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Contribution à l'étude de la céramique d'habitat de l'âge du fer en Hesbaye. Analyse typologique du matériel du "Tierceau" à Orp-le-Grand

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

156

A. CAHEN-DELHAYE

CONTRIBUTION

À

L'ÉTUDE

DE LA CÉRAMIQJJE D'HABITAT

DE L'ÀGE DU FER EN HESBAYE

ANALYSE TYPOLOGIQ!JE DU MATÉRIEL

DU «TIERCEAU»

À

ORP-LE-GRAND

Extrait de Helinium, XIII, 1973, p. 235-260

BRUXELLES

1q74

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EN !MONUMENTENZORG

CONTRIBUTION À L'ÉTUDE DE LA CÉRAMIQUE D'HABITAT DE L'ÀGE DU FER EN HESBA YE

(3)

Dir. Dr. H. Roosens

Etudes et rapports édités par le Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

© Service national des Fouilles

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

156

A. CAHEN-DELHAYE

CONTRIBUTION

À

L'ÉTUDE

DE LA CÉRAMIQ!JE D'HABIT AT

DE L'ÀGE DU FER EN HESBAYE

ANALYSE TYPOLOGIQJJE DU MATÉRIEL

DU «TIERCEAU» À ORP-LE-GRAND

Extrait de Helinium, XIII, 1973, p. 235-260

BRUXELLES

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CONTRIBUTION A L'f.TUDE DE LA Cf.RAMIQJJE D'HABITAT DE L'AGE DU FER EN HESBAYE

ANALYSE TYPOLOGIQUE DU MATÉRIEL DU «TIERCEAU» À ÜRP-LE-GRAND

Dans nos régions, la céramique d'habitat des époques de Hallstatt et de La Tène est encore mal connue, sa chronologie, peu nuancée. On pourrait sans doute attribuer cette lacune non pas à la pauvreté du matériel, mais plutöt à son extrême abondance qui rebute les archéologues; ceux-ci, confrontés à une masse énorme de tessons, se contentent généralement d'y opérer une sélection pour en dresser un simple catalogue.

Lars de fouilles de sauvetage effectuées en 1970 près du hameau de Maret, au Tierceau, sur Ie territoire de la commune d'Orp-le-Grand, en bordure de la Petite Gette, nous avons récolté un abondant matériel

céramique, simultanément concentré dans des fosses et des dépotoirs et dispersé sur tout Ie site (Cahen-Delhaye, 1973). Ces fragments de vases sant venus s'ajouter à la collection formée par feu P. Doguet qui, de 1965 à

1971, a effectué sur Ie même site de nombreux sondages (Cahen-Delhaye,

1974).

Ces fouilles ont fourni près de cinq mille tessons provenant de vases de formes très diverses, souvent agrémentés d'un décor fort varié dans ses types et qui appartenaient à différentes phases de l'äge du fer, couvrant plus d'un demi millénaire.

L 'abondance de la céramique retrouvée en contexte fermé et la possi-bilité d'établir une chronologie justifiaient quelques recherches.

Dans une première partie, nous examinons l'éventail des décors et des formes et nous établissons des rapprochements avec d'autres gisements datés.

Nous réunissons ensuite les pièces de chaque dépotoir ou fosse afin d'établir, sur la base des données de !'analyse typologique, l'äge de chacun de ces contextes fermés. Enfin, nous confrontons ces résultats avec les dates obtenues par Ie dosage du radiocarbone de charbons de bois recueillis dans deux de ces dépotoirs.

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A. Etude typologique1

l. LA Cf:RAMIQJJE FINE

Dans cette catégorie, nous réunissons les vases façonnés avec soin dans une pàte fine, pourvus de parois relativement minces et souvent de couleur grise. Cette vaisselle de qualité montre d'étroites connexions avec les of-frandes découvertes dans les sépultures de Champagne.

DECORS

I. A. Dessins linéaires rectilignes incisés à l'ébauchoir

Ils apparaissent essentiellement sur des vases au profil anguleux. Type l.A.1. Motif5 géornétriques (fig. 1,1-6)

Huit fragments trouvés au Tierceau sont ornés soit de triangles, de croix, de rectangles ou de motifs plus complexes composés d'un, deux, trois ou quatre traits parallèles gravés. Le motif répété régulièrement sur Ie pour-tour du vase et encadré de traits horizontaux décore Ie col ou l'épaule de gobelets tritronconiques (cf. type I.3.a.).

Ces thèmes sont certainement empruntés à la céramique de la civilisa

-tion marnienne attestée en Champagne durant la phase I de La Tène. Le motif du fragment de col n° 1 (fig. 1) composé essentiellement de deux V renversés et superposés, bordé d'un sillon horizontal au moins, trouve son pendant sur l'épaule de grandes urnes découvertes dans des sépultures de Champagne (Bretz-Mahler, 1971, pil. 104,3; 105,3; 127,28; Hubert, 1906, fig. 40,4).

Le dessin des doubles V couchés, emboîtés l'un dans l'autre, appliqué sur la longue épaule du fragment n° 2 (fig. 1) s'apparente au motif qui

figure sur Ie haut col d'une urne carénée de la sépulture n° 77 de Saint

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ean-sur-Tourbe en Champagne (Musée des Antiquités Nationales, Saint--Germain-en-Laye, inv. n° 2 7 7 48): sur ce vase, les V couchés, groupés par trois, sont encadrés de traits verticaux. Sur un autre récipient marnien, les

V très ouverts sont juxtaposés sans interruption (Bretz-Mahler, 1971, pl. 127 ,30).

Le tesson n° 3 (fig. 1) est rehaussé, sur l'épaule, d'un registre de croix de Saint-Andréjointives, marquées par un trait simple, plus larges que hautes et soulignées de sept traits horizontaux répartis de part et d'autre de la

1 La description des tessons et les caractensuques techniques des fragments classés dans les

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Fig. 1 -Vases de cframique fine décorés (coli. Doguet sauf n"' 4 et g: S.N .F.). Réduction

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carène. Des motifs cruciformes analogues sont communs dans la céramique marnienne (cf. Bretz-Mahler, 1971, pl. 127,37; Hubert, 1902, fig. 32,21; Ertlé, 1970, couverture). En Belgique, Ie site du Mont Kemmel qui s'élève entre la Lys et l'Yser, a livré deux vases de type marnien ornés de telles croix incisées, chacune étant bordée de traits verticaux (Van Doorselaer, 1970, figg. 4,2; 7,7).

Le fragment n° 4 (fig. 1) composé vraisemblablement d'un registre de rectangles réciproquement décalés reproduit Ie décor qui rehausse la panse d'une grande urne carénée de Ciry-Salsogne, par exemple (Hubert, 1902, fig. 32,21).

Enfin, sur Ie col n° 5 (fig. 1) figurent trois sillons coudés <lont l'extrémité est accolée à trois trai ts horizontaux contournant Ie gobelet près du rebord; dans Ie bas du fragment subsistent deux lignes horizontales qui, soit encadraient Ie motif, au même titre que les trois sillons supérieurs, soit participaient à un dessin plus complexe. Dans la première hypothèse, nous aurions un motif dit en escalier (fig. 1,5a) tel qu'il apparaît couram-ment dans la céramique funéraire marnienne (Bretz-Mahler, 1971, pil. 128,59-60; 129,61-62). Ce thème s'avère aussi répandu dans nos régions puisqu'il apparaît sur des gobelets analogues dans les habitats du Mont Kessel, à Kessel-Lo, sur Ie cours supérieur de la Dyle (Boschmans, 1956, p. 19, K1-16), d'Elsloo, dans Ie Limbourg hollandais (Kersten, 1948, fig. 18) et dans deux nécropoles de Campine, à Lommel (De Laet, Mariën, 1950, fig. 30) et R~jkevorsel (Mariën, 1971, fig. 50,3). Parmi les motifs plus complexes dans lesquels Ie dessin fragmentaire de notre col pourrait s'inscrire, il con-vient de mentionner celui que porte Ie gobelet trouvé à Gentbrugge (de Loë, 1931, fig. 79) (fig. 1,56).

Dans nos régions, la majorité des gobelets agrémentés de motifs géométriques incisés proviennent du bassin de l'Escaut et du cours inférieur de la Meuse. Chronologiquement, nous estimons, avec M. Mariën (1971, p. 215), qu'ils appartiennent à la phase I de La Tène, tout comme leurs prototypes marniens, soit une période comprise entre 470 et 250 avant notre ère.

Il convient d'envisager séparément Ie décor géométrique qui ome Ie haut de la panse d'un grand dolium sphérique (fig. 1, n° 6). Le motif, plus élaboré que les précédents, se compose de réseaux de lignes entrecroisées marquées par trois ou quatre traits parallèles, alternant avec d'étroites zones lisses. Cette ornementation semble dériver directement du dessin qui figure sur l'épaule d'une urne pansue à col cylindrique découverte dans la nécropole La Tène I de Chassemy, dans I'Aisne (Birchall, 1965, fig. 34,298). Ce motif s'amplifie à la phase terminale de La Tène comme en témoigne plusieurs vases pansus de cette époque, du pays de Trèves (Mahr, 1967, pl. 28,23) et de l'Essex (Birchall, 1965, fig. 23,195-196) <lont la panse est presque entièrement couverte de ces croisillons. Néanmoins, par sa forme (1.4.b ., fig. 3, 23), ce grand récipient ressemble à des types de la fin del 'àge du fer datés entre 100 avant

J

.-C. et Ie début de notre ère.

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Tyj,e I.A.2. Trait\ f1aral/è/e.1 (figg. 1,7-8; 5, C44)

De nombreux fragments sant décorés de Jignes parallèles généralement groupées par séries de trois qui soulignent souvent les angles des vases au profil caréné imités ou inspirés de la céramique marnienne (types l.1.a., 2.a., 3.a.).

Ces groupes de trois lignes sont courants dans la céramique funéraire de Champagne à la phase I de La Tène (cf. Hubert, 1902, 1906; Bretz-Mahler, 1961 et 1971, pil. 102-119).

Dans nos contrées, des groupes d'incisions horizontales appliquées à des formes angulaires sont attestés dans la céramique du début de La Tène: ils apparaissent dans l'établissement du Mont Kemmel (Van Doorselaer, 1970, fig. 3,13,14,21) et dans les nécropoles de la dépression de la Haine, sur des récipients datés des phases I b et I c (350-250 avant notre ère) (Mariën, 1961 a, figg. 5; 6; 33; 40; 42). De même, dans Ie site cötier de La Panne, ils décorent Ie sommet et la base de la panse d'une urne carénée (Rahir, 1930, fig. 11, K) 2• Ces mêmes traits parallèles accentuent aussi l'angle carénal de coupes dans !'habitat La Tène de Heffen situé dans Ie bassin du Rupel (Van Doorselaer, 1964, fig. 9,3,16).

On notera toutefois que les incisions ont tendance à s'espacer ou s'isoler

à la fin du second age du fer, comme en témoignent les écuelles de !'habitat en grotte d'Eprave, en Famenne (Mariën, 1970, fig. 37; 38), d'un «fond de cabane» de Spiennes, dans Ie bassin de la Haine (Mariën, 1961 a, fig. 52,1-3), et des sépultures de Péronnes-lez-Binche, dans la même contrée (ibid., fig. 58).

Type I.A. 3. Larges si/lom obliques (fig. 1,9)

Ce décor n'est attesté que par un seul tesson ayant appartenu vra1sem-blablement à une terrine très carénée (type l.2.a.).

Le thème des larges incisions obliques se répondant semble fort répandu dans la céramique du bassin du Rhin moyen qui appartient à la première phase de la culture de l'Hunsrück-Eifel, contemporaine de la période Hallstatt D, soit entre 525 et 470/ 450 avant notre ère (Joachim,

1968, pil. 23, C3 sqq.).

Dans nos contrées, ce décor figure souvent sur des terrines à large panse surbaissée ou des urnes ventrues de !'époque de La Tène. A Eprave, les sillons se répartissent sur la partie la plus large de la panse, par couples parallèles ou opposés (Mariën, 1970, figg. 15; 16); les incisions sont également convergentes à Péronnes-lez-Binche (Mariën, 1961 a, fig. 58,

~ Le professeur S. J. De Laet nous a aimablement signalé que Ie gisement protohistorique de La Panne, traditionnellement daté des phases II et III de La Tène n'a, en fait, livré aucun vestige que l'on peut assigner avec certitude à la phase III. Il démontre que ce site n'a pas été occupé au delà de la phase II de La Tène.

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1488). Au nord de la plaine campinoise par contre, à Wijnegem, les sillons obliques mais parallèles agrémentent le sommet de la panse de si tules (Fremault, 1969, figg. 34, C3; 37, 36).

T_y/1e IB. Réleaux de stries tracées au peigne (figg. 1,10; 2,11)

Les incisions au peigne, bien représentées dans notre établissement d'Orp-le-Grand, s'appliquent souvent à la panse de vases façonnés avec moins de soin que la céramique ornée de traits incisés.

Les faisceaux de traits parallèles, curvilignes ou rectilignes, entaillés à l'aide d'un peigne, étaient considérés, il y a peu, comme un élément in-dicateur de la phase finale de La Tène dans nos régions (De Laet, Mariën, 1950, p. 339; Mariën, 1961 b, p. 36; Van Doorselaer, 1964, p. 83 par exem-ple)3. Cette opinion est actuellement revisée (Mariën, 1970, p. 117) en raison, notamment, de la présence de tels ornements dans les nécropoles de Champagne du début de La Tène (cf. Bretz-Mahler, 1961, pll. X, XVII;

1971, pll.104-117) et dans la civilisation contemporaine de l'Hunsrück-Eifel (Joachim, 1968, pp. 104, 114, 132), deux cultures <lont l'influence a pro-fondément marqué la céramique de nos contrées.

En Ardenne, deux urnes peignées trouvées dans un groupe de tombelles de Bovigny, en bord ure du plateau des Tailles, remonteraient à la période de La Tène I (Mariën, 1961 b, fig. 30).

Les réseaux divergents d'incisions (fig. 1,10), comme les légères stries verticales et parallèles qui couvrent toute la surface (fig. 2,11), sont représentés tout au long du second age du fer: les vases de Bovigny en témoignent pour la phase initiale; par ailleurs, le matériel d'Eprave, daté aux alentours de 100 avant

J

.-C. aves les réseaux d'incisions espacés (Mariën, 1970, figg. 17,18; 23,5; 24,32,40) et des fragments de l'établissement de Marilles, en Hesbaye, datés de La Tène III b, soit après la Conquète romaine, décorés de légères stries parallèles (Mercenier, 1963, p. 58, 9d) attestent la vogue des deux types de distribution de stries vers la fin de l'époque protohistorique.

Il y a lieu de souligner que la poterie domestique de l'époque de La Tène comporte généralement, dans nos régions, un pourcentage im-portant de vases peignés.

T_y/1e J.C. Encoches triangulaires (fig. 2,12)

Un seul gobelet pansu (type l.3.b) est orné de deux zones au moins de plusieurs rangs horizontaux d'encoches verticales et obliques obtenues à l'aide d'un bätonnet.

Ce décor est assez répandu dans la céramique utilitaire de l'äge du fer.

3 Cette conviction s'appuyait sur la théorie de A. R1ETH, Spätkeltische Töpfergeräte z:ur Kammstrichher-stel/ung dans Mannus, 29, 1937, pp. 52-68.

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Fig. 2 -Vases de céramique fine décorés et formes (coli. Doguet sauf n'" 12 et 1.5: S.N.F.).

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Les entailles obliques disposées sur un rang rehaussent déjà la jonction de l'épaule et de la panse d'urnes ou gobelets dans des établissements des Champs d'Urnes de Hesbaye tels Boirs (Desittere, 1968, fig. 99,2) et Lens-Saint-Servais (ibid., fig. 102, 2, 11). Les encoches apparaissent à l'époque de La Tène, soit en plusieurs rangs, soit sans ordre pour recouvrir une zone importante d'un récipient. Des alignement obliques ou verticaux d'en-tailles se présentent à Wijnegem (Fremault, 1969, fig. 31,36), dans Ie site d'habitat de Rosmeer, en Campine (Roosens, Lux, 1969, pl. XIII, 37), au Mont Kessel (Boschmans, 1956, p. 19, K1-5) et dans Ie pays de Waes, à Waasmunster-Sombeke (De Laet sqq., 1955, fig. 105). Enfin, elles agrémen-tent sans régularité une surface parfois importante sur des vases de Spien-nes (Mariën, 1961 a, fig. 47,19-21) et de Heffen (Van Doorselaer, 1964, fig. 19,3o5).

Plusieurs rangées horizontales d'encoches au bätonnet apparaissent aussi dès la phase I de La Tène dans l'Aisne comme en témoigne un vase pansu de la nécropole de Pernant (Lobjois, 1969, fig. 114,010.02).

Dans un site daté vers la fin de La Tène tel !'habitat de refuge d'Eprave, les lignes d'encoches se mêlent à des incisions rectilignes pour composer un motif plus élaboré (Mariën, 1970, fig. 16,27).

FORMES

l.1. Coupes

Type l.1.a. Coupes carénées (figg. 1,7,10; 2,13)

Le site du Tierceau a livré bon nombre de fragments de coupes au profil angulaire, de bonne facture.

Cette forme de vase fit son apparition au début du second à.ge du fer. Elle fut certainement empruntée à la céramique de Champagne ou elle est

très répandue dans les nécropoles (Bretz-Mahler, 1961, pil. XXIV-XXV;

1971, pl. 121,13-16; Hubert, 1906, figg. 39,2; 46,4; 51,3) et sert parfois de couvercle aux urnes; ces coupes sont également représentées dans un site d'habitat marnien tel que Chassemy (Rowlett, 1969, fig. 30,45).

Dans nos régions, et particulièrement dans Ie bassin de l'Escaut, ce type fut très largement reproduit comme Ie révèle la céramique de nombreux sites de La Tène; il est attesté dès la phase I du second äge du fer si !'on en juge par sa présence dans l'établissement fortifié du Mont Kemmel (Van Doorselaer, 1970, fig. 8,22). La vogue de cette forme perdure sans doute jusqu'à la fin de La Tène puisqu'elle apparaît encore dans !'habitat de

Spiennes (Mariën, 1961 a, figg. 51,59; 53,f1).

Ty/1e l.1.h. Coupes à /1aroi courhe ou ohlique (figg. 2,14; 5, B6, G81)

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précédentes, ces coupes, assez courantes à Orp-le-Grand, possèdent un fond plat et parfois une petite lèvre, voire un marli. Elles ont pu servir de récipient mais aussi de couvercle comme Ie suggèrent certains dépöts funéraires des Champs d'Umes.

C'est d'ailleurs avec la production de la civilisation aux Champs d'Umes que nos fragments offrent Ie maximum d'analogies. Une coupe à paroi rectiligne (fig. 5, B6) s'apparente tout particulièrement tant par la forme, la lèvre angulaire et les renflements de la paroi à un plat du champ d'ur-nes d'Allenz, en Allemagne (Kr. Mayen, Desittere, 1968, fig. 1,2). Les coupes tronconiques persistent au premier age du fer dans Ie groupe de Laufeld (Joachim, 1968, pll. 2, B4, 5, C5 sqq.), comme dans nos tombelles hallstattiennes de Court-Saint-Etienne, en Brabant (Mariën 1958, fig. 24,65) et de Saint-Vincent, en Gaume (Mariën, 1964, figg. 29; 47). Le type est encore présent à La Tène, dans la civilisation mamienne, à Chassemy (Rowlett, 1969, figg. 29,11; 31,16) et dans diverses sépultures (Bretz-Mahler, 1971, pl. 121,3-8).

Dans nos contrées, Ie second age du fer voit cette forme régresser: elle n'est guère attestée que dans deux sites de Campine, à Lommel (De Laet, Mariën, 1950, fig. 33) et à Rosmeer (Roosens, Lux, 1969, pl. X, 10-11).

Il semble clone que les coupes à paroi courbe ou oblique abondent sur-tout pendant la période des Champs d'Umes et l'époque hallstattienne. l.2. Terrines, bols et tasses

Type l.2.a. Terrines carénée.s (figg. 1,9; 2,15; 5, B8, C44)

Il y a lieu de dissocier les pièces caractérisées par une panse incisée et une carène peu marquée (figg. 2,15; 5, B8) des exemplaires très anguleux ornés d'incisions (types I.A.2. et 3, figg. 1,9; 5, C44).

Les premières trouvent leur pendant dans la céramique antérieure à La Tène. On rapprochera l'une d'elles (fig. 2,15) d'une urne découverte dans uhe tombelle datée de Hallstatt D de Court-Saint-Etienne (Mariën, 1958, fig. 29,47) tandis qu'une autre s'apparente aux terrines des tombelles 41 et 46 de la nécropole de Saint-Vincent, en Gaume, également datées de la phase D de Hallstatt (Mariën, 1964, figg. 48~ 56).

Les seconds s'inspirent à coup sûr de la céramique marnienne, tant par la forme que par Ie décor qui leur est appliqué, ce qui permet de les assigner, tout comme les coupes carénées, à la phase I de La Tène.

Des terrines analogues sont connues dans les gisements de Moxhe, en Hesbaye (Destexhe, 1949/ 50, fig. 1,1,4) et de Heffen, dans Ie bassin du Rupel (Van Doorselaer, 1964, fig. 9,13-14), à Lommel (De Laet, Mariën, 1950, fig. 32), dans la grotte d'Eprave datée à la transition des phases Il et 111 de La Tène (Mariën, 1970, fig. 18) et dans l'établissement La Tène III de Spiennes (Mariën, 1961 a, fig. 50).

Il semble clone que les terrines au profil très angulaire étaient à l'hon-neur dès Ie début de La Tène et persistèrentjusqu'à la fin de l'age du fer.

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Type /.2 .b. Terrines pansues et bols (figg. 2 ,16- 17; 5, B9)

Ces vases à fond plat et paroi bombée, bien représentés dans notre éta-blissement, sont attestés depuis la période des Champs d'Urnes jusqu'à la phase finale de La Tène.

Type /.2.c. Ta1.1es (fig. 5, G82)

Un seul petit vase est pourvu d'une anse au moins. Or, eet élément de pré-hension fournit quelque précision chronologique. Très courantes à l'époque des Champs d'Urnes, les anses persistent durant Ie premier àge du fer pour disparaître quasi totalement à l'époque de La Tène, tant dans Ie matériel des sépultures marniennes que dans la production de l'Hunsrück-Eifel et dans nos régions.

L'anse est généralement assujettie au rebord de la tasse. Il convient de mettre en parallèle notre exemplaire avec un fragment trouvé dans l'habitat de refuge de Solre-sur-Sambre daté de l'extrême fin de Hallstatt B (Brulet, Cahen, 1971, fig. 5,10) également pourvu d'une panse sensible-ment bombée et d'un petit rebord légèresensible-ment évasé sous lequel une anse-ruban est rapportée. En outre, de petites terrines de forme analogue, mais sans anse, sont attestées à l'époque des Champs d'Urnes, à Eersel-Veld-hoven par exemple (Hollande, prov. Noord Brabant, Desittere, 1968, fig.

47,9).

l.3. Gobelets

Type /. 3.a,. Gobelets tritronconiques et bitronconiques (figg. 1,8; 2 ,18)

Le site d'Orp-le-Grand a livré quelques fragments de gobelets très carénés à base étroite et haut col, souvent décorés (types I.A.1 et 2) et d'excellente facture.

Ces récipients sont bien connus dans nos régions par les exemplaires trouvés à Gentbrugge, dans Ie bassin de l'Escaut (de Loë, 1931, fig. 79) et Rijkevorsel, dans la plaine campinoise (Mariën, 1961 b, fig. 27); ils repro-duisent des prototypes abondamment représentés dans la civilisation de La Tène I en Champagne (Bretz-Mahler, 1961, pl. II; 1971, pl. 108).

L'analyse de la pàte de deux tessons de cette céramique anguleuse grise et lustrée permet d'écarter la possibilité d'une origine locale étant donné que les éléments caractéristiques de !'ensemble de la production y sont ab-sents et d'émettre l'hypothèse d'importations4•

Géographiquement, nos fragments se rattachent à un large courant qui dispersa cette forme principalement dans la zone septentrionale de notre

4 L'analyse de la céramique, que nous publions séparément, a été effectuée par M. R. Monteyne, Professeur à l'Université libre de Bruxelles.

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pays. Outre les exemplaires bien connus susmentionnés,des gobelets tri-tronconiques rehaussés de motifs géométriques furent retrouvés dans les sites fortifiés du Mont Kessel (Boschmans, 1956, p. 19, K1-6) et du Mont Kemmel (Van Doorselaer, 1970, fig. 7,7-8), dans !'habitat d'Elsloo, en Lim-bourg hollandais (Kersten, 1948, fig. 18), et dans les nécropoles de Lommel (De Laet, Mariën, 1950, fig. 30), Alphen et Riel, en Campine (Mariën, 1971, p. 215). Dans une carte de répartition de ces gobelets dans nos contrées, M. Mariën signale leur présence à

J

andrain:J andrenouille, commune voisine d'Orp (ibid., fig. 53, n° 53, p. 239); il en souligne l'absence totale dans Ie groupe qui occupe la dépression de la Haine (Mariën, 1961 a, p. 161). Comme cette forme de gobelet n'apparaît guère dans Ie bassin mosan à l'exception de Montignies-sur-Sambre (Mariën, 1971, fig. 53, n° 65, p. 239), nos exemplaires figurent parmi les plus méridionaux dans cette aire de répartition. A la suite de M. Mariën, nous ferons remonter l'apparition et la disparition des prototypes ornés à la phase I de La Tène.

Type /.3.b. Gobelets pansus (figg. 2,12,19; 5, B13, G84) ·

Des gobelets à panse bombée et col vertical ou évasé trouvent des parallèles dans la céramique du premier age du fer: les champs d'urnes d'Aarschot-Langdorp, dans Ie Hageland (Mertens, 1951, figg. 9,12; 13,25; 18,33), de Zandhoven, dans la plaine campinoise (Mariën, 1952, fig. 291) et de Laufeld (Landkr. Trier, Dehn, 1936, fig. 4,e-f) fournissent de bons exemplaires de comparaison.

l.4. Urnes

T_y/Je /.4.a. Situ/es (figg. 2,20-21; 5, Bl3)

Notre site a livré de nombreux fragments d'urnes à haut corps tronco-nique avec une épaule qui s'assujettit à la panse en formant un angle. Comme les terrines, nous les diviserons en deux catégories, selon l'angle plus ou moins prononcé du profil.

Les exemplaires qui présentent un angle atténué peuvent être con-sidérés comme une préfiguration des urnes très carénées. A l'appui de cette co~jecture, il convient d'évoquer un vase décoré au «Kalendenberg» de la nécropole de Lommel (De Laet, Mariën, 1950, fig. 3) et d'une urne de Court-Saint-Etienne (Mariën, 1958, fig. 24,13), tous deux datés du Hallstatt D. On peut également y voir une forme abatardie de situles du début de La Tène, telles qu'elles sont représentées dans un site de la fin du second age du fer comme Spiennes (Mariën, 1961 a, fig. 48,29-30).

Les urnes très carénées se répandent au début de La Tène. Très typiques de la céramique marnienne (Bretz-Mahler, 1961, pil. X-XI) et attestées dans Ie bassin du Rhin moyen et inférieur (Cahen-Delhaye, 1968/69, p. 152), ces situles connurent une grande vogue dans nos contrées.

(16)

Parallèle-ment aux coupes au profil anguleux, cette forme semble rester à la mode, dans certains sites du moins, pendant la seconde moitié de La Tène, si l'on en juge par sa présence à Spiennes par exemple. On notera par contre l'absence de ce type dans la grotte d'Eprave, en Famenne (Mariën, 1970).

Type l.4.b. Umes pansues (figg. 2,22; 3,23)

Qyelques fragments appartiennent à de grands récipients à panse

arron-die. Une seule urne de ce type, d'excellente facture et agrémentée d'un

décor géométrique incisé (type I.A.1), se dégage par ses dimensions

excep-tionnelles, puisque son diamètre maximum atteint 520 mm (fig. 3,23). S'il existe à la phase I de La Tène de grands vases à panse large, leur hauteur dépasse généralement Ie diamètre de la panse et leur pied est bien marqué (Bretz-Mahler, 1971, pil. 113,1-3; 117,3; Hubert, 1906, figg. 51,2; 58,2).

Notre grand récipient trouve des parallèles à la phase III de La Tène, à

Eprave (Mariën, 1970, figg. 23-24; 29-33) et dans Ie bassin de La Haine, à

Spiennes (Mariën, 1961 a, figg. 47,19; 52,9) notamment (cf. pour l'étude

typologique et chronologique de ces do/ia sphériques: Bonenfant, 1966, pp.

521-526).

Tyj,e l.4.d. Urne pansue ansée (fig. 5, B16)

Un seul fragment d'urne est pourvu d'une large anse-ruban. Nous avons souligné que les anses de ce type sont courantes dans la civilisation des Champs d'Urnes; leur vogue semble s'estomper au Hallstatt C pour

dispa-raître totalement au début de La Tène.

Type l.5. Petit1 récipients et godet1 (fig. 3,24-26)

Un petit vase à fond plat très étroit, se rattache typologiquement à des vases accessoires du premier age du fer (fig. 3,24): on Ie rapprochera d'un récipient trouvé dans une tombelle de Court-Saint-Etienne, daté par une épée de fer à la phase C de Hallstatt (Mariën, 1958, fig. 15,10): de format comparable au nötre, il possède une même base très étroite et légèrement évidée, une panse large à épaule arrondie et un petit col vertical au

rebord aminci, la seule différence résidant dans Ie galbe plus ramassé de la

panse de notre pièce.

L'un des godets (fig. 3,25) est une coupe à paroi incurvée, en réduction. On Ie mettra en parallèle avec un bol miniature de Spiennes (Mariën, 1961 a, fig. 50,77).

Protubérances ou mamelons l e préhension

Deux fragments de panse sont pourvus d'appendices. Ces mamelons de préhension semblent assez rares au cours de l'äge du fer dans nos contrées: on ne peut guère citer que deux exemples dans Ie sud de la

(17)

2IIJ

~

~

34

Fig. 3-Vases de céramique fine, formes, et vases de céramique épaisse décorés (coli.

(18)

protubérances apparaissent tant sur les coupes et terrines que sur les ur-nes; lorsqu'elles ne sont pas perforées, leur base est allongée et leur extrémité présente une dépression médiane (Mariën, 1964, p. 144, figg. 13; 33; 54)D'autre part, une urne peignée découverte dans une tombelle de Bovigny, sur Ie plateau ardennais, possède également plusieurs mamelons au sommet de sa panse (Mariën, 1961 b, fig. 30).

II. LA Cf.RAMIQµE f.PAISSE

De couleurs plus vives que la vaisselle fine, cette céramique est façonnée dans une pàte épaisse qui contient de gros fragments de dégraissant. Les parois sont lissées au doigt. Les vases sont parfois agrémentés d'un décor réalisé avec peu de soin.

DECORS

Leur éventail diffère nettement de cel ui qui apparaît dans la céramique fine. II .A. Dessins linéaires rectilignes incisés à l 'ébauchoir

Type 1/.A .1. Motifs géométriques (fig. 3 ,2 7-28)

Une grande terrine à paroi bombée {fig. 3,27) et une coupe à paroi ree~ tiligne et longue lèvre renversée {fig. 3,28) sont déèorées chacune sur la face intérieure et près du rebord d'un motif de triangles parallèles et emboîtés composé de trois traits et répétés sur tout Ie pourtour du vase. Ce dessin est souligné à sa partie inférieure par trois rainures horizontales. Le décor de la terrine, comme celui de la coupe, ressemble étonnem-ment à des pièces de l'oppidum de Vix en Bourgogne daté vers 520/ 500 (Joffroy, 1960, pl. 54,29 pour Ie n° 27 et pl. 53,23 pour Ie n° 28). Ce même motif est d'ailleurs attesté dans nos régions dès la fin de !'époque des Champs d'Urnes, au Hallstatt B, dans une tombe de Court-Saint-Etienne, ou il apparaît sur une urne à panse bombée (Mariën, 1958, fig. 8,69).

En plus du décor, la forme de ces pièces nous invite à les situer au premier àge du fer (types II.1.b et 2.6.).

Type /l.A .2. Traits jJarallèles ou aligné.ï (fig. 3,29)

Sur quelques pièces, de profonds sillons verticaux ornent la panse du vase. Sur d'autres, des traits horizontaux en décorent l'épaule. Ces incisions ne semblent guère caractéristiques d'une époque déterminée.

Tyj,e ll.A .4. Trait.1 déwrdonné.5 (fig. 3,30)

(19)

s'entre-croisent sans ordre. Cet ornement bien particulier est attesté exclusive-ment dans des sites d'habitat de Campine, tels Rosmeer (Roosens, Lux, 1969, pl. XIII, 21), Wommelgem (Fremault, 1969, fig. 8,181) et Wijnegem

(ibid., figg. 17,36; 32,65; 33,69,74 sqq.) et du pays de Waes, à Temse-Veile (De Laet sqq., 1955, fig. 68,3036) et Waasmunster-Sombeke (ibid., fig. 121). On signalera encore la présence de ce décor à l'ouest de la Ruhr, dès la phase D de Hallstatt (Stampfuss, 1959, pil. 3.; 7 sqq., p. 48).

Tyj,e l/.B. Rél·eaux de stries incüées au /1eigne (figg. 3,31; 5, D47)

Plusieurs fragments d'urnes sont agrémentés 'd'un décor au peigne qui

s'avère plus courant dans la céramique fine (cf. type I.B.).

Tyj,e II.D. lmpre.~5ions circulaires au hdtonnet (fig: 3,32)

Un seul tesson est orné de ces petites cupules assez rapprochées et disposées sans ordre.

Ce décor, souvent réservé aux urnes, est attesté sporadiquement dans

nos régions, tant dans la céramique funéraire que domestique. A !'époque hallstattienne, il est représenté dans Ie bassin mosan, en bordure du

plateau campinois à Rekem (De Puydt, 1909, pl. I, VI). Nous Ie retrouvons

à La Tène I sur un vase de la nécropole I du Mont Eribus, près de Mons

(Mariën, 1961 a, fig. 34,8) et à La Tène I ou II, à La Panne (Rahir, 1930, fig. 24,5).

11.E. Impressions à l'ongle et au doigt

Ce décor, bien représenté à Orp, apparaît surtout sur des urnes de

céramique épaisse.

Type l/.E.1. Impre.uions .sur Ie col et la panse (figg. 3,33; 5, B30, G85, D48)

Dans un premier groupe, on réunira les fragments de vases ornés d'un seul rang d'impressions au doigt appliqué soit à la panse, soit à l'épaule. Ces

impressions agrémentent l'épaule de quelques urnes à panse sans doute

tronconique, comparables aux urnes de Harpstedt (fig. 5, B30). Ailleurs, cette rangée de cupules ceint la partie la plus saillante de la panse ou une zone plane (fig. 5, G85).

Un rang d'impressions au doigt sur la panse, parfois associé à un rebord

crénelé (type II.E.2.) est attesté à la fin de l'àge du bronze: des points de comparaison sont fournis par Ie matériel de Boirs, sur Ie plateau du Geer (Desittere, 1968, fig. 99,3) et Solre-sur-Sambre, au nord du Condroz (Brulet, Cahen, 1971, fig. 5,23).

Les urnes pourvues d'une ligne horizontale de cupules sur l'épaule

per-sistent à !'époque de Hallstatt, dans une tombe de Gedinne, au nord-ouest

(20)

deviennent rares au second äge du fer: il en existe dans les sites du Mont-Kessel (Boschmans, 1956, p. 19, K1-2), de Wijnegem (Fremault, 1969, fig. 30,19) et dans deux habitats La Tène 111 du bassin de l'Escaut, Spiennes (Mariën, 1961 a, fig. 48,28-32) et Ormeignies (coli. L. Demarez de Qµevaucamps).

Une seconde catégorie comprend les vases décorés sur toute la panse d'impressions accolées les unes aux autres et alignées en rangées horizon-tales (fig. 3,33) ou, plus rarement, disposées sans ordre.

Ce type de décor connaît une grande diffusion, particulièrement dans la céramique d'habitat de l'äge du fer. Il couvre déjà la panse d'un vase d'Achel, dans la plaine campinoise, daté des phases B ou C de Hallstatt (Beex, Roosens, 1967, fig. 13,7), persiste certainement tout au long du premier äge du fer dans les régions qui furent fortement marquées par la civilisation aux Champs d'Urnes et se propage pendant toute !'époque de La Tène si !'on en juge par la céramique du Mont Kemmel (Van Door-selacr, 1970, fig. 7,19) et de la nécropole d'Epinois dans la Haine (Mariën, 1961 a, fig. 30), pour Ie début de cette période, et de Spiennes (ibid., figg. 46,1-3,6,16; 47,17,23-24), pour la fin de l'äge du fer.

Type II.E.2. Impressions sur Ie rebord (figg. 3,34; 5, B32, C46, D50)

Une multitude de bords de grands vases à panse souvent rugueuse ou «éclaboussée» (type 11.H.) ont un rebord agrémenté de cupules imprimées dans la pàte molle, formant de légers créneaux.

Les impressions digitales sur Ie rebord existent dès la fin de l'äge du bronze, dans les champs d'urnes du groupe flamand (Desittere, 1968, figg. 82,2; 84,3; 88,5 sqq.), dans deux sites d'habitat hesbignons, Lens-Saint-Servais (ibid., fig. 102,9-11) et Boirs (ibid., fig. 99,3), comme dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, à Solre-sur-Sambre (Brulet, Cahen, 1971, fig. 3, E 1a sqq.).

A !'époque de La Tène, Ie rebord crénelé n'apparaît qu'exceptionnelle-ment dans les sépultures marniennes. Il y a lieu de rematquer que ce motif, particulièrèment répandu au nord et à l'est d'Orp, sur la cöte, dans la plaine maritime flamande, en Campine comme sur Ie plateau du Geer, n'est pas représenté dans Ie groupe de la Haine, dans la vallée de la Den-dre, en Famenne, et sur les plateaux ardennais,régions ou la céramique n'a guère connu ou a totalement abandonné dès l'äge du fer, les types propres aux Champs d'Urnes.

Type Il.F. Pincées à l'ongle et au doigt (fig. 4,35,39)

Les pincées ornent mojns de vases que les impressions auxquelles elles cor-respondent d'ailleurs chronologiquement. En effet, connues depuis !'époque des Champs d'Urnes (Brulet, Cahen, 1971, fig. 5,24), les pincées sont encore en vogue à la fin de La Tène (Mariën, 1961 a, fig. 46,16).

(21)

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Fig. 4 - Vases de céramique épaisse: formes (coli. Doguet, sauf n° 38: coll.J. M. Doek et n° 39: S.N.F.).

(22)

T_yj,e /I.C. Cordom sai/lants (fig. 4,36)

Qµatre fragments d'urnes de grandes dimensions sont dotés d'un bourrelet horizontal au sommet de l'épaule. Un seul cordon, fabriqué séparément, a été appliqué à la barbotine après Ie façonnage de la paroi. Deux autres sont décorés d'impressions digitales (type II.E.I.).

Les cordons décorés d'impressions au doigt ou d'entailles faites au bàtonnet remontent certainement au bronze moyen puisqu'il ceinturent Ie haut de la panse d'urnes de type Drakenstein (Mariën, 1952, fig. 225). Dans nos régions, les bandeaux semblent attestés dans les habitats du bassin mosan à !'extrême fin de la période des Champs d'Urnes, à Solre-sur-Sambre (Brulet, Cahen, 1971, figg. 3, C3; 4, H1-2) et à Lens-Saint-Servais (Desittere, 1968, fig. 102,5). Ils deviennent probablement plus rares au premier àge du fer, néanmoins, ils apparaissent encore dans un site d'habitat marnien, à Chassemy, daté du tout début de La Tène (Rowlett, 1969, fig. 32,17 ,22).

T_y/Je II.H. Paroü extérieures <<éclaboussées1J (figg. 3,34; 4,37; 5, B34, D54) D'innombrables fragments d'urnes présentent une surface criblée d'aspérités constituées par les dégraissants contenus dans la pàte.

La mode des pots à surface très grumeleuse semble apparaître à la phase B de Hallstatt (Desittere, 1967, p. 260 sqq.). Dans nos contrées, les vases de ce type se répandent surtout au début de La Tène dans la céramique domestique. Néanmoins, des tombes contemporaines de Cam-pine en oot livré quelques exemplaires, dans les nécropoles de Rijkevorsel (Mariën, 1961 b, fig. 28) et de Lommel (De Laet, Mariën, 1950, figg. 15,16;

22; 24; 33; 37; 42). Les vases à paroi «éclaboussée» persitent jusqu'à l'extrême fin de l'àge du fer puisqu'ils sont encore attestés dans l'établisse-ment hesbignon de Marilles daté d'après la Conquête romaine (Mercenier, 1963, p. 58, fig. 9,a).

FORMES

Elles sont simples et fonctionnelles. II.1. Coupes

T_yj,e /I.1 .a. Coupe carénée

Un seul fragment de céramique épaisse appartient à ce type (cf. I.1.a.). Type Il. 1.h. Coupes à paroi courbe ou oblique (fig. 3,28)

Parmi les quelques fragments de ces coupes, l 'un porte un décor géométrique (type II.1.a.) qui remonte sans doute à la phase D de Hallstatt (cf. I.1.b.).

(23)

T_v/1e Il.1 .c. Cou/1e.1 (ren para.10/11 (ou Lappemchale) (fig. 4,38-39)

Deux fragments d'un type diamétralement opposé ont été récoltés sur Ie site du Tierceau; l'un est pourvu d'un bord rabattu (fig. 4,38) tandis l'autre présente un rebord simplement échancré (fig. 4,39). Tous deux sont ornés d'impressions au doigt et à l'ongle.

Cette forme, généralement réservée à la céramique domestique, ap-paraît dès la fin de !'age du bronze dans Ie bas-Rhin (Stampfuss, 1959, pp. 46-47). Dans nos régions, les coupes <<en parasol» se répandent à la phase D de Hallstatt.

Par Ie type d'échancrure du rebord, l'un des fragments (fig. 4,39) offre de réelles analogies avec des exemplaires de la seconde moitié du premier age du fer telle une coupe complète à fond plat de la nécropole d'Aar

-schot-Langdorp, dans Ie Hageland (Mertens, 1951, fig. 5,4) et des fragments de Lommel (De Laet, Mariën, 1950, fig. 39,1-2). Nous trouvons d'autres pièces apparentées en Allemagne, à Bochum, à l'ouest de la Ruhr (Stampfuss, 1959, pl. 25,2) ou Ie même vase présente une surface entière-ment décorée d'impressions digitales et à Haldern (Kr. Rees, Kersten, 1948, fig. 13).

Qµant au second fragment, muni de bords rabattus, il trouve de nom-breux parallèles dans nos régions. M. Mariën en a étudié l'aire d'ex-tension: ces coupes se répartissent en Famenne, dans la Haine, en Campine et dans Ie bassin de l'Escaut (Mariën, 1970, pp. 108-112; 1971, p. 228)5

II.2. Terrines, bols et tasses

Ty/1e Il.2.a. Terrine carénée (fig. 5, D57) Il en existe un seul exemplaire (cf. l.2.a.).

Ty/1e Il.2.h. Terrines pamue.1 et ho/.1 (fig. 3,27)

Une terrine se distingue par un marli oblique et un décor géométrique in-cisé (type II.A.i.). Sa forme s'apparente à des pièces Hallstatt D de l'op-pidium de Vix (Joffroy, 1960, pl. 47,7,8,10) et de Thiverny dans l'Oise (Durvin, 1963, fig. 1 ,4,6).

T_v/1e Il.2.c. Ta~~es

Deux petites tasses démunies d'anse, sont dotées de parois basses. Cette

5 Pour compléter cette liste, un tesson à bord simplement échancré a été trouvé à Boirs, sur Ie plateau du Geer (coli. de l'abbé N. Peuskens) et un fragment de cpupe à bord rabattu (ut exhumé·à Wijnegem (Fremault, 1969, fig. 23, 74) à laquelle nous ajoutons une pièce découverte à Na111ur, dans Ie quartier du Confluent: P. P. BoNENFANT, Archéologie d'une ville : aux origines de Namurdans Forum ULB,

(24)

forme simple et fonctionnelle trouve de nombreux parallèles dans la céramique domestique de La Tène: des pièces analogues furent décou-vertes à Heffen (Van Doorselaer, 1964, fig. 10,40), Rosmeer (Roosens, Lux,

1969, pl. XII, 32-33) et Eprave (Mariën, 1970, fig. 18,20) par exemple. Il.3. Gobelets

Type Il. 3.h. Gohelet1 pansw (fig. 4,40-42)

Ils présentent diverses variantes. L'un (fig. 4,40) au fond évidé, à la panse presque sphérique et au col évasé ressemble étonnemment à un gobelet trouvé dans la nécropole La Tène 111 b du Mont Eribus (Mariën, 1971, p. 230, 26b).

Un autre (fig. 4,41) muni d'une panse bitronconique peut être rap-proché de vases de plus grandes dimensions issus de sites de la fin de La Tène tel Horath en Allemagne (Kr. Bernkastel, Mahr, 1967, pl. 7,2). 11.4. Umes

Tyf1e II.4.a. Situ/es (figg. 3,31; 4,37; 5, D58) La carène est souvent atténuée (cf. I.4.a.).

Type II-4-h. Urnes à paroi régulièrement courbée (fig. 5, C46, D55)

Cette catégorie de vases est très bien représentée dans notre gisement. Parmi les plus communes des sites d'habitat des ages des métaux, cette forme n'apporte guère d'indice chronologique et ne révèle point de parti-culari té régionale.

Type II-4-c. Urnes ventrues à col relevé (figg. 4,36; 5, B34)

Ce type est fort courant dans la céramique des Champs d'Urnes et du premier age du fer. Il ne persiste à !'époque de La Tène que dans les éta-blissements fortement imprégnés de la tradition des Champs d'Urnes tels Rosmeer (Roosens, Lux, 1969, pl. IV, 1-3) et Wommelgem (Fremault, 1969, fig. 6,47).

Tyf1e Il-4-e. Urnes ventrues à col fortement évasé (fig. 4,43-44)

Ces récipients peuvent être mis en connexion avec des fragments de la fin de !'époque des Champs d'Umes de Solre-sur-Sambre (Brulet, Cahen, 1971, fig. 3, E14). On retrouve des bords similaires, plus courts et moins évasés dans deux établissements de La Tène, au Mont Kessel, sur la Dyle (Boschmans, 1956, p. 19, K1-2) et à Wijnegem, en Campine (Fremault, 1969, fig. 16,8).

(25)

Type Il. 5. Petit.1 récipients ou godets (fig. 4,45-48)

La plupart des sites d'habitat ont livré un ou plusieurs vases miniatures.

On rapprochera les godets nos 46 et 47 (fig. 4) à fond plat et paroi oblique de petits récipients trouvés dans les habitats de Wijnegem (Fremault, 1969, fig. 16, 10) et Spiennes (Mariën, 1961 a, fig. 51,71-72).

L'exemplaire n° 48 (fig. 4) s'apparente par la forme arrondie de sa base et l'épaisseur importante de sa paroi, à un godet à paroi simplement évasée découvert dans l'établissement de Heffen (Van Doorselaer, 1964, fig. 21).

* * *

En résumé, nous avons découvert dans Ie site du Tierceau à Orp-le-Grand une céramique fine, souvent rehaussée de traits parallèles incisés (I.A.2) et de stries creusées au peigne. Elle comporte un large éventail de vases au profil anguleux.

Dans la céramique épaisse, les impressions à l'ongle et au doigt dominent largement (II .E.); les fragments à paroi «éclaboussée» sont également fort nombreux. QJ,tant aux formes, on soulignera l'abondance des récipients à paroi bombée.

B. Chronologie des ensembles ferrnés

Plusieurs fosses contenaient une série de tessons <lont Ie répertoire or-nemental, morphologique et technique diffère fortement d'un ensemble à

l'autre. Les affinités qui unissent ce matériel avec la production de sites bien datés montrent que notre établissement relève de plusieurs époques: la céramique du Tierceau couvre certainement plusieurs siècles des périodes de Hallstatt et La Tène.

Notre chronologie s'appuie essentiellement sur des formes et décors en usage pendant un laps de temps limité, bien défini et admis par la majorité des archéologues. Les quelques éléments dé que nous avons choisis à eet effet s'accordent chronologiquement avec la date généralement acceptée pour les autres vases qui les accompagnent.

Nous assignons au premier àge du fer (Hallstatt C et D) les vases pour-vus d'une anse (fig. 5, B16, G82). Les ensembles comprenant ces pièces ne contiennent jamais de récipient au profil très caréné et sont toujours dépourvus de décor de réseaux de stries parallèles creusés au peigne, deux traits qui signalent l'époque de La Tène. Par ailleurs, la céramique fine décorée de motifs géométriques finement incisés s'avère un élément indicateur de la phase I du second àge du fer.

(26)

1. HALLSTATI CID 1. Déj)()toir B (fig. 5, B)

Cette fosse a livré un large éventail de vases (coupes, terrines, gobelets et urnes) qui facilitent l'attribution chronologique de !'ensemble.

La présence d'un fragment d'une urne ansée (fig. 5, B16) permet d'at-tribuer Ie dépotoir au premier äge du fer. Le matériel céramique com-pre,nd en outre plusieurs vases qui dérivent de Ia poterie des Champs d'Urnes (äge du bronze finai): il s'agit des coupes à paroi oblique (fig. 5,

B6), des bols (fig. 5, Bg), des gobelets pansus (fig. 5, B 11) et des urnes à

panse arrondie et col vertical (fig. 5, B30). Parmi les types les plus récents, la coupe e<en parasol» (fig. 5, B33) comme les récipients au profil sen-siblement anguleux (fig. 5, B8, B13) doivent se placer au Hallstatt D.

Il ressort de ce matériel que Ia céramique fine ne porte aucun décor et est plus abondante que la poterie grossière. Par contre, des impressions au bätonnet (fig. 5, B28), à I'ongle et au doigt (fig. 5, B30, 32) comme les pincées (fig. 5, B33) agrémentent la céramique épaisse. Il faut remarquer également que eet ensemble comporte une urne à panse e<éclaboussée» (fig. 5, B34). Les bords de vases sont légèrement arqués, verticaux et évasés; en céramique épaisse, la plupart des fragments se rapportent à des urnes à panse arrondie et col relevé (fig. 5, B34), certaines d'entre elles dérivant du type de Harpstedt.

Le remblai de ce dépotoir renfermait quelques petits fragments épars de charbon de bois de chêne et de noisetier que nous avons prélevés sur une hauteur de 20 cm depuis Ie fond du dépotoir en vue d'une analyse au radiocarbone. Le laboratoire de l'Université de Groningue a obtenu la date suivante: (GrN 6301) 2600 + 50 BP, soit 650 + 50 avant notre ère. Donc, si l'on tient compte de l'erreur standard, les charbons de bois si tuent Ie dépotoir à la transi tion du bronze final et la première phase de l'äge du fer (Hallstatt C 1). Or, Ie matériel céramique que nous avons étudié semble remonter à la phase D du premier äge du fer que M. Matiën situe entre 525 et 450 (Mariën, 1958, p. 262), au mains 75 ans plus tard que la date obtenue par Ie carbone 14.

2. Fosse G (fig. 5, G)

La céramique mêlée à cette poche d'argile noirätre montre d'étroites con-nexions avec celle du dépotoir B. Elle comprend en effet une majorité de tessons à päte fine et paroi mince. Le seul décor (un rang d'impressions au doigt, fig. 5, G85) s'applique sur un fragment d'urne à paroi épaisse. Les formes, d'autre part, trouvent toutes des parallèles dans la céramique des Champs d'Urnes: une coupe à paroi incurvée et marli horizontal (fig. 5,

G81), deux gobelets pansus <lont l'un est pourvu d'une anse (fig. 5, G82) et

(27)

I.

CERAMIQUE FINE

A

B

D

E

2 1 2

B

G

D

II. CERAMIQUE EPAISSE

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Fig. 5 -Tableau récapitulatif des ensembles céramiques recueillis par Ie Service

National des Fouilles en 1970. Les tessons, désignés par leur numéro de

catalogue, som réduits à 1/5 ou 1/10 (cesderniers signalés par l'indication

1/2). Dans les rangées figurent les différents types de décors et de formes récoltés respectivement dans les dépotoirs B, C et D et la poche G. Les colon-nes chiffrées et désignées par des lettres correspondent aux catégories établies dans notre analyse rypologique de la céramique.

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67

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pièces s'apparentent nettement à la production de deux sites d'habitat datés vers l'extrême fin du bronze récent: Lens-Saint-Servais (Desittere, 1968, fig. 102) et Solre-sur-Sambre (Brulet; Cahen, 1971, figg. 3-5).

2. LA TE:NE 1

Dépotoir C (fig. 5, C)

Des cinq bords contenus dans cette fosse, deux (fig. 5, C42, 43), sinon trois, sont ornés de motifs géométriques incisés caractéristiques du début de La Tène par référence aux prototypes marniens. Ils se rapportaient sans doute à des gobelets très carénés, également ornés d'incisions, horizontales cette fois. Par leur forme anguleuse, ces quatre pièces révèlent une profonde influence de la civilisation florissante de Champagne. Elles sont associées à un fragment à pa.te épaisse et paroi extérieure rugueuse (fig. 5, C46) avec rebord crénelé qui témoigne de la persistance des modèles antérieurs.

3. LA TE:NE

Dépotoir D (fig. 5, D)

Il est intéressant de constater que la majorité des pièces découvertes dans cette fosse appartiennent à des vases à pa.te grossière et à paroi épaisse. Ils sont ornés de réseaux verticaux de stries au peigne (fig. 5, D 47), de rangées superposées et contiguës d'impressions à l'ongle sur la panse (fig. 5, D48) 01..i d'impressions digitales sur Ie rebord (fig. 5, D50) enfin, un fragment sur six se distingue par une paroi «éclaboussée» (fig. 5, D54).

Qµelques récipients présentent un profil senstl:llement caréné (nos 5 7, 58), mais les autres affectent des formes très simples: les parois sont rectilignes ou arrondies. Cet ensemble paraît peu typique d'une époque déterminée. Le décor au peigne l'assigne cependant au second à.ge du fer. Ce matériel se différencie de la production La Tène I du dépotoir C simultanément par la rareté de céramique fine et soignée, parfois lustrée et par l'absence de profils très anguleux. Cette dissemblance typologique importante qui sépare les deux ensembles laisse supposer l'existence d'un écart chronologique dans la céramique de ces deux fosses.

Des charbons de bois épars de chêne et de prunier récoltés à une profondeur de 0,40 à 0,55 m, analysés également par Ie laboratoire de Groningue fournissent la date suivante: (GrN 6366) 2260 + 65 BP, soit 310

+

65 avant notre ère, époque qui correspond aux phases I b et c de La Tène. Comme Ie résultat obtenu pour les charbons de bois du dépotoir B, cette date nous paraît assez ancienne.

Il est frappant de remarquer que l'écart chronologique donné par l'analyse des charbons de bois des deux dépotoirs, B et D, est sensiblement analogue à la différence de date obtenue par l'analyse typologique de la

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céramique de ces deux ensembles. En effet, les deux résultats devancent chacun de 100 à 150 ans les dates généralement acceptées pour les phases auxquelles nous assignons notre matériel sur base de rapprochements et de comparaisons avec la production de sites bien datés, mais par la méthode traditionnelle essentiellement fondée sur la typologie.

* * *

Un tableau comparatif des décors et formes de vases de la céramique recueillie dans les fosses B, G, C et D montre la contemporanéïté, l'ap-parition et la disl'ap-parition de certains types (fig. 5).

On remarquera tout particulièrement que les coupes à paroi oblique et les bols, les gobelets et les urnes à panse bombée et col relevé ou cylin-drique, ordinaires dans les ensembles hallstattiens, sont remplacés à La Tène par des vases au profil anguleux. Les impressions au doigt sur la panse ou sur Ie rebord sont attestées dans la plupart des fosses et couvrent clone les premier et second àges du fer,néanmoins les cupules s'alignent de préférence sur un seul rang à la période de Hallstatt. Les parois «écla-boussées», représentées dès Ie Hallstatt D, mais en nombre restreint, jouissent d'une faveur progressivement accrue au cours de La Tène comme en témoignent de nombreux exemplaires du dépotoir D. Il semble enfin que Ie décor au peigne connaisse une grande vogue dans les en-sembles postérieurs à la céramique décorée de motifs géométriques d'ins-piration marnienne. Enfin, la poterie fine qui domine dans les fosses hallstattiennes et de La Tène I est supplantée proportionnellement dans les ensembles postérieurs. En outre, elle porte souvent un décor gravé à l'ébauchoir pendant la première phase de La Tène.

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