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LA CITE AFRICAINE N° 1260 DU 31 JANVIER 2017

Le Viseur

(suite en page 15)

26ÈME ANNÉE - N° 1260 DU 31 JAN 2017 - BI-HEBDOMADAIRE - DIRECTION - RÉDACTION : 67, Av. Mont des Arts, Imm. Golf View : 5ème niveau Imm. B-Local 5A - Kinshasa/Gombe B.P. 952 KIN 1 - RDC - E - mail : citafrdcongo@gmail.com - http: citaf.over-blog.com-Tél. : 0998 130 914 - 0820271613 - 0814927777 - 0999932655 - PRIX UNIQUE : 2000 FC

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(Lire en page 3)

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(Page 3)

Grosse déception en RDC, après l’élimination, samedi, des Léopards en quart de finale de la CAN par le Ghana (1-2).

La RDC peut en effet avoir des regrets de se voir barrer la route de la demi-finale par une équipe ghanéenne sans éclat, que la bande à Florent Ibenge a su maitriser et dominer en nombre d’occasions de buts, au point que, sans les mala- dresses de Mbokani qui a raté l’imanquable , 6ème et ensuite 36ème minutes, le team congolais aurait pu tuer le match dès la première mi-temps. Et en fin de partie, l’entraineur ayant logiquement décidé de jouer le tout pour le tout, les Léo- pards ont encore manqué par deux fois, avec Cédric Bakambu, de revenir au score. Hélas ! La désillusion était bien amère et les rues de nos villes étaient fort désertes, samedi soir, chacun essayant de noyer à sa manière l’immense tristesse.

Et dans ce flot de larmes versées ou retenues, est venu un

Fimbu à la CENCO !

Face au blocage sur l’Arrangement particulier

J. Kabila - E. Tshisekedi - CENCO pour débloquer la situation

Mbanza-Ngungu (Kongo Central)

L’Université Kongo et la société CAP (bailleur): divorce consommé!

Commission de l’UA

Le Tchadien Moussa Faki Mohamet succède à Dlamini Zuma

(Détails prochainement)

A l’occasion d’une cérémonie d’échanges de vœux

Les Ne Kongo ont leurs frères nommés dans les institutions

Kongo Central

Le gouvernement central convoie à Boma son deuxième

lot d’aide humanitaire aux sinistrés de Boma

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NATION

Page 2 LA CITE AFRICAINE N° 1260 DU 31 JAN 2017

LA CITE AFRICAINE

Prévue le week-end dernier, la signa- ture de l’arrangement particulier fixant les modalités de mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre, n’a pas eu lieu, alors que les membres du corps diploma- tique s’étaient déplacés au centre Interdiocésain pour assister à cette céré- monie. Les négociateurs n’ont toujours pas trouvé de compromis notamment sur le mode de désignation du Premier ministre qui va diriger le gouvernement pendant la transition, l’affectation des ministères aux différentes composantes, le rôle de la CENCO pendant la transition et le chronogramme de mise en œuvre de l’ac- cord. Vital Kamerhe, chef de file de l’oppo- sition signataire de l’accord de l’Union afri- caine a appelé samedi 28 janvier la Majo- rité présidentielle et le Rassemblement de l’opposition à faire preuve de bonne foi pour débloquer la situation et permettre la si- gnature de l’arrangement particulier. «Je voudrais ici interpeller la Majorité et le Ras- semblement pour qu’ils comprennent que le peuple ne peut comprendre que le pays soit bloqué à cause des problèmes de positionnement, c’est-à-dire de Premier ministre. On ne peut pas non plus com- prendre que nous traînions le pas sur la question de responsabilisation de différen- tes composantes», a expliqué Vital Kamerhe, devant la presse. Il a convié les délégués au dialogue à ne pas donner l’im- pression d’être allés aux discussions poli- tiques «pour avoir des postes, sans élec- tions, et y demeurer éternellement». L’op- position signataire de l’accord de l’Union africaine promet de veiller sur cette ques- tion. «Nous mettons quiconque en garde : ce sont les dernières tractations. Mainte- nant, place aux élections», a interpelé M.

Kamerhe.

Les questions qui divisent en- S’agissant de la désignation du Premiercore ministre, la Majorité présidentielle (MP) estime que le chef de l’Etat a le droit de choisir «la personne la plus compatible»

parmi les personnalités qui lui seront pré- sentées par le Rassemblement de l’oppo- sition.

Alain-André Atundu, porte-parole de la MP, dit ne pas comprendre la résistance du Rassemblement, laissant entendre que cette coalition de l’opposition se sent in- capable de présenter au chef de l’Etat plus d’un candidat. Même argumentation chez Lambert Mende, ministre de la Communi- cation et des médias : « Nous nous tenons au respect de la Constitution. Il n’est pas question de violer la Constitution parce qu’on parle de l’arrangement particulier.

Même depuis Gizenga, c’est la MP qui a la Primature. On ne peut pas imposer au chef d’Etat un Premier ministre. Il ne peut pas entériner un Premier ministre désigné.

Sinon qui est chef de l’Etat? » En dépit de tout, Mende soutient que le travail va continuer en l’absence des évêques.« Quand les évêques reviennent, nous allons terminer le travail. Entre-temps, nous restons en contact avec nos amis du Rassemblement », tranquillise-t-il.

De son côté, le MLC, parti phare du Front pour le Respect de la Constitution, en appelle à la « bonne foi » de la Majo-

rité. « Le blocage a également persisté sur les garanties de mise en œuvre de l’ac- cord. Nous avions voulu que la CENCO accompagne la mise en œuvre en jouant la médiation au sein du conseil national de suivi de l’accord. Il ne faut pas mettre de côté la CENCO. Nous appelons la ma- jorité présidentielle d’avoir la bonne foi pour laisser la police de la garantie de la mise en œuvre de l’accord à la CENCO, qui ne sera pas partie prenante aux institutions à accompagner l’application de l’accord » … Pour Eve Bazaïba, la Majorité présiden- tielle veut rebondir en bloquant l’applica- tion de l’accord, profitant de la baisse de la pression interne et internationale. No- tant que certains politiciens de l’opposi- tion ont obtenu des postes au sein du gou- vernement et que la Majorité présidentielle a obtenu le maintien de Joseph Kabila au pouvoir au-delà de son second mandat constitutionnel, Eve Bazaïba avertit :

« Nous en appelons à la bonne foi de la MP. Que le partage du pouvoir entre MP et Rassemblement ne bloque pas la Répu- blique. Nous avons pris l’engagement.

Nous devons avoir les élections au plus tard en décembre 2017, au cas contraire, nous allons également produire notre plan B »,

La Majorité lève ses réserves Par ailleurs, le samedi, alors que l’on constatait l’échec des discussions sur la signature de l’arrangement particulier, la majorité a donné un gage sérieux de bonne foi sur sa volonté à s’engager dans l’ac- cord du 31 décembre. En effet, Emmanuel Shadary Ramazani, secrétaire général adjoint du PPRD et vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur a fait savoir que la famille politique du chef de l’État a décidé de lever l’hypothèque des réserves dont elle avait assorti sa signature de l’accord de la Saint sylvestre pour cause de manque d’inclusivité

« À la faveur de notables avancées obtenues par la CENCO et au prix des nombreuses concessions mutuelles, la majorité présidentielle dans son ensemble est heureuse de constater que toutes les parties prenantes hésitantes ont finale- ment apposé leurs signatures au pied du document portant les termes de l’accord » a déclaré Ramazani Shadary au Centre Interdiocésain, en présence des autres négociateurs et des évêques. Donnant lec- ture d’un document portant la signature d’Aubin Minaku, président de l’Assemblée Nationale et secrétaire général de la MP, l’élu du Maniema a poursuivi : « Au vu de tous ces acquis significatifs ayant vidé la cause de la réserve de non inclusivité, la Majorité présidentielle déclare qu’est levée à dater de ce samedi 28 janvier la réserve assortie à l’engagement de notre famille politique lors de la signature de l’accord du 31 décembre 2016, conclu entre les forces vives de notre pays » . Saluant la sagesse des évêques de la CENCO pour avoir pris en compte cette position de la MP, Emmanuel Shadary Ramazani a indi- qué que cette déclaration de la Majorité tenait lieu d’acte de levée de la réserve exprimée par les délégués de cette plateforme.

L’optimisme reste curieusement de rigueur

Il y a lieu de noter que tout en demeu- rant figés sur leurs positions, les différents acteurs politiques présents au centre Interdiocésain ne se sont pas empêchés de proclamer leur foi dans l’accord et la conviction que dans une semaine, au re- tour des évêques de leur voyage en Eu- rope, l’arrangement particulier sera signé.

A l’issue de la plénière qui a vu échouer la signature de l’arrangement particulier pour l’application de l’accord du 31 décem- bre, le samedi 28 janvier dernier, l’oppo- sant Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) a fustigé le Rassemblement et la Majorité Présiden- tielle, responsables de ce blocage.

A ce sujet, le président de l’UNC, Vital Kamerhe, a affirmé : « Le processus de paix est laborieux. Nous avons déjà l’ac- cord que nous avons signé le 31 décem- bre, l’arrangement particulier avec 18 arti- cles adoptés et trois qui font problème et nous continuons à les discuter. Et je pense que dans une semaine, avec un minimum de volonté, un petit regard en direction de ce peuple qui souffre et qui attend les élec- tions, nous allons tous dans un esprit de concessions, nous allons y arriver ».

Comme on le sait, le pouvoir insiste qu’une liste de trois candidats Premier - ministrables au moins soit présentée au président Joseph Kabila. Mais le Rassem- blement soutient que l’accord du 31 dé- cembre ne demande pas au Rassemble- ment de désigner les primaturables mais le Premier ministre, et tient de ce fait à ne présenter qu’un seul nom.

Sur cette problématique, François Muamba, président de l’ADR, et ancien coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba, fait obser- ver ce qui suit: « Si on prend l’exemple des primaires françaises, on peut dire que il y a des primaires au Rassemblement, qui ensuite a présenté un nom au président de la République pour nomination au poste du Premier Ministre. En quoi le président de la République va devenir l’arbitre aux ambitions internes au sein du Rassemble- ment ? » S’est-il interrogé, avant de cons- tater : « Si nous présentons trois noms, c’est la Majorité qui aura présenté et nommé le Premier Ministre, en violation avec l’esprit de l’accord du 31 de la CENCO ». Il impute le blocage à la Majo- rité présidentielle, estimant toutefois que les questions sur la répartition des postes ministériels et la médiation de la CENCO au sein de la transition peuvent être dé- cantées car ne nécessitant pas de débat.

Joseph Olenghankoy, président des FONUS, a pour sa part tenu à rassurer, laissant entendre qu’une piste de solution conclue avec le camp présidentiel existe- rait déjà et qu’elle serait proposée aux évê- ques dès leur retour. « La patience est une arme et pour bientôt nous allons arriver à des solutions durables et qui vont nous amener vers des élections claires, trans- parentes et le peuple va faire le choix de ses futurs dirigeants, a-t-il déclaré à la presse, avant de rassurer les uns et les autres : « Au retour des évêques, nous allons leur proposer des solutions auxquels on s’est convenues d’un commun accord

avec la mouvance présidentielle ».

La Société civile, dindon de la farce !

La société civile dans sa diversité s’est dite indignée du quota des ministères, soit deux seulement, qui lui a été réservé dans le cadre du partage des portefeuilles au sein du futur gouvernement. D’où leur co- lère à l’endroit des évêques. Joseph Kibangula, secrétaire général de la Société civile dans toute sa diversité, déclarera à des journalistes : « Aujourd’hui nous som- mes devant un fait accompli. La CENCO, distributrice de postes a seulement ac- cordé deux ministères à la société civile.

Vu le travail qui a toujours été abattu par cette structure citoyenne, ce quota est une insulte à la société civile Congolaise ». A l’en croire, « l’accord de la cité de l’Union Africaine prenait en compte le social des fonctionnaires de l’État, ce qui n’est pas le cas pour cet accord de la CENCO, qui n’a pas également pris en considération la jeu- nesse ». D’où sa menace : « C’est sur ces couches insatisfaites du partage des pos- tes que nous nous appuierons pour exiger, par les actions de la rue, l’accomplisse- ment des fondamentaux de l’accord à ce gouvernement de 53 personnes. »

La CENCO patiente encore Néanmoins la CENCO ne désespère pas d’arriver à bon port, malgré les tergi- versations des politiciens congolais et ses avis d’ultimatums. Faute de consensus, la médiation catholique a annoncé le report de la signature de l’arrangement particu- lier dans une semaine. « Un travail énorme a été abattu, ce qui reste à faire ce n’est pas grand-chose », rassure l’Abbé Donatien Shole, secrétaire général a.i de la CENCO, notant que les négociations vont se poursuivre entre Majorité et ras- semblement l’absence des évêques, jus- qu’à leur retour de voyage.

Pour les évêques donc, leur mission de bons offices va continuer. Ils ont accordé aux délégués qui prennent part aux dis- cussions directes une semaine pour trou- ver un consensus autour des petits points de divergence restants.

Monseigneur Fridolin Ambongo, Vice- président de la CENCO soutient que l’es- sentiel est fait et que les 3 points seront liquidés rapidement pour une fin heureuse, au retour des évêques de leur voyage pas- toral à Oslo, capitale norvégienne. Con- cernant les appréhensions émises par la MP au sujet de la constitution de la CENCO en une sorte de médiateur de la République au sein d’un Etat laïc, aux ter- mes de la Constitution, la CENCO voudrait ne pas laisser se contenter d’un travail à moitié terminé. « Ce qui est certain, c’est que la CENCO, fidèle à ce qu’elle a déjà commencé, n’est pas dans la logique d’abandonner ce qui a déjà été fait. Le souci de la CENCO, c’est de continuer, terminer ce qui a été un long chemin afin que tout ce travail, abattu depuis le début jusqu’à maintenant, puisse aboutir au pro- cessus électoral et ouvrir des horizons nouveaux pour notre peuple qui attend et qui s’impatiente », a tenu à préciser Mgr Fridolin Ambongo.

Jay KUMWAF

Qui est derrière l’échec des discussions sur l’arrangement particulier ?

Vital Kamerhe appelle la Majorité et le

Rassemblement à faire preuve de bonne foi

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NATION

Page 3 LA CITE AFRICAINE N° 1260 DU 31 JAN 2017

LA CITE AFRICAINE

www.marierose-kasavubu.net

Encore une fois, la classe politique congolaise est restée sourde à un nouvel ultimatum leur lancé par les évêques de la Cenco qui l’invitait à signer les arrange- ments particuliers de l’Accord de la Saint-Sylvestre au plus tard le samedi 28 janvier dernier. Une nouvelle fois encore, les Prélats congolais ont dû s’envoler pour une mission pastorale à Genève en Suisse, en laissant derrière eux des acteurs politiques inca- pables de se mettre d’accord sur des points de détails aussi sim- ples que la modalité de nomina- tion d’un Premier ministre par le Président de la République, le rôle futur de la Cenco dans le suivi de l’Accord du 31 décembre der- nier, ou encore sur le chronogramme de la mise en place dudit accord. Voilà bientôt deux mois que ça dure, alors que le pays lui, semble prendre eau de toutes parts, et les congolais avec lui.

Au regard de la nouvelle im- passe qui semble se profiler à l’horizon, tous les observateurs s’accordent aujourd’hui à dire qu’il

va falloir attendre le retour au pays des évêques de la Cenco, pour espérer un éventuel compro- mis sur les questions encore en suspens entre les protagonistes politiques aux discussions du Centre interdiocésain.

En effet, il apparaît de plus en plus clairement désormais que face au climat d’indécision qui prévaut dans les deux camps politiques en présence qui se ren- voient la responsabilité de l’enli- sement, seule la Cenco est à même de faire avancer tant soit peu les choses, étant la seule instance pour le moment à dis- cuter avec une certaine crédibi- lité avec les mandants des deux parties en présence, à savoir le Président Joseph Kabila pour la Majorité au pouvoir, et Etienne Tshisekedi pour les forces politi- ques de l’Opposition.

Tout le monde s’en est rendu compte. Au sein de l’Opposition, Tshisekedi est désormais au cœur de toutes les attentions.

Depuis que la classe politique s’est mise d’accord sur la répar- tition des postes ministériels au

sein du futur Gouvernement, avec notamment 13 ministères pour l’opposition non-signataire de l’Accord de la Cité de l’UA, Tshisekedi a presque tout le monde à ses pieds.

C’est lui qui dicte sa loi. Et tout le monde veut lui laver les pieds pour rester dans ses bon- nes grâces. Le « Rassemble- ment » lui a donné carte blanche pour désigner le Premier minis- tre selon sa propre discrétion. Au Comité National du Suivi de l’Ac- cord, qu’il va lui-même présider, on a laissé son parti l’Udps pren- dre la part du lion. Tout se passe comme si pour espérer un poste hypothétique dans le futur Gou- vernement, les acteurs politiques de l’opposition avaient perdu toute initiative de jugement au seul pro- fit de Tshisekedi.

Le problème maintenant, c’est que Tshisekedi est aujourd’hui absent du pays, pour des raisons de santé. Et depuis son départ pour Bruxelles, ses hommes semblent ne plus avoir des repè- res et tournent en rond, ne sa- chant plus quoi proposer pour

faire avancer les choses. Dans la crainte d’un éventuel désaveu du Leader Maximo qui pourrait valoir une exclusion de la liste des fu- turs gouvernants, personne ne se risque à proposer une piste de sortie à la crise. Mais les Evê- ques eux, peuvent se permettre de ne pas attendre jusqu’au re- tour de Tshisekedi, car disposant de toute la latitude de rejoindre le président du « Rassemblement » là où il se trouve pour le moment, et de débloquer la situation dans un sens ou dans l’autre.

De la même façon, la Cenco dispose aussi des moyens de sauter le barrage d’artillerie lourde dressé par les négociateurs de la majorité qui défendent chaque mètre de leur terrain du pouvoir, pour s’adresser directement à son autorité morale, Joseph Kabila, de qui elle a d’ailleurs reçu son mandat actuel.

Cela s’était d’ailleurs vérifié dans un passé tout récent. Alors que les bonzes de la majorité criaient sur tous les toits l’échec de la médiation de la Cenco et appelaient à l’application stricte

de l’Accord de la Cité de l’Union africaine, Joseph Kabila les avait pris à contrepied en renouvelant sans réserve le mandat des évê- ques, qu’il avait chargé de pour- suivre sans état d’âme leur mis- sion.

Aujourd’hui, il apparaît claire- ment que toute sortie de crise ou tout accord entre la majorité et les forces de l’opposition, passe nécessairement par la trilogie Kabila-Cenco-Tshisekedi, et non par la simple apparence d’une palabre comme celle en cours au Centre interdiocésain.

Tous les acteurs politiques de tous bords qui s’y agitent matin et soir ne le font que par souci de survie politique pour les uns, et par une volonté farouche de dé- crocher un poste pour les autres.

Ils ont tous la peur au ventre de décevoir leurs maîtres respectifs et ne peuvent que monter les en- chères sur tout et sur n’importe quoi, pourvu que ceux qui, en fin de compte ont la décision, finis- sent par remarquer leur zèle.

LOLO LUASU B.

Les notables ne kongo rési- dant à Kinshasa se sont retrou- vés vendredi 27 janvier dernier au restaurant « ADELIZ » pour une cérémonie d’échanges de vœux et de fraternisation, et ont aussi profité de l’occasion pour féliciter et rendre hommage à ceux des leurs qui ont été récemment éle- vés à des fonctions officielles au sein des institutions nationales.

Il s’agit précisément de l’Honora- ble Pierre=Anatole Matusila, nommé ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, de Monsieur Yves Kisombe, vice=ministre aux Affaires 2trangères, de l’Honorable Papy Mantezolo, vice= ministre aux ITPR, et de Monsieur Franck Mwe di Malila, vice=ministre au Plan.

Il s’agissait aussi d’honorer par la même occasion, des per- sonnalités comme l’Ambassa- deur Mavungu, juge à la Cour Constitutionnelle et Mme Liliane Muvova, Directeur Général Ad- joint de la DGI, ainsi que l’Hono- rable Rémy Masamba, 2ème Vice=Président de l’Assemblée nationale.

M. Vika di Panzu, Président du Comité organisateur de la cé- rémonie, a indiqué que cette ma- nifestation donnait à tous les ne kongo, « l’opportunité d’échanger de manière informelle sur l’état de notre province et de sa destinée dans l’année qui commence.

C’est l’occasion pour nous de rap-

peler à notre souvenir le drame qui a endeuillé nos frères et sœurs de la ville de Boma, à la suite des inondations meurtrières qui ont entrainé près de 34 morts

et 16 disparus, sans compter d’in- nombrables dégâts matériels, parmi lesquels la destruction de 16 écoles et 7 centres de santé ». Il a par ailleurs rappelé à l’assistance, le « triste souvenir ceux de nos frères, sœurs et pa- rents qui nous ont quittés durant l’année dernière, et pour qui nous adressons nos prières à l’Eternel Dieu pour leur repos éternel. En début de cette année nous avons été informés des incidents mal- heureux survenus dernièrement à Kimpese, Lukala et Kisantu. A côté de ces tristes évènements, l’année qui vient de s’achever, a

aussi amené des motifs de joie et de fierté a la communauté ne kongo. Il s’agit notamment de la nomination par le président de la république, Joseph Kabila

Kabange, a qui nous rendons nos hommages les plus déférents, de quelques fils et filles ne kongo dans certaines institutions du pays. » …..

L’honorable deuxième vice- président de l’assemblée natio- nale, M. Rémy Masamba , a quant à lui, déclaré sa joie de voir que cette cérémonie se déroule en ce début d’année dans un con- texte international et national as- sez particulier, à savoir : -en ce qui concerne la communauté in- ternationale, après avoir prôné la mondialisation, celle-ci est enclin à sombrer dans une politique iso-

lationniste prônée par la nouvelle administration de la première puissance mondiale qui risque de fragiliser et de redéfinir les bases des relations entre Etats

et de la coopération internatio- nale.

Dans le contexte interne, no- tre cher pays traverse en ce moment, une étape cruciale de son histoire, parsemée des trou- bles sociopolitiques de diverses motivations depuis notre acces- sion à la souveraineté internatio- nale. A cet effet, et pour conjurer ce sort, depuis le dernier semes- tre de l’année que nous venons de clôturer, les filles et fils de notre nation se sont donné sous l’impulsion du chef de l’Etat, comme objectif de consolider à jamais, par le Dialogue en cours,

Face au blocage sur l’Arrangement particulier

J. Kabila - E. Tshisekedi - CENCO pour débloquer la situation

A l’occasion d’une cérémonie d’échanges de vœux

Les Ne Kongo ont leurs frères nommés dans les institutions

la pratique de la démocratie comme seul mode de gestion de notre pays.

Cependant, les ambitions hu- maines sont malheureusement

des fois vectrices des incompré- hensions mutuelles qui mènent dans la plupart des cas aux déri- ves fatales. C’est ce que vient récemment de subir notre com- munauté suite aux incidents qui ont fait tomber inutilement cer- tains de nos frères au courant des deux dernières semaines, victi- mes de la manipulation fanatique.

De son côté, la représentante de l’Association Sikama qui re- groupe des jeunes cadres kongo, a aussi lancé une collecte pour aider les sinistrés de la ville de Boma pour la reconstruction d’une école.

Fatuma LUKI

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SPECIAL CENCO

Page 4 LA CITE AFRICAINE N° 1260 DU 31 JAN 2017

LA CITE AFRICAINE

Le premier vice-président du Sénat, Edouard Mokolo wa Mpombo, a lancé ré- cemment un appel pathétique sous forme d’interpellation collective en direction des acteurs de la classe politique congolaise, participant aux négociations directes sous la médiation des prélats catholiques au centre Interdiocésain. Dans cette perspec- tive, il exhorte la Majorité présidentielle et l’opposition à aplanir leurs divergences pour l’application rapide de l’accord global et inclusif du 31 décembre 2016.

De l’avis du sénateur, cette attitude responsable éviterait de perdre du temps, car les problèmes les plus importants ont été résolus, lors des pourparlers engagés entre les signataires de l’accord du 18 oc- tobre et ceux de l’accord inclusif. «Nous avons résolu les problèmes essentiels. Il reste maintenant comment nommer, par exemple, le Premier ministre, qui doit être issu du Rassemblement. Comment com- poser le gouvernement, ça ce sont des problèmes humains que nous pouvons ré- soudre facilement par la bonne volonté», a estimé à Radio Okapi Edouard Mokolo wa Mpombo.

Le sénateur est convaincu que ce re- tard provoqué par les acteurs politiques influera sur le calendrier électoral. D’où, la nécessité de trouver une solution rapide.

«On ne se rend pas compte des consé- quences de cette espèce de léthargie sur le processus. Nous voulons des élections d’ici décembre 2017, mais si nous ne nous mettons pas d’accord sur le gouvernement qui doit conduire à ce processus, tout cela a une influence négative sur le temps», a prévenu le Premier vice-président de Cham- bre haute du Parlement.

L’appel pathétique du sénateur Mokolo partage les inquiétudes émises parla Bel- gique quant au retard constaté dans l’ap- plication de l’accord signé le 31 décembre au Centre interdiocésain. C’est dans ce même esprit qu’il faut comprendre l’alerte sensible que l’archevêque de Kisangani, Mgr Marcel Utembi a adressée aux acteurs politiques congolais au Centre Interdiocésain, peu après le rendez-vous manqué du samedi 28janvier pour la signa- ture des documents précieux pour garan- tir la période de la transition en RD Congo.

André Mbata note des avancées

« lentes et faibles » dans l’appli- cation de l’accord du 31 décem- Le constitutionnaliste congolais et di-bre recteur exécutif de l’Institut pour la démo- cratie, la gouvernance, la paix et le déve- loppement en Afrique (IDGPA), André Mbata, a émis des analyses critiques sur l’état d’avancement des négociations di- rectes sur les arrangements particuliers.

Ce brillant avocat du droit public con- golais note des avancées « lentes et fai- bles » dans l’application de l’accord du 31 décembre, qui est bloquée suite au com- portement capricieux des acteurs politi- ques. « Le compromis est une avancée, mais c’est trop lent. On ne va pas [passer]

3 mois juste pour débattre d’un conseil na- tional ou du gouvernement. Ce sont des avancées trop faibles. A cette allure, on risque de ne pas avoir des élections en 2017 comme le souhaite notre peuple », a réagi à Radio Okapi André Mbata.

Jay Faustin KUMWAF

La crise qu’a traversé la RDC au dernier trimestre de l’année 2016 se confirme être artificielle. Parce qu’après avoir métamorphosé le peuple en mou- ton de panurge et démarré les dialo- gues de la Cité de l’UA et du Centre interdiocésain, il est oublié et sa place est occupée par des arrangements particuliers définissant le partage des postes en faveur des uns et des autres.

C’est pourquoi, retiendra-t-on, un bon dialogue ne devrait pas être ca- ractérisé par des invectives et des exi- gences outrées, encore moins être imprégné des immixtions qui le déna- ture de son réel sens et de son objectif incontournable qu’est la satisfaction du souverain primaire d’abord.

Ainsi, pour parvenir à une bonne fin, l’inclusivité évoquée à chaque occasion serait complémentaire à la propreté des travaux du dialogue mais non donner lieu au triomphe de certains. Etant donné que ce qui est recherché et que l’on recherche toujours, c’est la cohé- sion de tous convaincus de s’aimer les uns et les autres afin de promouvoir l’amour véritable pour la sauvegarde du peuple et du pays.

Le chef de l’Etat et président de la RDC était sans doute inspiré par le ciel à faire appel aux bons offices de la CENCO pour remettre les politiciens et la société civile autour d’une même ta- ble, D’autant qu’il est vrai que les évê- ques et leurs aides étaient en majorité les pères spirituels des dirigeants con- golais. Mais, l’on ne saurait construire l’avenir sans se référer au passé, dit- on. Alors, il faut bien rappeler que dans un passé pas tellement éloigné, leurs homélies ne différaient en rien des ap- pels lancés à l’endroit du peuple par quelques plateform es politiques.

L’abbé N’Shole, pour ne pas le citer, ne pourra dire le contraire aux Congo- lais.

Sans peur d’être contredit , je sou- tiens que le dialogue du Centre

interdiocésain comme celui de la Cité de l’UA, aboutissent tous deux, sans tromper quiconque, aux intérêts per- sonnels et égoïstes des politiques, au mépris des morts gratuites et innocen- tes de ceux qui ont été appelés à des- cendre dans la rue au nom, soit disant, du respect de la Constitution.

Aujourd’hui, le constat fait par le peuple révèle que les dialogues et leurs animateurs venaient de cracher sur la Constitution, avec la CENCO comme témoin et complice. Personne ne peut démontrer le contraire, considérant le chemin tumultueux et combien long entrepris par ces fameux pourparlers que l’on croyait devoir être parache- vés en un temps record, eu égard aux bons offices des prélats catholiques.

C’est dans ce cadre que le commun des mortels décèle des soutiens et non soutiens extérieurs très rapaces. Il apparait clairement désormais que les deux dialogues ont pu conclure finale- ment que la Cour constitutionnelle avait lumineusement éclairé les Congolais au sujet de l’article 70. Toutes les insinua- tions, immixtions et déclarations infa- mantes contre la Cour n’étaient donc que des œuvres maléfiques des pré- dateurs directs et indirects depuis l’Oc- cident. Parce qu’il s’agit de la CENCO qui conduit les pourparlers particuliers, qu’elle se souvienne de la position sans ambages du Christ lorsqu’il dira : Donne à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. C’est ce seul principe qui resituerait les évêques au milieu du village.

Trop parler peut tuer, clame-t-on.

Ça bouillonne au sein des plateformes mais qu’on se souvienne du principe sacro-saint qui nous demande de nous aimer les uns et les autres, que l’on priorise le patriotisme et que l’on dé- fende notre indépendance avant de mourir.

E.M.S.N.

Correspondant particulier

Le Centre d’études pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’homme (CEPADHO) juge insignifiant le quota (deux ministères) réservé à la so- ciété civile au gouvernement de transition, dont la composition est en discussion au Centre Interdiocésain, a dénoncé vendredi 27 janvier le président de cette structure, Omar Kavota, au cours d’une déclaration faite à Goma (Nord-Kivu).

Selon M. Kavota cité par Radio Okapi, le partage de postes au prochain gouver- nement exprime la volonté expresse d’ex- clure le peuple de la gestion de la chose publique et des élections, démocratiques libre et transparente.

«Les acteurs politiques se réservent à eux-seuls le pouvoir, la gestion du pays.

Ils réservent à la société civile une place de figuration. Nous estimons qu’il est inad- missible que les négociateurs et les facilitateurs aux travaux de la CENCO se réjouissent de ne réserver rien que deux postes à la société civile sur les 53 devant composer le prochain gouvernement de consensus national», s’est plaint Omar Kavota.

Le président du CEPADHO qualifie ce partage des postes de prise en otage de la République par la classe politique con- golaise.

Il estime par ailleurs qu’avec l’exclusion de la société civile, le prochain gouverne- ment ne parviendra pas à organiser des élections et à assurer leur sécurisation.

Jay Faustin KUMWAF

Le CEPADHO juge infime le quota de la société civile au

gouvernement de transition

Un drame est survenu la semaine der- nière dans le territoire de Rutshuru au Nord- Kivu suite à un crash de deux hélicoptères des Forces armées de la RDC (RDC). Le bilan de cette catastrophe aérienne fait état de quatre personnes portées disparues dont trois membres d’équipage et un offi- cier des FARDC d’une part, et d’autre part trois membres d’équipage de nationalité russe d’un de deux aéronefs, et deux offi- ciers des FARDC ont été blessés et se- courus. Ils sont actuellement internés dans un centre hospitalier de la place.

Concernant les trois membres d’équi- page portés disparus, des recherches sont en cours pour tenter de les retrouver. Ce crash est intervenu au moment où les deux appareils survolaient la région de Karisimbi et Mikeno, localités situées dans le terri- toire de Rutshuru, province du Nord-Kivu, dans le but de bombarder ces lieux où des ex rebelles M 23 s’étaient retirés après qu’ils se sont extraits du camp de leur camp de cantonnement situé à quelques 200 km de la capitale ougandaise Kam- pala. Selon des informations émanant des FARDC, les deux hélicoptères survolaient à basse altitude ces localités, ce qui se- rait à la base du drame.

Selon ces sources, le premier avion a connu le crash parce que ses hélices ont

percuté les arbres parsemés ci et là dans la région. Quant au deuxième appareil, son pilote a commis la même maladresse lors- que, après avoir perdu le contact visuel avec le premier hélicoptère, il est revenu pour tenter de retrouver ses traces.

A croire les mêmes informations, les deux aéronefs n’ont pas pris feu malgré leurs crashes. Cette précision est donnée dans le but de confirmer qu’il s’agit d’un accident et non d’une attaque des ex re- belles M 23.En dépit de ces affirmations, il n’empêche qu’une enquête approfondie soit diligentée pour mettre fin à toutes les spéculations qui ont vu le jour après ce drame aérien. Certaines questions pour- ront ainsi trouver des réponses. Il s’agit de savoir où se trouvent réellement les per- sonnes dont on n’a pas de nouvelles après l’accident ? Si elles sont décédées, où se trouvent leurs restes étant donné que les deux hélicoptères n’ont pas été calcinés ? Comment des pilotes censés avoir une lon- gue expérience de vol dans la région, peu- vent-ils, dans les mêmes circonstances de temps et d’espace, commettre la même maladresse de survoler en si basse alti- tude des localités situées dans une zone forestière ?Une fois fixée sur les résultats de cette enquête, la population sera sans doute apaisée.

Muke wa Muke

Négociations directes au Centre Interdiocésain

Edouard Mokolo wa Mpombo appelle les participants à aplanir leurs divergences

Crash de deux hélicoptères des FARDC à Rutshuru

Quatre personnes portées disparues

Les arrangements particuliers ont pris

le peuple en otage

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ECONOMIE & SOCIETE

Page 5 LA CITE AFRICAINE N° 1260 DU 31 JAN 2017

LA CITE AFRICAINE

Le coordonnateur national du Réseau des parlementaires pour la gestion durable d’Afrique Cen- trale et de la relance du secteur forestier et la réhabilitation de la conservation de la nature, Joseph Ipalaka Yobwe, a appelé le gou- vernement à améliorer la gouvernance environnementale au cours d’une conférence-débat or- ganisée samedi, à l’intention des étudiants de l’Université Libre de Kinshasa (ULK), dans la salle de promotion de cette institution universitaire, dans la commune de Limete.

« Une gestion responsable des ressources naturelles de la RDC permet d’éviter des consé- quences néfastes sur notre envi- ronnement », a affirmé M. Ipalaka, député de la circonscription élec- torale de Bikoro et ancien secré- taire général au ministère de l’En- vironnement et conservation de la nature, qui exposait sur le thème : « L’importance du capi- tal naturel et le rôle de REDD+

dans la lutte contre le change- ment climatique ».

L’expert forestier a salué les

efforts de la RDC dans la lutte contre le changement climatique tout en lui recommandant de la poursuivre et de respecter ses engagements au niveau interna- tional relatifs notamment à la

limitation de la déforestation pour équilibrer le climat.

Il a cependant, salué les avan- cées significatives dans la réali-

sation de ce processus dans sa vision politique de REDD+ (Ré- duction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts), en vue de stabiliser le climat mondial à l’horizon 2030

et à maintenir par la suite un cou- vert forestier.

Il a à cette même occasion, invité les Congolais à participer

dans la lutte contre la pollution et à garantir la pérennisation des espèces par le respect de la biodiversité, la lutte contre le déboisement ainsi qu’une affec- tation responsable des terres à l’agriculture et une planification optimale des populations.

Bien que fortement dégradée, a-t-il encore dit, les ressources forestières de la RDC sont encore relativement intactes et en bon état. La lutte pour la sauvegarde de cette richesse, exige le chan- gement de comportement et des habitudes de l’homme, a affirmé M. Ipalaka, artisan du code fores- tier et auteur de nombreux ouvra- ges notamment « Etude du com- portement de quelques essences exotiques à l’INERA ».

De son coté, le Pr. José Ngoto, conseiller principal du con- seiller spécial du Chef de l’Etat en charge de la bonne gouvernance a planché sur le droit pénal de l’environnement. « Les pays ont pris des mesures pour renforcer la protection de l’envi- ronnement afin de sauver les vies humaines », a-t-il souligné.

Il a, à cet effet, rassuré que la RDC ne ménagera aucun effort pour protéger son environnement et respecter toutes les conven- tions internationales. Toutefois, il a relevé le problème de désinfor- mation et de l’éloignement des juridictions des lieux où se per- pétue la destruction de l’environ- nement à grande échelle.

Le Président du Conseil d’Ad- ministration (PCA), Médard Bonpoko Bokete a quant à lui, salué cette initiative qui permet aux étudiants de prendre cons- cience du changement climatique dans le monde en général et en RDC en particulier afin d’y contri- buer pour trouver des solutions idoines.

Cette conférence-débat a été organisée par l’Institut de relations internationales et études straté- giques (IRIES) en collaboration avec le Centre de recherche in- terdisciplinaire (CRID) de l’ULK, rappelle-t-on.

Phil NGOMA L’expert forestier (au milieu) entouré par le Prof Ngoto (à sa

gauche) et le PCA Bompoko (à sa droite)

L’Université Kongo, première université privée en RDC (1992) et dont le siège se trouve dans la ville de Mbanza-Ngungu (120 km) au sud-ouest de la capitale avec plus de trois mille étudiants cette année traverse actuellement une situation fort agitée à la suite d’un conflit qui l’oppose à la société CAP qui gère deux des bâtiments qu’elle utilise (les bâtiments Kitala 1 et Kitala 2) qui abritent les services du rectorat, les ser- vices administratifs, un amphi- théâtre ainsi que quelques salles des cours.

L’Université Kongo a perdu le procès que lui a intenté depuis plus d’un an la société CAP pro- priétaire des deux immeubles et maintenant, la signification ayant été faite dans les règles, on est passé à l’exécution. Cela veut dire que l’Université doit évacuer les lieux, en définitive, même si pour le moment elle a obtenu quelque répit de la part de la jus- tice grâce à une vigoureuse in- tervention du procureur général de la République qui a été instruit le procureur général près la cour d’appel de Matadi qui a ordonné une sursis d’exécution le temps de permettre l’examen de l’appel introduit par l’Université auprès de la cour d’appel de Matadi.

Trouver des locaux convena- bles dans la ville de Mbanza-

Ngungu ne sera pas facile. Aussi de nombreux observateurs s’at- tendent à ce que les responsa- bles de l’Université connaissent des jours très difficiles les mois à venir de la part des étudiants et cela pour n’avoir pas sur trou- ver depuis plus de 25 ans main- tenant une solution sécurisante à ce problème de locaux, en se contentant pendant tout ce temps de location et surtout en se payant le luxe de ne pas sécuri- ser le propriétaire en signant un contrat de bail en bonne et due forme et de respecter les obliga- tions qui en découlent.

Les deux bâtiments avaient été occupés depuis 1992 par l’Univer- sité Kongo avec l’accord de la société belge EGECIM qui en était le propriétaire. Cette occu- pation était totalement gratuite, la seule obligation étant pour l’UK d’entretenir les deux bâtiments et à ses frais. L’accord avec EGECIM fut d’un grand secours pour l’UK, car les infrastructures pouvant accueillir les étudiants faisaient cruellement défaut à tra- vers la province et particulière- ment les villes d’Inkisi, Matadi et Boma que les promoteurs avaient explorées. A Mbanza-Ngungu, outre les deux bâtiments cédés par EGECIM, l’UK avaient aussi reçu plusieurs autres apports des notables de la localité comme les

Kisombe, Dokolo, Kiakwamakia Kiziki, Lunguana, Ndomasi, etc.

Sans oublier les Mboso à Kisantu.

En acceptant de céder ses deux bâtiments à l’Université, la société EGECIM avait attiré l’at- tention des responsables de l’Université que ces bâtisses seraient vendues un jour, prochai- nement et quand ce jour viendra, elle l’en informera.

La promesse sera effective- ment tenue lorsqu’EGECIM, après n’avoir reçu aucune propo- sition concrète de la part entrera en pourparlers avec M.

Kiakwama kia Kiziki qui séjour- nait en Belgique, en exil, EGECIM informera le recteur de l’UK de l’éminence de la vente.

Vente qui sera effectivement con- firmée en 1999 par la signature des documents ad hoc par des représentants des deux parties.

Propositions concrètes Bien entendu, les responsa- bles de l’Université seront infor- mées des changements interve- nus mais, aussi curieux que cela puisse paraitre, ils n’entrepren- dront aucune démarche auprès du nouveau propriétaire afin de trouver un terrain d’entente avec lui. Il est vrai que la gratuité est réconfortante. Pourquoi donc al- ler réveiller le chat qui dort. Autant

le caresser davantage afin qu’il fasse encore plus de temps dans son sommeil.

Dès son retour d’exil, le nou- veau propriétaire sera donc inondé de lettres de remercie- ment et de reconnaissance. Mais à la suite de certaines expérien- ces malheureuses semblables au cas des bâtiments Kitala, les actionnaires de société proprié- taires obtinrent de M Kiakwama qu’on tire au clair les relations entre CAP et UK. C’est ainsi que le 3 avril 2013, l’Université Kongo recevra de la part de CAP une lettre de CAP qui contenaient des propositions concrètes d’un con- trat de bail pour les deux immeu- bles occupés.

Comprenant que le proprié- taire était pleinement dans son droit et qu’en plus il valait mieux le ménager puisqu’il ne réclamait aucun arriéré de loyer depuis les 14 ans que l’UK occupait les im- meubles, le recteur Nsonsa ré- pondit à CAP que le dossier état envoyé « d’urgence » aux servi- ces pour étude et considérations.

Une contre-lettre provocatrice Ces propos fort sages seront malheureusement contredits et détruites par une contre-lettre envoyée une semaine après et signée par M. Batangu Mpesa, nouveau patron depuis mars de l’UK en succession de M.

Matusila.

Merci beaucoup, écrit-il dans cette lettre écrite en kikongo et adressée à K.G, pour tout ce que vous avez fait pour l’UK. Mais, ajoute-il en incise, les immeubles en question auraient dû être ven- dus à l’UK et non à vous.

Cette insinuation malencon- treuse eut pour effet de mettre le feu aux poudres et de rendre Kiakwama et toute sa famille plus que prudents et précautionneux.

Et ces sentiments se renforce- ront encore davantage lors que reçus plusieurs fois par Kiakwama lui-même ou ses col- laborateurs de CAP ni Batangu ni le recteur ou autres responsa- bles d’apportèrent aucune pro- position concrètes pouvant faire avancer le dossier : contrat tou- jours signé, aucune contre -pro- position pour le taux du loyer ou proposition d’achat.

En homme prudent, Kiakwama en conclut que les res- ponsables de l’Uk n’avaient aucune réelle volonté de faire évo- luer le dossier et qu’il fallait dans ces conditions que la justice dé- partage les parties et les sécu- rise. Ce qui vient d’être fait. Mais ne veut pas dire que c’est la fin de l’histoire même si tout le monde sait que la suite sera une autre histoire.

Luc MABIALA

Conférence-Débat sur le changement climatique à l’ULK

Le gouvernement de la RDC appelé à

améliorer la gouvernance environnementale

Mbanza-Ngungu

L’Université Kongo et la société

CAP (bailleur): divorce consommé!

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DOCUMENT

Page 6 LA CITE AFRICAINE N° 1260 DU 31 JAN 2017

LA CITE AFRICAINE

1. Membre du Rassemble- ment des Forces Politiques et Sociales Acquises au Change- ment, partie prenante de l’Accord global et inclusif de la CENCO signé en date du 31 décembre dernier, le G7 a pris une part ac- tive aux discussions qui devront aboutir à l’adoption des modali- tés pratiques de mise en œuvre de l’Accord sous la forme d’un Arrangement Particulier

2. Sous les bons offices de la CENCO, ce deuxième tour de né- gociation a permis de dégager des résultats certes importants mais encore trop faibles pour aboutir à une compréhension partagée des engagements souscrits par tou- tes les parties pour la mise en œuvre de l’Accord.

3. En dépit des efforts consi- dérables et louables de la CENCO, des points de diver- gence réels ont malheureuse- ment rendu impossible la signa- ture de l’Arrangement particulier, retardant ainsi la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre der- nier.

Le G7 demande à la MP de lever tous les obstacles à la libération de tous les prisonniers politiques et des détenus d’opinion ainsi qu’au retour des exilés

4. Parmi les points toujours en discussion (i) la procédure de désignation du Premier Ministre par le Rassemblement et (ii) la répartition des ministères aux composantes à l’Accord consti- tuent deux pierres d’achoppement qui n’ont pas permis (iii) l’adop- tion du chronogramme de mise en œuvre de l’Accord.

5. Le G7 relève que les dis- positions ayant trait à la désigna- tion du futur chef du Gouverne- ment n’appellent aucune interpré- tation particulière en ce que le Premier Ministre doit être pré- senté par le Rassemblement. Le G7 déplore par conséquent que l’esprit de compromis ayant con- duit à l’adoption de l’Accord ait déserté la CENCO pour laisser place à une crise de confiance susceptible d’occulter des velléi- tés de rupture voire de remise en cause des principaux acquis de l’Accord.

6. Le G7 craint que, depuis un mois, la Majorité Présidentielle ne se soit engagée dans une stra- tégie d’enlisement qui remet en

question le compromis dégagé à la CENCO en vue de l’organisa- tion des élections présidentielle, législatives et provinciales en 2017.

7. S’il s’avérait que cette stra- tégie est en réalité une manœu- vre dilatoire visant à engager le pays dans un nouveau « glisse- ment », la Majorité présidentielle prendrait immanquablement le ris- que de plonger la République Démocratique du Congo dans le chaos. Dès lors, elle en porterait seule la responsabilité devant le peuple congolais et devant l’His- toire.

8. Dans ce contexte excep- tionnel d’une transition caractéri- sée par l’absence de légitimité de tous les animateurs politiques des Institutions nationales -Président de la République, députés, séna- teurs, députés provinciaux - le G7 appelle avec insistance toutes les parties à la responsabilité et au respect de l’esprit de compromis afin de sauvegarder la paix et la stabilité du pays.

9. En ce qui concerne la

décrispation politique, tout en saluant la libération provisoire de Moïse Moni Délia, l’une des figu- res emblématiques reprises dans l’Accord, le G7 demande à la Majorité Présidentielle de lever tous les obstacles à la libération de tous les prisonniers politiques et des détenus d’opinion, d’assu- rer le retour dans leur pays des exilés politiques, et de mettre un terme au harcèlement contre les leaders du Rassemblement. Pour les cas de condamnations défini- tives, le G7 sollicitera en temps opportuns la grâce présidentielle.

10. Le G7 appelle également à la réouverture de toutes les chaî- nes de radio et de télévision dont les signaux ont été coupés ou le matériel confisqué.

11. Par ailleurs, en tant que membre fondateur du Rassemble- ment, le G7 rappelle qu’en l’ab- sence du Président du Conseil des Sages du Rassemblement aucune personne ne peut, pour quelle que raison que ce soit, prendre position au nom dudit Conseil en vue de faire prévaloir

des ambitions personnelles.

12. Le G7 ne tolérera aucune tentative de récupération du Ras- semblement à travers l’une ou l’autre de ses structures. Le G7 rappelle à ce sujet qu’il appartient au Président du Conseil des Sa- ges du Rassemblement d’enga- ger les consultations afin de pré- senter au Président de la Répu- blique le Premier Ministre répon- dant au profil proposé dans l’Ar- rangement Particulier.

13. Conscient du rôle émi- nent joué par la CENCO, le G7 l’invite à poursuivre sans désem- parer sa mission de bons offices.

14. Plus que jamais, le G7 demeure disposé à chercher avec toutes les parties prenantes à l’Accord du 31 décembre 2016, les solutions permettant de répon- dre aux aspirations profondes du peuple congolais.

Fait à Kinshasa, le 29 janvier 2017 Pierre Lumbi Okongo Président du Groupe des

7 Partis politiques

1. La signature de l’accord au Centre Interdiocésain le 31 décembre 2016 a calmé les tensions et suscité l’espoir d’une résolution pacifique de la crise née de la violation de la Constitution en ce que les élections n’ont pas été orga- nisées dans les délais consti- tutionnels.

2. En résumé, les points es- sentiels ayant apaisé la popu- lation sont : « (1). Le second et dernier mandat du Prési- dent de la République s’étant achevé le 19 décembre 2016 n’est pas renouvelable. (2). Le Chef de l’Etat n’en briguera pas un troisième. (3). Cepen- dant, il reste en fonction jus- qu’à l’installation du nouveau Président élu. (4) Les élections présidentielles, législatives nationales et provinciales se- ront tenues avant fin 2017. (5) Aucune tentative de révision de la Constitution et de son changement ne sera consen- tie pendant la période pré- électorale et électorale. (6) Le Premier Ministre sera issu du Rassemblement. (7) La mise en place du Conseil National

de Suivi de l’Accord. (9) La « redynamisation » de la CENI, notamment par le renforce- ment du contrôle de sa ges- tion technique et finan- cière. (10) La cessation des poursuites judiciaires à l’en- droit de quelques personnali- tés politiques dont six sont pro- posées à la main levée de la détention et onze à la grâce présidentielle.

3. Rappelant l’engagement personnel de Sa Sainteté le Pape François dans le proces- sus de médiation menée par la CENCO avec l’accord et l’appui du Président de la République, tout ce qui fait retarder, voire empêcher la mise en œuvre de l’accord de la Saint Sylvestre ne peut être compris que comme moquerie à l’en- droit de l’Eglise et du Peu- ple congolais.

4. Le CALCC rappelle qu’il en était ainsi dans les années 1990 jusqu’à l’éclatement de la guerre qui a emporté le régime Mobutu et a malheureusement installé le pays dans un état de guerre permanente qui provo-

que l’effusion du sang inno- cent des pauvres, des petits et des humbles, amis du Christ.

5. Où ira-t-on chercher des sapeurs-pompiers quand on aura découragé ceux qui, par vocation, ont renoncé à tout pour s’occuper des autres ? Faudrait-il vraiment tant de jours pour désigner et nommer un Premier ministre, et définir les postes à occuper par les uns et les autres dans les ins- titutions ?

6. Le comportement des acteurs politiques tend à don- ner raison à ceux qui croient et affirment que notre classe politique est pleine de person- nes avides de sang humain pour asseoir leur pouvoir.

7. Dès lors, pour sa di- gnité et son bien-être, le peuple congolais doit en- gager la lutte pour se libé- rer de ces forces du mal. La liberté s’arrache. Et, c’est maintenant l’heure.

Fait à Kinshasa, le 22 janvier 2016 Crispin NLANDA

IBANDA Président du CALCC

Bien qu’ayant quitté cette terre des hommes par la volonté de Son Créateur, la Sr Marie Misamu, icône de la musique dite chré- tienne, a laissé outre ses diffé- rentes productions scéniques à travers ses œuvres d’un style qui lui était propre, elle n’a pas man- qué de laisser dans le vécu quo- tidien du congolais tout entier un mode d’habillement exemplaire.

De son vivant, elle a démon- tré devant ses semblables que le pagne est un vêtement tradition- nel féminin que la femme porte enroulé autour d’elle.

Elle a, par le port du pagne, couvert son corps du nombril aux chevilles. Cette manière de s’ha- biller ne lui avait pas ôté sa beauté féminine. Cette vedette de la mu- sique congolaise dite chrétienne a prouvé à tous et à toutes que ce n’est pas en se présentant devant le public à moitié habillée qu’une femme devient de plus en plus belle.

La femme congolaise ne doit pas se dire belle en exposant certaines de ses parties intimes.

Au contraire, elle s’expose aux moqueries de personnes décen- tes. Tout pagne bien enfilé est à la base de donner un plus à celle qui le porte.

Qu’il est malheureusement de voir la gent féminine congolaise se jeter dans un snobisme dégoû- tant. Il est insensé d’être fanati- que d’un mode permettant à vo- tre entourage de vous faire répu- gner.

Il faut, donc, la recherche d’un juste équilibre dans le choix d’un style d’habillement en lieu et place d’en être esclave à vie. La Sr Marie Misamu est une vérita- ble école pour la femme congo- laise qui croit, malheureusement, que tout est accepté et accepta- ble dans la société.

Paix à toi, Sr Marie Misamu, tu n’as pas seulement éduqué la société par tes chansons mais également par ta manière de t’ha- biller. Que ton exemple soit suivi par d’autres femmes qui se pro- duisent en public.

LuZolo N’Zeka

Le CALCC interpelle la classe politique : « Tout ce qui fait retarder la mise en œuvre de l’accord de la Saint Sylvestre ne peut être compris que comme moquerie à

l’endroit de l’Eglise et du Peuple congolais  »

L’habillement de la Sr Marie

Misamu : un modèle pour la

gent féminine

congolaise

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Page 7 LA CITE AFRICAINE N° 1260 DU 31 JAN 2017

LA CITE AFRICAINE TRIBUNE

Les points de vue exprimés sur cette page n’engagent que leurs auteurs et n’impliquent nullement l’adhésion du journal.

I. INTRODUCTION Madame Ramazani Wazuri Chantal, Juge Présidente du Tri- bunal de Paix Lubumbashi/

Kamalondo multiplie des décla- rations selon lesquelles mes- sieurs l’Administrateur Général de l’Agence Nationale des Rensei- gnements (ANR), le Premier Pré- sident de la Cour d’Appel de Lubumbashi et le Procureur Gé- néral près cette Cour, l’avaient obligé de condamner M. Katumbi Chapwe Moïse, dans l’affaire sous RP 7652 qui oppose ce dernier à M. Emmanouil Alexandros Stoupis, à trois ans de prison, avec arrestation immédiate et aux dommages et intérêts d’un mil- lion de dollars américains, afin d’obtenir son inéligibilité à la pré- sidence de la République.

Il revient que les avocats de Katumbi avaient immédiatement interjeté appel devant le Tribunal de Grande Instance de Lubum- bashi qui n’a jamais fixé la date d’audience. A ce jour, le dossier est soumis aux participants au Dialogue politique et inclusif, dans le cadre des mesures de

«décrispation politique ».Madame Ramazani a-t-elle réussi à faire entendre sa voix ?

Ci-dessous, l’IRDH fait la cri- tique du problème soulevé par la Juge Présidente, sans se préoc- cuper du fond de l’affaire.

II. RESUME DES FAITS Dans deux nouvelles vidéos publiées sur YouTube, respecti- vement en français, le 03 janvier 2017, et en Lingala, le 06 du même mois), la Juge Ramazani réitère le contenu de sa lettre de 4 pages, signée le 25 juillet 2016, adressée au Ministre de la Jus- tice et Droits Humains.

Dans sa fameuse lettre et dans les medias sociaux, ma- dame Ramazani affirme qu’il y a eu (i) extorsion de sa signature avec menaces de révocation et (ii) menaces d’atteinte à son intégrité physique.

Sur TV5 Afrique et France24, Madame Ramazani a déclaré craindre pour sa vie. En plus, des sources de la Fédération Interna- tionale des Droits de l’Homme (FIDH), elle demanderait la pro- tection internationale, à partir de la France.

III. PROBLEMATIQUE La mission de protection et promotion de l’état de droit que s’assigne l’IRDH amène ses chercheurs à poser la probléma- tique suivante :

(i) Quelle est la portée juridi- que de ces multiples déclara- tions ? Autrement-dit, quelle va- leur juridique peut-on accorder à ces différents documents ou sup- ports informatiques contenant les

Affaire KATUMBI : Implication juridique des

déclarations de la Juge RAMAZANI WAZURI Chantal

diverses déclarations de la Juge ? (ii) Une décision judiciaire dé- niée par son auteur, quant aux conditions dans lesquelles elle a été rédigée peut-elle produire des effets juridiques ou garder son authenticité ?

(iii) Quelle est la réaction des autorités judiciaires, face à la dénonciation d’immixtion ou instrumentalisation de l’appareil judiciaire par des animateurs du Gouvernement ?

(iv) Quelle leçon de Droit les chercheurs et étudiants d’univer- sités peuvent retenir de cette af- faire politico-judiciaire ?

IV. PREALABLE Avant d’analyser le problème, l’IRDH soulève trois préalables relatifs à la validité juridique des déclarations (documents). Ces fondamentaux sont liés à : (i) la nature desdites déclarations, (ii) la qualité de leur auteur, ainsi que (iii) leur authenticité (documents, textes et vidéos portant ces dé- clarations).

(i) Nature des déclarations La nature d’une chose est l’ensemble des caractéristiques qui la définissent. C’est le type ou son essence. Si la chose est un document destiné à décrire une situation et à réfléchir sur elle, celui-ci s’appelle rapport. Mais, si le document est un moyen par lequel un citoyen porte à la con- naissance du public ou des auto- rités judiciaires un fait de nature à porter atteinte au droit d’autrui, il devient une dénonciation. Celle- ci (dénonciation) prend la forme d’une plainte lorsque l’auteur des faits dénoncés est la victime elle- même. C’est le moyen le plus récurent de saisine du parquet et ses services de la police, section judiciaire.

Il résulte du cas sous étude que les déclarations de madame Ramazani chantal renferment, à la fois, les caractéristiques d’une dénonciation et d’une plainte. Car, d’une part, madame révèle à l’autorité publique une série de faits qui nécessitent des investi- gations sur l’immixtion du Gou- vernement et de l’Agence Natio- nale de Renseignements (ANR) dans le fonctionnement de la jus- tice. Et, d’autre part, elle se sent victime des pressions ayant abouti à l’extorsion de sa signa- ture par des hauts responsables de l’ANR, des hauts magistrats et d’un ancien bâtonnier.

(ii) Qualité de l’auteur des déclarations.

Madame Ramazani Wazuri Chantal s’identifie comme Magistrate assermentée de la République Démocratique du Congo (RDC), ayant encore le ti- tre de Présidente du Tribunal de

Paix Lubumbashi/Kamalondo.

Elle est l’auteure principale du jugement, parce que Présidente de la Chambre qui avait rendu le verdict en question ; elle est l’auteure de la lettre de dénoncia- tion de ladite décision judiciaire ; et, c’est encore elle qui entre- prend une compagne contre le fameux jugement à la TV5, France24 ainsi que sur Internet, dans des vidéos publiées sur YouTube. Elle s’est exilée en France d’où elle demanderait un asile.

(iii) Authenticité des docu- ments.

Madame Ramazani a produit des documents sous trois for- mats :

o Déclarations écrites ; o Déclarations télévisées ; o Déclarations sur vidéos dif- fusées sur Internet, dans les medias sociaux.

a. Déclarations écrites.

Il revient en droit que c’est la

« signature » qui donne à un do- cument sa valeur probante. Elle permet à une personne de s’iden- tifier dans un acte et exprimer son approbation au contenu du docu- ment. La validité de tout engage- ment écrit est subordonnée à l’existence de cette signature manuscrite qui lui confère sa force probatoire.

D’après le Petit Robert, la signature permet d’affirmer l’exactitude, la sincérité d’un écrit ou en assumer la responsabilité.

Dans le Vocabulaire juridique de Gérard Cornu, la signature est l’apposition que fait une personne sur un document, afin de lui con- férer l’authenticité relevant de sa compétence.

En somme, si la signature apposée sur la lettre du 25 juillet 2016, adressée au Ministre de la Justice et droits humains, s’avère être celle de la juge Ramazani, donc la lettre est authentique et devra permettre à son auteure d’assumer ses déclarations écri- tes.

b . D é c l a r a t i o n s télévisées par la TV5 et France24.

Dans deux interviews différen- tes, l’une accordée à la TV5 et l’autre à la France24, madame la Juge Ramazani apparaît en bonne santé et saine d’esprit. Une fois, elle est accompagnée par un dé- fenseur des droits humains de la FIDH et une deuxième fois, elle parle seule.

Les deux chaînes de télévision sont d’une réputation mondiale irréfutable. Elles sont autant fia- bles, car elles sont régulièrement utilisées par le Gouvernement de la RDC, pour passer des messa-

ges importants à la nation con- golaise. Si madame Ramazani apparaît en personne à ces télé- visions, c’est que les images sont sincères et crédibles. De ceci, découle l’authenticité du contenu des déclarations qu’elle y fait.

c. Déclarations faites sur vidéos diffusées dans les medias sociaux, sur Internet.

Dans les deux vidéos diffusées sur YouTube (Internet), la Juge Ramazani apparaît avec la même apparence que celle des chaînes des télévisions françaises. La vi- déo en version Lingala a la parti- cularité d’avoir la participation du journaliste Ndeko Eliezer Ntambwe, connu de Kinshasa pour ses interviews que lui accor- dent des politiciens congolais, dans l’émission Tokomi Wapi. De ceci, il y a lieu de croire que les déclarations diffusées sur Internet sont aussi authentiques.

V. ANALYSE DU PRO- BLEME PROPREMENT-DIT.

(i) Quelle est la valeur ou la portée juridique des multi- ples déclarations relevées dans les divers supports ou documents précités ?

Ce point revient à évaluer l’ef- fet des déclarations de madame la Juge Ramazani Chantal, avant d’en tirer une conséquence de droit. Selon leur nature constatée ci-dessus, l’analyse porte sur les deux caractéristiques de :

o dénonciation d’immixtion du Gouvernement dans le fonc- tionnement de l’appareil judi- ciaire ;

o et, plainte contre des indi- vidus bien identifiés pour abus d’autorité, menaces d’atteinte à l’intégrité physique et extorsion de signature ;

a. Conséquence de la dé- nonciation d’immixtion du Gouvernement dans le fonc- tionnement de l’appareil judi- ciaire.

Les déclarations de madame Ramazani démontrent que son jugement viole les principes d’un état de droit, d’un procès équita- ble et des règles de fonctionne- ment des cours et tribunaux. Ce fondement illégal expose la déci- sion de condamnation à sa nul- lité.

En effet, la Constitution de la République affirme, à son article 149, que le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif ; Par son article 150, elle renforce le prin- cipe d’indépendance du pouvoir judiciaire, en stipulant que « les juges ne sont soumis dans l’exer- cice de leur fonction qu’à l’auto- rité de la loi. […] » ; Elle interdit

au Gouvernement, par son article 151, de « donner d’injonction au juge […] ni entraver le cours de la justice » ; Et, par son article 152, elle institue le Conseil su- périeur de la magistrature comme son unique organe de gestion.

Ainsi donc, un bon jugement doit être conforme à la loi au sens large du terme (instruments inter- nationaux, Constitution et autres lois internes), ainsi que des rè- gles et principes précis qui meu- vent l’organisation et le fonction- nement des cours et tribunaux auxquels les hommes de loi sont soumis.

Par conséquent, lorsqu’une décision de justice, comme celle qui est sous analyse, un juge- ment définitif d’un tribunal ou ar- rêt d’une Cour est fondé sur une procédure viciée, sur injonction du Gouvernement, elle est nulle et de nul effet. La loi exige à ce que cette nullité soit prononcée par la juridiction supérieure, pour vice de forme.

b. Conséquence des décla- rations sous forme de plainte contre des individus bien iden- tifiés pour abus d’autorité, menaces d’atteinte à l’inté- grité physique et extorsion de signature.

L’extorsion est le fait d’obte- nir par violence, menace de vio- lences ou contrainte, soit une si- gnature soit un engagement. Afin de maintenir l’ordre public, la loi pénale réprime l’infraction d’extor- sion, par des poursuites contre tout citoyen, y compris les auto- rités judiciaires et agents des services de renseignements.

Dans le cas sous étude, la vic- time Ramazani Chantal se plaint de l’extorsion de signature assor- tie de menaces d’atteintes à son intégrité physique. Cet abus d’autorité de l’Etat implique des investigations aux fins des pour- suites contre les individus identi- fiés dans les documents de dé- nonciation et de plainte.

c. Conséquence des décla- rations de la Juge sur la va- leur juridique de la décision judiciaire rendue.

Le code civil congolais permet la dénégation de signature par son auteur, pour des raisons évi- dentes. La Juge Ramazani évo- que entre autres motifs du renie- ment de sa signature, l’extorsion assortie de menaces contre son intégrité physique. Elle insiste que le jugement n’a respecté ni la loi procédurale ni rencontrer l’in- time conviction du juge qu’elle est.

Il s’en suit qu’un document pour lequel la signature a été ex- torquée soit contraire à l’ordre public. Ainsi donc, la nullité du

(Lire suite en page 8)

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