ARCHAEOLOGIA
BELGICA
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M.AMAND
ATELIER
DE BRONZIER D'ÉPOQUE ROMAINE
À
BLICQUY
BRUXELLES 1975
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ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr. H. Roosens
Etudes et rapports édités par Ie Service national des Fouilles
Pare du Cinquantenaire l 1040 Bruxelles
Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen
Jubelpark l J 040 Brussel
© Service national des Fouilles
DJ
1975/0405/2l 1 1
ARCHAEOLOGIA
BELGICA
171
M. AMAND
ATELIER
DE BRONZIER D
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ÉPOQUE ROMAINE
À
BLICQUY
BRUXELLES 1975
l
INTRODUCTION
C'est au cours des recherches entreprises sur Ie territoire de Blicquy par Ie Service national des Fouilles que !'important complexe artisanal et les objets décrits dans ce mémoire ont été mis au jour en août et septembre 19681
.
Cette campagne de fouilles s'inscrivait dans un contexte déjà copieux qu'elle avait l'ambition d'enrichir. Des rapports sur la découverte et la fouille de bätiments, d'une vaste nécropole des I°' et
n•
s., de fours de potiers du début de la seconde moitié du Iers., d'autres du 11• s., d'un bas-fourneau et de tronçons de routes au lieu-dit « Camp Romain » (ou encore « Champ de la Chaussée trouée »), à la limite de Blicquy et d'Aubechies, d'un puits à double cuvelage enfin, à la limite de Blicquy et de Chapelle-à-Oie, ont été ou vont être publiés incessamment2.Les imposants vestiges de thermes sacrés sous et autour de l'église romane d'Aubechies mis au jour en 1958 et en 1969 feront eux aussi l'objet d'un rapport et d'une étude3
•
A vrai dire, la fouille du site est loin d'être terminée. En effet d'autres fours ont sans doute été en activité à eet endroit et les empierrements que nous y avons mis au jour sont loin d'avoir livré Ie secret de leur présence. En dépit de notre espoir et de notre curiosité, la parcelle, hélas, ne nous a plus été accessible depuis 1969. Nous remercions M. R. Sneyers, directeur de l'lnstitut royal du Patrimoine Artistique (1.R.P.A.) et ses collaborateurs pour les analyses des métaux. Nous tenons aussi à exprimer notre gratitude à M. L. Demarez qui a localisé !'atelier, en a exécuté la fouille sous notre direction et mis au jour !'important dépöt d'objets en bronze et en fer, ainsi qu'à M. et Mme R. Piette pour avoir réalisé !'importante documentation iconographique de eet ouvrage.
1 Archéologie, 1968, 2, p. 67-68 et 1969, 1, p. 23 et pl. V-VI.
2 L'historique de la recherche archéologique à Blicquy vient d 'être dressé dans un important chapitre (p. 9-17) de l'ouvrage de S.J. DE LAET, A. VAN DooRSELAER, P. SPITAELS, H. THOEN, La nécropo/e gallo-romaine de Blicquy ( Hainaut-Belgique), Dissertationes Archaeologicae Gandenses, XIV, 1972. Le lecteur pourra notamment y consulter une bibliographie exhaustive concernant les différentes trouvailles et les travaux qu 'elles ont déjà suscités et, à la fig. 1, une carte des sites archéologiques. Voir également A. WANKENNE, La Belgique à /'époque romaine - Sites urbains, villageois, religieux et militaires, Centre national de recherches archéologiques en Belgique, série C, III, 1972, p. 51-56 avec la carte archéologique fig. 7 et M. ÄMAND, Blicquy, bourgade de la cité des Nerviens, dans Archaeologia, Trésors des Ages, n° 51, 1972.
3 Archéologie, 1967, p. 89-90; 1966, p. 63-65; 1967, p. 7; 1969, p. 24. S.J. DE LAET et coli., La nécropole ... , p. 12-13 et p. 16.
L'établissement du bronzier fut trouvé sur Ie territoire de la commune de Blicquy (Hainaut) dans la parcelle 550 b de la section B du cadastre, à la cote 51, à 300 m à l'E. du ruisseau de Chapelle-à-Oie, affluent de la Petite Dendre, à 400 m au S.O. du puits romain reconstitué Ie long de l'actuelle route de Blicquy à Chapelle-à-Oie, à 200 m au S.O. d'un atelier de potier du II° s. fouillé en 19724
et à 200 m au N.E.
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-...0 400m
Fig. 1. - Le site et son environnement : 1 - four de bronzier; 2 - four de potier; 3 - puits; 4 - villa romaine non fouillée; 5 - cimetière du haut Moyen Age (?) non fouillé.
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LE SITE 7
des substructions signalées au lieu-dit « Ville d' Anderlecht» ou « Champ du Pierroi » (fig. l ).
A vol d'oiseau il se trouve à 1800 m au N.O. du site sacré d'Aubechies et à 2200 m à l'O. du vicus de Blicquy, auquel il a été relié par un diverticule.
Le site archéologique délimité par Ie coude de la route de Blicquy à Chapelle-à-Oie et un vieux chemin appelé « N oire-Voie » allant de Tourpes au lieu-dit «Quesnoy», sur Ie territoire de Blicquy, est bien connu pour avoir livré des objets en bronze : c'est sans doute là que furent trouvés la statuette de divinité Panthée5 et Ie bras
de cestiaire de la collection Desclée de Maredsous à Maredsous6
. En 1967, un manche de couteau ajouré en bronze moulé de 0,05 m de long représentant un dogue poursuivant un lièvre 7 a été ramassé après les labours à l'angle de la parcelle
pour être déposé au Musée Gallo-Romain de Blicquy (fig. 2). L'objet travaillé sur les deux faces en bronze moulé à patine brun doré, rehaussé de gravure, a servi de manche à un canif dont les vestiges de la lame en fer ont subsisté à l'intérieur d'une encoche de 1 mm d'épaisseur ménagée dans les cötés de l'angle ou est venu s'inscrire Ie sujet figuré.
Fig. 2. - Manche de couteau en bronze (Ech. : 1/2).
En outre, trois fosses ou dépotoirs renfermant des tessons d'assiettes en terre jaune et enduit vermillon à l'intérieur et sur Ie rebord extérieur de la lèvre8 ainsi que de grands fragments de vases à bustes avec décor zoomorphe fabriqués sur
5 S.J. DE LAET et P. Mo1s1N, Une statuette de Divinité Panthée trouvée à Aubechies, dans La Nouvelle Clio, 5, 1953, p. 10-17.
6 G. CuMONT, Bras droit détaché d'une statue en bronze de cestiaire romain, dans Anna/es de la Société d'Archéologie de Bruxelles, XXV, 1911, p. 275-280 et M. AMAND, dans Latomus, XXVI, 1967, p. 90.
7 Le thème est bien connu en os, en jais et en ivoire; voir p. ex. Besançon, p. 65, n° 213 et M. AMAND, Le culte du serpent criocéphale dans la cité des Nerviens, dans Latomus, XXIX, 1970, p. 346 qui fait état du motif sur les reliefs d 'applique en céramique.
8 Sur cette céramique à enduit rouge vermillon dans la cité des Nerviens, voir M. AMAND, dans Latomus, XVIII, 1959, p. 293-299 (céramique bagaco - tournaisienne) et Blicquy IV, (céramique à enduit rouge - pompéien).
place9 ont été vidées par L. Demarez dans la parcelle en 1968, avant l'exploration systématique.
Enfin des tessons gauchis, des fragments de parois et de chapes de fours de potier ont été découverts à proximité du puits, sur les deux accotements de la route moderne par L. Herchuée en 1956, à 200 m au S.O. de la batterie de fours explorée par L. Demarez en 1972.
Par ailleurs la campagne qui s'étend du puits aux vestiges de bàtiments de la « ville d' Anderlecht» est pa1semée de dépotoirs dont l'existence nous fut signalée par L. Herchuée dès 1953, l'un d'eux renfermant un grand dolium du type Gose 357, un autre plusieurs fragments en sigillata et des goulots de cIUches en terre « savonneuse » du type Hofheim 52.
Des bàtiments très étendus de la « Ville d' Anderlecht», L. Herchuée a recoupé des murs extérieurs de 0,70 m de largeur sur un axe N.O. et il a vidé une citerne rectangulaire en briques avec mortier rose, les angles renforcés de briques triangu-Iaires, dont Ie fond recouvert de béton rose se trouve à la profondeur de 1,50 m sous Ie niveau, à la cote 50.
La richesse de son environnement permet donc d'expliquer la présence d'un atelier de bronzier en eet endroit, encore qu'il convienne d'attendre que la grande villa ait été fouillée sur toute sa superficie avant d'établir quelque rapport que ce soit, sur Ie plan chronologique entre autres, entre l'activité de ses maîtres et celles des artisans-bronziers et potiers-installés dans son voisinage.
1
LA FOUILLE
1. Généralités
Une tranchée de l m de large et 70 m de long (tranchée A, divisée en tronçons de 10 m chacun numérotés a, b, c, d, e, f, g) a été ouverte selon un axe O.E. jusqu'à l'argile en place, à 22 m de la borne signalant l'angle N.O. de la parcelle (Pl. 1). Quatre autres tranchées parallèles, de la même Iargeur et d'une Iongueur de 30 m, ont été creusées selon un axe N.S. (tranchées A"'aN, A"aN, A'aN et A'bN) res-pectivement à 3 m, 5 m, 8,50 m et 13 m du départ de Ia tranchée A, à laquelle elles sont perpendiculaires. L'une d'entre elles, Ia tranchée A'aN a été prolongée vers Ie S., donc au delà de Ia tranchée A, sur une longueur de 6 m (tranchée A'aS). Les excavations se sont étendues aux abords de l'atelier du bronzier, sur Ie flanc N. de la tranchée A, sur Ie flanc 0. de la tranchée A'aN, en deux endroits, et sur Ie flanc de la tranchée A'bN.
En l'absence de tout autre objet de datation, l'étude de la céramique recueillie dans les fosses est seule susceptible de nous donner les éléments d'une chronologie très relative. Dans I'énorme quantité de tessons souvent menus recueillis soit dans les fosses fouillées, soit dans les couches de remblai qui les avaient recouvertes, voire dans les empierrements voisins de !'atelier, nous avons dû forcément choisir les documents susceptibles de nous suggérer une datation.
Le dépöt d'aucun tesson n'est antérieur aux fosses; il est contemporain de leur remblai ou postérieur à celui-ci, c'est-à-dire qu'en principe la date proposée pour les échantillons étudiés doit être considérée comme un terminus post quem à Ia période d'occupation ou d'utilisation.
Cette assertion, valable sur Ie plan théorique, l'est beaucoup moins sur Ie plan pratique en ce qui concerne un site qui fut occupé dès Ie début du
n•
s. au moins et sur Iequel on s'est Iivré à la fabrication de la céramique.Notre remarque explique la présence d'éléments hétéroclites et chronologique-ment divers dans ces ensembles, dont les pièces les plus récentes sont peut-être contemporaines des fosses, voire antérieures à leur période d'utilisation. C'est sans doute Ie cas de la céramique recueillie dans Ie remblai bien homogène de l'atelier et de l'habitation.
La céramique répertoriée et étudiée fosse par fosse dans Ie corps de ce chapitre a été classée de la façon suivante :
a) sigillata;
c) vases à bustes et à décor zoomporphe;
d) céramique vernissée;
e) cruches, amphores, dolia, broyeurs de formes et pàtes diverses;
f) poterie dite de Blicquy;
g) poterie dite savonneuse;
h) céramique à enduit rouge dit pompéien;
i) formes diverses.
Sur notre plan d'ensemble, les fosses sont désignées par deux sigles : l'un
repre-nant la désignation de la tranchée suivie d'un n° d'ordre (ex. A"aN 3), sigle qui correspond au n° d'inventaire des objets déposés au Musée gallo-romain de Blicquy,
l'autre constitué d'un chiffre inscrit dans un cercle sur Ie plan, mais imprimé en
gras dans Ie texte, lequel correspond à la description des vestiges.
Nous avons pensé qu'en raison de leur caractère exceptionnel un chapitre
spécial devait être réservé à l'étude de creusets et autres indices de fabrication ainsi qu'à celle des objets en bronze à l'exception toutefois des quelques pièces en bronze
provenant du dépöt 9.
2. L'atelier du bronzier
Les vestiges de eet atelier, un des seuls bien localisés à ce jour en Belgique
romaine voire dans Ie Nord de l'Empire10
, ont été trouvés dans les tranchées
Aa, A'aN et A'aS.
a) Le bas-fourneau 1
Jl s'agit en premier lieu d'un bas-fourneau placé dans une excavation de plan
pentagonal <lont les bases mesuraient 1 m et 2 m, <lont la surface atteignait la
pro-fondeur de 0,50 m sous Ie niveau et Ie fond celle de l ,30.m
10 Un fourneau de bronzier a été fouillé à Heronbridge en Grande-Bretagne, ce qui donne à !'auteur
du rapport ) 'occasion de dresser la liste des sites de la Bretagne ou cette industrie aurait pu avoir
lieu dès la fin du 1er s. ( Heronbridge). Nous aurons ! 'occasion d 'évoquer dans Ie corps de eet ouvrage d'autres fabricae sur les rives du Rhin et du Danube. Par ailleurs des objets en bronze (statuettes, appliques, poignées de coffrets et de meubles) ont sans doute été fabriqués à Bavai. La découverte d 'une importante cachette à Waudrez, sur la Bavai-Cologne, avec nombre d 'objets en bronze et en fer du 111• s. par M. de Gennaro de Mons n 'a, par contre, amené la mise au jour d'aucun vestige
- bas-fourneau, creusets, pièces de rebut - indiquant la présence d 'un atelier à eet endroit. Il en
va de même pour les cachettes de Givry ( Archéologie, 1951, l, p. 159 et 1954, l, p. 181-182 et M. E.
MARIËN, Par la chaussée Brunehaut de Bavai à Cologne, 2• éd., .1967, p. 24) et de Clavier-Yervoz
( Archéologie, 1970, p. 72 et pl. VII b). Des déchets de töle de bronze et de pièces à demi fondues ont été trouvés aux « Bons Villers» à Liberchies (P. CLAES - E. MILLIAU, dans Anna/es du Cercle Archéologique et Folklorique de La Louvière et du Centre, II, 1964-1965, p. 40-41 et fig. 14.)
1
LA FOUILLE 11
Des éléments de chape utilisée dans Ie bas-fourneau constitués de bloes
irré-guliers d'argile très cuite avec traces de vitrification sur une épaisseur de 0,03 à
0,15 m ont été recueillis à la profondeur de 1,25 m, sur une couche de sable et
d'argile noircie par du charbon de bois, avec quelques cailloux en pierre de Basècles. Une couche de cendres grasses de couleur mastic avec charbons de bois, de
0, 10 à 0,20 m d'épaisseur, se trouvait sous eet amas de débris : elle renfermait des
fragments de creusets vitrifiés en terre grise, certains en forme de poire, l'un d'eux avec son culot, des gouttelettes en bronze, de la grosseur d'une tête d'épingle, de fines tiges montées sur des lamelles en bronze, des lamelles en bronze de 0,03 m de longueur et 0,003 m de largeur, matériel décrit plus loin.
Quant à l'excavation creusée pour y établir Ie bas-fourneau, elle était remplie
d'argile grise et brune avec des tuileaux, des pierrailles et quelques charbons de
bois, lequel remblai avait été perturbé Ie long du cöté S.E. par une fosse en V qui ne nous est apparue que sur Ie profil, de I m de largeur et 0,60 m de profondeur, recouverte de pierres de Basècles et de Grandglise, surmontées d'une lentille d'argile avec éclats de pierres et de tuiles.
Si, par sa taille, son plan et son remplissage, Ie bas-fourneau de Blicquy diffère
de celui de Heronbrigde, on peut néanmoins imaginer que l'artisan s'y est livré aux
mêmes manipulations 11
: Ie dépöt de creusets avec Ie métal à fond re au ca:ur
d'un foyer alimenté au charbon de bois, sans doute tapissé de parois en argile et éventuellement activé par des soufflets avec prises d'air en terre cuite disposés sur
Ie pourtour de l'excavation 12
.
En raison du danger constitué par la toxicité de fumées se dégageant lors des
heures de fusion et aussi par risque d'incendie, Ie bas-fourneau était séparé par un empierrement de l'habitation dont les traces ont été trouvées dans la tranchée A'aS.
b) L'atelier
A 2 m au S.O. du bas-fourneau, la moitié au moins d'une importante exca-vation 2 aux parois obliques a été vidée de son remblai de terre noire contenant plusieurs objets en bronze, en plomb, en fer et en céramique. Elle était orientée selon
un axe N.E.-S.O. et son fond plat était situé à une profondeur de 1,80 m sous Ie
niveau. Cette fosse dont Ie cöté S.O. avait plus de 4 m de longueur était en partie couverte de pierres de Grandglise avec quelques tuiles sur un cöté S.O., de larges pierres de Basècles dans sa partie N.E. et surmontée d'une couche de remblai de
0,60 m d'épaisseur avec des bloes de torchis sur un espace de plan carré entouré
de clous de 0,055 à 0,075 m de longueur, entre 0,40 et 0,50 m sous Ie niveau du sol.
11 Heronbridge, p. 3.
12 Comme peut-être la prise d'air trouvée dans Ie vicus d'Amay : Archéologie, 1964, p. 16 et pl.
Le matériel céramique mis au jour semble très mélangé, les pièces les plus
récentes pouvant se placer dans la première moitié du
ne
s. En voici l'inventaire(fig. 3) : 3 14
Ç
,3
,, ,,/
16Fig. 3. - La céramique des fosses 2 et 3 (Ech. 1/3; n° l 1/1).
4
~
1115
a) 1 - Fond d'assiette en sigillata du type Drag. 18/31, de 0,092 m de diamètre
à l'anneau de base, en terre saumon et émail brillant avec sigle MCAL., entouré
d'un cetcle imprimé (fig. 3,1).
2 - Partie du fond d'une assiette du type Drag. 18/31 en terre de couleur
saumon et émail mat.
b) 1 - Fragment de la partie supérieure d'une gamelle carénée avec lèvre en
boudin et stries lustrées, en terre grise, du type Howardries 6 (fig. 3,2).
-1 11 11
'
Il 11 Il :1 LA FOUILLE 132 - Fond légèrement bombé d'une urne en terre grise non lustrée de 0,06 m de diamètre avec traces de plomb à l'intérieur.
c) 1 - Fragment en terre de couleur sable, rugueuse et mal cuite avec traces d'un anima) bondissant (fig. 3,3).
e) 1 - Fragment du rebord d'un dolium en terre noire et enduit gris mastic (fig. 3,4).
2 - Petits morceaux de la paroi d'un dolium en terre noire dégraissée à la brique pilée, la surface de couleur gris rosätre.
3 -- Fragment du rebord d'un vase à provision en terre de couleur brique claire à lèvre coudée, Ie coude souligné d'une baguette (fig. 3,5).
4 - Fragment d'un broyeur à lèvre verticale, en terre blanchätre (fig. 3,6).
5 - Fragment d'un broyeur à lèvre horizontale, en terre de couleur mastic (fig. 3,7).
6 - Anse de section triangulaire, Ie dos souligné d'une nervure, en terre grisätre et couverte de couleur chocolat clair.
f) l - Fragment du col d'une urne en terre de couleur gris ardoise, l'intérieur et l'extérieur noirätres (fig. 3,8).
2 - Fragment de la lèvre d'un bol en terre noirätre, la lèvre plate creusée d'une gorge Ie long du pourtour, du type Howardries 10, c (fig. 3,9).
3 - Fragment de la lèvre d'une urne en terre gris noirätre, Ie départ souligné d'une baguette (fig. 3, LO).
4 - Fragment de la lèvre d'un bol à lèvre rentrante, en terre brune et couverte grise (fig. 3, l l ).
5 - Fragment d'un couvercle en terre de couleur mastic et couverte noirätre.
h) l - Fragment de la lèvre d'une assiette en terre de couleur sable avec enduit vermillon à l'intérieur et sur Ie rebord extérieur de la lèvre.
Dans l'angle S.O. de cette grande excavation 2, à la profondeur de 0,80 m sous Ie niveau et sur une surface de 0,30 m sur 0,50 m, un dépöt d'objets en bronze
- restes de coulée et fibules entre autres - a été mis à jour. Ce matériel est décrit dans le chapitre suivant.
Un réduit rectangulaire 3 de 1,30 m sur 0,80 m de cöté avait été aménagé en partie sur la paroi N.O., mais débordant celle-ci sur une longueur de 1 m, de la profondeur de 0,75 m à celle de 0,85 m sous le niveau. Ses parois étaient tapissées de brique pilée et elle renfermait des cendres de bois ainsi qu'un coffret en bois de 0,90 m sur 0,30 m dont deux des angles étaient renforcés d'équerres en töle de bronze et à l'intérieur duquel furent recueillis des objets en bronze et en fer décrits plus loin ainsi que les tessons suivants :
a) 1 - Profil d'un bol en sigillata, päte de couleur chocolat clair, émail légèrement brillant, du type Drag. 36, (hauteur 0,045 m) (fig. 3,12).
111 1
2 - Profil d'une assiette en terre beige clair et émail mat du type Drag. 18/31 (fig. 3,13).
b) 1 - Piédouche souligné d'une baguette au départ de la panse, en terre gris clair non Iustrée à l'extérieur.
c) 1 - Vase en terre beige et engobe orange décoré de trois bustes estampés, la chevelure formée de deux orbes _de boucles spiralées, la barbe et les sourcils hachurés, reliés entre eux par un motif en chevrons imprimés dont les branches se joignent à un anneau sous la baguette qui ome la naissance du col (hauteur : 0, 192
m) (Archéologie, 1968, Pl. XI).
2 -- Quelques fragments, certains gauchis, ayant fait partie de vases du même type.
d) 1 - Grand fragment d'un gobelet à dépressions en terre rosätre et vernis gris luisant, du type Gose 206, de la fin du Il0
- début du III' s. --(diam. à la lèvre : 0,068 m) (fig. 3, 14).
2 - Grand fragment d'un gobelet en terre rose et vernis gris, la panse décorée de zones de guillochis, du type Gose 200, de la fin du Il° - première moitié du
Hl° s. (hauteur : 0,148 m) (fig. 3,15).
i) 1 - Colombe sur socle, en terre savonneuse de couleur beige clair, semblable à Straubing, Pl. 118, fig. 156, de ca. 0,045 m de hauteur (fig. 3,16).
2 - De cette fosse provient également un fragment de la panse et du fond d'une bouteille en verre verdätre à section carrée, du type lsings 50 a, avec trace d'un cercle moulé sur Ie fond (fig. 3, 17).
La fosse 4, de plan trapézoïdal, a sans doute constitué une dépendance de eet atelier. Son fond plat, à 0,90 m sous Ie niveau était creusé dans son angle N. d'une cuvette de 0,20 m de profondeur, sans doute destinée à recevoir les eaux d'écoule-ment (fig. 4). Les gouttelettes provenant de la fusion de lingots en bronze recueillies dans la couche de charbons de bois sur Ie fond et dans Ie remblai supérieur indiquent que cette fosse a été associée au complexe artisanal décrit dans ce chapitre, encore qu'il ne soit pas possible d'en préciser la destination.
La céramique qui y fut recueillie indique que Ie remblai de cette fosse a eu lieu, au plus töt, à la fin du
n
•
s.a) l - Fond d'un bol du type Drag. 37 à anneau de base de profil rectangulaire, en terre de couleur chocolat clair, friable et émail disparu (diam. de I'anneau de base : 0,08 m).
2 - Fragment du col d'un bol du type Drag. 37, en päte rosätre et émail mat, de petites dimensions.
3 - 4 - 5 - 6 - Fragments de la paroi et de la lèvre d'une coupe du type Drag. 36, en päte de couleur chocolat et émail mat.
b) l - Fragment d'une urne en terre grise, fine, lustrée à l'extérieur et sur Ie
LA FOUILLE 15
rebord extérieur de la lèvre, Ie départ du col souligné d'une moulure, du type
Howardries 15 (= Gose 351) (diam. à la lèvre : 0,10 m) (fig. 4,1).
2 - Fragment d'une urne en terre grise, mate, à col trapu, du type
Howar-dries 14 (
=
Ho/heim 114 b) (diam. à la lèvre : 0,072 m) (fig. 4,2).3 - Fragment d'une urne en terre de couleur gris mastic, à panse écrasée,
Ie départ du col souligné d'un épaississement (fig. 4,3).
4 - Fragment d'un col d'urne en terre de couleur gris mastic (fig. 4,4).
5 - a - Coupe en terre de couleur gris mastic et couverte noire, avec lèvre
moulurée, la carène soulignée d'une gorge et Ia partie supérieure décorée de motifs guillochés, du type Howardries 9 c (hauteur : 0,05 m) (fig. 4,5).
5 - b - Fragment d'une coupe du même type (fig. 4,6).
6 - Fragment d'un col en terre grise, mate, souligné au départ par une moulure,
la lèvre renforcée d'un talon extérieur et pourvue d'une gorge (fig. 4,7).
7 - 8 - Fragments de lèvre en terre grise (fig. 4,8 et 9).
9 - Piédouche en terre gris clair lustrée à l'extérieur (fig. 4, 10).
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Fig. 4. - Profil de la fosse 4 et céramique provenant de celle-ci (Ech. 1/3).
10 - Fragment d'une urne en terre gris ardoise légèrement lustrée à l'extérieur,
du type Howardries 14 (diam. à la lèvre: 0,14 m) (fig. 4,11).
11 - Bas de la panse d'une urne du même type, en terre gris ardoise légèrement
lustrée à l'extérieur (fig. 4, 12).
d} 1 - Petit fragment d'un gobelet à dépressions en terre de couleur brun
choco-lat et vernis ardoise.
2 - Petit fragment d'un gobelet en terre rosätre et vernis noirätre décoré de
zones de guillochis, du type Gose 200.
/) l - Bord d'un bol de grandes dimensions en terre grise et couverte noire
(fig. 4, 13).
2 - Fragment d'une casserole à lèvre épaissie en boudin, avec gorge au départ
(fig. 4,14).
3 - Fragment d'un plat en terre grise et couverte noire, Ie départ de la lèvre
souligné de rainures (hauteur : 0,052 .m) (fig. 4, 15).
h) 1 - 2 - 3 - 4 - Fragments de fond et de lèvre d'une assiette en terre
beige légèrement rosätre avec enduit vermillon à l'intérieur.
i) l - Fragments d'une statuette en terre à pipe avec trace de deux pieds, sur
un socle cubique de 0,04 m de cöté, ayant sans doute représenté une mater assise (fig. 4,16).
La fosse 5 doit, elle aussi, être mise en rapport avec !'atelier. Sa portion N.O.
était limitée par un empierrement; son cöté S.E. légèrement sinueux avait une paroi
incurvée; son fond, à 1,80 m sous Ie niveau, à profil en forme de cuvette, était
recouvert d'une couche très noire et très grasse de 0,20 m à 0, 10 m d'épaisseur
surmontée d'une couche de démolition de 0,50 m d'épaisseur, avec des bloes de
torchis, des plaques de schiste hexagonales de 0,27 m de largeur et 7 mm d'épaisseur
et des moellons en pierre de Grandglise, au-dessus de laquelle était étalée une couche
de cendres de bois avec des fragments de tuiles, recouverte elle-même d'une couche
de terre grise renfermant quelques fragments de plaques de schiste et des pierres de Grandglise (fig. 5).
La présence d'un grand fragment de meule, d'un demi-tambour de colonne en
pierre de Grandglise de 0,40 m de diamètre, de moellons taillés sur une de leurs
faces, de 0,35 m de longueur et 0, 15 m d'épaisseur en pierre de Grandglise, de
nombreuses ardoises en schiste, trois d'entre elles ayant conservé Ie clou qui les
avait fixées à la toiture, tout autant que la concentration de bloes de torchis nous
autorisent à situer à proximité de eet endroit un bätiment artisanal détruit <lont
certains éléments étaient en matériaux durs, d'autres en bois et en torchis.
La fosse peut donc être considérée comme ayant fait partie du complexe
LA FOUILLE 17
de töle de bronze découpés en lamelle ainsi qu'une tige en plomb, longue de 0,04 m En céramique, les pièces suivantes peuvent être signalées
Fig. 5. - Fosse 5 : plan et coupes.
Aa
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...,_~,...
2m
..._
__
___.a) 1 - Paroi et lèvre d'une coupe du type Drag. 36, en päte de couleur brique claire et émail légèrement brillant (diam. à la lèvre : 0, 16 m).
2 - Fragment d'un bol à collerette du type Drag. 38 (Gose 143) de la moitié du
ne
s., en päte de couleur brique claire et émail légèrement brillant.3 -- Fragment d'un bol du type Drag. 37, de petites dimensions en päte de couleur chocolat clair et émail légèrement brillant, avec oves carrées et dards bien dessinés, décor à médaillons avec lion inscrit.
4 - Bord d 'un bol du type Drag. 37, en terre beige et émail mat. 5 - Fond d'un broyeur du type Drag. 45 à émail mat.
b) 1 -- Plusieurs fragments en terre grise, la plupart provenant d'une gamelle du type Howardries 6.
2 - Bord d'une casserole en terre grise mate, la lèvre plate pourvue d'une gorge, avec décor losangé au lustroir, du type Howardries 32.
e) - Bord d'un dolium en terre de couleur mastic.
h) l - Plusieurs menus fragments provenant d'assiettes à enduit vermillon à l'intérieur.
i) l - Fragment de sole de four avec traces de vitrification de couleur gris verdàtre.
2 - Fragment d'un creuset en .terre grise et extérieur de couleur blanche avec légères traces de vitrification, <lont l'intérieur est tapissé de scories de couleur grise.
3 - Gros fragments de torchis brûlé.
D'autres traces de bàtiments en bois et torchis avec sol en terre battue ont été décelées dans la tranchée A'aN, n°5 6
et 7. Si la présence de bloes de torchis différencie ces vestiges des fosses généralement de dimensions plus réduites, elle ne permet pas néanmoins de leur assigner une destination précise dans Ie complexe artisanal.
c) Le dépot 8
A 2 m au N. de la grande fosse 2 ayant servi d'atelier, on mit au jour, à la pro-fondeur de 0,40 m sous Ie niveau, un lit de pierres, de tuiles et de plaques de schiste sous lequel se dessine une excavation de plan circulaire de 1 m de diamètre, les parois encore tapissées de restes de douves en chêne de quelque 0,30 m de largeur,
légèrement incurvées, Ie fond en bois de chêne d'une épaisseur de 0,02 m, à l m sous Ie niveau, avec cinq clous distants de 0, LO m dans Ie secteur N.O. de son pour-tour.
Il s'agit d'un tonneau ou plutöt d'une cuve aux parois verticales remplie d'un matériel abondant et hétéroclite en fer et en bronze. Si les premiers objets avaient été déposés à la profondeur de 0,65 m sous Ie niveau, la plupart étaient surtout concentrés sur Ie fond. Ces objets décrits plus loin paraissaient avoir été entourés de paille, <lont la trace, difficilement récupérable, était marquée dans la terre durcie du remblai.
A la partie supérieure de la cuve, qui ne semble pas avoir été protégée par un couvercle, s'étalait avec quelques menus tessons en terre grise hélas indatables,
une couche de tuileaux, de pierres de Grandglise et de fragments en pierre de France,
à la profondeur de 0,50 m sous Ie niveau, au centre de laquelle on avait déposé un cràne de chien, placé au-dessus de l'amas d'outils et d'ustensiles en fer dont Ie plus volumineux était un anneau de 0,50 m de diamètre.
A cöté du cràne, qui pourrait être tenu pour une offrande, se trouvaient deux pendeloques phalliques en bronze, <lont il est permis de dire qu'elles avaient été déposées là à dessein, vu leur caractère apotropaïque origine!.
La concentration 9 d'objets en bronze, en fer et en céramique pourrait diffici-lement être tenue pour un second dépöt à mettre en relation avec notre atelier. Sa
LA FOUILLE 19
présence, à 13 m au N. de celui-ci ne laisse pas de poser des problèmes : son contenu (fig. 6), par exemple ne permet pas de l'apparenter aux nombreuses fosses rencon-trées dans toutes nos tranchées, dans Ie remblai desquelles les objets et tessons recueillis étaient disposés à des niveaux différents.
-
•
4
2 3 6 ~
Fig. 6. - Objets de la fosse 9 (Ech. : 2/3; n° 1 l /1 ).
1) Sesterce de Tra jan (111-117) de 18, 93 gr., son buste lauré et drapé à droite, à la belle patine vert clair, très usé au point que, de l'inscription à !'avers, on ne déchiffre plus que A VG GER et que !'avers est tout à fait fruste, et <lont Ie frai, par conséquent, indique un usage prolongé (fig. 6,1).
2) Fil de bronze recourbé en forme de petit bracelet (fig. 6,2).
3) Deux tenons en bronze (fig. 6, 3 et 4).
4) Applique circulaire gauchie en bronze, avec rainures concentriques de 0,03 m de diamètre (fig. 6,5).
5) Fragment du bord d'un plat en bronze à lèvre pendante (fig. 6,6).
6) Grande amphore de 0,34 m de diamètre en terre de couleur beige friable, Ie col arraché par les labours, à panse bulbeuse garnie de trois zones de moulures et le départ du col souligné d'une baguette, d'un type que nous ne connaissons en Belgique qu'à Velaines-Popuelles.
7) Fragments de deux urnes en terre grise grossière de type courant de Blicquy.
Ce dépöt, limité à l'O. par quatre clous à tête plate de 0,12 m de longueur éparpillés sur une distance de 2,90 m, a été enfoui à la fin du Ir au plus töt. Il ne nous est pás possible <l'en établir la destination encore qu'une chemise en forme de calotte sphérique, la moitié d'une autre, Ie fond d'une troisième, la cavité remplie d'une substance grisàtre, se fussent trouvés parmi ces fragments.
d) Conclusions
L'abondance de statuettes et de bibelots en bronze, de qualité, de provenance et d'usage divers, mais surtout la présence de larges fragments de creusets, de culots,
pas de confirmer l'identification de ces vestiges : il s'agit bien de ceux d'un atelier avec ses dépendances, ou l'on s'est adonné à la refonte d'objets ou de fragments d'objets dépareillés.
Encore qu'aucun moule n'ait été mis au jour, nous pouvons supposer, gräce aux tigelles retrouvées, qu'on y a coulé des statuettes à la cire perdue, sans doute aussi des fibules, qu'on y a fabriqué des fibules en töle de bronze et qu'on s'y est livré à la chaudronnerie. Les premières devaient trouver un facile écoulement dans la région bien peuplée et riche en grandes propriétés entourant un vaste sanctuaire, cel ui d' Aubechies, les secondes ont été retrouvées en grande quantité dans la nécro-pole du vicus de Blicquy et dans presque tous les sites explorés depuis 1952. Les documents en notre présence ne nous autorisent pas à affirmer que certaines de ces fibules étaient émaillées, quoique plusi
7
urs types de celles-ci, mis au jour à Blicquy, ne soient pas connus sur d'autres sites, du moins à notre connaissance.Par ailleurs nous nous rendons compte que la difficulté d'assigner une date au dépöt - dont certaines pièces pourraient être placées au cours du II!° s. selon les archéologues rhénans - peut constituer un obstacle sérieux à notre thèse, puisque la majorité des sépultures les plus récentes de la nécropole ne remonte qu'au début de Ia seconde moitié du
ne
s 13.
3. Les fosses 10 à 28
Autour de l'atelier du bronzier, des traces d'occupation relativement denses ont été mises au jour, les vestiges les plus nombreux se présentant sous !'aspect de fosses rectangulaires ou trapézoïdales, aux contours nets, aux parois généralement verticales, à fond plat, plus rarement aux parois incurvées et à fond en cuvette. Elles sont creusées dans l'argile vierge, dont l'affleurement, entre 0,40 m et 0,50 m
sous Ie niveau, est en général recouvert d'une couche d'argile remaniée de 0, 10 m à 0,30 m d'épaisseur, avec traces de charbons de bois, présence de fragments de tuiles, de bloes de torchis et de cailloux, sous la couche arable.
Sans y inclure les fosses déjà décrites en relation avec Ie complexe artisanal, on en a compté 8 dans la tranchée A (fig. 7 et 8), 7 dans la tranchée A'bN, 7 dans la tranchée A'aN, et J dans la tranchée A'"aN.
Une première constatation s'impose à la vue du plan : c'est l'orientation presque constante des fosses, quelles que soient leurs dimensions et leur aire. Leur alignement sur les axes N.O.-S.E. et N.E.-S.O. pourrait être considéré comme un indice de leur contemporanéité et de leur identité. Le contenu de leur remblai - céramique
(fig. 9), cendres, charbons de bois, torchis, tuileaux - corrobore cette déduction.
13 Chronologie de la nécropole de Blicquy - Camp Romain dans S.J. DE LAET et coli., La nécro-pole ...
LA FOUILLE 21
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_, Ae· Plan Ae Prol,/ Ag Plan 1 1 Ag Profil 3 4 .S 6 7 8 9 JO W OllIIlll l'i.)jJilffl&-E ~ ~ B Fig. 8. - Fosses et empierrements de la tranchée A : plans et coupes.2
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4
8
•
LA FOUILLE 23
Deux d'entre elles, les fosses 10 et 28, renfermaient des scories de bronze et des restes de coulée sous forme de gouttelettes : la présence de ces vestiges carac-téristiques place Ie remplissage des fosses au cours de la période d'activité des artisans.
La question capitale à leur sujet est d'établir leur destination. Nous ne pouvons les tenir que pour des fosses d'extraction de l'argile nécessaire à l'exploitation indus-trielle qu'elles entouraient d'un are-de-cercle, dans Ie quadrant N.E. En effet, au cours de l'exploitation, les bronziers ont dû fréquemment renouveler les parois et Ie döme de leur(s) bas-fourneau(x) : c'est sans doute les débris de ces éléments hors d'usage qui ont été retrouvés çà et là dans Ie remblai de quelques-unes de nos fosses14•
Par contre, la fosse 9 avec son dépöt, orientée selon un axe N.S., s'intègre
difficilement dans eet ensemble. Peut-être convient-il de la mettre en rapport avec les habitations construites sur les fosses remblayées, notamment dans la tranchée A'aN. Celles-ei étaient faites en matériaux périssables si bien que nous sommes fondé d'y voir des abris provisoires, peut-être des boutiques ou des locaux réservés au personnel de I'exploitation.
4. Les empierrements
L'angle d'un empierrement entourant !'atelier, Ie dépöt et Ie bas-fourneau a été
recoupé à une profondeur variant entre 0,30 et 0,40 m sous Ie niveau, dans les tranchées A, A'aN, A"aN, A"'aN et A'bN. Cet ouvrage de largeur inégale avait une épaisseur de 0,35 à 0,40 m.
Le cöté intérieur renforcé de bloes superposés de pierres de Basècles sur une largeur de 0,75 à 1 m, certains de 0,40 sur 0,30 m, était loin d'être rectiligne. Quant au reste de l'empierrement, il était constitué d'un concassé en pierres de Basècles avec, çà et là, quelques cailloux provenant des carrières de Grandglise. Aux endroits ou il présentait la plus grande largeur, sa moitié extérieure avait été rechargée d'une
couche d'ossements d'animaux par endroits épaisse de 0,35 m.
Un deuxième empierrement beaucoup moins net et régulier fut recoupé dans la tranchée A"aN, entre les points 14 et 16,20: posé sur Ie sol vierge il se composait de petits cailloux arrondis en pierre de Basècles et de débris de tuiles, sur une
épais-seur de 0,20 m à la profondeur de 0,30 m sous Ie niveau. Nous n'avons eu ni Ie temps ni les moyens d'établir son éventuelle connexion avec celui de la tranchée A"aN, de 3 m de largeur, entre les points 20,70 et 23,70, <lont les bords étaient
renforcés de moellons.
14 Heronbridge, p. 4 fait état d'une fosse de petites dimensions avec couche de cendres à la surface, ou l 'on aurait prélevé de l'argile nécessaire à la confection de creusets et de moules.
Les tronçons c et d de la tranchée A ont eux aussi livré un empierrement de
14 m de largeur et de 0,40 m d'épaisseur, orienté sur un axe N.N.E.-S.S.O., comme
Ie premier que nous avons décrit, entre les points 19 et 33. Dans Ie tronçon g de la
même tranchée, l'angle d'un autre orienté de la même façon, de 4 m de largeur
et de 0,20 m d'épaisseur a été recoupé entre les points 62,20 et 70 (fig. 7 et 8).
L'orientation des tronçons d'empierrement les plus caractéristiques dans les
tranchées A, A 'aN et A'bN semblerait indiquer qu'il convient de les considérer
comme des éléments ayant fait partie du complexe industrie! décrit dans les pages
précédentes, d'autant que deux pièces de rebut en fonte ont été recueillies à la surface
LE MA TERIEL RECUEILLI
DANS L'ATELIER ET LES DEPENDANCES
Certaines pièces en bronze et en fer peuvent être considérées comme des unicum : les hypothèses que nous formulons sur leur destination première sont donc
suscep-tibles d'être modifiées par la découverte d'objets semblables, plus complets
peut-être, dans un milieu plus homogène.
Par ailleurs la datation de la quincaillerie antique est difficile, voire impossible,
en dehors de trouvailles fermées datées par la présence d'objets plus courants, comme
par exemple la céramique. Nous nous rendons compte que nos conclusions
chrono-logiques, très vagues d'ailleurs, risquent elles aussi d'être entachées de pas mal
d'erreurs.
l. Les creusets et les résidus de fabrication
Mis à part des résidus de fabrication, sous forme de gouttelettes de bronze
d'environ 0,001 m de diamètre, de tigelles de la taille d'une épingle, de lamelles en
töle de bronze et de plusieurs fragments de creusets, certains avec leur culot, Ie
bas-fourneau 1 n'a livré aucun objet identifiable.
L'analyse en laboratoire des documents recueillis dans la couche de cendres
apporte sans contestation possible la preuve qu'on y a fondu du métal de
récupé-ration. Nous reproduisons ei-dessous la note que l'I.R.P.A. nous a adressée à ce
sujet. L'examen a porté sur Ie fond d'un creuset avec son culot (fig. JO) et sur deux
culots, l'un très petit, l'autre en forme de bonnet phrygien, à base plate de 0,04
m de diamètre.
« Le creuset en terre a a été examiné sur une coupe transversale de la paroi. Le bord intérieur du creuset présente une très mince couche de vitrification à base de cuivre, tandis que ie bord extérieur montre une vitrification en profondeur du creuset lui-même porté à haute température.
» Dans Ie fond du creuset un culot s'y adaptant est formé de matière terreuse dans laquelle sont emprisonnés des fragments métalliques d'une « chemise » en alliage de cuivre et d'une lamelle en alliage de cuivre d'environ 25 X 3,5 X 0,5 mm. Un examen métallographique de la lamelle décèle que Ie métal est très sain, qu'il porte une structure de métal écroui partiellement recuit et qu'une patine vitrijiée translucide verte s'est formée tout autour du métal en surface avec pénétration suivant les lignes d' écrouissage.
» Le petit culot b a été analysé par méthode microchimique. Il est constitué d'un alliage d'étain et de plomb; il ne contient que très peu de cuivre et pas de zine. Cette masse est entourée d'une espèce de chemise métallique. L'examen métallographique de la «chemise» montre un métal sain au centre, légèrement corrodé en surface, mais ici comme au culot de la pièce précédente, la patine forme une matière vitrifiée qui a protégé Ie métal. Les petites inclusions peu nombreuses sont aplaties. La structure métallographique après attaque dénote un métal écroui qui présente une orientation de cristallisation secondaire, ce qui signifie que cette chemise a été placée intention-nellement au fond du creuset et qu'elle ne s'est pas formée par fusion volontaire ou pas.
» Le petit culot c a été analysé par microchimie. Il a la composition d'un bronze, alliage -cuivre-étain, contenant un peu de zine. L'extérieur du cóne porte des traces de fragments de charbon de bois.
» Il semble donc d'après !'examen des matériaux a et du culot c qu'il s'agisse bien d'ustensiles d'un fondeur de bronze et que Ie métal employé était du métal de récupération. On peut admettre que pour éviter l' oxydation fors de la fusion du métal de réemploi on y ajoutait du charbon de bois en très petits fragments. Le petit culot b
à la composition d'un métal de soudure, il était vraisemblablement chaujfé dans un creuset en terre doublé d'une chemise de bronze pour éviter que la matière en fusion ne pénètre dans les pores du creuset. »
Un des creusets a pu être reconstitué : hauteur : 0,08 m (fig. 1 J ,J). Typologi-quement il ressemble à ceux trouvés à Heronbridge15
: Ie fond se termine en V
arrondi, forme qui facilite la fusion du métal et aide à répartir également la chaleur 15 Heronbridge, fig. 2 (3 et 4) et p. 5.
1
LE MATERIEL RECUEILLI DANS L'ATELIER ET LES DEPENDANCES 27
sur toute sa surface. Elle diffère de celle des creusets à fond plat, beaucoup plus
grossiers rencontrés dans des sites militaires de la seconde moitié du
rer
s.,notam-ment à Straubing, et de celle des creusets à large ouverture et fond arrondi connus
à Colchester. Plusieurs autres fragments de creusets de formes différentes et de
plus grandes dimensions se trouvaient dans Ie remblai du bas-fourneau (fig. 11,2 et
3).
4
Fig. 11. - Creusets et résidus de fabrication (Ech. : 1-2-3 : 1/4; 4-5-6- : 1/2).
Parmi les vestiges les plus caractéristiques figurent quelques lamelles en töle
de bronze à patine luisante de couleur vert clair, certaines pourvues de tigelles en
pointe d'aiguille de 0,015 m de long et de 0,001 m de diamètre, par groupes de 2
voire de 4, distantes de 0,005 m l'une de l'autre. Certaines pourraient avoir été
destinées à servir de chemise à l'intérieur de creusets, comme semblerait Ie prouver
!'examen du culot b du rapport de l'I.R.P.A. Quant aux exemplaires faisant corps
avec des tigelles, nous ne leur avons trouvé aucun parallèle dans la documentation
qui nous était accessible.
A signaler, parmi les quelques déchets, un amalgame auquel les caprices de
la fusion ont donné Ia forme d'un barbelé (fig. 11,4).
Du remblai très mélangé recouvrant Ie bas-fourneau, proviennent d'autres
lamelles et des objets en plomb, métal nécessaire au traitement du bronze de remploi :
un disque, Ie rebord garni d'un ourlet (fig. 11,5), un objet brisé, creux de 0,11 m de longueur, avec en son centre une moulure soulignée de rainures, qui pourrait
avoir été une poignée de bahut (fig. I I ,6), une plaque de forme indéterminée.
Des déchets de fusion, des lingots, voire des fragments d'objets abîmés par leur
passage au feu oot aussi été recueillis dans la grande excavation 2 à l'O. du
bas-fourneau et dans Ie dépöt 8 au N. de celle-ci.
Dans ~'angle S.O. de la grande excavation 2, un amas de cendres et de charbons
de bois, de 0,30 sur 0,50 m, à la profondeur de 0,80 m sous Ie niveau, renfermait
tout un matériel de remploi constitué de plaques, certaines percées de trous, de James et de tiges en töle de bronze (fig. 12,1 et 2), d'une double plaque en töle de
2 3 6 7 11
V
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9 14LE MATERIEL RECUEILLI DANS L'ATELIER ET LES DEPENDANCES 29
bronze avec rivets, sans doute applique de coffret (fig. 12,3), d'une autre montée
sur fer, avec rivets en fer, chevauchée à une extrémité d'une plaque transversale,
de l'extrémité de l'angle d'une équerre d'applique (fig. 12,4), d'un culot pourvu de
cinq tigelles de section carrée (fig. 12,5) et de quatre fibules (fig. 12,6-9).
Du remblai de l'excavation 2, on retira, à différents niveaux, quelques lamelles,
des gouttelettes provenant de coulées et de menus fragments de creusets.
Deux autres preuves bien caractéristiques de l'activité du bronzier ont été
mises au jour à la surface de l'empierrement, au S. de l'excavation. La première est
un bloc de bronze à patine verte et mate, de 0,018 m de hauteur, ayant la forme d'une
demi-ellipse ou plutöt d'un demi-creur, pourvu d'une sorte de gouttière à la base,
Ie sommet plat garni de cinq tigelles à section carrée, la seconde, en bronze à patine
brune, l'attache d'une anse gauchie, avec bavochages, surmontée d'une feuille
trilobée, ainsi que Ie rebord de la lèvre d'un grand récipient de 0,15 m de diamètre
(fig. 12,11). Il s'agit de pièces de récupération provenant peut-être d'un autre atelier,
celle-là de restes de coulée, celle-ci d'un rebut de fabrication d'une pièce en fonte.
Le dépöt 8 à son tour a livré quelques pièces qu'il est difficile de ne pas tenir
pour des déchets : culots et chemises, objets à demi-fondus, rebuts de fabrication
(fig. 12, 12-15). La fabrication grossière de ces fragments, avec leurs bavochages,
leur patine brune virant au noir nous autorisent à les tenir davantage pour des
déchets récupérés que pour des objets ratés fabriqués dans !'atelier. Le fragment
d'applique en plomb, avec décor fruste d'oves et de dards surmonté d'un perlé était
sans aucun doute destiné à servir de matière première lui aussi (fig. 12, 16)
Tl est superflu d 'insister sur la valeur archéologiq ue des pièces mentionnées
dans ce paragraphe : la présence de culots de chemise, de rebuts dans Ie dépöt
montre que celui-ci est bien la cachette d'un fondeur, à proximité de son atelier. Des déchets en töle de bronze et des fragments de coulée semblables aux pièces
trouvées à Blicquy sont signalés notamment à Liberchies, à Rheingönheim, p. 56
et Pl. 59, à Strasbourg II, p. 504 et fig. 369, L-6 et à Straubing, PI. 129, 13. Quant
aux culots avec tigelles à section carrée, nous ne leur avons trouvé aucun parallèle
dans la littérature consultée.
2. Les objets en bronze
Un grand nombre d'objets disparates, les uns brisés, les autres complets, bronzes
figurés, bijoux, appliques de meubles ou de harnais, pièces d'huisserie, ont été
recueillis dans la grande excavation 2 et son annexe 3 ainsi que dans Ie dépöt 8.
Dans l'êxcavation 2, que nous considérons comme !'atelier, figuraient les objets
suivants :
LE MATERIEL RECUEILLI DANS L'ATELIER ET LES DEPENDANCES 31
taches vert clair représentant Ie dieu Mars nu et casqué de 0,07 m de hauteur, Ie corps en appui sur la jambe droite, hanché vers la gauche, la tête de face légèrement penchée vers l'épaule droite, la chevelure abondante sur la nuque, disposée en
deux séries de trois bandeaux séparés au milieu du front, Ie haut casque à cimier
rehaussé de gravure, la toison pubienne bien marquée. La musculature de la poitrine,
Ie sillon dorsal, la cambrure des reins sont très bien détaillés. La main droite est
repliée pour tenir une lance disparue; sur la face extérieure de !'avant-bras gauche,
l'arrondi a fait place à un méplat ou venait s'appuyer un glaive disparu.
Recueillie dans l'angle S.O. de l'excavation, sur Ie fond, à la profondeur de
1,70 m sous Ie niveau (fig. 13,2). Ce type de petites dimensions est bien connu en
Belgique, à Elouges (Catalogue lil, p. 297), à Givry (Catalogue IJl, p. 297), à
Ander-lecht (Cata/ogue_ JIJ, p. 297-298) ainsi qu'en Rhénanie et en Bretagne (bibliographie
dans Amand, p. 83, note 3).
2 - Bouchon en plomb de 0,077 m de longueur, à corps cylindrique, l'extrémité
bombée à pöle plat légèrement proéminent, dont la tête a la forme d'un ellipsoïde
de révolution aplati, gaîné d'un mince recouvrement en töle de bronze à patine
verte et luisante, conservé sur toute la surface du cylindre formant Ie corps de l'objet et sur une partie de la tête (fig. 14,1).
Trouvé au centre de la fosse à la profondeur de 1 m sous Ie niveau.
3 - Cheville en bronze coulé à patine brun doré de 0,031 m de longueur à corps
trapézoïdal de section rectangulaire et tête caliciforme, Ie pourtour garni d'une
rainure avec pistil cylindrique, la base soulignée de deux rainures et Ie sommet d'un point en creux (fig. 14,2).
Trouvé au centre de la fosse à Ia profondeur de 1 m sous Ie niveau. Quelques
objets semblables sans doute destinés à fixer des boutons d'applique de meuble
ont été recueillis sur Ie site.
4 - Lame de charnière en bronze coulé à patine brun doré, d'une longueur de
0,07 m composée d'une tige centrale à charnon cylindrique traversé par une broche
aux extrémités effilées, sur laquelle sont branchées deux tiges incurvées à leur départ
et aux charnons tronconiques traversés eux aussi par la broche (fig. 14,3).
Trouvé au centre de la fosse à la profondeur de 1 m sous Ie niveau.
L'annexe 3 a livré pour sa part les objets suivants :
l - Restes très abîmés en töle de bronze à patine vert de gris d'au moins deux
équerres ayant constitué Ie renforcement des angles d'un coffre, formés de branches
profilées en-gouttière, terminées par une applique circulaire, percée en son centre.
Ces pièces ont été mises au jour respectivement aux angles N.O. et S.E. du
dimensions variées, la plupart en tóle de bronze, d'autres en fonte coulée, ont été recueillis sur la site (fig. 14,4).
2 - Restes d'un coffret comprenant de menus vestiges d'appliques très minces en
töle de bronze non décorée, une des faces portant encore des traces ligneuses, ainsi
que des parties d'une branche profilée en gouttière provenant d'une équerre de
renforcement et deux disques terminaux de 0,022 m de diamètre.
8
~
Fig. 14. - Objets en bronze provenant de !'atelier (Ech . . 1/2).3 - Couronnement d'un objet en bronze moulé à patine vert de gris, d'une longueur
de 0,042 m, la base percée d'un évidement, composé d'un motif bulbeux séparé
par une moulure d'un cylindre terminé par un appendice cylindrique (fig. 14,5).
4 - Fragment de 0,225 m de longueur d'un objet ayant pu être utilisé comme
garniture de meuble oude char, en bronze à patine en partie vert de gris et en partie
vert clair, composé d'une tige plate à section rectangulaire, légèrement incurvée,
brisée à ses deux extrémités, supportant trois groupes de trois rivets à corps
rectan-gulaire à tête ronde à la partie supérieure, à tête en partie ronde, en partie du type
dit à tête fermante, à la partie inférieure entre lesquels des plaques sont engagées.
La tête supérieure des rivets était destinée sans doute à fixer une tige semblable
à la tige inférieure, aujourd'hui disparue (fig. 14,6).
5 - Cheville en bronze coulé à patine brune et dorée de 0,045 m de longueur,
à tête caliciforme avec pistil tronconique entouré d'une rainure et corps trapézoïdal
à section rectangulaire percé d'une ouverture circulaire à son extrémité (fig. 14,7).
6 - Tête et départ de l'arc d'une fibule à ressort entouré d'une gaine, à patine
vert sombre, luisante.
7 Ressort en bronze à trois spires provenant d'une fibule.
1
1
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1LE MATERIEL RECUEILLI DANS L'ATELIER ET LES DEPENDANCES 33
de 0,057 m, composé de quatre registres ou tambours séparés par des moulures, l'extrémité inférieure évidée, l'extrémité supérieure garnie d'un bouton mouluré. Le registre supérieur est décoré de motifs Iosangés et triangulaires en relief, avec point médian, disposés en quinconque, Ie contour souligné d'un trait gravé, Ie deuxième registre présente la même disposition en plus ramassé, Ie troisième a la forme d'un cylindre tandis que Ie registre inférieur offre un profil bulbeux <lont la base s'épanouit en corolle à quatre pétales soudés (fig. 14,8).
C'est bien entendu Ie dépöt 8 qui renfermait Ie plus grand nombre d'objets <lont voici l'inventaire :
l - Statuette en fonte pleine à patine vert clair de 0,083 m de hauteur représentant Ie dieu Mars nu et casqué, Ie visage de face. Le pied droit en a disparu; quant à
la main gauche sur Ie dos de laquelle avait dû être appliqué Ie bouclier ou Ie glaive, elle se réduit à une masse pyramidale; la droite est percée pour laisser passer la baste de la lance. Cette figurine est d'une qualité très inférieure, si on la compare
à celle de I'excavation 2 (fig. 13,1).
2 - Buste en bronze moulé, gravé et en partie argenté, à patine noiratre, de 0,07 m de hauteur servant de support à une spatule en are de cercle, scalpel ou peut-être ornement de meuble. La figurine représente Minerve portant Ie casque corinthien et la cuirasse <lont Ie plastron est orné de l'égide rehaussée d'argent, avec une tête de Gorgone plutöt fruste, les bords hachurés évoquant sans doute les serpents <lont habituellement est orné ce vêtement protecteur, leurs têtes affrontées au-dessus d'un motif losangé à la base du buste. Le dos de la cuirasse est décoré d'un motif gravé évoquant des festons. Le visage porté par un cou vigoureux mais élancé a des joues pleines, un nez épaté par l'usure, des yeux ronds rehaussés d'argent. La chevelure séparée au milieu du front est répartie, de chaque cöté, en trois bandeaux ramenés sur la nuque. Le casque est très ouvragé, ouvert sur Ie front, la coiffe en tête de Gorgone, avec une élégante aigrette supportée par un cimier bien apparent. La pièce est d'excellente qualité (fig. J 3,3).
Un objet semblable, de 0,063 m de hauteur a été trouvé à Roeselare (Catalogue
lil, p. 300-301 et fig. 118), un autre de 0,061 m de hauteur à Trèves (Trier, n° 188,
p. 78-79, qui Ie tient pour un manche de couteau).
3 - Poignée delphiniforme en bronze moulé, à patine vert argenté lisse, à revers creux et fruste, d'une longueur de 0, 19 m, encore pourvue d'un de ses tenons, du type bien connu à dauphins abouchés, la gueule large ouverte mordant sur un motif sphérique, Ie corps arqué et rehaussé de motifs gravés figurant !'reil et les plis de la peau, la queue s'épanouissant en feuille trilobée ou en fleur de lys stylisée (fig. 15, l ).
Ces poignées de coffret sont signalées à Bavai (Bavai, Pl. XLVIII, 306 et p. 121), en Rhénanie (Speyer, Pl. 55, 87 et p. 51 et Trier, Pl. 96, 302, 303, 304, fig. 56, 59, 60, 61, 62 et p. 123-130) et en Rhétie (Walke, Pl. 115,13-14).
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9 10 6Fig. 15. - Objets en bronze provenant du dépöt (Ech. : 1/2).
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LE MATERIEL RECUEILLI DANS L'ATELIER ET LES DEPENDANCES 35 4 - Poignée de meuble en bronze moulé à surface dorée brillante d'une longueur de 0,11 m, en forme d'omega, les extrémités terminées par un gland, Ie centre souligné par trois moulures, encore pourvue de ses deux tenons avec leurs appliques. A notre connaissance ce type de poignée n'est signalé ni à Bavai, ni en Rhénanie, m en Bretagne (fig. 15 ,2).
5 - 6 - 7 -- Tenons de poignées, deux presque complet en bronze à patine brune (les n°s 5 et 7) et verte (Ie n° 6).
8 à 13 - Chevilles à tête tronconique. Les exemplaires les plus caractéristiques
sont représentés fig. 15,3 à 5.
14 - 15 - 16 - Appliques circulaires (fig. 15,6 à 8).
17 - Cheville en bronze à patine mate et brune, à tête caliciforme garnie d'un pistil tronconique, la base soulignée d'une double rainure, à corps rectangulaire de 0,037 m de longueur. Des chevilles semblables qui étaient vraisemblablement utilisées pour fixer des appliques comme celles qui viennent d'être décrites sous les n°s 14 - 15 -- 16, destinées à l'ornementation de meubles ou de coffrets, sont bien connues à Intercisa Il, Chap. VJIJ, Pl. L, 1-2-10-11.
18 - 19 - 20 - 21 - Quatre charnières en bronze coulé à patine cuivrée, chaque jeu constitué d'une tige médiane à charnon plat et percé entre deux tiges à charnon tranconique percé de part en part, Ie tout assemblé sur une broche en fer (fig. 15,9 et 10).
Des charnières semblables sont signalées entre autres par S. Reinach, Catalogue
illustré du Musée des Antiquités nationales, I, 1917, n° 29886, dans Quincaillerie antique, III, Pl. XXXI, 8, à Straubing, Pl. 134, 7, 10 et 11 et à Bavai (L'art de Rome
et des provinces dans les collections parisiennes, 1971, Supplément au catalogue,
n° 308, 309).
22 - 23 - 24 - Equerres en bronze moulé, dont les bras profilés en gouttière se terminent par des disques plats, percés (fig. 15, 11 à 13).
Ces équerres sont connues à Straubing, Pl. B, 4, f, g et p. 56, à Zugmantel,
Pl. 21, 55 et à Intercisa II, Chap. VIII, Pl. 50, 12.
25 - Cadenas en fer en forme de tambour, de 0,05 m de diamètre, renforcé de trois cercles de bronze et portant des traces d'une mince pellicule de bronze sur une de ses faces, oü se remarquent trois traces de trous auxquels correspondent à l'inté-rieur du cadenas des tiges en fer, l'une d'elles isolée du reste par une lame en fer. L'autre face, fort abîmée, présente contre Ie pourtour une ouverture rectangulaire. Aucune trace de l'arceau n'a subsisté (fig. 15,14).
Cadenas à peu près semblable mais plus haut dans Quincaillerie antique, III,
Pl. XXX,
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26 - Pendeloque apotropaïque en bronze moulé, à patine noirätre, à revers creux, de 0,044 m, représentant un phallus au repos, sous une toison pubicnne aux boucles
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