebdomadaire, soit une moyenne de près de 700 dollars/jour. Nulle part ailleurs, dans aucun secteur d’activités de la vie nationale, un Congolais n’a droit à une pareille rétribution.

Comparer à la solde dans la Police ou l’armée ou encore la Fonction publique, elle représente une rémunération de près d’une décennie pour le dernier salarié qui touche mensuellement 50.000 FC, soit l’équivalent de 55 dollars contre 100 dollars pour un Colonel comme un directeur de l’administration publique.

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José Makila Sumanda et autre Jean-Pierre Lisanga Bonganga parmi les opposants braillards si prompts à redire sur le train de vie des institutions ont empoché la cagnotte sans penser au petit peuple qu’ils défendent tant.

Même attitude du côté des acteurs de la société civile au premier rang desquels les activistes des droits de l’homme devenus subitement indifférent au faible pouvoir d’achat du peuple. Ils en avaient fait une fixation pendant les travaux du Comité préparatoire, focalisant les discussions des couloirs sur ce qu’ils attendaient de la caisse. Ils en demandent encore, si pas autant pour les assises des Concertations nationales proprement dites dont le budget global initial serait fixé à 20 millions de dollars pour un million de dollars/jour, selon des sources officielles.

Des sources proches du Secrétariat technique parlent, elles, de 5 millions de dollars pour per diem de à 100 dollars/jour et 250 dollars/jour pour les “invités” du Président de la République. A 500 ou 100 dollars/jour, la barre est haut placée par rapport au Dialogue inter-congolais où les participants avaient droit à 25 dollars de collation journalière ou encore à la Conférence nationale pro-démocratie qui avait gratifié chaque conférencier d’une modique collation fixée à 20 dollars par jour.

Pour payer 4.000 dollars à chaque membre du Comité préparatoire, c’est dire que celui qui a pris la décision de payer a un autre calcul dans la tête. Il attend inévitablement un conditionnement moral de la part de ceux qui ont perçu, quitte à préparer les autres à une bonne disposition d’esprit pour la suite.

(L’opération de « grand rachat des conscience » est donc lancée. On en connaît le but final faire que les « concertations » tournent à la légitimation d’un gouvernement imposé par un coup d’Etat.

Il faut rappeler que les élections du 28/11/11 ont été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. NdlR)

Fibre optique

Forum des As annonce que « Kin-Kiey passe à la vitesse supérieure »

Patron de Nouvelles technologies de l’information et de la communication en RDC, Tryphon Kin-Kiey Mulumba est passé à la vitesse de croisière dans l’exploitation commerciale de la fibre optique.

« J’ai été suffisamment gentil avec vous », indiquait-il aux opérateurs de GSM en RD Congo il y a quelques jours. Ce qui sous-entendait qu’après une période de grâce, il avait décidé de passer à la vitesse supérieure. Raison pour laquelle, le rendez-vous manqué de la semaine dernière a été rattrapé hier jeudi 29 août 2013. Après Vodacom, Airtel a signé le protocole d’accord sur la fibre optique, hier jeudi 29 août 2013, avec la Société commerciale des postes et télécommunications (SCPT). Ce qui démontre l’engagement du ministre des PT-NTIC à réussir l’exploitation commerciale de la fibre optique après le lancement de la connexion internationale le 08 juillet 2013 à la station d’atterrage de Muanda. Avec Airtel et Vodacom, c’est plus de 15 millions de clients qui basculent ainsi

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dans le haut débit. Ce qui tend à démontrer que l’exploitation commerciale de la fibre optique est désormais une réalité et que le ministre Tryphon Kin-Kiey Mulumba gagne son pari, celui de renflouer les caisses du Trésor public. Surtout lorsqu’on sait que Standard télécom était déjà sur la fibre optique, tout comme Global, avant qu’une entreprise publique, Ogefrem en l’occurrence, a signé récemment avec la SCPT. Et la série est loin de s’arrêter parce que le ministre Kin-Kiey Mulumba s’est personnellement impliqué dans la bonne fin des négociations C’est de la sorte qu’on annonce, dans les prochains jours, d’autres signatures avec Orange et Microcom. Tout va donc pour le mieux dans le secteur de la fibre optique. Lorsqu’on ajoute à ce tableau le fait que de grandes administrations et des banques mordent aussi à l’hameçon de la fibre optique, la boucle est désormais bouclée.

Un accord pour la location des capacités de la fibre optique, voilà qui résume la signature intervenue, hier jeudi 29 août 2013 au cabinet du ministre des PT-NTIC, entre la SCPT et l’entreprise des télécommunications Airtel. Le Ministre Kin-Kiey s’est félicité de la signature du protocole, indiquant que c’était un grand jour pour la fibre, pour la SCPT ainsi que pour Airtel, les deux entreprises qui venaient de conclure une semaine de longues et laborieuses négociations commerciales.

Ce protocole d’accord a été signé sous l’égide du Pr Tryphon Kin-Kiey Mulumba.

«L’essentiel, a déclaré le ministre, c’est que les deux sociétés ont fini par se rapprocher, lançant ainsi un signal positif et concret en direction du marché des télécommunications, mais aussi et surtout des clients d’Airtel-Congo qui vont désormais avoir droit au haut débit ». Il a ajouté qu’avec Vodacom et maintenant Airtel, ce sont deux géants des télécommunications en RDC offriront du haut débit à leurs clients grâce à la fibre optique.

Le patron des PT-NTIC a également indiqué que le processus de location des capacités va s’accélérer dans les prochains jours avec les signatures très attendues de la société Orange, l’autre géant du GSM, ainsi que de MICROCOM, le major du service internet, dont les négociations avec la SCPT sont très avancées. Ces sociétés s’ajoutent à celles opérant déjà sur la fibre, à l’instar de Standard Telecom, Global et Ogefrem.

Pour sa part, l’Administrateur directeur général adjoint de la SCPT, qui a signé le protocole d’accord au nom de son entreprise, a loué l’implication personnelle du ministre Kin-Kiey dans l’accélération des négociations auxquelles il a donné un coup de pouce déterminant. D’où, le résultat enregistré à ce jour.

Le Représentant d’Airtel-Congo a abondé dans le même sens, remerciant le patron des PT-NTIC pour avoir personnellement supervisé le processus des négociations et la SCPT pour avoir tout mis en œuvre pour le rapprochement des positions des deux sociétés. Il a souhaité, après la signature, des rencontres entre techniciens dans les meilleurs délais.

Après l’inauguration de la station d’atterrage de Muanda le 8 juillet dernier et le lancement de la connexion internationale au câble sous-marin du Consortium Wacs, il ne restait qu’à passer à l’exploitation commerciale pour que les Congolais apprennent à vivre avec le haut débit de la fibre optique.

«Toutes ces signatures qui vont se poursuivre en cascades sont la preuve que le Gouvernement de la République est pleinement engagé dans le processus d’intégration de la RDC à la société de l’information ainsi que dans son projet d’apporter le haut débit et la modernité à tous les Congolais», a conclu le ministre Tryphon Kin-Kiey Mulumba, plus que jamais déterminé à atteindre tous les résultats que lui a assignés la lettre de mission de son ministère pour l’année en cours.

Presse et documents internationaux

Un soldat sud-africain blessé par les rebelles de la RDC Xinhua - 25/08/2013

JOHANNESBURG, 25 août (Xinhua) -- Un soldat sud-africain a été blessé par les rebelles de la République démocratique du Congo ( RDC), ont rapporté dimanche les médias sud- africains.

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Selon la force de l'ONU en RDC, le soldat sud-africain et deux soldats tanzaniens ont été touché par le bombardement des rebelles congolais, près de la ville de Goma dans l'est de la RDC. Samedi, l'armée sud-africaine avait démenti une information de presse selon laquelle les casques bleus s'étaient affrontés avec les rebelles congolais.Le président sud- africain Jacob Zuma avait informé le parlement vendredi du déploiement de plus de 1.300 soldats en RDC, dans le cadre de la brigade d'intervention de l'ONU, dont le mandat va du 13 juin 2013 au 31 mars 2014.

RDC : deux manifestants tués, des témoins accusent les Casques bleus

Jeune Afrique : 25/08/2013

La force de l'ONU dans l'est de la RDC a été accusée dimanche d'avoir tué deux civils à Goma en tirant sur une foule de manifestants qui reprochaient aux Casques bleus de ne pas protéger la population des attaques rebelles.

Ces accusations surviennent alors que la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monusco) a annoncé samedi la mort de "deux manifestants", sans préciser les circonstances de leur décès. Le responsable de la Monusco, Martin Kobler, a demandé dans un communiqué "l'ouverture d'une enquête" par la police de la RDC et celle de la Monusco. Sur place, des témoins ont affirmé que les deux manifestants avaient été tués par des tirs de Casques bleus uruguayens dont la caserne était sur le point d'être envahie. "Ce sont les Casques bleus uruguayens qui ont tiré sur notre groupe, deux personnes sont mortes sur le coup et quatre ont été blessées et dépêchées à l'hôpital", a assuré à l'AFP l'un de ces témoins, Augustin Matendo.Selon une source militaire occidentale jointe par l'AFP, soucieuse de garder l'anonymat, "le détachement uruguayen a été débordé par la foule qui tentait d'entrer dans son campement et a tiré pour la disperser". Mais aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès de l'ONU.

Dimanche, la situation semblait calme au nord de Goma, cinq jours après la reprise des affrontements entre les forces armées et les rebelles du M23. Le colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée, a affirmé à l'AFP qu'elle n'avait "pas cédé un mètre carré de terrain" depuis mercredi.

Obus mortels

Selon des témoins à Goma, trois personnes ont été tuées samedi matin par la chute d'un obus sur un faubourg. Et la tension s'est alors accentuée dans la ville déjà frappée, jeudi, par des tirs d'obus qui avaient quatre morts. Sous le coup de la colère, la capitale du Nord-Kivu s'est enflammée pendant quelques heures. La population a pris à partie la Monusco, lui reprochant sa passivité. Toutes les boutiques ont été fermées et des manifestants s'en sont pris aux véhicules des Nations unies qui ont été contraints de rentrer dans leurs casernes. De son côté, l'ONU a précisé dans un communiqué que des obus "tirés à partir des positions du M23" samedi étaient tombés près des positions de la Monusco et qu'il y avait eu "trois blessés parmi les Casques bleus". "Cet acte des éléments du M23 ne saurait être toléré, et toute attaque contre les populations civiles et les Nations Unies constitue un crime de guerre", a assuré le chef de la Monusco. Un peu plus tôt, il avait déjà promis que les "agressions contre les populations civiles" ne resteraient "pas impunies".

Des Britanniques quittent Goma

Devant la dégradation de la situation, le ministère britannique des Affaires étrangères a annoncé dimanche à Londres avoir retiré son personnel basé à Goma, "par mesure de précaution". Des organisations non gouvernementales ont aussi recommandé à leurs représentants de rejoindre Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, a-t-on appris auprès de certains de leurs représentants.

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A New York, Mary Robinson, émissaire de l'ONU pour les Grands Lacs, a jugé

"inacceptables" les attaques contre des civils et des Casques bleus, appelant à éviter une escalade. Les Casques bleus sont environ 17.000 en RDC, venus notamment d'Inde, du Pakistan, du Ghana et d'Uruguay.

Le porte-parole militaire de l'ONU dans le pays, le lieutenant-colonel Prosper Basse, avait affirmé vendredi que la Monusco était "désormais engagée" aux côtés de l'armée régulière, contre les rebelles. La force de l'ONU, présente dans cette région depuis 1999, avait été critiquée fin 2012 pour n'avoir pu empêcher le M23 d'occuper Goma en novembre.

L'ONU compte à présent sur une nouvelle brigade d'intervention en cours de constitution dont les 3.000 hommes auront un mandat "offensif" pour désarmer et neutraliser les groupes armés de l'est de la RDC. Cette brigade n'est cependant pas encore au complet, un millier de soldats malawites étant encore attendus pour rejoindre les Tanzaniens et les Sud-Africains. Le Mouvement du 23 mars est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu.

Kinshasa et l'ONU accusent le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali a toujours démenti.

La MONUSCO demande l'ouverture d'une enquête après la mort de deux manifestants

RFI - 26/08/2013

Le front est resté calme ce dimanche matin, au nord de Goma, en RDC, où les affrontements ont repris il y a quelques jours entre les rebelles du M23 et les forces armées congolaises, qui sont désormais appuyées par les forces onusiennes. La Monusco reste confrontée à la défiance des populations de Goma, qui l'accusent d'inaction. Des manifestations ont eu lieu samedi dans le chef lieu du Nord-Kivu, au cours desquelles deux personnes ont été tuées.

C'est la chute de nouveaux obus, samedi, sur un quartier populaire de Goma, qui a déclenché la colère des habitants de la ville. Des habitants exaspérés, qui demandent depuis des mois à la Monusco d'aller combattre la rébellion du M23. Ces civils ne comprennent pas que des obus puissent encore tomber sur la ville, alors que la Mission de l'ONU avait annoncé le mois dernier la mise en place d'une zone de sécurité autour de Goma pour protéger le secteur.

Des manifestations ont donc eu lieu samedi et certains cortèges ont pris la direction d'une base de la Monusco. La tension est montée, et la police congolaise est venue disperser la foule.

Des coups de feu ont éclaté, deux manifestants ont été tués sur le coup. Mais des témoins accusent les casques bleus uruguayens d'avoir tiré sur la foule, alors que les manifestants tentaient de pénétrer dans leur camp.

« La Monusco a pour mission de protéger les civils, il est inconcevable qu'elle ait pu tirer sur la population de Goma », réplique Charles Bambara, le directeur de l'information publique de la Mission de l'ONU.

Le patron de la Monusco, Martin Kobler, a demandé l'ouverture d'une enquête conjointe entre Monusco et police congolaise. Il attend désormais la réponse de la partie congolaise pour établir les responsabilités dans cet incident.

Le M23 demande une enquête onusienne sur les bombardements à Goma Xinhua - 24/08/2013

KINSHASA, 24 août (Xinhua) -- Le Mouvement du 23 mars (M23) a demandé aux Nations Unies de diligenter une enquête pour faire la lumière sur les bombardements dans la ville de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.

"En effet, au cours de son initiative de guerre entamée le 21 juillet dernier et qui est présentement en cours, l'armée gouvernementale alliée aux Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), le gouvernement congolais a décidé de tirer au mortier

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des obus dans la ville de Goma causant mort d'hommes et créant un climat de désolation parmi les habitants de la ville", a indiqué le M23 dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

"En dépit de l'avantage de nos forces sur l'adversaire et en signe de respect à la déclaration des chefs d'Etat des pays membres de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) du 24 novembre 2012, notre mouvement s'est abstenu d'occuper les espaces abandonnés par l'armée gouvernementale et ses alliés dans leur fuite étant donné que nous croyons, à l'instar de la communauté internationale, en une solution négociée pour résoudre définitivement la présente crise", poursuit la lettre.

"C'est pour cette raison (...) que nous vous demandons de diligenter une mission d'enquête indépendante pour faire toute la lumière sur les événements de ces jours dans cette partie du pays et tirer les responsabilités car nous avons la ferme conviction que le gouvernement congolais recourt à des méthodes prohibées pour induire, une fois de plus, la communauté internationale toute entière en erreur", a indiqué le président du M23, Bertrand Bisimwa.

Le porte-parole du M23, Amani Kabasha, a affirmé à Xinhua que " lorsque les bombes sont tombées dans la ville, la MONUSCO venait de confirmer que les éléments du M23 se trouvaient déjà dans la zone de sécurité, définie par elle, autour de Goma; c'est-à-dire en position très avancée vers cette ville", ajoutant que "le M23, en position aussi confortable, ne pouvait gâcher son avantage en commettant la bévue de larguer des bombes sur une agglomération de près d'un million d'âmes".

"L'identification des projectiles qui sont tombées dans la ville de Goma et celle de Gisenyi (au Rwanda) à intervalle de 7 minutes seulement, sont des bombes du mortier 107mm, que le M23 ne possède pas dans son arsenal militaire", a-t-il poursuivi.

Vendredi, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a déclaré que le plus grand nombre de tirs provenaient du territoire du Rwanda. "La RDC attend de son voisin une explication sur ces faits particulièrement graves", a-t-il dit lors d'un point de presse.

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies, Martin Kobler, a déclaré à Goma que les nouvelles attaques sur Goma ne resteront pas impunies, selon un communiqué de la MONUSCO.

"Je condamne fermement ces attaques indiscriminées et inacceptables contre les populations civiles", a indiqué M. Kobler, affirmant avoir donné l'ordre à la Force de la MONUSCO de "réagir avec toute l'énergie nécessaire contre ces crimes effroyables et innommables".

"La MONUSCO renouvelle son soutien indéfectible aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Et, elle mettra en oeuvre tous les moyens en sa possession pour protéger les populations civiles", a-t-il déclaré.

Samedi, la population en colère était descendue dans les rues de Goma, fustigeant la léthargie de la MONUSCO, après qu'une bombe fut tombée à Goma, faisant un mort et 7 blessés.

Jeudi dernier, 11 obus sont tombés dans différents quartiers de Goma, tuant quatre personnes, dont 1 femme et 3 enfants et faisant une douzaine de blessés, d'après le gouvernement congolais.

Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a dénoncé pour sa part le non-respect des droits humanitaires des populations civiles, suite aux bombardements de jeudi et samedi sur la ville de Goma.

"Nous condamnons fermement des attaques visant surtout les populations civiles. Et nous appelons toutes les parties au conflit à respecter toutes les installations civiles c'est- à-dire les camps des déplacés, les hôpitaux, les écoles", a indiqué M. Simon Lubuku, chargé des relations extérieures au HCR/RDC. Il a affirmé que les obus étaient tombés près des camps des déplacés situés à la périphérie de Goma.

RDC : la population appelée à soutenir l'armée et la MONUSCO Xinhua - 24/05/2013

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KINSHASA, 24 août (Xinhua) -- Le ministre des Médias et porte- parole du gouvernement, Lambert Mende, a appelé samedi la population congolaise en général et celle de Goma en particulier à soutenir l'armée gouvernementale (FARDC) et la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) dans leur travail de défense de la nation.

Intervenant sur la chaîne de la radiotélévision nationale ( RTNC), M. Mende réagissait à la colère de la population de Goma ( chef-lieu de la province du Nord-Kivu) contre la MONUSCO, après que des obus furent tombés samedi matin dans cette ville.

"Nous comprenons l'énervement de la population face aux attaques qui ciblent les populations civiles à partir de certains localités du Rwanda voisin. Mais il ne faut pas que la population aide l'ennemi en régissant avec émotion. Car ce dernier souhaite perturber les arrières de nos troupes d'avant-garde par l' utilisation de l'émoi que suscite au sein de la population ces attaques", a-t-il souligné.

"Nous savons d'où viennent ces tirs. Ce n'est pas la brigade de la MONUSCO qui tire sur Goma. Il faut donc orienter la colère vers ceux qui tirent sur Goma", a-t-il dit.

Pour M. Mende, la MONUSCO est en train de travailler avec les FARDC, parce qu'elle a presque fini son déploiement.

Il faudra donc, a-t-il ajouté, l'encourager pour qu'elle fasse davantage et non la rendre responsable des actes commis par des ennemis de la paix bien connus qui travaillent à partir du Rwanda.

D'après M. Mende, il faut que les marches des populations servent notamment, à interpeller la communauté internationale pour que des sanctions dissuasives et fortes soient prises contre le M23 et le Rwanda. Il a appelé la population à déceler les gens qui veulent entraîner les autres à cette mauvaise façon d'exprimer une émotion qui est tout a fait compréhensible et que le gouvernement comprend parfaitement. Après le bombardement de samedi matin, la population est descendue dans la rue, caillassant les véhicules des Nations unies. Le premier bilan donné par des sources locales fait état de 2 morts et des plusieurs blessés graves.

RDC: trois morts et plusieurs blessés après les bombes tirées par les rebelles du M23 dans la ville de Goma

Xinhua - 24/05/2013

KINSHASA, 24 août (Xinhua) -- Trois personnes ont été tuées et plusieurs blessés lors des explosions de bombes tirés par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) le 24 août, a indiqué un habitant de la ville de Goma à l' Agence Xinhua.

"Les bombes du M23 ont tué une femme et un garçon de moins de 18 ans dans le quartier de Ndosho situé à 7 kilomètres du centre ville de Goma", a déclaré la même source, ajoutant que "ce quartier est proche de la ligne de front". D' après lui, la mort de ces deux personnes a provoqué la manifestation de colère de la population de Goma et a poussé les autorités provinciales à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l'existence du M23. "Un autre obus tombé à Rusayo a tué homme et blessé plusieurs personnes qui ont été conduites pour une assistance médicale à l' hôpital CEBCA de Ndosho, géré par l' équipe chirurgicale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)", a-t-il poursuivi. Les affrontements entre l' armée nationale et les rebelles du M23 ont commencé le 22 août dernier près de la ville de Goma. Selon les sources gouvernementales, plus de 30 rebelles M23 et 8 civils ont été tués lors des explosions d' obus à Goma.

Plus de place pour les déplacés de RDC à Goma IRIN - 25/08/2013

BULENGO, 25 août 2013 (IRIN) - Si Goma, la capitale du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), était un hôtel, il y aurait un écriteau accroché à la porte disant « Désolé – nous sommes complet ».

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Que ce soit à cause de l’exode provoqué en 1994 par le génocide au Rwanda voisin, ou les guerres entre États et les décennies d’insécurité causée par une multitude de groupes armés, la ville est devenue la destination finale de ceux qui fuient les conflits dans le pays. Avec le dernier afflux de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) qui fuient le conflit avec le groupe armé M23 qui bénéficierait du soutien du Rwanda, la ville atteint son point de rupture. « Goma est surpeuplé », a déclaré à IRIN Flora Camain, porte-parole de l’Organisation internationale des migrations (OIM), basée à Goma. « Il n’y a plus de place ».

Plus de réfugiés sont attendus

Comme conséquence des déplacements incessants au Nord-Kivu, environ 30 « sites spontanés » temporaires sont apparus dans la province, dans des lieux aussi divers que des églises, des écoles ou des terres marginales.

Les ONG assurent les services de base, comme l’eau et l’assainissement, ainsi que les soins de santé primaire, pour une population déplacée toujours plus nombreuse. Les PDIP sont également hébergées en ville dans des familles d’accueil.

Selon la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), « plus d’un million de civils vivent dans la région relativement étroite de Goma et Saké, ainsi que le long de la route qui relie ces deux localités où sont installés, entre autres, les camps des déplacés de Mugunga qui abritent provisoirement environ 70 000 personnes déplacées par le conflit ».

Sur les plus de deux millions de PDIP que compte le pays, environ un million de personnes sont originaires des provinces du Nord et du Sud-Kivu. Des sites spontanés sont apparus au Nord-Kivu, dans les villes de Goma, Masisi, Rutshuru et Walikale. La mission d’envergure de la force d’intervention des Nations Unies, qui vise à « neutraliser

» la trentaine de groupes armés dans les provinces du Kivu, devrait entraîner encore plus de déplacements.

Des acteurs humanitaires comme l’OIM et les autorités locales sont en train de répertorier tous les terrains disponibles susceptibles d’accueillir de nouveaux afflux de PDIP. Dans le même temps, ils préparent le retour éventuel des déplacés en cas d’amélioration des conditions de sécurité dans la région.

Bien que l’une des priorités des bailleurs de fonds concerne la situation désespérée des déplacés, les PDIP qui vivent dans les sites spontanés - en raison de leur nombre et de leurs besoins urgents – ne reçoivent souvent qu’« une aide limitée », a déclaré Mme Camain.

« Difficile à supporter »

D’après les estimations de l’OIM, la population des PDIP qui vivent dans des sites spontanés au Nord-Kivu atteint environ 231 000 personnes. L’un de ces sites, Bulengo, situé à la périphérie de Goma, abrite quelque 58 000 déplacés.

Aziza Kasidika, âgée de 19 ans et enceinte de trois mois, s’est enfuie de Masisi au Nord- Kivu lors des affrontements entre l’armée nationale de la RDC (les FARDC) et des groupes armés en janvier 2013. Depuis, elle n’a plus de nouvelles de sa famille.

Son abri est constitué d’une « bâche » grossièrement fabriquée d’environ deux mètres de long sur un peu plus d’un mètre de haut. Des branches servent de toit sur lequel est fixé un assortiment de sacs en plastique pour seule protection. Un bout de tissu fait office de porte et le lit est un mince tapis d’herbe à même le sol de roches volcaniques.

« Je dors très mal parce que je dors sur les pierres. L’abri est de mauvaise qualité, c’est un problème et c’est très difficile à supporter. Je tombe malade », a-t-elle dit à IRIN. « Il devrait y avoir une distribution de nourriture deux fois par mois, mais c’est en général une fois par mois. Je reçois du riz, du maïs, des haricots et de l’huile, mais il n’y a jamais assez de sel ».

L’absence d’abris adaptés est une plainte courante à Bulengo, de même que les problèmes de sécurité associés à la recherche de combustibles - nécessaires à la fois pour la cuisine et le chauffage – à l’extérieur du périmètre du site.

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« Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici. Il est difficile de prévoir l’avenir.

Notre avenir se résume à la prochaine distribution de nourriture... Je reviendrai à Masisi quand il y aura la paix - mais pas la paix habituelle, qui dure deux semaines avant que la guerre ne revienne. Je vis à Bulengo et je resterai à Bulengo », a déclaré Mme Kasidika.

Maladie et incertitude

Maria Sankia, âgée de 60 ans, a fui Walikale pour Bulengo en novembre 2012, après des combats entre les groupes armés des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et de Raia Mutomboki (« citoyens en colère » en swahili). Elle est arrivée avec deux des jeunes enfants de sa voisine, et évoque les mêmes inquiétudes que Mme Kasidika : la distribution alimentaire, la sécurité et les abris en mauvais état. « C’est peut-être la quatrième fois que je m’enfuis. Mais cette fois, c’était vraiment la pire Les enfants ne vont pas à l’école. Il n’y a pas de jouets, les enfants n’ont rien pour s’occuper.

Alors, beaucoup d’enfants vont jouer dans le lac, mais ils ne savent pas nager. Cinq ou six enfants se sont noyés [dans le lac Kivu] depuis que je suis arrivée », a-t-elle déclaré à IRIN.

Christian Reynders, coordinateur de Médecins Sans Frontières (MSF) à Goma, qui a ouvert des cliniques de soins de santé primaire dans les sites spontanés, a déclaré à IRIN qu’il y avait des cas de diarrhée et de malnutrition, mais que le problème majeur concernait les infections des voies respiratoires, une conséquence directe des abris de mauvaise qualité des PDIP.

À la clinique de MSF, située dans une école du quartier Majengo de Goma où les PDIP ont trouvé refuge, Barikurie Kosi, 35 ans, a déclaré à IRIN : « C’est peut-être la quatrième fois que je m’enfuis [de Kibati, après l’arrivée du M23 [ dans son village]. Mais cette fois, c’était vraiment la pire. Je n’ai rien pu emporter du tout ». Elle a fui sa maison en mai et est arrivée à Goma après six jours de marche. Elle a réussi à emmener avec elle ses trois plus jeunes enfants, âgés de deux, trois et six ans, mais ses trois enfants adolescents, âgés de 13, 15 et 17 ans se sont enfuis dans d’autres directions. Elle ignore ce qu’ils sont devenus.

«Je ne sais pas quand je rentrerai », dit-elle. « Je suis hospitalisée à la clinique ».

Les tensions en RDC font craindre un conflit ouvert entre casques bleus et rebelles du M23

Jean-Philippe Rémy (Johannesburg, correspondant régional ) Le Monde -27/08/2013

Voilà une escalade militaire et politique qui peine à dire son nom, tant ses acteurs semblent nombreux. Dans les environs de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), des combats impliquent à nouveau l'armée régulière congolaise, les rebelles du M23, mais aussi les casques bleus des Nations unies, sur fond de man½uvres régionales. Le Rwanda, soutien du M23, dit avoir été visé par des tirs congolais. Les Nations unies, de leur côté, affirment que ces tirs ont été effectués par le M23. Pendant ce temps, la population de Goma s'en prend violemment aux casques bleus. Cette complexité n'a rien de chaotique.

C'est une épreuve de force qui est à l'oeuvre dans l'est du Congo, où le M23 est engagé dans des affrontements avec les troupes congolaises, les Forces armées de RDC (FARDC), désormais appuyées par la Monusco, la mission des Nations unies. Les casques bleus ont déjà fait usage de leur artillerie et de leurs hélicoptères pour contribuer à éloigner le M23 de quelques kilomètres de la ville de Goma, proche de la frontière rwandaise. En novembre, les casques bleus avaient échoué à empêcher la prise de la ville par le M23. Cette fois, une brigade d'intervention spécialement créée est destinée à protéger plus efficacement la capitale du Nord-Kivu (est de la RDC) et son million d'habitants.

L'essentiel des affrontements ou des échanges de tirs de mortier (ou de chars) a lieu à une quinzaine de kilomètres, dans une zone comprise entre Munigi et Kibati. Les deux camps, traditionnellement, dissimulent leurs pertes et exagèrent considérablement celles de l'ennemi. Des sources médicales, citées par Associated Press, avancent qu'un nombre

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important de blessés et de morts se trouveraient dans les hôpitaux de Goma.

MANIFESTATIONS VIOLENTES CONTRE LES NATIONS UNIES

Le M23 a reculé, mais tient toujours la zone dite des "Trois Antennes", au-dessus de Kibati, un point en surplomb qui ne permet pas d'atteindre directement Goma avec des mortiers, mais dont la position est cruciale pour la suite des engagements. En mars, la décision de créer une brigade d'intervention des Nations unies avait été prise pour combattre les nombreux groupes armés de la région des Kivus, qui multiplient atrocités et pillages depuis bientôt deux décennies. Ces troupes, dont le déploiement n'est pas achevé, sont entrées progressivement dans les affrontements les jours derniers.

Mais la dynamique locale se complique avec l'organisation de manifestations violentes contre les Nations unies. Samedi 24 août, les combats entre les FARDC et le M23 avaient repris à l'aube dans le secteur de Kibati. Des obus du M23 sont tombés dans un quartier périphérique de Goma et vers le camp de Mugunga, dans la zone de sécurité que doit défendre la Monusco, faisant plusieurs victimes.

La mort d'une personne a entraîné des manifestations anti-Monusco, plus dures encore que celles des jours passés. Plusieurs véhicules ont été incendiés par la foule. Au moins un casque bleu a été blessé par des jets de pierres. Dans des circonstances non encore élucidées, des coups de feu ont été tirés lors d'une tentative pour envahir un camp de la Monusco, faisant deux morts.

OUTILS DE NÉGOCIATION

La brigade d'intervention, en cours de déploiement, doit compter un peu plus de 3 000 hommes en provenance de Tanzanie, du Malawi et d'Afrique du Sud. La Tanzanie entretient de mauvaises relations avec le Rwanda, et l'Afrique du Sud s'est rapprochée de la RDC et de son président, Joseph Kabila. Quant au Malawi, il suit les orientations sud-africaines. Globalement, ce contingent n'est donc pas supposé faire le jeu du Rwanda qui, à l'inverse, est proche du M23.

Dans la méthodologie conflictuelle régionale, ces liens sont systématiquement niés par les autorités concernées. Mais si d'aventure, des casques bleus sud-africains étaient tués dans des engagements contre le M23, cela pourrait entraîner des conséquences sérieuses. Le pouvoir congolais a de grosses difficultés financières, mais il jette toute son énergie et ses ressources dans la bataille de Goma.

L'Afrique du Sud, le Congo et l'Angola se sont retrouvés à Luanda en fin de semaine pour signer des accords économiques et militaires, envisageant l'entraînement de forces congolaises par la tout-puissante armée angolaise, ce qui offre au Congo une "ligne de défense" renforcée par l'éventualité d'un engagement plus musclé de ses alliés. Avant d'en arriver à cette extrémité, des efforts sont en cours pour remettre en place des outils de négociation entre le M23 et le pouvoir congolais.

L’exfiltration de mineurs au sein d’un groupe armé, une entreprise délicate C. Braeckman – Le Soir - 27/08/2013

Bukavu, - « Vous vous croyez à l’église ? Repos, cela ne signifie pas les bras croisés…

Tenez vous droits, la tête levée… »

Sur le plateau du camp militaire de Nyamunyinyi, le colonel Omar Mutunda s’époumonne.

Il apostrophe les recrues, alternant encouragements et menaces : « à l’avenir, vous allez faire partie des forces armées congolaises. Désormais, d’où que vous veniez, vous ne serez plus qu’un. Une seule armée, un seul peuple. Mais attention : je vais vous remettre un code de bonne conduite, et je vous préviens que la discipline sera sévère. » Face au petit colonel, lui-même issu du mouvement Mai Mai et qui fait désormais partie du Bureau de sensibilisation, mille deux cent silhouettes informes, rassemblées en un carré ondoyant, essaient de se tenir droit. C’est la parade, le rassemblement au cours duquel les officiers procèdent à l’appel, donnent les consignes, inspectent leurs troupes.

Mais quelles troupes ! Un rassemblement hétéroclite de jeunes hommes qui, voici quelques mois encore étaient paysans, bergers, étudiants. Ils portent des tongs, des

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sandales, des bottines éculées. Leurs bérets, quand ils en ont, sont posés de guingois, écusson invisible. Le colonel apostrophe un distrait « dans cette armée ci on porte l’écusson sur le côté et pas au milieu… »Les vestes, trop larges pour les corps maigres, flottent sur d’informes T-shirts de friperie. Les plus jeunes et les filles tentent de dissimuler leurs traits en enfonçant le couvre-chef jusqu’aux yeux, un gamin porte un casque qui lui tombe sur le nez. Tous veulent intégrer les rangs de l’armée congolaise et sont issus de la milice Nyatura, un groupe armé actif au Nord Kivu et composé de Hutus.

Autres temps, autres noms : alors que le CNDP, (Conseil national pour la défense de la démocratie), composé de Tutsis congolais a été remplacé par le M23, le Pareco, où les Hutus sont majoritaires, s’est lui, métamorphosé en Nyatura, dont les milices ont rudement affronté le M23.

C’est qu’au Nord Kivu, la situation évolue rapidement : tous les groupes armés redoutent le déploiement de la Brigade d’intervention de la Monusco, qui a promis d’être plus offensive. Sentant approcher la fin de l’impunité, les groupes armés, les uns après les autres, rendent les armes et la plupart d’entre eux affirment leur souhait de trouver place au sein de l’armée congolaise.

Le colonel Omar précise les menaces qui pèsent sur les plus endurcis : « vous vous souvenez de Thomas Lubanga, vous avez connu Bosco Ntaganda ? Tous deux sont aujourd’hui en prison. Ils avaient enlevé des enfants, commis des viols… Le même sort vous attend si vous enfreignez la loi… »

Le Nord Kivu n’étant pas encore pacifié, c’est vers le Sud Kivu épargné par la guerre que les autorités militaires ont transféré les ralliés, qui occupent un immense camp proche de l’aéroport de Kavumu, au dessus de Bukavu. Alors que le 1001eme régiment est logé dans de vastes hangars construits par l’Union européenne, les nouveaux venus doivent se contenter de huttes de paille et de terre séchée, se terrer dans des tentes de fortune.

A leur col ou à leur ceinture, ils ont accroché une assiette de plastique, remplie une fois par jour à l’heure de la « grammation » lorsque 250 grammes de riz ou de bouillie sont distribués avec parcimonie.

Tous espèrent que les épreuves ne dureront pas : d’ici quelques jours, les anciens Nyatura, des rebelles transformés en nouvelles recrues des forces armées congolaises, quitteront les collines du Kivu pour gagner le camp militaire de Kitona dans le Bas Congo, ou l’ancienne base de Kamina au Katanga.

D’ici là, Muna Murhabazi, assisté par le colonel Omar et un représentant de l’Unicef, doit tenter d’extraire de ces groupes les mineurs, garçons et filles, et les mener dans son centre du BVES (Bureau des volontaires pour l’enfance et la santé) où ils passeront six mois, le temps de retrouver les familles.

Lorsque son tour arrive, Murhabazi apostrophe le vaste carré d’hommes figés, d’où convergent des regards fixes, faussement indifférents. Sans pathos ni émotion, le petit homme mince, dont la chemise claire tranche sur le vert gris des tenues militaires, rappelle que la loi congolaise interdit aux moins de 18 ans de faire partie de l’armée. Il insiste sur le fait que le Congo a pris des engagements internationaux et répète que les sanctions seront très lourdes. Lorsque les mineurs sont invités à se présenter, nul n’émerge des rangs.

En arrière de la troupe, des enfants jouent, les garçonnets se rapprochent avec curiosité, une fillette souffle dans un ballon qui s’avère être un préservatif usagé, des emballages de « Prudence » brillent sur la terre brune.

Sitôt terminée l’adresse de Murhabazi, le colonel Omar remet de l’ordre dans l’alignement et l’appel commence, systématique, implacable. Murhabazi, d’un bref coup d’œil, dévisage les hommes qui sortent du rang, leur taille, leur visage aux traits souvent incertains. D’un geste sec, il repère les cas douteux, leur ordonne de se mettre à l’écart et sur une petite butte, les rangs grossissent.

L’énoncé des noms réserve des surprises. La première est l’énoncé des grades. Que de commandants, de lieutenants, voire de colonels ! Tous ces titres ont été attribués en brousse, souvent de manière arbitraire et leurs détenteurs se signalent par des allures arrogantes et des portables de la dernière génération. « A Kitona ou ailleurs, un nouveau tri aura lieu et tous ceux qui seront reconnus porteurs de grades usurpés passeront devant l’auditorat militaire » nous explique le colonel Omar.

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La deuxième surprise, c’est que 90% des noms sont à consonance rwandaise. On a le sentiment d’entendre défiler l’annuaire téléphonique du pays voisin. Le colonel Omar précise : « tous sont Congolais. Ils sont nés chez nous, ils ont leur carte d’électeur, ils veulent être soldats dans notre armée. Nous ne pouvons pratiquer aucune discrimination et nous allons donc les accepter. Mais si les Hutus acceptent d’être délocalisés dans d’autres provinces, ce n’est pas le cas des Tutsis. Eux, ils veulent rester à proximité du Rwanda… »

Y aurait-il parmi ces nouvelles recrues des descendants des réfugiés hutus qui affluèrent au Congo après le génocide de 1994 ? Les officiers congolais assurent qu’ils n’en savent rien. « Au Nord Kivu, les Hutus congolais sont nombreux. Comment distinguer les nouveaux venus ? La doctrine officielle, c’est que nous sommes tous des Congolais…Ce qui est certain, c’est qu’à ce rythme, les rwandophones seront de plus en plus nombreux au sein de notre armée… »

Alors que le groupe des mineurs grossit, les langues peu à peu se délient. Des gamins frêles nous racontent que voici quelques semaines encore ils étaient bergers dans le Masisi et qu’ils sont partis pour combattre le M23. Un garçon plus âgé veut quitter l’armée pour s’occuper de ses petits frères. Son histoire est tragique : recruté de force, il avait réussi à fuir et à rejoindre les forces gouvernementales, emmenant son fusil. En guise de représailles, les chefs de la milice massacrèrent ses parents, pour sanctionner sa défection, mais surtout parce qu’il avait emporté son arme.

D’autres gosses se frottent le ventre. Ils ont faim, ils quémandent de l’argent, des cigarettes. Un certain major « James » qui ne parle que l’anglais, demande, très courtoisement, qu’on lui envoie un dictionnaire français- anglais, afin, dit-il « de lui permettre de s’intégrer ». Un Emmanuel, du village de Kisharo au Nord Kivu, veut rentrer chez lui au plus tôt, car il doit aller cueillir ses tomates.

Adèle Bisharwa est psychologue au BVES mais au départ elle est juriste. Si elle interroge patiemment les mineurs désormais séparés du groupe, elle n’oublie rien de leurs récits, des horreurs qu’ils ont vues, des intimidations subies. Assise à même le sol, sur une terre saturée d’excréments où Murhabazi vient la rejoindre, Adèle prépare les jeunes au changement de vie qui s’annonce « vous allez séjourner dans notre centre, oublier la guerre et la violence et la Croix Rouge va rechercher vos parents, préparer votre retour… »

Au cours de ces entretiens se confirme le soupçon que Murhabazi nourrissait depuis le début : lors de sa première visite au camp, il a vu s’égailler beaucoup d’enfants, manifestement bien plus nombreux que les 38 adolescents finalement rassemblés. Où sont ils ?

Il apparaît qu’en prévision de la parade et du dénombrement, nombre de mineurs ont été cachés en brousse, que des filles, des gamines, devenues les compagnes des commandants ou plutôt leurs esclaves sexuelles, ont été dissimulées aux regards. « Il faudra revenir » murmurent les responsables du BVES, « poursuivre les recherches, et lorsque tous prendront place dans les avions à destination du Bas Congo, nous serons là, afin qu’aucun enfant mineur ne soit embarqué… »

C’est que le « lieutenant colonel » Fikiri , un ancien enseignant soudainement promu au plus haut grade au sein des Nyatura, ne voit pas l’opération d’un très bon œil : il perd ainsi plusieurs dizaines de ses recrues et donc une part de son poids personnel.

Adèle se méfie cependant de l’observation visuelle : « chez les éleveurs, les enfants, nourris de lait et de viande, grandissent très vite et les adolescents ont des statures d’adultes. Par contre, dans les forêts, vous avez des combattants de 25 ans, apparentés aux Pygmées, qui ressemblent à des mineurs. Il est donc essentiel de bien consulter les listes, de tout vérifier… »

Après plusieurs heures de tri, de palabres, le gros de la troupe, à pas lourds, regagne ses huttes et ses cabanes. Sur leur butte, les mineurs restent serrés les uns comme les autres. Leur assurance a disparu, ils ressemblent à ce qu’ils n’ont jamais cessé d’être, des enfants effrayés. Ils sont curieusement démunis : à part une assiette ou un gobelet, ils n’ont rien. Ni sac à dos, ni gourde, ni besace. Quelques instants plus tard, ils seront plus dépouillés encore, lorsque Murhabazi leur ordonnera d’ôter leur tenue militaire, de quitter leurs bottines ou leurs bottes de caoutchouc libérant ainsi des pieds sales et

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gonflés. Alors que les soldats adultes se saisissent comme d’un trésor des tenues disparates, infestées de vermine, les jeunes se retrouvent frissonnant sous le ciel gonflé de pluie, il ne leur reste plus que des T shirts troués, des caleçons informes. Ces vêtements là aussi, ils vont les perdre en arrivant dans le centre : « leurs vieux habits, symboles d’une vie antérieure, seront saisis puis brûlés, explique Murhabazi, ils recevront des vêtements neufs. »

Et, avant de prendre la route, il appelle son équipe à Bukavu : « préparez du riz, amenez de l’eau pour les douches, prévoyez des lits… »

Mais le retour en ville s’avère moins simple que prévu : pour transporter ses 38 mineurs, plus une fille alourdie par un gros ballot, l’équipe du BVES ne dispose que de deux jeeps.

Le repos du samedi étant sacré, les agences onusiennes ne peuvent rien faire et Murhabazi sait que s’il attend lundi, la moitié des jeunes gens aura disparu dans la nature. Même le représentant de l’Unicef et le chargé de la protection de l’enfance au sein de la Monusco qui accompagnent l’expédition s’avèrent impuissants.Puisqu’il y a urgence, c’est donc sur le marché de Kavumu, proche du camp, que deux mini bus seront loués en dernière minute par le BVES. Les ex miliciens, toute superbe désormais évanouie, s’y entasseront comme des gosses en voyage scolaire, mi curieux, mi effrayés par la nouvelle vie qui les attend….

Pause dans les combats entre rebelles et armée au nord de Goma AFP :27/08/13

Les combats entre la rébellion du M 23 et l'armée, qui avaient débuté mercredi à une quinzaine de km au nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, marquent une pause depuis deux jours, apprend on lundi de sources diplomatiques et militaire occidentales.

Le M 23 a cependant annoncé lundi dans un communiqué que les combats avaient repris et qu'il avait infligé une "sérieuse défaite" aux FARDC (armée régulière). Selon une source militaire occidentale, des tirs d'artillerie ont duré une heure et se sont depuis interrompus.

Les FARDC ont progressé de quelques centaines de mètres, s'emparant notamment d'une colline sur laquelle étaient installées trois antennes de communications, apprend on de source militaire occidentale. L'une des antennes, utilisées pour la téléphonie cellulaire, a été détruite.

Selon une source diplomatique, les affrontements se sont quasiment interrompus en raison de problèmes d'approvisionnement en munitions. A Goma, aucune détonation n'était audible, la circulation se déroulait normalement et les boutiques étaient toutes ouvertes.

Des obus, tirés depuis les positions du M 23, se sont abattus en périphérie de Goma, jeudi et samedi, tuant sept personnes

La mission de l'ONU en RDC a demandé dimanche une enquête sur la mort de deux manifestants samedi à Goma, où des habitants ont accusé les Casques bleus uruguayens d'avoir tué ces civils en tirant sur la foule, des allégations aussitôt rejetées par Montevideo. Les manifestants dénonçaient la passivité de la Monusco face à la rébellion du M23. Le responsable de la Monusco Martin Kobler, a estimé lundi que "les attentes vis à vis de la Monusco sont trop lourdes", dans un entretien à Radio France Internationale.

"C’est très important pour tout le monde de comprendre que les attentes vis-à-vis de la Monusco sont trop lourdes. Nous ne pouvons pas défendre toute la population ici ! On fait tout ce que l’on peut ! Mais en première ligne, c’est le gouvernement congolais qui est responsable, qui doit protéger la population", a-t-il insisté.

La force de l'ONU, présente dans cette région depuis 1999, avait été critiquée pour n'avoir pu empêcher le M23 d'occuper Goma en novembre 2012. Environ 17.000 Casques bleus sont actuellement déployés, venus notamment d'Inde, du Pakistan, du Ghana et d'Uruguay. Le Mouvement du 23 mars, un groupe créé par des Tutsi, l'ethnie au pouvoir au Rwanda, est actif depuis mai 2012 au Nord-Kivu, dont Goma est la capitale. Kinshasa

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et l'ONU accusent le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce que Kigali a toujours démenti.

Fusillade de Goma en RDC: les casques bleus uruguayens mis en cause RFI : 27/08/2013

A Goma, en République démocratique du Congo, le calme est revenu alors qu'une enquête est en cours pour déterminer les circonstances de la fusillade de samedi qui a fait deux morts civils au cours d'une manifestation devant une caserne de la MONUSCO.

Le frère d'une des victimes affirme que ce sont les casques bleus uruguayens qui ont tiré.

Les combats entre l'armée congolaise et le M23 marquent une pause depuis deux jours en République démocratique du Congo. Quelques échanges d'artillerie ont été signalés lundi 26 août à la mi-journée dans la zone de Kibati, dans le Nord-Kivu, ne faisant ni morts ni blessés graves selon la Croix-Rouge.

RFI a pu joindre le frère d'une des deux victimes de la fusillade de samedi à Goma. Pour lui, son frère a été assassiné par un Uruguayen : « Lorsque j’ai vu mon grand frère tomber sur place, j’ai été obligé d’aller le secourir. A dix mètres, comme ça, il a été assassiné par un Uruguayen. Mais il y avait aussi d’autres personnes, des victimes, qui ont été aussi assassinées par des policiers. En fait, il y avait un Uruguayen et un policier congolais. Le policier congolais, lui tirait, là…Et il avait aussi assassiné des personnes.

Mais pour moi, c’est l’Uruguayen qui a assassiné mon grand frère ».

Selon lui, les gens barricadaient la route et ont commencé à jeter des pierres : « Même l’Uruguayen aussi, avait raison, puisqu’on lui jetait des pierres, alors il était obligé de tirer les balles. Quand je me rappelle de cet événement-là, je pleure. Ce qui me fait mal, c’est quand ces gens-là de la Monusco, sont en train de réfuter, en disant qu’ils n’ont pas tiré de balles. Il y a même des témoignages. Il y a beaucoup de gens qui étaient là. Alors à quoi cela sert de mentir ? ».

L'Uruguay a nié ses accusations, rejettant la responsabilité sur la police congolaise.

Le Rwanda et la Tanzanie à couteaux tirés Jeune Afrique - 27/08/2013

Paul Kagamé a menacé de "frapper" Jakaya Kikwete. Mais ce dernier n'est pas en reste et a promis de faire subir à son voisin "de sinistres conséquences". Les présidents rwandais et tanzanien tentent depuis de calmer le jeu, mais jamais l'escalade verbale n'avait été si loin.

Tout a commencé fin mai, au cinquantenaire de l'Union africaine à Addis Abeba. Irrité de l'instabilité chronique dans la région des Grands Lacs, Jakaya Kikwete, le président tanzanien, conseille à ses homologues de RDC, Joseph Kabila, d'Ouganda, Yoweri Museveni et du Rwanda, Paul Kagamé, de négocier avec les rebelles qui les combattent.

Un affront pour Kigali qui considère la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) comme des génocidaires en fuite, avec lesquels tout dialogue est exclu. Sur le moment, le président rwandais s'est muré dans le silence, laissant sa ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, dénoncer une

"aberration". Mais les deux chefs d'État Ont échangé depuis des propos d'une violence inédite, à coups de sous-entendus et d'invectives plus directes.

"Je vous frapperai"

Le 30 juin, Paul Kagamé avertit ceux qui lui "conseillent de négocier avec les FDLR" : au moment opportun, "je vous frapperai" car "il y a des lignes rouges à ne pas franchir".

Quelques jours plus tard, il explique que ses "mains le démangent" quand certains s'en prennent "à ce que [le Rwanda] a construit" ces dernières décennies et il se dit prêt "à la guerre".

Sans citer de noms, Jakaya Kikwete réplique en promettant de "sinistres conséquences"

à quiconque attenterait à l'intégrité territoriale de son pays et rappelle le sort réservé au

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dictateur ougandais Idi Amin Dada, renversé en 1979 par une contre-offensive tanzanienne, après une incursion de l'armée ougandaise en Tanzanie.

Pour le chercheur français André Guichaoua, la Tanzanie accueille depuis des décennies des réfugiés fuyant les conflits à répétition au Rwanda, au Burundi, en Ouganda ou en RDC. Les "Tanzaniens en ont par dessus la tête" de l'instabilité chronique dans les Grands-Lacs. Or, selon André Guichaoua, si les groupes armés du Burundi sont plus ou moins sous contrôle - notamment après la sortie du maquis du chef rebelle Agathon Rwasa - et si la menace de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA) est sérieusement amoindrie en Ouganda, le Rwanda continue d'"entretenir le conflit" dans l'est de la RDC.

Kigali - qui dément - est accusé par l'ONU de soutenir le M23. En outre, explique le chercheur, Paul Kagamé "utilise les tensions régionales et la lutte contre les FDLR", pourtant "très largement en déconfiture", comme épouvantails pour "sortir de son isolement grandissant aussi bien à domicile que sur le plan diplomatique".

Risque de conflit ?

L'escalade verbale, exacerbée selon des analystes par une bataille d'ego entre dirigeants de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), intervient alors que la Tanzanie participe à une brigade d'intervention de l'ONU dans le Nord-Kivu, chargée d'y éradiquer les rébellions et regardée avec suspicion par le Rwanda.

Y-a-t-il un risque que la joute verbale dégénère dans l'Est de la RDC ? "La solution ne peut être que politique", estime André Guichaoua. "Si nécessaire, note-t-il, Kigali pourrait donner un nouveau coup de pouce au M23 pour qu'il prenne Goma, capitale du Nord- Kivu, comme en novembre 2011. La rébellion "neutraliserait ainsi la brigade des Nations unies dirigée par un général tanzanien, en montrant son impuissance". Thierry Vircoulon, de l'International Crisis Group, ne voit pas cette "guerre des mots assez surprenante"

dégénérer militairement, "à moins qu'un soldat tanzanien ne soit tué demain".

Jakaya Kikwete assure depuis n'avoir jamais menacé Paul Kagamé et a souhaité début août rétablir de "bonnes relations avec le Rwanda", reconnaissant une passe "difficile"

entre les deux pays. Dans le même temps, Louise Mushikiwabo a tenu à souligner que Rwanda et Tanzanie n'avaient "d'autre alternative que de vivre ensemble et pacifiquement". Mais parallèlement, la Tanzanie a expulsé, le 10 août, des milliers de réfugiés illégaux - rwandais, mais aussi burundais ou congolais -, rajoutant de l'huile sur le feu. "Ce désaccord n’est pas bon pour la Communauté" d'Afrique de l'Est mais "je ne crois pas qu’il y ait un risque d’éclatement", a rassuré, le 27 août, le secrétaire général rwandais de l'EAC, Richard Sezibera, confiant que les tensions seraient "résolues diplomatiquement"

Dans Goma survoltée, le festival de la paix est postposé C Braeckman – Le Soir - 28/08/2013

Le rêve est brisé. Les banderoles colorées qui, dans les rues de Goma annonçaient le festival Amani (paix en swahili) ont pris un coup de gris, les organisateurs ont les larmes aux yeux, les jeunes du centre culturel murmurent « c’est le camp de la guerre qui a gagné ».

Le week end prochain en effet, Goma aurait du accueillir un évènement sans précédent : un festival de musique pour la paix, réunissant des vedettes du rap comme Youssouffa, Freddy Massamba, Pitcho et le kinois Lexxus legal, avec à leurs côtés 185 artistes venus du Kivu, du Rwanda, du Burundi, rappeurs, rockeurs, chanteurs de blues, sélectionnés depuis des mois par les auditeurs des radios locales. Ils se seraient mêlés à des groupes de danseurs traditionnels, auraient donné des concerts à travers la ville et popularisé leur slogan « playing for change, singing for peace » ( jouer pour le changement, chanter pour la paix…). Le Belge Eric de Lamotte, organisateur de la rencontre, avec en renfort les 450 jeunes du centre culturel, avait vu grand et n’attendait pas moins que 40.000 spectateurs.

C’est cette audience qui, en dernière minute, l’a fait reculer : alors que le M23 contrôle les hauteurs au dessus de la ville, alors que, jeudi et samedi dernier, des bombes sont tombées sur les quartiers populaires, comment assurer la sécurité d’un aussi grand

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nombre de jeunes ? Comment empêcher de mortelles paniques, d’incontrôlables débordements, des actes d’agressivité menaçant la force des Nations unies, de plus en plus mal vue ? Le week end dernier encore, cernés par une foule en colère, des Casques bleus uruguayens ont ouvert le feu, laissant deux morts dans la poussière. Une enquête a été ouverte mais Goma, menacée, survoltée, demeure au bord de la crise de nerfs. Les vedettes internationales ont été les premières à renoncer au voyage, et les groupes locaux se produiront samedi en milieu de journée, en format réduit, afin que chacun puisse ensuite regagner son domicile et se mettre à l’abri.

De Lamotte a l’optimisme chevillé au corps : promis juré, le festival aura lieu en février prochain, lorsque la paix sera revenue. Mais Tonton Lusambo, l’un des musiciens, murmure «depuis que je suis né, je n’ai connu que la guerre, mes larmes sont à sec.

Pour l’instant, j’essaie avant tout de rester en vie… » Et Nathalie, l’une des jeunes organisatrices, soupire : « ce festival, c’était un moyen de dire non à la guerre, c’est aujourd’hui qu’il aurait fallu émettre le message.. »

Il suffit cependant de traverser Goma pour comprendre la prudence des organisateurs.

Médard, qui travaille dans les services de protection civile, ne se fait pas prier pour nous montrer les sites les plus touchés. C’est le jeudi 22 août que les premières bombes sont tombées sur le quartier Murara, écrasant la villa de la famille Kayumba, dévastant l’enceinte de l’église anglicane. Comment croire à une erreur de tir ? Ces quartiers sont bien repérables, dans le cœur résidentiel de la ville. Sur le seuil de l’église Consolata Nyirasabimana couve du regard une gamine qui barbote dans une bassine d’eau. Les deux aînées ont reçu des éclats d’obus, l’une est morte sur le champ, l’autre est blessée.

La femme a le regard usé, comme résigné au malheur : la bombe l’a rattrapée alors qu’elle avait déjà fui les combats se déroulant entre le M23 et les forces gouvernementales sur les collines de Kanaruchinya. Dans la quartier de Katindo, lui aussi très central, la belle maison de Beaufils, qui travaille à la Monusco, a été éventrée et un enfant qui jouait dans le jardin a été blessé. Dans la zone populaire de Ndosho, où les jeunes se qualifient eux-mêmes de Mai Mai il faut palabrer pour entrer dans les parcelles et découvrir que la maison de bois de la famille Radjabu n’est plus qu’un amoncellement de planches, que Dorcas Kaberege, 17 ans, a été décapitée sur le seuil de sa maison. « On n’a même pas retrouvé sa tête » murmure l’un de ses frères, sans lever les yeux de son jeu de dames…

Tous les témoignages convergent : les bombes étaient de très gros calibre, elles ont explosé au sol et envoyé partout des éclats mortels, qui luisent encore sur les pelouses.

Finalement mis en confiance, les garçons de Ndosho retraçent avec minutie la trajectoire des projectiles : « ils venaient du Nord, des collines où se trouve le M23, et aussi du côté du lac, c’est-à-dire de la frontière rwandaise… » Alors qu’à Kigali, on soupçonne une provocation de l’armée congolaise, qui aurait tiré sur sa propre population pour contraindre la force onusienne à intervenir, les garçons sont formels : « nos troupes sont engagées bien plus haut, à 20 km de la ville… »

Les membres de la protection civile avancent, eux, que, tirés par le M23, des obus seraient effectivement tombés en territoire rwandais, dans le village de Bugu, qui a reçu la visite de la mission de vérification conjointe. Par ailleurs, une bombe non explosée, découverte dans un jardin proche de l’université et soumise aux experts, n’a pas encore livré tous ses secrets et son analyse pourrait révéler l’origine exacte des tirs……

Depuis lors, si le calme est revenu la circulation n’a pas retrouvé son rythme habituel, les jeeps blanches, censées appartenir à la Monusco, reçoivent des jets de pierre à chaque sortie. Les seuls à se faire applaudir sont les soldats tanzaniens : s’exprimant en swahili, ils discutent avec la population, sortent en patrouille, acheminent vers le front un matériel impressionnant. Des gens murmurent sur leur passage : « ces soldats noirs, Tanzaniens ou Sud Africains, ce sont nos frères, les Blancs eux, ne servent à rien… » Exaspérée, la population de Goma n’est pas loin non plus de renouer avec les démons de l’ethnisme et plusieurs Tutsis, malgré les objurgations des autorités, ont déjà été pris à partie…

Sur les banderoles, les quelques notes de musique du festival de la paix semblent s’envoler vers le ciel…

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