N° 294 28 avril 2009
NOTA BENE
DE HERITIERS DE LA JUSTICE
a.s.b.l.La 41è Brigade intégrée en stationnement à Civanga et à Nyamunyunyi insécurise la population locale
Depuis le 26 mars 2009, la 41è brigade intégrée en provenance du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu est installé dans le groupement de Miti et au camp de Nyamunyunyi dans le groupement de Bugorhe en territoire de Kabare. Dans la déclaration qu’il a faite ce 10/04/2009, sur les ondes de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC)/Bukavu, monsieur Louis Léonce Cirimwami Muderhwa, Gouverneur de province du Sud-Kivu, cette brigade est positionnée dans ce territoire en vue des opérations de traque des FDLR basées au Sud-Kivu. Dans l’entretemps, ils se rabattent sur les populations locales pour subvenir à leurs besoins. Des exactions de toutes sortes sont déplorées dans le milieu : extorsions des biens, récolte dans les champs des paysans, transport forcé des biens pillés, occupation des maisons d’habitations des villageois, abattage des arbres dans les boisements des civils en vue de construire les tentes des militaires, et enfin trouble de la quiétude au regard des affrontements entre ces militaires et les policiers militaires chargés de dissuader ces derniers dans leurs agissements répréhensibles, etc.
En effet, les cas déjà enregistrés sont les suivants :
- Dans la nuit du jeudi 02 avril 2009, vers 19h00, messieurs Mastaki Nyamusuma et Victor Nyamusuma tous deux résidant dans le village Cifuma, groupement Mudaka dans le territoire de Kabare et respectivement vendeur de vaches et boucher au marché local de Mudaka ont été extorqués d’une somme de 400 $US par 7 hommes armés et en tenue militaire. Les victimes ont été blessées et admises dans un centre de santé de la place. Après le forfait, l’un des bourreaux a fait tomber son chapeau. Selon nos sources, des enquêtes sont en cours pour établir les responsabilités.
- Le 30/03/2009, des hommes armés sont entrés au domicile de monsieur Léonard Kabarhuza Muhanzi, chef de village Cibinda III. Ils y ont pris 4 poules
- Depuis que ces militaires sont arrivés à Miti, ils sont entrés à plusieurs reprises dans la bananeraie de monsieur Kazinguvu Rwabika, chef de groupement Miti et en même temps chef de village Cibinda où, du reste, il habite.
Au total, ils y ont déjà coupé 46 régimes de bananes. Ils ont également récolté des cannes à sucre dans deux champs de cette victime.
- Ils ont détruit l’école primaire Rwabika, notamment ses 3 blocs de toilettes et un bâtiment scolaire, emporté une bâche séparant les salles de classe.
- Ils ont arrivés aussi à plusieurs reprises à l’Institut National des Etudes et Recherches Agronomiques (INERA) où ils ont arraché les maniocs, les maïs et coupé les bananes dans les bananeraies.
- Le 29/03/2009, des hommes armés ont emporté un mouton appartenant à monsieur Ruboneza, habitant au village Lukananda dans le groupement Mudaka.
- Le 31/03/2009, vers 19h00, des hommes armés sont allés chez monsieur Maroyi Ntaganzibwa résidant au village Cibinda I dans le groupement Miti. Après avoir mangé les haricots que les enfants de la victime préparaient dans leur cuisine, ils ont ravi un poste radio à 6 piles.
Du côté de Kavumu, dans le groupement Bugorhe, c’est le même son de cloche. De sources dignes de foi jointes localement, il ressort que ces hommes de troupe coupent les bananes, les arbres et s’en prennent aux gens sur la route et dans leurs maisons d’habitations.
- En date du 02/04/2009, aux environs de 20h00, monsieur Nd. By., marié, cambiste à Kavumu-centre et résidant à Karhanda dans le groupement Bugorhe, a été intercepté devant la porte de sa maison par des militaires. Ils lui ont ravi des téléphones portables et une importante somme d’argent. Certaines rumeurs avancent le chiffre de 3.000 $US
- La même nuit, un agent de l’aéroport de Kavumu dont l’identité ne nous a pas été révélée a été attaqué à son domicile à Karhanda par les mêmes hommes de troupe. Ceux-ci ont tenté de pénétrer la maison de cet agent mais en vain. Ils se sont mis à enlever les tôles de l’habitation de la famille attaquée. Fort heureusement, grâce aux secours des voisins, ils ont été repoussés.
Dans le groupement d’Irhambi-Katana vers le Nord de Kavumu, c’est le même scénario.
- Du 25 au 26 mars 2009, vers 1H00, 4 hommes armés et en tenue militaire sont entrés dans la maison de monsieur Thadée Nyamuhebe du village Cibimbi, localité Mwanda en groupement d’Irhambi-Katana. Ils lui ont ravi un téléviseur, des habits et une grosse somme d’argent. Ils ont tiré 4 coups de balles tirés par les assaillants.
- Dans la même nuit, 2 hommes armés et en tenue militaire ont croisé monsieur André Maheshe du village Cigoma, localité Mwanda dans le groupement d’Irhambi-Katana. Ils lui ont ravi la recette de son débit des boissons sis à Katana-centre. Les faits se sont produits sur la route alors que l’infortuné rentrait chez lui.
- Dans la nuit du 1er au 2 avril 2009, aux environs de 21h00, un jeune homme revendeur des cartes de téléphones à Katana-centre a été attaqué à son domicile par des hommes armés. Ils lui ont bandé les yeux et fermé la bouche. Puis ils lui ont ravi 3.000 $US
- La même nuit,des hommes armés et en tenue militaire sont entrés chez monsieur Ileo du village Ntagalulwa, localité Mwanda. Ils ont emporté une somme imprécise d’argent et des téléphones portables.
Face à cette situation, la population de cette contrée se trouve dans le désarroi, se plaint et ne sait plus que faire d’autant plus que les militaires dont les exactions viennent d’être dénoncées ci-dessus déclarent à ceux qui veulent les entendre que quand ils auront fini le pillage en cours dans les champs, ils vont commencer à entrer dans les maisons d’habitation.
Préoccupée par cette situation, la hiérarchie militaire a dû dépêcher des policiers militaires (PM) dans cette partie de la province du Sud-Kivu pour dissuader leurs collègues dans leurs exactions contre la population civile Mais le lundi 30 mars et le mercredi 1er avril 2009 respectivement dans les villages Kafulumae et Chombo, il y a eu altercation entre les deux parties et celle-ci a donné lieu à des tirs des balles. Fort heureusement, il n’y a pas eu de perte en vie humaine.
Mais ce qui est vrai, c’est que visiblement ces militaires, envoyés dans ce milieu sans appui logistique suffisant et ravitaillement sûr se rabattent au jour le jour sur la population locale pour leur subsistance.
Selon les informations recueillies sur place, une lettre a déjà été adressée le 28 et le 30/03/2009 par le chef de groupement Miti au Chef de chefferie de Kabare, à l’Administrateur du territoire de Kabare et à la 10è Région militaire pour que des dispositions soient prises afin de protéger la population contre les dérapages de ces hommes de troupe.
Mais jusqu’à présent, il n’y a pas de réaction favorable de la part des autorités interpellées. Et le gouverneur semble banaliser les à travers la déclaration susévoquée.
Face à tout ce qui précède, l’Asbl Héritiers de la Justice demande aux autorités de la province du Sud-Kivu de prendre toutes les mesures nécessaires afin de répondre à tous les besoins vitaux des éléments de la 41è Brigade basée dans ledit territoire afin de sécuriser la population locale.
Dans le même ordre d’idées, l’Association demande aux autorités compétentes, notamment les juridictions militaires d’initier des enquêtes pour se saisir de tous les cas d’exactions dénoncés ci-dessus et d’en sancti onner les auteurs conformément à la loi. Ceci évitera de revivre les faits qui s’étaient produit dans le même territoire au courant de l’année 2008 avec la 14è Brigade intégrée.
Bukavu le 28/04/2009 Héritiers de la Justice
Vous lirez très souvent et à l’improviste dans le NOTA BENE de Héritiers de la Justice : - des flashes d’information,
- des brèves,
- des informations nécessitant une action urgente, - des communiqués de presse, …
Suivez tous les mardis à partir de 19h30 sur les antennes de la Radio Rehema et les jeudis à partir de 20h5 sur Radio Maendeleo, les émissions TUITETEE HAKI ainsi que l’ENFANT ET LA PAIX respectivement sur la RTNC/Bukavu et la Radio Rehema les vendredis à 18H30 et les dimanches à 19h00.
Edité par Héritiers de la Justice, Service des Eglises Protestantes pour les droits humains et la paix
