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l'inauguration du chemin de

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(1)-. /. Capitaine Commandant du corps d'état-major,. Membre. de. la. Monthaye. —. -. mission belge à l'inauguration du chemin de. fer. du Congo.. MON JOURNAL DE BORD. *%. .15^^ ^. ^c^. <^. <f. PAR LE CHEMIN DES ECOLIERS. Illustré de 83 phototypies. et. d'une carte du Bas-Congo. AVEC UNE PREFACE PAR. M.. Jules. Membre corrtspcndani Ancien président de. la. LECLERCQ. de l'Académie royale de Belgique société royale belge de géographie.. «. Mais auques y a des choses. pas mais. il. l'entendit. d'hommes. qu'il. ne. vit. certains par. Et pour ce, mettrons-nous les choses veues pour veues et les entendues pour entendues à ce que notre livr« soit droit et véri-. vérité.. table. ". Marco Polo.. -. Les. livres des merveilles. du monde.. -*—«O^O—«-. BRUXELLES. PARIS J.. BRIGUET,. éditeur. POLLEUNIS & GEUTERIGK. rue de Rennes, 83. rue des Ursulines, 37. 1899.

(2) liOUVAlN. — inip. POLLKUNIS. & Ceoterick..

(3) Dr. PRÉFACE.. Les hommes de notre génération se souviennent quil y a un quart de siècle à peine, les Belges passaient ajuste titre. pour. époque,. être atteints. le. d\m et. heureux de nêtre pas. A. cette. dans nos. Boidevard,. le. estimables esprits se pi^oclamaienf affligés.. Pour eux. le. monde. entier. étroites frontières, la ligne équatoriale. tropique du Cancer à la Bourse. pique du Capricorne au Palais de justice. cette. .. goût des voyages passait en Belgique pour une. maladie, dont de bons. était. incurable sédentajHsme. époque que M.. le. au. et le tro-. N est-ce pas à. Comte Goblet d'Alviella pouvait. écrire dans la Patria Belgica qu'il était assez humiliant,. dans un travail sur voyageurs belges,. jamais. Mais. à démontrer. qu'ils n'en ont. ?. Pour Vhon7Wur de d'être vraie.. découvertes géographiques des. d'être réduit. aucune. fait. les. il. notre pays, cette assertion a cessé. n'a fallu rien moins que. persévé7-ance d'un roi. pour. la faire. mentir. le. génie. et. pour faire peu à peu. sortir les Belges de la mollesse qui avait envahi. et la. l'éducation d'un peuple habitué à se compjlaire dans les. douceurs de. la. paix. Cet heureux résidtat. est. dû à l'œuvre. du Congo, qui a fait surgir en Belgique des légions de héros, pio7iniers, exjjloratews, soldats, missionnaires, qui. y a suscité. celte belle et noble j^assion. de l'Afrique, inspi-. ratrice des actes les plus admirables de courage, des plus belles découvertes. géographiques, des plus. difficiles. de colonisation.. 1362338. travaux.

(4) .. PREFAOK.. VI. Telle close.. a. Et. été V émulation,. voici que, vingt. teur révélait. du. que déjà. des découvertes est. l'ère. ans après qiiun. Congo, des steamers sillonnent. le. Congo en pirogue, au milieu de peuplades ;. aujourd'hui,. le. les. eaux. le. le. hostiles et belli-. bourgmestre qui reçut Stanley à. au retour de sa prodigieuse épopée, a pu. V hôtel-de-ville. 7'emonter. explora-. a vingt ans, Stanley descendit. fleuve géant. Il y. queuses. illustre. fleuve jusqu'aux Falls, salué. par des popida-. tions apprivoisées. Le. au cœur du Dark. touriste substitué à l'explorateur,. Continent de Stanley, voilà. le. témoignage. le. plus saisis-. sant des progrès de l'œuvre accomplie en vingt ans, voilà ce qu'admirent les peuples. plus experts en matière. les. coloniale.. voyage liers. du. impressio7i capitale est celle qui se dégage. Cette. d'Anvers à Léopoldville par. ". r.. que M.. accompli. il. y. a.. chemin des. éco-. commandant Monthaye a. capitaine. le. le. quelqiœs mois, à l'occasion de l'inaugura-. du chemin de fer de Matadi au Stanley-Pool, à. tion. bonne fortune d'assister en qualité de. laquelle. il. membre. de la mission belge.. eut. la. la géog7^aphie, qu'il. Il. y représentait un peu aussi. professe à l'École de guerre.. L'inauguration du chemiti de fer, ce merveilleux instru-. ment de pénétration, marque dans noir une si décisive. comme un. fait. ctajje,. historique. la. conquête du continent. que l'événement demeuj^ei'a. dans. les. annales coloniales.. L'(>uteur raconte l'émouvard épisode avec la simplicité qui. convient. au témoin oculaire d'un. lui-même p)Our n'avoir pas besoin. fait assez éloquent. d'être. recherche des mots. Son livre, écrit sous et. familière. lire. ;. le. humeur. du journal de bord,. style et. de. par. rehaussé par. la. la. forme aimable. est infiniment. agréable à. en est vivant, toujours empreint de bonne cette. bonhomie flamande qui. est. une des.

(5) PREFACE.. VII. caractéristiques de notre esprit national. Il paraît que, à. bord de. voyage. «. /'Albertville,. on avait adopté pour devise. Multura in parvo. ^. .. du commandant Monthaye n'hésitons. pas à. lui. Sous son petit volume, si. est. appliquer. cette. L'auteur nous raconte que,. le. le. dit. livre. que nous. substantiel,. heureuse devise.. 11 juin dernier,. le. quai. de V Escaut regorgeait d'amis accourus pour faire escorte. auœ passagers de. A. ^'Albertville et leur souhaiter. notre tour, nous souhaitons bon. voyage à ce journal de. bord d'un passager de Z'Albertville qui a eu sée de. le. adressons thee. communiquer au le. vœu. good passage. bon passage. publie, et. de Chaucer ».. :. «. bon voyage.. Go,. la. bonne pen-. volontiers nous lui little. book,. God send. Va, petit livre, que Dieu t'accorde un. !. Jules Leclercq,. 15 mars 1899..

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(7) ,. AVANT-PROPOS aux jeunes que je présente, aiguillonnée par. dédie ce livre.. C'est. La. géné^^ation. l'impérieuse nécessité, a enfin. compris, après bien des hésitations, que la Belgique ne pouvait, sans. continuer la politique économique. s'étioler,. classique qui lui a réussi durant tant d'années. champ. et. que. le. des transactions avec l'étranger devait s'agrandir.. Les Belges, reconnaissant qu'il faut trouver des formules nouvelles. pour. utiliser l'énergie des classes travailleuses,. capitaux,. la su?-abondance des. d'abord, plus résolument ensuite,. le. timidement. abordé,. ont. problème de l'expan-. sion coloniale.. Dans l'examen des. questions qui relèvent de ce pro-. blème, nos financiers, nos producteurs, nos exportateurs. ne montrent pas. enco7''e, tous, cette. tion, ce sang-froid, cette ténacité. des vertus professionnelles. hardiesse dans la concep-. dans l'exécution qui sont. chez. les. nations. qui vivent. depuis des années du commerce avec leurs colonies; n'ont pas encore. eu. le. temps de faire des prosélytes ;. nation nest pas encore entrée, entière, dans. où. tout devait d'abord lui paraître. ils. la. un courant. nouveau, inconnu. Mais. on y viendra. Les jeunes qui sont les. de. les. exportateurs. ,. les. producteurs,. demain ont la chance d'assister aux débuts mouvement colonial. A cette rude école, où forcé-. financiers de notice. ment. les. revers. et les. toires et les succès, ils. déceptions doivent côtoyer les vic-. peuvent. recueillir,. comme. un' dépôt.

(8) AVANT-PROPOS.. hommes qui. sacré, 7'eœpérience précieiise des. 7nouvement force. et. ils. ;. ont créé te. pourront r exploiter plus tard, avec toute. la. l'heureuse confiance de la jeunesse. Ils auront puisé,. dans un enseignement régéné7^é,vu de haut, vrainient 7Yitionnel, des sciences. géographiques,. pour asseoir leurs entreprises. par monts. et. ;. vaux, dans toutes. indispensables. les notions. auront surtout voyagé. ils. les. parties. du globe. habité;. l'horizon de leurs conceptions intellectuelles se sera élargi. seront. ils. armés pour infuser dans notre. un sang nouveau. sociale. généf^ation prochaine voisins.. Comme. eux,. généreux.. et. naura plus les. vie. économique. En un. mot,. ;. et. la. envier à nos. rien à. Belges de demain seront. des. marchands à travers l'immensité du monde. C'est. du. à l'œuvre entrepi^se pjar ses enfants sur. fleuve africain, c'est. cette. tion. au Congo que. la. rives. les. dewa. Belgique. rénovation économique si féconde, cette transforma-. du caractère. l'école. par. national.. Jj. œuvre du Congo. en. est,. effet,. excellence des caractères en formation,. des. jeunes gens.. Tai donc ail. écrit cette relation. pays mystérieux pour. les. du voyage de TAlbertville. imaginations juvéniles. ,. éj^rises. d'aventures, de inerveilleux, amoureuses de hai^diesse et. d'audace, pour ceux qui sentent battre leur. au. récit des. prouesses accomplies sur. leurs aines. C'est. qui vont suivre. pour eux que. les. cœur plus. vite. africain. par. le sol. j'ai consigné. dans. les. pages. impressions de notre rapide excursion. au Congo, impressioyis inoubliables malgré durée du pf'estigieux spectacle. qu'il. nous a. le. été. peu de donné de. contempler.. Bruxelles, le. 31 décembre 1898.. E.. M..

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(11) .. MON JOURNAL DE BORD D'ANVERS A LÉOPOLDYILLE PAR LE CHEMIN DES ÉCOLIERS. Le départ Samedi, 11 juin.. Le spectacle de. la. rade avec son. fouillis. de navires,. superbes sous leurs pavois des grands jours, brillants aux. vraiment empoignant.. rayons d'un. soleil. V Albertville. est là contre la rive, tout frémissant. radieux,. est. vapeur qui gronde dans ses chaudières. comme un. prendre son élan,. tient de. les larges espaces, vers les. ;. il. :. la. cheval de sang, vers. régions lointaines.. promenoirs sont bondés de monde. d(». semble impa-. Le quai. et les. parents, amis, curieux,. accourus pour faire escorte aux passagers de Y Albertville. De. toutes. on crie le. :. parts, les mouchoirs s'agitent fiévreusement,. au revoir!... Enfin, l'heure du départ a sonné,. capitaine ordonne de larguer. majestueusement, descend. le. sion de sa puissante hélice.. l'amarre et le navire,. fleuve, obéissant à l'impul-. Le. port, Anvers, la tour de.

(12) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. Notre-Dame, tout disparaît peu à peu, noyé dans une buée d'une délicatesse de tons. Nous. voilà. infinie.... donc partis à notre tour pour. la. terre. africaine, après tant d'autres, des meilleurs et des illustres,. mais nous ne ferons qu'y toucher barre. Notre voyage. ne sera qu'une excursion, mais une excursion superbe, presqu'unique. Elle pices. les plus riants aus-. —. tout est à la joie; le soleil. :. de mise en scène. compter. AU. commence sous. les. right. —. est de. la fête et. ce grand maître. nous prodigue sans. couleurs les plus gaies de sa palette magique.. !. N'importe, le départ n'a pas été sans quelqu'émotion.. Que voulez-vous? On ne il. est vrai,. mais. s'en. mer, au climat avec ses fou-. c'est à la. somme. droyantes surprises,. c'est. s'abandonne. danger a. ;. et si le. qui ne peuvent se. va que pour deux mois,. en. le. à l'inconnu que l'on. don. d'attirer les natures. contenter des banalités de la vie,. effraie les êtres faibles. et. il. aimants qui nous entourent.. Bien que nous nous défendions de toute mesquine sensiblerie,. nous avouons qu'au moment où Y Albertville a quitté nous avons senti. la rive,. ration. si. beau. Mais !. En. elle sera si. avant. !. l'étreinte. courte et. le. poignante de la sépa-. voyage promet d'être.

(13) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. II. Les passagers. Les. La. officiels et les non-officiels. presse belge.. La. presse étrangère. UAlbertville, imposant sous sa parure de fête, escorté. d'une foule de yachts et de bateaux, précipite mainte-. nant sa marche vers la haute mer.. A. son bord, devisent. LE LIEUTENANT-COLONEL THYS.. joyeusement Ils. les. premiers. «. excursionnistes. sont conduits par le lieutenant-colonel. Albert Thys,. le vaillant. ^^. du Congo. d'état-major. administrateur général de la Com-.

(14) D ANVERS A LEOPOLDVILLK.. pagnie du chemin de l'âme de l'entreprise qui. l'a. mise sur pied. fer. des cataractes, le créateur et. l'officier. ;. énergique qui. l'a. conçue,. le lutteur infatigable qui l'a soute-. ;. nue aux moments pénibles où. le. climat et l'envie,. la. nature et les hommes, où tout semblait se liguer pour la faire. échouer. Aujourd'hui que l'œuvre est sauvée, qu'elle. vit, qu'elle. sombres. prospère,. est juste. il. que l'ouvrier des heures. et douloureuses préside. aux. fêtes triomphales. de l'inauguration.. Aux breux. du chef qui parvient, à travers de nom-. oreilles. périls, après des jours et des jours d'angoisses,. à. conduire au port une œuvre hasardeuse, discutée, sans. doute les acclamations doivent sonner agréablement. Mais s'il. est. compréhensible. comme. foule va au succès le. chemin de. fer. —. et. profondément humain, car. les papillons à la. du Congo. et. lumière. la. — que. son créateur soient l'objet. des louanges les plus enthousiastes, voire. même. les plus. hyperboliques, je crois pouvoir ajouter que ce manieur. d'hommes qu'on nomme sible. le. colonel Thys, sans être insen-. à ces témoignages d'admiration, a suffisamment de. philosophie pour ne pas s'attarder à recueillir des lauriers. 11 est. de ces robustes qui, une entreprise achevée,. s'attaquent à une s'écrire. :. œuvre nouvelle. Sa devise pourrait. Repos ailleurs. !. Le lieutenant-colonel Thys le. est assisté dans sa tâche par. major Ernest Cambier, un des premiers, des plus. éminents serviteurs de l'œuvre africaine, et par M. Jean Cousin, l'entrepreneur des travaux des ports de Bruges et. de Heyst, un bâtisseur de quais, un remueur de moel-. lons et de béton. comme. y en a peu sur notre planète, tous deux administrateurs de la Compagnie du chemin de. fer.. il.

(15) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. Le général-major Daelman, un chef que l'armée honore. même temps. de ses plus chaudes sympathies en son profond. représente. respect,. général Daelman avait quatre. Congo, un troisième. Deux. fils.. que de. Roi-Souverain. Le. le. sont morts au. encore en Afrique, au service de. est. #««*.. i^ÊKÊ^.. iP JH^Hri ^^ '. 1. iu. ....^'". ^.3^^Bi8B. ^M^Ê |B. B HV. flvJISP^^^B ^^^^^^H. ^m. ^^Hi. LE GENERAL-MAJOR DAELMAN.. l'État indépendant.. même temps. La mission du général. ment d'un devoir pieux tombés pour un noble. du général,. est donc, en. qu'une très haute distinction, l'accomplisse-. j'ai. ;. il. foulera la terre où reposent,. idéal, ses enfants. entrevu deux croix. :. !. Dans. les. elles sont. bagages. destinées. à couronner les tertres à l'ombre desquels sommeillent les. jeunes héros. Nous avons aussi à bord les représentants.

(16) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. du Gouvernement belge, M.. membre de. la. le. Comte Hippolyte. d'Ursel,. Chambre des représentants, ancien. prési-. dent de la Société royale de Géographie de Bruxelles, très. le. dévoué secrétaire général de l'Œuvre antiesclava-. giste,. est. le. chef. de. mission.. la. M. Georges Van Cutsem,. Ses. adjoints. sont. inspecteur général au dépar-. tement des finances, commissaire spécial du Gouverne-. ment belge auprès de du Congo. ;. M.. la. Compagnie du chemin de. fer. Gouvernement. l'ingénieur Francken, que le. belge envoya naguère en Afrique pour lui faire rapport. M. Seeger. sur l'état d'achèvement du chemin de fer; le. et. comte de Robiano, fonctionnaires supérieurs du minis-. tère des affaires étrangères, les collaborateurs. Lambermont. et. d'Emile Banning. du baron. dans l'élaboration des. actes diplomatiques de la Conférence antiesclavagiste de. Bruxelles. ;. le. capitaine. commandant. d'état-major. Mon-. thaye, professeur à l'École de Guerre.. L'Allemagne a pour délégué M.. Danckelman, de affaires. la section. le. colonialf^. docteur baron de. du département des. étrangères à Berlin. Ce savant qui a servi en. Afrique la cause de. la civilisation. aux côtés de Stanley,. sous la bannière du Comité d'études du Haut-Congo, a publié sur la climatologie et la météorologie africaines. des travaux très remarqués, qui ont. une autorité dans par M.. le. la matière.. fait. de leur auteur. L'Autriche est représentée. chevalier Mauricq de Sarnfeld,. département des. affaires étrangères à. attaché au. Vienne la France, ;. M. H. de Lamothe, commissaire général de la République dans le Gabon et le Congo français nous rencontrerons M. de Lamothe à Libreville seulement et par M. Jean Le Bret, ingénieur des mines. La Russie avait par. —. —. accrédité Son Excellence le conseiller privé Kologrivoff,. président du Conseil du ministère impérial des voies et.

(17) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. communications. Outre ces personnages dont. leur vaudra la satisfaction de revêtir l'uniforme. officielle. Tumba. à Borna, à. et à Léopoldville et. de goûter ainsi les. du proto-. plaisirs des honneurs, d'après toutes les règles cole, sur la. chaude terre africaine. —. •. il. y a d'autres invités. de marque. Nous citons parmi eux M. Buis, mestre de Bruxelles, un nel;. illustre. le. bourg-. voyageur devant. l'Eter-. M. le chanoine Seegers, vicaire-général de. de Gand;. Thys. M""" l'évêque. du colonel. Mottin, l'aimable belle-soeur. M®^^^. M. Hippolyte Lippens, ancien bourgmestre de. ;. Gand, administrateur de. commerce. et l'industrie,. M. Robert. fille;. qualité. la. la. Compagnie du Congo pour. accompagné de sa gracieuse jeune. Compagnie. Osterrieth, représentant la. des Produits du Congo;. le. major d'état-major Wouters,. le. sous-directeur au ministère de la Guerre; le major Gilson,. délégué du Cercle Africain d'Anvers. du Tanganika den Plas, M, l'industrie. IN".. —. Weyns,. capitaines. les. ;. cain — Bourgoignie. ;. major adjoint. et Baltia. ;. — un ancien. l'intendant en clief. Diderrich, directeur du. ces. le. administrateur des stations. d'état-major Storms, ancien. Afri-. C.Van. commerce. deux haits fonctionnaires. de. de. et. l'État. indépendant allant remplir une mission d'inspection au. Congo. — M.. Conrad Lentze, chancelier de. la. légation. impériale d'Allemagne à Bruxelles; l'ingénieur Espanet, directeur en Afrique de la. M.. le. Compagnie du chemin de. fer;'. curé Buysse, ex-aumônier de l'hôpital de Kinkanda. (Matadi). ;. enQ.a les aimables docteurs. du bord,. MM.. tineau et Jullien, ce dernier, ancien médecin de la. Can-. Com-. pagnie du chemin de fer à Matadi.. La presse. avait député. tingués. Citons. M. Tardieu,. de l'Association générale de. pendance belge. ;. une pléiade d'écrivains le très. dis-. sympathique président. la presse, directeur. de ïlndé-. M. Van Drunnen, professeur de métal-.

(18) d' ANVERS. 8. A LÉOPOLD VILLE.. lurgie à l'École polytechnique de l'Université de Bruxelles, Petit Bleu;. correspondant du. M.. Rotiers, de la. Fritz. La Belgique. Chronique; M. René Vautier, directeur de. M.Moreels, un ancien Congolais,. coloniale;. La Réforme; M. De Lantsheere, de La. bien connu de Côte libre.. Japon. et. M. Degroot, un. l'a. décrit avec. M. Nyst, Le. dessinateur. le. Soir;. «. globe-trotter. humour, représentait La Patrie. M. Verhaegen. était. le. Bien Public. J'en passe et des meilleurs. tront de ne pas citer. ici. qui a vu le. «. ;. mandataire du. me. Ils. permet-. leurs noms, pour ne pas allonger. outre mesure cette énumération.. Le Figaro nous. — ancien. Grancey,. de Mandat-. avait envoyé le baron officier. de marine, esprit et écrivain. M. de Grancey d'honneur dame de Madame de Denterghem,. distingués, causeur spirituel et charmant. est le frère. de la Reine des Belges,. Le. brillant chroniqueur. Deux Mondes Le. vient souvent dans notre pays.. du Figaro. n'est d'ailleurs. Tenijjs,. le. délégué. avaient. il. et. pas un inconnu pour nous.. Tour du Monde, respectivement. la. — ce qui. presse de Berlin. M. Pierre. reporter plein d'esprit malicieux, qui a. de Madagascar. de la Revue des. Mille. fait la. n'est pas déjà banal. un. ,. campagne. — M.. Lorin,. professeur à la Faculté de droit de l'Université de Bor-. deaux. et. M. Ruhemann, un. érudit.. En somme,. du voyage, représentant du Roi-Souverain. et. direction. délégués. des Gouvernements étrangers, journalistes professionnels et occasionnels,. invités de toutes marques,. une soixantaine en attendant. les. nous sommes. compagnons de route. que nous devons recueillir à Lisbonne, à Dakar, à Libreville. et à. Matadi. Si je dois en croire les prémisses,. n'y a pas de nui.. AU. right. il. danger que nous mourions en route... d'en!.

(19) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. III. La. à bord. vie. Dimanche, 12 juin.. Le. mer calme,. puis dédaigneusement,. regards pour toute goulot que. M.. le. la. journée.. nomme. l'on. maintenant dans et. un décor de. soleil s'est levé clans. la. le. s'est. une. dérobé à nos. Nous sommes. sortis. de ce. Pas-de-Calais, nous naviguons. Manche.. C'est le jour. du Seigneur,. chanoine Seegers va tantôt nous célébrer. saint sacrifice de la Messe.. grave et solennel. retentit. il. grisaille sur. A. ;. le. gong du bord. 9 heures, le nous nous réunissons dans. le. large couloir des cabines de première classe, au fond. duquel un modeste autel a été dressé. Les prières du. accompagnées en sourdine du grondement de. prêtre, l'hélice. mordant. les flots, sont suivies. avec recueillement;. son allocution toute familiale jette dans l'assistance une note émue. croirait. Avec un peu d'imagination méridionale, on. aux premiers temps de. la chrétienté,. se. dans les. catacombes.... Vous me demandez quelques renseignements sur à bord. Qu'y fait-on?. peu de chose. ;. — Mon. on regarde. la. Dieu, on ne. fait. la vie. rien. ou. mer, paresseusement étendu. dans un confortable fauteuil, dans une moelleuse chaise longue;. c'est la vie. contemplative, c'est l'existence heu-. reuse sans l'ennui quotidien des lettres, des journaux, des soucis de la lutte pour le lendemain. vivre en respirant à pleins. poumons. :. bref,. on se. laisse. la réconfortante brise..

(20) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. 10. Naturellement,. les. d'esprit. royalement. les. honneurs de. quels. menus. !. sont. d'ailleurs,. fer,. maison. L'Albertville. la. est transformé en un immense hôtel flottant,. Vanderbilt où. autres. et. La Compagnie du chemin de. excellentes. fait. dispositions. le. yacht d'un. y aurait table ouverte, et quelle table, Grandgousier en serait mort d'indigestion. il. L'Albertville ayant été entièrement affrété par la. pagnie du chemin de. fer. pour l'usage de ses. Com-. invités, 'n'a. pas de marchandises dans ses cales, rien que du charbon.. Notre bateau peut donc. de droits de quai,. il. faire escale partout sans. est classé. comme. navire, hardiment découpé dans ses. payer. yacht. Superbe. œuvres. vives, s'élevant. bien à la lame, jaugeant net 3ooo tonnes environ, mesurant. bau. 1. 10 mètres de longueur, 14 de largeur à son maître-. et 8"'5o. de tirant d'eau; Y Albertville a 3o cabines de. première classe, 16 de seconde classe, toutes très bien. aménagées. et. pourvues des installations. les. mieux com-. prises au point de vue de l'hygiène et du confort moderne. Il. sort des chantiers de Sir Raylton. Dixon à Middlesbro,. sur la Tees, et a été construit en 1896.. Le commandant du. navire,. M.. le. capitaine Blake, est.

(21) — D ANVERS A LEOPOLD VILLE.. 11. un marin connaissant son métier à fond. ce qui ne. et,. gâte rien, un gentleman dans toute l'acception du terme.. Les cadres se composent de quatre «. premier. «. né au pays de Walter Scott,. d'une sorte de loup marin, pas der. Habituellement. de. il -. grogne. comme. d'Ossian, lugubre. fait l'effet. tout à abor-. en rentrant de son quart. une sorte de ballade, macabre. nuit,. me. commode du ^. dont le. officiers. comme un. les brouillards. spectre. du lac Katrin,. à en juger du moins par le ton de la chanson que je suis. condamné. à entendre, occupant la cabine voisine de la. sienne.. Le. service des invités est assuré par les stewards ou. garçons de cabine, et par une légion de cuisiniers. dont trois nègres sierraléonais, sous. d'aides-cuisiniers,. ordres d'un Vatel,. les. dans des maisons ou,. —. un. comme. plats dans les. les petits. et. avant. artiste. travaillé. «. r. chez Lucullus, on mettait. grands, un adepte de. l'illustre. Carême. Puis vient dans l'ordre hiérarchique, après. du bord, à la. le. fois,. l'état-civil. le sait. les officiers. commissaire ou piwser. Le commissaire. l'économe,. l'officier. du bateau.. C'est. — d'avoir. la. est,. de police et l'employé de. l'homme dont. il. bon. fait. — on. haute protection quand on désire une. confortable cabine; l'homme qui livre les délinquants de l'équipage à la justice sommaire du bord, puis à celle des terriens, à la première escale. rations de décès. ;. l'homme qui signe. et enregistre les. naissances. le factotum des morts et des vivants. y a. le. !. Après. les décla-. en un mot,. ;. le pio^ser,. maître d'équipage ou bosseman, souvent en. il. même. temps, maître-charpentier; l'arrimage des marchandises, les. œuvres hautes. et basses. du navire sauf. forment son domaine. Les mécaniciens. — ces. forçats de la. maison flottante. les. et les. —. :. machines chauffeurs. constituent. un.

(22) D ANVERS A LEOPOLD VILLE.. 12. monde. à part.. Le mécanicien en chef a rang de premier. officier. C'est le «. Chief Engineer. trouvent les matelots et. hommes. ». .. Au. bas de l'échelle se. d'équipage.. En. tout,. nous. avons plus de 60 individus à notre service. N'avions-nous pas raison de prétendre que la Compagnie nous traite de princière façon. On ne. ?. s'ennuie pas à bord, les journées s'écoulent rapi-. dement. Nous sommes, presque toute. LA VIE A BORD.. sur. le. la. journée durant,. — ÉCHANGE DE VUES APRÈS LE LUNCH.. pont supérieur, d'où nous interrogeons l'horizon.. champ de. Chercher à reconnaître, dans. le. de ses jumelles,. du navire qui passe au large,. les couleurs. sa longue-vue ou.

(23) d'an VERS A LÉOPOLD VILLE.. l3. son nom, sa structure, son port d'attache, son capitaine.... une première occupation. Elle. voilà. vous prie de. le croire; et. et les invités,. il. n'est pas banale, je. comme, parmi nos. journalistes. y en a qui ne manquent pas d'esprit et qui. cultivent la plaisanterie, vous pouvez vous imaginer l'on. perd l'occasion de. le point précis. où. rire.. Puis on s'applique à connaître. navire se trouve sur sa route. Ainsi,. le. à 2 heures aujourd'hui, nous l'île. de Wight, tout contre. sommes passés au sud de la pointe S^^- Catherine. Le. ciel était voilé, la journée, restée grise. comme une. si. l'île. ;. apparaissait. grosse masse confuse aux bords largement. estompés; on. la devinait plutôt qu'on. ne la voyait. Là est. Ventnor, là est Sandown.. Comme. il. faut se. donner du mouvement, on a organisé. des jeux de palets. J'avais proposé. board. «. Transatlantiques.. fameux. «. Shuffel-. Le. capitaine, avec une exquise urba-. donné immédiatement des ordres pour traduire. nité, avait. cette. le. bien connu de ceux qui ont navigué à bord des. une artistique réalité. proposition en. ;. mais. il. faut. croire que chaque latitude a ses récréations préférées, et le. délassement favori des. voyageurs. trouva ne pas être celui des le jeu, les. ~. pour l'Amérique se. Africains ". Mais n'importe. joueurs rivalisent d'adresse. ;. les. matches. plus fantastiques sont proposés et aussitôt acceptés.. hommes. vous graves — devinez — y prennent part vous. graves, très. dites leur. nom. si. arrive sans qu'on. si. l'ait. Nous sommes quelques passagers pont par. la tiédeur. Des. pouvez,. et le soir. attendu.. Lundi 13 juin,. le. le. l'osez. les. 1 h. 1/2. du matin.. attardés, retenus sur. de la nuit. Tout à coup. le'. ciel s'illu-. mine, par intervalles réguliers, d'immenses éclairs.. La.

(24) H. D ANVERS A LÉOPOLDVILLE.. mer. se fait plus dure,. Nous devons. plus courtes.. Nous montons renseigne. :. les. le. vagues sont plus saccadées, être près de la côte française.. sur la passerelle,. de quart nous. l'officier. navire passe près d'Ouessant. C'est. le. phare,. ce feu dont nous voyons les éclats alternatifs.. Mardi 14 juin, 10. Mer. A. du matin.. de Gascogne nous a rude-. forte. Cette nuit, le golfe. ment secoués.. h.. lo heures du matin, nous découvrons le. cap Finistère; nous avons donc longé. golfe de Gas-. le. cogne, d'Ouessant à la côte espagnole, dans la direction. N.. S. S. 0.. Au. loin,. A. tribord, à bâbord, des navires à vapeur.. une masse confuse. Serait-ce l'escadre fantôme de. l'amiral Cervera qui aurait réussi à sortir de Santiago. Serait-ce une flotte américaine venant la côte de l'Andalousie. naux. !. Déjà. ?. —. pas. Pensez donc. les vrais. nulle. :. metteur en pages. !. sentir et nous venons de. fait. quitter à peine le pays de la les journalistes. et. Et nous n'avons plus de jour-. besoin s'en. le. menacer Cadix. ?.... ". monoline. du moins. t. .. — ne. Il. parait que. s'en plaignent. copie à fournir au monstre. Demain nous. serons,. à 5 heures. de. du. matin, à l'entrée du Tage.Tout va bien à bord. L'ordre et la paix régnent.. comme nous d'une bonne. Le. colonel, le. -. patron. r>. de VAIbe/iviUe,. l'appelons un peu irrévérencieusement, est. humeur. inaltérable..

(25) D'ANVERS A LÉOPOLD VILLE.. l5. IV. La première Lisbonne tien, cet. ma. !. escale, Lisbonne. Cintra. patrie. N'est-ce pas dans. !. opéra oublié de Donizetti, que. invocation au vieux sol lusitanien. On nous très. avait. annoncé. la terre. bonne heure. Je m'étais. bateau avait-elle. Le. était. ciel. ~. piqué. ». l'on. Don. Sébas-. chante cette. ?. pour. le. matin du. i5,. de. du. levé, à peine la cloche. cinq heures. à voir. Des. voilé, rien. compagnies de. mouettes s'égayant autour du bateau annoncent cependant que la terre est proche.. A. 7 heures, une bande gris. sale raie l'horizon, la terre est là. soleil. perce timidement. peu à peu la côte.. et. la jolie. la. 7 heures. le brouillard, la. nous voyons se. Tout au haut,. A. 1/2,. le. scène s'illumine. profiler, cette fois,. nettement. blanche citadelle de Cascaes, puis. bourgade de Cascaes elle-même dont. dégringolent du sommet de. la côte. les. maisons. en bonds fantastiques. jusqu'à la mer.. Cascaes, c'est la ville de bains de Lisbonne dirait. ;. de loin, on. quelque bourgade flamande qu'une fée aurait trans-. portée, d'un coup de sa baguette magique, sur la crête de la. dune portugaise. La bourgade. jolie à voir. ;. la. plage au sable. fin. d'ailleurs est. vraiment. et satiné lui dessine. un ourlet de dentelle au bas de sa robe parée d'éclatantes couleurs. :. en somme, un tableau de délicieuse fraîcheur,. une vivante aquarelle de Cassiers, où. le ciel serait. d'un. bleu tendre et les flots d'émeraude. L'Albertville prend le. large pour ne pas. manquer. L'entrée du fleuve, très. la passe de l'estuaire. du Tage.. imposante — 2 à 3 kilomètres de.

(26) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. i6. largeur au jugé. —. présente,. effet,. deux bancs de. recouverts de six mètres d'eau seulement à la. sable,. marée haute. Entre. la. rive nord et le. premier banc,. une passe profonde de vingt mètres. s'ouvre. xième. en. —. la passe. C'est la passe. du sud. du sud. — court entre. les. qu'enfile notre navire.. mer au. portugais, figure de vieux loup de. une deu-. ;. deux bancs.. Un. collier. pilote. de barbe. 'éikitlim^. L ENTREE DU TAGE.. grise,. au teint hâlé, ravagé par. Nous nous engageons dans. le. la brise,. Tage.. A. monte à bord.. gauche. le. vénéra-. ble fort San Juliano, à droite un autre ouvrage de. fortifi-. cation d'une antiquité tout aussi respectable, la tour de. Bugio, assise. comme un. sphinx rêveur, sur son rocher de. granit. Il. du. faut bien le dire, on conçoit difficilement que l'entrée. fleuve, cette artère vitale conduisant à Lisbonne,. au.

(27) D ANVERS A LÉOPOLDVILLE,. cœur du Portugal,. soit aussi. forts qui s'échelonnent le. modestement défendue. Les. long de la rive depuis la pointe. de San Juliano jusqu'à Lisboâ n'ont. que pour l'archéologue bombardée,. c'est. Mais avons-nous bien. moyens que. la. évidemment,. d'intérêt,. Cependant Lisbonne. et le touriste.. coup. férir.. I7. conquête du Portugal réalisée sans. les nations. défendre leur honneur. ?. le. droit de juger des. entendent mettre en œuvre pour. Et puis, par ce. soleil qui brille si. joyeusement au milieu de ce pa3'sage grandiose, que nous importent. la politique et ses. U Albertville, fièrement. A. bonne.. le. commentaires acerbes?.... avec une majestueuse lenteur,. battant. pavillon belge, vogue maintenant vers Lis-. gauche se développe Belem avec sa. vieille. tour. arabe, ce joyau d'orfèvrerie architecturale dont les minarets ajourés, les bretèques en dentelle font l'admiration. des délicats de la pensée,. une vraie merveille. !. Plus. loin le couvent des Hiéronymites, à côté l'église de l'Estrella,. dans. le. haut. le. massif et imposant Palais royal,. plus haut encore l'Observatoire royal, enfin tout à coup,. se montrant dans tout son éclat, superposant ses étages les. uns aux autres en terrasses gigantesques, Lisboâ,. l'antique capitale de la Lusitanie, avec sa fourmilière de. La vue de Lisbonne,. maisons, son chaos de maçonneries.. baignée par. les. eaux du Tage,. est. connue. avec celles de Naples, de Constantinople Janeiro la faveur des artistes; à. mon. ;. les. cela, j'ai les. admirables. îles. de Capri. de Rio-de-. avis, c'est. moins son verdoyant cadre de cyprès, moins moins. partage. elle. et. Vésuve,. le. et d'Ischia. Naples. !. Malgré. trouvé la baie de Lisbonne superbe. En fermant. yeux, je la revois dans son cadre immense avec ses. — hélas. —. éclairée. magiquement, roulant à chaque goutte d'eau une. paillette. navires. !. rari nantes in gurgiie vasto.

(28) d'anvers a léopoldville.. i8. de. me. soleil, elle. représente un vrai décor de féerie. Ce. sera un des meilleurs souvenirs de. V Albertville. a stoppé pour laisser. monter à bord un. de la marine portugaise, venu en pinasse. C'est. officier. l'aide. mes pérégrinations.. de camp du ministre des colonies, M.. le lieutenant. don Luiz Gaëtano Pereira, qui vient saluer, de. la part. de. son chef, le représentant du Roi Léopold et le lieutenantcolonel Thys. L'ancre est jetée et nous allons pouvoir. débarquer près. d'un bâtiment d'un. quelconque qu'on nous avant. il. faut que les docteurs. grimoire voulu, à la. ". style. administratif. dit être l'Arsenal. Hélas! aupar-. Santé. ». du bord. —. cet. certifient,. dans. le. organisme des ports. de mer qui suscite, par sa proverbiale lenteur, tant de flots. nous. de colère chez les voyageurs pressés n'a ni. le. —. qu'aucun de. choléra morbus, ni la peste bubonique.. Enfin, nous voilà à terre et nous prenons par la place du. Commerce,. très majestueuse avec ses galeries en colon-. nades, vers l'Avenue de la Liberté où nous avons rendez-. vous à. l'hôtel. Avenida Palazze, un des fastueux caravan-. sérails de la Compagnie des Grands Hôtels. Nous y rece-. vons communication du programme de la journée. Le voici. dans toute sa concision. flâner dans Lisbonne. ;. à. 1 1. :. h.. il. est lo heures,. i. 2,. on prendra. vous pouvez le train. pour. Cintra d'où nous reviendrons ensuite déjeuner à l'hôtel,. 4 heures, Xklhertmlle dérapera et redescendra le Tage pour continuer sa course vagabonde. C'est la devise puis, à. du voyage. :. Mulium. in parvo.. Je ne vous décrirai pas Lisbonne. Je vous dirai seule-. ment que. la. capitale. du Portugal. est. située. dans un. endroit merveilleux, en amphithéâtre, au bord de la mer.. Vous vous en. doutiez peut-être. Les Portugais disent. :.

(29) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. Que naô. naô tem. visto Lishoa,. Mais que. est agréable.. casa boa. Je n'en dis-. visto. conviens pas, je crois vous l'avoir. I9. dit, l'aspect. la ville est. tout d'abord. horriblement pavée. !. Puis, pas de verdure, pas d'ombre. Tout au plus quelques. arbres anémiés, poudrés à frimas d'une poussière blanche. Çà. et fine.. et là. quelques édifices imposants par. leur. masse, plus loin un large boulevard mais bordé de maisons d'un style pitoyable, sans goût. Dois-je l'ajouter. l'impression d'une. ville. de province. Les. Lisbonne, vue de près, ne m'a pas. une grande. capitale, c'est plutôt. ?. fait. étrangers ne doivent pas y affluer, en cette saison du. moins. D'ailleurs, quand Cintra,. fait. il. Notre. ". le. vent souffle de la sierra de. terriblement chaud à Lisbonne.. bande. ^. fait. sensation sur le port et devant. Avenida Palazze. Évidemment, on nous prend pour des de distinction dont. insulaires. Thomas Cook and Son. sur quelques coins intéressants. —. je. barnums de quelque. sont chargés. désœuvrement. Mais qu'importe Lisbonne. les. !. promener. de. Je braque. —. il. n'en. mon. le. objectif. manque pas à. croque deux ou trois tableaux de genre,. puis en route vers la gare pour Cintra.. Cintra. !. Oasis aux ombres délicieuses au milieu de ce. sol brûlé, sans arbres,. de la Lusitanie. passer à côté de Cintra serait un crime. Rome. sans pousser jusque Frascati.. pittoresquement. ;. la. Voir Lisbonne. !. ;. Le. nature et l'homme. et. ce serait aller à sol. s'y. relève. — l'homme,. c'est. le paysan, si industrieux, si sobre, si travailleur, de la. Lusitanie. — y ont planté de merveilleux bosquets d'oran-. gers, de citronniers,. d'oliviers,. d'eucalyptus, c'est-à-dire. qu'on y trouve la parure exubérante des régions tropicales et cela près des majestueux types de la flore des pays.

(30) 20. D ANVERS A LEOPOLD VILLE.. tempérés, les palmiers à côté des châtaigniers, des hêtres et des peupliers. Nous y. !. arrivons en juin. quand ce jardin merveilleux orangers ont semé sur. le. ;. mais en mars,. en fleurs, et que les. est. velours des verts gazons leur. neige parfumée, le spectacle doit être prestigieux. Les rois. de Portugal ont dans cet Eden un ancien château en ruines, de vision romantique.. dans. les. nuages.. architecture. L'antique. bizarre,. domine Cintra,. Il. demeure royale mi-arabe. mi-gothique,. masse imposante de créneaux. et de. d'une. est. c'est. ;. donjons où. le front. s'est. une. donné. libre carrière la fantaisie échevelée de l'imagination orien-. de meneaux curieusement fouillés, de festons. tale, éprise. Remarqué, dans. et d'astragales.. cette course. travers Cintra, la prison municipale. féerie. y. il. a,. en. effet,. Ah. une geôle.. Dans !. rapide à. cette délicieuse. rassurez-vous, une. geôle paternelle où les détenus causent paisiblement avec leurs parents et amis, à travers les barreaux. reaux pour. rire.. — des bar-. Ceux qui sont relégués au premier étage. de cette hôtellerie font aller de. ci. de. là,. suspendue à une. corde, une manne, dans l'espoir que la charité des passants. y. fera vraisemblablement. tomber quelqu'offrande. Cela se. passe sous l'œil bienveillant de l'autorité. Hâtons-nous de le dire, la police. municipale de Cintra n'a rien de. terrible des alguazils de l'Inquisition.. M.. le. l'air. bourgmestre. Buis semblait prendre beaucoup d'intérêt à cette petite scène de saveur... toute portugaise. Peut-être rêvait-il à. quelque innovation de ce genre pour notre prison com-. munale. A. !. l'hôtel. Avenida Palazze, nous rencontrons notre. ministre à Lisbonne,. M.. le. comte du Bois d'Aische. Son. Excellence a la gracieuseté de nous faire la conduite jusqu'à bord de VAlberivûle. Là, la coupe de vin de. pagne à. la. main,. le colonel. Thys. Cham-. boit à la Belgique, à son.

(31) d'anvers a léopold ville.. M.. représentant.. émus. :. il. est. comte du Bois répond, en termes. le. heureux de rencontrer des compatriotes sur. la terre étrangère,. salue avec joie l'achèvement de la. il. grande œuvre, du chemin de vigoureusement. Allons. !. remontée,. l'hélice. du Congo. On acclame. fer. Encore un bon moment. Déci-. dément, on nous gâte sous tous est. 21. fait. navire fend de nouveau les. les rapports.. entendre. Mais. l'ancre. son ronflement, le. du Tage. Lisbonne. flots. dis-. parait peu à peu dans le lointain rose... Voici, une dernière fois, la pointe de. de. fort, le. tout le. San Juliano avec son antiquaille. noir rocher de Bugio, Cascaes la coquette. ;. paysage vu à cinq heures du matin dans une teinte. moment de. grise, éclairé, à ce. chaude. et. l'après-midi, d'une lumière. aveuglante puis, immense sous. le ciel bleu, la. mer, bleue aussi mais d'un bleu de turquoise, dont. le. pouls bat en longues lames sous la caresse de la houle.. En. route pour Madère, pour les Hespérides. P. S.. !. Nous avons reçu à bord deux nouveaux passagers M. Carderera y Ponzan :. ce sont les délégués de l'Espagne. :. et. M. de. et. chaussées et des voies ferrées.. los Terreros, ingénieurs. du service des ponts Ils. représenteront, à. l'inauguration du chemin de fer, le gouvernement de. Sa. Majesté Alphonse XIII.. Deux autres touristes nous ont rejoints à Lisbonne MM. Delcommune, frères. L'un, M. Alexandre Delcommune est l'explorateur bien connu du Katanga dont les :. émouvantes aventures au pays noir sont encore présentes à notre pensée. Ce vétéran du Congo va en Afrique, à peu près. comme vous. et. Delcommune, son. moi nous allons à Paris. M. Emile. frère, est administrateur-directeur. la Compagnie des magasins généraux.. de.

(32) 22. D ANVERS A LÉOPOLDVILLE.. IV Porto-Santo.. Madère Vendredi 18 juin.. Partis de Lisbonne,. le. mercredi 16, poussés par. les. vents alizés que nous avons rencontrés par le parallèle. du détroit de Gibraltar, nous avions Porto-Santo,. Madère, en. des îles de l'archipel. orientale. la plus. vue vers. 10 heures du matin de la journée du 18. Porto-Santo ou. —. Port du Salut. ainsi. vez Zarès et Tristan. tempête. la. l'infant. la. Santo et Madeira,. du Cap-Vert. qui y furent jetés par. en Portugal,. mission de coloniser. comme. reçurent. l'île,. d'ailleurs les Açores, les îles. Que. ce soient là des produits d'érap-. sous-marines de date relativement récente. l'époque. de. — Porto-. Sainte-Hélène représentent des cratères. et. d'anciens volcans. tions. par les chevaliers Gonçal-. Vaz Teixejra revenus. qui,. et. don Henri. nommé. quaternaire, d'après. certains —. ou. —. à. débris. les. d'une chaîne volcanique côtière d'un continent aujourd'hui affaissé,. abîmé dans. les flots, les. quelconque, qu'importe au fond. :. restes d'une Atlantide. ce sont là spéculations. géogéniques, et la science nous préoccupe peu ou prou, à. moment où. ce. il. est. si. bon de se. laisser vivre de cette. heureuse vie de sybarite qu'on nous a haec otia fecit. mer. est. si. —. où. il. est. si. — Deus nobis. faite. doux de ne. rien faire,. belle et le soleil si réconfortant. où. la. !. Porto-Santo est donc d'origine volcanique,. soit. ;. son sol. est constitué par des roches basaltiques et trachy tiques, par. des. tufs. L'île. nous apparaît maintenant en pleine lumière,. à quelques encablures du bateau. C'est une masse profon-.

(33) d' ANVERS. A LÉOPOLDVILLE.. dément découpée, crevassée,. fissurée.. 23. Les croupes sont. nues, privées de végétation. Dans le ravin central. —. celui. qui sépare les deux groupes de hauteurs qui forment le relief. de. l'île. —. •. çà et là de rares habitations jettent une. note claire au milieu de cette morne désolation. Néan-. moins,. le soleil. dore ces rochers couleur. chaude patine. si. d'un effet. si. ;. il. lie. de vin d'une. y a là des oppositions de lumière. charmant, des ombres veloutées se détachant. du fond violemment roux par des dégradations. L ILE DE. cates,. si déli-. PORTO SANTO.. des clairs-obscurs où semble se cacher quelque. nymphe mystérieuse, qu'on croirait voir une toile féerique de Rubé et Chaperon, les maîtres décorateurs de l'Opéra. li'. sur. Albertville laisse Porto-Santo à tribord et. l'île. sons en vue, à bâbord, des. îles. le. cap. Désertas, qui font partie. du groupe madérien. Le nom indique que féroce à l'égard de leur sol. ment. met. de Madère qui se trouve au sud-est. Nous pas-. stériles.. :. la nature a été. ce sont des rochers absolu-. A peine y découvre-t-on. quelques misérables. huttes de pêcheurs. Voici le cap San Lourenço, l'extré-.

(34) D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. 24. mité orientale de Madère,. nous allons tale. de. le. il. se profile à notre droite;. contourner pour gagner Funchal, la capi-. En. située sur la rive méridionale.. l'île. quement au détour du cap, surgit des. brus-. effet,. flots. la. masse. imposante de Funchal à l'avant-plan, au fond d'une baie, puis. l'île. moyenne de huit Pic Rouge, qui a 1800 m.. tout entière, d'une altitude. cents mètres, dominée par le d'élévation.. Funchal. —. la ville. tement assise au bord de. la. du Fenouil. mer à. —. est coquet-. laquelle la relie un. pier.. De. loin déjà,. Funchal. trahit son importance, ses mai-. sons grimpent en théories compactes sur les pentes raides. de la montagne. L'Albertville s'approche lentement, nous. découvrons tout. le. panorama de. la ville.. En. se dresse, dans sa plate et laide nudité, un. ment. théâtre.. c'est, paraît-il, le. :. tifié, relié. A. face de nous. grand. gauche, un. bâti-. îlot for-. à Funchal par une digue, qui protège la baie. contre les vents du large.. Au. bout du pier, un autre. bâtiment, plus riant, d'une chaude coloration rose.. nous apprend que. c'est l'habitation. On. du gouverneur. Tout. contre, une superbe allée d'arbres aux puissantes frondaisons.. Le paysage. est. malheureusement gâté par. cheminée de fabrique que la ville, enfouies. dans. l'on voit. la. coquettement, de blanches église. :. c'est. l'horrible. à droite. Plus haut que. verdure d'où elles émergent villas.. Plus haut encore, une. Notre-Dame de Belmonte. Nous y grimperons. tantôt. Enfin, dans le ciel, se perdant dans les nuages, la. cime du Pic Rouge. Mais, à peine notre navire l'ancre,. est-il. à. en face du pier, que de toutes parts accourent, à. force de rames, des canots montés par de jeunes éphèbes,. nus jusqu'à la ceinture.. Ils. poussent des cris assourdis-.

(35) DANVEIIS A LEOPOLDVILLE.. à rendre jaloux. sants,. Nagio. !. Qui ne. Nagio ! Plata les connaît. ?. !.... des ânes qu'on. Ce sont. Dans. r,. Plata. étrille.. !. plongeurs de Madère.. cet étrange patois raadérien. formé de portugais, d'espagnol ticle. les. 25. et d'italien, ils « font l'ar-. avec des gestes d'une exubérance, des jeux de. physionomie vraiment comiques. Décidément,. ils. sont tous. VUE DE FUNCUAL, PUlbE DU CASINO.. nés cabotins, ces insulaires du Midi, tous planches.. Nous. faits. leur jetons une piécette d'argent. et voilà qu'aussitôt les jeunes tritons,. Antinous, plongent. — nagio.. Ils. musclés. pour. les. — plata — comme. des. passent sous la quille du. navire, s'ébattent, s'ébrouent dans les flots de bleu cristal. !. Sans aucun doute, cette onde claire. du saphir en fusion. et. limpide. comme. est leur élément, elle les a vus naître..

(36) 26. D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. Seulement, ne vous avisez pas de leur envoyer quelque sou. de cuivre. ils. ;. ont des yeux qui lisent au fond de l'eau. mieux que dans un. livre, ils. ne. s. deront très dédaigneusement sable. :. hidalgos ne. ces. y tromperont pas. et regar-. pauvre sou choir sur. le. travaillent. le. que pour un métal. noble. Pourtant, un novice s'est laissé mystifier par une. pièce de nickel.. Ah. surgissant de l'eau,. repêchée,. il. vous aviez vu sa iigure quand,. si. !. put voir de près la pièce. et d'injures qu'il lança à. la tête. du mystificateur, vous. eussiez trouvé,. comme. et d'une saveur. absolument typique.. Mais. Du. pier. est. il. qu'il avait. vous aviez entendu la kyrielle d'imprécations. si. moi, la scène passablement drôle. deux heures, nous avons hâte de débarquer.. une magnifique. allée. de platanes. mène à. la. place où se trouvent l'entrée du palais du gouverneur et. Les habitants de Funchal célèbrent aujour-. la caserne.. d'hui une de ces nombreuses fêtes que l'Eglise portugaise. a conservées dans sa liturgie la. ville. parait .endormie.. chemin de. ;. les. Nous. magasins sont fermés, allons à la. station. du. dans la montagne,. fer funiculaire qui conduit. à Belmonte. Quelques-uns de nos compagnons y vont en traîneau, un. mode de locomotion. particulier à. Funchal. dont les rues sont pavées de milliers de tout petits galets, ce qui constitue une surface de glissement excellente pour le traîneau,. mais peu agréable pour. cules sont pittoresquement traînés. bêtes magnifiques, à l'œil doux, au. conducteur. les. pousse de. par onomatopées. analogues aux. qu'ils. le. piéton. Ces véhi-. par des boeufs, des pelage soyeux. Le. la voix, leur parle. constamment. modulent de plaintive façon, assez. cris des. du Caire. Parfois. le. aussi,. cochers de Naples et des âniers. mais rarement, très rarement,. conducteur pique son attelage du bâton ferré. à la main.. qu'il. porte.

(37) D ANVERS A LÉOPOLDVILLE.. Nous. allons à la station par un dédale de petites rues. étroites et. lave.. QT]. empuantées, aux maigres trottoirs dallés de. Les maisons, massives. closes par des volets. et tristes, ont les fenêtres. des balcons grillagés courent le long. ;. des façades. C'est là sans doute que les belles senoras de. Madère viennent. respirer. de Madère, transparent. l'air. du soir. comme une. — cet adorable air. mousseline,. embaumé. du parfum des roses et des violettes — et peut-être, le coeur palpitant, écouter la voix de. à la nuit, aux rêves d'amour Dormi Dell'. Nous. voici à. Romeo. chantant l'invocation. :. pure, dormi felice ti scordar.. amor mio non. station. la. du funiculaire. Le train se. met en marche, mordant à même. la crémaillère. ;. nous. nous élevons lentement. La baie se déroule à nos yeux;. au. loin,. tout au loin, \ Albertville se balance gracieuse-. ment sur son ancre.. A. notre droite, les jardins du Casino. municipal, dont les murs surplombent à pic les féeriques flots bleus.. cies,. Plus haut, un vieux. fort,. aux murailles noir-. mais n'ayant plus rien de menaçant. Les géraniums. ont envahi de leurs rouges frondaisons la crête des murs, les. embrasures des canons. fique.. La. :. le. cadre est résolument paci-. route, à gauche, longe une gorge profonde, une. de ces crevasses que. le. soulèvement. initial. ou des com-. motions subséquentes ont creusées dans la roche. pleure un maigre. des pluies. — ce sera. —. il. ruisselet, la Santa-Luzia.. A. Ici. fond. la saison. pleut beaucoup et longuement à. un torrent dévastateur.. Au. Madère. des villas encloses. de jardins merveilleux, remplis de mimosas, de roses, de glycines, de violettes, une vraie débauche de couleurs. ;. là,. des bananiers, des palmiers, des vignes, des cannes à sucre,. du maïs, toutes. les. productions de la zone méditerra-.

(38) 28. d'anvers a léopoldville.. néenne. même. et. tropicale.. Nous montons. à. 400 mètres. nous rencontrons. d'altitude, le spectacle change,. les pro-. duits de notre flore septentrionale, des chênes majestueux,. des hêtres, des sapins, des champs de seigle, des vergers. avec des pommiers en fleurs. Madère. est,. en. effet, la. de transition idéale entre les régions tempérée cale,. un de ces points du globe où tout. la nature,. respirer,. voulaient,. traité en enfant gâté. croît à merveille,. où. l'air est. fortunée, en un mot. Si ses. l'île. zone. et tropi-. par. doux à. habitants le. pouvaient se résoudre à travailler au lieu. s'ils. —. de mendier ou de vivre de l'étranger. les. mendiants pul-. lulent à Madère avec la scrofule, née de la malpropreté et. — Madère produirait comme. de la mauvaise alimentation. jadis, avec abondance, et la. canne à sucre. aussi le vin. Mais le vin pourtant. A. ?. et le. maïs. et. part quelques clos. bien connus et dont les produits vont à des cours souveraines ou aux hauts barons de la livre. que trop souvent, sur. Madère ne. finance,. marchés d'Europe, une. les. horrible mixture faite de vins d'Espagne ou de Portugal,. du jus de. la. canne à sucre. et. de cidre.. Le. raisin des. vignobles que l'on rencontre autour de Funchal donne. un. vin lourd et capiteux qu'il faut couper par des crus. étrangers ou du cidre. :. qu'eût chanté Horace,. ce n'est certes pas le divin nectar s'il. était. né à Madère. L'île con-. tinue cependant à cultiver avec grand succès les fruits et les. légumes. ;. elle se. vante d être. le. jardin maraîcher de. Lisbonne. Les fraises, les abricots, les bananes, les oranges. de Madère sont des. fruits exquis.. dans cette terre, produit. dynamiques extérieurs. — la pluie,. roches où se rencontrent, avec caire, les sels. Tout pousse. de l'érosion, l'air,. par. d'ailleurs. les. agents. la chaleur. — de. le sable, l'argile et le cal-. de potasse et de soude qui en constituent. engrais naturels.. Comme. les. l'eau à l'époque des pluies ne. les. vallées sont profondes, que. manque guère,. la. couche de.

(39) d' ANVERS. A LÉOPOLDVILLE.. ne cesse de s'accroître et de s'enrichir. terre végétale. toujours renouvelés,. d'éléments,. Madérien a peu de besoins pas la. «. contingence. fond, la vie étant. donc peut. 29. si. ;. de. «. il. l'idée. courte,. de fécondité.. se laisse vivre,. du. Mais. le. n'aperçoit. travail. Peut-être,. pas tort. n'a-t-il. il. au. Et puis, qui. !. dénier le droit d'arranger sa vie à sa guise. lui. ?. Notre-Dame de Belmonte que nous rencon-. L'église de. trons au terme de notre voyage, en suivant un charmant sentier qui. bois,, tantôt. grimpe en zig-zag, tantôt sous. longeant des vergers au gazon frais et savoureux, est bien intéressante malgré son. qu'au temps jadis. l'île. style rococo. fut. La légende veut. désolée par une sécheresse. persistante. Les habitants avaient pris leur recours auprès. de la Mère du Sauveur,. ils. s'étaient jetés à. genoux, implo-. rant la Vierge Marie, la suppliant de mettre. fin. à leur. misère. Et voilà que tout à coup, au haut de la montagne,. dans un endroit où. l'on vénérait. une petite image de la. Vierge. —. — une. fontaine jaillit du sol, distribuant par flots une. endroit très couru par les fidèles de Marie. eau cristalline, délicieuse.. La reconnaissance. des croyants. éleva sur la montagne, dans ce cadre de verdure ravissant,. une basilique. ;. tée triomphalement.. ;. la. Depuis. Madone y. loi's,. dons des riches. s'enrichir des. pauvres. l'image de la. l'église. comme. fontaine coule toujours.. fut transpor-. n'a. cessé de. des offrandes des J'ai. goûté de son. eau, elle est exquise.. Mais l'heure du retour au bateau approche, descendre. la. montagne. et. regagner. le port.. il. faut. Nous prenons. place dans un traîneau et nous voilà lancés sur des pentes vertigineuses. Les deux conducteurs galopent à nos côtés, ils. dirigent le véhicule aux tournants du sentier. Parfois. le. traîneau glisse avec une vitesse telle que les patins. en bois qui. le. la route. Alors. soutiennent prennent feu aux galets de. au premier palier on s'arrête. et les. conduc-.

(40) 3o. D ANVERS A LEOPOLDVILLE.. teurs graissent la machine. Et de nouveau, en avant avec. Nous passons par des chemins des murs de jardins par-dessus lesquels. une nouvelle ardeur merveilleux, entre. !. s'échappent, dans une adorable sauvagerie, des branches. de lauriers, de citronniers, d'orangers, des buissons de roses, nous côtoyons des cottages blancs. aux contre-vents. LA DESCENTE EN TRAINE A.U.. verts. Parfois le volet s'entrebâille et. dans. le. fenêtre apparaît une tête brune aux yeux. yeux profonds sombres comme. la nuit,. cadre de la. curieux, des. dont l'expression. est soulignée en traits durs par une chevalure noire, très. noire, presque crépue.... captivés par. cette. Si nous regardons,. apparition,. séduits. descendu de son cadre, brusquement belle enfant est. modeste comme. le jardin paternel.. par. intéressés,. Murillo. ce. le volet se. la violette qui. ferme. ;. la. embaume. Encore une dernière descente,. et. nous.

(41) d'an VERS A LÉOPOLD VILLE.. sommes en bas. nous dévalons, cette. ;. vitesse des grands express,. à la culbute. 3l. fois, la. 60 kilomètres à. côte avec la. Gare. l'heure.. A peine cette idée nous avait-elle germé dans. !. le cerveau, que, patatras!. nous courons heurter. le traîneau. d'un de nos camarades, arrivé déjà au bas de la pente.. Un Un. de douleur retentit.. cri. Mon. des conducteurs gît à terre,. Dieu! que il. passé?. s'est-il. s'est, paraît-il, cassé la. jambe. Nous sommes consternés. Heureusement l'aimable docteur du bord, victime. M. Cantineau, nous. déclare. et. qu'elle. n'a. suit. Il. rien,. examine. absolument. la. rien. d'endommagé, ce dont on convient, mais en maugréant.. Nous commençons à comprendre, le tour est bien joué Madère est truquée comme la Suisse de Tartarin. Sans la ;. présence d'esprit du docteur, qui vite avait découvert la supercherie, nous étions condamnés à verser, entre les. mains de notre maître fourbe, cinquante. même, qui. sait. ?. mille, peut-être. cent mille reis.. Cent mille reis. ?. Peuh, une bagatelle. !. Au. Portugal,. on jongle avec les milliers de reis d'une façon étourdissante, à fice.. ment. comme. vous éblouir. L'étranger l'idée la. — on. le. le conçoit. bouquet d'un feu. aisément. d'arti-. — a immédiate-. plus haute d'un pays où une note. d'hôtel,. quelque peu salée, se solde facilement par vingt mille reis.. Rien d'étonnant non plus que des gens qui comptent. par trois cents reis là où nous disons un franc, marchent la tête. haute. comme. Camoëns ou que leur. cousin.. allons partir.. le. Mais. Le. s'ils. descendaient en droite ligne du. Roi de Portugal le. bateau. est. et des. sous. Léopold de. l'île.. Il. pression,. nous. du consul de Belgique à Funchal,. fils. M. de Bianchi, monte à bord pour nous voyage.. Algarves fût. souhaiter bon. nous conte divers épisodes de l'excursion que. lia. y a quelques mois, dans l'intérieur Le Roi des Belges était venu à Madère sur son faite,. il. yacht en compagnie de. M. Anspach,. notre ministre à.

(42) 32. d'an VERS A I.KOrOI.DVILI.E.. Tanger. et. M.. de. le. major Snoy. Sa Majesté. —. excursion au grand Coral. —. est allée. principal de. le cratère. en. l'île. par une pluie battante, qui tomba sans discontinuer. quatre heures durant. Le Roi qui était en palanquin. mode de. encore un. —. transport très usité à Madère. —. n'a. pas paru trop ennuyé de ce contretemps, et bien que les coussins du palanquin fussent absolument trempés d'eau, la. bonne humeur de notre Souverain. est. demeurée. inal-. térée jusqu'à la fin de l'excursion.. U Albertville. maintenant s'éloigne de la. rive.. Les plon-. geurs, les trafiquants de fauteuils en paille tressée, les. marchands de broderies. Madère. industries caractéristiques de. en vantant une dernière. — ce. de guipures. et. fois. — nous font escorte. grands. à. sont les. cris et. avec des. gestes désolés, les uns leur talent natatoire, les autres. de leur marchandise. l'excellence. de vapeur. et accélère sa. Funchal avec. le. marche. ;. ;. mais. Casino municipal, l'hôtel rose du gouver-. Belmonte dans son. fouillis. lentement, se fondant. rêve. que. !. Quel. Madère. joli livre. n'est. Notre-Dame de. de verdure au second, et la. masse imposante du Pic Rouge à. crépuscule.... navire force. beau panorama de. le. neur, l'allée des platanes au premier plan,. disparaît. le. plus. l'arrière,. petit. à. tout cela. dans. petit. le. qu'un rêve, mais quel. à écrire, quel thème à développer. la destinée de cette île fortunée qui n'appartient plus. à l'Europe et qui n'est pas encore l'Afrique, où croissent à côté l'un de l'autre, plutôt l'un au-dessus de l'autre, le. chêne orgueilleux. une. fraise. et le palmier,. où sous. au parfum exquis, où. et l'abricot et la cerise,. où. l'air. l'on. est. le. bananier pousse. trouve et. le. imprégné des. raisin. efiluves. de la rose, de la violette, où tout en un mot, est plaisir. pour. sens de l'homme, où. les. Mignon. :. «. C'est là. comme on. chante dans. que je voudrais vivre.... Madère, ou plutôt au revoir. !. ". Adieu,.

(43) d'an VERS A LÉOPOLDVILLE.. 33. VI Les. Le. Canaries.. îles. En vue de Santa-Gruz. En route vers Dakar. pic de Ténériffe.. Samedi, 19 juin.. U Albertville a mis le cap sur le groupe des îles Canaries, sur ces autres. îles «. fortunées. ». .. A trois. midi, nous découvrons par tribord une le profil. et la. l'île. de Ténériffe. Nous allons passer entre. Gran Canaria. Gomera,. et. à l'archipel. les îles occiden-. de Ténériffe et Gran Canaria, celles du centre, de. Lanzarote africaine.. de. nom. qui a donné son. composé de Palma, Hierro tales,. énorme masse dont. déchiqueté se découpe nettement sur un ciel sans. nuages. C'est l'île. heures de l'après-. même. et. Fuerteventura,les. îles qui. avoisinent la côte. Comme constitution géologique,. les Canaries ont,. que Madère, une origine volcanique. Ténériffe. cependant, que nous longeons par une mer aux bleu intense, superbe, a. Est —. Madère. La rive. — se présente tiques,. le. celle. tourmenté que. que serre de près. pic. dans des abîmes profonds,. de 4000 mètres. Le sommet, nu,. comme. d'un. le. navire. sous l'aspect d'immenses murailles basal-. tombant à. tailladé. plus. profil. flots. les dents d'un. parait-il,. sauvage, désolé, est. peigne. Çà et. là, la. côte. dessine une échancrure au fond de laquelle s'élèvent, enca-. drées d'un peu de verdure, quelques maisonnettes grou-. pées en hameau. Le pic de Teyde, appelé vulgairement pie de Ténériffe, nous apparaît dans. une vision rapide. ;. son cône élancé a disparu brusquement dans cette masse. de nuages. qui font. comme aux Açores. aux Canaries, comme à Madère, et à toutes. les îles. de l'Atlantique, 3.

(44) d'anvers a léopoldville. 34. une couronne quasi éternelle. Nous arrivons en face de Santa-Cruz de Ténériffe,. que nous avons pu voir de. l'île.. D'après ce. la ville, celle-ci. mérite une. mais V Albertville doit être à Borna. visite,. pour. de. capitale. Ja. XI 11™^. le. indépendant,. remarquons, au nord. et. temps pour. au sud de. juillet,. s'arrêter.. la ville,. de construction récente. batteries,. i®''. anniversaire de la fondation de l'Etat n'y a pas de. il. le. les. ;. Nous. de nombreuses. Espagnols vien-. nent de les élever en vue, évidemment, d'une agression. que pourrait tenter la. flotte. américaine. D'autres ouvrages. s'achèvent dans le haut de la montagne. ;. on voit. les tentes. nombreuses d'un campement où des équipes de soldats travaillent avec ardeur, brouettant de la terre, dressant. des talus, transportant du matériel de guerre. Cela nous. songer à. fait. Où. la lutte entre. est l'amiral Cervera. ?. l'Espagne et les Etats-Unis.. Manille. est- elle. au pouvoir du. Commodore Dewey?... Les puissances européennes ne Nous sommes sont-elles pas intervenues dans le conflit?. —. sans nouvelles.. nous. Il. cette. réservé de pouvoir admirer le pic de. dans toute sa splendeur. Nous étions à table,. Ténérifl'e. à. était. table. qui. fait. rêver. Gargantua, quand soudain, le. noces et festins. des. comme. par un enchantement,. nuages qui couvrait Ténériffe d'une ombre. voile de. bleuâtre — nous étions au coucher du. pour laisser passer fois. nette,. l'azur. la tête. sombre. — se déchira. chauve de la montagne, cette. hardiment dessinée d'un des cieux.. soleil. trait. Le spectacle. vigoureux sur. était féerique, pres-. tigieux, digne d'un conte des Mille et une Nuits.. tout à la. fait. de. en haut, se perdant dans. montagne. ;. l'infini, le. En. haut,. sommet de. son pied drapé dans une sorte de mousse-.

(45) d'anvers a léopoldville.. 35. line de gaze d'un bleu velouté, laissait deviner,. tement estompés,. contours. les. soleil expirant. un instant après, vers. ;. —. une bande orange. l'ouest,. les. —. sous l'horizon. délica-. derniers. du. reflets. vint colorer les nuages. de ses fauves lueurs. Donnez à ce tableau,. comme. cadre,. l'immense mer, d'un bleu ardoisé, parfois passant à l'encre, et placez. l'Océan.. au milieu notre navire, seul,. Ah. !. comme perdu. sur. que j'aurais voulu avoir la palette de quelque. grand maître. pour retracer cette. Heureusement je. fermant les yeux, je la. ma. gravée dans. là,. l'ai. scène. fais revivre, je. inoubliable. !. En. mémoire.. ressens encore une. délicieuse émotion.. Dimanche, 20 juin.. Nous naviguons. toute la journée.. Le. soleil. commence. à chauffer ferme, on approche du tropique. Par bonheur. nous apportent un. les alizés soufflent toujours et. peu. de fraîcheur de la direction du nord. Le bateau est suivi. de bandes de pétrels ou hirondelles de mer, gracieux volatiles au bec corné,. aux pattes palmées. Quelques-uns,. fatigués de leur course vagabonde, de la poursuite inces-. sante autour de la corde du loch, viennent, le soir, cher-. cher. le. repos sur. le. navire;. le. matin,. ils. repartent en. chasse. Les poissons volants, bondissant sur les flots avec. un bruit de fusée. —. pstt. !. .. .. .. les nautiles. ces mollusques curieux avec une. forme de croissant brise. — parfois. qu'ils. ou argonautes. membrane supérieure en. tendent. comme une. voile à la. un grand poisson, cachalot, dauphin ou. peut-être un requin, dont on ne voit que le dos, la. peine ridée,. tel. —. un. lac d'huile. :. voilà le spectacle. mer à donné. à notre curiosité. Ajoutez à cela la lecture sur le pont, la rêverie dans un confortable fauteuil, le dolce far niente et,.

(46) 36. d'an VERS A LÉOPOLDVILLE.. le soir, la. brillent,. contemplation d'un. radieusement. ciel. étoile,. où. dans toute leur splendeur, nos belles constella-. tions boréales, l'orgueilleuse Vénus, l'incomparable Sirius, le. bercement du navire par. le. charme. de. infinis. la. les Ilots. lumineux,. le. calme. et. nature endormie.. Lundi, 21 juin.. Pas un bateau en vue. L'immense horizon, une mer toujours d'huile.. nœuds par jour,. Nous marchons soit plus. assez rapidement, douze. de 5oo kilomètres. Demain nous. serons à Dakar, un peu au sud du cap Vert, en face des îles. de ce nom.. U Albertville. y prendra M.. capitaine. le. Arthur, consul de la Grande-Bretagne, désigné par son. gouvernement pour. le. représenter aux fêtes de l'inaugu-. ration du chemin de fer du Congo.. Le lieutenant-colonel Thys nous avait promis une de causeries sur la question du chemin de d'en. donner. l'intérêt. le. succès que. que doit éveiller chez. comme. d'une œuvre L'intérêt. avec. trois. celle. fer.. Il. série. vient. vous devinez. et. les auditeurs la défense. du chemin de. fer des cataractes.. naturellement doublé, quand la thèse est. est. exposée par l'auteur.. La question du chemin de. fer. de Matadi à Léopoldville. a été examinée sous toutes ses faces, maintes fois et par la. presse et dans des brochures spéciales. ;. elle est. connue en. Belgique, où le chemin de fer du Congo, après avoir été l'objet d'une foule. de sarcasmes, récriminations et calom-. y est devenu populaire, grâce à cette probité et à cette justice immanentes qui sont au fond de la conscience des nies,. foules. C'est. vous dire que je n'entreprendrai pas de résu-.

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