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Le Mésolithique de Lagland

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ARCHAEOLOGIA

BELGICA

200

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LE MESOLITHIQUE DE LAGLAND

BRUXELLES

1977

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LE MESOLITHIQUE DE LAGLAND

(3)

ARCHAEOLOGIA BELGICA Dir. Dr. H. Roosens

Etudes et rapports édités par le Service national des Fouilles

Pare du Cinquantenaire 1 1040 Bruxelles

Studies en verslagen uitgegeven door de Nationale Dienst voor Opgravingen

Jubelpark 1 1040 Brussel

© Service national des Fouilles

D 1977 /0405 /9

(4)

ARCHAEOLOGIA

BELGICA

200

J.

NOËL

LE MESOLITHIQUE DE LAGLAND

BRUXELLES 1977 7

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LE CADRE PHYSIQUE ACTUEL

Le domaine militaire de Lagland s' étale, à l' ouest de la ville d' Arlon, dans la partie méridionale de la province du Luxembourg sur une super-ficie d'environ 1300 hectares (fig. 1).

Doucement incliné vers l' ouest, le terrain est drainé par le réseau hydrographique de la haute Semois et principalement par son affluent l'Engelbach. L'altitude moyenne s'abaisse régulièrement d'est en ouest: 430 m au lieu-dit Montagne de Stockem sur les cartes d'Etat-Major, 345 m au confluent du ruisseau du Trou de Longwy et de l' Engelbach.

Fig. I. - Carte topographique indiquant !'emplacement des gisements. A: Longheck. B: Kleinenbusch I. C: Beim Antony. D: Kleinenbusch II. E: Weidbusch Knopf. F: site signalé par le colonel Kinsbergen.

(6)

6 LE CADRE PHYSIQUE ACTUEL

Placée aux confins du massif ardennais et de la Lorraine belge, la région jouit d'un climat de transition. Froid et humide en hiver, compa-rable à celui qui règne en Ardenne, le climat durant l'été devient chaud et sec, similaire à celui de !'ensemble de la Gaume. De relief vallonné, la région est occupée en partie par des futaies et des landes herbeuses em-bruyérées.

Le sous-sol fait partie de l'auréole nord-orientale des terrains méso-zoïques du bassin de Paris (1). C'est un ensemble de sables et de grès calcareux jaunes à gris-bruns, parfois ferrugineux, à stratification irré-gulière, même entrecroisée. Il appartient à l' étage du Lotharingien. Cette assise est recouverte d'un faciès de déminéralisation, surmontée superficiellement d'une importante cara pace de f er fort sableux, de couleur brun-rouille. Ce phénomène, qui se développe sur plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur aboutit finalement à un sable blanc pur et fin, soumis au déplacement éolien (cc Buttes de Stockem »). Le sol y présente en surface des phénomènes très marqués de podzolisation humo-f errugineuse.

(1) MAUBEUGE P.L., Le Trias et Ze Jurassique du Sud-Est de la Belgique dans Prodrome d'une description géologique de la Belgique, Liège, 1954.

(7)

1

HISTORIQUE DES DECOUVERTES

C'est au colonel Kinsbergen que revient le mérite d'avoir découvert en 1920 le premier site préhistorique dans les dunes de Schoppach-lez-Arlon. Son emplacement se situe à Stockem « à la plaine de Schoppach, sur une dune sablonneuse, située entre le mamelon 415 et l'établissement de pisciculture, à 400 m au nord-ouest de l'étang » (2). Ce gisement a été repris sous la dénomination de « station tardenoisienne de Stockem ».

Malheureusement sa localisation sur le terrain n' est pas rigoureuse ( 3) (fig. 1 ).

Ch. Dubois rapporte, sans autre précision, la découverte de silex taillé, d'époque néolithique, sur l'ancien tir de Stockem (4

). Le même auteur relate en 1939, l'existence de« petits ateliers de taille à Arlon, dans la plaine de Schoppach, sur une dune sablonneuse, silex de petites dimensions et éclats de débitage ». Ce dernier site doit probablement se rapporter à l'endroit mentionné par le colonel Kinsbergen.

En 1964, M. Fr. Hubert, attaché au Service national des Fouilles, vint eff ectuer un sondage peu fructueux à Stockem au sud de la butte 415 (5).

Ces différentes observations nous incitèrent à prospecter systéma-tiquement l' ensemble du champ de tir de Lagland qui prolonge en quelque sorte vers le sud le terrain de manreuvre de Stockem. Nos recherches, échelonnées entre 1965 et 1975, se sant limitées à des récoltes de surface aux endroits ou la végétation avait été détruite par le passage des chars. Nous avons découvert ainsi cinq stations que nous avons régulièrement visitées (fig. 1 ). L'une de ces stations, Kleinenbusch I, domine largement les autres par la quantité et la diversité du matériel recueilli. Aussi, nous étudierons ce site en détail, nous bornant à une description plus sommaire des autres gisements.

(2) Compte-rendu d'une assemblée générale publié dans les Annales de l' Institut Ar-chéologique du Luxembourg, t. LIi, 1921, p. 270.

(3) SERET R., Note sur Ze Mésolithique dans le Sud de la province de Luxembourg dans Les Chercheurs de la Wallonie, t. XIX, 1963 à 1965, p. 258-268.

(4) DUBOIS CH., Le Luxembourg préhistorique et protohistorique dans Annales del' Institut Archéologique du Luxembourg, t. LXX, 1939, p. 5 et 6.

(8)

Kleinenbusch I Lieu-dit: Kleinenbusch. Altitude : 382 m.

LES STATIONS

Topographie: cuvette localisée entre les courbes de niveau 380 et 385 m. Léger pendage vers le sud.

Sous-sol·: sable blanc, fin; fortement soumis à l' érosion éolienne. Superficie : 80 m 2

Référence cadastrale: parcelle lüb, section C, commune de Toernich (fig. 2).

Localisation : concentration située à droite de la route provinciale n

°

29 Arlon - Virton; en face du chateau du Bois d' Arlon. Le site, à l' origine formé d'une pineraie, a été totalement déboisé en 1955, pour servir de terrain d'exercice aux militaires.

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(9)

LES STATIONS 9

Matériel archéologique : plusieurs milliers de silex taillés attribuables au Mésolithique; quelques pièces d'allure néolithique. Comme le montre la figure 3, ces vestiges d'époques différentes n'ont pas exactement la même répartition. Seul le matériel mésolithique sera étudié. Nous nous bornerons

à illustrer quelques pièces néolithiques. Sur un total de 3.340 artefacts recueillis, on compte 139 outils, soit 4,16

%

;

15 nucléus, soit 0,45

%

;

3.186 déchets ( éclats, lamelles, fragments), soit 95,39

%

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Parmi ces déchets,

1.152, soit 34,49

%

présentent une dimension supérieure à 10 mm, contre

2.034 soit 60,9

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Fig. 3. - Le site de Kleinenbusch I. Aires occupées par les industries mésolithique et néolithique.

A. MA TIERES PREMIERES

Les matières premières utilisées sont étrangères à la constitution

géologique du sous-sol de la Lorraine belge. Il est hasardeux de se pronon-cer sur la provenance du silex. En se basant sur sa teinte, silex gris cc

occi-dental », et compte tenu de la proximité des gisements, nous pourrions

émettre l'hypothèse que la Hesbaye serait un des centres d'approvisionne-ment. Généralement, il s'agit d'un silex gris clair, de bonne qualité,

(10)

10 LES STATIONS

moucheté de blanc par des tests d' échinodermes. La concentration du lieu-dit Beim Antony a livré du silex noir d'une excellente qualité, mais en quantité minime. Par contre, le silex champenois d'une teinte blonde, translucide, n'a pas été récolté. On a taillé également du quartz dont !'origine peut être recherchée parmi les filons de quartz des Ardennes distants de quelques kilomètres à peine. La proportion de quartz atteint 4

%

de la masse de matièrè première utilisée.

B. LE DEBIT AGE

On ignore les dimensions des bloes originaux de silex. Tous les nucléus paraissent épuisés et le plus grand d'entre eux pourrait être qualifié d'« assez petit» (6 cm) selon les modules établis par A. Leroi-Gourhan (6

). Plusieurs types de nucléus coexistent: à lamelles, coniques (fig. 10: 2-6), prismatiques (fig. 10: 7, 8) et en tortue (fig. 14: 8), à éclats, poly-édriques (fig. 11 : 8) et globuleux (fig. 14: 7). Les deux formes dominantes sont le nucléus conique à plan de frappe lisse et le nucléus prismatique à deux plans de frappe opposés duquel le type conique est probablement issu. Les nucléus à éclats sont façonnés dans un silex de qualité plus médiocre que ceux à lamelles.

Le débitage semble avoir été très intensif. Le plus petit nucléus mesure 13 mm de hauteur (fig. 10: 6) mais en moyenne, les nucléus ont été abandonnés lorsqu'ils approchaient 35 mm de hauteur. L'abandon a également été dicté par la réduction de la surface du plan de frappe et l'impossibilité dele raviver, ce qui n'a plus permis de débiter ces nucléus sous un angle adéquat.

Sur le site de Kleinenbusch I, la proportion des nucléus par rapport aux outils est de 15/139, soit 10,8

%

et, par rapport aux armatures seules, de 15/72, soit 20,8

%

-Le débitage a été essentiellement orienté vers la production de petits éclats allongés et de lamelles (tableau I) qui convenaient particulièrement bien pour la fabrication des microlithes. Les éclats larges ne semblent pas avoir retenu l'attention des artisans mésolithiques.

La technique du microburin n'est pas attestée dans les sites qui nous occupent. On rencontre, en revanche, de nombreuses lamelles brisées. Compte tenu de la nature du gisement, on ne peut exclure que plusieurs fractures soient accidentelles et récentes. Cependant, l' examen des frag-ments de lamelles révèle que plus de la moitié sont des fragfrag-ments proxi-maux. Cette nette disproportion pourrait suggérer que les fragments distaux et mésiaux ont été transformés en outils.

(6) LEROI-GOURHAN A. et al., La Préhistoire dans Nouvelle Clio, n° 1, Presses Uni-versitaires de France, 1966, p. 251.

(11)

LES STATIONS 11

Tableau I : inventaire des produits du débitage retrouvés à la station de Kleinenbusch I. Les dimensions des objets sont données

d'après les modules de débitage établis par A. Leroi Gourhan (7

)

Silex Silex Quartz Quantité Masse ord. brûlé ou (pièces) (gr.)

quartzite

Lamelle étroite, très petite 18 4 - 22 2,6

Lamelle étroite, petite 18 1 - 19 2,3

Lamelle, très petite 180 11 1 192 74,3

Lamelle, petite 18 2 - 20 28,1

Eclat laminaire, très petit 44 3 2 49 45,9

Eclat laminaire, petit 37 7 1 45 108,2

Eclat laminaire, assez petit 2 1 - 3 20,1

Eclat large, très petit 237 70 24 331 767,4

Eclat large, petit 29 5 1 35 532,5

Eclat assez long, très petit 162 44 19 225 318,6

Eclat assez long, petit 12 9 1 22 193,2

Eclat long, très petit 97 18 5 120 128,3

Eclat long, petit 50 10 4 64 406,0

Eclat long, assez petit 4 - 1 5 155,3

Eclat passant par la maille

10 X 10 ,mm 979 157 94 1230 376,7

Eclat passant par la maille

5 X 5mm 696 31 77 804 85,3

2583 373 230 3186 3244,8

(12)

~

4 6 3 5 16 11 13 17 14 19

Fig. 4. - Kleinenbusch I. 1-3 : grattoirs en bout de lame (le 3, brûlé). 4-6: parties distales de grattoirs (le 5, brûlé). 7 : grattoir semi-circulaire. 8-9 : outils composites, grattoir-burin. 10-13 : grattoirs sur éclat. 14: grattoir plus ou mains ogival. 15 : grattoir asymétrique sur éclat, fracture accidentelle. 16: grattoir sur éclat à épaulement double. 17 : grattoir sur éclat, front en éventail, brûlé. 18 : racloir rectiligne sur éclat. 19 : racloir convexe sur éclat. 20: racloir concave sur éclat. En silex sauf le 12, en quartz. Ech. : 1/1.

(13)

9

13

15

19 18

Fig. 5. - Kleinenbusch 1. 1-2: fragments de racloirs. 3 : encoche sur éclat. 4-6: éclats épais retouchés. 7 : fragment de nucléus retouché. 8-10 : éclats min ces tronqués (Ie 10, brûlé). 11-12: éclats d'avivage retouchés. 13 : « pièce esquillée ». 14-20: éclats minces retouchés. En silex. Ech. :

1

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(14)

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Fig. 6. - Kleinenbusch I. 1-3 : burins. 4: lame à tr'oncature rectiligne. 5 : lame à troncature oblique. 6: lame à troncatme tres oblique, brûlée. 7-8: fragments de lames retouchées. 9-18: lames et lamelles retouchées et utilisées (les 10, 17, 18, brûlées).

(15)

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Fig. 7. - Kleinenbusch I. 1-2: fragments de lamelles à bord abattu. 3-8: pointes

à troncature très oblique. 9-11 : pointes à troncature très oblique et base retouchée. 12-13 : pointes du Tardenois. 14-17 : triangles scalènes réguliers (Ie 17, brûlé). 18-21 : triangles scalènes à troncature concave. En silex, sauf Ie 13, en quartzite. Ech.

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Fig. 8. - Kleinenbusch I. 1-11 : triangles scalènes à troncature concave. 12: fragment

de triangle. 13-16: pointes ogivales à base retouchée. 17-18: pointes triangulaires allongées. 19-26 : pointes du Tardenois. En silex. 27 : bloc de quartzite portant sur la tranche des traces d'écrasement, percuteur? Ech.

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Fig. 9. - Kleinenbusch I. 1 : plaquette de gtès ferrugineux <lont les arêtes portent des

traces d'utilisation, roche locale. 2 : fragment de percuteur en quartzite. 3 : galet de quartz rose portant des traces de percussion et d'usure. Ech.

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(18)

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Fig. 10. - Kleinenbusch I. 1 : galet de quartzite portant des traces d'usure à un bout.

2-5 : nucléus coniques à contour ovoïde et plan de frappe lisse (Ie 3, brûlé). 6 : petit

nucléus conique à contour quadrangulaire et plan de frappe lisse. 7-8 : nucléus

pris-matiques à deux plans de frappe opposés. Ech.

1

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1.

(19)

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8

5

Fig. 11. - Kleinenbusch I. 1-6: nucléus prismatiques (Ie 5, brûlé). 7: nucléus conique

à contour ovoïde et plan de frappe lisse. 8 : nucléus polyédrique à orientations de

(20)

20 2 6 8 LES STATIONS 1 ~ 3 /\ I \ 4 10 7 1 /\ 9 5 \ I \ 1

Fig. 12. - Kleinenbusch I. Matériel néolithique. r : lame à retouches marginales, fracture accidentelle, brûlé. 2 : fragment de lame à retouches marginales, cassure

an-cienne. 3-5 : armatures à tranchant transversal. 6: pointe losangique à retouches cou-vrantes. 7-8 : pointes de flèche pédonculées et à ailerons, retouches couvrantes. 9 : frag-ment de pointe de flèche, brûlée. 10 : talon de hache polie, utilisé comme percuteur.

(21)

Kleinenbusch II

Lieu-dit : Kleinenbusch. Altitude : 385 m.

LES STATIONS

Topographie: pente légèrement inclinée vers l'ouest. Sous-sol : sable jaunätre.

Superficie: 4 m 2 •

21

Référence cadastrale : parcelle lüa, section C, commune de Toernich (fig. 2).

Localisation: à 150 m au nord du site de Kleinenbusch I.

Matériel archéologique : station pauvre, 18 pièces dont 6 déchets ( éclats) et 12 outils, aucun nucléus.

6 7

3 5

Fig. 13. - Kleinenbusch II. 1 : pointe à retouches unifaciales à base non retouchée.

2 : pointe ogivale courte à base retouchée. 3 : pointe triangulaire longue à base retouchée.

4-5 : pointes triangulaires courtes à base retouchée. 6-7: pointes triangulaires scalènes

(22)

Beirn Antony

Lieu-dit: Beim Antony.

Altitude: 385 m.

Topographie : surface plane, en bordure d'une forte dénivellation.

Sous-sol : sable fin, surmonté d'un horizon limoneux épais d'une dizaine de centimètres. Une intense érosion, provoquée par le charroi militaire, accentuera la disparition du site dans les prochaines années.

Superficie: 12 m2

Référence cadastrale: parcelle lüa, section C, commune de Toernich

(fig. 2).

Localisation : à 220 m à l'est du site de Kleinenbusch I.

Ce site est actuellement recouvert d'une pineraie.

Matériel archéologique : cette station, la troisième en importance, a livré

un matériel assez diversifié.

2

3 4

5 6

8

Fig. 14. - Beim Antony. 1-3 : petits grattoirs circulaires. 4 : grattoir sur éclat à front épais. 5 : pointe à retouches unilatérales, base non retouchée. 6 : nucléus conique, contour ovoïde, plan de frappe lisse. 7: nucléus globuleux. 8: nucléus en tortue. Ech. 1/1.

(23)

LES STATIONS 23

Longheck

Lieu-dit : Longheck.

Autres dénominations: Heideknap, Montagne de Stockem sur les cartes

d'Etat-Major, ou encore Tir Napoléon. Les déblais et remblais d'une

ancienne cible utilisée entre 1883 et 1894 dominent la crête supérieure du plateau d' est en ouest.

Altitude: 430 m.

Topographie: plateau. Vaste horizon <lont la vue s'étend des limites ex-trêmes du pays d'Arlon jusqu'en Gaume. Sol perméable, toujours sec.

Sous-sol : grès f errugineux d'une épaisseur d'un mètre recouvrant le

sable lotharingien.

Superficie: 25 m2

Référence cadastrale: parcelle n° 1854a, section C, commune de Heinsch. Localisation : concentration principale située entre le point géodésique formant la borne III et J'extrémité ouest du plateau (fig. 1).

Des silex taillés ou des éclats ont été récoltés sur l' ensemble du plateau, à une altitude moyenne de 420 m, ainsi que sur le flanc sud. Quelques

éclats ont été récoltés sur la piste qui longe le Vorderstenbusch et le pied

nord de la butte. Après Kleinenbusch I, il s'agit de la station qui nous

(24)

3 2

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Fig. 15. - Longheck. 1-2: grattoirs carénés. 3 : grattoir unguiforme. 4: double encoche. 5-6 : perçoirs. 7 : burin << bec de flûte ». 8 : burin latéral. 9 : pointe à troncature oblique, base droite non retouchée. ro : pointe du Tardenois, base retouchée. 11 : pointe trian-gulaire courte, brisée. 12: triangle scalène régulier. 13-14: pointes triangulaires courtes. En silex sauf Ie 4, en quartz blanc. Ech. 1/r.

(25)

LES STATIONS 25 2 3 6 I \ 4 7

Fig. 16. - Longheck. 1 : nucléus conique à contour ovoïde et plan de frappe lisse.

2 : très petit nucléus conique à contour circulaire et plan de frappe lisse. 3 : nucléus

polyédrique à deux plans de frappe. 4 : nucléus prismatique à plans de frappe croisés. 5-7: matériel néolithique. 5 : fragment de méplat d'une hache polie. 6: pointe à bords convergents rectilignes. 7 : pointe biface ovale à retouches couvrantes, brisée. En silex. Ech. 1/1.

(26)

26

Weidbusch Knopf

Lieu-dit : Weidbusch Knopf.

Altitude : 350 m.

LES STATIONS

Topographie: à flanc de coteau; pente exposée à l'ouest.

Sous-sol : sable jaune.

Superficie: 6 m2

Référence cadastrale: parcelle Sla, section C, commune de Toernich.

Localisation: au pied de l'extrémité sud du dernier des mamelons qui

servent de pare-balles au champ de tir (fig. 1 ).

Matériel archéologique : cette station n'a livré que très peu de pierres

taillées.

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1

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2

Fig. 17. - Weidbusch Knopf. 1 : trapèze rectangle, en silex. 2: éclat denticulé, en

(27)

ETUDE STATISTIQUE

Seul le site de Kleinenbusch I a fourni un nombre d'artefacts

justi-fiant une étude quantitative. Le dénombrement des objets selon la liste

type établie par le Dr. J.-G. Rozoy (8

) fait ressortir les caractéristiques

suivantes :

a) Les grattoirs façonnés sur éclats et bouts de lames ont une proportion

avoisinant 11

%

par rapport à !'ensemble des outils. La répartition est

équivalente sur bouts de lames ou éclats. La grande fréquence du bris par

flexion des lames nous ramène à conclure à une cassure intentionnelle

volontaire avec un hut précis. Contrairement aux sites de Longheck et

Beim Antony, le site de Kleinenbusch I n'a livré aucun grattoir circulaire,

ni unguiforme, ni caréné. Un seul grattoir sur bout de lame, long, a été

récolté sur le site de Kleinenbusch I, alors que l'on assiste à une tendance

extrêmement forte au raccourcissement de eet outil.

Le racloir n'intervient que très peu (4,4 %) dans la fabrication des

outils.

b) Le nombre d' éclats minces, surtout tronqués et retouchés, dominent

d'une manière très importante (14,5

%

).

Ces éclats offrent des retouches

bien continues sur une partie d'un bord. D'autres éclats portant des traces

d'utilisation pouvaient souvent être utilisés sans retouche. De ce fait,

le pourcentage calculé doit être observé avec précaution.

c) Les burins jouent un röle très effacé. Ils ont une fréquence très

faible (3 %). Deux des quatre burins récoltés sont sur troncatures

re-touchées. Les chutes de burin provenant de la technique du coup de burin

et révélant la technique de préparation ont été reprises dans le calcul du

pourcentage des déchets.

Quant au microburin, déchet caractéristique produit par la technique

de section oblique sur enclume à partir du procédé classique dit de l'encoche,

nous n'en avons pas trouvé et cela malgré un examen soigneux des déchets.

L'inexistence des perçoirs pourrait s'expliquer par leur remplacement par d'autres matériaux destructibles.

(8) Rozoy J.-G., Essai d'adaptation des méthodes statistiques à l'Epipaléolithique («

Mé-solithique »). Liste-type provisoire et premiers résultats dans Bulletin de la Société pré

(28)

28 ETUDE STATISTIQUE

d) Le pourcentage de pièces esquillées au revers (près de 5

%

de l'ou-tillage ), obtenues par percussion longitudinale très violente, démontre la reconversion d'un outil <lont une partie n'était pas emmanchée en un autre type.

e) L'examen des lames et lamelles doit davantage retenir notre attention. La fraction des lames à troncature se limite à 3

%

-

Celle des lamelles à bord abattu avec retouches voisine 8

%

.

Nous relevons un chiffre total légèrement supérieur à 10

%

par rapport à !'ensemble des outils. Constatons à nouveau que les cassures par flexion paraissent, statistiquement, avoir été intentionnelles. Mais si la destination des lames ou lamelles tronquées est inconnue, elles ont cependant pu servir d' outils tels quels.

f) Les triangles et pointes offrent le groupe Je plus important de l'in-dustrie. Dans le site de Kleinenbusch I, ils couvrent 35,8

%

du total des outils.

Les segments ou pointes de Sauveterre n'existent pas. Un groupe qui fait autorité parmi les triangles est certes celui des triangles scalènes, réguliers ou allongés à petit cöté, court ou petite troncature concave. Il totalise à lui seul 16,8

%

des outils. La coupe transversale de ces triangles présente un trapèze irrégulier.

La dominance de la pointe du Tardenois est de 7,3

%

-

Cette pointe du Tardenois est accompagnée de la pointe ogivale courte. Trois pointes triangulaires courtes furent récoltées sur le site de Longheck. Toutes ces

armatures témoignent de l'utilisation de l'arc.

g) L'abondance trop marquée des outils néolithiques (8,7

%

sur le site de

Kleinenbusch I) pourrait faire penser à une contamination de !'outillage

commun. Ce phénomène s'explique par le caractère de<< gisement ouvert »,

en l' occurrence un terrain sableux, mal protégé de tels mélanges. Cependant nous énonçons ceci sous réserve, car les grattoirs et racloirs sont trop petits et trop peu retouchés pour ne pas appartenir à !'industrie mésolithique. D'autre part, le groupe néolithique a été récolté en bordure nord du site de

Kleinenbusch I sur lequel il chevauche légèrement.

Sur le graphique ont été reportées les proportions des outils de deux gisements analogues à celui de Kleinenbusch I : les gisements étudiés de

Flönnes II (Hergenrath) (9

) et Montbani II (Tardenois - département de

l'Aisne) (pl. I).

(9) HUBERT F., Un gisement mésolithique à Hergenrath dans Archaeologia Belgica n° 99,

1967. Les représentations graphiques des proportions d'outils et d'armatures pour les sites Flönnes II et Montbani II ont été établies par Dr. J.-G. Rozoy.

(29)

100 P. A POINTES A B. NON RET. TR. I 90 I SOIE ISOCELES P. À

)~

;

CRAN 80

1(

!

70 FLÖNNE! Il

_/

r

.,,,.---

-~

~/

_J

/ KLElNENBUSC 60 / 1 /MO~ TBANI Il ,

-l

__/

I I 50 40 30 20 10

1:-- 1:--

--j'

51 48 50 53 52 49 54 55

--//J

,11/~

V

--TR. SCALENES 76 77 68 69 70 73 72 75

Fig. 18. - Proportion des armatures.

L. À SEGMENTS P. À B. TRANSV. 8. AB.

56 57 60 83 85 88 6.1

59 84 87 91 67

. / '

R ET. COUV. TRAPEZES

81 82 7 8 98 9 2 00 101 96 102 104 .,, 47 1 00 90 80 70 60 50 40 30 20 10 RET. 1 NV. PLA. DIVERS! 105 106

(30)

30 ETUDE STATISTIQUE

La tendance du graphique montre une concavité nettement tournée vers le bas, ce qui traduit une forte dominance des outils propres au Tardenoisien moyen.

Le décalage d'ensemble du graphique est provoqué par les outils néolithiques. Ne pas compter les outils néolithiques aurait augmenté le

taux d'outils communs. Ces derniers auraient dépassé 60

%

-Les principales différences qui apparaissent entre les gisements sont :

- !'absence presque totale des outils de la 6e classe (lamelles tronquées,

retouchées ), à peine 6

%

;

- la forte proportion de triangles scalènes à cótés concaves (11,7 %);

- !'absence totale des segments de cercle, alors qu'ils sont présents dans

les deux autres gisements.

Tableau II : composition de !'outillage du site de Kleinenbusch I

%

cum.

%

1. Grattoir bout de lame, long 1 0,7 0,7

2. Grattoir bout de lame, court 3

}

4,4 5,1

3. Grattoir raccourci 3

4. Gr. simple sur éclat 3 2,2 7,3

5. Gr. sur éclat retouché 3 2,2 9,5

6. Grattoir circulaire

-l

7. Grattoir unguiforme - 1,5 11,0

8. Grattoir divers sur éclat 2

9. Gr. caréné nucleif. - -

-10. Grattoir denticulé - -

-11. Eclat épais denticulé

-t

0,7 11,7

12. Eclat mince denticulé 1

13. Eclat épais tronqué

-2,9 14,6

14. Eclat épais retouché 4

15. Eclat mince tronqué 2

t

10,9 25,5

16. Eclat mince retouché 13

17. Racloir 6

4,4 29,9

(31)

-ETUDE ST ATISTIQUE 31

Tableau II : composition de l'outillage du site de Kleinenbusch I (suite)

%

cum.

%

19. Perçoir ( et bec) - -

-20. Tarauds - -

-21. Burin dièdre 3 2,2 32,1

22. Burin sur troncature 1 0,7 32,8

23. Pièce émoussée - -

-24. Pièce esquillée 7 5,1 37,9

25. Divers ( outillage commun) 1 0,7 38,6

26. Lame à tronc. concave

-}

1,5 40,1

27. Lame à tronc. rectil. 2

28. Lame à tronc. oblique 2

}

2,9 43,0

29. Lame à ret. distales 2

30. Lame à ret. régulières 7 5,1 48,1

31. Couteau à dos - -

-32. Lamelle à b. ab. atypique - -

-33. Lamelle à b. ab. partiel - -

-34. Lamelle à b. ab. gibbeux - -

-35. Lamelle à b. ab. arqué - -

-36. Lamelle à tête arquée - -

-37. Lamelle à ret. part. régulières 3

}

2,2 50,3

38. Lamelle à ret. continues

-39. Lamelle bordée - -

-40. Lamelle à coche unique -

-

-41. Lamelle cassée au des. coche - -

-42. Lamelle cassée d. une coche - -

-43. Lamelle à tronc. concave - -

-44. Lamelle à tronc. transv. - -

-45. Lamelle à ret. distales

-}

2,2 52,5

46. Lamelle à tronc. obl. 3

47. Lamelle cassée à tr. obl. 2 1,5 54,0

48. Pointe à tronc. très obl. 6

}

7,3 61,3

(32)

32 ETUDE STA TISTIQUE

Tableau II : composition de !'outillage du site de Kleinenbusch I (suite)

%

1

%

cum.

50. P. courte à b. non ret. - -

-51. Pointe à ret. unilat. - -

-52. Pointe à ret. unilat. (dist.) - -

-53. Pointe de Chaville - -

-54. Pointe à 2 bords ab. - -

-55. Pointe à 2 bords ab. (dist.) - -

-56. Pointe de Sauveterre - -

-57. Segment corde retouchée - -

-58. Segment de cercle - -

-59. Segment asymétrique - -

-60. Segment large - -

-61. Lamelle étr. à b. abattu

-}

1,5 62,8

62. Fragm. lamelle étr. à b. ab. 2

63. Lamelle étr. b. ab. tronquée - -

-64. Lamelle à ab. typique - -

-65. Fragm. de lamelle à b. ab. - -

-66. Lamelle à bord ab. tronquée - -

-67. Lamelle scalène - -

-68. Triangle scalène régulier 6

}

4,4 67,2

69. Triangle scalène irrégulier

-70. Triangle de Montclus

-1

71. Triangle scalène allongé - 0,7 67,9

72.

Tr. scal. all. pet. cöté court 1

73. Tr. scal. pet. tronc conc. 16

1

74. Triangle de Muge - 11,7 79,6

75. Triangle de Muge allongé

-76. Triangle isocèle allongé - -

-77.

Triangle isocèle - -

-78. F euille de gui

-

-

-79. Triangles à ret. couvr. - -

(33)

-ETUDE STATISTIQUE 33

Tableau II : composition de l'outillage du site de Kleinenbusch I (suite)

%

cum.

%

81. Pointe à base arrondie - -

-82. Pointe à base biaise - -

-83. Pointe triangulaire courte - -

-84. Pointe ogivale courte 3 2,2 81,8

85. Pointe triangulaire longue 2 1,5 83,3

86. Pointe du Tard. b. convexe

-}

5,1 88,4

87. Pointe du Tardenois 7

88. P. triang. courte b. concave

-}

0,7 89,1

89. P. ogivale courte b. conc. 1

90. P. triang. longue b. conc. - -

-91. P. du Tardenois b. conc. 3 2,2 91,3 92. Tr. b. déc. court - - -93. Tr. b. déc. long. - - -94. Trapèze rectangle - - -95. Trapèze de Vielle - - -96. Trapèze asym. court - - -97. Trapèze asym. long - -

-98. Trapèze sym. court - -

-99. Trapèze sym. long

-

-

-100. Trapèze sym. tronc. obl. - -

-101. Trapèze sym. tronc. conc. - -

-102. Trapèze de Montclus court - -

-103. Trapèze de Montclus long - -

-104. Trapèze du Martinet - -

-105. Armat. type danubien - -

-106. Divers microlithiques 1 -1 -1

-107. Lame à coches mult. unilat. - -

-108. Lamelle à c. mult. unilat. - -

-109. Lame à ret. part. unilat. -

-

-110. Lamelle à ret. part. unilat. - -

(34)

-34 ETUDE STA TISTIQUE

Tableau II : composition de !'outillage du site de Kleinenbusch I

112. Lamelle à coches jumelles 113. Lame à ret. jumelles 114. Lamelle à ret. jumelles 115. Lame à coches décalées 116. Lamelle à coches décalées 117. Lame à ret. décalées 118. Lamelle à ret. décalées 119. Outils néolithiques

Total des outils

Débris de microlithe : 9 Débris d' outils communs :

-1

%

- -- -- -- -- -- -- -12 1 8,71 137 100,0 (suite)

%

cum. -100,0

(35)

ETUDE STATISTIQUE 35

Tableau III : composition des armatures du site de Kleinenbusch I

ARMATURES

%

Nb.

%

cum. Pointe à soie 1 Pointe à cran 51-52. P. à retouche unilatérale - - -48-49. P. à tronc. oblique 10 19,6 19,6

50+54-55. P. courte + à 2 bords ab. - -

-53. P. de Chaville - -

-76-77. Triangles isocèles

1 - 1 - 1

-68-69. Triangles scal. ordinaires 6 11,8 31,4

70-72. Triangles scal. allongés 1 2,0 33,4

73-75. Triangles scal. à c. conc. 16 31,4 64,8

56. P. de Sauveterre - - -57 à 59. Segments ordinaires - - -60. Demi-lune (s. large) - - -83-84. P. courtes 3 5,9 70,7 85-87. P. longues 7 13,7 84,4 88-91. P. à base concave 4 7,8 92,2 61 à 67. Lamelles à dos 1 2 1 3,91 96,1 81-82. P. à b. biaise et à b. ronde - -

-78 à 80. Feuille de gui etc. - -

-98 à 101. Trapèzes symétriques

-

-

-92 à 96.

et Trapèzes non symétriques - -

-102 à 104.

47. Tronc. obl. + cassure 2 3,9 100,0

105. Retouches inverses plates

1 -1 - 1 -106. Divers 1 -1 - -1 -Total 1 51 '100,01

(36)

CONCLUSION

Des découvertes, déjà nombreuses, attestent une occupation méso-lithique assez dense dans les bassins de la haute Semois et de la Semois ardennaise. Malheureusement dans chaque site, la surface d'occupation a été enlevée et les silex sont restés plus ou mains en surface. Les sites actuellement connus sont installés sur les terrasses fluviatiles ensablées : Lingenthal (Waltzing), Schoppach (Heinsch), Sampont, Vance, Chante-melle, Etalle, Poncelle, Han-Tintigny, Prouvy, Buzenol, Ethe, Ferme-de-Bar, environ vingt sites dans la vallée de la basse Semois. D'autres sites sont établis sur des terres légères, aux sols podzolisés; ce sont entre au tres

tous les sites du domaine militaire de Lagland (1 °).

Les sites du domaine militaire de Lagland sont des sites sur sable, d'ou la vue ne s'étend pas au loin. Ils se localisent légèrement en retrait de la crête des collines, sur les versants exposés au sud. Deux exceptions:

les sites de Longheck et Beim Antony lesquels sont des sites sur sable avec

point de vue au bord d'un plateau. Le diamètre occupé, de l' ordre de dix mètres, confirme la vie par petits groupes très mobiles. Il s'agit d'un

phénomène de « nomadisme en circuit n au sein d'une région déterminée.

A noter qu'aucune trace de foyer n'a été observée au cours de nos récoltes. Il serait arbitraire d'évaluer la durée d'occupation de ces stations, ainsi que

la densité de la population (11).

Il paraît de toute façon certain que nous assistons à une augmentation de la population par rapport au stade précédent. Population <lont les sites attestent la richesse en chasseurs vivant en équilibre avec le milieu qui les entoure.

Il faut conclure à une vie cependant assez intense à cette époque sur

l'actuel domaine de Lagland. Les différents gisements sant des lieux

d'habitats ou l'homme a taillé des outils en silex pour les besoins de son existence immédiate. La plus forte concentration en déchets de taille

a été rencontrée sur le site de Kleinenbusch I.

(10) SERET R., ibid. p. 258. DE LAET S.J., Prehistorische kulturen in het Zuiden der Lage

Landen, Wetteren, p. 92. DELVILLE T., L'Ardenne préhistorique. Notice sur la vallée de la Semois dans la région de Bouillon à l'áge de la pierre dans Ardenne et Famenne,

t. 4, 1961, p. 64-78.

(11) On a calculé que les conditions de vie exigeaient une supe1ficie de 26.000 hectares pour nourrir un groupe de 10 personnes. CLARK J.G.D., L'Europe préhistorique. Les

fondements de son économie. Paris, 1955, p. 144.

(37)

CONCLUSION 37

L'approvisionnement en matière première, silex gris ou noir, pouvait avoir comme centre la Hesbaye, le quartz du massif primaire ardennais n'étant pas dédaigné. L'industrie de Lagland a surtout produit des outils

à partir de lamelles et d'éclats laminaires très petits ou petits. Cet affinement des microlithes correspond à une amélioration et à une diversification des types d'outils, bien que nous soyons dans l'ignorance totale du mode d'emploi de ces demiers. Beaucoup d'objets taillés n'ont pu être utilisés qu' emmanchés.

Le site de Kleinenbusch I, ayant fourni la majorité des outils et éclats, postule tout naturellement le röle de guide directeur. Il y a un lien entre le nombre de nucléus prismatiques à lamelles et le nombre d' outils; les nucléus peuvent donner une idée des outils communs. Les rapports sont les suivants : rapport nombre nucléus/outils communs = 11

%

et rapport nombre nucléus/armatures = 23

%-

Le taux d'outils sur lames, ou éclats tronqués et retouchés, est peu élevé. La cheville chronologique se traduit surtout au travers des pointes. Les pointes scalènes régulières à troncatures aussi bien retouchées à gauche qu' à droite constituent le plus gros des armatures. La pointe du Tardenois typique est tirée d'une lamelle par le procédé de la cassure utilisée durant le Paléolithique, ce qui sous-entend que !'industrie ici présente a gardé le mode de débitage du Paléoli-thique et n'a pas adopté le procédé du« coup de microburin ». Remarquons

que la pointe ogivale courte, ainsi que les pointes à retouches couvrantes, accompagnent la pointe du Tardenois.

Le même phénomène semble lié aux trapèzes typiques.

En raison du caractère « ouvert » des sites, nous évitons d'insister sur les grattoirs, lesquels pourraient appartenir à une époque plus récente. L'absence de lamelles de Montbani nous oriente à situer !'industrie de Lagland comme contemporaine probable du Tardenoisien moyen.

Nous avons au site de Kleinenbusch I un taux d'armatures proche de 34

%

-

Ce taux est intermédiaire entre l'Ardennien (12

) et le Tardenoisien;

deux groupes humains apparentés, mais qui diffèrent par le taux d'arma-tures (50 à 70

%

dans le Tardenoisien, 12 à 22

%

dans l' Ardennien). En outre, Ardenniens et Tardenoisiens possèdent toujours beaucoup d'outils de la 6e classe, lesquels manquent presque totalement à Lagland. Les armatures à retouches inverses plates montrent qu'il y a eu contact et contemporanéité entre les deux groupes (13). Cette coexistence, avec

contacts réduits, a pu durer quelques siècles.

(12) Rozoy J.-G., ibid., p. 219. Terme proposé par le Dr. Rozoy. C'est un groupe de populations qui se différencie du Tardenoisien par le taux peu élevé d'armatures.

(13) Rozoy J.-G., Bulletin de la Société Préhistorique Française, t. 68, 1971, fase. 5,

(38)

38 CONCLUSION

Quant à la liaison des sites entre eux, nous croyons que le site de

Longheck est différent du site de Kleinenbusch I, car il offre un style de

débitage proche de celui de Montbani et que le site de Kleinenbusch I

donne la moitié des triangles scalènes. Le site de Kleinenbusch II pourrait

être analogue à Kleinenbusch I, ou du moins s'en rapprocher sous toute

réserve car qualitativement les éléments sont les mêmes. Il semble d'ailleurs

que le site de Kleinenbusch Ine soit pas isolé. Le site de Beim Antony n'a

pas fourni assez d' éléments pour que nous puissions prendre une position.

Les analyses palynologiques effectuées dans les tourbières de l'

En-gelbach n'ont pu restituer les paysages antérieurs à !'époque néolithique

(14). La période glacière achevée vers 8000, l'Europe tempérée se recouvrit

d'une épaisse végétation forestière. La faune de climat froid fut lentement

remplacée par une faune mieux adaptée à la nouvelle température.

L'hom-me inventa l'arc.

La population <lont les traces se retrouvent à travers tout le domaine

sableux de Lagland appartient à un groupe humain distinct du

Tarde-noisien moyen proprement dit, mais doté cependant d'une culture voisine. Chronologiquement, le Mésolithique de Lagland ne devrait pas être plus ancien que le début du Boréal, mais il se situe très probablement en

plein Boréal, voire à la fin de ce dernier.

Quelgues milliers d'années plus tard, une population néolithique, en phase débutante, a également laissé des ve3tiges dans les clairière<>. de la lande.

(14) Gilot E., Louvain Natura! Radiocarbon Measurements VI dans Radiocarbon, vol. 10, 1968, p. 55-56. CouTEAUX M., Recherches palynologiques en Gaume, au pays d'Arlon,

en Ardenne méridionale (Luxembourg beige) et au Gut/and (Grand-Duché de Luxembourg)

dans Acta Geographica Lovaniensia, vol. 8, 1969, p. 105-109. WoILLARD G., Recherches

phytosociologiques et palynologiques dans Ie val/on du Landbruch ( Lorraine beige) dans Bulletin du Jardin Botanique National de Belgique, 41 (2), 30.6.1971, p. 348. En 1964,

lors de la prospection établie par le Service national des Fouilles de l'Etat au pied sud de la butte du Koilenberg, une analyse palynologique a été effectuée dans la tourbière à 150 mètres au sud du site, sur la rive droite de l' Engelbach. Du point de vue stratigraphique, il a été constaté que Ie remplissage était un phénomène presque essentiellement subboréal-subatlantique. Des conclusions palynologiques, il ressort que le problème de la datation du Mésolithique n'est pas résolu, bien qu'il y ait des présomptions que le Tardenoisien soit fort tardif. Les indices d'occupation humaine des diagrammes polliniques coïncident sans doute avec la seule occupation importante du site. En ce qui concerne la tourbe elle-même, les datations au C-14 établies à Louvain au laboratoire du professeur P. Capron ont donné: Lv 215, 4060 ± 140 (2110 B.C.); Lv 214, 2030 ± 100 (80 B.C.) et Lv 213, 1480 ± no (A.D. 470).

(39)

Liste des figures.

1. Carte de situation des gisements préhistoriques de Lagland.

2. Plan cadastral et emplacement de Kleinenbusch I et II et Beim Antony.

3. Kleinenbusch I : répartition des industries mésolithiques et néolithi-ques.

4 à 12. Matériel archéologique de Kleinenbusch I.

13. Matériel archéologique de Kleinenbusch II. 14. Matériel archéologique de Beim Antony. 15-16. Matériel archéologique de Longheck. 17. Matériel archéologique de Weidbusch Knopf. 18. Proportion des armatures.

Pl. I. Proportion des outils à Kleinenbusch I, Flönnes II, Montbani II.

Liste des tableaux.

I. Inventaire des produits de débitage à Kleinenbusch I.

II. Composition de !'outillage de Kleinenbusch I.

(40)

T ABLE DES MA TIERES

Le cadre physique actuel .

Historique des découvertes Les stations : Kleinenbusch I

Kleinenbusch II Beim Antony Longheck . W eidbusch Knopf Etude statistique Conclusion . 5 7 8 21 22 23

26

27 36

(41)

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

GRATTOIRS ECLATS PERÇOIRS

__ //

1

RETOUCHES BURINS

; - -

- - - -

-1 / ~

-

-

-

-

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.

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KLEINn BUSCH

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1,-

J

POINTES À LAMELLES RETOU- POINTES

LAMES TR. LAMELLES RETOUCHEE! BASE NON À BORD CHE À BASE TRAPÈZES D LA MELLES

DIVERS RETOUCHES À COCHE, TRONQUEES RETOUCHE! SEGMENTS ABATTU TRIANGLES COWRANTI RETOUCHEE MONTBANI t t t 1 1 1 t

' 1 1 1 1 t 1 1 1 1 1 1 1 t 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

1 2 4 5 6 9 10 11 131517 19 20 2122232.4252628 30313235 37 394043 4547 48505154565_7 596061 63646667687073 76 78 79 81838485868890919293 94959697 98100102103104105106107109t11113115117119

3 7 12 141618 2129 34 36 38 42 44 46 49 53 55 58 62 65 69 72 75-77 eo 82 87 89 99101 100110n21>111&118

8

Proportion des outils à Lagland - Kleinenbusch 1 et analogie avec les gisements de Flönnes 11 et Montbani II.

Pl. 1. 100%

90

80

70

60

50

40

30

20

10

(42)

Referenties

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