et des llèches. Plus
au
sud, làoù
l'on ditque
se rencontre lebushbock
la gazelle, l’antilope, la population
mâle
d’un village se concertepour
tuerle gibier,
que
l’on rabat en incendiant la brousse. L’individu qui inflige la première blessure est considérécomme
le propriétaire de la carcasse ;une jambe
de derrière doit êtredonnée au
chef, et ilcoupe
le reste en très petitsmorceaux pour
le vendre.Aucune cérémonie
n’est, célébréeavant
le départpour
la chasse.On
se sert de flèches et d’arcsdu même modèle que ceux
qui sontemployés pour
la guerre,mais
les fusilsà
pierrecommencent
à apparaîtredans
le pays.Chez
lesBambala,
particulièrementdans
la sec- tionnord
de la tribu, la chasse est depeu
d’im- portance. Là, le gibier depuislongtemps
estextrêmement
raredans
le pays, etquand un
homme
tueune
antilope,on
en parleun grand nombre
de milles alentour. Les rats de toute espèce constituent le principal “gibier», eton
les
prend dans
des trappes,ou on
les tireavec
des flèches émoussées.De grandes
battuescom- munes
ont lieuune
foispar
an, en juin et juillet; alors, le gibier est rabattu en incendiant l’herbe sèche.On
considèrecomme une
très sé-rieuse offense à l’égard d’un village,
que
de lui brûler son herbe, mais,à
part cela,on
n’observe pas de limites strictes.Après
la chasse, si ellea réussi,
un
présent consistant enune
paire de cornesou un
crâne, est olfertau
fétichedu
village. Celui-ci est
une
sorte de tableformée
de quatre bâtons verticaux sur lesquels sont dispo- sées des nervures de feuilles de palmier. Cette table est enduitedu Kissi magique
et les offrandesy
sont déposées. Si la chasse a abouti àun
échec,aucune
offrande n’est faite, et le fétichemalheureux
estsévèrement
répri-mandé
par le féticheur. Les arcs et les flèches sont les seulesarmes dont on
se sertpour
la chasse; l’arc est appelé
Buta
et leterme
générique désignant la flèche est Betutu.Les
flèches sont de plusieurs modèles.Pour
le petit gibier, les pointes sont de bois durciau
feu, leTomo
n’aqu’une
pointe, leKikashi
en a quatre.Pour
le gros gibier,
on
se sert de flèches de guerreavec
des pointes de fer.L’usage du
poison est inconnu.Les
indigènes sont médiocres tireurs, et sont incapables de blesser àune
distance de plus de50
mètres.Les
chiens sontemployés à
la chasse, et ils sont plus adroitsque
leurs maîtres, etsouvent
ils arrivent à attrapper des perdrix.Une
crécelle de bois,ayant
laforme
d’une cloche de faucon, et contenantune
pierre libre en guise de battant, estsuspendue
entre les pattes de derrièredu
chien lorsqu’il rabat le gibier.L’homme
qui a tuéun
oiseaucherche
à s’esquiver sans être vu, et ne revient pas
avant
de l’avoirmangé,
de craintequ’un
autre ne désire partager sa proie.On
se sert de sifflets de bois à la chasse,nt souvent ils sont
pourvus
d’un troupour
le doigt de façonque
la note puisse être altérée.313
Chez
lesBayaka,
la chassea
lieudans
la saison sèche, lorsque les villages se concertent, et le gibier est rabattu par l’incendie de l’herbe; le butin appartientà
celui qui l’a tué,mais en
fait, tous partagent. Les terrains de chasse sont propriété privée, et le propriétaire reçoitune jambe
dechaque
tête de gibier. Ilsemble qu’aucune cérémonie
superstitieuse n’est observée relativement à la chasse.Pour
ce qui estdu
gibier, les antilopes sont rares, et les rats sont « chassés » en toustemps
par tout lemonde. L’arme
principale est l’arc; les flèches ont des pointes de bois dur, durciesau
feu (à la guerre,on
se sert de pointes en fer).Comme
chez lesBambala,
il existeun
type de flèches de bois à quatre pointes.Les Bapende
sont depauvres
chasseurs.Comme
tireurs à la cible, ilsne
peu- vent êtrecomparés aux Babunda ou aux Bambala,
et ce sont demauvais
pisteurs.Etant poltrons, ils n’osent pas
approcher du
buffle,même pour
l'indiqueraux
blancs;
en
fait, la seuleméthode
par laquelle ils puissent s’emparerdu
gros gibier consiste à lui tendre des pièges à l’aide de solidesnœuds
coulants,ou à
le tuer
au moyen
de trappesà harpons
(chausses-trappes).Lorsque
l'herbe est brûlée, il leur arrive de se mettre enembuscade
et quelquefois de chercher à tuerquelque
pièce de gibier rabattu ;mais
siun homme
réussit à tuer quel-que
chose, l’histoire de ses prouesses est racontéependant
des années.Des
troupes de buffles viennentparfois paître
dans
leurs plantations, sansque
lepropriétaire
fasse autre
choseque
hurler des la-mentations
aiguës, àune
distanceoù
il se sent en sûreté.Dans
les cas raresoû un grand animal
est tué,une
patte de derrièreva au
chef, et le reste appartientau
village.Les
Bapindji, d’autre part, sont decourageux
chasseurs, et leshommes
considèrent,comme
au-dessous de leur dignité, de se livrer à au-cune
autre occupationque
la chasse
ou
la guerre.Il n’y a pas
beaucoup
de gibierdans
lepays
desBakwese,
exceptédans
le sud, et seuls lesBakwamosinga
et lesBakwasamba
sont chasseurs.Four
la plusgrande
part, la chasse est pratiquéepar
des individus isolés, sauf lorsque l’onmet
le feu à l’herbe
; alors tout le
monde y
participe.On
se sert desmêmes armes que pour
la guerre.Les Badjok
sontgrands
chasseurs et ils ont été tels depuis de longues années.Leur
première apparitiondans
lepays
fut enmanière
de chasseurs d’éléphants, et l’éléphant est restépour eux
le gibier par excellence.40
314
Leur arme
est actuellement le fusil à pierre, et ils chassent habituellement pargroupes
de quatre;deux
d’entre eux, enrampant,
s’approchent de l’éléphant aussi prèsque
possible, parfois à quelques mètres seulement, et font feu ensemble, se retirant
immédiatement
ensuite derrière lesdeux
autres, qui font feuà
leur tour etdonnent
ainsi
au premier
couple letemps
de recharger.On
rencontraun
jeunehomme
qui avait tué huit éléphants.Parmi
lesBahuana,
les expéditions de chasse sont organisées parle chef,
mais
dirigées par deshommes
âgés et expérimentés.Toute
la populationmâle du
villagey
participe, et il est interditaux
participants d’avoir des rapports avec leursfemmes pendant
la nuit qui précède la chasse.Le
gibier est rabattu en mettant le feu à l’herbe. Celui qui inflige la première blessure reçoit la tête de l’animal, et, s’il s’agit d’un éléphant, l’ivoire quiaccompagne
la tête, la moitié toute- fois doit êtredonnée au
chef.Le
reste de la dépouille est partagéeégalement
entre la foule. Il n’est paspermis
de chasser endehors
des limites locales.Avant une
expédition de chasse, le fétiche de chasse,—
c’estun
petitmorceau
decharbon
de bois conservédans un
sac—
est aspergé de vin de palme, et, si la chassea
réussi,une
touffe degazon trempée du sang du
gibier lui est pré- sentée.On
se sert de lacetspour
prendre la petite antilope,mais
ces lacets sont importés de chez les Bayanzi, et c’est àeux que
lacoutume
aussi a très pro-bablement
étéempruntée.
Les
arcs et les flèches sont les seulesarmes
en usage. Ces dernières sont demodèle
identique à cellesdont on
se sert à la guerre (voyezGUERRE,)
; lesindigènes sont de
bons
tireurs,dans
l’ensemble,mais
nepeuvent
atteindreun
oiseauau
vol.Les Bayanzi
de l’intérieur sont debons
chasseurs, quoiqu’ils ne sachent faire des chausses-trappespour
les éléphants et leshippopotames. Ce
sont lesBambala
qui en construisent
pour
eux. Les pièges et les lacets sont en usage; ces der- niersgrands
et debonne
qualité, et des pièges sont tendusdans
les plantations d’arachides,pour
les perdrix et les pintades. Ils sont trèscourageux, même dans
leur première jeunesse.En
fait, les jeunes enfants nesemblent
pas connaître lapeur, et sont toujours prêts à
accompagner
les blancsà
la chasse, lorsqu’ils vont tirer le buffle.Pour
ce qui est de la pêche, chez lesBabunda,
lesfemmes
pêchentdans
les petits cours d’eauavec
des paniers; mais,dans
les plusgrandes
rivières,comme
l’Alela qui
mesure
environ trois cents mètres de large, leshommes
pêchent la nuit, attirant leur proieau moyen
de hottes d’herbeenflammées
qu’ils tiennent à lamain,
et tirant dessus ensuiteavec
leurs arcs et leurs flèches.Parmi
lesBambala,
la pêche estassumée
par lesfemmes
qui se servent de pièges en vannerie (nasses), construits sur le principedu
^pot-à-homards
»;mais
ce sont, ensomme,
de
pauvres
pêcheurs Ils ne se servent pas de poison. LesBapende
considèrent la pêchecomme un
exercice quine
convient pasaux hommes,
et elle est prati- quée en conséquence,uniquement
par lesfemmes, dans
lesmarécages
et les ruisseaux.On
emploie des nasses. LesBakwese
ne pèchent pas.Les femmes Bahuana
se servent de nasses
pour
pêcher, tandisque
leshommes
construisent des pièges à poissons automatiques,avec une
porte retombante,dans
la rivière, et ils appâtent315
avec
de laviande ou
de laChikwanga
;
on ne
se sert pas de poison. LesBayanzi
qui vivent près de la rivière sont degrands
pêcheurs,mais aucun
détail n’a été recueillitouchant
les procédés qu’ils emploient.ELEVAGE ET AGRICULTURE.
Il faut dire quelques
mots
touchant lesanimaux domestiques
possédés par les diverses tribusen
question.Dans
lepays Babunda
les indigènes élèvent des volailles, des cochons, des chèvres, des chiens et des chats.Parmi
cesanimaux,
les volailles sont
pourvues
de petites maisons, et les porcs,pendant
la nuit, sontenfermés dans
des enclos faits denervures
de feuilles de palmiers:mais on
laisse les autresanimaux
se tirer d’affaireeux-mêmes. On
tue les chèvres en leurdonnant un coup
sur la têteavec une grande
épée de bois.On
pratique la castration des volailles, des porcs, des chèvres et des chiens.On
trouve des chèvres, des porcs et des chiens chez lesBambala. Les
chiens sontcomme ceux
desBabunda,
petits, minces,
au
poil roux, et demauvais
caractère,avec une
voix ressemblantau chant du
coq.On
lesemploie
à la chasse eton
leur attache des crécelles lorsqu’ils sontenvoyés pour
rabattre le gibier,mais
ils servent aussi d’égoutiers, et quelquefois ilsprennent
lechemin
de la casserole. Siun
chien vole, il est attachéau Taka,
fourcheemployée pour garder
les prisonniers,exactement
comme un homme,
et ilsemble
qu’il sente la disgrâce d’unemanière extrêmement
vive.
Le
propriétaire de l’animal est tenupour
responsable de tous lesdommages
qu’il peut
commettre. Les
chèvres et les porcs sont tuéspour
êtremangés; on
lesassomme, mais
les premières sontsouvent
écorchées vives, procédé qui est considérécomme améliorant
laviande;
les volailles sont saisies par la tête, et l’on faittournoyer
le corps jusqu’à rupture. D’ailleurs, lesanimaux
sontgénéralement
bien traités par les indigènes, et les petits sont nourris par leur propriétaire quimâche
la nourriture et la leur introduit de
bouche
àbouche
; mais,à
cette exception près, lesanimaux domestiques
doivent se tirer d’affaireeux-mêmes,
aussi bien en ce quiconcerne
la nourriture qu’en ce quiconcerne
le logement.Les boucs
et lesporcs sont
souvent
châtrés, etl’homme
qui accomplit cette opération doit s’abstenir de rapportsavec
safemme
la nuit précédente, faute de quoi l’on croit qu’iltombera malade
etmourra. Avant
de procéderà
l’opération, il se peint et s’enduit d’huile largement.Lorsque
l’opération est achevée,on
frotte la blessureavec du
sel, et, lorsqu’il s’agit d’un porc,on
remplit la cavitéavec du
sable.Les Bambala accom-
plissent l’opération
avec une grande
habileté, et ilsemble
rareque
lesanimaux en meurent. La
pratique en a été apprise desBahuana. Tant
chez les tribus ci-dessusmentionnées que
chez lesBapende
les principauxanimaux domestiques
sont les volailles, les chiens, les chèvres et les porcs,mais
cette tribu possède aussi des chats, et aussi quelques superbesmoutons
qui ont été importés de chez les Badjok.Ces
moutons
sont considérés plutôtcomme un ornement pour
le village quia
labonne
fortune de les posséder, et les possesseurs auraientgrande répugnance à vendre une
brebis, fût-ce àun
prix élevé.Les boucs
sont châtrés.Les Bakwese
possèdent
deux
espèces de chiens : la variété ordinaire, à poil roux, décrite ci-dessus,310
et aussi
une
variété noire qui estcommunément connue
sous lenom
de « chienBadjok
». Lesdeux
sontemployées pour
la chasse.Chez
lesBahuana,
lesanimaux domestiques
sont les volailles, les chèvres, les chats, quelques porcs, et le chien ordinaire à poil roux, ce dernier estemployé pour
la chasse.Lorsque
les ani-maux
sont malades, le seulremède que
connaissent lesBahuana
est la saignée, et l’on l’appliquecommunément aux
chèvres; laméthode employée
consiste àcouper un morceau
de l’oreille.Boucs
et porcs sont châtrés,on
se sertpour
cette opération d’un
couteau
demodèle
spécial. Habituellement, trois de cescouteaux forment un assortiment
et sont conservésdans un
étui spécial; ilssont
du même
modèle,mais
de différentes grandeurs.Les lames
sont de 1er,en
forme
de cimeterre, et àun
seul tranchant; lemanche
est de bois, dediamètre
croissant vers le bout et bordé de fer, de cuivre, et de fil de laiton. L’étuiest
formé
dedeux morceaux
de bois plat, recouverts depeau
d’iguane,cousue
d’un côtéavec
des fibres d’écorce. Les seulsanimaux que
possèdent lesBayanzi
sont les volailles et les chiens.Ainsi qu’on a
pu
s’en rendrecompte
d’après la section relativeaux
aliments, tous les peuples décritsdans
ce livre sont agriculteurs.Leurs méthodes
sont très primitives et ne diffèrentque peu
de tribuà
tribu. Ainsi qu’on le verra, lestravaux
agricoles en général sont l’apanage desfemmes, quoique
leshommes
accomplissent la tâche particulièrement
dure
de défricher la brousse. Lescoutumes concernant
la propriété de la récolte varient selon les tribus. Ainsi qu’on l’a faitremarquer dans
la section relativeaux
habitations, lesBabunda
cultivent des plantations étendues, à l’intérieurdu
villagemême. Le
millet constitue la princi- pale récolte,mais
de petites récoltes demaïs
et demaniocet
poussent également, enmême temps qu’une
quantité considérable de tabac et de chanvre.Le
travail est fait par desfemmes,
qui sont considéréescomme
les propriétairesdu
produit, etchaque femme
nourrit sonmari
en raison de l’affection qu’elleéprouve pour
lui.La
récoltemoissonnée
estengrangée dans
des greniers cylindriquesque
l’on trouvedans
tous les villages.La
récoltedu
vin depalme incombe aux hommes.
LesBabunda
deDumba
sur leLubue
affirmentque
la culturedu manioc
leur estvenue
desBapende. Chez
lesBambala,
la terre destinée à la culture est d'abord défrichée par leshommes,
après quoi, tout le restedu
travail est laisséaux femmes. Pour
ce faire, elles se servent d’unehoue
àlame
de fer appeléeDembo, ou mieux Témo, comme
seul outil.La lame
de cet ustensile est triangulaire et assujettieau manche au moyen
d’unehampe
; sa valeur courante est de trois volailles,ou 300 Djimbu. Le manioc
(appelé Soko), lesbananes
(Tichipi), le plantain
(
Mipindi
), les patatesdouces [Kala N'dungë),
les petits pois (Makundu
) et les
arachides (
N'zuku
)
sont tous cultivés et le tabac se trouve
dans chaque
village.Une
terre nouvelle est défrichéechaque année pour
la récolte, et l’irrigation n’est jamais pratiquée.Des charmes magiques
de caractère simple, telqu’une
coquilled’œuf
vide,un
os,ou un
pot cassé, sont placésdans
leschamps comme
protection contre les voleurs.La
récolte est la propriétédu
chef de la famille.Les coutumes
des
Bayaka, touchant
l’agriculture, sontà peu
près identiques ; la culturedu
solest accomplie par les
femmes,
dont le seul outil est la houe.Le manioc,
les ara-317
chides et le tabac sont les récoltes qui poussent ;
l’ensemencement a
lieudans
la saison des pluies, et lamême
terre sert plusieursannées
de suite.Le
produit appartientau
chef de la famille ; des fétiches sont placés sur les plantationspour
les préserver des déprédations des voleurs.
Les
Bapende
sontun
peuple essentiellement agricole, et leurs plantations sont très bien tenues ;mais
leursméthodes ne
diffèrent en rien d’essentiel de celles des tribus déjà décrites.La
principale culture est constituée par lemanioc, dans
l’est, et le millet,dans
l’ouest ; lemaïs
et l’arachide sont plantés partout engrandes
quantités.Le
tabac et lechanvre
poussentdans
les villages, aussi bienque
lespalmiers
raphia
spécialement plantés, qu’ils esti-ment
beaucoup.Le
défrichement de la terre est fait par leshommes,
et la plantation de la récolte ainsique
le restedu
travail est fait par lesfemmes. Une
terre nouvelle est défrichéechaque
année.Dans
le pays desBakwese,
la situation est différente. Là, la nourriture est rare, et, étantdonné
le faitque
lesBakwese
ne sontque
des occupants récents, et qu’ils ont été continuellementen
état de guerrependant
denombreuses
années, leurs plantationsne
sont pas plus étendues qu’il n’est nécessairepour
leurs besoins propres. Ils cul- tivent lemanioc,
lemaïs
et le millet,mais
ilsdisent
que
lemanioc
n’apoussé que
depuis trèspeu
de temps.Leurs
plantations, en partie àcause
desévènements
de leur histoire, sont exceptionnel-lement
pauvres, et sont faites par lesfemmes autour
des maisons, exceptédans
le nord,où
l’on trouve deschamps
plus étendus.Tout
le travail agricole est accompli par lesfemmes mais
la récolte appartientau
mari.Chez
lesBahuana,
le travail de défrichement estaccompli
par leshommes
;le reste est
abandonné aux femmes.
Les plantes cultivées sont lemanioc,
les arachides,une
espèce particulière de pois ressemblantaux
arachides, de petits pois bruns, des courges, des bananiers,du
maïs, des patates douces en petite quantité, deschoux
et des épinards.La
terre est défrichéependant
la saison sèche, et aussitôtque tombent
les premières pluies, les semaillescommencent.
Deux
récoltes successives demanioc ne
sontjamais
plantéesdans
lemême champ, mais une
récolte demanioc
estsouvent
suivie d’une récolte de poisou
d’arachides.Les
premiers sont plantésen
enfonçant de petits brinsdans
le sol, lesdeux
derniers sont écossésavant
d’être semés.La
récolte est propriété de lacommunauté. Des
fétiches sont placés unique-ment
sur leschamps où
sontsemées
les arachides, et consistent en baguettes, calebasses et autres petits objets, enduits d’unpeu
d’argile. Toutefois, les indi-318
gènes ne paraissent pas leur accorder
grande
confiance.Avant
les semailles, l’herbe quicouvre
leschamps
est brûlée et les cendres sontmélangées avec
la terre;l’irrigation n’est pas pratiquée.
Les
principauxennemis
de l’agriculture sont leséléphants qui visitent les plantations
pendant
la nuit.Nous
n’avons pas recueilli de superstitionconcernant
l’agriculture.Les
Bayanzi
sontégalement bons
agriculteurs, et leurs plantations sont aisément reconnaissables car ils ne défrichent pas l’herbe.Les
arachides, les pois(Voandzeia
) toutes les espèces debananes
et de plantains, etbeaucoup
de tabac, sont cultivés.HABITATIONS.
En
ce quiconcerne
lesmatériaux
et le plan, les habitations de toutes les tribus dont il est questiondans
ce livre sont semblables.Les matériaux
de construction, invariablement consistent en pieux,nervures
de feuilles de palmier, feuilles de palmier et herbes, et le plan est invariablement rectangulaire, carrédans nombre
de cas.Mais
il existe,dans
les détails, des différences considérables :l’une des plus importantes est celle qui
a
rapport à la position relative de la porte.L’arrangement
desmaisons
aussi diffère de tribuà
tribu, et, par suite,l’apparence générale
du
village.La
hutteBabunda
est àpeu
près carrée; lesmurs
sont fait d’herbe et de feuilles de palmier, supportées parune
charpente de pieux, etmesurent
environ troismètres
de long surun mètre
cinquante de haut.Le
toit est fait d’herbe, et est deforme
pyramidale, le faîte se trouvantà
environ troismètres du
sol.La
porte est particulière; c’estune
ouverture carréedont
le seuil se trouve situé à environun mètre du
sol, etdevant
elle estune
plate-forme en nervures de feuilles de palmier,haute
d’environ soixante centi- mètres, et par lemoyen
de laquelleon y
a accès.Au
dessus de la porte, lechaume du
toitforme un pignon
enforme
d’arc, ainsique
l’on en voitsouvent au
dessus des fenêtres deschaumières
en Angleterre, et dechaque
côté se trouveune
colonne de bois. L’effet général est très élégant et séduisant, et en vérité, les huttes desBabunda
sontparmi
les plus pittoresques de l’Afrique.La
porte consiste en
une
natte, et certainesmaisons
sont pourvues,au
faîtedu
toit,d'ornements en vannerie. Certaines
maisons
portent desmarques
distinctives, par exemple, la hutte d’uneMombanda
est ornée d’un dessin de triangles rouges etblancs peints sur les
murs,
tandisque
celle d’un chef est entourée d’une palissade d’herbe. 11 faut ajouterau
type ordinaire qui vient d’être décrit,un
certain
nombre
de huttes rectangulaires qui ont été observées et dont la porte était de plain-piedavec
le sol. Elles étaient, de façon générale,en mauvais
état, etquoiqu’une
information précise n'aitpu
êtreobtenue
sur ce sujet, il est probableque
c’étaient les huttes des esclaves.La
construction desmaisons
est accomplie parles
hommes
etchaque homme non marié
aune
hutte à lui; lorsqu’unhomme
se marie, il bâtitune
huttedans
le village de safemme
etdemeure
là; ainsi, siun
319
homme
possède desfemmes dans
plusieurs villages, il bâtitune
huttedans chaque
et les visite
à
tour de rôle.Les
enfants dechaque femme
partagent la hutte de leur mère.Chez
lesBambala, on
procède à la construction desmaisons
de la façon suivante : des pieux d’environdeux
mètres delong
sont plantés en terre, à la distance d’environ quinze centimètres lesuns
des autres;à
ces pieux est fixée de l’herbe, et le tout reçoitune
couverture denervures
de feuilles de palmier, fortement liées ensemble.Le
toit est couvert de paille.Le
plan n’est pas àpeu
près carré,comme
chez lesBabunda, mais
rectangulaire,mesurant environ
4m. 70
de long sur2 mètres
de large.La
porte est située surun
des petits côtés, près d’un angle, et elle ressemble à celle desmaisons
desBabunda,
en ceque
le seuil est àune
certaine distancedu
sol.On
atteint la porte,non
parune
plate-forme,comme
chez lesBabunda, mais au moyen
dedeux marches, composées chacune
dedeux
pieux fourchussupportant une
traverse. Cesmarches mesurent
respecti-vement
de25
centimètres à 1mètre
de haut.La
portemême
est rectangulaire, faitede
nervures
de feuilles de palmier liées ensemble, eton
laferme en
la faisant glisser entre lemur
etdeux
pieux fixéspour
la supporter.Des
fétiches sont fixésau pignon au
dessus de la porte. 11 n’ya
nivéranda
ni fenêtre, la porte consti- tuant l’ouverture unique.Les
dispositions intérieures sont simples; il n’y a pas de place spécialepour
le feu, et lafumée
s'échappe par la porte.Une
division sépare lamaison
endeux compartiments
:une grande chambre
sur ledevant pour
les adultes, et
une
petite, par derrière,pour
les enfants.Un arrangement
de pieux et de nattes sert de lit, et lelong
d’un desmurs
les plus longs courtune
tabletteen
feuilles de palmierdont un bord
est fixéà
la muraille, et l’autre supporté pardeux
cordes attachéesau
toit. Cette tablette sert àl’emmaga- sinement
général, lesarmes
sontpendues aux murs. Chaque
village possèdeune maison à
l’usage desvoyageurs,
et leshommes non mariés
s’enaccommodent.
Il n’y
a
pas de différence entre lesmaisons
deshommes
et celles des esclaves.Les
femmes mariées
ontchacune
leurmaison
qu’elles partagentavec
leurs enfants,le
mari
les visitantchacune à
tour de rôle. Il n’ya pratiquement
pas de différence entre les huttes des sectionsdu nord
et cellesdu
sud,du
peupleBambala,
à cette exception près que,dans
le sud, les habitations des chefs sontconsidérablement
plusgrandes que
celles desgens
ordinaires. S’il s’agit d’un chef important, sa résidence atteindrasouvent une longueur
de dixou
quinze mètres.Chez
lesBayaka,
les huttes sont rectangulaires, faites de paille et elles sont divisées endeux compartiments;
la porte quimesure
environ 1m. 75
de haut, se trouveau
niveaudu
sol ( et par là, diffèrebeaucoup
de la porte particulière des huttes desBambala
),mais
ily a un
« seuil «permanent formé
de blocs de bois de cinquante centimètres de haut, fixés en travers de l’entrée.La
porte estformée
denervures
de feuilles de palmier liéesensemble au moyen
de chevilles de bois, et elle glisse entredeux poteaux
de bois fixéspour
la supporter.Dans
chaque
hutte ily a un
coinoù
est placé le fétiche de lamaison,
et là sont serrés lesarmes
et les vêtements, de façonà
ce qu’ils soient protégés contre les voleurs.Toute femme mariée
possèdeune
hutte séparéeoù
elle vitavec
ses enfants, et lemari va
de l’uneà
l’autre; leshommes non
mariés vivent ensemble, à:î20
plusieurs
dans une
hutte. Quelquefoison
voitdevant une
hutteun
demi-cercle de baguettes plantéesdans
le sol, reliées par des cordes auxquellespendent
d’autres cordes. Cela indique qu’un filsdu
propriétaire a étérécemment
circoncis et vitdans
la brousse jusqu’à la guérison de sa blessure.La
construction des huttes n’est pasaccompagnée
de cérémonie.Chez
lesBapende nous voyons dans
le style de la construction des maisons, des traces nettes de l’influenceBabunda
; en fait,nombre
de huttesBapende
pré- sententune
étroiteressemblance avec
celles desBabunda, notamment
en ce qui concerne le seuil surélevé.Beaucoup
de portes, toutefois, sont de plain-pied avecle sol ;
dans
tous les cas, les toits sont co- niques,ou
enforme
dedôme,
plutôtque pyramidaux,
et la couverture dechaume
estmoins
élégante.Le
faîtedu
toit se terminesouvent
parune proéminence
qui est quel- quefois décorée de vannerie.Une
des par- ticularités principales de la hutteBapende
est constituée par les bords
du
toit qui de- viennentgraduellement
de plus en plus longs lorsque l’on se dirige vers l’estdu
pays, jus- qu’à ce que, sur leLoango,
ils atteignentle sol. Plusieurs
hommes non
mariés s’asso- cientpour
bâtirune
maison,mais
toutes lesfemmes mariées
ontune maison
person- nelledans
laquelle elles entretiennent leur mari.Les huttes
Bakwese
sont très analogues;elles sont faites principalement d’herbe, sur plan carré, et
avec un
toit endôme;
elles sont petites etmal
tenues. Lesmurs
ont environ 1 m.50
de haut, la porte estau niveau du
sol, et il n’y a pas de véranda.Un homme
important a plusieursmaisons
: il en habiteune
et les autres luiservent de magasins.
En
outre,chacune
de sesfemmes
a sa hutte propredans
laquelle elle vit avec ses enfants.Les
huttesBadjok
sont carréesou
rectangulaires, bâties sur lemodèle
européen,faites principalement en herbe. Elle n’ont pas de fenêtres, et l’ouverture de la porte
va
de la surfacedu
sol jusqu’auhaut du mur, —
elle est d’unehauteur
inusitée en Afrique.Les
portes glissent le longdu mur comme
celles desBambala.
On
trouve chez lesBayanzi
trois types de maisons. Cellesdu
premier type ressemblent assez à celles desBambala;
elles sont construites surtouten
herbe, surun
plan rectangulaire ; le toit est rigide et le seuil de la porte se trouve à environ30
centimètresdu
sol.La
construction est divisée endeux compartiments,
et sesdimensions
totales sont d’environ 4 mètres de long surlm.50
de haut.A Ganga,
T
321
village
du
chef Chitutu, les huttes étaient de ce modèle, excepté celledu
chef qui étaitdu
type quiva
être décrit.Les
huttesdu
second type ressemblent àun demi-
cylindre reposant sur le sol. Elles ont environdeux
mètres dehaut
et sontmunies
devôrandahs
supportéespar
des colonnes.Chacune
est divisée endeux chambres.
On trouva un
troisième typedans
le village deKibwata, à
l’estdu Kwilu
; là les huttes étaientdu même modèle que
celles qui viennent d’être décrites,à
cela près qu’elles n’avaient pas devérandah,
et quelles atteignaientune hauteur
de4m.
50.Chez
lesBahuana, on
trouve le type demaison Bambala, mais beaucoup
deshuttes ressemblent plutôt à celles des Bayanzi.
Cet autre type est bâti surtout
avec
de l’herbe et des feuilles de palmier, surun
plan rectan- gulaire, et la section transversaleforme un
arc pointu. Ily
aune vérandah
sur le devant, et l’intérieur est divisé endeux compartiments.
En
travers des toits sont placées de grossesbranches
d’arbres, par lemoyen
desquelles les toits sont protégés contre le vent ; cette dispo- sition se rencontreégalement
chez les Bateteladu
nord.Sur
lemur
antérieur de lamaison,
sous lavérandah,
sont attachés divers objets, telsque
des squelettesd’animaux
tués à la chasse, de petits paquetscontenant
des « féti-ches», des coquilles
d’œuf
vides, des llèches, etc.Les hommes non mariés
et lesfemmes mariées
ontchacun
leur propre hutte.En
ce quiconcerne l’arrangement
des huttesdans
les villages, les faits qui suiventpeuvent
présenterquelque
intérêt.Les maisons
des villa-ges
Babunda
sont très éparpillées, par suitedu
faitque chaque
hutte individuelle est en- tourée d’une portion de sa terre cultivée.En conséquence
de cela,chaque
village ressemble àune immense
plantationavec
des huttesparsemées
çà et là.Les
huttes desBambala
sont
généralemennt
tournées plusou moins
vers lenord ou
vers le sud.Chez
lesBayaka, comme
chez lesBabunda,
lesmaisons
sont plusou moins
dispersées; ellessont disposées sans
aucun
ordre, quoiqu’elles soientgénéralement
(maisnon
toujours) bâties avec legrand
axe dirigédu nord au
sud. Les villages eux-mêmes
sont petits,souvent
necomprenant que deux ou
trois huttes, et ils sontgénéralement
bâtis siprès les
uns
des autres, qu’il est difficileau voyageur
de direoù
l’un finit etoù
l’autre
commence. Le
village est balayéchaque matin
par le chef,mais
le travail général de voirie estabandonné aux cochons
etaux
chiens.Chez
lesBakwese, comme
chez lesBabunda,
les huttes sont entourées par les plantationsdu
propriétaire, et, par suite, les villages s’étendent surun
espace consi- dérable.Les Badjoks
n’observentaucun arrangement en
ce quiconcerne
la disposition41
i
Fig. 279.
— Femme
Bambala (Sud)de leurs villages,
mais chaque
individusemble
avoir bâti samaison
à l’endroit qu’ila
jugéconvenable
;aucun système
d’orientation n’est observé.Les
villagesBahuana
sont bâtis à quelque distance
du bord
de la rivière et sont plutôt dispersés; chez
les Bayanzi,
aucun système
degroupement
n'était observé, saufau
village deKibwata, mentionné
plus haut,où
les habitations étaient disposées en cercle,chacune
étant séparée de la voisine par
un
espace d’unmètre
environ.VETEMENTS
La
question de l’ornement etdu vêlement
est nécessairement longue, étantdonnée
la variété qui existeparmi
les tribus de cette région.Les
longues des- criptions sont fastidieuses, et legrand nombre
de photographies rapportéespar
l’expédition en rendent certaines
non
nécessaires ; mais, enmême
temps, ces pho- tographiesdemandent quelque commentaire. D’une
façon générale, les différences présentées par les différents peuplesrecouvrent une grande
ressemblance, c’est-à- direque
lesmatériaux
quicomposent
l’habillement sont presque exclusivementvégétaux
;dans
lesornements,
ily
a plus de variété.La
plupart des tribus emploient la peinturedans
le but _de rehausser leur beauté, et la couleur ainsiemployée
estsouvent
préparéeavec un
boisrouge connu
sous lenom
deTukula,
le bois deCampèche
de la côte ouest ;mais
des argiles de diverses couleurs sontégalement
employées. Ainsi, chez lesBabunda,
la couleur
avec
laquelle ils décorent leur corps estobtenue à
l’aide d’argilerouge
etmauve,
et lesfemmes
en usent librement. Certaines personnes de ce sexe se peignent, en outre, sur la face, des barbes et desmoustaches avec
de la suie.Mais
la tribu qui s’adonne le plus à cegenre
d’ornementation est celle desBambala méridionaux
; lesdeux
sexes se peignent tout le corps ainsique
tout ce qu’ils portent,avec
de la couleur rouge: lenom
indigène de cette couleur est bnbala, etcomme
lenom
de la tribu seprononce avec
l’accent sur la première syllabe, ilsemble
très vraisemblableque
leBambala
estune
contraction deBa-Babala,
«gens
rouges ».Tout don
qui est présentéau voyageur, que
ce soitun œuf, une
volailleou une
chèvre, est coloré en rouge, et sion
leurdonne
desvêtements
blancs, la première chose qu’ils font est de les teindre de leur couleur favorite.L’ornenientation de la
Dersonne
est la principale occupation desBambala méridionaux
lorsqu’ils sont chezeux
; la peinture est renouveléedeux ou
trois fois par jour, et la figure est ornée debandes
rouges, oranges, violettes ; le dessin estgénéralement comme
il suit :Une bande
horizontale sur le front, dechaque
côté,
une bande
allant de l’oreille à la pointedu
nez, et en outre, de l’oreille,à
la pointedu menton. La
beauté personnelle estun
attributhautement
estimé ;on
considèrecomme un compliment
de parler d’un hôtecomme jeune
et beau, et l’on amême vu
des guerres résulter de ce qu’un chef s’était vanté de ceque
sonapparence
était supérieure à celle d’un autre.Le voyageur
estsouvent
prié de servir d’arbitre entre les réclamations dedeux
compétiteurs prétendantchacun
être le plus beau.De
tellesdémarches
nécessitentbeaucoup
de tact de la partdu
juge.Chez
lesBambala du Nord
également, la couleur favorite est le rouge; lesvêtements
et le corps sont enduits d’argile rouge,au
lieudu
bois deTukula
bien
connu
qui est ici tropcoûteux pour
l’usage courant, car il estimporté du
Kasaï.On admet que
le but de la peinture estd’augmenter
la beauté,mais
cette pratique est suivie aussi par lèspersonnes en
deuil, leshommes
se servant desuie, les
femmes
d’argilebrune Les Bayaka
limitent leurornementation
picturaleà
la poitrine et emploientpour
cela le bois de tukulaen poudre;
lesmorts
sont peints demême avant
l’enterrement.Là
aussi, le butavoué
estd’augmenter
lescharmes
personnels.Chez
lesBapende,
la peinturepour
le corps est préparée tantavec
le bois detukula
pilé qu’avec l’argile rouge,mais on
ne s’en sert qu’en petites quantités. LesBakwese
emploient l’argilerouge pour
le corps, et le bois detukula pour
la face seule,mais
les chefsne
s’adonnent pas à cetteforme
d’ornementation personnelle.Les membres
de cette tribu sont loin de prendre autant de soin de leur peintureque
lesBambala méridionaux. Chez
lesBalmana,
l’usage de se peindre est
commun,
et le butadmis
estd’augmenter
la beauté ; la couleur usitée est l’argile rouge,ou
la suiemélangée
d huile de palme.Chez
les Bayanzi, la
coutume
varieavec
les localités.Sur
la rivièreon
ne se sert pasdu
tout de peinture,mais dans
l’intérieur des terres,on
emploieune
matière coloranterouge
extraite de la capsule de la grainedu Bixa
orellana ;on
s’orneavec
cela à l’occasion des fêtes.Dans
le deuil, la face est enduite de suie.Si
nous
passonsmaintenant
à la question des mutilations et déformations inten- tionnelles,nous voyons que
la pratique de la circoncision se présente d'une façon variée.Chez
lesBabunda,
elle est générale chez les mâles, et l’opération est pratiquée sur les enfants parun
vieillard.Chez
lesBambala méridionaux
et lesBayaka,
la
coutume
estégalement
universelle, et tous les enfantsmâles
âgés demoins
d’unan
subissent cette épreuve.Les Bambala
septentrionaux, cependant, ne pra- tiquent pas la circoncision.Chez
lesBapende,
la pratique est pluscompliquée
; l’opération est pratiquée sur lesgarçons
d’environ dix ans, et les patients sont reléguésdans
descamps
d’initiation réguliers. L’opérateur estun
vieillard, et sa tâche doit être exécutéedans
la brousse,au
delà des limitesdu
village.Après
l’opération, lesgarçons
sont considéréscomme
impurs, et ils doivent porter lemasque
de bois ainsique
levêtement
en fibres de palmierconnus
sous lesnoms
deMinyangî ou
Mikanda
(ce derniernom
rappelle leMokanda
, code de loicoutumière
enseignéaux
enfants lors de leur circoncision chez lesBushongo). Tant que
leurs blessures ne sont pas cicatrisées, ils doivent resterdans
la brousse, et le vieillard les initie àl’histoire et
au
codemoral
de leur nation.Malheureusement,
le séjour de l’expéditionparmi
lesBapende
fut trop courtpour
permettre de recueillir lesrenseignements touchant
ce sujet intéressant etextrêmement
important.Tant que
lesgarçons
portentle
masque Minyanga, aucune femme
n’est autorisée à les voir.Les coutumes
relativesau
tatouageproprement
dit, età
la cicatrisation, sontles suivantes :
Les hommes Babunda
ne se font pas de cicatrices sur le corps,mais
les
femmes
se font des scarificationsornementales
sur la poitrine, l’abdomen, etautour
de la taille.Le
dessin consiste presque toujours enune manière
dedamassage
losangique, ainsi qu’on peut le voir surles illustrations, et ilcorrespond exactement
324
aux
dessins devêtements
brodés etaux
dessins gravés sur les coupes de bois de cette tribu.Ce
dessin est imitédu
lézard, et les cicatrices de la taille sont disposées de façon à représenterune
ceinture.Chez
lesBambala méridionaux, on
ne rencontreni tatouages ni cicatrices,
mais
l’une et l’autre pratique se rencontrent chez lesBambala du
nord.Chez
cette tribu, le tatouageproprement
dit est rare,mais
onle trouve parfois ; le dessin en
usage
est simple, consistant enune
figure quadrilatère sur le bras,mesurant
de septà
treize centimètres carrés.L’instrument employé
estcomposé
de troisou
quatre aiguilles, et la matière colorante introduite estdu caoutchouc
gâté.La
cicatrisation est de pratiquebeaucoup
pluscommune
; les scarifications sont faites sur le corps à la puberté, et saillent considérablement àla surface de la peau.
Les
indigènes nientqu’aucune
matière étrangère soit introduitedans
les blessures,mais
disentque
le processus de guérison est artificiellement retardé.Les dessins les plus
communs
sont, chez leshommes,
les suivants :Une
lignecourant
sur le front, de l’angle externe d’un œil, à celui de l’autre ;une
ligne plus droite, en travers de la poitrine, large d’environun
pouce, etsouvent
présentantun
relief de plus d’unpouce
etun
losangeautour du
nombril.Les femmes
ornentrarement
leur figure de cette façon,mais
elles se décorent les bras et l’estomacavec une
série de losanges.Les Bayaka,
en règle générale, ne pratiquent ni tatouages, ni cicatrisations, quoiqu’on en trouve exceptionnellement des cas.Parmi
lesBapende,
la cicatrisation n’est pas fréquente chez les
hommes, en
dehors de lamarque
de la tribu ; cette dernière consiste enun
petit cercle en relief d’environ5
à 10 centimètres de diamètre.Mais on
peut voir occasionnellement des individus qui se sont ornél’abdomen avec
des cicatrisations, l’imitation dequelque
tribu voisine.A
cette exception près, la cicatrisation est limitéeaux femmes
et les dessins sontcomposés
d'un certainnombre
d’incisions parallèles sur l’abdomen, s’étendant en bas jusqu’au pubis.La
nature de cette
ornementation
se voitmieux
sur les illustrations.Chez
les Badjok, le tatouage se rencontre,mais
n’a qu’une faible extension.L’instrument
employé
estune
aiguille, et la matière colorante introduite sous la peau,est la suie.
Les hommes
ne se font pas de cicatrices,mais
lesfemmes
ornent leur ventre et,dans
certains cas, leurs bras,avec
des séries de doubles croissants,chaque
croissantmesurant
environ quatre centimètres d’une extrémité à l’autre.Les Bahuana
ne se tatouent pas,
mais
pratiquent parfois la cicatrisation, quoiqu’elle soit rare chezeux parmi
leshommes
et, lorsqu’elle se rencontre, elle se limite à quelques incisionsautour
de l’ombilic. Lesfemmes, communément,
s’ornent les bras, les épaules etl’abdomen
de cicatrices qui sont obtenues en faisant de simples incisionsdans
la peau. L’opération est accomplie par lamère, ou
par quelqu’autrefemme connue pour
son habileté, lorsque la patiente est âgée de quatreou
cinq ans.Chez
lesBayanzi, les