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La représentation vivante de la réalité dans la presse écrite française : une étude empirique

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Mémoire de master

Leonie Redeker

10088067

*

La représentation vivante de la réalité dans la presse écrite française : une étude

empirique

Université d’Amsterdam

Directeur de mémoire : Petra Sleeman

*

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Juin 2016

Table des matières

Chapitre 1 : Introduction 4

Chapitre 2 : Les variations stylistiques 6

2.1 La norme et le standard 6

2.2 Les variations 8

2.3 Oral-écrit 11

Chapitre 3 : Les différents aspects de la représentation vivante de la réalité 13 dans l’écriture journalistique

3.1 L’innovation dans le langage journalistique 13

3.2 La parole d’autrui 15

3.3 L’image de la réalité à travers le langage 20

3.4 Les signes de ponctuation 23

3.5 L’image 25

Chapitre 4 : La recherche 26

4.1 La méthode 26

4.2 Les résultats des deux journaux 28

4.2.1 La parole d’autrui 28

4.2.2 L’image de la réalité à travers le langage 31

4.2.3 Les signes de ponctuation 33

4.2.4 L’image 35

4.3 Les différences entre les deux journaux 37

4.3.1 La parole d’autrui 37

4.3.2 L’image de la réalité à travers le langage 39

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4.3.4 L’image 41

4.4 Les différences entre les thèmes 42

4.4.1 Le Monde 42

4.4.2 Le Métro 44

4.5 Discussion 47

Chapitre 5 : Conclusion 50

Liste des sources 52

Appendice 57

Les résultats du Monde 59

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Chapitre 1 : Introduction

Dans la presse écrite on remarque aujourd’hui un changement en ce qui concerne le langage journalistique lorsqu’on le compare avec autrefois. En lisant les journaux français, cela m’a frappée qu’on trouve aujourd’hui souvent des aspects de la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite. Ainsi on retrouve des signes de ponctuation pour simuler l’oralité, des paroles d’autrui et des images. Il semble donc que le style dans les journaux français est en train de changer. Pendant mes études, l’avenir du français m’a toujours fascinée. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de faire mon master de linguistique française. Pendant mon bachelor nous avons déjà traité ce sujet mais je voulais encore en savoir plus. Étant donné que j’ai également traité le sujet « l’avenir du français » pour mon mémoire de bachelor, il me semble intéressant de continuer et de traiter cette fois-ci un autre aspect de ce sujet. De plus, l’avenir du français et le langage journalistique qui change sont des sujets actuels en France.

Voilà pourquoi je trouve intéressant de faire une recherche et d’examiner quels aspects de la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite on retrouve dans les journaux d’aujourd’hui. C’est qu’aujourd’hui on essaye de représenter la réalité autant que possible dans le journal. J’ai choisi deux journaux différents, à savoir : le Métro et le Monde parce que je crois qu’on retrouve des aspects de la langue parlée dans les deux journaux. J’ai choisi deux journaux différents parce que je m’attends à retrouver la langue parlée plus souvent dans le Métro que dans le Monde. Je peux donc également les comparer pour regarder s’il y a une différence dans les résultats. De plus, je choisis trois thèmes différents, à savoir : la politique, le sport et la culture afin de pouvoir examiner s’il y a aussi des différences entre les trois thèmes différents. Voilà la raison pour laquelle ma question de recherche est la suivante : « Dans quelle mesure retrouve-t-on la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite française ? »

Afin de répondre à ma question de recherche je diviserai la partie théorique en deux parties. La première partie est axée sur les différentes variations diaphasiques. D’abord, j’expliquerai quels sont la norme et le standard dans la langue. Ensuite, le lecteur lira quelles sont les différentes variations diaphasiques qu’on distingue pour le français. Quelles variations sont importantes pour ce mémoire ? Et est-ce qu’on accepte toutes les variations

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dans les journaux ? De plus, je montre les différences entre l’oral et l’écrit. Je me demanderai aussi s’il y a encore une distinction entre l’oral et l’écrit. Le troisième chapitre sera consacré aux différents aspects du langage parlé dans l’écriture journalistique. D’abord, le lecteur trouvera des informations sur l’innovation dans le langage journalistique. Et puis je diviserai les aspects de la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite en quatre parties, à savoir : la parole d’autrui, l’image de la réalité à travers le langage dans la presse écrite, les signes de ponctuation et l’image. En quoi consiste l’image de la réalité à travers le langage dans la presse écrite dans les journaux ? Est-ce qu’on accepte l’image de la réalité à travers le langage dans la presse écrite ? Et quelles sont les fonctions ? Après la partie théorie, dans le quatrième chapitre, le lecteur trouvera les résultats de ma recherche dans quelques tableaux. Dans les tableaux je montrerai les aspects de la représentation de la réalité vivante que j’ai trouvés dans les deux journaux. Ensuite le lecteur trouvera la discussion des résultats du quatrième chapitre, également par rapport à ce que j’ai écrit dans la partie théorique. Je finirai le mémoire par une conclusion.

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Chapitre 2 : Les variations stylistiques

Il y a des différents niveaux de langage mais quel est le bon usage d’une langue ? Qu’est-ce que veut dire la norme et le standard ? Dans ce chapitre je commence à expliquer ces notions. Chaque personne a différents usages de la langue française mais pourquoi est-ce qu’un locuteur ne s’exprime pas toujours de la même façon ? Dans la sociolinguistique on distingue différentes variations. Quelles variations sont importantes pour ce mémoire ? J’expliquerai quelles sont les différentes variations dans la sociolinguistique. Dans la langue française il y a une distinction entre l’oral et l’écrit. A la fin de ce chapitre je montre les différences entre ces deux types de variation.

2.1 La norme et le standard

Le standard est une idéologie selon Gadet (2003 : 18).

« La standardisation soumet les locuteurs à une « idéologie du standard », qui valorise l’uniformité comme état idéal pour une langue, dont l’écrit serait la forme parachevée. » Gadet, La variation sociale en français, 2003.

« Standard, produit des interventions délibérées d’un Etat sur la langue, ou standardisation. Le standard occupe une position publique (social, culturel, politique) donc dès qu’il y a standard, les autres variétés sont dévaluées. La standardisation se charge de jugements de valeurs. » (Gadet, 2003 : 18)

Gadet (2003) affirme que le terme norme est ambiguë. Gadet (2003 : 19) distingue la norme dans deux significations, à savoir la norme objective et la norme subjective. La norme objective, qui est observable, renvoie à l’idée de fréquence ou tendance, donc il s’agit ici des statistiques. Et elle prétend que la norme subjective est un système de valeurs qui est historiquement situé. La norme subjective prescrit aux locuteurs une contrainte collective. Elle donne lieu à des jugements de valeurs constitutifs de l’attitude courante, quelle que soit la façon de parler.

Selon Jollin-Bertocchi (2003 : 35), la norme est un point de référence dans la question des niveaux de la langue. D’après Gadet (2003), la norme est un sous-produit de la standardisation. La norme indique qu’une telle façon de parler sera plus préférable qu’une autre. Autrefois, on l’avait indiquée en utilisant le terme « le bon usage ». De cette façon on

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pouvait indiquer les choses qui ne sont pas incorrectes, impures, fautives ou vulgaires. La norme est pour l’ordre social. De plus, Gadet (2003) dit que la norme est également une chose positive parce qu’elle est un facteur de stabilité et elle garantit que les gens se comprennent les uns les autres. Ce sont des institutions comme l’Académie française et l’école qui ont diffusé et supporté la norme. Au 19e siècle, elle avait créé un modèle de référence pour l’écrit, la littérature, la maîtrise de l’orthographe et le culte de la langue française. Aujourd’hui, ce modèle est fragile et il y a donc des complaintes qui relèvent sous le nom de « crise du français ». La norme est historiquement liée au rôle de la langue française dans l’unification nationale. Aujourd’hui, cette norme traditionnelle est en train d’être déstabilisée parce qu’elle est minée par le français populaire, familier et oral. Au cours des années, il y a quelques formes populaires qui se standardisent et des formes normées qui se dévalorisent. Il se peut que l’évolution soit très rapide, ce qui vaut surtout pour le vocabulaire. Dès la publication, un dictionnaire est souvent déjà dépassé (Jollin-Bertocci 2003 : 23).

Le but des injonctions normatives est de se défendre contre les formes déviantes mais bien attestées. Il est par exemple pour les Français impossible de dire « Il a mangé pas ». La norme est là lorsqu’il y a plusieurs possibilités, par exemple. Face aux moyens qui sont fournis par d’autres langues, comme par exemple l’espagnol, qu’on produit sur une étendue métissée dans de grands métropoles urbains « Que tal aujourd’hui ? » contre « Comment ça va aujourd’hui ». Un grammairien décidera que « Comment ça va aujourd’hui » relève de la langue de la communauté française (Branca-Rosoff, 2007 : 21). L’attitude des locuteurs change selon Gadet (2003). Aujourd’hui, ils sont moins spontanément normatifs et ils remarquent qu’il y a différentes manières de parler français. Il ne faut pas penser que la langue française disparaîtra ou sera menacée par l’anglicisation. Cependant, le statut de la langue française dans le monde est en rapide perte de vitesse (Gadet : 2003).

Selon Jollin-Bertocchi (2003 : 20), il y a deux diversités d’une langue. La diversité interlinguistique et la diversité intralinguistique. La première renvoie à la différence entre plusieurs langues sur le plan synchronique, par exemple les langues romanes, et la deuxième aux différents usages d’une même langue. Pour ce mémoire la diversité intralinguistique est pertinente. La sociolinguistique a développé la notion de la variation. D’après Jollin-Bertocchi (2003 : 20), la variation concerne la coexistence d’usages linguistiques qui sont différents mais proches, mobilisés selon la situation de communication. Les variations intralinguistiques sont déterminées sur la base d’un usage de référence qu’on appelle donc la norme. Du point de vue linguistique elle est la classe dominante, neutre et arbitraire. En ce qui concerne la

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variation sociale, il y a des règles dont le niveau de langage de l’énoncé est déterminé par le respect ou l’infraction.

2.2 Les variations

Il s’avère que, dans la réalité, les locuteurs ont différentes façons de parler. Afin d’indiquer ces différentes façons de parler, les sociolinguistes parlent des variétés. La manière dont des locuteurs s’expriment se diversifie selon le temps, l’espace, les caractéristiques sociales et les activités qu’ils pratiquent (Gadet, 2003 : 7). Étant donné que ces quatre variations distinguées par Gadet (2003) seront importantes pour ce mémoire, je les expliquerai plus profondément ci-dessous.

La première variation est la variation diachronique, la diversité dans le temps ou le changement. Pour ce qui est de cette variation on peut dire que, suivant les époques, toutes les langues ont affaire à des changements. Cependant, seulement les écrits sont les témoignages de ces changements du passé. Pour ce qui est de la langue parlée, il n’y a que quelques générations qui sont les témoignages directs (Gadet 2003 : 8). Jollin-Bertocchi (2003 : 27) affirme encore qu’il y a des facteurs internes et externes pour les raisons du changement historique. Les facteurs internes correspondent à l’équilibre du système. Et les facteurs externes sont liés aux interventions délibérées, politiques et institutionnelles sur la langue.

D’après Gadet (2003 : 8-9), la diversité dans l’espace, géographique ou régional, relève de la variation diatopique. Lorsqu’il y a une langue parlée sur une certaine espace, elle se répartit par les différents usages d’une région ou d’une zone. Cependant, les dialectes sont soumis à des pressions sociales. Il se peut qu’il soit souvent difficile de localiser un locuteur à l’écoute parce qu’il y a des facteurs sociaux comme la mobilité, l’éducation et les médias qui ont eu des effets homogénéisants et hybridisants. Si les contacts sont limités, par exemple à la campagne, chez les plus âgés ou chez les moins éduqués, les particularités se maintiendront surtout. Gadet (2003) affirme qu’on peut distinguer le français régional de France, et le français en Europe et le français hors de l’Europe obtenu dû à l’émigration. De plus, on a diffusé le français pendant la colonisation et ainsi on a des formes de français langue seconde.

Gadet (2003 : 9) appelle les différences sociales des locuteurs la variation diastratique. Dans la même période et dans la même région, des locuteurs des différentes classes sociales ont des usages différents. D’après Jollin-Bertocchi (2003 : 30-31), les classes sociales se définissent et se différencient par différents critères, à savoir : le niveau d’études, les revenus

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et la profession. La question des niveaux de la langue est partiellement reliée à cette variation sociale. Gadet (2003 : 9-10) prétend qu’il y a des locuteurs défavorisés qui emploient certaines formes que des locuteurs favorisés n’utilisent guère.

La dernière variation est la variation diaphasique, qu’on appelle également la variation stylistique ou situationnelle (Gadet, 2003 : 10). Gadet (2003) affirme que chaque locuteur dispose de différents répertoires. Chaque locuteur peut s’exprimer de différentes manières dans la même journée. Les usages différents dépendent de la situation où le locuteur se trouve ou le sujet dont il parle ou à qui il s’adresse et également les enjeux sociaux. Et cela n’a rien affaire à la position sociale du locuteur (Gadet, 2003). Ainsi Gadet (2003 : 10) dit par exemple qu’un enseignant utilise en classe « ne … pas » alors que dans une situation familiale, on peut omettre « ne ». D’après Jollin-Bertocchi (2003 : 31), toute personne est confrontée à la norme, par exemple pendant la scolarité, dans les démarches administratives, dans les contacts avec différentes personnes de la même communauté linguistique, ou dans des circonstances diverses, professionnelles ou autres. Tout locuteur est capable de dévier de la norme et de s’adapter à la situation où il se trouve parce qu’il dispose d’une compétence et d’une performance partielles dans différents niveaux d’une langue. Le choix de tel ou tel niveau dépend de plusieurs paramètres, à savoir : l’interlocuteur, le contexte, l’objet du discours et les enjeux sociaux de l’interaction. Il se peut donc qu’un PDG d’une société multinationale s’exprime différemment dans une situation professionnelle (clients, fournisseurs) que dans une situation plus détendue (au cours d’un cocktail). On peut trouver la différenciation selon l’usage et les conséquences possibles des fonctions sur la forme d’une langue par exemple dans les grammaires ou dictionnaires, là où la notion de langue a été imposée par la tradition scolaire. Gadet (2003) affirme qu’à partir des années 1960, la notion de « niveaux de langue » se trouve aussi dans les grammaires scolaires et les méthodes de français langue étrangère. Les dictionnaires distinguent quatre niveaux différents qui renvoient aux usages : soutenu, standard, familier et populaire. La norme se situe entre les niveaux soutenu et standard.

Selon Jollin-Bertocchi (2003 : 33- 34), dans la plupart des cas l’emploi de telle ou telle forme n’est pas le choix d’un locuteur mais est influencé par le milieu social du locuteur. Jollin-Bertocchi (2003 : 34-35) montre que cela peut mener à deux situations diverses, à savoir l’hypercorrection et l’hypocorrection. L’hypercorrection est une conséquence de l’attitude d’insécurité. Un locuteur cultivé est en situation d’hypocorrection lorsqu’il a recours

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à des traits populaires. Un locuteur populaire est en situation hypercorrection quand il emprunte incorrectement au langage soutenu.

Gadet (2003) prétend que la manière dont les membres d’une communauté parlent aux autres est régie par des règles de politesse. Les règles de politesse changent selon les époques et selon les lieux. D’après Gadet (2003), les deux aspects fondamentaux de la variation diaphasique sont son universalité et sa créativité. La variation diaphasique est présente dans toutes les sociétés sous des formes diverses. Et la créativité est également un aspect parce que les locuteurs créent en partie les enjeux de la situation par l’usage de la souplesse de la langue. Ainsi il est par exemple possible qu’un locuteur s’exprime d’une façon familière à l’interlocuteur. Cependant, celui-ci il n’est pas obligé de l’accepter et peut choisir de répondre d’une façon plus formelle afin de montrer une distance. On peut donc dire qu’un aspect important de la variation diaphasique concerne les règles de la politesse.

La diversité de chenal, donc l’oral ou l’écrit, relève aussi de la variation diaphasique. Gadet (2003 : 10) affirme qu’on ne parle pas comme on écrit et on n’écrit pas comme on parle. Cependant, il n’y a que des tendances parce qu’il n’y a pas une forme dévolue à l’oral ou l’écrit. Il y a quelques formes qui apparaissent surtout à l’écrit et d’autres à l’oral. Pour l’écrit il y a des exemples comme des formes morphologiques (passé simple, subjonctif imparfait) ou des formes syntaxiques (interrogation par inversion, surtout complexe). Et des formes qui sont plus fréquentes à l’oral sont par exemple le détachement (en vacances / les livres / j’en lis trois par semaine), la structure binaire ou l’interrogation par intonation. Le seul domaine qui distingue fortement l’oral de l’écrit est la morphologie, par exemple dans le marquage du nombre ou des accords féminins.

Gadet (2003 : 15) résume les variations dans le tableau ci-dessous :

diachronie changement Variation selon l’usager espace société, communauté temps diatopie géographique, régional, local, spatial social diastratie situationnel, stylistique, fonctionnel diaphasie styles, niveaux, registres Variation selon l’usage oral/écrit diamésie chenal

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Tableau 1 : Gadet, La variation sociale en français, 2003 : 15

Gadet (2003) montre ici donc qu’on peut diviser la variation selon les usagers et la variation selon l’usage.

2.3 Oral-écrit

Dans le tableaux 1 nous avons vu qu’il y a donc une distinction entre la variation selon les usagers et la variation selon l’usage. Une des variations selon l’usage est la distinction entre l’oral et l’écrit. Nous en avons déjà brièvement parlé dans la section précédente.

L’oral et l’écrit sont souvent en opposition, on voit l’oral comme simple et l’écrit comme complexe. Il est difficile de définir la complexité linguistique relative (Gadet : 2003 – 37). D’après Gadet (2003), l’écrit permet par exemple la réflexion ou la rature alors que l’oral est plus spontané. Ainsi trouve-t-on dans l’écrit la ponctuation et dans l’oral on trouve le suprasegmental, c’est-à-dire l’intonation, l’accent, le rythme, le débit ou les pauses. Si les discours de l’oral et de l’écrit sont inscrits dans leur contexte, l’élaboration de l’emploi différente. En général, l’oral se réalise lorsqu’il y a des interlocuteurs et l’oral est immédiatement soumis aux effets de l’énonciation directe et du dialogue et à la monstration (expression de la deixis ; ceci, ici, maintenant). Ces différentes variations mènent cependant à une divergence des formes linguistiques de l’oral et de l’écrit sur les plans phonique/graphique, grammatical et discursif. Il y a quelques formes qu’on trouve plus souvent à l’écrit à savoir : le passé simple, le subjonctif imparfait ou l’interrogation par inversion complexe. Et il y a également quelques cas qu’on trouve plus fréquemment à l’oral, à savoir : la parataxe subordonnante ( Moi / j’ai faim / je mange, qui est ambiguë, les détachements, ou les interrogations par intonation (Tu viens ?) (Gadet 2003). Selon Gadet (2003), il n’est pas toujours facile de relier des différences de fréquence à des particularités des deux ordres (l’oral et l’écrit). Il y a cependant des phénomènes qui ne sont pas fréquents à l’oral, par exemple le passif avec agent exprimé ou la conjonction car. Gadet indique aussi que l’écrit est beaucoup plus soumis à la norme que l’oral. Ainsi, il n’est pas question d’omettre le « ne » lorsqu’on utilise une négation dans un écrit même ordinaire, alors qu’à l’oral il n’y a pas de locuteur qui en fasse un usage systématique. Gadet affirme que l’oral et l’écrit se distinguent entre autres par les pratiques des usagers ou par des formes préférentielles.

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La publicité sait qu’elle peut produire un effet en utilisant des tournures parlées dans l’écrit. Avant, il y avait une distinction entre oral et écrit mais aujourd’hui, il y a de nouvelles formes discursives suite aux nouvelles conditions de travail et aux nouvelles technologies de la parole qui ébranlent la distinction. Ainsi sur l’Internet on trouve des écrits spontanés ou un compte rendu écrit de réunions (Gadet, 2003). D’après Gadet (2003 : 32-33), l’influence de l’oral sur l’écrit est marqué à l’école aussi, par exemple dans l’orthographe ou la rédaction. Avant qu’un enfant apprenne à lire ou écrire, il apprend à parler. Cela peut influencer l’écrit.

Un autre mélange d’écrit et d’oral se retrouve dans la presse écrite actuelle. Nous en parlerons dans le prochain chapitre.

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Chapitre 3 : Les différents aspects de la représentation vivante de la réalité dans l’écriture journalistique

« L’écriture journalistique, ce n’est plus seulement mettre en texte, plus ou moins narrativisé, la restitution d’un événement, d’une enquête, d’un reportage en immersion, c’est penser à la meilleure déclinaison plurisémiotique des récits de vie qui sont donnés à lire et à voir au lecteur/spectateur. » (Lits et Wrona, Permanence et renouveau des recherches sur l’écriture journalistique, 2014)

Comme on a vu dans le dernier chapitre, on distingue dans la langue française des styles différents, dont le style de la langue orale. Dans les journaux, on a des styles écrits et des styles parlés. Il semble que le style dans les journaux français est en train de changer. Aujourd’hui, on ajoute par exemple plusieurs images dans la presse écrite. Le style qui change est le journalisme narratif. Il y a des styles différents sur des niveaux différents. Aujourd’hui, on veut donner une représentation vivante de la réalité dans la presse écrite. On essaye de représenter la réalité autant que possible dans le journal. Dans ce chapitre, je parlerai de l’innovation dans le langage journalistique et je montrerai quels sont les aspects de la représentation vivante de la réalité qu’on peut trouver dans la presse écrite.

3.1 L’innovation dans le langage journalistique

« La langue de la presse est, vers la fin du XXe siècle, un extraordinaire théâtre de liberté langagière ». (Hausmann, La langue de la presse, 2000 : 199)

Aujourd’hui, il y a des transformations dans le langage journalistique. Ainsi il y a de nouveaux modes de diffusion de l’information, on change l’interaction entre les émetteurs et les récepteurs et on change bien sûr aussi les modes d’écriture. Il y a des transformations dans la presse écrite parce qu’il y a de la concurrence de l’Internet, on veut garder les lecteurs et on veut bien sûr gagner de l’argent. Voilà pourquoi on change le style des journaux et on le change de façons différentes. D’après Lits et Wrona (2014), il y a quelques raisons pour lesquelles il est logique que les modes de l’écriture aient été transformés. Ainsi, il y a aujourd’hui d’autres formats, on accélère les conditions de production, il y a de nouveaux publics et on utilise aujourd’hui plus l’internet et des réseaux sociaux. Il y a donc des transformations actuelles dans la presse écrite.

Lits et Wrona (2014) affirment que lorsqu’on recherche de nouveaux modèles économiques afin que la presse écrite puisse survivre, il y a certains qui ont compris qu'il ne

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faut pas faire concurrence à l'Internet mais il faut introduire la différenciation. C’est ce qu'on voit clairement dans l'écriture, dans la réinvention d'un journalisme narratif. D’après Lits et Wrona (2014), le journalisme narratif est un mélange, avec des dessins, des photographies dans un nouveau format. Il faut définir le journalisme narratif comme une forme de révolution dans le journalisme. Le journalisme narratif est la réponse pour retrouver le public qui est intéressé par des histoires de papier. C’est une alternative afin qu’on puisse accélérer l’information et qu’on réduise des articles aussi vite écrits que lus. Selon Lits et Wrona (2014), le journalisme classique se caractérise par la fonction configurante où on fournit déjà la fin de l’histoire au lecteur, il n’y a donc pas de suspens, alors que le nouveau journalisme narratif se caractérise par la fonction intrigante qui laisse le lecteur en suspens ou on peut même utiliser les deux fonctions en même temps dans le journalisme narratif.

Celotti (2007) prétend qu’un des lieux privilégiés où on peut créer une nouvelle langue est la presse écrite. Ainsi retrouve-t-on des néologismes, de la phraséologie, des jeux de mots et des allusions dans la presse écrite. Hausmann (2000) affirme que les journalistes veulent ainsi rendre les textes vivants et attrayants pour le lecteur par tous les moyens. C’est l’expressivité qui prime, ce n’est pas la simplicité. D’après Celotti (2007) il faut étudier l’ouverture de la presse écrite à l’égard des variations du français qui sont présentées dans la société française. Est-ce que la presse écrite diffuse de nouvelles pratiques langagières ?

D’après Celotti (2007), dans la presse écrite, le rituel de chaque journal est différent. Chaque journal a son propre style et a ses propres genres. De plus, chaque genre a son propre style. Les stratégies discursives ne sont pas identiques dans l’éditorial et dans un reportage. Chaque rubrique a également son propre style. Il se peut que la rubrique de la musique ait un autre style que la rubrique du sport ou de l’économie. Dernièrement, les péritextes, donc le titre, le chapeau, le sous-titre, le surtitre et l’intertitre utilisent la langue d’une façon différente dans le corps rédactionnel en ainsi de suite. Celotti (2007) confirme qu’on peut dessiner un cadre global où s’affirme une langue écrite qui respecte la norme, mais il semble qu’il y a quelques éléments majeurs communs qui se profilent et qu’on trouve dans la presse écrite d’aujourd’hui. Ainsi il y a la profusion de la parole d’autrui, l’image de la réalité à travers le langage, les signes de ponctuation et la présence imposante de l’image.

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3.2 La parole d’autrui

Dans la dernière section on a vu que le style de la presse écrite change. On essaye donc de relever la réalité autant que possible dans le journal. On veut attirer l’attention du lecteur en rendant les textes journalistiques plus vivants pour le lecteur. Il y a différentes façons dont on trouve cette représentation vivante de la réalité dans l’écriture journalistique. Celotti (2007) le confirme en affirmant qu’on peut trouver la parole d’autrui rapportée en direct sur une grande échelle dans la presse écrite. La parole d’autrui dans le texte journalistique est un des moyens d’attirer l’attention du lecteur. Dans chaque texte journalistique, nous pouvons trouver différentes personnes, par exemple le savant, le PDG, le chanteur ou l’homme de la rue, qui « parlent » directement aux lecteurs dans la presse écrite. Tuomarla (1999) parle de « conversationnalisation », ce qui veut dire la façon dont les médias créent un effet de reconnaissance et une illusion de familiarité dans la presse écrite afin qu’on mélange les pratiques du domaine privé avec celles du domaine public. De cette façon, on peut réduire la distance sociale et on naturalise les informations racontées. Un exemple que Tuomarla (1999) donne de ce procédé est la représentation des citations des politiciens qu’on trouve dans les textes de presse dans un langage familier. Et lorsqu’on représente ces paroles on voit qu’elles contiennent souvent d’autres éléments de la langue orale.

Celotti (2007) prétend que nous pouvons trouver la parole d’autrui en tout lieu. Il se peut que nous le remarquions dans le corps rédactionnel de l’article ou dans le péritexte. Ainsi, on peut le retrouver dans un titre, dans le chapeau, l’intertitre, dans la légende de photographie ou à l’intérieur même de la photographie. Il est bien possible qu’on trouve les paroles d’autrui déjà dans le premier paragraphe d’un article, affirme Martin-Lagardette (2003).

« Une personne qui parle, c’est tout de suite plus vivant. Et l’intérêt humain est manifeste ». (Martin-Lagardette, Le guide de l’écriture journalistique, 2003 : 71)

Celotti (2007) affirme que dans la langue de la presse on aime faire entendre au lecteur la voix du personnage principal de l’information.

D’après Tuomarla (1999) on trouve couramment la parole d’autrui rapportée en direct dans un texte écrit d’un journaliste. Tuomarla (2000) prétend qu’on l’utilise souvent afin d’utiliser ainsi une stratégie narrative et argumentative. Une des stratégies narratives qu’on utilise couramment est l’emploi de citations de dialogues à l’oral dans un texte écrit. Cependant, il y a des variétés dans les formes du discours rapporté en direct qu’on utilise dans

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le langage journalistique. J’approcherai ce thème de la parole d’autrui dans la presse écrite sous deux angles différents. D’abord, on trouve des cas où il y a un dialogue dans le texte journalistique se composant de deux citations ou plus qui se suivent sans présence du journaliste. Tuomarla (2000) affirme qu’il y a des exemples d’un texte d’un journaliste qui possède la caractéristique minimale d’un dialogue où il y a au moins deux tours de paroles. Ainsi le journaliste peut donner l’impression de citer un dialogue en train de se produire. Ce sont donc des cas où le journaliste n’intervient pas et où les citations qui se suivent produisent elles-mêmes un effet de dialogue, ce qu’on peut voir dans l’exemple ci-dessous que Tuomarla (1999) donne. Ici, il s’agit de deux sources citées, locuteur 1 et locuteur 2, qui sont en dialogue sans que le journaliste intervienne. D’abord, on voit une remarque du journaliste « Longtemps, … d’initiation ». Ensuite, le docteur Sauveur Boukris parle (les citations sont imprimées en italique) et ensuite Bernard Lefevre réagit sans que le journaliste intervienne. Le journaliste a donc crée un effet de dialogue.

« / Longtemps, la plupart des chefs d'établissement ont fermé les yeux sur ces pseudo-"rites d'initiation". "Depuis le 20 octobre 1928, souligne le docteur Sauveur Boukris, directeur du comité français pour l'adolescence, une dizaine de circulaires sur le sujet ont été publiées par les ministres de l'Education successifs. Sans résultat, car beaucoup d'enseignants s'abritaient derrière l'absence de plaintes des élèves." "Cela va changer", assure Bernard Lefevre, proviseur du lycée Boucher-de- Perthes à Amiens, responsable des questions pédagogiques au Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN). (Le Point 6.9.1997, p. 32) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 224

Ce sont souvent des citations d’un seul et même locuteur ou de locuteurs différents. La façon dont on peut organiser un tel texte est de présenter deux locuteurs qui se succèdent d’une manière qu’il semble que la deuxième citation est une réaction vis-à-vis de la première. Habituellement, on trouve dans ce cas, lorsqu’on change de locuteur, également un changement de paragraphe dans le texte et il est aussi courant qu’une citation forme l’étendue d’un paragraphe. Tuomarla (2000) prétend que, malgré le fait que le journaliste ne participe pas activement comme interlocuteur, on entend la voix du journaliste le plus souvent pendant, avant ou après le dialogue de façons différentes, par exemple sous la forme d’un commentaire, d’une paraphrase ou de son choix de la proposition rapportante.

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D’après Tuomarla (2000), on peut mettre en rapport des citations par des moyens linguistiques. Ainsi il se peut qu’il y ait une deuxième citation qui commence par « ce », en tête de la proposition relative, qui renvoie d’une façon anaphorique à la première citation. Il se peut aussi qu’il y ait une dernière citation qui commence par « et », une conjonction de coordination, qui introduit la dernière citation. Cependant, cela ne veut pas dire que ce rapport grammatical que toutes les citations possèdent, ont la même orientation argumentative. Il est également possible que la première et la deuxième citation soient opposées alors que la troisième citation renforce l’argumentation de la deuxième citation. D’après Tuomarla (2000) les verbes que le journaliste choisit peuvent renforcer l’impression d’un dialogue et les verbes informent le lecteur sur les relations argumentatives des citations. Lorsque le journaliste utilise par exemple le verbe « rétorquer » après une citation, cela implique une objection. De plus, on peut utiliser les verbes au présent. De cette façon, on crée un effet de simultanéité, donc on représente le temps du dialogue qui correspond au temps de l’écriture de l’article. Cependant, d’après Tuomarla (2000), il faut noter que dans la presse écrite, on ne trouve pas fréquemment des cas où on couple des citations directes les unes aux autres.

D’après Tuomarla (2000) on trouve le deuxième exemple plus fréquemment dans la presse écrite. Le deuxième exemple d’une forme de dialogue sont des cas où il y a des dialogues entre le journaliste et ses sources citées dans le texte journalistique. Dans ce cas, le journaliste donne l’impression qu’il est en dialogue avec une de ses sources citées. En utilisant cette stratégie, on peut montrer un dialogue entre le journaliste et sa source citée. On peut trouver cette forme de dialogue dans le corps d’un article et il ressemble fort à une interview. Dans ce cas, ce locuteur-journaliste répond aux énoncés cités comme s’il était directement mêlé dans cette interaction. C’est ce qu’on voit dans l’exemple ci-dessous lorsque le journaliste s’implique en utilisant le mot « Comment ? ».

« Le général Kiszczak poursuit : « Nous aurions pu refaire le coup de 1981 : les chars dans les rues, les arrestations…En soi, cela ne m’aurait pas gêné. Nous aurions sans trop de mal muselé l’opposition. Mais pour combien de temps, et avec quel résultat ? Non, il fallait changer de politique pour sauver la Pologne et… garder le pouvoir. »

Comment ? Tout au long de l’automne 1988, Jaruzelski et sa junte ont travaillé sur de multiples scénarios, plans et hypothèses. En décembre, leur stratégie était arrêtée. Kiszczak la détaillé : « C’était une sorte de contrat social à la sauce polonaise : […] (Le Nouvel Observateur, 04-10.11.99, p. 6) » Tuomarla, Le dialogue dans la presse écrite, 2000 : 169.

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Le journaliste pose donc des questions mais il se peut aussi qu’il reprenne des termes utilisés par son interlocuteur pour qu’il puisse par exemple faire un commentaire sur un terme choisi par son interlocuteur. Tuomarla (2000) prétend qu’il y a entre le journaliste et sa source citée un rapport forcément évaluatif lorsqu’on trouve le discours direct dans la presse écrite. Il semble donc qu’on utilise cette forme plus souvent que la première, dans laquelle un récit de paroles entre deux (ou plus) locuteurs est mis en dialogue sans que le journaliste intervienne lui-même comme interlocuteur.

Le fait que le journaliste cite des dialogues dans un récit est une stratégie narrative qu’on utilise couramment. On peut dire que cette stratégie rend le récit plus vivant pour le lecteur. On peut donc constater qu’on utilise couramment la forme dialogique dans la presse écrite afin que le journaliste puisse rendre le texte plus vivant. Comme une personne qui parle, c’est tout de suite plus vivant pour le lecteur, on peut attirer son attention. La forme dialogique qu’on trouve donc le plus souvent est la forme où il y a un dialogue entre le journaliste et ses sources citées.

Tuomarla (1999) affirme que la structure d’une telle forme de dialogue est tellement commode pour le journaliste qu’il l’utilise parfois même s’il n’y avait pas de dialogue à l’origine. Tuomarla (1999) donne l’exemple ci-dessous pour montrer qu’il y a également des exemples dans lesquels on trouve une structuration (pseudo-) dialogique, ce qui veut dire que le dialogue n’est pas un dialogue en temps réel. Cette structuration donne au journaliste la possibilité de se passer de syntagmes introducteurs de citation. Il n’y a pas de verbe locutoire lorsqu’on utilise cette forme et on présente seulement l’identité du locuteur, ses noms et qualités, avant qu’on le cite comme on trouve dans l’exemple ci-dessous. C’est une simulation d’une interaction.

« Au bout d'une demi-heure pourtant un petit patron prend le micro : "Moi, je sors d'une réunion de mon comité d'entreprise. Mes syndicats savent qu'ils auront les 35 heures en l'an 2000. Alors ils me réclament des augmentations de salaire." DSK : « L’une des clés du gagnant-gagnant, c’est la modération salariale ». Le petit patron : "Vous ne pourriez pas inciter les syndicats à ne pas revendiquer des augmentations de salaire?" Le ministre : "Quand j'entends le CNPF vociférer sur la réduction du temps de travail, je me vois mal leur dicter leur politique salariale! Notre principal objectif, c'est la négociation. Mais c'est à vous et à vos syndicats de les mener." Un autre chef d'entreprise : "Puisque de toute façon les 35 heures sont maintenant incontournables, que cela nous plaise ou pas, je trouve que vous n'avez pas été assez clair sur les contreparties, la souplesse et l'annualisation." DSK : "J'ai

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pourtant le sentiment que certains patrons et syndicats l'ont compris." Le préfet regarde sa montre. Le ministre doit prendre la route pour Paris. Il sourit: “Je n’ai pas vu de montée au créneau féroce. La discussion m’apparait plutôt positive.” / (OBS 4-10.12.1997, p. 25) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 225

Une autre caractéristique d’un dialogue que Tuomarla (1999) nomme est la combinaison de langage oral et de discours rapporté qui apparaît dans la presse écrite. Tuomarla donne l’exemple suivant où on montre que la citation est introduite par « que ». « Il va plus loin encore, il prophétise que « le siècle qui s’annonce sera un siècle de droite », plus conservateur que progressiste. (OBS 6-12.11.1997, p. 31) Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 228

Dans la presse écrite, on cite les différentes personnes. Tuomarla (1999) affirme qu’il faut noter qu’on ne cite pas seulement les jeunes. Il y a donc également des hommes politiques ou des hommes de métier qu’on cite de façon à mettre en valeur le caractère oral de leurs propos. Ainsi, le journaliste montre qu’il a un lien spécial avec ses interlocuteurs, c’est-à-dire les personnes qu’il cite dans son texte.

Fairclough (1992 : 110) a fait une analyse dans laquelle il montre que dans la presse écrite on utilise couramment les voix des personnes dans une forme de langue de tous les jours. C’est d’abord une question de registre lorsqu’on emploie l’oralité transcrite. On peut dire que cela fait surtout penser à un dialogue entre des personnes qui sont égaux et il faut également penser à un discours informel. Ainsi Fairclough (1992 : 112) montre l’exemple suivant :

« That « we » (journalists, readers) can refer to Diana as ‘Di’ as if we were on similar intimate terms with her. » Fairclough, Discourse and Social Change, 1992 : 112

Ce qui dit beaucoup sur l’impression que le journaliste veut donner à ses lecteurs sur le lien entre ses interlocuteurs et lui. D’après Peytard (1992 : 86), le langage oral dans le texte écrit s’attache à l’élaboration de la persona. C’est l’image que le journaliste donne de la personne qu’il cite.

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3.3 L’image de la réalité à travers le langage

On peut dire que le plus souvent les paroles d’autrui sont bien écrites ou arrangées selon la norme de la langue écrite. Pourtant, on peut les trouver dans un état « sauvage » ; on retrouve dans la presse écrite des variations de la langue française. Celotti (2007) affirme que les variations grammaticales qu’on utilise dans la presse écrite sont surtout les variations qui sont les plus fréquentes dans la langue parlée en une situation non surveillée. Tuomarla (2000) prétend que, malgré la normalisation scripturale, on trouve des aspects différents de l’oralité transcrite. Dans ce paragraphe j’approcherai l’image de la réalité à travers le langage sous six angles différents.

D’abord, on peut trouver la négation dans la presse écrite. Un exemple que Celotti (2007) donne de la morphosyntaxe est qu’on omet ne dans une négation. Dans l’exemple ci-dessous on remarque l’absence de ne.

« Il s’emporte quand Tina, sa jolie femme, d’origine portugaise, clame que « les bougnoules » elle peut pas « les saquer » : T’es à bout, Tina, mais pas raciste. C’est pas vrai. » (OBS 2-8.10.1997, p.41-42) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 223

Ensuite, on peut également trouver l’emploi d’un on doxique dans la presse écrite. D’apres Celotti (2007) on utilise on pour nous ou le nous on pour nous dans la presse écrite. On peut recouvrir aussi bien je/tu que il. Un exemple d’un tel cas se trouve ci-dessous.

« En rentrant il prend un étranger en stop. Au bout de 3 kilomètres, il se dit qu’après tout, c’est peut-être un piège de la police. « On devient parano », regrette-t-il. / (OBS 18-24.4.1996, p. 87) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 227

Puis, dans la presse écrite, on peut aussi trouver des cas où on omet il ou on le transforme en y, prétend Celotti (2007). Tuomarla (1999) observe qu’on contracte des éléments vocaux qui donnent une image phonétique de la production orale. Par exemple dans « y’a » on omet « il » et on contracte « y a », ce qu’on peut faire aussi avec « t’as ».

« Faut pas rater Rennes-Auxerre, va y avoir des buts, ça va faire 7-6… » (en caractère gras, paroles des supporteurs, pages du sport, O-Fr 10-11.09.05 » Celotti, Variation et innovation dans le langage de la presse écrite, 2007 : 46

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Ci-après on peut trouver un autre exemple de la morphosyntaxe, à savoir la forme interrogative sans inversion et sans qu’on utilise est-ce que.

« « Oh non ! tu es revenu ? » (OBS 30.10-5.11.1997, p.44) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 227

Cinquièmement, on utilise également des constructions disloquées dans la presse écrite, affirme Tuomarla (1999). D’après Härmä (1997), la dislocation ou le détachement est un syntagme qu’on peut trouver à gauche ou à droite d’une proposition dont il semble avoir été détaché. Et on représente la dislocation dans cette proposition par un pronom coréférentiel. En général, on dit que le détachement relève seulement de la langue parlée. Cependant, il est erroné de penser que la dislocation est un phénomène de la langue parlée. Un exemple d’une telle construction disloquée est le suivant :

« / « Kyoto, ça va être une sacrée foire », reconnaît un des experts français. (OBS 20-26.11. 1997, p. 6) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 222

Pour mettre en relief un groupe de mots dans une phrase, on utilise la dislocation comme dans par exemple la phrase ci-dessus. D’après Tuomarla (1999), il y a un ton de familiarité qui se lie avec la langue parlée. Une chose qu’on retrouve également couramment ce sont des citations d’interrogations orales qu’on construit avec une dislocation et un ordre de mots direct.

« « Et L’Intérieur, ça te tente ? » (OBS 4-10.12.1997, p. 10) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 228

Ensuite, on trouve des particules énonciatives, observe Tuomarla (1999). Ces particules de discours donnent un ton oral à un discours direct. Elles aident à donner une image dialogique du discours original.

« Ce qui n’empêche pas les gens de dire : « Mathilde Seigner ?Ah oui, la sœur d’Emmanuelle. » […] C’est l’heure de Mathilde. « Eh oui. Il faudra s’y faire, dit-elle en riant. J’arrive. » / (fin de l’article) (Cosmopolitan mai 1996, p.29) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 221

« Dominique sent qu’une discussion générationnelle se prépare. Elle s’installe. « Ben voilà : on va se marier. » Annonce abrupte d’une fille à sa mère. (OBS 30.10.-5.11.1997, P.10) »

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Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 221

Afin de signaler un début d’une citation à l’oral, on utilise souvent des particules énonciatives ou des mots de discours.

Finalement, on a encore une autre façon dont l’oralité transcrite se manifeste selon Tuomarla (1999), c’est le lexique. D’après elle, ce sont surtout des termes très oraux dans la transcription de l’oral dans un texte écrit qui appartiennent à l’emploi du lexique familier ou même argotique (par exemple des altérations lexicales comme réacs ou ados). D’après Boyer (1997), on peut trouver des exemples qui relèvent du « parler jeune » dans la presse écrite. On trouve par exemple des mots tabous, comme dans l’exemple donné ci-dessous.

« La cité est un village, dit un résident. On se parle, on se connaît. Quand un grand frère se fait baiser, ça se sait." (OBS 4-10.12, p. 5) »

En utilisant les guillemets, le journaliste crée un effet de distanciation dans son texte écrit, ce qui lui permet d’utiliser ces termes dans les citations. Selon Tuomarla (1999), c’est un phénomène intéressant que la presse écrite montre de l’intérêt pour le « parler jeune ». Boyer (1997 : 12) conclut que le journaliste veut parler d’une façon branchée, c’est d’après lui la fonction du « parler jeune » dans la presse écrite. Tuomarla (1999) donne un exemple d’une citation de paroles de jeunes dans la presse écrite :

« C’est la honte : on se surprend à parler comme des réacs alors qu’on était bourrés d’idéaux ! » […] « Quand t’as même pas ces bases-là, comment tu peux avoir confiance en toi et lever des capitaux ? » (OBS n° 1599, p. 11) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 226

D’après Tuomarla (1999), en général, c’est surtout le choix lexical qui donne un ton « jeune » à des citations.

D’après Celotti (2007) il semble que les fautes que tout le monde fait dans la langue française parlée sont aujourd’hui également introduites en français écrit et on les fait sans « honte ». Celotti (2007) affirme qu’on respecte les règles de la variation diaphasique et de cette façon on peut faire entendre les fautes que tout le monde fait.

Pour conclure, Tuomarla (1999) prétend qu’il faut utiliser les connaissances qu’on a du fonctionnement de l’oral dans l’analyse de textes écrits. Il faut que ces connaissances

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jouent un rôle dans la considération des formes qui sont des innovations d’un point de vue grammatical ou lexical. D’après Gaulmyn (1989 : 23), de ce fait, il est artificiel de séparer et d’opposer l’usage de la langue parlée et l’usage de la langue écrite. Selon Tuomarla (1999), on considère les paroles dans la presse écrite comme un tout cohérent entre oral et écrit. On peut dire que c’est parfois un style qui est parfaitement écrit et parfois c’est un style où on copie la langue parlée la plus familière.

Il y a donc différentes façons dont l’oralité se manifeste dans la presse écrite. Puis, dans la presse écrite, il y a des façons différentes dont on visualise l’intonation et les pauses de la production orale en utilisant la ponctuation, ce qu’on verra dans le prochain paragraphe. 3.4 Les signes de ponctuation

D’après Celotti (2007) les paroles d’autrui dans la presse écrite ne sont pas précisément les mêmes que les énonciations orales parce que la dynamique interactionnelle n’est plus là et la construction de la phrase est différente. Tuomarla (2000) prétend que dans l’oralité transcrite on ne trouve pas d’intérêt pour l’analyse de la gestion des tours de parole. Normalement dans la langue parlée on négocie des tours de parole, il y a des silences ou des pauses. Cependant, on ne trouve pas cela dans un dialogue qu’on trouve dans la presse écrite. Il y a une autre manière dont on aperçoit une image de la réalité dans la presse écrite, à savoir : la ponctuation. Tuomarla (1999) observe que dans un texte écrit, il n’est pas vraiment possible de rendre des phénomènes vocaux tels que l’intonation ou les pauses. Voilà pourquoi on utilise les points d’interrogation, d’exclamation ou de suspension, qui peuvent suggérer un phénomène vocal. Si on veut rendre le rythme ou la prosodie de l’énoncé cité de la même façon dont on le prononcerait, la ponctuation joue un rôle important dans le texte écrit.

« / « Fidel, c’est le père de la révolution et des Cubains, disent les hommes d’ici. Camilo Cienfuegos [héros national], c’est notre frère. Et le Che… C’est l’idole ! » OBS 2-8.10.1997, p. 12) » Tuomarla, Le discours direct dans la presse écrite : Un lieu de l’oralisation de l’écrit, 1999 : 223

En ce qui concerne les signes de ponctuation Celotti (2007) fait remarquer que la ponctuation, qui représente la voix d’une façon visuelle, est entièrement représentée dans la presse écrite. On la retrouve à côté des guillemets et il y a parfois deux points qui annoncent le discours rapporté. On trouve les points d’exclamation, les points d’interrogation et les points de suspension en abondance dans la presse écrite. Ce sont trois signes différents qui

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représentent une intonation dans un texte écrit. Dans la presse écrite, le point d’exclamation est omniprésent, d’après Celotti (2007). Il a une tendance à exagérer quelque chose. En utilisant le point d’exclamation dans la presse écrite on peut exprimer par exemple la surprise ou un sentiment affectueux. On peut le trouver par exemple dans un titre :

« Ne votez pas contre la France !(NO 26.05) » Celotti, Variation et innovation dans le langage de la presse écrite, 2007 : 48

Le journaliste peut ainsi attirer l’attention du lecteur lorsqu’il utilise le point d’exclamation. Afin de créer l’interaction dans la presse écrite, on peut utiliser le point d’interrogation. Et tout comme le point d’exclamation, le point d’interrogation attire également l’attention du lecteur. Le point d’interrogation demande une réponse réelle ou fictive au lecteur, non seulement dans une interview mais on le remarque partout dans la presse écrite afin que le lecteur puisse aussi participer à la quête d’une réponse. On peut le trouver par exemple en couverture :

« Qui est le Ballon d’Or du Web ? (NI 01.05) » Celotti, Variation et innovation dans le langage de la presse écrite, 2007 : 48

Finalement, Celotti (2007) nomme aussi les points de suspension en tant que représentant visuel de la voix dans la presse écrite. Afin d’exciter la curiosité chez le lecteur on utilise les points de suspension dans un texte écrit. On les trouve parfois dans un texte écrit, par exemple dans le corps du texte :

« Une mère attentive, une femme amoureuse et une politique qui vise toujours plus haut… Ségolène Royal réussit à tout concilier (pm 22.09.05) » Celotti, Variation et innovation dans le langage de la presse écrite, 2007 : 49

Celotti (2007) observe aussi que les points de suspension concluent des articles d’information ou de commentaire.

« Une personne toute lyonnaise… (M 09.09.05) » Celotti, Variation et innovation dans le langage de la presse écrite, 2007 : 49

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3.5 L’image

Aujourd’hui, dans la presse écrite, l’image joue également un grand rôle. On ne peut pas trouver un journal ou un magazine sans images, d’après Celotti (2007). Il y a différentes sortes d’images (cartes, graphiques, dessins), mais on trouve surtout la photographie dans la presse écrite. C’est un message visuel qu’on utilise afin d’illustrer de cette façon l’article, mais on ajoute toujours une légende. Aujourd’hui il y a également un changement de lien entre le message visuel et verbal, qui donne à la photographie le rôle principal de l’information. On peut trouver aujourd’hui une demi-page ou une page qui est quasi entièrement remplie par une photo et la seule fonction qu’on donne au texte est qu’il peut animer le lecteur une seconde ou plus. Une image peut fait vivre les personnages et elle fournit de ce fait une image de la réalité à la presse écrite, écrit Celotti (2007). Celotti (2007) affirme que la presse écrite a subi un processus d’oralisation et de visualisation (on retrouve plus d’images) afin qu’elle puisse survivre. C’est donc un autre aspect de la représentation vivante de la réalité dans l’écriture journalistique. De cette façon, le journaliste peut attirer l’attention du lecteur.

Dans ce chapitre, nous avons relevé quelques exemples de cas où on trouve la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite. Pour savoir s’il y a des différences entre les journaux français, je vais rechercher dans le prochain chapitre si et dans quelle mesure je peux trouver la parole d’autrui dans la presse écrite française ainsi que l’oralisation transcrite et les images.

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Chapitre 4: La recherche 4.1 La méthode

Normalement, il y a une différence entre la langue parlée et la langue écrite. Cependant, comme j’ai fait remarquer dans la partie théorique, aujourd’hui, on peut retrouver quand même beaucoup d’aspects de la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite. Pour répondre à ma question de recherche, qui est de savoir dans quelle mesure on retrouve la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite française, j’ai analysé deux journaux différents, à savoir Le Monde et Le Métro. De plus, je me suis concentrée sur trois thèmes différents, à savoir la politique, le sport et la culture. Pour chaque journal, j’ai compté tous les aspects de la représentation vivante de la réalité dans les trois thèmes différents. Ensuite, j’ai noté les résultats des deux journaux dans des tableaux. Finalement, j’ai mis tous les résultats dans un autre tableau afin de pouvoir voir s’il y a une différence entre les deux journaux. Pour voir si on retrouve les aspects de la représentation vivante de la réalité dans la presse écrite, j’ai divisé la recherche en quatre parties, tout comme je l’ai fait dans le troisième chapitre, à savoir la parole d’autrui, l’image de la réalité à travers le langage, les signes de ponctuation et l’image.

Pour ce qui est de la parole d’autrui je distingue les sujets suivants : - Les citations en dialogue sans que le journaliste intervienne

- Les citations en dialogue dans le texte dans lequel le journaliste intervient - Discours direct introduit par « que »

- Des citations dans des titres et intertitres

L’image de la réalité à travers le langage est divisée en six parties, à savoir : - On omet ne dans une négation.

- On utilise on pour nous ou le nous on - On omet il ou on le transforme en y - Les interrogations sans inversion - Les constructions disloquées - Les particules énonciatives

En ce qui concerne les signes de ponctuation je distingue trois sujets différents, à savoir : - Les points d’exclamation

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- Les points d’interrogation - Les points de suspension

Finalement, je divise l’image en deux parties, à savoir : - Les images

- Les messages de Twitter qui contiennent des images.

D’abord, je discuterai les procédés trouvés à l’aide de tableaux des résultats. Pour chaque aspect j’ai compté combien de fois on retrouve la représentation de la réalité vivante dans la presse écrite française. Afin de voir s’il y a une différence entre les deux journaux, je ferai un aperçu récapitulatif avec tous les nombres et les pourcentages des résultats. Ensuite, je comparerai les deux journaux. J’ai également comparé trois thèmes ; politique, sport et culture. Vous trouverez tous les exemples dans l’appendice.

Pour ce qui est de la quantité de cette recherche, j’ai veillé à rassembler des textes qui ont au total à peu près le même nombre de mots. Voilà pourquoi le nombre d’articles par journal est différent. J’en ai utilisé 29 pour le Monde, alors que j’en ai utilisé 37 pour le Métro, car les textes du Métro sont plus courts. Pour le Monde on trouve 16406 mots dans les articles et dans les articles du Métro il y en a 16596. J’ai également veillé à garder presque le même nombre pour les trois catégories différentes (politique, culture et sport) afin que je puisse aussi montrer des différences entre les rubriques.

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4.2 Les résultats des deux journaux

Afin de montrer les occurrences des divers procédés dans mon corpus, j’ai mis tous les résultats dans quelques tableaux. Vous les trouverez dans ce paragraphe. Je les ai divisés en quatre parties, à savoir la parole d’autrui, l’image de la réalité à travers le langage, les signes de ponctuation et l’image.

4.2.1 La parole d’autrui

Dans le troisième chapitre, nous avons vu que la parole d’autrui dans le texte journalistique est un des moyens d’attirer l’attention du lecteur. On peut dire que cette stratégie rend le récit plus vivant pour le lecteur. Dans ce paragraphe nous allons voir si on trouve beaucoup d’exemples de la parole d’autrui dans les journaux.

Total Les citations en dialogue sans que le

journaliste intervienne 13

Les citations en dialogue dans le texte dans lequel le journaliste intervient

35

Discours direct qui est introduit par «

que » 31

Citations dans des titres et intertitres 32

Total dans les articles 111

Les citations en dialogue sans que le journaliste intervienne

J’ai trouvé 13 occurrences dans les deux journaux de ce procédé. Il faut noter que dans la plupart des cas nous ne trouvons que deux citations qui se suivent sans la présence du journaliste. Il y a donc presque toujours deux sources citées. Les deux citations qui se suivent produisent elles-mêmes un effet de dialogue. Ainsi le journaliste peut-il donner l’impression de citer un dialogue en train de se produire. Ci-dessous on trouve un exemple de deux citations en dialogue sans que le journaliste intervienne.

Le Monde :« Les ministres vont et viennent, vous savez. A ce stade, les jeux ne dépendent plus des dirigeants politiques », assure M. Leyser. « La préparation pour les Jeux olympiques est maintenant entrée dans une phase très opérationnelle où ce genre de questions politiques a beaucoup moins d’influence sur l’organisation des JO qu’à d’autres phases », a confirmé le

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Comité international olympique (CIO) le 18 avril, au lendemain d’un vote des députés rendant très probable la destitution de la présidente.

D’abord, nous voyons la citation de M. Leyser et ensuite le Comité international olympique (CIO) a confirmé son message. Les deux citations qui se suivent ici produisent elles-mêmes un effet de dialogue. Elles se suivent directement sans que le journaliste intervienne. Il semble donc que la deuxième citation est une réaction vis-à-vis de la première. Cependant, il y a donc aussi d’exemples de citations où on trouve un seul et même locuteur, comme ci-dessous. Le Monde : M. Martinez s’en est pris à ceux qui veulent « enterrer la CGT » à la faveur de sa crise, et l’insultent en la comparant au Front national, à « un dinosaure » ou à « un soviet ». « Cela prouve que nous sommes bien présents et vivants car on ne tire pas sur les morts, a estimé le secrétaire général. La CGT est bien présente dans le paysage syndical français. C’est la première organisation syndicale de notre pays et elle entend bien lerester. »

Les citations en dialogue dans le texte dans lequel le journaliste intervient

Dans le troisième chapitre, on a vu qu’on peut trouver cette forme où le journaliste intervient plus souvent que la forme où il n’y a pas de présence du journaliste. Je peux le confirmer, car il y a 35 exemples au total, à comparer aux 13 exemples au total du premier aspect. Vous trouverez ci-dessous un exemple de citations en dialogue dans un texte dans lequel le journaliste intervient.

Le Monde : « J’ai décidé de ne pas renouveler ma cotisation et donc de démissionner », a annoncé, lundi 18 avril, le député de Paris dans une lettre adressée à David Cormand, le secrétaire national par intérim du parti écologiste, et publiée sur Facebook. En désaccord avec « les choix stratégiques » du mouvement, l’ancien bras droit de Dominique Voynet rejoint ainsi une longue liste de parlementaires qui ont quitté le parti ces derniers mois.« Même si je peux partager une partie des analyses (sur la situation politique, le rapport des écologistes au pouvoir…), mon intuition personnelle ne me conduit pas aux mêmes conclusions sur ce qui est le plus efficace pour faireprogresser concrètement l’écologie », ajoute celui qui est aussi vice-président de l’Assemblée nationale.

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Une autre caractéristique d’un dialogue qu’on a vu dans le troisième chapitre est la combinaison de langage oral et de discours rapporté qui apparaît dans la presse écrite, à savoir la citation qui est introduite par « que ». On remarque qu’on trouve couramment le discours direct qui est introduit par « que » dans la presse écrite. On le retrouve le plus souvent dans la rubrique politique. Dans les exemples ci-dessous on voit les citations qui sont introduites par « que ».

Le Monde : Le maire de Bourges (Cher), Pascal Blanc, a salué la présence de festivaliers « paisibles », rappelant que « le contexte n’était pas facile au niveau sécurité ».

Le Métro : Dans une interview accordée à BBC, il estime que « si personne ne fait rien contre YouTube, on est foutus. C’est fini....C’est dur de faire payer les gens pour quelque chose alors qu’ils peuvent l’avoir gratuitement ».

Citations dans des titres et intertitres

Comme on a vu dans le troisième chapitre, on peut déjà voir des citations dans le premier paragraphe. Cela m’a frappée qu’on les retrouve aussi déjà dans les titres et intertitres. Voilà pourquoi j’ai choisi de compter ces cas aussi car je trouve intéressant de voir si le journaliste veut déjà attirer l’attention du lecteur dans le titre ou peut-être plus tard dans l’intertitre afin que le lecteur veuille lire plus du texte. Je peux confirmer qu’on trouve des citations au début de l’article. Il y a un grand nombre d’occurrences dans la presse écrite où on peut trouver une citation dans un titre ou dans un intertitre. Ci-dessous je donne un exemple d’une citation dans un titre et dans un intertitre.

Le Monde : « Le “ni gauche ni droite” ne nous mènera nulle part » (titre) Le Métro : « Nous ne sommes pas payés du tout » (intertitre)

Comme on voit dans l’exemple ci-dessous du Monde, on écrit donc aussi parfois une partie d’une citation dans un titre ou un intertitre.

Le Monde : Transferts de l’OM : Deschamps « ne comprend pas » ce qui lui est reproché (titre)

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Comme on a vu dans le troisième chapitre, malgré la normalisation scripturale, on trouve des aspects différents de l’oralité transcrite. Il y a donc différentes façons dont l’oralité se

manifeste dans la presse écrite. Dans cette partie je montrerai les résultats de l’image de la réalité à travers le langage dans les journaux sous six angles différents.

Total

On omet ne dans une négation. 4

On utilise on pour nous ou le nous on 121 On omet il ou on le transforme en y 0 Les interrogations sans inversion 34

Les constructions disloquées 12

Les particules énonciatives 2

Total 173

On omet « ne » dans une négation

Dans les articles des deux journaux, on ne voit pas souvent une négation dans laquelle on omet ne. On la retrouve seulement dans la rubrique de culture.

Le Monde : «Raymond Depardon a joliment comparé son film à un train : « C'est pas un TGV, c'est pas un TER, c'est un Intercité. »

On utilise « on » pour « nous » ou le « nous on »

Comme je l’avais montré dans le troisième chapitre, on peut trouver l’emploi d’un on doxique dans la presse écrite. Pour ce qui est de l’image de la réalité dans les journaux, on compte la plupart des exemples dans cette partie. On voit deux exemples ci-dessous.

Le Monde : Et d’ajouter : « On est prêt, les Jeux pourraient commencer lundi prochain. » Le Métro PSG : « On est une équipe de merde », ironise Salvatore Sirigu

Il est à noter que l’emploi de « on »pour « nous » est donc omniprésent. On omet « il » ou on le transforme en « y »

Ensuite, nous avons vu dans le troisième chapitre qu’il se peut qu’on trouve des cas où on omet il ou on le transforme en y. Cependant, il n’y a aucun exemple d’un tel cas dans les journaux donc nous ne pouvons pas le confirmer.

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Dans le troisième chapitre on a vu qu’on peut trouver aussi la forme interrogative sans inversion et sans qu’on utilise est-ce que. On trouve couramment une interrogation sans inversion dans les textes journalistiques.

Le Métro : Pour remplacer l’émission lancée par Jean-Luc Delarue en 2006, puis animée par Sophie Davant depuis 2010, la direction de France 2 aurait décidé de faire appel à Frédéric Lopez, dont la décevant Folie Passagère est elle annulée. Vous suivez ?

Les constructions disloquées

Comme on a vu dans le troisième chapitre, on utilise la construction disloquée pour mettre en relief un groupe de mots dans une phrase. On a également vu qu’il est erroné de penser que la dislocation est un phénomène de la langue parlée. On peut confirmer cela parce qu’on la retrouve également dans les articles du Monde et du Métro, comme on peut voir dans les exemples ci-dessous.

Le Monde : La belle, c’est la France.

Le Métro : Le truc, c’est que beaucoup de sièges restent vides.

Dans le deuxième chapitre on a vu qu’on trouve ce détachement plus fréquemment à l’oral. Cependant, on le trouve donc aussi à l’écrit.

Les particules énonciatives

Comme nous avons vu dans le troisième chapitre les particules énonciatives dans la presse écrite aident à donner une image dialogique du discours original. Elles donnent un ton oral à un discours direct. On doit faire remarquer qu’on ne trouve pas un grand nombre de ces cas dans les journaux. Pour les cas où on trouve les particules énonciatives, je peux confirmer qu’elles donnent un ton oral à un discours direct et elles aident à donner une image dialogique du discours original, comme on voit ci-dessous.

Le Métro : «Ça se termine toujours par une soirée crêpes et un film qu'on regarde tous ensemble." Puis vient cette touche d'ironie qui fait ricaner sur les réseaux sociaux : "Barack Obama m'appellerait, je ne décrocherais pas ». Tiens donc.

4.2.3 Les signes de ponctuation

Si on veut rendre le rythme ou la prosodie de l’énoncé cité de la même façon dont on le prononcerait, la ponctuation joue un rôle important dans le texte écrit. On l’utilise pour qu’il

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