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Qu’est-ce qui coince ?

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Pauvres, mais honnêtes, nous paraissons quand nous pouvons, et notamment le mercredi 10 août 2011

RDC

Qu’est-ce qui coince ?

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RDC

Qu’est-ce qui coince ?

La Commission électorale de la RDC est invariablement présidée par un ecclésiastique. Hier, c’était un prêtre catholique. Aujourd’hui, un pasteur protestant. Et, si l’on fait le compte de toutes les défectuosités qui pourraient faire glisser, déraper ou coincer la machine électorale, on finit, tant il y en a, par se demander si cette propension à placer à cette fonction des Hommes de Dieu ne viendrait pas de la conviction qu’il faudra de toute façon un miracle et qu’ils sont les mieux placés pour le demander au Ciel et, sait-on jamais… pour l’obtenir.

Lorsque je parle ici de « coincer », ce n’est pas forcément pour désigner « une circonstance qui empêcherait les élections de se tenir ». Je fais allusion à tout fait ou circonstance qui ferait que les élections faillissent à jouer leur rôle. Ce rôle est de permettre à la population de désigner ses dirigeants et, surtout, de se débarrasser des dirigeants qui l’ont déçu d’une manière suffisamment libre et transparente pour que le résultat s’en impose à tous.

On est loin du compte.

La Constitution

Qu’il me soit permis d’enfoncer ici une porte ouverte : une Constitution devant servir au gouvernement de la RDC devait être un texte adapté à l’homme tel qu’il se rencontre couramment au Congo, avec un certain nombre de qualités et de défauts spécifiques.

L’abbé (encore un !) JP Mbelu s’est parfois complu à l’appeler « Constitution de Liège » à cause du rôle joué par le corps académique de l’ULg dans certains contacts belgo- congolais préalables à sa rédaction. Personnellement, il m’est arrivé de l’appeler

« Constitution de Paris », du fait de sa très grande similitude avec la Loi Fondamentale de la

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V° RF. Dans un cas comme dans l’autre, cela appelle l’attention sur une origine étrangère. Il s’agit d’un habit de confection, voire de seconde main, et non pas d’un costume taillé sur mesure.

La question ne me paraît pas être celle de la présence de consultants étrangers. Il est courant que la rédaction d’un texte important s’entoure d’un aréopage international de jurisconsultes. De toute façon, lorsque l’on réunit autour d’une tâche des Européens connaissant bien l’Afrique et des sommités africaines bardées de diplômes délivrés par de prestigieuses universités européennes ou américaines, on a souvent la surprise de s’apercevoir que les eurocentristes les plus prononcés n’ont pas forcément la couleur de peau à laquelle on s’attendrait. C’est tout le problème de la « colonisation des cerveaux ».

Les rédacteurs de la Constitution ont été fondamentalement des juristes congolais, dont notamment une belle brochette de professeurs de droit constitutionnel des différentes universités du pays. Et ils ont travaillé en bons juristes bourgeois et en bons juristes occidentalisés.

En bons juristes bourgeois, ils ne se sont aucunement souciés d’apporter des correctifs au monopole du pouvoir par la classe bourgeoise locale, relais du grand capital international.

En bons juristes occidentalisés, faisant preuve du défaut typique du juriste occidental : légiférer pour un être humain abstrait en oubliant qu’il travaille pour des hommes concrets, appartenant à une certaine culture, situés dans un contexte donné et ayant donc des propensions plus grandes à commettre certaines fautes que d’autres.

Comment, par exemple, a-t-on pu oublier le contexte historique congolais (trente ans de dictature personnelle de Mobutu), mais aussi le contexte historique français du milieu du XX° siècle (De Gaulle voulait pour la France un régime plus présidentiel, plus personnel, il était hostile aux partis politiques et ne faisait pas de cadeaux à l’opposition !) et imaginer que la V°RF était le régime « présidentiel, mais pas trop » qu’il fallait à l’Afrique ? N’aurait-on pas dû penser plutôt qu’après de longues années de pouvoir personnel, il convenait de mettre en place des régimes à présidence faible ? Ne devait-on pas, sinon prévoir, au moins soupçonner, qu’un Congolais, mis dans ce contexte « présidentiel, mais pas trop » allait très vite en faire du « personnel, pur et simple ». A vouloir faire du gaullisme sans De Gaulle, on obtient, d’entrée de jeu, du Sarkozy.

Aux alentours du Cinquantenaire de l’Indépendance, je me rendis à Liège pour participer à un colloque sur l‘avenir des relations belgo-congolaises où l’un des autres membres du panel était le professeur Verjans, l’une de ces personnalités académiques que l’abbé Mbelu lorgne d’un œil irrité quand il parle de la « Constitution de Liège ». Et je l’entendis avec quelque surprise parler de sa conviction que JKK ne modifierait pas la Constitution avant les élections de 2011. Cette conviction s’appuyait essentiellement sur le fait que « ne pas modifier les règles juste avant le match » serait une règle de bonne conduite

« universellement » acceptée. Peut-être eût-il dû considérer aussi, et même d’abord que « on n’organise pas les élections pour les perdre » paraît une règle très largement acceptée dans les sphères dirigeantes d’Afrique, continent auquel, jusqu’à preuve du contraire, appartient le Congo.

Entendons-nous bien. Je ne prétends pas que les Congolais, ou plus généralement les Africains, seraient par nature tricheurs et roublards, cependant que les Européens seraient par nature « fair play ». Mais, de même qu’un Belge et un Italien peuvent tous deux devenir alcooliques mais ne boiront pas la même chose, l’un s’imbibant de vin et l’autre de bière, le Noir et le Blanc, à malhonnêteté égale, le seront chacun à sa façon. Et il semble bien que,

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dans le registre de la malhonnêteté politique, on ait en Afrique une forte propension à se faire réélire dans des conditions très douteuses.

Voyez l’exemple d’Olusegun Obasanjo. Voilà un homme qui était général à l’époque où, à la présidence du Nigeria, un général chassait l’autre. La démocratie lui doit beaucoup parce que, le jour où comme les autres il fit son coup d’état, ce fut pour rétablir les élections et rendre le pouvoir à nouveau accessible aux civils. Il fut ensuite lui-même élu Président pour deux mandats successifs, et, une fois élu, chercha par tous les moyens à se faire donner le droit de se présenter pour un troisième mandat !

L’habileté d’un législateur, ce n’est pas seulement de faire des lois qui soient bonnes dans leurs principes, c’est d’en faire qui soient applicables par le peuple auquel elles sont censées s’appliquer. L’histoire et l’actualité montrent surabondamment qu’en Afrique le personnel politique ne s’embarrasse pas de scrupules excessifs pour ce qui est de la modification « sur mesure » des règles électorales afin se perpétuer au pouvoir. Il faudrait tout simplement en tenir compte !

Il est donc ahurissant de constater que les Constituants congolais ont légiféré sans penser à rendre la Constitution, non pas inaltérable, car il faut pouvoir la modifier à mesure que les temps changent, mais plus difficile à modifier que les lois ordinaires. Les articles qui fixent les modalités des élections, en particulier, auraient dû être protégés par une solide clôture, et ce n’aurait pas été du luxe d’y prévoir du fil de fer barbelé !

Car, il ne faut pas se faire d’illusions, nul n’a l’intention d’en rester là et la manœuvre est destinée à être répétée.

Lorsque les règles sont fixes, leurs effets mécaniques (et ils sont inévitables) jouent tantôt au profit des uns, tantôt au profit des autres. Ce sont alors les comportements des organisations politiques qui s’adaptent afin de tirer le meilleur parti possible du système tel qu’il est.

Au contraire, la révision constitutionnelle congolaise a visé à adapter le système aux besoins d’un parti. En effet, elle a consisté essentiellement à supprimer un effet mécanique qui était défavorable à la réélection de JKK : offrir, au second tour, à tous ceux qui ne voudraient pas de cette réélection, la possibilité de voter pour le « challenger ».

Le Sénat congolais en séance

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La session extraordinaire des Chambres

Alors que la Révision de la Constitution a fait l’objet d’une session-éclair et d’un vote sans surprise, majorité contre opposition (qui s’était retirée), le débat sur les modifications proposées à la loi électorale a, au contraire, été animé, mouvementé et a abouti au rejet de ces modifications. Maintenant qu’il faut débattre des annexes de cette loi, la question que chacun se pose est de savoir si ce débat ressemblera au premier (vote de discipline, le petit doigt sur la couture du pantalon) ou au deuxième (fronde et votes individuels, y compris dans la majorité).

Le contraste entre ces deux débats frappe d’autant plus qu’ils ne furent séparés que par un bref intervalle de temps. D’où l’impression, par un contraste violent, que, d’un débat à l’autre, les moutons de Panurge étaient subitement devenus enragés. En réalité, ce contraste violent ne résulte que de la proximité dans le temps. Les deux attitudes étaient pleinement prévisibles parce qu’elles rattachent à deux élections différentes. La révision constitutionnelle regardait uniquement la présidentielle. La loi électorale et ses annexes ne concernent que les élections législatives. Autre formulation des choses : ces dernières concernent l’entrecôte de tous les parlementaires, alors que la révision ne concernait que le rosbif de Kabila.

Ceci renvoie aux projets (réélection de Kabila et majorité absolue) de l’Université du PPRD à Kisangani en 2010. Comme je l’ai fait remarquer maintes fois depuis lors ces deux projets sont parfaitement logiques et cohérents du point de vue politique, mais ils apparaissent contradictoires dès que l’on cherche à en déduire une ligne tactique en vue des élections !

Le débat sur la révision constitutionnelle aurait certes gagné en richesse de contenu et tout simplement en démocratie si l’opposition y avait pris part et si l’on n’y avait pas limité la prise de parole. C’est la responsabilité, respectivement, des chefs de groupes de l’opposition et d’Evariste Boshab. Mais il faut bien admettre que le baroud d’honneur de l’opposition et, peut-être, quelques discours d’une belle venue, dont le public a été ainsi privé, n’auraient rien changé à la situation de fond. Toute la majorité se perçoit comme liée, dans ses intérêts, à l’ombre tutélaire de son Autorité Morale et donc accepte une modification du mode de scrutin dont le but évident est de favoriser sa réélection. Les intérêts de JKK et ceux des parlementaires de la majorité sont perçus, en la circonstance, comme identiques.

Il n’en va plus de même quand il s’agit, non plus de la réélection de Kabila, mais de la conquête de la majorité absolue par le PPRD. Pour parler platement, on trouve que, là, le PPRD fait preuve d’un trop gros appétit.

Il faut sans doute rappeler que le PPRD n’occupe que 111 sièges, alors que la majorité simple est de 251. Lorsque le PPRD annonce qu’il veut la majorité absolue, il annonce en fait sa volonté de piquer 140 sièges à… ses alliés de la majorité actuelle. On admettra sans peine, je pense, que comme preuve d’amitié, on a vu mieux.

Entre temps, a eu lieu la naissance, lors d’une « grand-messe politique » au vélodrome de Kinshasa, de la MP, succédant à la défunte AMP. Et l’on pourrait se demander à quoi rimait cette refondation, si l’on ne savait que la MP sera beaucoup plus unitaire, stricte et disciplinée que ne l’était l’AMP, fonctionnera moins comme une sorte de « Mister Cash » où aller retirer des sous pour sa campagne électorale sans trop de souci d’apporter une contrepartie, bref que, par rapport du « conglomérat AMP », la MP sera une structure dont le fonctionnement sera beaucoup plus proche de celui d’un parti unifié. Cela ressemble beaucoup à un « plan B » pour arriver à la majorité absolue, si nécessaire, sans y arriver avec le seul PPRD.

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Les propositions qui ont été rejetées par l’Assemblée, l’ont été parce qu’elles auraient diminué les chances des petits partis membres de la « nébuleuse AMP » d’avoir un ou des élus, et auraient donc coûté leurs sièges à un certain nombre de députés. Or, le siège en question est aussi leur gagne-pain. C’est sans doute la même raison « alimentaire » qui a amené le rejet, sans examen ni réflexion, de toute mesure favorable à une meilleure représentation des femmes : « plus de parlementaires femmes » a été perçu, tout comme

« plus de parlementaires PPRD », comme signifiant « moins de réélections des parlementaires actuels ».

Sans doute a-t-on craint de nouvelles réactions de ce genre à propos des annexes à la loi électorale, et est-ce la raison pour laquelle on a procédé à la « mise sous pression » du Parlement en proclamant que les annexes devaient être votées pour le 10 août au plus tard, faute de quoi il faudrait « découpler » la Présidentielle et les Législatives. La session s’ouvrant le samedi 6, cela laisse aux deux Chambres trois jours, les 8, 9 et 10 août pour en terminer. Cela revient à demander que le débat se passe « à la hussarde » comme pour la révision de la Constitution. On a pris soin de faire proclamer cet « ultimatum » à la fois par le Président de la CENI, Ngoy Mulunda, proche de Kabila, mais aussi par son vice-président Jacques Ndjoli (venant du MLC), par les Présidents des deux assemblées et des propos du genre : « C’est vrai, il faut se hâter » ont été tenus par des « ténors » tant de la majorité que de l’opposition…

Cet étrange consensus peut d’expliquer par des raisons très différentes de vouloir la même chose.

La majorité gagnerait au découplage car, dans l’hypothèse de la victoire de Kabila à la Présidentielle, le « vote de précaution » lui vaudrait sans doute beaucoup de voix aux législatives mais cela coulerait définitivement sa crédibilité internationale. De plus, le découplage bénéficierait dans cette hypothèse fondamentalement au PPRD, ce qui constituerait encore une fois la même menace pour les parlementaires des « petits partis de la MP ».

L’opposition, évidemment, a tout à perdre à un éventuel « découplage ».

Là où cela atteint un certain comique, c’est lorsqu’on se rend compte que la pire menace qui pèse sur cette session, quant à la « date-butoir » du 10 août, est celle du quorum.

Tout au long de la législature, on a maintes fois rappelé aux « honorables parlementaires » que leurs vacances devaient leur servir à visiter leurs circonscriptions et non à jouir des plaisirs de Kinshasa. Quelques « touristes » se sont même fait enguirlander à ce sujet par leurs chefs de groupe. Et, bien sûr, l’approche des élections pousse bien des parlementaires à regagner leur « terroir électoral ». Or, on sait ce qu’est un voyage en RDC : on est rarement sûr de l’heure de son départ et on ne l’est jamais de son jour d’arrivée.

Convoquer une session extraordinaire expose toujours au risque de voir des sièges vides, leurs titulaires étant en train de se battre avec les routes embourbées. Le risque de perdre du temps parce que le vote serait impossible faute d’atteindre le quorum est donc réel.

Mis à part ce problème particulier, la question est donc de savoir ce qui, dans les annexes, mériterait une longue discussion.

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Les annexes à la loi électorale.

Les annexes comprennent avant tout la fixation du quotient électoral et la répartition des sièges. Si j’écris « avant tout », ce n’est pas pour diminuer l’importance de choses comme le « code de bonne conduite » mais parce que l’adoption du quotient électoral et de la répartition des sièges sont des préalables indispensables à la mise en marche matérielle des élections législatives.

Le quotient électoral est obtenu en divisant le nombre total d’électeurs par le nombre de sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale, soit cinq cents députés. Quant à la répartition des sièges proprement dite, ce chiffre est fixé à 64 049 électeurs pour un siège. Il est à noter que le chiffre qui devrait être pris en compte pour déterminer à combien de sièges une

circonscription a droit devrait être celui de ses habitants et non pas de ses électeurs. Mais cela ne serait évidemment possible que si la population était recensée, ce qui n’est pas le cas.

On ne peut que répéter à tout bout de champs combien les élections seraient plus crédibles si la population était préalablement recensée, et déplorer à chaque fois que cela ne soit pas fait.

Voici les chiffres de la CENI 1 :

1 D’après EURAC. Il s’agit de chiffres avant correction ou « nettoyage ».

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Province Inscrits Prévisions %

Bandundu 3 553 322 3 555 702 100 %

Bas-Congo 1 502 939 1 485 850 101%

Equateur 3 960 643 3 584 982 110 %

Kasai Occidental 2 661 245 2 457 453 108%

Kasai Oriental 2 643 905 2 437 108 108%

Katanga 4 627 302 4 241 326 109%

Kinshasa 3 287 745 3 573 399 92% 2 Maniema 874 809 759 427 115%

Nord-Kivu 3 003 246 2 968 297 101%

Province Orientale 3 886 524 3 927 123 99%

Sud-Kivu 2 022 960 2 009 336 101%

Comme on a pu le voir plus haut, il a été fait usage d’un quotient électoral national, et non d’un quotient établi circonscription par circonscription. Cela aboutit en principe à défavoriser les circonscriptions peu peuplées au profit de celles qui le sont davantage. Il faut toutefois nuancer cette affirmation, en ce sens que les circonscriptions urbaines (à Kinshasa : les communes) sont aussi beaucoup plus petites que les circonscriptions de brousse, parfois carrément immenses.

D’autre part, le nombre de députés étant fixé à 500, il est clair que l’on ne peut pas attribuer un siège à un endroit sans le retirer à un autre, le total étant fixe.

Bien évidemment, il n’arrive que rarement que le nombre d’électeurs d’un endroit soit un multiple de 64 049 ! L’attribution doit alors se faire « au plus fort reste ». Ces chiffres amènent des gains ou des pertes de sièges3, dans les proportions suivantes :

Seule la province du Sud-Kivu garde le même nombre de siège qu’en 2006, soit 32.

Cinq provinces4 connaissent un accroissement des sièges:

Equateur (quatre sièges de plus)

Katanga (trois sièges de plus)

Kasaï-Occidental (deux sièges de plus)

Kasaï-Oriental (deux sièges de plus)

Maniema (deux sièges de plus)

2On ne voit donc guère pourquoi APRODEC parle de la disparition de 1 021 077 électeurs en ce qui concerne la Ville-Province de Kinshasa

3 Ils ont été publiés abondamment dans la presse congolaise.

4 De ces cinq provinces, l’Equateur passe généralement pour acquise à l’Opposition, la Katanga et le Maniema à la Majorité, les deux Kasai, à l’UDPS.

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D’autres provinces5, par contre, ont perdu quelques sièges par rapport à 2006:

Bandundu (deux sièges de moins)

Bas Congo (un siège de moins),

Nord-Kivu (un siège de moins),

Province-Orientale (deux sièges de moins)

Kinshasa (sept sièges de moins).

Ce sont évidemment les pertes de sièges qui vont toucher les parlementaires sortants au point le plus sensible puisque modifier le nombre de sièges signifie aussi modifier leurs chances d’être réélus. Encore une fois, la menace pèse sur l’entrecôte.

Comme les modifications d’attribution de sièges résultent d’un calcul, le seul moyen de les contester serait de s’en prendre, non au calcul lui-même, mais aux données qui lui servent de base, c'est-à-dire l’ensemble du travail d’enrôlement de la CENI. Sur ce point, les deux « blocs » du Parlement ont des positions dogmatiques très tranchées. Pour la Majorité, tout ce que fait la CENI est bien. Pour l’Opposition, tout ce qui sort du cirque à Ngoy Mulunda ne peut être que magouilles, tripotages et compagnie. Ce qui laisserait présager un vote majorité/opposition analogue à celui de la révision constitutionnelle.

Cependant, les victimes de la réduction des sièges seraient sans doute au premier chef, encore une fois, les « petits partis de la MP ». Ils pourraient donc avoir des velléités frondeuses. Le résultat le plus sûr est qu’ils prolongeraient les débats, ce qui peut mener au

« découplage ». Placer les législatives après la présidentielle (quel que soit le président élu) provoquera un afflux de « votes de précaution » au parti du vainqueur. Cela se fera fatalement en laminant les mêmes petits partis. Les parlementaires n’ont donc que la consolation de savoir qu’ils seront mangés, mais qu’on leur laisse choisir à quelle sauce.

(Note : ce texte avait été écrit avant le vote à la Chambre, intervenu le 9 août, adoptant les annexes par 375 voix pour, 6 voix contre et 5 abstentions. Les députés votants étaient donc 386, ce qui réalise mes prévisions de quorum péniblement obtenu et d’adoption du texte proposé).

Du côté des partis

PALU

5 De ces cinq provinces, le Bandundu passe généralement pour acquis au PALU, le Nord-Kivu et la PO sont des régions où l’on s’attend à un fort recul de la majorité, le Bas-Congo pencherait vers la Majorité et Kinshasa vers l’Oppsition.

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Le Parti lumumbiste unifié (PALU) ne présentera pas de candidat à l’élection présidentielle prévue en novembre prochain en RD Congo, a annoncé samedi son secrétaire général, Antoine Gizenga. S’exprimant devant des militants de son parti, il a affirmé que le PALU « soutiendra le candidat nationaliste de gauche », sans donner plus de précision.

Il convient d’examiner quels avantages le PALU recherche ainsi (ou, ce qui revient un peu au même, quels inconvénients cela lui évite) et ce que cela change dans la donne électorale.

Etant donnée la façon dont on conçoit, en RDC, la politique et les partis, c'est-à-dire en accordant une importance très grande aux personnes, il est presque naturel que tous les leaders et présidents de parti soient candidats présidentiels. En outre, il est connu que le PALU pratique un très fort « culte de la personnalité » envers Gizenga.

La conclusion logique, à savoir la candidature de Gizenga, aurait cependant été absurde autant que logique, le Patriarche étant âgé de 86 ans. Se présenter pour un mandat de cinq ans aurait donc équivalu à un pari d’atteindre l’âge de 91 ans, pari que l’on peut difficilement considérer comme gagné à l’avance.

Ne pas participer à la présidentielle est, de ce point de vue, logique, en ce sens que Gizenga ne se lance pas dans une aventure perdue à l’avance, mais ne se crée pas, non plus, les problèmes qui pourraient résulter de la désignation d’un « dauphin ».

D’autre part, en ne prenant aucune option pour la présidentielle, le PALU s’épargne les gros problèmes qu’il aurait eus s’il avait considéré son alliance de 2006 avec la MP comme valant aussi pour la campagne 2011. Il pourra ainsi faire campagne pour les législatives sans avoir à épargner personne et, en particulier, sans avoir à épargner JKK qui tire vigoureusement la couverture de son côté. Exemple : toute une série de dépenses, faites aux frais de l’Etat, sont présentées comme « dons du Président » et nul ne souligne que s’il y a de l’argent pour les faire, c’est à la suite d’allègements de dettes qui ont été obtenus par Muzito, dont la tâche principale, à la Primature, était de se concilier le FMI.

Sur son terroir naturel du Bandundu, d’autre part, le PALU aura à compter surtout avec des concurrents qui, eux, sont membres de la MP, feront donc campagne pour Kabila et tendront à diminuer le rôle du gouvernement pour magnifier celui de la Présidence. Le PALU adopte donc la position qui le met dans la meilleure position tactique en vue de législative, et il a raison d’agir ainsi.

On peut bien sûr s’interroger sur le sens de l’expression « soutenir le candidat nationaliste de gauche », sans plus de précision. Cela revient à dire que si Lumumba ressuscitait, le Parti Lumumbiste voterait pour lui. On s’en doutait déjà un peu ! Mais qu’y a- t-il derrière cette expression qui peut désigner tout le monde et personne ?

Il se pourrait très bien qu’il n’y ait en fait rien du tout, et que cette expression vague masque, aux yeux des gens simple de la base, un vide délibéré.

La Constitution française, dont s’inspire celle du Congo, crée un système bicéphale, en laissant à l’appréciation du Président et du Premier Ministre de déterminer de quelle manière leurs pouvoirs respectifs s’articulent. Le fonctionnement très « présidentiel » auquel on a assisté jusqu’ici au Congo n’en est pas la seule application possible. Comme on l’a vu ailleurs, cela peut aboutir à des épisodes de « cohabitation ».

Le vote à la proportionnelle ayant été maintenu, la majorité gouvernementale devra être construite « à la belge » (si possible plus vite qu’en Belgique), ce qui veut dire qu’un parti

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qui s’avèrerait indispensable pour constituer une majorité pourrait se faire « payer » au prix fort, par exemple en obtenant de former le gouvernement.

En outre, cela manifeste qu’aux yeux de Gizenga, ou plus généralement de l’Etat- major du PALU, la partie est loin d’être jouée d’avance et que les « certitudes » mises en avant tant dans le camp de JKK que dans l’opposition ont tout du « bluff électoral ».

Ces vues sont sans doute un peu complexe pour l’électeur de base, d’autant plus que les partisans du PALU sont connus pour leur discipline et attendent des consignes. Leur en donner une qui vaut tout dire est une manière de les satisfaire sans s’engager.

MLC

Le Mouvement de libération du Congo (MLC) a reconduit Jean-Pierre Bemba Gombo à la tête du parti pour un nouveau mandat de 5 ans. C’était samedi 23 juillet à la clôture du congrès de ce parti à Kinshasa Bemba demeure par conséquent le candidat du MLC à l’élection présidentielle de novembre 2011. En retenant la candidature du sénateur Bemba Gombo, le MLC se dit confiant de la libération de son leader par la Cour pénale internationale.

Jean-Lucien Busa, le vice-président du bureau du congrès, a précisé que son parti venait de renouveler, à l’unanimité, le mandat du président national Jean-Pierre Bemba Gombo à la présidence pour une durée de 5 ans. Ensuite, le parti l’a choisi comme son candidat à l’élection présidentielle de 2011. « Concernant le programme du gouvernement, le MLC a fait des propositions qui reposent sur deux axes, avec une seule finalité : créer des conditions d’une vie meilleure pour les Congolais et aussi donner des perspectives pour la jeunesse congolaise », a déclaré Jean-Lucien Busa. Le MLC se dit par ailleurs confiant de la libération de son leader par la CPI avant la tenue des élections en RDC.

Certaines personnalités politiques de l’opposition comme Vital Kamerhe, président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Oscar Kashala de l’UREC et Ne Mwanda Nsemi de Bundu dia Mayala étaient présents lors des cérémonies d’ouverture et de clôture de ce congrès.

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La candidature Bemba est logique… par rapport à Bemba lui-même qui, puisqu’il plaide non-coupable, doit bien sûr montrer qu’il est sûr que son procès ne peut se terminer que par un acquittement. Elle l’est moins par rapport au MLC et au Congo.

Il est d’abord assez improbable que le procès Bemba se termine en septembre.

Plusieurs dizaines de témoins doivent encore comparaître et, compte tenu de la procédure anglo-saxonne en usage à la CPI, qui fait que « défendre Bemba » signifie fondamentalement

« démolir les témoignages », ces auditions prendront, dans l’intérêt même de l’accusé, du temps. Il se peut fort bien que le procès se termine par un acquittement, non pas parce que Bemba serait innocent mais parce qu’il n’a pas à répondre seul d’actes dont la responsabilité est partagée notamment par feu Ange Patassé. Mais que cela soit fait en temps utile est nettement plus douteux.

En 2006, Bemba a fait au second tour un excellent résultat qui a étonné tout le monde.

Mais c’était moins le résultat de Bemba que celui du « Tout sauf Kabila ». Ramener l’élection à un seul tour n’avait pas d’autre finalité que d’empêcher, en 2011, cet « effet TSK ». Le vote Bemba était aussi en grande partie un vote « UDPS frustré ». Mais, entre temps, pendant pratiquement toute la législature, des représentants du MLC ont siégé dans différentes assemblées dans des conditions difficiles et ne méritent pas forcément de couler avec le bateau Bemba. Le MLC et Bemba lui-même auraient pu faire preuve de grandeur en décidant de ne pas présenter de candidat à la présidentielle et de se battre aux seules législatives pour leurs parlementaires qui n’ont pas démérité.

Encore une occasion ratée.

L’UDPS et la question de la candidature unique

La pratique, par le pouvoir, du « divide et impera » et donc à la fois l’importance et la difficulté de l’union sont des problèmes qui ne datent pas d’hier. En son temps, Lumumba disait ceci : « L’expérience démontre que dans nos territoires africains, l’opposition que certains éléments créent au nom de la démocratie n’est pas souvent inspirée par le souci du bien général ; la recherche de la gloriole et des intérêts personnels en est le principal, si pas l’unique mobile. »

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Il est très clair que la tournée katangaise de Tshisekedi, puis son meeting kinois au Stade des Martyrs, en exhibant sa force, avaient un double but : la campagne électorale proprement dite, mais aussi la campagne, interne à l’opposition, en vue de l’investiture comme candidat unique. Il l’a fait en soufflant alternativement le froid et le chaud, alternant des rodomontades comme ses « 100 % » durant sa tournée katangaise, ou des déclarations à l’emporte-pièce revendiquant pour lui seul le titre d’opposant, et des propos beaucoup plus conciliants, comme ceux du stade des Martyrs, faisant allusion à des négociations au sein de l’opposition. Il convient donc d’examiner les propos tenus en l’une et l’autre occasion.

D’abord, la tournée katangaise. Le Palmarès du 8 aout note qu’au cours du point de presse animé à Kolwezi à l’attention de la presse nationale et internationale, Tshisekedi dit qu’il pourrait réaliser cent pour cent à la présidentielle du 28 novembre. Il titre : « Tshisekedi prédit sa victoire ; mais, Kabila rit sous cape », rapporte que dans la Majorité présidentielle après avoir eu vent de la prédiction d’Etienne Tshisekedi, une rengaine a été entendue : « On ne vend pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Cette déclaration en forme de rodomontade est, à la même date l’occasion d’un numéro des « frères ennemis ».

L’Avenir titre « Etienne Tshisekedi, certain de gagner avec 100% des voix ». Sans blague, s’exclame ce journal proche du pouvoir, le leader de l’UDPS a revu ses ambitions à la hausse. Si hier, il pensait gagner dans dix provinces et partager le Katanga, cette fois il est sûr d’avoir 100% des voix. L’accueil au Katanga donne à Tshisekedi le sentiment que son élection est acquise à 100%. Il n’envisage pas la possibilité de perdre. A la question de savoir ce qu’il fera en cas d’échec. Tshisekedi répond : « Quel échec ? Avec ce que j’ai fait au Katanga, je crois que je pourrais réaliser jusqu’à 100% des voix ». Pour le leader de l’Udps, souligne L’Avenir, la vraie opposition est celle qui est alignée derrière lui. Les autres, ce sont des taupes. Portant son jugement sur l’opposition, il déclare : « Il y a opposition et opposition au Congo. C’est aux jeunes de venir vers les vieux, il y a aussi des taupes parmi ceux qui se disent de l’opposition ». S’adressant à la presse à Kolwezi, Etienne Tshisekedi espère qu’il pourrait remporter jusqu’à 100% des voix. « Dans un pays qui se veut sérieux avec une classe politique sérieuse, cette déclaration devrait faire scandale », écrit l’Avenir. Pour le journal,

«la réponse de Etienne Tshisekedi s’inscrit dans une logique qui, de plus en plus, devient une fixation et son jugement sur l’opposition répond également à la même logique. La seule opposition valable, c’est celle qui est derrière lui». «Ce jugement de valeur devrait également scandaliser. La RDC est dans un processus démocratique où les gens expriment clairement leurs ambitions. C’est différent avec la période de la transition avec Mobutu où les gens étaient avec Mobutu la nuit et le jour ils militaient à l’opposition. Il n’y a pas de raison de transposer la situation de 1990 à aujourd’hui. Qu’à cela ne tienne. Qu’il y ait des taupes dans l’opposition, c’est possible. Mais que le critère pour les démasquer soit l’allégeance à faire à Etienne Tshisekedi, c’est renversant. Tel principe n’est pas démocratique et donc loin d’un Etat de droit qui consacre la liberté de pensée et d’association», conclut L’Avenir.

C’est tout l’inverse de ce que pense Le Phare pour qui « le Congo profond réclame le changement ». Il indique que le plébiscite que le président national de l’UDPS vient de récolter à Lubumbashi, Kasumbalesa, Kipushi et Kolwezi, lors de son récent périple au Katanga, est interprété par de nombreux analystes de la vie politique congolaise, comme le témoignage de la confiance que la population katangaise, toutes tendances confondues, a voulu exprimer à l’égard d’Etienne Tshisekedi, pour son idéal politique caractérisé par la démocratie par la voie de la non violence.

En l’occurrence, chaque journal tire avec une belle énergie la couverture de son côté en étirant fortement les bretelles de la vraisemblance. L’Avenir monte en épingle une vantardise maladroite, cependant que Le Phare affecte de confondre l’affluence sur le passage d’un cortège avec des intentions de vote.

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Toujours ce même 8 août, sous le titre : « Etienne Tshisekedi répond à Kengo et à Kamerhe », Forum des As note que pour gagner la bataille électorale, Tshisekedi se dit confiant en la machine de son parti avant de négliger, manifestement, l’apport de l’opposition pour laquelle il a une appréciation pour le moins mitigée. Pour lui, en effet, il n’a qu’une seule opposition : celle qui est derrière lui. « Il y a opposition et opposition au Congo », a-t-il déclaré avant d’ajouter « C’est aux jeunes de venir vers les vieux, il y a aussi des taupes parmi ceux qui se disent de l’opposition ». Le message est clair. Etienne Tshisekedi répond là, presque à la cantonade à tous les appels, notamment de Vital Kamerhe et Léon Kengo, à une candidature commune de l’opposition pour la prochaine présidentielle et sa réponse est, pour l’essentiel, ue fin de non-recevoir.

Il ya eu ensuite le meeting au Stade des Martyrs. Dans le domaine de la « politique- spectacle », le stade des Martyrs représente une sorte de « pont-aux-ânes » du fait même de sa capacité, très supérieure aux 80.000 places des tribunes puisque, pour un meeting, on place aussi du monde sur la pelouse. Essayer de remplir « les Martyrs » est donc en soi un test quant à la capacité d’un homme à faire courir les foules. Il faut toutefois relativiser : les partis qui ont pour base tribale une ethnie nombreuse et très bien représentée à Kinshasa – c’est le cas des Luba-Kasai, qui doivent être entre 200.000 et 250.000 – devraient pouvoir remplir plusieurs fois le stade.

Il y a tenu des propos beaucoup plus conciliants, faisant allusion à des négociations au sein de l’opposition. S’agissant des alliances, le président de l’Udps a profité de cette occasion pour saluer la présence au stade, de tous les alliés. Avant de renchérir que l’alliance est importante. Mais avant d’en arriver là, chacun doit organiser son parti, consolider sa base.

C’est seulement après que nous allons nous réunir pour traiter des différents programmes et choisir un seul candidat pour les élections présidentielles. La Prospérité du 10 août a mis l’accent sur l’ « Affaire de la candidature commune de l’opposition» évoquée par Etienne Tshisekedi avec cette phrase clé en manchette : « chacun doit consolider sa base ! ». D’après La Prospérité, Etienne Tshisekedi a salué la présence des partis alliés présents au stade et souhaité que chaque parti politique s’efforce, au préalable, de consolider sa base, avant d’envisager une réunion d’ensemble pour discuter de différents programmes et choisir un seul candidat pour la présidentielle de novembre 2011.

«En RDC, Etienne Tshisekedi rebondit sur la proposition d'un candidat commun à la présidentielle», note Radio France Internationale. «En RDC, l’idée d’un candidat unique de l’opposition fait son chemin, tranche la radio française. L’ancien président de l’Assemblée Vital Kamerhe a lancé la proposition. Etienne Tshisekedi, leader de l'UDPS, l'Union pour la démocratie et le progrès social, s’est dit ouvert à cette idée lors d’un grand meeting au stade des Martyrs à Kinshasa ce mardi 9 août 2011». «A propos d’un candidat commun, je dis la chose suivante : avant de parler de plateforme commune, il faut un programme commun.

Chacun doit d’abord mettre de l’ordre dans son parti ; ceux qui doivent constituer la plateforme, ce ne sont pas les individus, mais les partis politiques», a déclaré le président de l’UDPS.

Le journal Forum des As revient sur la même information et indique qu’Etienne Tshisekedi s’est finalement prononcé sur la candidature unique de l'opposition. «Avant de parler d'une plate-forme commune, il faut que chacun s'organise dans son parti. Ce ne sont pas les individus qui constitueront cette plate-forme, ce sont les partis politiques. Puis viendra la seconde période où nous allons nous mettre ensemble avec un programme commun», a déclaré hier le lider maximo dans un stade des Martyrs archicomble. Parlant de son séjour en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et en Afrique du Sud, rapporte le journal, «le sphinx de Limete a expliqué que son périple visait deux choses : premièrement, voir les

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décideurs internationaux». Dans nos entretiens, a fait savoir Etienne Tshisekedi, «je leur ai fait savoir les difficultés qui rongent le peuple congolais. Ils sont tous acquis pour le changement en RDC. Je leur ai dit : en novembre 2011, ne nous amenez pas le désordre de 2006. Les Congolais sont devenus matures et veulent choisir librement le candidat qui va diriger leur pays. Ils ont tous accepté cela et m'ont donné raison. Donc, aux élections de novembre 2011, n'ayez aucune crainte. Vous êtes cette fois-ci responsable de votre avenir».

Deuxièmement, continue Forum des As, «Etienne Tshisekedi a laissé entendre à ses interlocuteurs que la RDC est parmi les derniers pays du monde». Enfin, le leader de l’UDPS a invité les Congolais d’avoir l'amour de leur pays. «La démocratie que nous allons instaurer à partir du 7 décembre sera la cogestion du Congo par les Congolais (…) Chacun doit savoir que, parmi les maux qui ont rongé notre pays, il y a le vol, la corruption, le détournement des deniers publics, etc… »

Il n’y a là rien de fondamentalement nouveau. L’on sait depuis longtemps qu’ETwM n’acceptera jamais une autre candidature unique que la sienne. Mais le reste de l’opposition, à l’exception du MLC, qui réagit surtout en fonction de la situation très particulière de Bemba, ne s’y montre pas hostile et donne des signes d’envie de maintenir, envers et contre tout, une dynamique unitaire. Si l’on relit la presse de ces derniers mois, on s’aperçoit de la présence invariable de délégations des autres partis aux événements organisés par l’un d’entre eux.

Ceci dit, il faut aussi tenir compte d’une autre constante dans l’attitude de l’UDPS : aller à toute négociation, mais en claquer la porte avant la fin.

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