Cas de sécurité alimentaire dans le district de Kwango, province de Bandundu

Coopération RDC-UE

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La Commission européenne appuie la relance de l'agriculture RDC, sous forme de don de 11 millions d'euros. Pour cette fin d'année 2008, sept nouveaux contrats sont signés pour améliorer l'agriculture au Bandundu, Sud Kivu, Nord Kivu, Katanga et dans la Province Orientale. Ces cinq provinces ont été sélectionnées pour assurer la complémentarité, avec d'autres programmes financés par l'Union européenne dans divers secteurs tels la santé, la réhabilitation des routes, le désenclavement, la protection de l'environnement, etc. Les routes réhabilitées faciliteront l'évacuation des denrées alimentaires vers des centres de consommation.

Produire mais aussi évacuer vers les centres de consommation

Pour la Commission européenne, la relance de l'agriculture en RDC concerne certes des actions visant à augmenter la production mais aussi, et surtout, l'organisation de l'évacuation des produits vivriers à travers la réhabilitation des pistes agricoles. L'organisation paysanne, à sa tête le paysan, est l'acteur principal au niveau de tous les secteurs d'activités : multiplication semencière des variétés améliorées, transformation locale, stockage, entretien des pistes de desserte agricole, transport vers les marchés, etc. Il va de soi que les infrastructures routières, à travers le "cantonnage manuel" des pistes et l'entretien des ponts ont une place de choix pour l'évacuation des produits agricoles.

Dans cette logique, les pistes rurales deviennent "propriété" des paysans, qui en assurent l'entretien pour que la vente de leurs productions agricoles, d'élevage et pêche soit facilitée. Dans ce système, on recourt à l'utilisation des ressources et habitudes locales liées à l'agriculture et à l'élevage, en progressant pas à pas vers des techniques plus modernes. L'association entre l'agriculture et l'élevage est promue, permettant la traction animale, l'utilisation des fumiers comme engrais. Les restes des récoltes nourrissent les lapins, chèvres et cochons d'inde.

Pour les actions de relance agricole, la protection de l'environnement a une place de choix.

L'agroforesterie et la création de forêts artificielles par la culture d'arbres d'acacias est un moyen efficace de protection des forêts naturelles et de production agricole sur des sols pauvres. Un des nouveaux projets vise à diffuser dans la région de Gungu (Kikwit) les résultats obtenus sur le site de Mampu sur le plateau Batéké. A Mampu, des paysans ont réussi, avec l'aide de la Commission européenne, à "chasser la pauvreté" grâce à la carbonisation du bois d'acacias pour la production de la braise. Les feuilles d'acacias sont aussi connues pour leur capacité de fertiliser le sol. Une fois les

Production et conditionnement de charbon de bois à Mampu. Photo Q. Ducenne

Tâche collective : épluchage du manioc Photo M.

Techy

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arbres abattus, le terrain est propice à la culture du manioc et autres céréales. Du coup, c'est un cycle qui est mis en place avec une alternance des cultures vivrières et des forêts artificielles. Mampu est aussi célèbre pour son miel de qualité produit à partir des fleurs d'acacias ainsi que la culture des chenilles. Le miel est utilisé comme substitut au sucre et intervient dans la préparation des boissons locales, tandis que les chenilles, crues ou séchées, constituent un plat prisé par les kinois. Séchées et moulues, les chenilles donnent une farine protéinée qui sert d'aliment pour les bébés, particulièrement malnutris. L'intégration des femmes à tous les niveaux, en tant qu'acteurs à part entière, a un impact direct sur l'économie familiale et la durabilité des résultats. Actuellement, des études sont en cours pour la création d'autres sites, à travers la RDC, sur le modèle de Mampu en tenant compte des spécificités de chaque coin.

Cas de sécurité alimentaire dans le district de Kwango, province de Bandundu

A cause de sa taille, Kinshasa est le marché le plus important de la RDC. La proximité de Bandundu lui donne son rôle de premier grenier de la capitale. Dès lors, il n'est pas étonnant que des sept contrats que la Commission européenne va signer dans le cadre de la relance agricole, trois concernent la province de Bandundu. Sur base d'excellents résultats obtenus sur le diocèse de Kenge dans le cadre d'un autre projet de l'UE, l'ONG italienne ISCO, en partenariat avec la congrégation des sœurs de Marie, s'engage dans un nouveau contrat de 1,8 millions d'euros dans les territoires de Kahemba et Feshi dans le sud de la province du Bandundu.

Cette action qui concerne près de 100.000 ménages a comme objectif principale la lutte contre la malnutrition ainsi que l'augmentation des exportations vers les centres urbains. Cette zone minière est en effet sujette à de nombreuses poches de grave malnutrition. Dans le sud de la province, les savanes sont un lieu privilégié de l'élevage de ruminants. Dans un premier temps, il sera question de structurer les villages en Comités de développement; former les leaders; équiper les organisations et créer des activités génératrices de revenus communautaires. Les coordinations d'organisations paysannes vont se doter des champs et vergers d’autofinancement, soit 50 ha de cultures saisonnières et 250 ha de palmier à huile.

Le projet prévoit que chaque secteur dispose d’un comité de gestion des ressources naturelles qui gère les relations entre l'agriculture et élevage, l'exploitation forestière ainsi que les feux de brousse dans une perspective durable.

On espère augmenter de 30 % les performances des élevages et organiser au moins la moitié des éleveurs. Les performances des races bovines et ovines seront aussi améliorées à travers l'introduction de nouveaux géniteurs permettant une augmentation de 20% du poids des carcasses.

La diffusion de variétés résistantes à la maladie de la mosaïque doit permettre un accroissement de la production de manioc, en forêt et en savane, passant ainsi du simple au double, dans toute la zone d’intervention. Les rendements des cultures secondaires comme le maïs, l'arachide et le haricot augmentent d’au moins 20% grâce à la diffusion de variétés améliorées. Les techniques de cultures connaissent aussi une évolution avec l'introduction de la traction animale. La pratique de la fertilité biologique des sols devient facile avec l'utilisation du fumier.

L'augmentation de la production agricole couplée à la réhabilitation de 1500 km de piste, à la mise en place de moyens de transport et de stockage et au renforcement des fédérations d'organisations paysannes doit permettre d'améliorer les conditions de vie des populations et assurer la durabilité des résultats attendus.

Cyprien Banyanga

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